Fermanville
Localisation
Fermanville : descriptif
- Fermanville
Fermanville est une commune française littorale, située dans le Nord du Cotentin, dans le département de la Manche en région Normandie
En 2021, elle compte 1 282 habitants. Placée sur la côte de la Manche entre Cherbourg-en-Cotentin et Barfleur, Fermanville s'est développée en petits hameaux de part et d'autre du cap Lévi, extrémité orientale de la rade de Cherbourg, et de la vallée du petit fleuve Poult
Elle marque l'entrée dans la région naturelle du Val de Saire
L'économie du village repose sur l'agriculture, la pêche et le tourisme. Fermanville compte deux importants sites du paléolithique en France, dont le plus ancien habitat submergé connu en Europe
Le cap Lévi et ses anses ont été pendant l'Antiquité et le Moyen Âge un point de passage vers la Grande-Bretagne
Point stratégique avec le développement du port militaire de Cherbourg à partir de la fin du XVIIIe siècle, le littoral de la commune est fortifié à plusieurs reprises jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, les batteries allemandes protégeant Cherbourg connaissant les derniers combats de la libération du Nord-Cotentin en juin 1944. La commune abrite trois monuments historiques : le manoir d'Inthéville, la stèle en mémoire de Marie Ravenel et le phare du cap Lévi, auxquels s'ajoutent d'autres édifices comme le fort du cap Lévi et le viaduc de Fermanville.
Géographie
Localisation
Fermanville est un village côtier bordé par la Manche, situé sur la côte nord-est du Cotentin, à mi-chemin entre Cherbourg-en-Cotentin et Barfleur, dans le pays du Val de Saire. La commune est 81,6 Saint-Lô, et 15 Cherbourg-en-Cotentin.
Le territoire de la commune, d'une superficie de 11,6 , comprend 11,5 côtes. Le territoire de la commune inclut et entoure le cap Lévi, qui ferme la rade de Cherbourg à l'est.
La commune est traversée par le Poult, également appelé le Nô ou ruisseau des bruyères, un petit fleuve côtier, qui se jette dans la Manche entre l'anse de la Mondrée et celle de la Visière. Alimenté en eau toute l'année, raison pour laquelle de nombreux moulins à eaux se sont construits tout au long de son cours dès le Moyen Âge et sont restés très actifs jusqu'à la fin du . La vallée du Poult est enjambée par un viaduc ferroviaire de 242 , utilisé dans la première moitié du Tue-Vaques, reliant Cherbourg à Barfleur.
Prolongé en mer par le récif de Biéroc, le cap Lévi abrite deux ports — le port du cap Lévi à l'ouest et le port Pignot à l'est — un fort napoléonien, un sémaphore (, implanté sur l'emplacement d'une ancienne vigie du Premier Empire et un de haut.
Communes limitrophes
Les communes limitrophes sont, à l'ouest, Maupertus-sur-Mer dont elle est séparée par l'anse du Brick et la vallon du ruisseau du Vivier, au sud, Carneville au niveau des Landes et de la vallée des Moulins, et Vicq-sur-Mer (ancienne commune de Cosqueville), dont elle est séparée au sud par la chasse des Devises et à l'est par le vallon d'un ruisseau se jetant dans la baie de Tocquebœuf.
Géologie et relief
Fermanville est située à l'extrémité nord-est du Massif armoricain, à la charnière avec le Bassin parisien. Le territoire de la commune marque la transition entre le plateau du Val de Saire et la plaine côtière, formée par l'action de la mer au Quaternaire. Cette transition est constituée par une ligne d'escarpement orientée ouest-est entre le plateau d'une altitude moyenne comprise entre 50 et 70 mètres, et une plaine côtière dont quelques buttes, notamment au cap Lévi, ne dépassent pas 30 mètres, depuis l'anse du Brick jusqu'au Tot-de-Haut puis, après la vallée du Poult, depuis La Heugue jusqu'au hameau de la Vallée, à la frontière avec Cosqueville. La partie la plus élevée du plateau est située dans les Landes, partie sud-ouest de la commune ; avec 136 mètres d'altitude, les Landes constituent l'un des points culminants du Val de Saire, avec le mont Étolan, supérieur de 2 mètres. En contrebas de cette ligne d'escarpement s'amorce, entre le cap Lévi et les marais de Tocquebœuf, la plaine littorale.
Ses sols sont majoritairement composés de granites varisques du Carbonifère, (environ 330-300 millions d'années), formant la partie occidentale et précoce du massif granitique de Barfleur. Ce granite de Fermanville est un granite calco-alcalin rose homogène à gros grains qui affleure sur tout le littoral et au cap Lévi en particulier. Des dépôts sédimentaires du Briovérien (schistes) se sont déposés autour du cap Lévi, tandis que des grès et du sable arkosique ont été déposés au Trias sur les Landes.
