Tulle
Localisation
Tulle : descriptif
- Tulle
Tulle est une commune du centre-ouest de la France, préfecture du département de la Corrèze dans la région Nouvelle-Aquitaine
Les habitants de la ville sont appelés les Tullistes. Surnommée « la ville aux sept collines », la cité a construit sa renommée sur le développement de son industrie et de son artisanat : elle est devenue l'un des centres de fabrication de la dentelle (avec son festival international), des armes (Manufacture d'armes) et de l'accordéon (Accordéons Maugein). Étirée sur plus de trois kilomètres dans les gorges de la Corrèze, Tulle étage ses vieux quartiers au flanc des collines dominant la rivière, tandis qu'émerge, du cœur de la cité, l'élégant clocher de pierre de la cathédrale Notre-Dame.
Géographie
Troisième ville du Limousin, derrière Limoges et Brive-la-Gaillarde, Tulle est située dans une partie très encaissée de la rivière Corrèze, à sa confluence avec plusieurs de ses affluents, la Solane et la Céronne en rive droite, et la Saint-Bonnette et la Montane en rive gauche. Elle s'étire sur une bande très étroite, longue de plusieurs kilomètres du nord-est (près du stade) au sud-ouest (au-delà de la gare). Elle est située à la croisée de plusieurs voies de communication :
- axe Bordeaux - Lyon : RD 1089 et l'autoroute A89 ;
- axe Uzerche - Sévérac-le-Château : liaison entre l'A20 et l'A75 en passant par Tulle, Argentat, Aurillac, Montsalvy, Espalion et Laissac. Ce qui correspond à emprunter la RD 1120 puis les départementales 920 et 28 et enfin la RN 88 ;
- ligne ferroviaire Bordeaux - Clermont-Ferrand via Périgueux, Brive-la-Gaillarde et Ussel, partie sud de Lyon-Bordeaux.
Point de rencontre entre le Sud-Ouest de la France et le Massif central, Tulle est l'ancienne capitale du Bas-Limousin, dont les limites correspondent approximativement à l'actuel département de la Corrèze.
La ville est située au nord de l'isoglosse du « cha/ca » et au sud de l'isoglosse du « ja/ga », dans une zone de transition progressive du dialecte occitan limousin (rencontré dès Seilhac) au dialecte languedocien (rencontré dès Nonards).
Communes limitrophes
Distances de Tulle aux grandes villes françaises
Limoges | Clermont-Ferrand | Bordeaux | Toulouse | Montpellier | Lyon | Nantes | Paris | Marseille | Lille | Strasbourg |
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89 km | 143 km | 230 km | 237 km | 327 km | 336 km | 415 km | 478 km | 497 km | 694 km | 714 km |
Climat
Historiquement, la commune est exposée à un climat montagnard. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne et est dans la région climatique Ouest et nord-ouest du Massif Central, caractérisée par une pluviométrie annuelle de 900 à 1 500 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,8 amplitude thermique annuelle de 15,1 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 12,1 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | 0,5 | 0,1 | 2,5 | 4,9 | 8,3 | 11,6 | 13,2 | 13 | 9,6 | 7,3 | 3,3 | 0,9 | 6,3 |
Température moyenne (°C) | 4,6 | 5,2 | 8,6 | 11,2 | 14,8 | 18,3 | 20,2 | 20,2 | 16,4 | 12,9 | 7,9 | 5 | 12,1 |
Température maximale moyenne (°C) | 8,7 | 10,4 | 14,7 | 17,5 | 21,4 | 25 | 27,2 | 27,3 | 23,2 | 18,5 | 12,4 | 9,2 | 18 |
Record de froid (°C) date du record |
−21 18.01.1987 |
−16,1 06.02.12 |
−13 06.03.1971 |
−7 03.04.1970 |
−2,4 06.05.19 |
−0,5 07.06.1969 |
4,7 15.07.16 |
2 20.08.1972 |
0 14.09.1996 |
−5,4 25.10.03 |
−10 24.11.1998 |
−15,5 11.12.1967 |
−21 1987 |
Record de chaleur (°C) date du record |
18,1 01.01.23 |
25 27.02.19 |
27 30.03.21 |
30,1 30.04.05 |
34 16.05.1992 |
39,7 27.06.19 |
40,8 18.07.22 |
40,5 12.08.03 |
36,7 12.09.22 |
31,4 02.10.23 |
25,8 08.11.15 |
20,2 19.12.15 |
40,8 2022 |
Précipitations (mm) | 117,5 | 95,7 | 97 | 111,2 | 101,4 | 93,1 | 77,4 | 78,1 | 92,2 | 110,3 | 130,5 | 131,7 | 1 236,1 |
- ↑ Selon diverses références, la Montane est un affluent de la Saint-Bonnette ou l'inverse.
