Rambouillet

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Rambouillet : descriptif

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Rambouillet

Rambouillet est une commune française située dans le sud du département des Yvelines, en région Île-de-France

C'est l'une des trois sous-préfectures du département.

Géographie

Position de Rambouillet dans les Yvelines.

Localisation

La commune de Rambouillet se situe dans le sud-ouest de la région Île-de-France, à 45 Paris et à 29 Versailles, préfecture du département des Yvelines.


Communes limitrophes

Communes limitrophes de Rambouillet
Poigny-la-Forêt Les Bréviaires
Le Perray-en-Yvelines
Vieille-Église-en-Yvelines
Rambouillet Clairefontaine-en-Yvelines
Gazeran Orcemont Sonchamp

Géologie et relief

La superficie de Rambouillet est 3 519 hectares ; son altitude varie entre 140 et 177 mètres. La commune, clairière au sein de la forêt de Rambouillet, appartient, pour sa partie non urbaine, au parc naturel régional Haute Vallée de Chevreuse.

Hydrographie

La commune de Rambouillet se trouve sur un plateau boisé où prennent naissance de nombreux ruisseaux alimentant les cours d'eau qui rayonnent autour du massif de Rambouillet. C'est notamment le cas de la Guéville, affluent de la Drouette long de 16,6 kilomètres, qui prend sa source dans le parc du château. Le cours de la Drouette, issu de l'étang de la Tour, draine le territoire de la commune dans sa partie est jusqu'à l'étang d'Or, au sud. Au nord de la commune les étangs du Coupe-Gorge, du Gruyer et du Moulinet alimentent les bassins du château via le ru du Moulinet.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Sud-ouest du bassin Parisien, caractérisée par une faible pluviométrie, notamment au printemps (120 à 150 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 amplitude thermique annuelle de 15 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Saint-Léger-en-Yvelines à 10 vol d'oiseau, est de 11,0 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

  1. «  »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur lion1906.com (consulté le ).
  2. «  »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur lion1906.com (consulté le ).
  3. Institut national de l'information géographique et forestière, Répertoire géographique des communes [lire en ligne].
  4. «  »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur parc-naturel-chevreuse.fr (consulté le ).
  5. «  », sur services.sandre.eaufrance.fr, Service d'administration nationale des données et référentiels sur l'eau, (consulté le ).
  6. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie

Le nom de la localité est attesté sous les formes Rumbelitto en 768,,,, puis Raimboleto en 1052-1053, Rambullet en 1142, Ranbulet en 1153, Rambolhet en 1160, Rambolet en 1199, Ramboilleto en 1230, Remboullet en 1262, Ramboullet en 1344, Rambouillet en 1617, et Plein-Bois en 1793.

Un certain nombre de théories, aujourd'hui obsolètes, ont d'abord été formulées sur les origines du nom Rambouillet par les érudits du passé, avant les travaux méthodiques et scientifiques sur la toponymie par Auguste Longnon.

