Terrasson-Lavilledieu, anciennement Terrasson-la-Villedieu, est une commune française située dans le département de la Dordogne, en région Nouvelle-Aquitaine.
Centre important du commerce de la truffe et des noix, en particulier par son marché de saison d'origine médiévale, Terrasson-Lavilledieu compte plus de 6 000 habitants, et son agglomération, près de 8 000
Située en limite de la Corrèze, elle incarne une porte d'entrée du Périgord noir
Elle est notamment connue pour ses Jardins de l'Imaginaire, sa ville ancienne et son église abbatiale Saint-Sour.
Géographie
De 1790 à 1963, la commune a été le chef-lieu du canton de Terrasson. Ce canton a été renommé en canton de Terrasson-Lavilledieu, après la fusion des communes de Terrasson et Lavilledieu. En 2015, le chef-lieu n'est plus qu'un bureau centralisateur.
Généralités
L'arrivée à Terrasson, limitrophe de la Corrèze et proche du Lot, est une entrée dans le Périgord noir. La commune est traversée par la Vézère et arrosée par deux de ses affluents, l'Elle au nord-ouest et le Coly au sud-ouest. Elle fait partie de l'unité urbaine de Terrasson-Lavilledieu et de l'aire d'attraction de Brive-la-Gaillarde.
La mise en service en du tronçon Thenon - Terrasson de l'autoroute A89 a permis une circulation plus fluide sur la route départementale 6089 (l'ancienne RN 89) qui traverse la ville dans sa longueur. Le centre-ville est situé, en distances orthodromiques, treize kilomètres au nord-est de celui de Montignac-Lascaux et dix-huit kilomètres à l'ouest de celui de Brive-la-Gaillarde.
La commune est également desservie par les RD 60 et 63 ainsi que par la ligne ferroviaire Périgueux - Brive en gare de Terrasson-Lavilledieu.
Depuis 2010, la ville est située à une vingtaine de kilomètres (par la route) de l'aéroport de Brive-Souillac.
Communes limitrophes
Terrasson-Lavilledieu est limitrophe de onze autres communes, dont deux dans le département de la Corrèze. Au nord-ouest, Villac est limitrophe par un quadripoint.
Les limites communales de Terrasson-Lavilledieu et celles de ses communes adjacentes.
Communes limitrophes de Terrasson-Lavilledieu
Villac, Beauregard-de-Terrasson
Cublac (Corrèze)
Mansac (Corrèze), Pazayac
Le Lardin-Saint-Lazare, Condat-sur-Vézère
Les Coteaux Périgourdins
Coly-Saint-Amand
La Cassagne
La Dornac
Géologie et relief
Géologie
Situé sur la plaque nord du Bassin aquitain et bordé à son extrémité nord-est par une frange du Massif central, le département de la Dordogne présente une grande diversité géologique. Les terrains sont disposés en profondeur en strates régulières, témoins d'une sédimentation sur cette ancienne plate-forme marine. Le département peut ainsi être découpé sur le plan géologique en quatre gradins différenciés selon leur âge géologique. Terrasson-Lavilledieu est située dans le deuxième gradin à partir du nord-est, un plateau formé de roches calcaires très dures du Jurassique que la mer a déposées par sédimentation chimique carbonatée, en bancs épais et massifs.
Elle est dans le causse de Terrasson qui concerne quelques communes, au sud de Terrasson-Lavilledieu, sur les coteaux en rive gauche de la Vézère.
Les couches affleurantes sur le territoire communal sont constituées de formations superficielles du Quaternaire datant du Cénozoïque et de roches sédimentaires du Mésozoïque et du Paléozoïque. La formation la plus ancienne, notée tfρ3, est constituée de grès de Thiviers et d'ardoises d'Allassac, des métatufs rhyodacitiques à chlorite et métagrauwackes, séricitoschistes intercalés (Cambrien moyen à supérieur). La formation la plus récente, notée CFp, fait partie des formations superficielles de type colluvions indifférenciées de versant, de vallon et plateaux issues d'alluvions, molasses, altérites. Le descriptif de ces couches est détaillé dans la feuille « , et sa notice associée.
Légende de la carte géologique.