Plusieurs plages perchées ou terrasses témoignant des transgressions marines au Quaternaire sont visibles à Fermanville : un ensemble sur trois niveaux à l'anse du Brick, un autre au cap Lévi. Le site de l'anse du Brick a permis la description d'un étage stratigraphique par les géologues Louis Dangeard et Maurice Jacques Graindor qu'ils ont dénommé Normannien, correspondant à l'interglaciaire éémien. La première terrasse, composée de gros galets de granite émoussés et de sables marins, se situe au niveau 6,6 NGF et est d'une épaisseur comprise entre 2,5 et 3,4 mètres. Elle est la conséquence de l'élévation du niveau des océans lors de l'Eémien (environ 120 000 ans, stade isotopique 5). Cette plage éémienne de l'anse du Brick est l'une des plus complètes de France. La seconde terrasse est légèrement plus ancienne et date d'environ 190 000 ans (intra-Saalien, stade isotopique 7) ; elle se situe à environ 14 à 17 mètres NGF et est épaisse d'environ 2 à 2,5 mètres. La plus ancienne plage se situe à environ 40 mètres au-dessus du niveau actuel de la mer et date de l'interglaciaire Holsteinien (environ 400 000 ans, stade isotopique 11). L'eustatisme à lui-seul ne saurait expliquer l’altitude élevée de la plage la plus ancienne; il convient ici de prendre en compte la néotectonique, responsable du soulèvement du Nord du Cotentin au cours du Quaternaire. Le site du cap Lévi, s'étendant de Pied Sablon à l'anse des Longs Camps, présente les mêmes plages éémienne et intra-saalienne sur de plus petites séquences qu'à l'anse du Brick.
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L'ouest de Fermanville est marqué par la pointe du Bruley, élevée et couverte de landes, puis le cap Lévi, faiblement élevé en contrebas du plateau du Val de Saire.
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À l'inverse, à l'est du cap Lévi, le relief et les paysages s'aplanissent, marqués par une succession de pointes rocheuses et de petites anses peu profondes.
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Exemple de granites roses au nord du port du cap Lévi.
Hydrographie
Fermanville est traversée par plusieurs cours d'eau se jetant dans la Manche. Le principal est le Poult — également appelé Nô à Fermanville — long de 4,46 . Le Poult creuse la vallée des Moulins, qui forme un ravin d'une trentaine de mètres depuis les hauteurs de Carneville. Sur le territoire de Fermanville, son principal affluent est le ruisseau des Hauvetteries, qui rejoint le Poult entre les deux éminences du mont Varin sur la rive gauche et du Gibert, sur la rive droite. À partir de ce point, la vallée s'élargit en une plaine marécageuse protégée par le cordon dunaire de l'anse de la Mondrée. Ces marais — appelés Les Dis ou Les Dyes — ont été drainés au moyen de plusieurs canaux qui alimentent le Nô avant son embouchure, entre les anses de la Mondrée et de la Visière.
À l'extrémité orientale de la commune, un ruisseau venant du hameau de Bellanville à Cosqueville marque la frontière entre Fermanville et la commune nouvelle de Vicq-sur-Mer sur près de deux kilomètres, avant d'alimenter le marais de Tocquebœuf,.
À l'extrémité occidentale de la commune, deux ruisseaux venant des Landes et du bois de Maupertus, le ruisseau du Nid du Corps et le ruisseau du Vivier, creusent un profond vallon dans le plateau, formant dans son prolongement l'anse du Brick, entre la pointe du Brick et la pointe du Bruley.
D'autres rus côtiers coulent à Fermanville : celui de Fréval se jetant dans l'anse de la Visière, celui du Val Bourgin se jetant dans le port du cap Lévi, ainsi que celui du Pied-Sablon.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 . Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Cotentin et à l'ouest du département de la Manche, frais, humide et pluvieux, où les contrastes pluviométrique et thermique sont parfois très prononcés en quelques kilomètres quand le relief est marqué.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,9 amplitude thermique annuelle de 10,6 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Gonneville-Le Theil à 6 vol d'oiseau, est de 11,0 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Paysages
Les paysages fermanvillais correspondent à la grande unité paysagère du littoral, définie par schéma de cohérence territoriale du Pays du Cotentin.
Le littoral aux abords du cap Lévi est relativement découpé, par plusieurs anses formées dans le platier granitique, et par les talwegs des ruisseaux descendants de la falaise morte du plateau du Val de Saire. L'est de la commune appartient au sous-groupe allant du cap Lévi jusqu'à Saint-Vaast-la-Hougue, caractérisé par une plaine littorale plus franche, créant les marais rétro-littoraux que sont à Fermanville Tocquebœuf et les Dyes.
Le plan local d'urbanisme de Fermanville définit quant à lui quatre types de paysages : les paysages maritimes, les paysages de bocage, les paysages de landes et les paysages de forêts.
Les paysages maritimes se situent au nord de la ligne d'escarpement entre le plateau du Val de Saire et la plaine côtière. Ils se caractérisent par des prairies ceintes de haies basses. Ils constituent une transition entre le cordon littoral et le bocage. Celui-ci est marqué par des haies plus denses que sur le littoral, formant de petites parcelles agricoles auxquelles on accède par des chemins creux. C'est un paysage propice à l'élevage. Cette forme de paysage se rencontre depuis le Tot-de-Haut jusqu'au Haut de Fermanville, ainsi qu'à l'est de l'axe Tot-de-Bas, La Heugue, route de Saint-Pierre-Église.