  • Jean-Baptiste Souchet (1589-1654), dans son Histoire manuscrite de Chartres, affirmait au Gazeran puis Épernon avant de se jeter dans la Drouette. Bien que ne reprenant pas cette affirmation dans sa définitive Histoire du diocèse et de la ville de Chartres, publiée en 1866, et plus documentée, Auguste Moutié répétait celle-ci en 1850 dans sa notice historique sur Rambouillet ainsi que Lucien Merlet dans son dictionnaire topographique d'Eure-et-Loir publié en 1861 suivis par Félix Lorin dans son ouvrage de référence sur Rambouillet publié en 1907. Mais aucune attestation écrite ne mentionne le Rambe ou le Rambo. La première mention relative à la rivière en question est une transaction du 8 mai 1412 qui nomme celle-ci « rivière » simplement. En mai 1507, Charles d'Angennes dans le dénombrement de sa seigneurie nomme celle-ci « ru qui descend dudit estang de Grossay » et une transaction entre la veuve de Charles d'Angennes et le prieur d'Épernon conclue en 1515 précise : « l'eau et rivière qui descend de l'estang de Grossay », expression que l'on retrouvera régulièrement et toujours par la suite jusqu'à ce que cette rivière soit nommée la Guéville pour sa partie en aval des canaux du parc de Rambouillet et le ru du Moulinet pour sa partie en amont.
  • M. Guignard au XIXe siècle a vu dans l'étymologie de Rambouillet un supposé *Ru ambo Villa : « la Villa entre deux rus ». Ce qui est impossible sur le plan linguistique puisque les Gallo-Romains auraient employé RIVU (lat. rivus) et non pas le français ru et, de plus, le ru du Moulinet et l'hypothétique *Rambe sont une seule et même rivière, enfin parce qu'il y a unanimité des toponymistes linguistes pour reconnaître dans la finale -euil de Rambeuil l'élément gaulois o-ialo.
  • D'autres au lapine sauvage pour mettre bas. Mais rabouillière, comme le mot français rabot (attesté seulement en 1342) est sans doute issu du moyen néerlandais robbe, par l'intermédiaire d'une forme féminine rabotte (encore utilisée dans le Berry), lui-même d'un plus ancien *robotte. Il est donc impossible chronologiquement puisque Rumbelitto est attesté dès 768. En outre, le lapin n'est pas attesté en Gaule du Nord à l'époque gallo-romaine.

En réalité le nom de Rambouillet, comme le montrent les formes anciennes, est une forme diminutive en -itto, suffixe d'origine latine et signifie « petit Rambeil » ou « petit Rambeuil », lieu qui est mentionné pour la première fois entre 1224 et 1227 dans le Scriptum feodorum du comté de Montfort et que les textes médiévaux nous permettent de situer entre l'actuel faubourg de Groussay et l'ancien fief de Montorgueil où se trouve la bergerie nationale. Il y a accord de l'ensemble des toponymistes et des linguistes pour reconnaître dans la terminaison -euil de Rambeuil, une évolution phonétique régulière de [-o]-ialo latinisé en [-o]-ialum et qui été employé dans ce sens jusqu'au . Selon toute vraisemblance -ialo, ou plutôt -ialon n'est à l'origine pas un suffixe mais un substantif que Pierre-Yves Lambert et Xavier Delamarre à sa suite rapprochent du gallois ial, tir ial « espace découvert, clairière ».

Rambeuil est ainsi une ancienne clairière naturelle, un défrichement humain ou tout simplement un village qui doit se décomposer en Rumb- ou Ramb-o-ialo/-ialum. La racine Rumb- / Ramb- par suite antérieure au .

La racine Rumb/Ramb, en raison de l'emploi du suffixe o-ialo/o-ialum, est antérieure au Ve siècle. Par suite, les linguistes ont proposé plusieurs racines soit gauloises ou gallo-romaines.

En 1867, le professeur Jules Quicherat de l'école des chartes reconnaît déjà une origine celtique, suivi en 1904 par Alfred Holder, mais les deux sans autres précisions.

Albert Dauzat suggère pour expliquer le premier élément Ramb-, l'anthroponyme germanique *Rambo (non attesté) ou Rampo dans lequel, en 1985, Jean-Marie Ricolfis « voyait un lète (membres de certaines tribus notamment germaniques épargnés par l'armée romaine après leur défaite et installés comme colons).  ». Rambouillet serait alors « la propriété, le village de *Rambo / Rampo ». Ernest Nègre penche pour un substantif, à savoir ramulus « petite branche, tige ». Dans ce cas, il s'agirait d'« une clairière ou subsisteraient des tiges » (après un brûlis ?). Aucune de ces conjectures n'emporte la conviction, comme le soulignait la fondatrice du Centre d'onomastique (science des noms de personne et de lieux) aux archives nationales, Marianne Mulon, dans sa conférence du 31 janvier 1998 tenue à Rambouillet.

En 2011, Pierre-Henri Billy, dans le Dictionnaire des noms de lieux de la France, a proposé un composé de rumpus « sarment entrelacé aux branches d'un arbre » attesté chez l'auteur latin Varron.