Ère
Période
Époque
Formations géologiques
Cénozoïque (0 - 66.0)
Quaternaire (0 - 2.58)
Holocène
CFp :
Formations superficielles : colluvions indifférenciées de versant, de vallon et plateaux issues d'alluvions, molasses, altérites indifférenciées
CFvs :
Formations superficielles : colluvions carbonatées de vallons secs : sable limoneux à débris calcaires et argile sableuse à débris
Fy3-z :
Alluvions subactuelles à actuelles indifférenciées : argiles silteuses, argiles sableuses, argiles tourbeuses, sables argileux, sables fins à graviers (Pré-boréal à actuel)
Pléistocène
Fy :
terrasses sous-flandriennes indifférenciées : sables, graviers et galets localement de grande taille (Weichsélien - '-Wurm'-)
Altérites du Crétacé sup. : argiles kaoliniques, silteuses à sableuses, parfois rubéfiées, à gravier, à silex et chailles, avec apport local du Tertiaire (complexe des Doucins)
inférieur
non présent.
Jurassique (≃145.0 - 201.4)
Supérieur
non présent
Moyen
j4 :
Callovien : alternance de calcaires plus ou moins crayeux à pelletoïdes, oncolithes et trocholines et de calcaires oolithiques, bioclastiques et granulaires. Vers le sud, les bancs oolithiques sont plus massifs (formations de Rocamadour-Cabrerets et Saint-Géry)
j3-4 :
Bathonien sup. à Callovien : calcaire cryptocristallin, localement crayeux, plus rarement oolithique et algaire, parfois en alternance avec des calcaires graveleux et bioclastiques, évoluant vers des faciès calcaires à polypiers et trocholines (nord)
j3b :
Bathonien moy. : calcaire oolithique blanc bioclastique avec parfois un calcaire fin à bancs marneux au sommet
j2-3(Bz) :
Bajocien moy. à Bathonien inf. - Formation de Beauzens : calcaires micritiques et sublithographiques à oncolithes et stromatolithes en alternance avec des niveaux de marnes noires en bancs réguliers (vers l'est)
j1-2b :
Aalénien sup. à Bajocien : calcaires oolithiques +/- dolomitiques massifs ou en alternance avec des calcaires graveleux bioclastiques à ciment cristallin
j1-2a :
Aalénien à Bajocien inférieur : calcaire bioclastique roux et lumachelles à la base (secteur de Terrasson), calcaire bioclastique à entroques et oolithes ferrugineuses, recristallisé et dolomitisé (secteur de Nontron)
Jurassique inférieur
l4 :
Toarcien : argiles et marnes grises (formation de Tourtoirac), marnes dolomitiques pyriteuses au sommet, parfois calcaires marneux à la base
l3b(2) :
Pliensbachien sup. : calcaire roux bioclastique, plus ou moins gréseux (Domérien supérieur)
Pliensbachien inf. : calcaire gréseux fin bioclastique à quartz, montrant parfois des chailles, très peu fossilifère
l2 :
Sinémurien sup. : calcaires oolithiques, à nombreuses lumachelles à la base, alternant avec des calcaires sublithographiques
l1-2b :
Hettangien sup. à Sinémurien : calcaires dolomitiques à la base puis calcaires graveleux bioclastiques et oolithiques
l1 :
Hettangien inf. : alternance de calcaires dolomitiques, marnes dolomitiques, d'argilites et de grès fins
(201.4 - 251.902)
t :
Trias indifférencié : grès grossiers à la base, psammites rouges micacées, sables blanc, parfois bariolés, kaoliniques à galets, puis sables fins à filets argileux verdâtres et sables grossiers au sommet
Paléozoïque (252.17 - 538.8)
(251.902 - 298.9)
r1c :
Grès de Villac et grès rouges de Brive : grès rouges alternant de manière irrégulière avec des niveaux argileux rouges et micacés avec des lentilles conglomératiques (Autunien)
r1a :
Grès de Grand Roche ou grès rouges inférieurs : grès rouges, parfois bariolés, parfois blanchâtre et plus ou moins conglomératiques (Autunien inf.)
