Courlay
Localisation
Courlay : descriptif
- Courlay
Courlay (en poitevin Courli aussi écrit Courly) est une commune du centre-ouest de la France située dans le département des Deux-Sèvres en région Nouvelle-Aquitaine
Elle fait partie du Poitou historique et se trouve au plein cœur du Bocage bressuirais. Courlay est surtout connue pour être la « capitale » de la petite église des Deux-Sèvres, ce qui lui valut parfois l’appellation de « Rome du Bocage »
Cette spécificité religieuse marque encore la commune de nos jours
En effet, les guerres de Vendée touchèrent profondément la paroisse, nombre de Courlitais s'illustrèrent dans les rangs de l'Armée catholique et royale. La commune vit aussi naître et enseigner l'écrivain Ernest Pérochon, prix Goncourt 1920 pour son roman Nêne
Évoquant dans beaucoup de ses ouvrages son bocage natal, Pérochon dépeint ainsi vraisemblablement Courlay au travers du nom de « Coutigny » dans Les Creux de maisons. En ce début du XXIe siècle, Courlay reste avant tout une commune rurale, marquée tout de même par une présence relativement nombreuse d'entreprises, notamment dans le quartier de la Plainelière.
Géographie
Localisation et communes limitrophes
Courlay se situe au nord-ouest du département des Deux-Sèvres. La commune fait partie du canton de Cerizay et de la communauté d'agglomération du Bocage bressuirais.
Le bourg se trouve, à vol d'oiseau, à environ 9 km de celui de Cerizay et de Bressuire et à moins de 15 km de la frontière vendéenne. La commune est limitrophe de Bressuire via les communes associées de Clazay et Terves, de Chanteloup, de la Forêt-sur-Sèvre et de sa commune associée de Montigny. Elle est par ailleurs directement limitrophe de celles de Saint-Jouin-de-Milly et de Moncoutant (désormais Moncoutant-sur-Sèvre) dont le bourg de cette dernière n'est distant que de 6.5 km.
Montigny (La Forêt-sur-Sèvre) | Clazay (Bressuire) | |||
La Forêt-sur-Sèvre | N | Terves (Bressuire) | ||
O Courlay E | ||||
S | ||||
Saint-Jouin-de-Milly (Moncoutant-sur-Sèvre) | Moncoutant (Moncoutant-sur-Sèvre) | Chanteloup |
Paysage et relief
Le paysage courlitais est typique du bocage bressuirais, vallonné et caractérisé par un maillage de haies encore relativement dense et préservé. La commune a été un peu plus épargnée que d'autres par le remembrement. Du fait notamment du maintien plus tardif de certaines pratiques successorales au sein des fidèles de la Petite Église.
Courlay se trouve sur le flanc Est du bassin versant de la Sèvre Nantaise. Son territoire est ainsi parsemé de plusieurs petits reliefs qui remontent d'Ouest en Est du lit de la Sèvre, formant de petites lignes de crêtes perpendiculaires à celle-ci, entrecoupées chacune par des ruisseaux tel celui du Marchais. Ces petites lignes de crêtes se rejoignent vers une ligne de crête principale, parallèle à la Sèvres Nantaise, qui forme la frontière avec la commune de Bressuire. De ces hauteurs, il est généralement possible de voir la Vendée et ses collines, en particulier l'église Saint-Pierre de Saint-Pierre-du-Chemin mais aussi l'antenne de Puy Lose à Pouzauges ou encore le clocher de Saint-Michel-Mont-Mercure. De l'autre côté, sur la D938TER à la frontière avec Clazay apparait sur son promontoire, Bressuire.
L'habitat de la commune est lui aussi typique du bocage, il est assez dispersé. Courlay en plus de son bourg comprend plus de 80 hameaux dont certains constituent des entités assez importantes : La Laimière, La Plainelière, Les Roches, Le Marchais, etc…
La commune comporte par ailleurs environ 40 kilomètres de chemins creux et de nombreux étangs et mares dont un plan d'eau communal.
