Boury-en-Vexin

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Boury-en-Vexin : descriptif

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Boury-en-Vexin

Boury-en-Vexin est une commune française située dans le département de l'Oise, en région Hauts-de-France.

Géographie

Description

Ambiance du village : la place du Fort de Ville.

Boury-en-Vexin, comme son nom l'indique, est un village rural picard du Vexin français de l'Oise, limitrophe des deux départements du Val-d'Oise et de l'Eure, jouxtant au sud Gisors, situé à 33 Pontoise, à 65 Beauvais et à une cinquantaine au nord-est de Rouen.

Le territoire communal est tangenté à l'est par le tracé de l'ancienne route nationale 15.

La Voie verte de la vallée de l'Epte, qui relie Gisors à Gasny sur 28 ligne de Gisors-Boisgeloup à Pacy-sur-Eure passe le long de l'Epte et permet d'admirer sa vallée, est un tronçon de l'avenue verte London-Paris par Gisors. Le sentier de grande randonnée GR152 passe dans le village.

Communes limitrophes

Les communes limitrophes sont Gisors, Courcelles-lès-Gisors, Guerny, Saint-Clair-sur-Epte, Parnes, Vaudancourt, Montjavoult, Lattainville et Dangu.

Communes limitrophes de Boury-en-Vexin
Dangu
Eure
Courcelles-lès-Gisors Gisors
Eure
Guerny
Eure
Boury-en-Vexin Lattainville
Saint-Clair-sur-Epte
Val-d'Oise
Parnes Montjavoult
Vaudancourt

Hydrographie

La commune est située dans le bassin Seine-Normandie. Elle est drainée par l'Epte, le ruisseau d'Herouval, le cours d'eau 05 de la commune de Boury-en-Vexin et le cours d'eau 07 de la commune de Boury-en-Vexin,,,.

L'Epte, d'une longueur de 113 Compainville et se jette dans la Seine à Notre-Dame-de-la-Mer, après avoir traversé 44 communes. Ce cours d'eau est entouré d'importantes zones humides.

Le ruisseau d'Hérouval traverse d'est en ouest le village pour confluer dans l'Epte au lieu-dit le Petit Marais.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Sud-ouest du bassin Parisien, caractérisée par une faible pluviométrie, notamment au printemps (120 à 150 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,8 amplitude thermique annuelle de 14,4 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune d'Étrépagny à 12 vol d'oiseau, est de 11,3 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

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Toponymie

Le nom de la localité est attesté sous les formes molendinum de Buriaco (vers 1090) ; Eustachius de Burricio (1104) ; Burricium (1104) ; de Borrito (1135) ; de Burricio (1140) ; ecclesiam de Borriz (1151) ; Radulfus de Burri (1160) ; Burricum (vers 1170) ; atque Buriz (XIIe) ; de borriz (vers 1180) ; de Burris (1198) ; Willelmus de Borris (1189) ; Burriz (1198) ; Johannes de Borriaco (1191) ; Johannis de Borris (1230) ; Guillelmus de Borry (vers 1200) ; Galbertus de Burriz (XIIe) ; Borriz (1230) ; Bourris (1231) ; Bourri (1235) ; Bouri (1235) ; Johannes miles de Borriz dictus crucesignatus (vers 1239) ; Bourriz (1242) ; ecclesia de Borriz (1242) ; Guillelmus miles dnus Burricii (1242) ; Borriacum (1263) ; in granchia heredum de Bourris (1266) ; prior de bourris (1337) ; dominus de Bourriaci (1271) ; Bouris (1529) ; la parroisse de Bourriz (1343) ; Bourry (1570) ; lostel seigneurial de Bourris (XVe) ; Boury (1582) ; Bourris (XVIe) ; Bourris la ville (XVe) ; Bourie (1784) ; Boury-en-Vexin (XIXe).

Le nom du village est peut-être d'origine gallo-romaine : Burrius étant le nom d'un personnage d'origine gauloise qui aurait contrôlé la région à cette époque. Buricium est le nom du village utilisé pour la première fois dans une charte de l'abbaye de Saint-Denis en 862, probable cacographie pour *Buriacum, nom de domaine basé sur le suffixe -acum.