Carbonifère (298.9 - 358.9)
Pennsylvanien
h5 :
Formation du Lardin et équivalent : grès gris houillers, silts, pélites et conglomérats (Stéphanien)
Mississippien
non présent
Dévonien (358.9 - 419.2)
AS1 :
UG - Schistes de Génis p.p. et arkoses du moulin de Guimalet p.p. (horst de Châtres) : schistes chloriteux verdâtres (groupe de Génis, Dévonien)
Silurien (419.2 - 443.8)
non présent
(443.8 - 485.4)
02χ :
UTP (Unité de Thiviers-Payzac) - Quartzite du puy des Âges et du horst de Châtres : filon de quartzite blanc à muscovite (Ordovicien)
(485.4 - 538.8)
tfρ3 :
UTP (Unité de Thiviers-Payzac) - Grès de Thiviers et ardoises d'Allassac : métatufs rhyodacites à chlorite et métagrauwackes, séricitoschistes intercalés (Cambrien moy. à sup.)
Relief et paysages
Le département de la Dordogne se présente comme un vaste plateau incliné du nord-est (491 Nontronnais, à Saint-Pierre-de-Frugie) au sud-ouest (2 Lamothe-Montravel). L'altitude du territoire communal varie quant à elle entre 82 mètres et 299 mètres,.
Dans le cadre de la Convention européenne du paysage entrée en vigueur en France le
La superficie cadastrale de la commune publiée par l'Insee, qui sert de référence dans toutes les statistiques, est de 39,34 ,,. La superficie géographique, issue de la BD Topo, composante du Référentiel à grande échelle produit par l'IGN, est quant à elle de 39,16 .
Hydrographie
Réseau hydrographique
La commune est située dans le bassin de la Dordogne au sein du Bassin Adour-Garonne. Elle est drainée par la Vézère, le Coly, l'Elle, le Ribeyrol, le ruisseau de Fondanger et par divers petits cours d'eau, qui constituent un réseau hydrographique de 36 ,.
La Vézère, d'une longueur totale de 211,2 Corrèze dans la commune de Meymac et se jette dans la Dordogne — dont elle est l'un des principaux affluents — en rive droite, à Limeuil, face à Alles-sur-Dordogne,. Elle traverse la commune du nord-est au nord-ouest sur dix kilomètres et demi dont près de six servent de limite naturelle en deux tronçons, face à Mansac, Cublac et Le Lardin-Saint-Lazare.
Le Coly, d'une longueur totale de 10,13 La Cassagne et se jette dans la Vézère au bourg de Condat-sur-Vézère en rive gauche. Il borde le sud-est de la commune sur 750 mètres, face à Coly-Saint-Amand et Condat-sur-Vézère.
L'Elle, d'une longueur totale de 19,4 Ayen et se jette dans la Vézère en rive droite à Terrasson-Lavilledieu. Elle arrose le nord-ouest de la commune sur trois kilomètres et demi dont un en limite du Lardin-Saint-Lazare.
Son affluent le Ribeyrol borde la commune au nord-ouest sur unité|650 mètres, face à Beauregard-de-Terrasson.
Autre affluent de l'Elle, le ruisseau de Fondanger arrose le nord-ouest du territoire communal sur près d'un kilomètre et demi.
Le Vieux pont sur la Vézère.
Le Coly au niveau du pont de Bouch.
L'Elle au pont entre Charpenet et Lavilledieu.
Réseaux hydrographique et routier de Terrasson-Lavilledieu.
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Vézère-Corrèze ». Ce document de planification, dont le territoire regroupe les bassins versants de la Vézère et de la Corrèze, d'une superficie de 3 730 conseil départemental de la Corrèze. Il définit sur son territoire les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur et de protection quantitative et qualitative des ressources en eau superficielle et souterraine, en respect des objectifs de qualité définis dans le troisième SDAGE du Bassin Adour-Garonne qui couvre la période 2022-2027, approuvé le 10 mars 2022.
La qualité des eaux de baignade et des cours d’eau peut être consultée sur un site spécial géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité.
Climat
Pour des articles plus généraux, voir Climat de la Nouvelle-Aquitaine et Climat de la Dordogne.
Historiquement, la commune est exposée à un climat océanique aquitain.
En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Ouest et nord-ouest du Massif Central, caractérisée par une pluviométrie annuelle de 900 à 1 500 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,7 amplitude thermique annuelle de 15,4 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Salignac-Eyvigues à 17 vol d'oiseau, est de 13,0 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
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Toponymie
En occitan, la commune porte le nom de Terrasson e la Vila Diu.