Remarque : l'hypothèse d'Albert Dauzat reposant sur l'utilisation d'un nom de personne germanique, associé à l'appellatif -ialon a été formulée également par lui-même à propos de Vascœuil (Seine-Maritime, Wascoilus 876) avec davantage de certitude sur un emploi du nom de personne germanique Wasco, Wasgo que l'on retrouve par ailleurs.

Les habitants de Rambouillet sont nommés Rambolitains et Rambolitaines.

  1. Fonds MUS ;Série armoire de fer et Musée ; musée des documents français Cote AE/II/33,Cote origine K5/pce9
  2. Hadriani Valesii, Historiographi regii Notitia Galliarum..., publ. Parisiis : Apud Fredericum Leonard ..., 1675, pp; 326, 365, 488, 624, Index
  3. § Tardif (Jules), Monuments historiques, Paris, 1866, p.51, n°62. — Mühlbacher (Engelbert), Die urkunden Pippins, Karlmanns und Karls des Grossen, Hanovre, 1906 [MGH Diplomata Karolinorum, 1], p.38, n°28. — Lot (Ferdinand), Lauer (Philippe), Diplomata Karolinorum. Recueil de reproductions en fac-similé des actes originaux des souverains carolingiens conservés dans les archives et bibliothèques de France, t. 1, Paris, 1936, pl. 7 (fac-similé). — Atsma (Hartmut), Vezin (Jean), Chartae Latinae Antiquiores [ChLA], Zurich, 1986, t. 15, p. 38, n° 603 (fac-similé p. 40-45). § Publié et traduit : Lorin (Félix), Rambouillet le château et ses hôtes
  4. Hippolyte Cocheris, Anciens noms des communes de Seine-et-Oise, 1874, ouvrage mis en ligne par le Corpus Etampois
  5. «  », sur Rumbelitto.
  6. Moutié (Auguste), Notice historique sur le domaine et le château de Rambouillet, Rambouillet, Raynal, , 112 p., p. 2.
  7. Merlet (Lucien), Dictionnaire topographique du département d'Eure-et-Loir, Paris, Imprimerie impériale, , 254 lire en ligne), p. 153.
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  9. Moutié (Auguste), de Dion (Adolphe), Cartulaire de Saint-Thomas d'Epernon, Rambouillet, Raynal, , 135 lire en ligne), p. 111.
  10. a et b Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise : une approche linguistique du vieux celtique continental, éditions Errance, Paris, 2003, p. 185.
  11. Vallot (Philippe-Jean), « Aux origines de Rambouillet », Les cahiers de la SAVRE,‎ .
  12. Jules Quicherat, De la formation française des anciens noms de lieu., Paris, Editions Franck, , p. 42.
  13. (de) Alfred Holder, Alt-celtischer Sprachschatz, Leipzig, , p. 1245.

Histoire

Antiquité

La commune actuelle de Rambouillet est traversée par la voie Beauvais-Orléans. Sept sites d'occupation antique (.

Moyen Âge

Donation de septembre 768.
Du fisc carolingien à l'abbaye de Saint-Denis

La première mention de l'existence de Rambouillet est en septembre 768. Elle figure dans la donation de la « forêt Yveline » faite par Pépin le Bref, à l'abbaye de Saint-Denis, où il expire. Dans cet acte, Rumbelitto est une des limites de la forêt Yveline (silva Aequalina). Pour autant, cette donation qui inscrit Rambouillet dans la dépendance de l'abbaye de Saint-Denis n'a pas été suivie d'effets durables. Rambouillet rentre dans le domaine royal dès le IXe siècle puis dans la mouvance des seigneurs de Montfort dès le XIe siècle.

Rambouillet sous les Montfort

Entre avril 1052 et juillet 1053, de Montfort, donne, avec le prieuré de la Trinité de Seincourt situé à Épernon, « tout ce qui en dépend » et notamment la casam ecclesie de Raimboleto, c'est-à-dire le presbytère de l'église de Rambouillet ainsi que les droits d'autel, – altare –, à l'abbaye de Marmoutier. Les droits d'autel désignant la nomination du curé et le revenu des messes. Épernon et Montfort furent assiégés lors de l'expédition menée en 1097-1098 par Guillaume le Roux roi d'Angleterre. Le pays fut ravagé. Rambouillet ne fut, sans doute, pas épargné.