Les paysages de landes se trouvent dans le sud-ouest de Fermanville, là où ses reliefs sont les plus élevés et les plus exposés aux vents. Les sols étant peu profonds, cette zone est majoritairement couverte d'ajoncs, de bruyères, de ronces et de fougères. Les vallons des ruisseaux du Nid de Corps et du Viviers, moins exposés, ont évolué en pré-bois.
Enfin, la zone boisée correspond à la vallée des Moulins et les Hauvetteries, deux ravins couverts de chênes pédonculés et de chênaies-frênaies.
Milieux naturels et biodiversité
Le territoire de Fermanville, en particulier son littoral et ses landes, fait l'objet de plusieurs classements de protection depuis les années 1980. En 2020, les espaces protégés et réglementés de Fermanville couvrent environ 4 .
En 1984, la préfecture du département de la Manche a pris un arrêté de protection de biotope pour protéger huit « cordons dunaires à chou marin », dont deux se trouvent à Fermanville : la Mondrée et Tocquebœuf.
La pointe du Bruley et ses landes, les rivages du cap Lévi et des anses successives vers l'est jusqu'à la frontière communale, ainsi que les marais de Tocquebœuf et la prairie humide de la Mondrée (les Dyes) font partie de la zone Natura 2000 « Récifs et marais arrière-littoraux du cap Lévi à la pointe de Saire », classé site d'importance communautaire (SIC) en 2004 et zone de protection spéciale (ZPS) en 2014. 96 % des 15 385 . Ces algues appartiennent à la famille des algues brunes laminaires ; on rencontre en particulier l'anguillier et surtout la laminaire nordique. Concernant la faune, on rencontre dans les récifs fermanvillais l'ormeau, l'étrille, le congre, l'araignée de mer, le tourteau — appelé localement le clopoing —, le homard, le lieu ou encore le bar. La petite étoile de mer Asterina gibbosa, pourtant inconnue en Manche, a trouvé refuge dans les anfractuosités du cap Lévi et de Biéroc. Ponctuellement, les mammifères marins comme le grand dauphin ou le phoque commun sont rencontrés dans les eaux fermanvillaises, notamment à Biéroc.
Parmi les 4 % restants figurent les paysages des landes du Bruley, présentant un grand intérêt biologique et paysager, ainsi que le marais de Tocquebœuf, qui s'étend également sur l'ancienne commune de Cosqueville (désormais Vicq-sur-Mer). Les 23 hectares du marais sont composés d'un étroit cordon de dunes, d'une roselière, de prairies sèches, et de prairies humides drainées par des fossés. Deux ruisseaux alimentent la zone humide arrière-dunaire. Le marais sert à l'hivernage de plusieurs espèces dont la bécassine des marais. Vanneau huppé, canard colvert, bruant des roseaux et bien d'autres s'y reproduisent. Le courlis corlieu s'en sert comme halte migratoire d'avril à juin. Des prédateurs comme la buse variable, le faucon crécerelle, héron cendré, couleuvre à collier, vipère péliade, renard et autres, y sont régulièrement présents. La lande, avec ses milieux humides et secs, abrite également une faune variée, parmi laquelle des amphibiens, comme le triton crêté, le crapaud accoucheur et le crapaud calamite, ainsi que des chauves-souris, le grand murin et le grand rhinolophe, et de nombreuses espèces de reptiles et d'oiseaux : ceux des landes comme la fauvette grisette, la fauvette à tête noire, la fauvette pitchou, la linotte mélodieuse et le pouillot fitis, et ceux des bois comme le pinson des arbres, le troglodyte, les mésanges et la buse variable, auquels il faut ajouter les truites et l'azuré des mouillères, un petit papillon bleu, protégé au niveau national.
Sa flore comprend de nombreuses espèces protégées, particulièrement dans les basses zones humides. Le site est géré par le Syndicat mixte Espaces littoraux de la Manche (SyMEL),.
Les zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique de type I « Landes de l'anse du Brick », « Cap Lévi » et « Pointe de la Loge et marais de Cosqueville » (contenant à Fermanville la pointe Joret et le marais de Tocquebœuf) sont incluses dans la ZNIEFF de type « Caps et marais arrière-littoraux du Cotentin » et la zone Natura 2000 « Récifs et marais arrière-littoraux du cap Lévi à la pointe de Saire ». Les landes de l'anse du Brick et du Bruley abritent notamment, du point de vue de la flore, l'Ajonc de Le Gall, tout comme la zone de type I des « Landes de la vallée des Moulins ». Au creux des vallons et sur leurs versants, chênes sessiles, chênes rouvres, hêtres et bouleaux sont nombreux ; les pins maritimes se trouvent sur le sommet du plateau. Mais les landes à fougères, ajoncs et bruyères (vrai bruyère, fausse bruyère ou callune, bruyère cendrée et bruyère à balai) occupent la plus grande partie du site. Près du littoral, poussent le chou marin, la linaire des sables et divers trèfles.