Au regard des cartes de Cassini représentant la France entre 1756 et 1789, Terrasson et la Ville Dieu étaient deux sites bien distincts séparés par la Vézère et distants d'environ trois kilomètres. La fusion de ces deux communes date de 1963 prenant ainsi la dénomination de Terrasson-la-Villedieu, corrigée en 1997 en Terrasson-Lavilledieu. La toponymie doit ainsi prendre en compte deux sites différents avec leur propre origine pour comprendre l'histoire du lieu.
Jadis, Terrasson s'intitulait Genouillac avec la trace d'une villa romaine importante du nom de Genouillacum. Sa dénomination actuelle n'est apparue que progressivement au siècle, durant la période de la féodalité avec ses seigneurs locaux. La place de Genouillac, anciennement place du Foirail, au centre de Terrasson-Lavilledieu, fait référence à ce nom d'origine que l'on trouve en application jusqu'à la fin du haut Moyen Âge.
En occitan ou en catalan terrasson est un diminutif de terrassa, terrain en surplomb correspondant à une terrasse. La topologie du lieu-même fait état d'un site d'une même altitude partant de la partie haute de Terrasson jusqu'au château du Fraysse, l'ensemble dominant ainsi la vallée de la Vézère d'est en ouest. Les habitants des lieux-dits « terrassa » ou « terrasse » sont généralement appelés des terrassenc ou des terrassons, ce qui pourrait expliquer qu'au moment de l'implantation au siècle d'un castrum dit « de Terrazo » sur les hauteurs de Genouillac, ses habitants puissent en prendre le nom se prononçant terrassun (terrassonne), étymologie du nom des seigneurs du lieu, étymologie retrouvée dans les nombreux cartulaires d'abbaye de la région. Aussi, il n'est pas impossible qu'une famille originaire de Terrassa en Catalogne en ait apporté le nom, Toulouse ayant été la capitale du royaume des Wisigoths durant trois siècles, et avec l'invasion des arabes en 711, cette famille aurait fui l'Espagne pour des contrées plus paisibles. L'histoire fait état de liens avec les comtes de Toulouse ainsi qu'avec l'abbé Oliva, issu de la noblesse catalane et fondateur de l'abbaye de Montserrat, où il a été retrouvé en date de 1046 dans son rotulus une citation de l'abbaye de Saint-Amand-de-Coly, cette dernière dépendant de l'abbaye de Saint-Sore à Genouillac avec ses seigneurs locaux, les comtors de Terrazo.
Une autre version s’appuyant sur une légende du début du haut Moyen Âge interprète que l'origine du nom de la ville proviendrait, selon la tradition bénédictine, d'un lâcher de deux colombes décidant du lieu sacré pour y élever et bâtir un monastère, là où elles se poseraient à terre ; quand elles se sont posées, les assistants crièrent : Terra sunt « elles sont à terre, elles sont sur la terre sacrée » ce qui aurait apporté ce nom à la ville... 400 ans plus tard ! De manière assez triviale, et surtout moins légendaire, Terrasson pourrait désigner en ancien français un ter ou tier, c'est-à-dire une petite montagne, un tertre ou une colline, qualifié par l'adverbe asson signifiant « au sommet, au bout de la montée », du verbe assommer, dans le sens second de « monter au faîte, au sommet ». Toutefois, le terme toponymique proviendrait de l'évolution locale d'un mot gaulois signifiant « au sommet de la colline ou du tertre », romanisé avant le siècle de notre ère.
Le lieu-dit « La Ville Dieu » prend son origine au-delà de la rive droite de la Vézère, cette dénomination est très courante pour désigner durant l'époque médiévale un domaine exclusivement religieux, voir une commanderie hospitalière en lien avec les Templiers très implantés dans la région au siècle. À ce jour, il reste un petit village à proximité d'un cours d'eau, l'Elle, avec une église très ancienne ainsi que son cimetière et probablement une commanderie aménagée en résidence. Les cartes actuelles localisent parfaitement ce lieu.