Amaury III, frère de Simon II de Montfort, devint à la mort de ce dernier seigneur de Montfort et d'Épernon. Son héritage passa successivement à ses deux fils, Amaury IV et Simon III dit le Chauve. Le séjour de ce dernier à Rambouillet est établi par un acte qu'il signe avec sa femme, Mathilde. Il s'agit d'une donation que l'un et l'autre font en 1153 à la léproserie du Grand-Beaulieu, près de Chartres, de terres situées à Rambouillet même et à la Louvière. Cet acte fut scellé dans l'« aula Rambuleti », c'est-à-dire la grande salle où se tenaient les plaids du manoir de Rambouillet.

Comte d'Évreux et seigneur de Montfort, Simon IV, fils de Simon III reçut, en novembre 1159, des garnisons anglaises. Celles-ci, parties de Montfort, d'Épernon et de Rochefort, poussèrent au loin des chevauchées rendant dangereuses les communications entre Paris et Étampes. Rambouillet dut souffrir de leur passage. Louis VII demanda une trêve. Au mois de mai 1160, la paix se fit. Dans ce traité de paix signé entre Henri II, roi d'Angleterre, et Louis VII, ce dernier pardonnait à son vassal révolté. Il reçut de nouveau son hommage et reconnut ses droits de gruyer sur la forêt Yveline et la garde du château royal de Saint-Léger.

Sceau de Simon V de Montfort.

Grâce à l'héritage de sa mère, Amicie, Simon V se trouva à la tête d'un domaine comprenant notamment Montfort, Rochefort et la forêt Yveline. Il s'embarqua pour la quatrième croisade en 1202. Au retour, il ne s'était pas enrichi mais il rapportait un morceau du bois de la Vraie Croix qui se trouve aujourd'hui dans un reliquaire conservé dans l'église de Rambouillet. En 1209, il rejoignait l'ost des croisés en terres albigeoises devant Béziers. Après une croisade qu'il mena impitoyablement et la bataille de Muret qui vit son triomphe, il fut tué le 25 juin 1218 sous les remparts de Toulouse. Son fils aîné Amaury ne pouvant maintenir les conquêtes de son père céda ses droits sur le comté de Toulouse et la terre d'Albigeois à Louis VIII roi de France en février 1224. À son retour dans ses terres d'Yveline, il fit dresser un état complet des fiefs et des vassaux de son comté : le Scriptum feodorum de Montis fortis. Ce document cite Guy de Foynard comme homme lige du comte qui assure auprès de ce dernier les maisons fortes de Grenonvilliers (Guernonvillier) et de l'étang, sans doute de Groussay. Il jouit également de droits coutumiers dans la forêt. Il a pour vassaux Jean de Becheraulle pour Grenonvilliers et Goulet (lieu-dit d'Épernon) et Simon de Grenonvilliers. Il cite également Philippe de Vieze comme seigneur (dominus) tenant un fief à Rambouillet. Enfin, il y est notifié que les hommes de Rambouillet (Ramboulletum) doivent la corvée de fossé au château d'Épernon. En ce dîmes novales entre les abbayes de Marmoutier de laquelle dépendait le prieuré Saint-Thomas d'Épernon, de Saint-Magloire et Onfroy curé de Rambouillet. Ces procès se conclurent par deux accords, en 1230 puis en 1240, aux termes desquels l'abbaye de Marmoutier et Onfroy recevraient chacun la moitié des dîmes, ce dernier reversant une rente de 6 muids moitié blé moitié avoine à l'abbaye de Saint-Magloire. Amaury VI assignait, en juin 1239, deux cents livres de rente à Raoul Tesson « sur sa terre de Rambouillet » en raison de son mariage avec sa nièce Peronnelle de Bigorre. Jean, son fils aîné hérita du comté de Montfort.

Blason Tesson.

