Villejuif
Villejuif est une commune française située dans le département du Val-de-Marne en région Île-de-France. Elle se trouve à 8 kilomètres du centre de Paris (Notre-Dame) et son point le plus au nord se trouve à 1,5 kilomètre de la porte d'Italie
Statistiques, géographie, démographie
Fuseau horaire principal : +02:00
Régime politique : Commune urbaine
Villejuif couvre une superficie de 5,34 km2, avec une population de 56.349i habitants (2020), soit une densité de 10.552,25i habitants par Km2.
Gentilé : L'habitant(e) du Villejuif s'appelle un(e) Villejuifois(e).
Localisation
Villejuif : descriptif
Villejuif est située à l'extrême nord du plateau du Hurepoix, partie désignée sous le nom de plateau de Longboyau, entre les vallées de la Seine et de la Bièvre. La majeure partie de la commune (le Haut-Villejuif) se situe sur le plateau, tandis qu'une autre partie se trouve sur les coteaux, à l'est et à l'ouest (Bas-Villejuif).
Toponymie
Le nom de « Villejuif » apparaît pour la première fois dans une bulle du pape Calixte II, datée du , sous la forme Villa Judea qui représente une version latinisée de l'expression du vieux français signifiant « village juif ». Ce nom se retrouvera dans de nombreuses autres bulles tout au long du xiie siècle, sous des graphies légèrement différentes (villis Jude, ville Judei…), toujours avec la deuxième partie correspondant à la traduction latine de la racine signifiant « juif » en vieux français. Au cours des siècles suivants, le nom de la ville apparaît dans les sources françaises comme Villejuifve, ce qui également correspond à l'orthographe archaïque de l'expression « ville juive ». Ces éléments indiquent clairement que le nom de ce lieu était conçu par les gens de l'époque comme signifiant « village juif ». L'auteur du xviie siècle Louis Moréri indique que la ville aurait été fondée par des Juifs chassés de Paris. Ce détail n'est cependant confirmé par aucune source et pour cela le rôle exact de la communauté juive dans la fondation (ou le développement) de la ville reste obscur.
Une autre graphie se retrouve au xiiie siècle, sous la forme de Villa Jullitoe ou Villa Julite. Toutefois il serait illogique de penser que le toponyme puisse apparaître en l'honneur de sainte Julitte, à laquelle est dédiée l'église paroissiale Saint-Cyr-Sainte-Julitte. Il s'agit plus probablement d'une confusion entre Villa Judea et Villa Julittoe, due aux religieux chargés des registres de Notre-Dame, comme l'atteste le fait que cette graphie n'arrive qu'un siècle après la première et qu'elle n'est pas connue dans les sources des siècles suivants.
Au cours du xxe siècle, plusieurs hypothèses étymologiques alternatives ont été proposées.
La première affirme qu'il s'agit d'une déformation du nom du propriétaire d'une villa gallo-romaine, Juvius ou Juveus. Les partisans de cette idée notent la présence avérée de restes d'habitat gallo-romain. Cette idée apparaît comme peu crédible. D'un côté, elle est purement spéculative : aucune preuve de l'existence d'un notable gallo-romain au nom de Juvius dans cette région n'existe. D'un autre côté, l'étymon proposé ne permet d'expliquer ni phonétiquement, ni sémantiquement les formes attestées dans les sources comme « Villa Judea » ou Villejuifve.
La deuxième hypothèse considère que Villejuif serait dérivé de Villegie, lui-même dérivé de villa Gesedis. On trouve en effet mention d'un village nommé Gesedis au xe siècle dans les chroniques de Flodoard, et Villegie est utilisé, selon certains chercheurs, plusieurs fois pour désigner Villejuif au xiie siècle. Si le positionnement du village Gesedis au même endroit que Villejuif et l'utilisation de Villegie pour désigner Villejuif dans les sources médiévales se confirment, il pourrait s'agir alors du véritable étymon pour le toponyme. Dans ce cas, le changement vers un nom signifiant « village juif » pourrait être dû à un glissement sémantique, avec un remplacement d'un nom dont le sens originel était perdu par celui dont le sens était bien clair à l'époque où des nombreuses communautés juives étaient présentes dans le nord de la France. Par contre, sans ces confirmations, l'hypothèse selon laquelle le toponyme témoigne que le lieu a été habité dans le passé par des juifs reste la plus simple et pour cela la plus plausible.