Voies de communication et transports
Le bourg de la commune est à l'écart d'axes routiers d'importance, son territoire est cependant traversé par la D938TER reliant Bressuire à la Châtaigneraie. Une petite portion de la D744, reliant Mauléon à Niort via Cerizay et Moncoutant, emprunte aussi le territoire communal, qui borde également aux abords de Chanteloup un tronçon de la D38 reliant Bressuire à Moncoutant. La commune de Courlay est cependant à environ une 1h20 de route de grandes agglomérations de l'Ouest : Nantes, Poitiers, Angers.
La gare la plus proche est la gare de Bressuire, desservie par des liaisons quotidiennes vers Tours via Saumur et vers La Roche-sur-Yon en TER, ainsi que vers Les Sables-d'Olonne les week-ends de mai à septembre et quotidiennement en juillet et août.
Courlay est également desservie par les lignes du réseau urbain et interurbain Tréma (lignes 4 et 113).
La ville est par ailleurs reliée à Bressuire et Moncoutant par l'ancienne voie ferrée de la Possonnière, transformée en voie verte.
Climat
Historiquement, la commune est exposée à un climat océanique du nord-ouest. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans une zone de transition entre les régions climatiques « Moyenne vallée de la Loire » et « Poitou-Charentes »0.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,3 amplitude thermique annuelle de 14,5 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Bressuire à 9 vol d'oiseau, est de 12,0 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
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Toponymie
Le nom Courlay serait issu de Corlé, nom attesté au . Autre hypothèse, le nom pourrait avoir pour origine Corylus, nom latin du noisetier. En poitevin Courlay se dit Courli, cette dénomination reste encore parfois employée de nos jours.
- « » .
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Histoire
Époques Médiévale et Moderne
La seigneurie de Courlay relevait de la Forêt-sur-Sèvre. Sa sergenterie fiscale dépendait de Bressuire. La paroisse dépendait du doyenné de Bressuire, de la Sénéchaussée de Poitiers et de l'élection de Thouars. Cette paroisse a par ailleurs fait tour à tour partie du diocèse de Maillezais, puis à la suppression de celui-ci, en 1648, a rejoint le diocèse de la Rochelle, avant d'être rattachée en 1791 à l'éphémère diocèse des Deux-Sèvres, pour finalement être intégrée au diocèse de Poitiers depuis 1801.
La seigneurie de Pont-Courlay
De René Vignerot, écuyer, seigneur du Pont-Courlay dépendait la Chaletière vers 1605. Plus ou moins agent secret de la reine régente Catherine de Médicis, René Vignerot du Pont de Courlay, qui appartenait à une famille des environs assez ancienne, avait épousé en 1603, Françoise du Plessis, sœur du cardinal de Richelieu. Il ne reste rien de nos jours de son ancien logis du Pont. Les de Vignerot du Plessis ou de Grand Pont possédaient au centre du bourg un local dit « Le Parquet » où ils rendaient ou faisaient rendre la justice. Ils y disposaient d'un carcan destiné à l'exposition des coupables. Un petit pavillon, ultime vestige dudit Parquet, existait encore vers 1847.
Une affaire de sorcellerie en 1486
La fin du Moyen Âge fut marquée à Courlay par une affaire de "sorcellerie", dont les tenants nous sont délivrés par une enquête de 84 pages, menée en 1486 contre un certain Jean Pancereau. Celui-ci habite le village du Marchais, au Sud de la commune. Il est alors marié, âgé de la soixantaine et exerce la profession de maquignon. Mais cet homme est cependant en conflit avec la plupart de ses voisins au point d'être évité de tous, que ce soit dans les foires, les marchés ou à l'église. À la suite de simples plaintes, il est au cours de l'année arrêtée de nuit, puis finalement relâché sous caution par les officiers de Maillezais. L'enquête effectuée constitue une source précieuse de renseignement quant aux actes qui lui sont imputés. Ce ne sont ainsi pas moins de vingt-sept témoins qui sont auditionnés : douze laboureurs de bœufs, trois hommes de bras, trois marchands filassiers de drap, des couturier, meunier, panetier, charpentier, maréchal, un prêtre et trois femmes.
