Escaudœuvres

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Escaudœuvres : descriptif

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Escaudœuvres

Escaudœuvres [ekodœvʁ] est une commune française située dans le département du Nord, en région Hauts-de-France

Elle se situe dans la région du Cambrésis et dans l'aire urbaine de Cambrai et est l'une des 55 communes membres de la Communauté d'agglomération de Cambrai qui rassemble plus de 80 000 habitants. Les habitants sont appelés les Scaldobrigiens

Leur nom jeté est les Sangliers. Par sa proximité avec Cambrai, ville d'Empire proche de la frontière du royaume de France, Escaudœuvres a subi tout au long de son histoire les vicissitudes de nombreux sièges et invasions

La canalisation de l'Escaut, à la fin du XVIIIe siècle, a entraîné l'industrialisation de la commune

Malgré les fermetures d'entreprises du XXe siècle, le caractère ouvrier et industriel d'Escaudœuvres reste affirmé

La commune se présente aujourd'hui à la fois comme « ville lecture » pour son obtention de la charte en 1992 et comme « cité du sucre » en raison de la place qu'occupe dans son histoire et son économie la « sucrerie centrale » installée en 1872.

Géographie

Situation

La commune d'Escaudœuvres appartient à l'aire urbaine ainsi qu'à la communauté d'agglomération de Cambrai, ville distante de trois kilomètres environ au sud-est. La commune est située sur les axes de communication qui relient Cambrai à Valenciennes, distante de 26 kilomètres environ au nord-est : route, voie ferrée et canal de l'Escaut. Douai est à 23,7 vol d'oiseau.

Communes limitrophes de Escaudœuvres
Ramillies Eswars, Ramillies Thun-l'Évêque, Thun-Saint-Martin
Ramillies Escaudœuvres Cagnoncles, Naves
Cambrai Cambrai Cauroir

Géologie et relief

Escaudœuvres est situé sur les couches de calcaire du crétacé, elles-mêmes recouvertes de lœss et de limons accumulés par les vents, qui forment l'extrémité septentrionale du bassin parisien. Le territoire communal est traversé, dans sa partie ouest, par la vallée de l'Escaut. L'altitude la plus basse y est de 39 mètres. De part et d'autre de la vallée s'élève le plateau calcaire, qui culmine à 75 mètres à l'extrémité sud de la commune. Au nord-est ce plateau est entaillé par une vallée sèche qui rejoint celle de l'Escaut.

Hydrographie

Réseau hydrographique

La commune est située dans le bassin Artois-Picardie. Elle est drainée par la Rasse, le fossé Noir et divers autres petits cours d'eau,.

Escaudœuvres s'étend principalement sur la rive droite de l'Escaut. Le cours naturel du fleuve, sinueux et peu profond, était autrefois peu propice à la navigation. Des travaux de curage et de redressement du lit de l'Escaut de Cambrai à Bouchain furent menés entre 1725 et 1755, et le fleuve fut canalisé entre Cambrai et Bruay-sur-l'Escaut 1772 et 1784. L'Escaut se confond aujourd'hui, en aval de Cambrai, avec le canal de l'Escaut, qui est au gabarit Freycinet,.

Gestion et qualité des eaux

Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Escaut ». Ce document de planification concerne un territoire de 2 005 bassin versant de l'Escaut. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat mixte Escaut et Affluents (SyMEA).

La qualité des cours d'eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l'eau et l'Agence française pour la biodiversité.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l'année et un hiver froid (.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 amplitude thermique annuelle de 14,9 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune d'Épehy à 23 vol d'oiseau, est de 10,6 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

  1. Sandre, «  »
  2. «  », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines en Nord-Pas-de-Calais (consulté le )
  3. «  », sur le site de la mairie d'Escaudœuvres, (consulté le ), p. 18-21
  4. « Hydro » sur Géoportail (consulté le 25 janvier 2018.)..
  5. «  », sur https://www.gesteau.fr/ (consulté le )
  6. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie

Escaudœuvres est mentionné en 1057 comme Scaldeurium, en 1104 comme Scalduvrium. En 1139 on trouve Scaldobrio et en 1349 Escaudeuvre.

