Saint-Folquin (prononcé [sɛ̃ fɔlkɛ̃] ; Sint-Volkwin en flamand) est une commune française située dans le département du Pas-de-Calais en région Hauts-de-France.
Géographie
Localisation
La commune, limitrophe du département du Nord, se situe entre Gravelines, Bourbourg, Audruicq, Oye-Plage, dans le canton d'Audruicq.
Entrée de Saint-Folquin, au long du Mardick
Entrée de Mannequebeurre, au long du Mardick
Carte interactive (cliquer sur la carte).
Le territoire de la commune est limitrophe de ceux de sept communes, dont trois dans le département du Nord :
Communes limitrophes de Saint-Folquin
Oye-Plage
Gravelines (Nord)
Saint-Georges-sur-l'Aa (Nord)
Saint-Omer-Capelle
Bourbourg (Nord)
Audruicq
Sainte-Marie-Kerque
Hydrographie
Article connexe : Liste des cours d'eau du Pas-de-Calais.
Le territoire de la commune est situé dans le bassin Artois-Picardie.
La commune est arrosée par trois cours d'eau :
l'Aa canalisée;
le canal de Calais, d'une longueur de 32,51 Saint-Pierre-Brouck, dans le département du Nord, et se jette dans la Manche au niveau de la commune de Calais ;
la rivière d'Oye, d'une longueur de 13,52 Marck et se jette dans l'Aa canalisée au niveau de la commune de Gravelines.
Climat
Pour des articles plus généraux, voir Climat des Hauts-de-France et Climat du Pas-de-Calais.
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Côtes de la Manche orientale, caractérisée par un faible ensoleillement (1 550 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,8 amplitude thermique annuelle de 13,5 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Marck à 12 vol d'oiseau, est de 11,0 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Paysages
Pour un article plus général, voir Paysage en France.
La commune s'inscrit dans les « paysages des dunes de la mer du Nord » tels qu’ils sont définis dans l’atlas de paysages de la région Nord-Pas-de-Calais, conçu par la direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL),.
Ces paysages concernent 23 communes du Nord et du Pas-de-Calais avec trois pôles d’attraction que sont Calais à l'ouest et Dunkerque à l’est et, dans une moindre mesure, Gravelines au centre où se trouve le delta du fleuve côtier l’Aa. On y distingue trois parallèles : la frange côtière avec son cordon dunaire ; l'ancienne route nationale 1 et l'Autoroute A16.
Ces paysages sont composés d’un cordon dunaire de 60 Pays-Bas et en Belgique. Ce cordon littoral datant du transgression marine et joue un rôle de digue en protégeant la plaine maritime de l’invasion de la mer. Sa taille n’excède pas, en largeur, quelques centaines de mètres et, en hauteur, une dizaine de mètres.
Une particularité de ces paysages est la présence de moëre (marais en flamand), point le plus bas du territoire français, avec une altitude de - 4 watringues. Ces polders, terres gagnées sur la mer, ainsi constitués sont les plus anciens de l’Europe du Nord.
Les cultures ne représentent que 35 % de ces paysages des dunes de la mer du Nord.
Concernant l'activité humaine, à l’ouest de ces paysages se trouve : la région de Calais, avec le tunnel sous la Manche et l'activité portuaire de Calais tournée vers l’Angleterre ; à l’est, la zone urbaine de Dunkerque et ses installations portuaires et, au centre, la zone de Gravelines avec son port de plaisance et sa centrale nucléaire.
Sur le plan de la biodiversité, on y observe de nombreux déplacements d’oiseaux marins, côtiers ou terrestres ainsi que des phoques veau-marin installés sur les bancs de sable.
Milieux naturels et biodiversité
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique
Article connexe : Liste des ZNIEFF du Pas-de-Calais.
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Le territoire communal comprend une ZNIEFF de type 1 : les reliques de marais maritimes entre Audruicq, Bourbourg et St-Folquin, d’une superficie de 99 hectares et d'une altitude variant de 1 à 6mètres. ce site s’inscrit au sein d’un complexe de polders comportant un important réseau de fossés, de cours d’eau et de cultures.
et une ZNIEFF de type 2 : la plaine maritime flamande entre Watten, Loon-Plage et Oye-Plage, d’une superficie de 19 150 hectares et d'une altitude variant de 0 à 8mètres. La plaine maritime flamande est composé d’habitats naturels, semi-naturels et artificiels qui ont conservé une réelle valeur biologique, tant floristique que faunistique.
Carte des ZNIEFF de type 1 et 2 sur la commune
Carte de la ZNIEFF de type 1 sur la commune.
Carte de la ZNIEFF de type 2 sur la commune.
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↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie
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Le nom de la localité est attesté sous les formes Sanctus Folquinus in Gravenenga (1040) ; Sancti Folquini Kerke (1119) ; Folkinglise (1296) ; Saint-Folkin-Église (1429) ; Saint Folquin (XVIIIe siècle).