Dans les landes du Bruley, des poneys Exmoor et des chèvres ont été réintroduits depuis 2003. La ZNIEFF marine de type I « Large du cap Lévi » recouvre l'ensemble de l'estran de la commune depuis l'anse de Pied Sablon jusqu'à la pointe Joret.
En 1987, le Conservatoire du littoral crée le site de la « Pointe du Brick » pour protéger les landes du Bruley, terrain militaire dont le déclassement intervient en 1990. Grâce à une politique d'acquisition menée conjointement avec le conseil général puis départemental de la Manche, le site couvrait 239 , répartis sur les communes de Carneville, Fermanville et Maupertus-sur-Mer, et 292 en 2020, étendant sa zone de préemption sur 580 baie de Tocquebœuf.
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- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 lire en ligne), p. 2
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Toponymie
Fermanville
Le nom de la localité est attesté sous la forme Farmanville vers 1098, Farmanvilla à la fin du , Firmanvilla au .
Pour les toponymistes et les linguistes Jean Adigard des Gautries, François de Beaurepaire et René Lepelley, il s'agit d'un type de noms de lieux classiques dans la toponymie normande, c'est-à-dire formé à partir d'un anthroponyme, ici le nom de personne scandinave Farmaðr ou anglo-scandinave Farman et de l'appellatif -ville, signifiant « domaine rural »,,.
Farman ou Farmaðr est fréquemment attesté dans les textes du Moyen Âge comme nom de personne et comme élément de toponyme. On relève ainsi à Varengeville-sur-Mer (Seine-Maritime) un prêtre du nom de Farmannus vers 1165 - 1173,, et dans les Magni Rotuli un certain Walterus Farman (noté Farmam) en 1180, ainsi qu'un Willelmus Ferman en 1198,. Jean Adigard des Gautries pense retrouver ce nom dans celui de Fermambreuil, « le bois de Farman », ancien bois s'étendant sur les communes de Fermanville, Carneville et Maupertus et ancien lieu-dit de Carneville. François de Beaurepaire identifie cet anthroponyme dans Saint-Denis-le-Ferment (Eure, Sanctus Dionisius de Farman en 1199). On peut également citer le nom de Rogerus de Farmanboc, attesté en 1198, où apparaît un toponyme de même sens. Enfin, le patronyme Ferment est centré sur le département normand de la Seine-Maritime.
Le passage de Farman- à Ferman- s'explique par l'action fermante de [r] commune en normand (cf. argent > ergent).
Le gentilé est Fermanvillais.
Microtoponymie
Les hameaux et sites de Fermanville comportent de nombreux éléments d'origines scandinave, anglo-scandinave ou anglo-saxon, dont beaucoup sont relatifs à la topographie maritime :
- le cap Lévi, attesté en 1177 sous la forme Kapelwic, ayant évolué par métathèse de [l], sans doute motivée par le mot français cap, en Caplevic, Caplevi (par amuïssement du c [k] final qui s'opère dans la plupart des toponymes terminé par l'appellatif norrois vík « anse ») et enfin Cap Lévi par mécoupe savante du toponyme. Capel vic signifie « anse de la chapelle », vík désignant plus spécifiquement une anse donnant un accès facile à l'intérieur des terres ;
- Inglemare : la « mare aux Anglais », bien que les nombreux Iglemare, Inglemare et Ingremare de Normandie, dont les formes les plus anciennes sont du type Iglemare, incitent à voir un autre élément. Par ailleurs, les formes anciennes d'Inglemire (East Riding of Yorkshire, Yghelmar 1322 ; Iglemere / Inglemere 1408) sont identiques aux Iglemare et Inglemare normands et sont expliqués comme suit « Pour ce nom Dr G. Knudsen suggère un composé de l'ancien mot scandinave apparenté au danois, norvégien igle « sangsue » et mere « pièce d'eau ». L'altération en Ingle- est due à l'influence des noms de lieux comme Ingleton, Ingleby (NRY), etc. » cf. Ingleville et la nasalisation de [i] en normand ;
- la Heugue : variante locale (probablement par apport anglo-scandinave) du cotentinois Hougue, lui-même du plus répandu Hogue issu du norrois haugr, désignant une hauteur ;
- le rocher du Cul de Roc et le Mont de Rouen, issus du scandinave ro, signifiant « coin », c'est-à-dire « pointe rocheuse » ;
- les rochers du Run : courant entre deux mers, ici l'anse de la Mondrée et celle de la Visière ; du vieux norrois run « courant », ;
- le Tot-de-Haut et le Tot-de-Bas : de tot (< vieux norrois topt, toft « site à bâtir, habitation, ferme »), désignant un village ;
- Tocquebœuf : du scandinave budh (comprendre vieux norrois de l'ouest búð, vieux norrois de l'est, vieux danois bóð), désignant une cabane, un abri provisoire et du nom de personne Toki ;
- la Cour d'Inthéville (Usteinvilla vers 1170) : formé à partir d'un hypothétique ancien anthroponyme norvégien *Ysteinn, norvégien moderne, Vestland principalement, Ystein variante des plus courants Øysteinn et Eysteinn, auxquels la plupart des sources attribuent la formation de ce toponyme, et de l'appellatif roman -ville, signifiant « domaine rural » ;
- le Brick : du scandinave brekka, désignant une colline, bien que brekka n'ait pu aboutir régulièrement qu'à Brecque- / -brèque comme dans Brecqhou (Jersey) et Houllebrèque (pays de Caux) et vraisemblablement Brèquecal (Cherbourg).
