Coutances est une commune française, située dans le département de la Manche en Normandie
Elle est notamment connue pour sa cathédrale, son festival Jazz sous les pommiers
Coutances est sous-préfecture, le siège de la Cour d'assises de la Manche et celui de l'évêché de Coutances et Avranches
Elle est peuplée de 8 353 habitants.
Géographie
Localisation
Coutances est située à l'ouest du Cotentin, à 12 Soulles, affluent du fleuve côtier la Sienne. La topographie de la ville lui a parfois valu le surnom de « Tolède du Cotentin ». L'agglomération est à 28 Saint-Lô, à 76 Cherbourg-en-Cotentin, à 88 Caen et à 127 Rennes.
Communes limitrophes de Coutances
Gratot
Monthuchon
Monthuchon, Cambernon
Gratot, Bricqueville-la-Blouette
Courcy, Saint-Pierre-de-Coutances
Bricqueville-la-Blouette
Saint-Pierre-de-Coutances
Nicorps
Climat
Pour des articles plus généraux, voir Climat de la Normandie et Climat de la Manche.
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 . Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Cotentin et à l'ouest du département de la Manche, frais, humide et pluvieux, où les contrastes pluviométrique et thermique sont parfois très prononcés en quelques kilomètres quand le relief est marqué.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,9 amplitude thermique annuelle de 11,7 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 11,7 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Statistiques 1991-2020 et records COUTANCES (50) - alt : 80m, lat : 49°02'38"N, lon : 1°27'28"O Records établis sur la période du 01-07-1974 au 02-11-2023
Mois
jan.
fév.
mars
avril
mai
juin
jui.
août
sep.
oct.
nov.
déc.
année
Température minimale moyenne (°C)
3,2
3
4,4
5,9
8,8
11,6
13,4
13,4
11,3
9,1
6
3,6
7,8
Température moyenne (°C)
6
6,3
8,2
10,3
13,3
16,1
17,9
17,9
15,8
12,7
9,2
6,5
11,7
Température maximale moyenne (°C)
8,8
9,6
12
14,7
17,8
20,6
22,5
22,5
20,3
16,4
12,3
9,4
15,6
Record de froid (°C) date du record
−14,4 17.01.1985
−13 10.02.1986
−5,4 15.03.1987
−2,5 11.04.06
−1,1 06.05.19
2,7 17.06.1985
4,6 05.07.1984
3,9 31.08.1986
0,5 21.09.1986
−2,8 30.10.1997
−5,5 30.11.10
−7,1 11.12.1991
−14,4 1985
Record de chaleur (°C) date du record
15,5 15.01.1975
21,5 27.02.19
24,6 30.03.21
26,9 19.04.18
30,5 27.05.05
34,4 29.06.19
39,5 18.07.22
38,9 05.08.03
33 14.09.20
28,6 02.10.23
21,9 01.11.15
16,6 06.12.1979
39,5 2022
Précipitations (mm)
109,6
86,5
75,6
71,7
68,9
64,5
67,3
79,6
82,4
120
122,3
144,4
1 092,8
Source : « », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/11/2023 dans l'état de la base
↑ Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr.
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↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
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Toponymie
Le nom de la ville est attesté sous les formes Cosedia au . Le nom de Cosedia est sous la forme plurielle (plutôt qu'un locatif), Cosediæ sur l'Itinéraire d'Antonin, mais Cosedia sur la Table de Peutinger. Il représente le nom primitif de Coutances, et fut remplacé par ce dernier au IXe siècle.
Le nom de la ville est aussi attesté sous la forme Constantia dans la Registre des Dignitaires et le Res gestae d'Ammien Marcellin.
Selon Orderic Vital : Hic [Flavius Constantius Chlorus] in Neustriam civitatem condidit quam a nomine suo Constantiam nominavit, c'est-à-dire qu'il établit clairement un lien entre Constance Chlore et le nom de la cité.
Ceci est contesté par René Lepelley pour qui le toponyme gaulois Cosedia a subi l'influence du latin déverbal de considere « être assis », le n précédant un s n'étant plus prononcé en bas latin, une réaction savante l'aurait rétabli. Le changement de constare « demeurer », « être debout » — correspondrait à une volonté de rendre plus dynamique le nom de la ville, soit « la cité inébranlable ». Le nom des empereurs romains — selon lui, et — n'aurait qu'influencé ce changement du . La cité donnera son nom au Cotentin.