Sa condition de "sorcier" semble partagée par sa famille. Au cours de l'enquête un médecin, Jean Poitevin, affirma ainsi que tous les frères et sœurs de Pancereau étaient également des sorciers, tandis que d'autres témoins dirent de même au sujet de sa mère et de son père. Jean Pancereau est en fait accusé de nombreux méfaits. On lui impute des relations occultes. On dit de lui qu'il « parloit au deable ne plus ne moins que font deux hommes ensemble ». Il lui est également reproché de ne pas fréquenter assidûment l'église.
Mais surtout, on lui attribue un impressionnant catalogue de victimes : vingt-cinq personnes, cinq taureaux, cinq bœufs, seize ou dix-sept vaches, un cheval, un âne, vingt-quatre porcs, cent quarante brebis et plus et dix-huit essaims d'abeilles. Tous ces crimes, qui touchèrent la paroisse de Courlay et ses alentours, sont de plusieurs natures. Jean Cholet, laboureur et homme de bras du village de la Guinaire, rapporta ainsi qu'à cause de Pancereau sa fontaine fut tout à coup pleine de grenouilles mortes, et que, quand bien même elle fut nettoyée, elle était à nouveau remplie de la même manière deux ou trois jours plus tard.
Souvent les "actions" de Pancereau se font à la suite de disputes. On lui reproche ainsi d'avoir donné des « menaces à plusieurs personnes en disant qu'il leur feroit plusieurs dommages et les destruyroit, en nommant le desplaisir qu'il tendroit leur faire et qu'ilz trouvoient tantost après». Il lui arrivait aussi, mais plus rarement, de frapper sa future victime sur la main, l'épaule ou le cou. Habituellement ses menaces étaient accompagnées de serments « par le sang Dieu », « par le corps Dieu », « par sainte Marie ».
En ce qui concerne les victimes humaines, Jean Pancereau est soupçonné à plusieurs reprises d'avoir eu recours à des poisons. Jean Suitreau, meunier au village de l'Ebaupin, rapporte ainsi qu'après que peu après que Pancereau lui donna à boire, il vomit et dû rester alité trois ou quatre jours. François Fradin, une autre victime à qui Pancereau donna à boire, fut malade la nuit même au point « que nully ne povoit durer auprès de luy tant puaIt et gictoit d'ordure par la bouche ». Il mourut trois ans plus tard en criant: « Pancereau, Pancereau, tu me fays mourir! ». Jean Pineau, marchand panetier de Courlay, fut également gravement malade après avoir soupé avec Pancereau. Guillaume Maroilleau, également de Courlay, s'est disputé avec Pancereau, qui lui a ensuite servi ensuite plusieurs fois à boire. Il fut atteint quinze jours plus tard d'une maladie qui le rendit fou et le fit mourir au bout de neuf mois. La femme de Colas Bariteau, marchand filassier de laines et laboureur de bœufs au village de l'Ebaupin, mourut cinq mois après que Pancereau lui donna à manger une pomme. La mère de Jeanne Trousselle, de l'Ebaupin, décèda elle aussi six mois après avoir bu et mangé avec Jean Pancereau. Macé Chabaut, laboureur de bœufs à la Chabautière, paroisse de Clazay, fut quant à lui agressé par Pancereau. Celui-ci le saisit par le nez et le cou, prit quelque chose dans une pochette et lui dit : « par le sang de Dieu vous porterez ma marche ». Macé devint fou dans les trois ou quatre jours au point de vouloir tuer femme, enfants et bêtes.