Le Vexin français est une ancienne province et une région naturelle de France, qui se situe dans le nord-ouest de l'Île-de-France et pour une petite partie dans les Hauts-de-France, étendue sur les départements du Val-d'Oise, des Yvelines et de l'Oise.

  1. Émile LAMBERT, Dictionnaire topographique de l'Oise, Amiens, (lire en ligne), p. 82.

Histoire

Antiquité

L'histoire de Boury est riche en événements et en vestiges du passé. Son peuplement remonte au temps les plus anciens. La fréquentation du site depuis le Néolithique (5000 à 3000 av. J.-C.) est attestée par la découverte en de nombreux endroits d'outils en pierre taillée ou polie (couteaux à moissonner, haches, grattoirs, pointes, perçoirs). La présence dans les terres cultivées de nombreux débris de silex fait supposer qu'il y avait plusieurs sites du travail de la pierre, l'un au nord du village sur les Groux, l'autre au sud sur le plateau entre Parnes et Boury.

En 57 av. J.-C., César entreprend la conquête des Gaules et, après avoir vaincu Vercingétorix à Alésia, bat Coréus, chef des tribus gauloises bellovaques et véliocasses, à Clermont, en 51 av. J.-C. Ces tribus habitaient Boury. Le pays des Véliocasses faisait partie, à l'arrivée de Jules César, de la Gaule belgique et s'étendait au-delà de Rotomagus le long de la Seine, dont cette dernière ville était la capitale. Auguste, successeur de Jules César, divise les Gaules en plusieurs provinces romaines et le pays des Veliocasses est intégré dans la Seconde Lyonnaise avec Rouen pour métropole. La paix romaine marque d'une empreinte définitive les débuts de notre civilisation : la romanisation a pénétré en douceur la société gauloise, lui apportant des améliorations mais bénéficiant en retour d'une bonne exploitation du territoire et de ses ressources, en particulier agriculture et élevage qui étaient plus performants en Gaule qu'en Italie. Elle conduit à un habitat dispersé. Plusieurs villas gallo-romaines, exploitations agricoles vivant plus ou moins en autarcie, se répartirent alors sur le territoire de Boury. Les tuiles épaisses à gros rebord, les débris de poterie qui parsèment les terres à l'endroit où se dressaient les bâtiments en sont la preuve. Les emplacements sont nombreux aux lieux-dits le Bois Cordonnier, la Terre Potard, la Cucque, et la Chartre. Près de Beaujardin, à la Terre-Potard, on découvre des thermes gallo-romains avec hypocauste ou foyer souterrain, et, près de Montbines, au lieu-dit la Tuile (que l'on prononçait Thieule autrefois), un trésor de 54 pièces en bronze d'époque romaine, postérieures au Ier siècle de notre ère, est découvert en 1834.

Moyen Âge

Quand les Romains sont expulsés de la Gaule au invasions barbares venues du nord, le Vexin est annexé à la Neustrie depuis Clovis jusqu'à Charles-le-Simple. De l'époque mérovingienne ne subsistent que des sarcophages avec leurs cercueils taillés d'un bloc dans la pierre. On en découvre au motte du fort de ville. Sur le côté droit du vieux chemin de Gisors, on découvre en 1785 un sarcophage en pierre contenant les os d'un corps humain très grand ainsi qu'une épée et des étriers d'où le nom de côte du Général.

Vers 630, fonde l'abbaye de Saint-Denis et lui confie d'immenses domaines dont le Vexin. Celui-ci est érigé vers 750 en comté ; les comtes du Vexin sont les vassaux et les défenseurs de cette abbaye. Un siècle plus tard, des pirates scandinaves, les Normands, apparaissent sur les côtes de France et ne tardent pas à remonter fleuves et rivières. En 846, le roi Charles II le Chauve réunit au château de Neaufles-Saint-Martin les Grands du royaume pour définir les lieux où pourraient être dressées des défenses contre les Normands et les empêcher de remonter la Seine. En 877, il signe l'édit de Pîtres, qui ordonne à tout propriétaire d'un domaine d'une certaine importance, de construire une défense et de réunir autour de lui quelques hommes d'armes prêts à intervenir contre les attaques des Vikings. C'est l'origine de la Maison Forte de Boury et c'est à partir de ce moment que le village commence à prendre quelque importance.