Saint-Folquin est un hagiotoponyme qui fait référence à l'évêque Folquin de Thérouanne qui était cousin de l'empereur Charlemagne et vécut au évêque de Therouanne en 816 et se distingua en particulier en défendant son diocèse face aux Vikings. Après sa mort, sa notoriété fut importante en particulier chez les moines de l'abbaye Saint-Bertin à Saint-Omer.
Durant la Révolution, la commune porte le nom de Le Bas-Morin.
↑ Comte Auguste De Loisne, Dictionnaire topographique du département du Pas-de-Calais, Paris, (lire en ligne), p. 341.
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Histoire
Saint-Folquin, apparait vers 1040, après que cette partie de la Flandre maritime ait été asséchée par la volonté des comtes de Flandre. Le village à ses débuts paie la dîme du hareng, due par les villages côtiers, témoignage de sa proximité probable avec l'ancien estuaire de l'Aa, lequel avec le temps a vu son embouchure dériver vers l'est.
Saint-Folquin faisait autrefois partie du Pays de Langle qui comprenait quatre communes : Saint-Folquin, Sainte-Marie-Kerque, l'actuel hameau de Saint-Nicolas, (Bourbourg) et Saint-Omer-Cappelle. Le nom de Pays de l'Angle venait du fait qu'il se trouvait dans une langue de terre formée par le confluent de trois rivières : l'Aa, la Hem et le Mardyck.
Le Pays de l'Angle relevait de la châtellenie de Bourbourg du .
La châtellenie du Pays de l'Angle reçut en 1240 du Comte de Flandres Thomas II de Piémont (Thomas de Savoie) et de son épouse Jeanne de Constantinople une keure ou charte donnant des droits et privilèges identique à celles données aux châtellenies de Bourbourg, Bergues, Furnes. En 1241, ils donnent le produit des tailles (impôts) levées dans le Pays de l'Angle irait à la châtellenie et en 1244 la Comtesse Marguerite de Constantinople défendit aux hommes de Bourbourg de prendre quoi que ce soit dans le Pays de l'Angle (l'interdiction formulée laisse supposer que ce rappel était nécessaire).
La châtellenie du Pays de l'Angle passa ensuite dans les biens des Comtes de Guînes : en 1248, Arnoul III de Guînes rend hommage à Robert Comte d'Artois ( d'Artois) pour la forteresse et le Comté de Guînes, la baronnie d'Ardres et la châtellenie de l'Angle (Robert d'Artois avait reçu de Saint Louis son frère en 1237 à sa majorité l'Artois érigé en Comté en application de la volonté de leur père Louis VIII). Et en 1248, Robert d'Artois confirma les privilèges concédés au Pays de l'Angle (une certaine autonomie administrative, droit de justice et autres droits attachés à la châtellenie).
En 1402, la canalisation de l'Aa sépara de façon plus nette Bourbourg du Pays de l'Angle, accentuant ainsi la séparation entre la Flandre et l'Artois.
Saint-Folquin et le Pays de l'Angle furent disputés, conquis, perdus, reconquis pendant des siècles entre Anglais, Espagnols, Français jusqu'en où par le traité de Nimègue ils furent définitivement rattachés à la France.
En 1790, Saint-Folquin devint chef-lieu de canton des quatre communes du Pays de l'Angle jusqu'en 1801, date de son rattachement au canton d'Audruicq.
Première Guerre mondiale
Pendant la Première Guerre mondiale, Saint-Folquin dépend du commandement d'étapes (élément de l'armée organisant le stationnement de troupes, comprenant souvent des chevaux, pendant un temps plus ou moins long, sur les communes dépendant du groupement , en arrière du front), ayant son siège à Nouvelle-Église. Le , un brigadier de gendarmerie du poste de Saint-Folquin a conduit au camp anglais d'Audruicq, deux indochinois déserteurs.
Le commandement d'étapes est transféré à Saint-Folquin le
Malgré la censure qui surveille ce que prévoient de publier les journaux avant que ceux-ci ne sortent, le commandement d'étapes reçoit parfois l'ordre de faire saisir un journal en raison d'articles estimés litigieux, ainsi le 7 décembre 1917, le journal L'Éveil du 6 décembre, le 10 décembre, le journal Le Pays du 9 décembre, etc. Le . Le 11 février 1918, ce sont des journaux russes qu'il faut saisir. Et dans les semaines qui suivent, de tels ordres de saisie de journaux continuent régulièrement.
Le commandement d'étapes reçoit régulièrement des avis de raids d'avions ennemis ce qui provoque l'extinction des feux, il semble qu'il y ait plus souvent de messages d'alertes que de raids effectifs (alertes levées au bout de 10–20 minutes, etc..
À Saint-Folquin, stationnent entre autres une section de D.C.A. (défense contre l'aviation) anglaise ainsi qu'un poste de gendarmerie belge.
Un ouragan s'est abattu dans la nuit du 15 au 16 janvier 1918 sur Saint-Folquin et les communes environnantes. La tempête a arraché plusieurs arbres tombés sur les routes et bloquant la circulation. Des watergangs (watringues) ont débordé et ont envahi les champs et même les chaussées. La circulation d'abord suspendue a pu reprendre le 16 vers 11 heures. Aucun accident de personne n'est à déplorer.