Scaldis peut être interprété comme « rivière coulant au milieu des marais ». Le nom Escaudœuvres peut évoquer une fortification sur l'Escaut, ou encore un atelier ou une fabrique (du latin Scaldis opera), comme dans les noms Vandœuvre-lès-Nancy ou Deneuvre. Il pourrait s'agir aussi d'un pont ou d'un passage de l'Escaut, Scaldo-briva, comme dans Samarobriva (Amiens), pont de la Somme, du mot gaulois brive ou briva, « pont », ou encore d'un fortin ou d'un camp retranché, ce qui ferait d'« Escaudœuvres » une « forteresse sur la rivière coulant au milieu des marais ».

On peut proposer isca Devona, le fleuve de la déesse. Tous nos fleuves ont porté le nom d'une déesse.

  1. a et b Mannier 1861, p. 277.
  2. a et b Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées histoire
  3. Poulet 1997, p. 37,186.

Histoire

Les fouilles archéologiques qui ont eu lieu en 2010 à l'occasion des travaux d'aménagement de la zone d'activités du « Lapin Noir », au nord de la commune, ont révélé un site mésolithique.

Antiquité et Moyen Âge

À l'époque gallo-romaine, le lieu appartenait à la cité des Nerviens, dont la première capitale, Bavay, fut remplacée par Cambrai au .

Au haut Moyen Âge, la terre d'Escaudœuvres faisait partie, selon la tradition, de la seigneurie de la famille Dragon de Ramillies, qui comprenait aussi Erre et Eswars. Cette terre fut léguée à l'abbaye Saint-Géry de Cambrai au Normands s'y installèrent vers 880 et y construisirent la tour de Relenghes, destinée à contrôler le péage sur les marchandises entrant et sortant de Cambrai.

La première mention du village se trouve dans un document daté du 10 septembre 1057 par lequel l'évêque de Cambrai Liebert offre l'autel et l'église d'Iwuy, village situé au nord d'Escaudœuvres, au chapitre Notre-Dame de Cambrai. La seigneurie d'Escaudœuvres fut créée à la fin du croisades, reçut en récompense les terres du village. Ses successeurs y construisirent un château fort avant 1295 et reçurent du comte de Hainaut le droit de haute et basse justice sur la « chaussée de Naves à Cambrai ». L'église d'Escaudœuvres appartenait pour sa part à la cathédrale de Cambrai.

En 1315, le seigneur d'Escaudœuvres mourut sans descendance et ses terres devinrent hainuyères à la mort de sa veuve, en 1323. Le village et le château relevaient donc du Hainaut tout en étant dans le Cambrésis, et menaçaient Cambrai, ce qui fut l'occasion d'affrontements nombreux. C'est ainsi que pendant la Guerre de Cent Ans, le comte de Hainaut, cousin de la famille de Roubaix et allié aux Anglais, y tint garnison contre les Cambrésiens alliés au roi de France Philippe VI. Le château fut pris et démoli par les troupes françaises, puis rebâti en 1368.

Époque moderne

Passant entre les mains de différentes familles, la terre d'Escaudœuvres fut finalement vendue, en 1488, à Henri de Berghes, évêque de Cambrai, la seigneurie restant en Hainaut jusqu'à son achat par un successeur de Henri de Berghes, Robert de Croÿ, en 1536. En 1543, Cambrai fut rattachée aux domaines de Charles Quint qui y fit construire une puissante citadelle. La démolition du château d'Escaudœuvres fournit une partie des pierres nécessaires.

En 1622, Laurencio de Villavicencio, noble espagnol originaire de Jerez de la Frontera, acheta la seigneurie d'Escaudœuvres pour 38 000 florins. Elle resta dans cette famille jusqu'à la Révolution.

Au  siècle, Michel-Joseph de Villavicencio (1738-1819), écuyer, est seigneur d'Escaudœuvres, Haucourt (Haucourt?), Croix (Croix?). Fils de Michel-Joseph et de Catherine-Alexandrine-Joseph de Lignières, il nait à Escaudœuvres en février 1738 (baptisé le ), devient lieutenant au bataillon de garnison de Hainaut, puis capitaine au régiment de Poitou, est distingué chevalier de Saint-Louis en 1781, député de la noblesse aux États du Cambrésis, et meurt à Cambrai le à 81 ans. Il épouse à Cambrai le Marie-Charlotte Petitpas, née à Lille en janvier 1748 (baptisée le ), fille de Charles-Hippolyte, chevalier, seigneur de Walle, prévôt de Lannoy, ex-enseigne aux gardes wallonnes, enseigne de grenadiers, et de Jeanne-Françoise Bourdon.