- ↑ « », sur canalmonde.fr (consulté le ).
- ↑ « » [PDF], sur haute-vienne.chambre-agriculture.fr, (consulté le ), p. 2.
- ↑ « », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- ↑ Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- ↑ « », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- ↑ « », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
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Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Tutela en 894, in Tutelensi ecclesia peu après, puis de Tuella en 1030 (dans cette dernière forme, le -t- intervocalique s'est déjà amuï), Tutella en 1180, Tuela en 1186, Tulla en 1346-48.
Ce nom de lieu évoque la divinité romaine Tutela, chargée d'assurer la conservation, la protection du lieu, sans doute au point de passage de la Corrèze d'une très ancienne route entre Armorique et Méditerranée. Cependant, aucune trace de sa vénération n'a été trouvée sur place. D'autre part, le -t- intervocalique ne s'est pas amuï dans le toponyme Tudeils (Corrèze) qui proviendrait de l'anthroponyme latin Tutelius.
De cette étymologie dérivent les noms limousin (dialecte occitan) Tula et le français Tulle.
- Marcel Villoutreix, Les noms de lieux du Limousin, Limoges, Association des Antiquités historiques du Limousin, (ISSN 0750-1099), p. 66.
- ↑ Marcel Villoutreix, op. cit., p. 65.
- ↑ « Cinq panneaux avec le nom de Tulle en occitan », La Montagne, (lire en ligne).
Histoire
Antiquité
Les origines de la ville sont encore aujourd'hui sujettes à débat mais il semblerait que l'actuel puy Saint-Clair, un éperon rocheux aux pentes abruptes séparant la vallée de la Corrèze de celle de la Solane, ait constitué un emplacement idéal pour l'établissement d'un oppidum gaulois. Depuis longtemps, il semblerait que la ville ait été un carrefour important sur la route entre Armorique et Méditerranée et sur celle entre Aquitaine et Massif central qui toutes deux franchissaient la Corrèze par un gué en ce lieu.
Avec l'occupation romaine, le lieu aurait été aménagé en nécropole et un temple en l'honneur de Tutela, puissance divine romaine à laquelle on confiait la protection des personnes, des choses et surtout des lieux, aurait été bâti. C'est de cette déesse romaine, protectrice des voyageurs qui empruntaient le gué, que proviendrait le nom de la ville. Le temple de Tutela devait se trouver dans le quartier du Trech, dont le nom désigne la traversée d'une rivière. Le réel pôle urbain de la région se déplaça quelques kilomètres au nord, sur la commune de Naves et le site de Tintignac, devenu lieu de croisement entre les voies romaines reprenant les anciens itinéraires de l'époque celte.
Fondation historique
L'époque mérovingienne aurait vu la christianisation de la ville et l'établissement de trois lieux de culte dédiés à saint Martin, saint Pierre et saint Julien. La ville n'entre officiellement dans l'Histoire qu'avec la transformation au saint Martin en un monastère sous l'impulsion de Calmine, déjà fondateur du monastère de Mozat en Auvergne. Autour des lieux de culte commencent à se grouper les habitants du pays et Tulle redevient un pôle urbain, un statut perdu depuis la conquête romaine.