En 1248, il accordait à son cousin Raoul, seigneur de la Roche-Tesson, le droit de prendre «le bois en sa forêt d'Yveline proche sa maison de Rambouillet ». Il mourut en 1249 laissant une unique héritière : Béatrix de Montfort. Dans le cadre de cette succession, les deux sœurs de Jean, Marguerite et Lore, précisèrent dans un acte établi vers 1249-1250 les limites de chacune des châtellenies qui composaient le comté de Montfort. Dans cet acte, Rambouillet se trouve à la limite des châtellenies de Saint-Léger et de Rochefort. Vers 1250, la paroisse Saint-Lubin de Rambouillet (Ramboilletum) compte 150 paroissiens,. En 1267, Béatrix de Montfort épousait en premières noces Robert IV, comte de Dreux. Ce dernier mourut en 1282 et sa veuve reçut le 9 mars 1283 les hommages de ses vassaux du comté de Montfort. Parmi ceux-ci, figure Guillaume Tesson, vraisemblablement fils de Raoul Tesson, et qui rend sans doute hommage pour Rambouillet.

Naissance de la seigneurie de Rambouillet

Ce dernier acte marque la naissance de la seigneurie de Rambouillet. À la suite du décès de Béatrix de Montfort ses deux filles, Yolande, duchesse de Bretagne et Jeanne, comtesse de Roussy, se partagèrent le comté de Montfort. Cet acte du 27 mai 1317 nous indique notamment que la part de Jeanne comprend les fiefs du seigneur de Rambouillet, de Montorgueil (situé au niveau de l'actuelle bergerie nationale), de Groussay et de Grenonvilliers, qui furent de la châtellenie de Montfort, ainsi que les fiefs de la Villeneuve de Blairon (une partie de la Villeneuve) et du Pâtis, qui furent de la châtellenie de Saint-Léger. En février 1344, Jacques Boileau, clerc, donne au prieuré d'Épernon une grange à dîmes située en face du cimetière de l'église de Rambouillet. À partir de 1348, la peste noire fait son apparition et sévit pendant dix-huit mois environ; puis il y eut les mauvaises récoltes de 1360 et une seconde épidémie de peste de juillet à octobre 1363. Mais l'année la plus tragique fut celle de 1358, particulièrement marquée par le ravage des grandes compagnies qui s'emparèrent d'Épernon, d'où elles partirent ensuite rançonner l'ouest et le sud-ouest de l'Île-de-France. Rambouillet dût être singulièrement éprouvé.

Blason de Jehan Bernier.

Le 6 mai 1368, devant deux notaires du châtelet, Jeanne de Breucourt, héritière du fief de Rambouillet, et son époux vendent à Jehan Bernier le manoir-hébergement et les droits sur le village de Rambouillet ainsi que 880 arpents de bois le tout pour 700 livres, le marché était excellent. Comme le souligne Jacques Maillard, nous ne sommes plus devant Jehan Bernier avec un seigneur ou un homme qui souhaite le devenir. Nous avons en lui un « noble homme », riche et en possession de plusieurs charges significatives. Son acquisition est simplement l'achat d'un « manoir », à proximité de Paris et dans des conditions avantageuses. Jehan Bernier obéissait à la mode des riches Parisiens du famille de Tournebu de se défaire d'un manoir sans doute peu entretenu et d'un village dont les droits et bénéfices étaient de peu de rapport.

Jehan Bernier devenu seigneur de Rambouillet transforme le manoir-hébergement en château. Son fils Guillaume lui succède. Il n'éprouve aucun attrait pour cette résidence et l'échange avec Regnault d'Angennes contre « l’Ostel de Bouzonval en la paroisse de Rueil en Parisis… » et trois mille francs d'or le 12 mai 1384. Cette différence de prix permet d'apprécier l'importance des travaux effectués par Jehan Bernier entre 1368 et 1384.

Regnault d'Angennes ou le développement de la seigneurie de Rambouillet
Blason d'Angennes.
Blason Jean de Craon.