En 911 et 946, le roi de France traite avec les Vikings et concède au chef normand, Rollon, par le traité de Saint-Clair-sur-Epte, tout le territoire entre l'Epte et la mer. Le Vexin est alors partagé en deux : Vexin normand à l'ouest, qui deviendra le duché de Normandie, et Vexin français à l'est, possession du roi de France. Cette partition engendrera plusieurs siècles de guerres entre les deux voisins. Ainsi, Boury devient un poste avancé du Vexin français et est fortifié de bonne heure comme Trie-Château et Courcelles-lès-Gisors, antérieurement à Gisors dont le château ne sera construit qu'après 1097.

Dans le haut Moyen Âge, le village est protégé par une enceinte fortifiée entourée de fossés, à l'intérieur de laquelle se trouvent la forteresse et l'église mais aussi un prieuré fondé au ordre de Saint-Benoît, le manoir seigneurial, le moulin et les maisons d'habitation.

Cet ensemble défensif n'est pas inutile car les conflits se multiplièrent, surtout quand le duc de Normandie devient roi d'Angleterre en 1066, et que les ambitions des deux souverains ne cessent de grandir. Dans tout le cours du Philippe-Auguste et le roi d'Angleterre, duc de Normandie, Richard Cœur de Lion se réconcilient provisoirement pour partir ensemble lors de la Troisième croisade contre les infidèles. Philippe-Auguste revient le premier et profitant de l'absence de son adversaire, cherche à s'emparer de ses domaines. Richard Cœur de Lion l'apprend et revient aussitôt, mais sur le chemin du retour, il est d'abord retenu prisonnier par Léopold V d'Autriche. À son retour, la guerre est inévitable. Le , Richard Cœur de Lion s'empare de Courcelles-lès-Gisors (sans trop de mal car il n'y avait que sept hommes dans la garnison), puis de Boury dans la même journée. Accourant depuis Mantes-la-Jolie au secours de ses places, Philippe-Auguste se heurte à l'armée de Richard, 1 500 chevaliers et 40 000 hommes de pied, massée entre Beausseré, dans la boucle de l'Epte et Chambors sur le Réveillon, sur près de 8 Gisors. Mais au passage de l'Epte à l'entrée de la ville, le pont de bois, sous le poids des hommes, des armes et des chevaux, s'effondre dans la rivière. Le roi est sauvé. En souvenir de cet événement, une Vierge dorée est placée, en 1856, en cet endroit sur le parapet du pont. Les morts de ce combat auraient été enterrés dans une fosse commune, au lieu-dit « la fosse à Richard » indiquée sur le plan terrier de 1764.

Au Templiers, à l'abbaye Notre-Dame de Fontaine-Guérard en Vexin normand, à l'église Sainte-Marie-du Val. L'église et le prieuré de Boury profiteront largement de ses libéralités et l'église est profondément remaniée. Il part en pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle et, avec deux de ses fils, et accompagne Saint Louis pour la septième croisade. Les trois mourront en Terre sainte en 1248. Un autre fils, Guillaume II, mort en 1271, est le dernier seigneur de la famille primitive de Boury. Sa terre de Boury échoue à sa fille Isabelle qui la porte par son mariage à Ancel de l'Isle de l'illustre maison de l'Isle-Adam.

D'autres fiefs des Boury, Sérifontaine, Boisemont et Villarceaux, passent à la Maison de Trie par le mariage de Jeanne de Bouris avec Thibaud de Trie, dernier fils de Mathieu de Trie († 1272), comte de Dammartin.