La ville est pillée à plusieurs reprises par les Vikings, bien que située à plusieurs centaines de kilomètres de la mer, et c'est à l'occasion de l'un de ces saccages, en 846, que le premier monastère est détruit. Pour prévenir les habitants de la ville de l'arrivée des Vikings, un poste de surveillance est bâti sur un promontoire rocheux à Cornil, à quelques kilomètres en aval de la Corrèze. Le lieu était pourtant considéré comme sûr par beaucoup d'églises de la côte atlantique qui y avaient envoyé leurs reliques pour les préserver des pillages, notamment celles de saint Clair, de saint Lô ou de saint Baumard. Le monastère est par la suite reconstruit mais disparaît au absidiole datant de l'époque carolingienne ainsi qu'un portail polylobé d'influence mozarabe.
Moyen Âge
De nouvelles constructions sont entreprises pour l'abbaye, désormais dédiée à saint Martin et convertie à la règle bénédictine au lui accorde sa protection. La première pierre de la nouvelle abbatiale est posée en 1130 mais l'édifice n'est terminé que deux siècles plus tard. La flèche du Limousin. En 2005, lors de la construction aux abords de la cathédrale, des fouilles ont permis la mise au jour du mur nord de l’église médiévale de Saint-Julien, la découverte d'un cimetière et de 3 sarcophages en granit datant du Haut Moyen Âge. Par ailleurs, on peut toujours admirer le cloître gothique, le seul conservé en Limousin.
En 1317, le pape crée le diocèse de Tulle en détachant cinquante-deux paroisses du diocèse de Limoges et l'abbatiale devient cathédrale. Pendant la guerre de Cent Ans, les Anglais prennent la ville en 1346 avant d'en être chassés un mois plus tard par le comte d'Armagnac, subissant coup sur coup deux sièges éprouvants au cours desquels les habitants sont réduits à la famine. En 1370, la ville prend le parti du roi de France, , ce qui lui vaut une exemption d'impôts et l'anoblissement de plusieurs familles bourgeoises. Mais en 1373, le duc de Lancastre se présente devant la ville et exige qu'on lui en ouvre les portes, et, en l'absence de quelconque commandement, c'est une assemblée représentative de la population qui est réunie et qui décide de s’exécuter pour se prémunir d'un nouveau saccage. Le pardon du roi de France pour cette trahison a lieu en 1375.
La peste noire touche la ville en 1348 et, le soir du , dans le désespoir, les autorités religieuses et de la ville décident d'organiser une procession derrière une statue de saint-Jean pour faire cesser ce qui était considéré comme un fléau divin. La peste cessant peu après, les Tullistes promirent de renouveler cette procession tous les ans, par une confrérie de pénitents gris la veille, et de pénitents blancs le jour anniversaire même ; elle est encore aujourd'hui perpétuée et appelée « procession de la Lunade ».
Au début du Rodrigue de Villandrando à qui la ville dut verser une forte rançon afin d'être épargnée en 1436. En 1430, l'évêque reconnaît le pouvoir de trente-quatre prud'hommes, aussi appelés « boniviri » et dotés de pouvoirs militaires et financiers mais qui s'occupaient en réalité des affaires de la communauté de façon officieuse depuis le réunit à Tulle les États généraux du Bas-Limousin.
La ville est divisée entre l'Enclos, le quartier autour de l'abbatiale où résident les nobles, les bourgeois et les clercs, et la ville haute, où réside la plus grande partie de la population, autour du château, située sur le puy Saint-Clair et qui se caractérise, toujours aujourd'hui, par ses ruelles étroites et pentues, parfois en escaliers. Au Auvergne. Le Aquitaine et le Midi (la Barrière et le Pilou), vers Limoges et Paris (la Barussie, le Trech, le Fouret, la Rivière) et vers l'Auvergne (l'Alverge et le Canton).
Époque moderne
L'abbaye est pratiquement désaffectée avec la sécularisation de 1514. L'évêque se fait construire un château et le réfectoire devient le siège du tribunal. En 1566, le roi dote la ville d'une mairie et d'un consulat venant définitivement réduire le pouvoir de l'évêque.