D'autre microtoponymes sont des formations romanes d'époque sans doute médiévale, voire plus tardives comme en témoigne la présence de l'article défini :
- la Bordette : du normand borde, désignant une petite maison isolée ;
- le Bruley : du normand brûlin, désignant une parcelle d'ajonc qui brûle en été ;
- le Castel de la Mondrée : un rocher surplombant l'anse de la Mondrée, pouvant avoir été fortifié ; Castel est la forme médiévale du normand câtel, catel « château », Mondrée étant un appellatif féminin obscur ;
- le Perrey, variante du normand perré, désignant un terrain caillouteux et en particulier les restes d'anciennes voix romaines, ;
- le Planitre, du normand pllanître, désignant une vaste étendue, une esplanade.
- la Judée pourrait être à rapprocher d'une rue aux Juifs aujourd'hui disparue dont parle Charles de Gerville au . Pour l’érudit local Fernand Lechanteur, la Judée fait plutôt référence à l'installation d'un soldat au retour des Croisades, ou à une famille pieuse, par rapprochement avec les hameaux Jérusalem, Béthléem ou le Liban présent dans d'autres communes du Cotentin,. Pour l'historien de la commune Paul Ingouf, il s'agirait du lieu de représentations théâtrales itinérantes au Moyen Âge évoquant la Passion du Christ.
La forme du toponyme n'est pas toujours fixée et l'on rencontre parfois deux voire trois graphies pour certains sites :
- le Bruley, Brulay, Brulé ;
- Pédi, Pesdy, Pesdi ;
- le Montéreire, Mont Téreire.
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- Delattre, 2002, p. 81.
- Survey of English Place-Names : A county-by-county guide to the linguistic origins of England’s place-names – a project of the English Place-Name Society, founded 1923 (lire en anglais) [1]
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Histoire
Préhistoire
Site du port Pignot
Le peuplement du territoire de la commune actuelle de Fermanville est l'un des plus anciens attestés en Normandie. En effet, le site archéologique du port Pignot, découvert en 1978, a livré d'importants vestiges d'occupation humaine remontant entre 190 000 et 240 000 ans avec des limites de cabanes, des foyers (l'un visible au musée de Normandie à Caen) et des zones de débitage de pierres. Le site découvert dans la carrière de granite de Port Pignot a fait l'objet d'une fouille préventive du au , par le docteur Michel, avant sa destruction par l'activité d'extraction.
Il s'agit d'un abri littoral naturel au bord d'une plage ancienne — située vers 10 NGF — formée par le recul de la mer lors d'un épisode glaciaire. Les habitats domestiques et ateliers lithiques étaient protégés des vents du nord et de l'ouest par une falaise de granite et s'échelonnent sur environ 4 mètres en trois niveaux stratigraphiques.
Par la présence de foyers et de trous de calages de poteaux, port Pignot constitue un important site Acheuléen du Paléolithique inférieur en France.
Site submergé de la Mondrée / Biéroc
En 1970, un gisement de 2 500 silex taillés rattachés au Moustérien (Paléolithique moyen) et ossements d'animaux a été découvert par le plongeur fermanvillais Jean Allix au pied du récif de Biéroc, au large du cap Lévi et au nord de l'anse de la Mondrée, par 20 . Ce gisement, réparti sur une superficie de 4 000 université de Caen et du service régional de l'archéologie de Basse-Normandie de 2000 à 2002, et enfin en 2010.
Ces fouilles témoignent de l'existence d'un habitat néandertalien en contrebas d'une paléofalaise, à l'abri des vents dominants et à proximité du rivage et de cours d'eau,. Couvrant une période remontant de 95 000 à 70 000 ans, le site archéologique de Biéroc / la Mondrée constitue le gisement submergé le plus ancien d'Europe.
Autres découvertes
En 1905, plusieurs pointes de flèches et de sagaies en silex, ainsi qu'un racloir datant probablement du Magdalénien (17 000-12 000 ans ,.
Deux éléments mégalithiques se trouvent à Fermanville. Une allée couverte a été découverte dans un champ surplombant l'anse de la Saline, entre les hameaux de Fréval et Fort Joret. Parfaitement orientée sud-nord, cette allée très dégradée devait mesurer environ 17 .
L'autre monument est un cromlech connu sous le nom de Rond des Sorcières, située en surplomb du ravin des Hauvetteries. Il existait autrefois d'autres mégalithes aujourd'hui disparus. En particulier, deux menhirs appelés la Longue Pierre Ferrant et la Pierre-aux-Maignants qui existaient à la fin du rade de Cherbourg,.
Plusieurs haches de l'âge du bronze ont été découvertes dans les hameaux Renouf, du Perrey et du Montéreire au cours du , dont quatorze toutes de même forme (haches à talon), une cachette de fondeur, mis au jour à l'emplacement de la future gare, par des ouvriers travaillant à la ligne de chemin de fer.