La famille de l'Isle tient la seigneurie pendant un siècle et demi. Boury souffre pendant cette période, le village pris et repris à maintes reprises, et la population confrontée à une existence incertaine et pénible. Cette période difficile mais marquée par une certaine expansion, se termine par un siècle de calamités : famines, peste, la guerre de Cent Ans (1337-1449) et l'occupation anglaise (1419-1444) qui ruine à peu près complètement le pays. Rouen tombe aux mains des Anglais le . Un mois plus tard, la Normandie est totalement investie et les forteresses qui bordent l'Epte, ne pouvant espérer aucun secours, tombent les unes après les autres. Les seigneurs de Boury, Jacques de l'Isle et sa sœur Simone refusant le serment d'allégeance à l'Anglais se réfugient auprès du roi de France, Charles VII. Le roi d'Angleterre, Henri V, donne la seigneurie de Boury à deux de ses capitaines John Poltrot et Richard Merbury. L'ancien seigneur, Jacques de l'Isle, est tué au cours des combats et le domaine revient, après l'expulsion des Anglais en 1449, à sa fille Guillemette de Boury, épouse de Guillaume de Fontaine. Leur fils, Guillaume II de Fontaine, vend la seigneurie en 1498 à un parent, Jean du Bec-Crespin, sénéchal de Normandie, membre d'une puissante et vieille famille normande qui possédait de nombreuses terres dans la région.

Époque moderne

Le fils de Jean du Bec est vice-amiral de France. Son petit-fils Charles II du Bec devient un ardent adepte de la Réforme protestante. Sa sœur, Françoise du Bec-Crespin, épouse un seigneur voisin, Jacques Mornay, seigneur de Buhy, dont elle a plusieurs enfants dont Philippe Duplessis-Mornay, ami et conseiller d'Henri IV, surnommé « le pape des huguenots ». Elle instruit ses enfants dans la religion réformée. Une colonie protestante se forme dans la région autour de Boury, à Vaudancourt, au Chesne d'Huy, atteignant jusqu'à 150 personnes au temple de Buhy, empruntent alors le chemin qui a longtemps conservé son nom de « chemin des huguenots ». Lors de la révocation de l'Édit de Nantes en 1685, les protestants sont expulsés. Le hameau du Chesne d'Huy perd alors de son importance et n'est aujourd'hui qu'une ferme.

En 1580, Boury est érigée en baronnie par le roi Henri III. À la mort de Georges du Bec-Crespin, fils de Charles II, la baronnie de Boury passe par succession à son gendre Jacques de Pellevé, et elle reste entre les mains de cette famille de Pellevé pendant un siècle. Le dernier seigneur de Boury du nom, Emmanuel de Pellevé, se fait tuer au passage du Rhin en 1672, à la tête du régiment qu'il entretenait de ses propres deniers. Il avait obtenu en 1652 que la baronnie de Boury devienne un marquisat. Sa veuve se retire au château de Vaudancourt et cède, en 1681, la baronnie à Guillaume Aubourg, seigneur d'Aubevoye et d'Escrépigny. Ce denier est le fils d'un capitaine des bourgeois de la ville de Rouen, nommé par Henri IV à la vicomté de la ville, garde des Rôles des Offices de France et grand audiencier de France abandonne la vieille demeure seigneuriale, mal adaptée à la nouvelle manière de vivre sous le Roi Soleil, et fait construire de 1685 à 1689 le château de Boury sur les plans de Jules Hardouin-Mansart. Quatre ans plus tard les travaux sont achevés ainsi que les jardins et les parterres à la française attribués à Le Nôtre,. Le roi Louis XIV confirme le titre de marquis attaché à la seigneurie de Boury ; les armoiries des Aubourg sont « d'azur au lion d'or accompagnées à dextre d'une étoile du même et à senestre, d'une larme d'argent ».