Au cours des guerres de Religion, Tulle tient pour les catholiques ; la ville résiste une première fois aux huguenots en 1577, mais les troupes du vicomte de Turenne prennent une sanglante revanche en 1585. Ils mettent la ville à sac et la dévastent, après un assaut que le poète protestant Agrippa d'Aubigné a relaté.
Au Renaissance comme l'hôtel de Lauthonye (1551), l'hôtel de Ventadour ou la maison Loyac aussi surnommée « maison de l'Abbé » et décrite par Prosper Mérimée en 1838. Au Jésuites. En 1670, la ville fut dotée d'un hôpital général.
De nombreuses congrégations religieuses s'installent dans la ville, les Récollets (1601), les Clarisses (1605), les Feuillants (1615), les Ursulines (1618), les Bernardines (1622), les Visitandines et les Carmes (1644) ainsi que les Bénédictines en 1650. En 1705, la sœur Marcelline Pauper fonde à Tulle une maison de la congrégation des Sœurs de la Charité de Nevers, pour soulager la misère du peuple et apprendre à lire aux enfants.
À partir du Corrèze et la Solane servant ainsi à produire du papier par exemple. L'artisanat de la dentelle se développe et le « poinct de Tulle » se développe jusqu'à voir sa renommée devenir mondiale, le tulle étant fréquemment utilisé pour les robes de mariées notamment. C'est aussi le début de l'industrie de l'armement à Tulle avec l'établissement d'une manufacture en 1691 résultant de la collaboration entre le maître-arquebusier Pauphile et le financier Fénis de Lacombe. La fabrique d'armes à feu deviendra manufacture royale en 1777.
Les mutilations de la cathédrale et des bâtiments abbatiaux seront très importantes pendant la Révolution car, converties en manufacture d'armes, toutes les ferrures, y compris les fers de soutènement de la coupole, sont arrachés pour récupération, ce qui provoque l'effondrement de la coupole, du chevet, du transept et de la galerie nord du cloître en 1796. Le palais épiscopal, deux églises paroissiales et plusieurs chapelles dans les faubourgs sont détruites au cours de la Révolution. L'église est rouverte au culte en 1803 mais ne retrouvera son titre de cathédrale qu'en 1823 tandis que la coupole ne sera jamais reconstruite, la nef étant simplement close et l'espace dégagé servant à l'aménagement d'une promenade le long de la Corrèze sur l'actuel quai Edmond-Perrier.
Époque contemporaine
Du | ]
Au cours du gare en 1871 et la ville est alors reliée au réseau national de chemin de fer via Brive-la-Gaillarde. En parallèle, ce quartier accueille de nouvelles industries, notamment la manufacture d'armes à feu. En 1886, celle-ci est nationalisée et s'installe dans le nouveau quartier de Souilhac, le long de la Céronne, une rivière qui lui fournira de l'électricité avec la construction d'une centrale hydroélectrique en 1888. À partir de 1917, les trains passant sur les voies toutes proches alimenteront la centrale thermique en charbon au niveau de l'actuel Centre socio-culturel. Jusqu'à 5 000 employés vont travailler à la « Manu' » comme on la surnomme alors. Véritable poumon économique de la ville, elle influe sur la composition sociale de la population tulliste qui se teinte d'une forte coloration ouvrière.
La jonction urbaine entre le quartier ouvrier de Souilhac et le quartier historique de la Cathédrale se fait par l'urbanisation de l'actuelle avenue Victor-Hugo. Comme dans beaucoup d'autres villes françaises inspirés par les rénovations du baron Haussmann à Paris, la fin du Solane qui coulait jusqu'alors aux pieds des bâtisses. La ville se dote aussi de nouveaux bâtiments publics incombant à son rôle de préfecture et de principale ville du département avec par exemple la construction de la mairie (ancien évêché), de la préfecture, de l'Hôtel Marbot (ancien grand séminaire), du palais de Justice, de la poste, de la halle-gymnase (actuelle salle Latreille) et du lycée Edmond-Perrier, dont beaucoup dans un style art nouveau. Achevé en 1899, le théâtre est un monument d'Anatole de Baudot, la première réalisation de ce genre au monde en ciment armé.