Antiquité
Avant la conquête romaine de la Gaule en
Plusieurs témoignages archéologiques semblent attester de l'importance du havre du cap Lévi à l'époque gallo-romaine, en tant que probable débouché maritime d'Alauna jusqu'au développement du site de Coriallo (Cherbourg) au .
Une voie romaine relie la cité d'Alauna (près de Valognes) à l'anse du cap Lévi, à celle de Pied-Sablon et de la Mondrée. Des vestiges de cette époque, notamment des ravins symétriques et un grand nombre de tuiles et de briques romaines, ont été mis au jour par Charles de Gerville en 1828 au village du Perrey (lieu pierreux) ainsi qu'à Pied Sablon, possibles traces d'un camp romain ou d'un vicus. Un trésor contenant une centaine de pièces et médailles en bronze aux effigies de Trajan, Antonin le Pieux, Faustine, Lucilla, Commode et Crispine a été découvert en 1786 au Brick.
Moyen Âge
Comme dans le reste de la Normandie et du Cotentin en particulier, l'histoire de Fermanville au haut Moyen Âge est mal connue. En 1968, les grandes marées ont mis au jour les éléments d'une barque médiévale ensevelie dans le sable à la pointe de Fréval ; plus exactement une empreinte de barque marquée par les rivets. Le site qui a été pillée à plusieurs reprises et enseveli dans le sable, a été fouillé en urgence par une équipe de quarante-cinq personnes dirigée par Frédéric Scuvée. D'après ces fouilles, cette barque, qui n'a pas révélé d'objets sauf des tessons de poteries, et deux vases à proximité, mesurait de 18 mètres de long sur 6 de large. L'analyse des tessons, montrent qu'ils viennent de Saintonge et ont été fabriqués entre le carbone 14 vers l'an 600 de notre ère. Frédéric Scuvée pense qu'elle a été tirée sur le rivage pour y servir de sépulture à un personnage important et l'interprète comme l'un des deux témoignages de bateau-tombe découvert en France, avec celui que constitue la barque viking de l'île de Groix, découverte en 1906, d'une embarcation du haut Moyen Âge qui aurait servi probablement de sépulture viking, alors que Jean Renaud pense plutôt à une embarcation d'origine saxonne,.
L'anthroponymie (Ingouf, Renouf, Houllegatte…) et la toponymie locales témoignent d'une forte implantation anglo-scandinave entre le Bretagne en 867 par Charles le Chauve dans le but de le défendre contre les raids vikings en Neustrie. La tutelle bretonne n'a en réalité que peu été suivie d'effets et la région est régulièrement soumise au pillage des « hommes du Nord », avant leur installation progressive. Malgré la cession en 933 du Bessin, de l'Avranchin et du Cotentin au jarl des Normands Guillaume Longue-Épée, il est probable que l'autorité des ducs de Normandie ne se soit pas faite sentir sur l'ouest de la Normandie avant la fin du ,, favorisant l'établissement de quelques groupes scandinaves ou d'Anglo-Scandinaves, venant de Grande-Bretagne, dans le nord du Cotentin, avant une assimilation rapide des nouveaux venus dans le paysage culturel. Ainsi s'expliquent le nom de Fermanville (« domaine de Farman ou Farmaðr ») et ceux des hameaux d'Inthéville (« domaine d’*Ysteinn ») ou d'Inglemare (« bassin des Anglais »).
Malgré l'usage de Barfleur comme port principal d'échanges entre la Normandie et l'Angleterre après la conquête normande de l'Angleterre en 1066, le roi d'Angleterre et duc de Normandie débarque à l'« anse de la Chapelle » (Kapelwick), le en provenance de Portsmouth, avec sa cour et son armée. Cette manœuvre a pour but d'intimider ou de provoquer le roi de France le Jeune dans un contexte de querelle de souveraineté entre les deux royaumes sur les provinces du Berry et de l'Auvergne. Elle aboutit à un traité de non-agression négocié par le pape et signée à Ivry en septembre.
Le premier seigneur connu de Fermanville est Guillaume de Beaumont, au milieu du seigneur de Beaumont, Réthoville et Fermanville,. Au début du siècle suivant, la seigneurie passe à Jean de Pirou, originaire d'Orglandes, petite paroisse située entre Valognes et Carentan. C'est de cette époque que datent les plus anciens éléments du manoir d'Inthéville. Lui succède Olivier, puis Guillaume qui servira d'otage pendant la première partie de la guerre de Cent Ans.
Le , au début de la guerre de Cent Ans, une armée d'environ 10 000 hommes du roi d'Angleterre débarque à La Hougue et s'empare de Barfleur. La stratégie anglaise réside dans le pillage, la mise à sac, le meurtre et le viol. À mi-chemin sur la route de Barfleur à Cherbourg — dont les Anglais pillent le port et les faubourgs sans s'attaquer au château — Fermanville est pillée le . En 1419, Guillaume II de Pirou se rallie au roi d'Angleterre.