Lors de la Révolution française, les Aubourg n'échappent que de justesse à la guillotine. Charles III Aubourg, emprisonné au château de Chantilly avec sa famille, est libéré en octobre 1794 après la chute de Robespierre et réintègre son domaine sous les acclamations de la population. Le marquis avait, pendant sa détention, confié trois de ses plus jeunes enfants à son fermier, receveur principal de la seigneurie resté à Boury, le sieur Pelletier. Celui-ci eut deux fils qui s'illustrent dans les armées de la République et de l'Empire. Le plus jeune, Aimé Sulpice Victor Pelletier, devient général de brigade et est mortellement blessé en 1813 à la bataille de Wachau. L'aîné, Louis François Élie Pelletier, promu général de division, grand officier de la Légion d'honneur est créé comte de Montmarie par et meurt en 1854. Son nom figure sur l'Arc de triomphe de l'Étoile.

À la fin de l'épopée napoléonienne, en 1815, Boury est occupé par les Prussiens (une brigade de 200 hommes) puis par des soldats polonais. Charles III Aubourg, marquis de Boury, père de neuf enfants laisse à sa mort en 1823, une succession difficile et, finalement, le domaine est vendu, alors qu'il s'était transmis jusqu'alors par alliances et successions en restant dans la famille de ses fondateurs. En 1818, le marquis Charles II Aubourg lègue à la commune un terrain, au nord du village, pour servir de cimetière en remplacement de l'ancien qui entourait l'église, devenu vétuste et exigu. Son fils Guillaume IV, maire de Boury, réalise le projet et conserve pour sa famille un enclos privé au centre du nouveau cimetière. En 1837, le comte Auguste de La Ferronnays fait aussi ouvrir un cimetière particulier pour sa famille. Son épouse fait ériger, après la mort de sa fille Alexandrine, une très belle croix finement sculptée en marbre de Carrare, qui domine leur sépulture.

Le château est acheté en 1823 par Mme Tassin de Villiers qui pendant treize ans fait beaucoup de bien dans la commune avec discrétion et discernement. Elle est enterrée à gauche de la petite allée qui conduit au cimetière de la famille de Boury.

Le château et les deux parcs sont achetés en 1835 par le comte Auguste de La Ferronnays, ambassadeur de France, pair de France et ministre des Affaires Étrangères sous le roi Charles X. La grande ferme passe à la comtesse de Lagrange, propriétaire du château de Dangu et le bois de la Bellée devient la propriété d'Adolphe Brongniart le botaniste membre de l'Institut. Une des filles de La Ferronnays, Pauline, mariée à un diplomate anglais, Augustus Craven, écrit un livre le Récit d'une Sœur, l'histoire de son frère et de son époux. Cet ouvrage romantique entaché de mysticisme a un grand succès. Une autre, Eugénie, épouse le comte Adrien de Mun dont le fils est Albert de Mun, célèbre orateur, membre de l'Académie française. Le fils aîné Charles est élu conseiller général de l'Oise, puis député du Gers mais aussi maire de Boury pendant 12 ans. Il est marié à la comtesse de Lagrange. Sous les auspices des La Ferronnays, Boury connait une certaine célébrité mais à la mort de la comtesse douairière, le château est vendu par ses héritiers.

Tombé entre les mains de spéculateurs, il manque d'être démoli mais il est racheté, en 1851, par la famille Vialet ; celle-ci lui apporte de nombreuses modifications et le conserve jusqu'en 1875. La succession Vialet envisage de céder le château à un entrepreneur voulant en récupérer pierres et charpentes lorsqu'il est sauvé par un descendant par alliance du dernier seigneur de Boury portant le nom de Aubourg.

Lors de la guerre franco-allemande de 1870, en octobre 1870, Gisors est occupé par les troupes allemandes. En décembre, les Prussiens concentrent des troupes pour faire face à une armée française qui, depuis Rouen, avance vers Étrépagny. Boury doit alors loger 400 cavaliers saxons mais sans plus de dommages que les lourdes fournitures imposées par les occupants.

Période contemporaine

Boury prend dès le arbre de la liberté planté en 1848. Les toits de tuiles ou d'ardoises remplaçaient les couvertures en chaume.