Tulle devient une ville de garnison à partir de 1841 où un régiment d'infanterie s'installe dans l'ancienne caserne située sur le Champ-de-Mars, à l'emplacement actuel de la cité administrative, le long de la Corrèze. À la fin du régiment d'infanterie, auparavant en garnison à Narbonne et déplacé à cause de son soutien à la révolte des vignerons du Languedoc.
À partir du début du XXe siècle, la ville commence à s'étendre sur les très escarpés versants de la vallée et l'urbanisation s'étend.
En 1912, le grand séminaire devient l'Hôtel Marbot (actuel conseil départemental) et accueille en son sein l'école des enfants de troupe.
De 1917 à 1922, la ville de Tulle est le théâtre d'une dramatique affaire de mœurs sociales, dite affaire du corbeau de Tulle, source d'inspiration en 1943 pour le film Le corbeau, de Henri-Georges Clouzot.
Seconde Guerre mondiale
Grande terre de résistance, la Corrèze est victime depuis le début de l'année 1944 d'une sévère répression des autorités allemandes dont sont aussi victimes les civils.
Le , les Francs-tireurs et partisans (FTP) dirigent une première attaque sur la ville au cours de laquelle les nazis abattent 18 garde-voies à la gare. Le , les SS de la division commandée par le général Heinz Lammerding rentrent dans Tulle, libérée la veille par les FTP. Par rétorsion et pour terroriser la population d'une des « capitales du maquis », les SS procèdent à une rafle de 3 000 hommes dans la ville, qu'ils réunissent dans la manufacture d'armes. Cent hommes sont désignés parmi les raflés, 99 d'entre eux sont ensuite pendus aux balcons de la ville. Les nazis désignent ensuite 149 autres hommes en vue d’être déportés : 101 vont en périr.
Lammerding, responsable des deux massacres de Tulle et d'Oradour, n'a jamais été extradé en France par l’Allemagne, bien que condamné. Tous les 9 juin, une grande procession d'hommage est organisée entre la place de la Gare, puis celle de Souilhac — autour de laquelle furent pendus les otages — et le champ des Martyrs, la décharge sur la route de Brive où leurs corps furent jetés.
Depuis les années 1960
Après le putsch des généraux du 21 avril 1961, la prison de Tulle accueille dix-huit responsables militaires putschistes dont les quatre généraux instigateurs Raoul Salan, Edmond Jouhaud, Maurice Challe, André Zeller, ceux-ci ayant tenté un coup d'État en réaction à la politique du président Charles de Gaulle et de son gouvernement sur l'Algérie française. Ont également été emprisonnés à Tulle, Hélie de Saint Marc, Jean-Louis Nicot, Jacques Faure, Charles-Gilbert de La Chapelle, Georges Masselot et Pierre Guillaume Gratien. Salan, le dernier occupant, est amnistié le 15 juin 1968 par de Gaulle à la suite des événements de mai 68. Il semblerait que le choix de Tulle soit dû aux tendances républicaines, voire communistes de la population, et ce afin de compliquer l'implantation de filières d'évasion de l'OAS.
En la ville accueille l'annexe de l'École d'enseignement technique de l'Armée de terre (EETAT). Au quartier Marbot sont formés les électromécaniciens et, à la Bachellerie, les comptables et mécaniciens monteurs. En , l'EETAT devient l’École nationale technique des sous-officiers d'active (ENTSOA). En 1984, l'annexe de Tulle ferme, elle est remplacée par l’École de gendarmerie de Tulle, implantée dans la caserne de la Bachellerie et qui accueille environ 1 100 élèves gendarmes.
Depuis 1973, le centre-ville est doté d'une tour, la tour de la cité administrative, composée de 22 niveaux et d'une hauteur de 86 rivière).