Le 26 janvier 1918, deux gendarmes du poste de Saint-Folquin, ont poursuivi pendant trois heures sur les territoires des communes de Saint-Folquin, Saint-Omer-Capelle et Vieille-Église un belge réfractaire à la loi militaire. Pris par les gendarmes, il a été conduit à Bourbourg pour être remis à l'autorité militaire belge.
Des avions ennemis ont fait une incursion dans le commandement d'étapes au cours de la nuit du 25 au 26 janvier 1918. Les alliés ont tiré sur eux et une partie de la fusée d'un obus allié est tombé sur une maison habitée par .
Le 2 mars 1918, vers 14 h 00, a été trouvé, sur la commune de Saint-Folquin, accroché à un arbre, un ballon d'essai allemand . Un paquet était fixé au ballon et contenait vingt exemplaires de la Gazette des Ardennes du 14 février 1918. Le ballon et tous les exemplaires ont été saisis par le poste de gendarmerie de Saint-Folquin et adressés par lui au lieutenant de gendarmerie commandant la Prévôté des Étapes à Gravelines.
Lorsqu'un raid aérien ennemi est annoncé, le responsable du commandement d'étapes fait prévenir toutes les communes qui font partie du groupe afin que soit appliquée la principale consigne donnée dans cette situation : masquer les lumières. Le 22 mars, ce responsable signale, il l'avait déjà fait le 21 janvier 1918, qu'il ne peut prévenir par téléphone trois communes : Nouvelle-Église, Guemps et Offekerque, et ne dispose donc d'aucun moyen efficace pour faire parvenir le signal. À la date du 22 mars, les sécheries de chicorée situées sur les trois communes ne fonctionnent plus, ce qui rend moins essentiel de pouvoir faire parvenir le message d'alerte. La situation ne va pas s'arranger, le 26 mars 1918, le chef e bataillon responsable du commandement d'étapes signale que depuis le 24 mars, les communications téléphoniques sont interrompues avec le central de Vieille-Église, et que de ce fait, il est complètement isolé.
Une bombe est tombée dans la nuit du 21 au 22 mars à Saint-Folquin. Elle a fait quelques dégâts matériels mais ni blessé ni tué.
Depuis 1945
Par arrêté préfectoral du 20 décembre 2016, la commune est détachée le arrondissement de Saint-Omer pour intégrer l'arrondissement de Calais.
↑ Georges Dupas, Histoire de Gravelines, porte de Flandreet de ses hameaux, des origines à la Libération, Westhoeck éditions, 1981, avec Patrick Oddone comme collaborateur, p. 15.
↑ a b et c« », sur Communauté de Communes de la Région d'Audruicq.
↑ a b et cGeorges Dupas, Seigneuries et seigneurs de la châtellenie de Bourbourg, Editions Galaad Graal, 2001, p. 18.
↑ a b et cGeorges Dupas op. cit. page 19
↑ « », sur memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le 5 juillet 2020).
↑ Commandement d'étapes de Nouvelle-Église, p. 32, lire en ligne.
↑ a et b« », sur memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le 19 juillet 2020).
↑ Journal de marche et d'opérations (J.M.O.) du commandement d'étapes de Saint-Folquin, p. 7 et 10, lire en ligne.
↑ a et bJournal de marche et d'opérations (J.M.O.) du commandement d'étapes de Saint-Folquin, p. 32, lire en ligne.
↑ Journal de marche et d'opérations (J.M.O.) du commandement d'étapes de Saint-Folquin, p. 71, lire en ligne.
↑ Journal de marche et d'opérations (J.M.O.) du commandement d'étapes de Saint-Folquin, p. 27, lire en ligne.
↑ Journal de marche et d'opérations (J.M.O.) du commandement d'étapes de Saint-Folquin, p. 47, lire en ligne.
↑ a et bJournal de marche et d'opérations (J.M.O.) du commandement d'étapes de Saint-Folquin, p. 56, lire en ligne.
↑ Journal de marche et d'opérations (J.M.O.) du commandement d'étapes de Saint-Folquin, p.92, lire en ligne.
↑ Journal de marche et d'opérations (J.M.O.) du commandement d'étapes de Saint-Folquin, p. 111, lire en ligne.
↑ Journal de marche et d'opérations (J.M.O.) du commandement d'étapes de Saint-Folquin, p. 115, lire en ligne.
↑ Journal de marche et d'opérations (J.M.O.) du commandement d'étapes de Saint-Folquin, p. 112, lire en ligne.
↑ « », sur pas-de-calais.gouv.fr, 20 décembre 2016 (consulté le 6 janvier 2017).
Héraldique
Les armes de la commune se blasonnent ainsi :
Parti, au premier de gueules à l’évêque de carnation, vêtu d’or, crossé, nimbé, mitré du même et bénissant de sa dextre et au second vairé d’or et d’azur.
Ces armes évoquent à la fois saint Folquin et les armoiries de la maison de Guînes, seigneur du pays de Langle jusqu'au XIIIe siècle.
Le 24 janvier 1964, le conseil municipal adopta officiellement ce blason qui reçut l'approbation de la commission d'héraldistes spécialisés des archives nationales.
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