Histoire
Préhistoire
Les archéologues A. Laville et R. Mansuy ont découvert, en 1896, l'existence d'un site préhistorique à l'emplacement actuel du parc départemental des Hautes-Bruyères, au sud-est de la ville. Ils y découvrent, dans les sablières, de nombreux objets en silex du néolithique : des outils — perçoirs, grattoirs, lames… —, mais aussi des armes — haches, pointes de flèche… Une petite lame de bronze est également exhumée, ce qui permet de dater le site de la fin de l'âge de la pierre, à l'époque « où le bronze encore rare n'avait remplacé que dans des cas exceptionnels les instruments en pierre »,.
Les recherches ultérieures, notamment celles menées par François Bordes, puis par Georges Bailloud, ont permis de dater la création du village aux Hautes-Bruyères à il y a environ 6 000 ans, dans ce qui était autrefois une terre de chasse dans une zone presque entièrement sous les eaux. Ces populations sédentaires vivent alors de l'agriculture et de l'élevage.
À partir des années 1930, des gisements de pierres taillées d'époque moustérienne sont également découverts dans les carrières Bervialle I et II
Un « espace d'aventures archéologiques » est maintenant ouvert dans le parc départemental des Hautes-Bruyères, animé par le laboratoire départemental d'archéologie du Val-de-Marne, pour découvrir la préhistoire.
Époque gallo-romaine et haut Moyen Âge
L'histoire de Villejuif dans l'Antiquité et le haut Moyen Âge est longtemps restée un trou noir, et reste encore mal connue. Le , les travaux pour la construction d'une conduite de gaz mettent au jour deux murs et des éléments de voirie, qui seront en 1980-1981 datés de l'époque gallo-romaine.
En 1997, dans le centre de Villejuif (rues Georges-Le-Bigot et du Colonel-Marchand) ont mis au jour d'autres vestiges de l'époque gallo-romaine, dont un édifice antique ou mérovingien de prestige. Il s'agit probablement, rue Georges-Le-Bigot d'un habitat à caractère artisanal de la période antique et du haut Moyen Âge, avec continuité de l'occupation du site, avec réutilisation des structures, de la période gallo-romaine à l'époque carolingienne. D'autres fouilles, rues Romain-Rolland et du Colonel-Marchand ont conclu à la présence probable d'un bâtiment antique à proximité.
Moyen Âge et époque moderne
La paroisse de Villejuif a vraisemblablement été fondée à la fin de l'époque carolingienne, vers le ixe siècle, comme l'attestent à la fois les cartulaires du début du IIe millénaire et la titulature de l'église de Villejuif, Saint-Cyr-Sainte-Julitte, qui ne se sont répandues qu'à l'époque carolingienne.
Les terres sont alors principalement la propriété d'institutions religieuses (chapitre de Notre-Dame de Paris, Saint-Pierre de Jumièges…), sur lesquels travaillent leurs serfs : il s'agit principalement de vignes sur les coteaux à l'est et de champs de céréales sur le plateau.
Avec l'accroissement du nombre d'affranchissements, la population du village se développe à partir du xiiie siècle. Une église est construite à l'emplacement de l'actuelle église Saint-Cyr-Sainte-Julitte. Les bourgeois parisiens achètent une partie des terres, qu'ils louent aux villageois ; la noblesse de robe se voit également attribuer des terres.