Époque moderne
Dans un aveu daté de 1500 on apprend que Jean de Pirou, seigneur de Beaumont en la Hague, dont dépendent Clitourps, Varouville, Réthoville, Cosqueville, Fermanville, avait droit de patronage, colombier, garennes, bois, près, et la juridiction de bas-justicier et partageait son droit de gravage avec le seigneur de Gonneville. Jean de Pirou possédait deux moulins à blé et avait également « salines et grèves à faire le sel ». C'est à la famille Pirou que l'on doit au château de Flamanville à l'exception de la chapelle Sainte-Madeleine datée du .
En 1544, c'est un Olivier de Pirou qui porte le titre de seigneur de Fermanville.
Pendant les guerres de la Ligue, Jean de Pirou, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, qui possédait les châteaux de Fermanville et de Gonneville, resté fidèle à son roi, dut se défendre contre les attaques de du Tourps. Jean mourut sans postérité et c'est sa sœur, Catherine, qui reçut en 1595 Fermanville. Catherine de Pirou n'eut qu'une fille, Françoise qui épousa Louis Davy, sieur de Sorthosville, faisant ainsi passer Fermanville dans la famille Davy. Ce sont les Davy qui reprirent la construction du château, et qui s'unirent à la famille de Bellefond, à la suite du mariage de Pierre Davy et de Jeanne Gigault de Bellefonds qui laissèrent deux enfants : Charles Davy (1628-1692), qui devint seigneur de Fermanville, commandeur de l'ordre de Malte, lieutenant général des armées navales du Roy, et qui commandait l'avant-garde de la flotte à la bataille de la Hougue (). En 1774, Louis-Antoine Davy s'intitulait, chevalier d'Amfreville, seigneur d'Anneville, Fermanville et Manneville-en-Cosqueville. Mort sans postérité, la terre de Fermanville passa entre les mains de Jacques-Marie d'Avice, son neveu,.
Durant le relâche à plusieurs navires corsaires, notamment flamands. En inspection sur la côte, l'amiral de France Gaspard de Coligny s'arrête à Fermanville et dort au manoir d'Inthéville le ,. Les corsaires locaux François Le Clerc — à l'occasion — et surtout Gilles de Raffoville mouillent leurs vaisseaux à l'anse du cap Lévi. Le havre du cap Lévi peut alors accueillir des navires jaugeant de 100 à 120 tonneaux.
En raison des abris offerts sur ses côtes d'une part, et de la faiblesse relative des surfaces propices à l'agriculture comparée aux communautés villageoises voisines d'autre part, Fermanville est un village avec une forte proportion de marins et de pêcheurs. Au début du endogamie est liée à Fermanville avec une forte homogamie : 85 % des inscrits maritimes fermanvillais au .
En 1740, en raison de la contrebande avec la Grande-Bretagne et les îles Anglo-Normandes, deux brigades des douanes disposant d'une patache sont établies à l'anse du cap Lévi.
Le développement du port de Cherbourg, et notamment les travaux de construction de sa rade, renforce l'aménagement de Fermanville. En effet, le granite rose de Fermanville est l'une des matières premières utilisées pour la construction des digues de Cherbourg, et, pour en faciliter l'acheminement, un port est aménagé entre 1783 et 1786 dans l'anse du cap Lévi, par la compagnie Boulabert et qui en assurait le transport, reprenant en cela un projet du marquis d'Amfreville datant du milieu du . Ce premier port, constitué d'une digue et d'une jetée, est détruit lors d'une tempête en 1806.
Époque contemporaine
Révolution et Empire
Pendant la Révolution française, un groupe de gardes nationaux de Saint-Pierre-Église saccage le manoir d'Inthéville et notamment la chapelle Saine-Madeleine.
Le dernier seigneur de Fermanville, Jacques Marie Avice (1753-1806), neveu de Louis-Antoine Davy, dit le chevalier d'Amfreville, est brièvement incarcéré à Cherbourg de à et ses biens mis sous séquestre. Expédié à Paris, avec « la fournée de Cherbourg » devant le tribunal révolutionnaire par Le Carpentier, il échappe à la guillotine à la suite de la chute de Robespierre. Avice retrouva ses biens en 1795 mais « chouanne » avec le comte de Frotté en organisant l'insurrection sur les frontières du Calvados et de la Manche. Il meurt de la goutte en 1806 à Valognes et laisse pour héritière, Eugénie Léonore Avice épouse de .
En 1803, la canonniers garde-côtes est basée à Fermanville, l'une à la pointe Joret, l'autre au Mont de Rouen, sur le cap Lévi, dans le fort nouvellement construit pour protéger la rade de Cherbourg.
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En 1846, l'ancien fort Joret édifié pendant la guerre de Sept Ans (1756-1763) , est remplacée par un corps de garde crénelé modèle 1846 qui sera à son tour détruit par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale, et remplacé par un point d'appui du mur de l'Atlantique.
En raison des nombreux naufrages et des courants violents que connaît le cap Lévi, un phare y est construit de 1854 à 1858. Il s'agissait d'une tour carrée de six étages d'une hauteur de 31 mètres. Parmi les nombreux bateaux qui se sont échoués le long de la côte on relève celui en 1833 de la frégate la Résolue dont l'équipage a pu être sauvé, en 1863 celui de la chaloupe de la Couronne, au Pied sablon où périssent 32 marins, en 1869, la goélette Jeanne Gabriel dont l'équipage a pu être sauvé.