Il n'y a pas d'industrie dans le village. Le four à chaux établi près du chemin de Gisors, disparaît à la fin du premier Empire, une famille de quatre personnes fabrique des dominos. On compte ensuite deux tisserands, des soldats démobilisés, qui ne restèrent qu'un moment. Une bonneterie s'installe en 1837 et occupe quinze ouvriers et quelques femmes, mais en 1857, elle avait perdu de son importance et ferme bientôt. Au cours de ce siècle, de nombreuses femmes étaient dentellières comme au siècle précédent.

Deux moulins coexistaient, le moulin banal issu de l'Ancien Régime établi dans la grande ferme, et le moulin Galet installé en 1825 à la sortie du village vers Dangu. Ils cessent toute activité dans le dernier quart de ce siècle. Les fours à pain, que l'on retrouve dans presque chaque maison ont été abandonnés à la même époque.

Pendant la Première Guerre mondiale, la commune a échappé à l'invasion mais 18 de ses habitants sont morts au combat.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, en juin 1940, presque toute la population, effrayée par le bombardement de Gisors, se réfugie jusque dans l'Orne. Les Allemands, après avoir traversé le village ne laissent ensuite qu'un poste à Montbines et habitent des maisons vides. Il n'y a eu d'occupation totale et permanente qu'après novembre 1943. Après deux bombardements anglais faits par erreur les 10 et autour du village, mais sans victimes et sans dommages, Boury est libérée le sans résistance des occupants. Cinq combattants de Boury sont morts au cours de cette guerre.

Après le passage de l'occupant, le château, dévasté, temporairement transformé en colonie de vacances ne doit son sauvetage et sa restauration que grâce à l'énergie et à la persévérance de son propriétaire.

Au début du XXe siècle, on trouve dans le village une boulangerie, une boucherie, une charcuterie, plusieurs épiceries-débits de boissons et même un hôtel-restaurant appelé « Lit-on-dort ». Mais aujourd'hui, tous ces petits commerces ont disparu. Une autre particularité de Boury, rare pour un village rural, est d'avoir abrité, pendant plus de trois siècles, une étude notariale.

Le nombre des artisans a également diminué au cours de cette période : ainsi la belle forge du maréchal-ferrant, qui fonctionnait depuis plus d'un siècle dans le très ancien bâtiment de la « petite ferme de la seigneurie », a fermé ses portes. Seules persistent encore des activités en rapport avec le bâtiment.

L'agriculture reste le moteur économique essentiel du village avec ses quatre fermes, 580 hectares de terres labourables sur un total de 1 071 hectares pour toute la commune. L'évolution de la population est à l'image de ce qui s'est passé dans le canton de Chaumont ; la poussée démographique de la fin du XVIIIe et du XIXe siècle fait passer le village de 340 habitants vers 1725 à la pointe de 582 en 1841, puis c'est la chute, 280 habitants en 1975 et une reprise amorcée par suite de l'éclatement, jusque dans les campagnes du Sud de l'Oise, des banlieues de la capitale.

Aujourd'hui, le village de Boury-en-Vexin s'est agrandi de nouvelles constructions, et rénové du fait d'un certain engouement pour des résidences dites secondaires. Mais dans l'ensemble, l'harmonie, le charme et le style du vieux village ont pu être préservés, tant par ses anciens habitants, que par ses nouveaux occupants, conscients d'être dépositaires d'un précieux patrimoine.

  1. a et b Daniel Baduel, « Oise : découvrez l'histoire du château de Boury-en-Vexin : Actu Oise vous propose de (re)plonger dans l'histoire du château de Boury-en-Vexin (Oise), à l'aide de photos et de descriptions », Actu Oise,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. a b et c Mélanie Carnot, « Boury-en-Vexin,l'héritage familial : Ils possèdent une demeure prestigieuse. Chaque dimanche, cet été le “Courrier Picard” vous invite à découvrir leur quotidien. Quatrième volet : le château de Boury-en-Vexin », Le Courrier picard,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Héraldique

Blason
D'azur au lion d'or accompagné en chef à dextre d'une étoile du même et à senestre d'une larme d'argent.
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.
  1. http://armorialdefrance.fr/page_blason.php?ville=3344

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Boury-en-Vexin dans la littérature

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Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 30/10/2024
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