Le village est partiellement détruit pendant la guerre de Cent Ans, et l'église brûlée. Il connaîtra une nouvelle phase de développement au xvie siècle : l'église est reconstruite, des bâtiments apparaissent autour de la route royale (actuelle rue Jean-Jaurès), une école est ouverte, des artisans s'installent… Les ordres religieux vendent une partie de leurs terres, tandis que les seigneurs agrandissent leur domaine. Le séminaire Saint-Nicolas du Chardonnet y installe sa maison de repos, à côté de l'église (l'actuelle mairie) et constitue un domaine qui regroupera jusqu'à la moitié des terres de Villejuif.
L'expansion de Villejuif continue aux xviie et xviiie siècles : le long de la voie royale, des commerçants s'installent, la population atteint 270 feux. Le village reste majoritairement constitué de paysans pauvres, qui louent leurs terres, où les locataires interdisent l'élevage. L'extraction du plâtre commence au nord-ouest de Villejuif (Monsivry), commençant une activité économique qui sera centrale dans la ville jusqu'au xxe siècle.
Située à proximité de Paris, Villejuif est aisément accessible : on la choisit donc pour y faire des expériences scientifiques, comme la mesure du méridien terrestre ou celle de la vitesse du son
Depuis la Révolution
Avec la Révolution (premier maire, Charles Radot, 1790) les structures foncières éclatent, mais les grandes propriétés ne disparaissent qu'au cours du xixe siècle. Des fortunes locales s'érigent (Godefroy, Fleury, Labbé) sur le blé et les carrières de plâtre, plus tard sur les pépinières. La vigne, dès la fin du xviiie siècle, ne joue qu'un rôle mineur.
De 1790 à 1795 Villejuif était un canton du district de Bourg-de-l'Égalité.
C'est après les batailles de 1870-1871 (qui ravagent la commune : combat de la redoute du Moulin de Saquet en 1871 tenue par les communards et tombée par traîtrise entre les mains des troupes versaillaises dans la nuit du 3 au ) que le Villejuif rural commence à céder du terrain avec l'installation (1890) de l'asile d'aliénés (Villejuif accueillera encore deux autres centres hospitaliers : Paul-Brousse (1913) et l'Institut Gustave-Roussy).
Une ligne de tramway à chevaux dessert Villejuif depuis 1876 ; elle n'atteindra le centre-ville qu'à partir de 1889, ce qui a nécessité l'adoucissement de la pente de la « montagne », avenue de Paris. Son terminus nord est alors la gare d'Austerlitz.
Les premiers lotissements ouvriers datent de la fin du xixe siècle, dans le Bas-Villejuif (rue de la Pompe) ; puis se poursuivent dans le centre du parc des Saint-Roman (avant 1914) ; enfin, entre les deux guerres, se multiplient sur le plateau, créant une belle zone de pavillons ouvriers, où les cheminots, traminots, postiers, gaziers et électriciens sont très nombreux. Des quartiers entiers sortent de terre : dans le Bas-Villejuif, cela s'accompagne de rares services pour la population, comme l'école Pasteur (1928) ou l'église Sainte-Thérèse (1934), devenue paroisse de plein exercice après-guerre.
Ce mouvement urbain commencé avec la municipalité radicale de Reulos (1883-1904), poursuivi de manière empirique sous Destauret (1908-1925) devient systématique à partir de 1925 avec les municipalités communistes (Guillemin, Cantini, Paul Vaillant-Couturier (1929-1937), Le Bigot, Louis Dolly, Pierre-Yves Cosnier, Claudine Cordillot...) qui se sont succédé durant pas moins de huit décennies. À la fin du xixe siècle, un tram relie Villejuif à la porte d'Italie et, au-delà, à Châtelet : Villejuif n'est plus isolée mais devient une banlieue de Paris, aisément accessible. D'ailleurs, la majeure partie des ouvriers qui s'installent et batissent des pavillons ne travaillent pas sur place, mais dans les arrondissements du sud-est de Paris. Cette accessibilité nouvelle, tout en restant à l'écart de Paris, explique certains épisodes historiques qui ont Villejuif comme toile de fond, comme la réunion secrète des prêtres ouvriers de 1954.