En 1677, le roi Louis XIV, soucieux d'établir une frontière du nord plus rectiligne et défendable, décida d'en finir avec Cambrai, ville « fameuse par le nombre des affronts qu'elle avait fait souffrir aux Français » selon Racine, et vint diriger lui-même le siège de la ville. Tandis que le roi s'installait au château d'Awoingt, le maréchal de Lorges occupait celui d'Escaudœuvres.

L'Escaut, qui n'était navigable qu'en aval de Valenciennes, fut élargi et canalisé dans la deuxième moitié du Anzin où un port fut créé dès 1752 pour le transport de houille et de matériaux liés à l'activité de la Compagnie des mines. À Escaudœuvres les travaux de construction du canal de l'Escaut furent terminés en 1785.

En 1790 la commune fut rattachée au district de Cambrai et au département du Nord. Le premier maire d'Escaudœuvres fut Pierre Tartulier.

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Carte postale ancienne montrant l'entrée principale de la sucrerie au début du XXe siècle

En 1810, , accompagné de Joséphine, passa à Escaudœuvres à l'occasion de l'inauguration du canal de Saint-Quentin raccordé au canal de l'Escaut au sud de Cambrai et permettant la navigation vers l'Oise et Paris. À la chute de l'Empire, en 1815, les Anglais puis les Cosaques occupèrent le village jusqu'en novembre 1818.

Le canal favorisa l'installation d'industries, notamment de blanchiment des toiles, de fours à chaux, de tanneries, ainsi que d'une sucrerie moderne en 1872. La commune se transforma peu à peu en petite cité industrielle, dont témoignent encore aujourd'hui la présence de corons. La mairie et l'église, devenues vétustes et trop petites, furent reconstruites dans la deuxième moitié du .

L'industrialisation s'accompagna de luttes ouvrières : dès 1848, la commune fut dirigée par un conseil municipal socialiste. Les élections de 1855 reconduisirent les socialistes à la municipalité malgré l'opposition du régime, mais le conseil fut destitué par le préfet. La gauche revint aux affaires aux élections de 1895.

Le chemin de fer desservit la commune en 1857 et le tramway en 1905. Après la Première Guerre mondiale il ne fut pas remis en service. En 1911, l'électricité, qui alimentait déjà la sucrerie, fut distribuée dans la commune.

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Au cours de la Première Guerre mondiale la commune subit des destructions à la fois en 1914 lors de l'arrivée des Allemands et en 1918 lors de leur départ. Escaudœuvres reçoit la médaille militaire en 1921.

L'après-guerre voit s'affronter pour le contrôle de la mairie André Gilbert, directeur de la sucrerie, et la gauche. Celle-ci l'emporte aux élections de 1929, mais André Gilbert retrouve son mandat en 1936.

La période des « Trente Glorieuses » qui suit la Seconde Guerre mondiale est caractérisée par une expansion démographique assez forte : Escaudœuvres passe alors de à 2 847 habitants au recensement de 1954 à 4 234 habitants 28 ans plus tard. Quatre groupes scolaires nouveaux sont construits. La commune, sous le mandat d'Édouard Triquet, s'attache à encourager les sports et la culture, notamment par la construction d'une salle des sports en 1982 et d'une médiathèque en 1994. Depuis 1982 Escaudœuvres a perdu 800 habitants, déclin démographique qui semble arrêté au XXIe siècle.

  1. [PDF] «  », sur le site de la mairie d'Escaudœuvres, (consulté le ).
  2. « Voir la carte de Cassini » sur Géoportail (consulté le 18 janvier 2012.)..
  3. a b c d e f g h i j k et l «  », sur le site de la mairie d'Escaudœuvres (consulté le ).
  4. «  », sur le site de Tourisme en Cambrésis (consulté le ).
  5. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Mannier
  6. Paul (1874-19 ) Auteur du texte Denis Du Péage, Recueil de généalogies lilloises. Tome 2 / par Paul Denis Du Péage,..., 1906-1909 (lire en ligne), p. 567.
  7. Trenard 1982, p. 149.

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Escaudœuvres dans la littérature

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Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 30/10/2024
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