Mais des guérisons sont aussi à l'actif présumé de Jean Pancereau. Guillaume Jouandeau, laboureur de bœufs de la Rouère, paroisse de Saint-Jouin-de-Milly, se trouva ainsi gravement malade après avoir été touché par Pancereau ; Pierre Jouandeau, son frère, est alors allé chercher le sorcier à la foire de la Sainte-Croix à Chantemerle. Celui-ci se rend alors chez Guillaume qui lui dit : « Défaictes moy ce que m'avez fait », Pancereau répondit alors en lui touchant la main: « Tu guériras bien », ce qui arriva sur-le-champ. Mathurin Jouandeau, laboureur de bœufs à la Rènelière, de la paroisse de Moncoutant, était quant à lui malade depuis vingt ans, et on pensait que rien ne pourrait plus le sauver. Pancereau lui apporta des poires, lui en fit manger avec certaines poudres dont il s'était muni, le malade trouva les poires très bonnes et dès le lendemain se trouva mieux et guérit. Un filassier de draps de Puy-Arnaud, était malade après s'être disputé avec Pancereau et avoir proféré de graves menaces contre lui. Il fit demander au sorcier, par son beau-père, de défaire ce qu'il avait fait, et Pancereau répondit que le malade guérirait s'il faisait trois «voyages à Saint Genoys », ce qui effectivement se produisit. De même François Talbot, hôtelier au bourg de Courlay, malade par la faute de Pancereau, retrouva la santé après être allé, sur le conseil de celui-ci, en pèlerinage près de Saint Martin,.
Guerres de Vendée
"Les courlitais [...] ont joué un rôle particulièrement glorieux dans l’immortelle épopée de la Vendée militaire"
C'est par ces mots que la revue La Vendée Historique, évoque en 1901 l'action des courlitais pendant les guerres de Vendée.
Dès la révolte d'aout 1792, les courlitais figurent au premier rang des insurgés. Plusieurs volontaires de la paroisse sont tués ou fait prisonnier le 24 août 1792, lors de la bataille du Moulin de Cornet et l'échec de la prise de Bressuire. Parmi eux, un certain Jean Texier, greffier de la municipalité de Courlay, est amené à Niort où il est acquitté (il est guillotiné le 11 décembre 1793 à Fontenay-le-Comte après avoir été fait à nouveau prisonnier lors de la seconde insurrection). C'est lors de cette "Grande-Guerre", à partir du mois de mai 1793, que s'illustrent le plus les courlitais, sous les ordres de Lescure et de La Rochejaquelein. Au point que se répande dans le bocage alentours pendant longtemps une réputation de bravoure des Courlitais.
"Tout le monde était brave chez nous, me disait un jour un vieux Chouans des environs de Châtillon, mais les gâs de Courlay étaient tout de même encore plus braves que les autres. Ces mâtins-là trouvaient toujours le moyen d'être en tête lorsqu'on attaquait les Bleus, et s'il leur arrivait de muser à l'arrière-garde, c'était seulement pour protéger la retraite quand on avait la déroute ! ".
En 1793, les courlitais rejoignent en effet précocement l'insurrection, sous les ordres de deux chefs : les frères Texier. L'aîné Joseph est né au bourg de Courlay, le 2 janvier 1763 et avait donc 30 ans à l'époque de l'insurrection. Toussaint, son frère est né quant à lui le 24 mars 1769 (possiblement au lieu-dit la Maison Neuve) et avait donc 24 ans. Ils furent nommés dès le début du conflit comme capitaines de paroisse par les habitants. Menant derrière eux une grande part de la population valide du village. Respectés par les courlitais, ils l'étaient a priori aussi au sein de l'état-major de l'Armée catholique et royale. En témoigne de la Rochejaquelein qui dans ses Mémoires passe en revue les "plus braves officiers" vendéens et écrit : "Il y avait en outre des officiers qui commandaient indifféremment aux postes où on les mettait. Parmi les plus braves d'alors étaient
Lors de la prise de Thouars, le 5 mai 1793, on retrouve ainsi les noms des Texier associés à celui d'Henri de La Rochejaquelein, important chef de l’insurrection vendéenne. . Si la marquise ne spécifie pas quel était celui des deux frères qui fit la courte échelle à celui que l'on nommait alors "Monsieur Henri", il semblerait qu'il s'agisse de Toussaint. Une gravure, représente en tout cas ce fait d'armes.
Les courlitais s'illustrèrent ainsi à la manière de leurs chefs tout au long du conflit, et notamment le 14 août 1793, lors de la désastreuse défaite vendéenne de Luçon.