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Aujourd'hui, Tulle, préfecture de la Corrèze et évêché, n'est plus le siège d'une manufacture d'armes. Jusque dans les années 1980, celle-ci avait été le premier employeur du Limousin mais l'entreprise publique Giat Industries, devenue Nexter, a opéré de multiples restructurations au cours des dernières décennies jusqu'à réduire le site historique de production de Tulle à 120 employés. Un musée des armes est créé en 1979 par le personnel de la manufacture. Aujourd'hui fermé, il intègre l'un des 3 parcours proposés à la Cité de l'accordéon et des patrimoines dédié à l'histoire de la Manufacture d'armes de Tulle.
Le , le président nouvellement élu, François Hollande, maire de Tulle entre 2001 et 2008, prononça sur la place de la Cathédrale son premier discours en tant que président de la République française, attirant plusieurs milliers de personnes dont quelque 400 journalistes français et étrangers et plusieurs hélicoptères.
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- ↑ Rapport d'activité 2006 de l’Inrap, p. 90.
- ↑ Maximin Deloche, « Mémoire sur la procession dite de la Lunade et les feux de la Saint-Jean à Tulle (bas Limousin) », Mémoires de l'Institut de France, ISSN 2493-979X, e-ISSN 0398-3609, DOI 10.3406/minf.1891.1522, lire en ligne).
- ↑ Bernadette Barrière et Claude Andrault-Schmitt, Tulle, Presses Univ. Limoges, , 46 ISBN , lire en ligne).
- ↑ « », sur culture.ville-tulle.fr (consulté le ).
- ↑ « », sur le-cinier.fr (consulté le ).
- ↑ G. Guiraudet, « La révolte des vignerons de 1907 », bulletin Sommieres et son histoire, consulté le .
- ↑ Pierre Calvas, « Les généraux de l’OAS à la prison de Tulle : réalités et rumeurs », Criminocorpus. Revue d'Histoire de la justice, des crimes et des peines, (ISSN 2108-6907, lire en ligne, consulté le ).
- ↑ Présentation du musée des armes sur le site de la ville de Tulle.
- ↑ « », sur Cité de l'accordéon et des patrimoines (consulté le ).
- ↑ « », sur lemonde.fr (consulté le ).
Culture
Vie culturelle
Lieux permanents
- Les Concerts du cloître Tulle : créée en 1967, cette association, plus ancienne structure de spectacle vivant de la Corrèze, donne des concerts au théâtre, dans les églises aux environs de Tulle et participe à la vie culturelle de la cathédrale Notre-Dame et à la mise en valeur de son patrimoine
- La médiathèque intercommunale de Tulle qui a ouvert ses portes le
- Le théâtre des 7-Collines (scène nationale de Tulle-Brive)
- La salle des Lendemains-qui-Chantent (musiques actuelles)
- Le conservatoire à rayonnement départemental
- La Cité de l'accordéon et des patrimoines a ouvert ses portes le 6 avril 2024, inaugurée par Rachida Dati, ministre de la culture.
Manifestations culturelles
- Festival Les Nuits de Nacre (accordéon), créé en 1982 par Alexandre Juan. Il est aujourd'hui organisé par l'association La Cité de l'accordéon. Il se déroulait chaque année durant le mois de septembre ; désormais, il a lieu fin juin-début juillet pour lancer l'été.
- Festival O'les Chœurs (musiques actuelles), festival de musique, de cinéma et d'expositions créé en 1997 et organisé par l'association Elizabeth My Dear. Se déroulant en octobre-novembre, il se compose d'une partie in (les 1er, 2 et 3 novembre) et d'une partie off.
- Festival musical Du bleu en Hiver Jazz(s) en Tête, programmation mélangeant le jazz avec le rock, le blues et injecté çà et là d'électro.
Organisé par la scène nationale de Brive-Tulle, L'Empreinte, il se déroule tous les ans fin janvier
- Festival international de dentelle de Tulle, en août.
- Festival Balad'Oc, en juin, consacré à la culture occitane.
- Concours international de photo, organisé chaque année le dernier week-end d'octobre. Cette manifestation est suivie du festival d'art photographique de Tulle, d'une durée de 15 jours, en novembre. Ces deux rendez-vous sont organisés par le Photo club ASPTT Tulle.