Regnault d'Angennes avait un but fort différent de celui de Jehan Bernier. Seigneur ambitieux, il voulait se constituer un grand domaine. En possession de la seigneurie de Rambouillet il acquiert en 1389 les fiefs de la Bruyère, d'Ymer et de Betonsart, Grenonvilliers en 1392, l'hôtel de Montorgueil en 1395 et Groussay entre 1385 et 1398. Mais il doit rendre un hommage et un dénombrement séparés pour chacun de ces fiefs qui ne forment pas encore un ensemble. Quant à la seigneurie de Rambouillet, elle dépendait encore de la seigneurie des Essarts, dont Jean de Craon était le seigneur. Aussi, dans son hommage et dénombrement rendu le 6 juin 1399 pour la seigneurie de Rambouillet, Regnault d'Angennes décrit ainsi cette dernière : « un hostel fort cloux de fouces (…) contenant un arpent de terre (…) assis au bout de la ville de Ramboillet, devant ledit hostel une bassecourt en laquelle a une grange, II cours d'estables et un portail (…), une cohue pour tenir les plais et les assises en laquelle sont les prisons dudit lieu de Ramboillet (…) au-dessoubs de ladite bassecourt un jardin contenant II quartiers (…) au-dessus dudit jardin une cave et une galerie couverte de tuille, au-dessoubs dudit jardin un servoir à poisson clos de bois (…) au-dessus desdits servoirs un quartier de pré (…) lequel doit estre fené à corvée par les hostes et habitans dudit lieu de Ramboillet, (…) de l'autre par dudit hostel un jardin avec les allées à aller autour dudit hostel (…) au-dessoubs dudit hostel un estang appelé l'estang de Ramboillet contenant cent arpens (…) et garenne par tout ledit estang et s'il avient par aucune fortuite que l'eaue grève la chaussée dudit estang tous les hostes et justiciables dudit lieu de Ramboillet sont tenus de venir au secours de ladite chaussée si tost comme le cry a esté fait (…) au-dessoubs dudit estang un moulin bannier (…) un arpent et demy de terre assis auprès du cimetière de Ramboillet jouxte le chemin par où l'on va à la Louver (…) un arpent (…) assis sur la carrière (…) un clos de vignes contenant cinq quartiers jouxte le chemin par où on va dudit lieu de Ramboillet à Garnonvillier (…) un four bannier à tous les manans (…) un moulin à vent et un moulin à chevaux (…) assis au-dessus de ladite ville de Ramboillet, (…) un fournel à chaux (…) assis auprès de ladite vigne (…) » suivent le détail des 1 100 arpents de bois en huit pièces, l'acte poursuit « la garenne dudit lieu de Rambouillet (…) jouxte les bois de la louve d'une part et les terres d'emprès le cimetière ».

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Le roi meurt d’une septicémie le au château de Rambouillet.

Révolution française et Empire

Au

Le , le roi Louis XVI achète le domaine de Rambouillet pour 16 millions de livres, acquisition à laquelle il songe depuis quelque temps déjà. Il nomme le comte d'Angiviller gouverneur et administrateur général du domaine de Rambouillet. En 1785, il fait construire pour la reine Marie-Antoinette une laiterie dans le parc. En 1786 démarre la construction du bâtiment destiné à servir de siège au bailliage de Rambouillet par l'architecte Jacques-Jean Thévenin. En 1809 l'empereur en fit don aux habitans de la ville. Une plaque gravée, apposée sur la façade du bâtiment, l'hôtel de ville actuel, atteste de ce don.

Époque contemporaine

Sous Napoléon III, le chemin de fer relie Rambouillet à la capitale en 1849 et permet un développement rapide de la ville. Sa démographie évolue promptement durant tout le .

Durant la Seconde Guerre mondiale, Rambouillet est libéré dans la nuit du 18 au par les forces américaines (Combat Command Reserve, 17e bataillon de chars). Le 23 août, une partie de la DB arrive à Rambouillet. À 19h, le général de Gaulle et le général Leclerc se rencontrent au château pour achever la stratégie de l'entrée dans Paris,.