Homonymie avec Constance (Allemagne), Constanza (Roumanie) et Cottance (Loire, Constantia 971), Constância au Portugal.
Le gentilé est Coutançais.
↑ Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, .
↑ Jan Veron, « L'agglomération antique de Cosedia/Constantia, Bilan des recherches et nouvelles perspectives », Viridorix, .
↑ René Lepelley, Noms de lieux de Normandie et des îles Anglo-Normandes, Paris, Bonneton, , 223 ISBN ), p. 30.
Histoire
Antiquité
Des fouilles réalisées au lieu-dit Le Petit Vaudôme ont mis au jour une occupation gauloise.
Chef-lieu du peuple celte des Unelles, la ville de Cosedia prend au Constance Chlore
auquel on attribue les premières fortifications, en 296, dans le cadre du Litus Saxonicum. En tant que tétrarque entre 292 et 306., Constance Chlore a été chargé du gouvernement des Gaules. La ville, siège du diocèse de Coutances, était également le siège de la légion Prima Flavia Gallicana Constantia (première légion flavienne). Le nom de la région de Constantia, ou pagus Constantinus, a évolué en Cotentin.
À l'époque gallo-romaine, elle est habitée et traversée par une voie romaine. Au . Au Tractus Armoricanus et Nervicanus.
Moyen Âge
Haut Moyen Âge
C'est un site fortifié de hauteur, d'origine probablement protohistorique, qui a été logiquement choisi, a l'époque franque, comme implantation du siège épiscopale de Coutances,.
Son premier évêque fut saint Éreptiole au , qui construisit une église, en bois, sur le lieu d'un temple gallo-romain.
Le « comté de Coutances » (pagus constantiensis) avec tous ses revenus est donné en 867 aux Bretons à la suite du traité de Compiègne. En 886, la ville est détruite par les Vikings. En 889, lors d'une nouvelle incursion viking, la ville est à nouveau pillée, et avant que ceux-ci n'avancent sur Saint-Lô, vers 890, ils massacrent ses habitants et l'évêque de Coutances, Lista. Le siège épiscopal est alors transféré à Saint-Lô, puis à Rouen, où les évêques s'installent dans l'église Saint-Sauveur et où ils resteront jusque dans le premier quart du . Vers 935, le comté de Coutances fut donné à un chef viking nommé Harald accompagné, selon Guillaume de Jumièges, de 60 navires armés.
Moyen Âge central
En 1002, le duc de Normandie , après avoir aidé le roi des Francs le Pieux à conquérir la Bretagne, repousse près de Coutances le roi anglo-saxon Æthelred le Malavisé et sollicite l'aide de Scandinaves pour lutter contre le comte de Chartres, de Blois. Vers 1026, la cité est donnée en douaire par le duc en 1026 à sa fiancée la duchesse Adèle de France comme le précise le dotalitium (acte de la dot). C'est à partir du Geoffroy de Montbray (1093), compagnon de Guillaume le Conquérant, que « renaît » la ville, avec une nouvelle cathédrale romane et des fondations de communautés religieuses.
La ville n'est entourée d'une enceinte qu'après Guillaume le Conquérant, bien qu'elle dût être fortifiée dans la première période (IIIe siècle).
Il s'y est tenu, pendant plusieurs siècles, une « foire de la Saint-Michel », dont l'origine remonte au .
En 1204, le duché de Normandie est annexé par le roi de France et la cathédrale romane est « habillée » en style gothique normand, sous l'impulsion d'Hugues de Morville (1160-1238) évêque de 1208 à 1238, fondateur également de l'hôtel-Dieu. De nombreuses traces romanes sont en effet dévoilées lors de la visite guidée complète de la cathédrale. Saint Louis y séjourne en 1256 et 1269.
Moyen Âge tardif
La ville eut à souffrir des ravages de la guerre de Cent Ans. En 1355, à la suite du traité de Valognes entre Charles le Mauvais et le roi de France Jean le Bon, qui fait suite et confirme celui de Mantes, le Navarrais conserve le clos du Cotentin avec la ville de Cherbourg, les vicomtés de Carentan, Coutances et Valognes.