- Festival du jeu de société, créé en 2018 par l'association Air de jeux. Il se déroule en Novembre et accueille plus de 1000 visiteurs chaque année.
- Biennale européenne d'histoire locale à Tulle et en Corrèze, créée en 2018. Présidée par l'historien Jean Boutier, la première édition s'est tenue du 10 au 12 septembre 2021. Dans le cadre d'une réflexion sur « l'apport des territoires et des acteurs locaux à la construction de nos sociétés, dans une Europe ouverte sur le Monde », la Biennale 2021 avait pour thème « Les années 50 en Europe ».
Sports
En 1996, Tulle accueille l'arrivée d'une étape du Tour de France partie de Super-Besse (Puy-de-Dôme). Tulle avait déjà accueilli une arrivée d'étape du Tour en 1976 (étape Ste Foy la Grande - Tulle) remportée par le Français Hubert Mathis. Cette étape avait également vu l'abandon de Bernard Thévenet.
Depuis le début des années 2000, plusieurs équipements sportifs ont été créés ou réhabilités. Le gymnase Victor-Hugo et la plaine de jeux ont été restaurés en 2002, un skatepark a été créé en , et un centre aquarécréatif ainsi qu'un boulodrome couvert ont été ouverts en 2003.
En 2008, Tulle est candidate au challenge de la ville la plus sportive de France. Le 24 juin, elle est désignée première ex-æquo avec Tignes.
Sporting club tulliste (rugby)
Le Sporting club tulliste, club de rugby à XV fondé en 1904, demeure emblématique dans le paysage sportif tulliste. Le SCT a évolué pendant 42 années consécutives en première division et a compté parmi ses rangs plusieurs internationaux tels que Michel Yachvili, Jean-Claude Berejnoï, Roger Fite et Jean-Pierre Fauvel. Le SCT réalise l'exploit, durant les matchs de poules du championnat de France 1965/1966 de gagner tous les matchs sur son terrain mais surtout de ne laisser marquer aucun point à ses adversaires.
En 1980, le SCT parvient aux 1/4 de finale du championnat de France de 1re division et joue contre le CA Brive (distant de 30 km à peine) à Clermont Ferrand. Le score est de 19-19 à la fin du temps réglementaire pour les deux clubs corréziens ! Brive l'emportera finalement 22-19 après prolongations grâce à un drop de son ouvreur J.-F. Thiot.
Le SCT est également à l'origine du Challenge de l'Espérance, compétition lancée en 1955.
Autres clubs
De nombreux autres clubs constellent le paysage sportif tulliste, parmi lesquels :
- Union sportive Tulle Corrèze, club de basket-ball
- Kayak Club tulliste, club très actif auprès des écoles tullistes
- Club de gymnastique La Tulliste
- Véloce Club tulliste, club de cyclisme
- École tulliste de judo
- Tulle Football Corrèze
- Tulle Triathlon, évoluant en troisième division
- Volley-ball Tulle Naves, équipe féminine en division Excellence
- Tulle roller skating
- Club des Archers tullistes, Club et École de tir à l'arc Salle, Fédéral, Fita
- Tulle Athlétic Club
- Union cycliste corrézienne : club cycliste fondé en 1970 organisateur d'épreuves cyclistes et école de VTT pour les jeunes
- Handball Club Tulle Corrèze
- Cercle des Nageurs tullistes
- Cercle des Boxeurs tullistes
- Club de danse Eve y Danse
- Le Carreau tulliste, club de pétanque
- Club subaquatique tulliste, club de plongée
- Aéroclub de Tulle, club d'aviation
Philatélie
Un timbre postal, d'une valeur de 0,50 euro, représentant la cathédrale de Tulle a été émis le 21 juin 2003.
En , un nouveau timbre postal d'une valeur de 0,66 € a été émis à l'occasion du 70e anniversaire du massacre par les SS, de 99 victimes par pendaison le .
Médiathèque
En 2007, la construction d’une médiathèque est décidée pour 9 millions d’euros, somme à laquelle il faut ajouter des dépenses annuelles d’exploitation de 21 personnes. Elle porte le nom d'Eric Rohmer, réalisateur né à Tulle.