Le début de la première Guerre de Vendée impacta cependant peu la paroisse même de Courlay, épargnée par les combats. Les travaux des champs s'y perpétuaient malgré l'absence régulière des hommes. La situation évolua cependant après la bataille de Cholet et la Virée de Galerne. Le Bocage se retrouvant désormais sans défense, il fut progressivement envahi par les troupes républicaines. Ce changement de situation obligea la population courlitaise à développer des stratagèmes pour se soustraire aux exactions de ceux que l'on dénommait alors les "Bleus". C'est ainsi que François-Joseph-Texier, s'était façonné une cachette aux abords de l'un de ses prés, au lieu-dit des Bazins. Septuagénaire, François-Joseph est alors un propriétaire relativement aisé, père de nombreux enfants, fervent chrétien et jouissant d'une certaine influence dans tous les environs. Il est surtout alors le "chef" de la famille Texier, père de Joseph et Toussaint. La cachette de François-Joseph consistait en un grand terrier creusé sous un buisson et dont l'entrée était dissimulée par des branchages. De tout temps la commune de Courlay a accueilli des abris de ce type, tel celui au lieu-dit les Combes. Ils permettaient à la population de se protéger lors des conflits. L'abri de François-Joseph permis ainsi lors des guerres de Vendée de protéger un grand nombre de paroissiens. Cependant il ne permit pas de sauver la vie de son propriétaire. Un jour en 1793, François-Joseph, alerté trop tard du passage des soldats dans le bourg, ne réussit pas à gagner son refuge. Recherché depuis un moment par les républicains du fait des activités de ses fils, Il fut pourchassé par les soldats qui l’interceptèrent alors qu'il était arrivé au pré des Bazins. Alors accompagné d'un autre courlitais, Louis Robin, celui-ci réussit quant à lui à franchir une haie et à se cacher dans le creux d'un vieil arbre têtard, d'où il put assister à la scène. Son témoignage, relate ce qui est généralement désigné sous le terme de "martyre de François-Joseph Texier" :
Lorsque les Bleus se furent emparés du malheureux Texier, ils firent un cercle autour de lui, et lui donnèrent brutalement à choisir entre le cri de vive la République ! ou la mort...
- Jamais, répondit le courageux vieillard, un pareil cri ne sortira de ma bouche !... Vive Jésus, vive sa Croix !
Et les mains jointes et les yeux levés vers le ciel, il attendit fièrement le coup mortel...
Mais ce n'était pas le spectacle d'une exécution ordinaire, c'était celui d'une boucherie que voulaient se donner les bourreaux... Dix fois ils renouvelèrent leur sommation, et dix fois le vieillard y répondit par le même cri : Vive Jésus ! Vive sa Croix ! Or, après chaque réponse, c'était un tourment nouveau qu'on lui infligeait...
On commença par lui arracher un ongle, puis un second, puis un troisième. Lorsqu'il ne lui en resta plus un seul, on lui arracha la langue !... Enfin, comme le martyr respirait encore, on lui leva la peau de la tête et on lui en couvrit le visage !... Alors seulement les bourreaux l'achevèrent... sans doute parce que le temps les pressait et qu'ils avaient hâte d'aller poursuivre ailleurs la série de leurs tristes exploits !...
Au même moment, après le désastre de la Grande-Armée, à Savenay, qui mit fin à la Virée de Galerne. Joseph et Toussaint Texier qui n'y avaient pas participé, organisèrent à la tête des Courlitais la résistance dans le bocage de concert avec les hommes de Cerizay et des paroisses voisines. Ils chassèrent ainsi de la Forêt-sur-Sèvre un détachement républicain qui menait des actions dans la région.
Plus tard, dans les premiers jours du mois de février 1794, les deux frères Texier mirent en place une embuscade pour intercepter un convoi escorté par la garde nationale de Moncoutant, et qui devait passer près du bourg de Courlay. Les gardes nationaux s'enfuirent en accusant plusieurs pertes. Le commandant de place de Bressuire, Augé, rendit compte de cet événement au général Commaire, à la date du 6 février, dans une lettre reproduite par l'historien Jean-Julien Savary : "Ma position, écrivait Augé, devient de plus en plus alarmante. Je viens d'apprendre qu'un rassemblement de brigands avait attaqué et intercepté, près du bourg de Courlay, la garde nationale de Moncoutant qui escortait une dizaine de voitures chargées de grains et de fourrages."