L'étymon sour semble proche de l'ancien français sovrin, signifiant à la fois en un sens la situation concrète « haut placée, élevée, au sommet » et aussi au sens moral et figuré « quelqu'un qui est au sommet d'une sagesse, d'un art, d'une connaissance sacrée, et qui est ainsi digne de souveraineté spirituelle ». Les deux mots proviendraient du latin médiéval supranus, formé sur l'adverbe de lieu latin classique super, signifiant dessus. L'église originelle dédiée à sanctus Sorus ou saint Sour n'est peut-être qu'un sanctuaire déjà nommé à l'époque antique sanctus super(i)us c'est-à-dire un sanctuaire supérieur. Il ne peut que se placer sur une proéminence. Mais le mystère demeure car l'adverbe « au-dessus » implique en latin une question « au-dessus de quoi ? ». Trivialement, au-delà des artéfacts archéologiques, il s'agirait d'un lointain culte à la Terre-Mère, qui a bien sûr été identifiée à Dieu et à la divine Trinité par les moines bénédictins, toujours préoccupés de gommer ces antiques lieux de pèlerinage ou de culte, dont ils reprenaient paradoxalement avec une active rigueur la gestion après le siècle.
Les grottes voisines de saint Sours, admises comme un lieu profane supérieur, gardent une marque de pluriel rémanente en ancien français, qui indique, en dépit de possibles intercessions occasionnelles ou contrôlées, une nette et permanente séparation méfiante avec l'espace religieux officiel et singulier attribué à saint Sour. Ici la croyance en l'ours du calendrier qui hiberne ou sort pour renouveler le monde printanier, ou encore la lecture classique de l'anachorète ou saint homme des grottes désigné par le mot pseudo-gaulois « sour » proposé par les érudits aquitains se renforcent mutuellement. Ce n'est pas le cas de la fontaine saint Sour acceptée par tous, l'eau provenant d'une source, ou qui sourd d'une fontaine provenant du haut.
↑ Le nom occitan des communes du Périgord - Terrasson e la Vila Diu sur le site du Conseil général de la Dordogne, consulté le 8 octobre 2021.
↑ « la Ville Dieu » sur Géoportail (consulté le 31 mars 2018)..
↑ Chantal Tanet et Tristan Hordé, Dictionnaire des noms de lieux du Périgord, Éditions Fanlac, Périgueux, 2000, (ISBN ).
↑ Algirdas Julien Greimas, Dictionnaire de l'ancien français, Larousse, 1979/1992/2001.
Histoire
L’occupation du site remonterait à l’âge du bronze, période de la protohistoire. En effet, plusieurs traces archéologiques telles que dolmens, grottes attestent de cette occupation ancienne. Par la suite, le site continue d’être habité aux différentes époques de notre histoire.
Gaule romaine et période mérovingienne
La vie se développe à l’époque gallo-romaine : les vestiges d’une villa abandonnée, au hameau de Gaubert, à proximité de la Vézère ont été mis au jour. Une mosaïque et d’autres objets (fibules, ustensiles de cuisine…) retrouvés sur ce site sont aujourd’hui exposés au musée d'art et d'archéologie du Périgord, à Périgueux.
Les puissants souverains wisigoths dominent le pays à la fin du siècle. Mais ils laissent s'imposer lentement l'hérésie arienne, qui dérange les autorités religieuses et parvient, par zèle, à faire déporter fidèles, prêtres et évêques résistants à l'assimilation. Ces troubles internes favorisent l'expansion subite des troupes franques du roi et chef de guerre Clovis, qui était autrefois facilement contenue sur le front ligérien. Le christianisme traditionnel est rétabli par les envahisseurs, mais longtemps les chrétiens trinitaires qui avaient dû se cacher dans les recoins reculés continuent à perpétuer leurs saintes retraites.
Selon l'hagiographie bénédictine de saint Sorus, rédigée à la hâte au siècle, une communauté monastique, décrite aux environs de 550 à 585 comme érémitique et primitive, à laquelle le pauvre saint Sorus appartient, hante les grottes des rochers, aujourd'hui rochers saint Sour. Le pèlerinage aux rochers saint Sour, à Villedieu et à Pazayac était autrefois effectué de façon ordinaire aux vieilles Rogations, et exceptionnellement lors des graves sécheresses pour demander une pluie divine au Bon Dieu.