Le port détruit du cap Lévi est réaménagé à partir de 1861 : le quai construit en 1786 est restauré et une nouvelle jetée, à l'ouest de l'ancienne, de 105 . De 1877 à 1880, une seconde jetée longue de 139 , à partir des rochers des Gradeys, afin de protéger l'entrée du port des houles d'ouest.
Le , la ligne de chemin de fer de Cherbourg à Barfleur est inaugurée. À Fermanville, l'arrêt est marqué au Montéreire, avant de franchir la vallée du Nô par un viaduc ferroviaire de 242 ,.
Le le Prométhée, sous-marin de 1 500 tonnes, coule lors d'essais en mer, au large du cap Lévi, causant la mort de 62 marins, ouvriers et ingénieurs de l'arsenal de Cherbourg, de Schneider et d'Alsthom. Une croix commémorative de cet accident se trouve sur la pointe de Fréval, à l'extrémité est de l'anse de la Mondrée.
Seconde Guerre mondiale
Le cap Lévi marquant l'extrémité orientale de la rade de Cherbourg, le territoire de Fermanville constitue un intérêt stratégique dans la défense du seul port en eau profonde de la région. En 1937, une batterie côtière, l'une des plus importantes du Cotentin, de quatre emplacements ouverts en encuvement équipés de canons de 17,4 Seconde Guerre mondiale le site est réoccupé par les Allemands, qui arrivent à Fermanville le . Le conseil municipal et le maire Auguste Geffroy démissionnent en « pour ne plus avoir à obéir aux Allemands ».
La batterie du Bruley, qu'ils rebaptisent Seeadler (« aigle de mer »), est abandonnée par les Allemands à partir de 1941 car, construite sur un terrain de landes rases, elle est beaucoup trop exposée aux attaques aériennes. En conséquence, les occupants construisent à partir de 1943 de nouvelles fortifications mieux protégées, mieux camouflées sur les hauteurs de Fermanville pour protéger Cherbourg : l'ensemble Osteck composé de quatre pièces de 240 , la batterie Ostmark à la Judée (en référence à l'Ostmark), la batterie Hamburg aux Marettes (en référence à Hambourg) et un nouvel ensemble baptisé Seeadler, cette fois situé au cap Lévi, autour du sémaphore. D'autres points d'appui sont également répartis sur le reste du territoire de la commune, notamment au Val Bourgin, à Pied Sablon, à Fréval et à Fort Joret, où l'ancien fort français déclassé est détruit pour faire place à plusieurs bunkers. Pour ce faire, les Allemands avaient construit dès 1942 deux voies ferrées étroites entre la Mondrée et le Port Lévi d'une part et entre la gare et Gonneville, pour transporter des tonnes de gravier, de sable, et de ferrailles. Ces ouvrages défensifs sont construits par des prisonniers russes et des requis européens, africains ou indochinois, installés dans un camp entre Osteck et Hamburg, près du lieu-dit La Brasserie,. Selon l'historien de la marine américaine Samuel Eliot Morison, l'ensemble des batteries de Fermanville — et Hamburg en particulier —, constitue « la plus puissante fortification allemande de la péninsule du Cotentin ».
Après le débarquement allié le , les troupes américaines remontent le Cotentin en vue de prendre le port de Cherbourg, essentiel à l'approvisionnement. Le , alors que les Américains encerclent Cherbourg, les Allemands dynamitent le phare du cap Lévi pour perturber la navigation de l'escadre alliée qui s'approche pour soutenir l'avancée terrestre, ainsi que le viaduc. Celui-ci reçoit également un obus de marine, tiré par l'une des unités de la flotte alliée, engagée dans un . Malgré la reddition de Cherbourg le , les Allemands défendent férocement Osteck et Hamburg, n'hésitant pas à faire feu sur la première depuis la seconde. Les combats cessent le après des pourparlers entre le général Barton, commandant de la division américaine, et le major Küppers, commandant d'Osteck.
Depuis 1945
Au sortir de la guerre, la reconstruction et réparation des bâtiments détruits ou endommagés par les combats, dont le phare et le viaduc, ainsi que le déminage des champs, commencent en juillet 1945.
Le viaduc est inauguré le mais l'exploitation de la ligne est arrêtée le . Le phare est reconstruit entre et .
Pendant la seconde partie du . Le nombre d'exploitations agricoles chute, ainsi que le nombre de pêcheurs professionnels et les embarcations des deux ports du village sont désormais essentiellement destinées à la plaisance.
Inversement, la périurbanisation entraîne le développement de nouveaux lotissements en mitage entre les anciens hameaux, doublant la population fermanvillaise au cours du dernier quart du .
Le , la gabare de la Marine nationale La Fidèle explose avec son équipage, alors qu'elle procédait à la destructuion en eau profonde de 1 400 grenades périmées au large du cap Lévi. Cette explosion entraîne la mort de cinq marins et en blesse dix-sept autres.
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Fermanville dans la littérature
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Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 30/10/2024
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