Après le siège et la prise de Caen en par le roi d'Angleterre , la ville ouvre ses portes aux Anglais. Elle a alors pour capitaine Nicole Painel. Les Anglais la conserveront jusqu'en 1449, date à laquelle, le connétable de Richemont avec l'armée royale de prend la ville au bout de trois jours. Ses murailles sont abattues en 1465, en représailles, sur ordre de , à cause de l'alliance de la ville avec le duc de Bretagne, lors de la guerre du Bien public.
Époque moderne
Dès la Renaissance, l'industrie du livre fait prospérer la ville.
En 1487, le roi passe à Coutances. En 1499, Jean Hélye, prêtre et chapelain de la cathédrale, fonde le collège de Coutances, en donnant un manoir proche de l'actuelle rue Saint-Nicolas. En 1532, c'est qui passe à Coutances
Pendant les guerres de Religion, en 1562, la cathédrale est pillée par les Huguenots de François de Bricqueville de Colombières. Ils capturent l'évêque Arthus de Cossé et l'obligent, à Saint-Lô, à parcourir la ville à l'envers sur un âne mitré, la queue de l'animal entre les mains.
Jusqu'en 1569, l'évêque de Coutances exerçait une juridiction sur les îles Anglo-Normandes.
En 1625, la peste frappe à nouveau Coutances ainsi que tout le Cotentin, et en 1639, la ville est troublée par la révolte des Nu-pieds qui s'opposaient à l'extension de la gabelle.
À la fin du gouverneur Charles Michel (1678-1712), également seigneur de Camprond, Cambernon, et autres lieux. avait engagé le domaine et vicomté de Coutances au comte de Toulouse, Louis-Alexandre de Bourbon,.
Au début du Louis-Marie Duhamel, maire de la ville et passionné d'urbanisme, fait percer les boulevards qui désengorgent le centre-ville et créent d'agréables promenades plantées.
En 1789, la ville devient pour quelques années la préfecture de la Manche avant de laisser sa place à Saint-Lô.
Époque contemporaine
En 1853, est inauguré le premier lycée d'État.
Durant la Grande Guerre, Coutances accueille un grand nombre de blessés de guerre, jusqu'à 1 600 pour une population s'élevant alors à 6 500 habitants. C'est également une ville de garnison, notamment pour des militaires belges. Lors du conflit, 226 coutançais y laissent leur vie.
L'affaire criminelle Émile Jégaden se déroule à Coutances et y est jugée par la cour d'assises de la Manche le .
La ville est occupée par les Allemands de 1940 à 1944. En , la ville est détruite par plusieurs terribles bombardements qui font plus de 300 morts, mais épargnent la cathédrale. La ville est libérée par les Américains le .
Un hold-up retentissant se déroula à la poste de Coutances en . L'affaire Marcel Marie et Roger Lemosquet fut jugée aux assises de la Manche.
Moins touchée que Saint-Lô, Coutances accueillera provisoirement la préfecture de la Manche pendant plusieurs années. L'architecte chargé de la reconstruction, Louis Arretche (qui s'occupe également de Saint-Malo) s'attachera à lui redonner son âme tout en la dotant des équipements modernes. Le général de Gaulle sera de passage à Coutances, en 1944 et 1960.
En 1965, Coutances (7 806 habitants en 1962) absorbe Saint-Nicolas-de-Coutances (800 habitants),.
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↑ Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées :0
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Héraldique
D'azur à trois colonnes d'argent rangées en fasce, au chef de gueules chargé d'un léopard d'or armé et lampassé d'azur.
Le léopard d'or sur champ de gueules rappelle les armes de la Normandie.
Les colonnes représentent la constance. Elles n'ont rien à voir avec l'aqueduc (XIIIe siècle) qui avait seize arches. Le blason de Coutances est attesté dès le XVIe siècle.
↑ Alfred Canel, Armorial de la province, des villes de Normandie, des évêchés, des chapitres et des abbayes, Rouen : Péron, 1849, p. 3 (armé et lampassé d'azur) et p. 26-29.
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