Le rédacteur, jeune moine ou ancien novice commis d'office, mais à l'humour ravageur, reconstitue une triplette trinitaire symbolique, comportant les saints auvergnats divaguant hors de leur réduit souterrain vers 585. Ces moines grossiers et hirsutes sont nommés Armand, Cyprien et Sorus. Le premier s'égare au loin et fonde le monastère saint Amand de Coly. Le second l'imite sans le savoir en fuyant et fonde le monastère saint Cyprien, également en Dordogne. Sorus, handicapé et abruti par la maladie, lent et même à l'agonie, ne peut installer son minuscule monastère qu'à Genouillac, c'est-à-dire sur la place du foirail actuel de Terrasson. Ce qui est probablement plus sûr, c'est que la zone de Genouillac ou les environs de ladite place du Foirail correspondaient alors à un cimetière gallo-romain, puis mérovingien. Les lieux de culte chrétiens associés à des anciens cimetières sont fréquents, ainsi saint Sorus au terme de sa vie chrétienne patronne ce lieu sacré avec un modeste sanctuaire, très visité mais ouvert à tous les vents et nullement protégé.
À la fin du siècle, un monastère est probablement créé à l'instigation de l'assemblée chrétienne du ban mérovingien récemment fondé. Il est confié à des moines gyrovagues de la mouvance trinitaire et dédié, peut-être plus tard, à saint Sour, vénérable patron tutélaire du lieu pour les habitants du ban qui le considère en outre comme un bonhomme thaumaturge et intercesseur efficace auprès du Christ pantocrator, régulateur de saisons et du climat. La vie religieuse du ban s’organise autour de cette fondation autonome, qui est probablement détruite ou interdite par les premiers maîtres pépinides, ancêtres des Carolingiens, après la conquête violente de Charles Martel, intervenant en Aquitaine à la suite de l'invasion surprise des Maures musulmans.
Période carolingienne
Les soldats de Pépin le Bref qui a évincé non sans violence la dynastie ducale d'Aquitaine contrôlent la vallée de la Vézère en occupant le castrum de Terrassum, ils sont associés à quelques moines bénédictins qui se considèrent en missionnaires autorisés dans une région marquée par l'hérésie, soit à cause de la courte occupation ou influence par alliance des Maures diaboliques soit par le relâchement des mœurs.
Le monastère probablement détruit est remplacé par un centre bénédictin à la fin du siècle, garant de l'ordre et de l'orthodoxie religieuse des Carolingiens, mais l'entité bénédictine enrichie entre en décadence au siècle et l'autorité publique du duché-royaume d'Aquitaine instaure une restauration autoritaire sous l'égide de Cluny. L'abbaye locale de l'ordre de Cluny ne serait toutefois attestée qu'au début du siècle. Ce serait cette autorité religieuse qui aurait fait rédiger les rares hagiographies locales dans son atelier-scriptorium.
Période féodale
Les cartulaires d'abbaye, notamment de Saint Amand de Coly, de Vigeois, d'Uzerche, de Tulle et de Roc-Amadour font état de la présence de plusieurs membres d'une famille seigneuriale les « Comtors de Terrazo » à Genouillac. Probablement originaires de Catalogne, les Terrazo alliés aux grands seigneurs de Ventadour, notamment avec les vicomtes de Turenne, auraient dominé la région quasiment deux siècles à partir du Bas-Limousin et du Périgord. En fonction des documents, l'orthographe est soumise à des variantes comme Terrazum, Terracio, Terrasso, Terracione, Terrassone…, cette dernière donnant la bonne consonance phonétique. Cette famille aurait édifié un fief seigneurial à proximité de l'abbaye de Saint-Sour apportant ainsi leur nom au lieu et un appui militaire contre les tentatives de pillage d'envahisseurs ou pour se prémunir des convoitises de puissants seigneurs voisins. Les cartulaires attestent l'emplacement d'un « Castrum de Terrazo » situé à Genouillac ou à proximité de celui-ci, ce dernier évoluera plus tard, et par extension, sous la dénomination de « bourg de Terrazo » pour prendre l'orthographe usuelle de « Terrasson » connue jusqu'à ce jour. Cette famille a connu son apogée sur la région durant la deuxième partie du siècle avec le mariage de Gerberge de Terrasson (1045-1103) avec Boson Hugues II. Les Terrasson quitteront progressivement leur fief en s'engageant activement dès les premières croisades en 1095 auprès de Raymond de Saint-Gilles, comte de Toulouse, pour définitivement disparaître du Périgord au milieu du Pays d'Oc, dans la région de Carcassonne et de Montpellier, avec Raymond de Terrasson et son fils Jean, puis dans le procès de l'ordre du Temple à Paris en 1310 avec l'arrestation à Carcassonne de Pierre de Terrasson, chevalier du Temple.