Le château de Rambouillet fut le siège de plusieurs rencontres internationales, dont le sommet économique et monétaire initiateur du G6 (États-Unis, Grande-Bretagne, Italie, Japon, Allemagne fédérale et France) en 1975. La conférence de Rambouillet, cycle de négociations entre les indépendantistes kosovars de l'UÇK et la Serbie, sous l'égide de l'OTAN s'est tenue entre janvier et mars 1999 au château. L'ancien domaine de chasse présidentiel a accueilli nombre de personnalités de la politique, de la finance, de l'industrie, ainsi que des membres de familles régnantes, tels le duc d'Édimbourg, le prince Rainier de Monaco, et des hommes d'État, entre autres Mouammar Kadhafi, lequel y a effectué une partie de chasse le . À côté se trouve la Caserne des Gardes.

Son commissariat est le lieu d'une attaque terroriste le 23 avril 2021. Une policière est tuée.

  1. Vallot (Philippe-Jean), « Le réseau viaire associé », INRAP - Rapport de fouille Rambouillet ZAC de la Louvière,‎ .
  2. Lorin 2008, p. 8-16.
  3. Auguste Moutié, Notice historique sur le Domaine et le Château de Rambouillet, Raynal Imprimeur-Libraire, Rambouillet, 1850, p. 4 & 5.
  4. Guérard (Benjamin) éd., Cartulaire de l'abbaye de Saint-Père de Chartres, Paris, Crapelet, , Prolégomènes-§94.
  5. British museum, Bibliothèque Harleïenne, Cote 215
  6. Lorin (Félix), Rambouillet, la ville le château ses hôtes, Paris, Picard, , 432 p., p. 1.
  7. Arch. nat. J 310, no 43.
  8. Lorin 2008, p. 25.
  9. Arch. dép. Yvelines 5F15 folios 267 à 269
  10. L'acte de vente de 1384 ne parle plus d'un « manoir et hébergement » mais du « chastel ou forteresse de Ramboillet ».
  11. Arch. dép. Yvelines 5F15 folios 270 à 274. L'acte est daté du 12 mai 1384
  12. a b c et d «  »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), Mairie de Rambouillet (consulté le ).
  13. Lorin 2008, p. 203.
  14. Lorin 2008, p. 216-219.
  15. Lorin 2008, p. 220.
  16. Françoise Winieska, Août 1944, la libération de Rambouillet, SHARY, pages 74-81.
  17. André Rabourdin ; Comment nous avons été libérés le 19 août 1994 ; SHARY 1984 page 5 et suivantes.
  18. , sur lefigaro.fr (consulté le ).


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Héraldique

Les armes de Rambouillet se blasonnent ainsi :
Parti à dextre de sable au demi sautoir d'argent, qui est d'Angennes, mouvant de partition, à senestre tiercé en fasce, en un d'or au cerf contourné au naturel, en deux de gueules au bélier d'argent et en trois d'argent au chêne en sinople ; en abime : d'azur à trois lys d'or brisé d'un bâton péri de gueules, qui est de Bourbon, comte de Toulouse.

Le blason de Rambouillet évoque l'histoire et différents aspects caractéristiques de la ville.

La partie dextre (à gauche sur l'image, droite quand on porte le blason) représente les armes (de sable au sautoir d'argent) des anciens seigneurs de Rambouillet, la famille d'Angennes, qui conserva le château pendant près de trois siècles.

La partie senestre (à droite sur l'image, gauche droite quand on porte le blason) évoque divers aspects de la ville, encore actuels :

  • le cerf représente le gibier de la forêt de Rambouillet, longtemps domaine de chasse royal puis national,
  • le bélier fait référence au troupeau de mérinos de Rambouillet importé d'Espagne par Louis XVI,
  • le chêne symbolise la forêt de Rambouillet elle-même.

L'écusson central est le blason de Louis-Alexandre de Bourbon, comte de Toulouse, fils naturel légitimé de Louis XIV et de Madame de Montespan, qui acheta en 1706 le domaine et le château de Rambouillet où il est mort en 1737 (ce sont les armes de France chargées du bâton péri de gueules, symbole de bâtardise).

Ces armoiries ont été dessinées en 1887 par le docteur Louis-Joseph Fournier (1815-1889), alors archiviste de la Société archéologique de Rambouillet et membre du Conseil municipal.

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Rambouillet dans la littérature

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Exemple de personnage en rapport avec Rambouillet

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Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 30/10/2024
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