En 1907, le tramway devient électrique ; la ligne, exploitée par la Compagnie générale parisienne de tramways (CGPT) sous la dénomination TS1, a pour terminus Châtelet. Lors de la création de la Société des transports en commun de la région parisienne (STCRP) en 1921, elle devient la ligne 85 et dessert alors la place d'Italie, la porte d'Italie et traverse le Kremlin-Bicêtre. Après avoir vu son trajet raccourcir (son terminus nord n'est plus Châtelet mais place d'Italie), le tramway 85 est remplacé définitivement par une ligne de bus à partir d'avril 1933.
En 1933, Villejuif est déjà desservie par deux autres lignes de bus qui suivent le trajet de la RN 7 :
- la ligne FC, depuis 1929, qui relie Belle Épine à Villejuif ;
- la ligne FJ, depuis 1930, qui relie Juvisy-sur-Orge à la place d'Italie.
À partir des années 1950, s'ajoutent entre les pavillons mais aussi sur des vastes terrains agricoles du Sud de la commune, des grands ensembles (Lozaits, Robert Lebon, Alexandre Dumas...) essentiellement constitués de logements sociaux. Des immeubles sont également détruits en centre-ville, occassionant la destruction de la moitié du bourg historique de Villejuif (tout le côté Nord de la rue du Moûtier, renommée rue Georges-Lebigot). De nombreuses rues sont tracées, ce qui permet à la municipalité communiste d'imposer sa culture politique à l'espace urbain. Cette politique se poursuit jusque dans les années 1990 (avenue des Hauts-Bruyères ; cité du Vercors, 1993) sur des jardins ouvriers et parfois encore sur des bâtiments anciens : le château de Villejuif est ainsi détruit en 1989 pour être remplacé par un immeuble.
En 1984, la ligne 7 du métro de Paris est prolongée jusqu'à Villejuif (3 stations), ce qui vient faire évoluer la sociologie de la ville, encore plus facilement accessible depuis Paris. La hausse des prix de l'immobilier y attire dans les années 2000 une population nouvelle, plus aisée et plus jeune, ce qui a des conséquences sur l'administration locale. Dès 1995, la liste communiste n'obtient que 51,73% des voix, et l'élection est annulée pour « manœuvre électorale » : une élection partielle est organisée en 1997, où le P.-Y. Cosnier est de nouveau élu, avec 55,23% des voix au premier tour. Les communistes sont encore réélus, avec 50,05% des voix au premier tour, en 2001. Un second tour est nécessaire en 2008, et les 50% ne sont plus atteints. En 2014, une union hétéroclite est nouée au second tour entre la droite (F. Le Bohellec), les écologistes (N. Gandais), une partie de la gauche (Ph. Vidal) et les centristes (J.-F. Harel), destinée à faire barrage aux communistes : cette alliance l'emporte et, pour la première fois depuis 1925, les communistes ne sont plus aux affaires de la Ville, mais la majorité se déchire et se délite petit à petit.
L'urbanisation est aujourd'hui achevée au sens où tout le périmètre constructible est construit.
Plusieurs attentats ou projets d'attentat ont eu Villejuif pour cadre ces dernières années. Le , un étudiant, Sid Ahmed Ghlam, est arrêté fortuitement après un meurtre alors qu'il projette d'un commettre un attentat à l'arme à feu dans l'église Saint-Cyr-Sainte-Julitte ainsi qu'en l'église Sainte-Thérèse pendant la messe dominicale,. La ville de Villejuif avait déjà été la cible d'un terroriste lors des attentats de janvier 2015 en France, Amedy Coulibaly avait fait exploser une voiture. En , le hall de la mairie est incendié le soir des attentats de Paris le 13 novembre 2015. Quatre jours après, la ville est de nouveau marquée par des départs de feux criminels dans plusieurs quartiers. Lors de l'Attaque du 3 janvier 2020 à Villejuif, Nathan Chiasson tue une personne et en blesse deux autres avec un couteau.
Source: Wikipedia ()
Villejuif dans la littérature
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Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 30/10/2024
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