Au substruction du nouveau château. Un lieu-dit ancestral « le Fraysse » est mentionné sur la carte de Cassini à deux kilomètres à l'est du château. Est-il à l'origine du nom du château ou bien l'état du château était tellement délabré au début du frêne (en latin fraxinus) symbole de solidité puissante (ce bois servait à confectionner des hampes de lances). Le nom de cette famille Vigier prend son origine de l'ancien français « Voyer » qui désignait au Périgord avec le Limousin ?
À partir du XIe – XIIe siècle, un château seigneurial, à 200 mètres du cimetière actuel, s'édifiait ainsi à proximité de l'abbaye de Saint Sour. La topographie permet de placer les sites à une même altitude de 120 mètres, la communication était donc aisée et permettait de surveiller aussi bien l'ouest, le nord et l'est. L'ensemble réuni formait alors un important lieu défensif contre des pillards ou des invasions extérieures. Ceci confirmerait la présence seigneuriale relatée par les cartulaires d'abbayes d'un château féodal construit et tenu par les comtors de Terrazo durant deux siècles.
Ceci étant dit, le site officiel de la ville fonde sa communication touristique d'après une légende du siècle qui, étrangement 400 ans plus tard, aurait influencé une nouvelle dénomination. Il ne fait aucun doute que l'interprétation de cette légende occulte toute la période médiévale de Terrasson avec ses seigneurs féodaux, vassaux de puissantes familles.
Vie de l'abbaye
Durant toute la période, la popularité de saint Sour reste grande, au point que les bénédictins de l'ordre de Cluny organisent en grande pompe le transfert de ses reliques dans l'église de leur ensemble abbatial fortifié, qui comprend palais abbatial et couvent, sur le « castrum de Terrasson ». À partir de la fin du Julien de Brioude.
L'abbaye de saint Sour, filiale de Cluny, est désormais riche et prospère au début du siècle. Des habitants, souvent autant bons paysans qu'habiles artisans, vivent dans sa ville basse. Mais l'abbaye et le couvent saint Sorus doivent contribuer aux finances de son abbaye patronne, ainsi que d'autres de ses filiales en déclin. L'abbé et les moines, pour une fois alliés, complotent avec l'évêque de Périgueux pour s'émanciper de Cluny, jugée trop rigoriste ou gourmande en matière financière. L'abbaye saint Sour réussit enfin à se placer sous la tutelle du pape Alexandre III grâce à la bulle du 28 mai 1165. L'affranchissement partiel vis-à-vis de l'ordre de Cluny se justifie ainsi par l'autorité directe du pape, puis par défaut de l'évêque de Périgueux et bientôt du roi de France qui survient en 1229.
L'abbaye protégée par la royauté capétienne érige une église gothique. De 1317 jusqu'en 1792, la paroisse de Terrasson fait partie du diocèse de Sarlat.
L'abbaye et le monastère sont en partie dévastés par les épidémies de peste et les guerres, en particulier la guerre de Cent Ans, entre le milieu du et le siècle. Vers 1350, les compagnies de soudards du prince anglais Édouard III pillent à plusieurs reprises l'ensemble abbatial du roi très chrétien rival, dont les fortifications sont lacunaires. Au siècle, à la suite du refus des habitants paysans de payer les dîmes, le monastère bénédictin est à l'abandon.
Renaissance et Temps modernes
Après 1490, une fois revenues les substantielles entrées dîmières, l'abbaye se restaure en gothique flamboyant sous l'autorité des seigneurs abbés Bertrand de Rouffignac (1491-1505) et de Bertrand Arnal de La Faye (1520-1540).
La navigation sur la Vézère, affluent de la Dordogne, reprend de l’importance au siècle: c’est le temps des gabares et autres embarcations à fond plat.
Pendant les violentes guerres de Religion, les troupes catholiques du duc d'Anjou, mises en déroute en juillet 1569, pillent par vengeance la ville soupçonnée de collusion avec les réformés et l'ensemble abbatial. Le 3 octobre 1569, l'amiral de Coligny laisse les troupes huguenotes incendier l'église gothique flamboyante, la voûte s'effondre sous la proie du feu, le tombeau de saint Sour est brisé et ses trésors sont pillés.