Médias
Presse écrite
- La Montagne
- Le Populaire du Centre
- L'Écho (ne paraît plus)
- Le Corrézien, parution de 1855 à 1944
Radios locales
- 92.1 Chérie FM canal 19 : Antenne locale de Chérie FM dans la Corrèze depuis la syndication avec Radio Canal 19.
- 96.3 RFM Corrèze : antenne locale d'RFM. Ses studios sont à Brive.
- 98.3 Bram'FM : radio associative tulliste. Elle émet sur le Pays de Tulle et d'Egletons.
- 100.7 Jordanne FM : radio locale commerciale émettant dans le Cantal, la Corrèze et dans le nord du Lot. Ses studios sont à Aurillac.
- 101.1 France Bleu Limousin : radio locale publique de la Haute-Vienne et de la Corrèze. Elle est aussi recevable sur le 103.2 FM, émis depuis le site du Bouchaillou à Cornil.
- 106.9 RCF Corrèze : radio locale chrétienne du diocèse de Tulle.
Télévision
- France 3 Pays de Corrèze émet sur Tulle. Elle propose, en guise de décrochage local dans le 19/20, une édition consacrée à la Corrèze depuis des studios situés à Brive.
- Télim TV était la chaîne locale privée du Limousin. Elle a cessé ses programmes le après des difficultés financières suivies d'une liquidation judiciaire.
Il y a deux émetteurs TNT sur Tulle, afin de couvrir correctement la ville :
- Tulle 1 situé à la Bachellerie, au sud de Tulle. Il appartient à l'opérateur TDF.
- Tulle 2 situé aux Treize Vents, à l'est de la ville. Il y a deux sites : l'un appartient à TDF (multiplexes R1, R2, R3 et R6) et l'autre à Towercast (multiplexes R4 et R6).
Films
En a été diffusé pour la Meurtres à... intitulé Meurtres en Corrèze dont l'action se situe notamment à Tulle, avec la procession de la Lunade en toile de fond.
- ↑ Voir sur le site des concerts.
- ↑ Missions et manifestations sur le site du Photo-Club ASPTT de Tulle. Consulté le 17 août 2011.
- Voir sur le site de la Biennale.
- ↑ Vidéo de présentation des clubs tullistes.
- ↑ Une de La Montagne du . Voir l'article p. 10 « L'Équipe décerne l'or au collectif tulliste ».
- ↑ Site officiel du SC Tulle.
- ↑ Site de l'Union sportive Tulle Corrèze.
- ↑ Site du KCT.
- ↑ Site de La Tulliste.
- ↑ Site du Véloce Club tulliste.
- ↑ Site de l'École tulliste de judo.
- ↑ Site du Tulle Football Corrèze.
- ↑ Site de Tulle Triathlon.
- ↑ Volley Ball Tulle Naves.
- ↑ Tulle roller skating sur le site de la ville de Tulle.
- ↑ Club des Archers tullistes.
- ↑ Site du TAC.
- ↑ Le timbre.
- ↑ « 9 millions d'euros, une médiathèque employant 21 personnes ».
- ↑ Les grandes dates et les intervenants du projet.
- ↑ - Tulle.
- ↑ .
- ↑ .
- ↑ , site de la Bibliothèque nationale de France
- ↑ Fiche de Chéroe FM Canal 19 sur SchooP
- ↑ Fiche d'RFM Corrèze sur SchooP
- ↑ Fiche de Jordanne FM sur SchooP
- ↑ "RCF Corrèze" « Copie archivée » (version du sur Internet Archive) sur ffrc.fr
- ↑ sur francetvinfo.fr.
- ↑ Émetteurs TNT dans la Corrèze.
Héraldique
Blason | De gueules à trois rocs d'or, au chef de France. |
|
---|---|---|
Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
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Tulle dans la littérature
Découvrez les informations sur Tulle dans la bande dessinée ou les livres, ou encore dans la ligne du temps.
4391 autres localités pour Nouvelle-Aquitaine
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Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 21/01/2025
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