La commune fut aussi en 1794 le théâtre de la bataille de Chanteloup. Ce combat qui n'impliqua pas les frères Texier, se serait certainement déroulé sur un vieux chemin qui reliait Chanteloup à Moncoutant, sur le territoire de la commune de Courlay. Une vieille croix de carrefour portant le nom de « Croix des Chouans » en témoigne encore, un prêtre sans doute tué lors du combat y serait enterré.
Par la suite, les frères Texier et les courlitais se rangèrent sous les ordres de Marigny revenu de la virée de Galernes. C'est ainsi qu'ils s'illustrèrent à nouveau au combat de Boismé, le 18 avril 1794. Attaché à Marigny, les frères Texier furent indignés de son exécution le 10 juillet 1794. Ils refusèrent par la suite de combattre sous les ordres de Stofflet, jugé responsable se cet assassinat. Les courlitais cessèrent ainsi progressivement les combats.
Lors de la troisième guerre de Vendée de 1799, les courlitais menèrent, à nouveau derrière Joseph et Toussaint Texier, quelques actions jusqu'à la pacification du Consulat. Ils déposèrent alors les armes mais refusèrent cependant de reconnaître le nouveau gouvernement et le Concordat.
Époque contemporaine
La petite Église
Depuis le petite église des Deux-Sèvres. La chapelle du quartier de la Plainelière, construite de 1827 à 1829 et agrandie en 1875, est toujours liée à ce courant dissident de l’Église catholique ; les 3 000 fidèles de la Petite Église refusent en effet le concordat et pratiquent le culte comme au . La commune compte par ailleurs d'autres chapelles liées à la Petite Église, en plus de celle, la plus importante, de la Plainelière. L'une se trouve près du village de Bois-Basset et une autre plus modeste dans celui de la Laimière, au Nord de la commune. À noter aussi la présence, toujours dans ce secteur de la commune, d'un "Frêne à la Vierge". Un arbre remarquable d’environ 200 ans, d'une circonférence de 2,65 mètres pour une hauteur de 10 mètres, ayant pour principale particularité de comporter un oratoire et des ex-voto apposés sur son tronc. Il s'agit d'un lieu de prière, objet d’une discrète mais régulière dévotion, encore de nos jours, de la part de membres de la Petite Église.
Le Chemin de fer
Au chemin de fer grâce à la voie ferrée de la Possonnière (d'Angers à Niort) qui a été construite sur les terrains courlitais en 1877. 4,200 kilomètres de voie traversaient la commune, de Clazay à Saint-Jouin-de-Milly. La voie était ponctuée de nombreux ouvrages d’art, pour la plupart toujours présents. Le pont de la Grange, du centre bourg, de l’Egarère, le passage d’écoulement des eaux à la Charpenterie, des fossés et des talus en granit…
La gare de la commune a cependant été détruite dans la seconde moité du XXe siècle.
Seconde Guerre mondiale
Lors de la Seconde Guerre mondiale, la commune de Courlay fut le théâtre accidentel d'un parachutage. En effet, le 17 juillet 1944, l'équipe Jedburg " Harold " censée être parachutée près de la Châtaigneraie fut à la suite d'une erreur de localisation, parachutée 25 km au nord-est, au lieu-dit la Plainelière de Courlay. Sans équipe de réception au sol, et dans l'obscurité à 1h30 du matin, l'équipe composée de 4 officiers britanniques et d'un Français passa la nuit dans un champ de blé à proximité du village. Si les hommes perdirent dans l'affaire leur matériel radio, tombé sur le fournil du boulanger du village, ils réussirent grâce à l'aide de la résistance locale à rejoindre la ferme du Margat à l'Absie où les accueillirent Fernand Gougeard, responsable de l'Armée secrète dans le secteur.
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Héraldique
Blason | De gueules à deux épis de blé d'or, passés en sautoir et contre-pointés, accostés de deux navettes de tisserand du même. |
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Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
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Courlay dans la littérature
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Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 30/10/2024
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