L'abbé Antoine le Sage (1595-1623) refait la voûte du chœur. Mais l'édifice n'est pas correctement entretenu dans la seconde partie du siècle. Vendu avec les biens nationaux, l'ensemble est en partie exploité comme carrière de pierres ou comme lieu de stockage, puis investi par de nouvelles maisons.
Période contemporaine
Vers 1825, la vieille église saint Julien est rasée, de façon à laisser la place à une nouvelle église paroissiale. Elle intègre néanmoins une chapelle mortuaire avec un gisant contenant les dernières reliques de saint Sour, pieusement préservées par les habitants.
Au milieu du siècle, la ville bénéficie des progrès de la révolution industrielle. Dans le domaine des transports, le chemin de fer fait son apparition, de nouvelles routes sont aménagées, le Pont Neuf est édifié. Ce progrès annonce la fin de la navigation traditionnelle. D’autre part, la découverte de plusieurs gisements de charbon, à proximité de la ville (Le Lardin, La Villedieu, Saint-Lazare) donne lieu à des centres d'exploitation, véritables embryons industriels. Plusieurs verreries s’installent à leurs voisinages. Avant 1870, Terrasson est déjà connue pour ses exploitations de houille et son commerce de truffes.
Fort de la richesse et de l'attention assidue des paroissiens de Terrasson à ses conférences savantes, dès les années 1850, le jeune vicaire Auguste B. Pergot s'efforce de préserver le portail gothique flamboyant, inséré dans les habitations, et qui reste le seul monument élevé de l'ensemble abbatial, à côté du vieux presbytère. Avec les dons cumulés de ses paroissiens, et l'appui technique et architectural de l'abbé Jean-Baptiste Chevalt, par ailleurs restaurateur reconnu de l'ensemble religieux de Rocamadour, le curé et chanoine bâtisseur entreprend de réédifier une église abbatiale saint Sour autant de ses rêves contemporains que de la fin du siècle, l'édifice est finalement consacré le 21 mai 1889, puis promue église paroissiale en remplacement de la désormais trop vielle église saint Julien. En 1906, les restes des bâtiments abbatiaux qui n'étaient pas insérés dans la nouvelle église saint Sour sont détruits. Des places voisines sont également élargies pour conférer une majesté imposante à l'édifice néo-gothique.
À partir de l'armistice de juin 1940, le département est divisé en deux et Terrasson est en zone libre. À la suite du débarquement anglo-américain effectué le 8 novembre 1942 en Algérie et au Maroc, les Allemands envahissent la zone libre le 11 novembre, s'installent à Périgueux et Saint-Astier, et de nombreuses troupes traversent Terrasson pour s'installer à Brive.
La commune a été décorée de la croix de guerre 1939-1945 le 16 août 1949, distinction également attribuée à dix-huit autres communes de la Dordogne.
À la suite de la fusion des anciennes communes de Lavilledieu et de Terrasson en 1963, la commune a d'abord porté le nom de Terrasson-la-Villedieu qui a été changé en 1997 (décret du 22 décembre 1997, publié au Journal officiel du 24 décembre de la même année) en Terrasson-Lavilledieu.
↑ a et bGuy Penaud, préface de Roger Ranoux, Les crimes de la Division « Brehmer », éditions la Lauze, mars 2004, (ISBN ), p. 19-22.
↑ Communes décorées de la Croix de guerre 1939 - 1945, Mémorial des batailles de la Marne - Dormans (51), p. 14-15.
↑ 97-1172 du 22 décembre 1997, consulté le 27 novembre 2011.
Héraldique
Blason
Au premier de gueules au lion contourné d'or regardant, à la queue léopardée, sortant des débris de sa cage du même et brisant ses chaînes d'argent, au chef cousu d'azur semé de fleurs de lys aussi d'or, au second d'azur aux deux clefs affrontées d'or passées en sautoir, au chef du même chargé de trois épées basses de gueules
Détails
Armoiries validées par le conseil municipal en 1990.
↑ OLDJP la banque du blason 2, consultée le 19 juillet 2012.
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Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 21/01/2025 Quelle des gedruckten Dokuments:https://www.gaudry.be/de/lieu/fr/fr-naq/38920.html
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