Saverne
Localisation
Saverne : descriptif
- Saverne
Saverne ([savɛʁŋ] , Zàwere en alsacien [tsɑːvəʁə], Zabern en allemand) est une commune française située dans la circonscription administrative du Bas-Rhin et, depuis le 1er janvier 2021, dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est. Ses habitants sont appelés les Savernois.
Géographie
Situation
Saverne est située au nord-ouest du département du Bas-Rhin, à la limite du département de la Moselle (commune de Danne-et-Quatre-Vents) et de l'ancienne région Lorraine.
Saverne se trouve à 33 Strasbourg, 87 Nancy, 96 Metz et 368 Paris (distance orthodromique).
Communes limitrophes
Ottersthal | Ottersthal / Monswiller | Monswiller | ||
Phalsbourg / Danne-et-Quatre-Vents | N | Monswiller / Waldolwisheim | ||
O Saverne E | ||||
S | ||||
Haegen / Gottenhouse | Otterswiller | Schwenheim / Furchhausen |
Géologie et sismicité
Le col de Saverne sépare les basses Vosges gréseuses ou Vosges du Nord et les hautes Vosges gréseuses ou Hautes Vosges.
La commune est située dans une zone de sismicité modérée.
Relief et hydrographie
La ville occupe une position stratégique sur le col de Saverne (413 m d'altitude), un des passages naturels entre le plateau lorrain (Nancy, 270 m ; Phalsbourg, 200 à 380 m) et la plaine d'Alsace (Strasbourg, 140 m d'altitude) à travers l'extrémité nord du Massif des Vosges.
La commune est arrosée par la Zorn, affluent de la Moder, elle-même affluent du Rhin. La Zorn a comme affluents locaux (en rive gauche) : le ruisseau de la Fontaine Mélanie et le Schlettenbach (en partie souterrain).
Mais le principal cours d'eau est le canal de la Marne au Rhin, qui relie Vitry-le-François à Strasbourg ; il entre dans la ville par une double écluse (anciennement, les deux écluses n° 30 et 31), avec une différence de niveau entre l'amont et l'aval de 5,10 m.
Un port de plaisance situé au centre de l'agglomération accueille une base de location de bateaux.
Hydrogéologie et climatologie : Système d’information pour la gestion de l’Aquifère rhénan :
- Territoire communal : Occupation du sol (Corinne Land Cover); Cours d'eau (BD Carthage),
- Géologie : Carte géologique; Coupes géologiques et techniques,
- Hydrogéologie : Masses d'eau souterraine; BD Lisa; Cartes piézométriques.
Hydrographie
La commune est dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par le canal de la Marne au Rhin, la Zorn, la Mossel, le ruisseau le Michelbach, le ruisseau de la Fontaine Melanie, le ruisseau le Stutzbach, le ruisseau le Weinerbaechel et la Zornhof Dérivation,.
Le canal de la Marne au Rhin, d'une longueur totale de 314 Marne (à Vitry-le-François) au Rhin (à Strasbourg). Par le canal latéral de la Marne, il est connecté au réseau navigable de la Seine vers l'Île-de-France et la Normandie.
La Zorn, d'une longueur totale de 96,7 Walscheid et se jette dans le canal de la Marne au Rhin à Rohrwiller, après avoir traversé 34 communes. Les caractéristiques hydrologiques de la Zorn sont données par la station hydrologique située sur la commune. Le débit moyen mensuel est de 2,1 . Le débit moyen journalier maximum est de 42,2 débit instantané maximal est quant à lui de 45,6 .
La Mossel, d'une longueur totale de 21,2 Dabo et se jette dans la Zorn à Dettwiller, après avoir traversé douze communes.
Un plan d'eau complète le réseau hydrographique : l'étang du Ramsthal (0,8 ,.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Vosges, caractérisée par une pluviométrie très élevée (1 500 à 2 000 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,3 amplitude thermique annuelle de 17,6 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Wangenbourg_sapc », sur la commune de Wangenbourg-Engenthal à 13 vol d'oiseau, est de 9,9 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 131,8 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 36,4 ,,.
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
- Distances mesurées grâce à Google Earth.
- Didacticiel de la règlementation parasismique.
- « », sur petit-patrimoine.com.
- « », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines Rhin-Meuse (consulté le ).
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- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie
- Anciens noms : Tabernis au , Tres Tabernae au 841.
- En allemand : Zabern. Dans la première moitié du .
- Dans l'Itinéraire d'Antonin.
- Géographie Universelle traduite de l'Allemand de Mr. Büsching, tome 4, contenant la France (première partie), Strasbourg, Bauer & Cie, 1770.
- Administration générale des postes, Dictionnaire des postes aux lettres, contenant, dans un ordre alphabétique général, les noms des villes, communes et principaux lieux habités de la France, Paris, Imprimerie Royale, 1845.
Histoire
Saverne conserve les traces d'un passé qui remonte à l'Antiquité : vestiges du mur d'enceinte romain, mur médiéval, église romane, cloître, maisons anciennes remarquables.
Antiquité
Dans la Gaule pré-romaine, le site de Saverne relevait de la cité des Médiomatriques qui, au oppidum du Fossé des Pandours, situé sur un éperon rocheux aujourd'hui réparti entre les communes de Saverne et d'Ottersthal. Aucune trace d'occupation gauloise antérieure n'a été retrouvée.
Dans l'Empire romain, une agglomération gauloise nommée « Tres Tabernae », apparaît dès le camp romain.
Au fortifiée, comme nombre d'autres villes de l'Empire à cette époque.
Moyen Âge
À partir de 1236, Saverne fait partie des possessions des princes-évêques de Strasbourg, qui la conserveront jusqu'à la Révolution.
En 1394, Saverne devient même résidence épiscopale ce qui favorise son développement : l'habitat urbain s'étend hors de l'enceinte romaine. Une ville basse s'établit au-delà de la porte « Mitteltor » et est précédée de l'autre côté de la Zorn par une agglomération appelée « Kleinstadt ». Moulins et tanneries se développent le long de la Zorn.
Un document atteste la présence de Juifs à Saverne en 1338. L'évêque Robert de Bavière les expulse en 1440 et la ville leur sera interdite pendant près de deux siècles.
Temps modernes
Pendant la guerre des paysans en 1525, Saverne est prise par l'armée du duc de Lorraine ; la population est massacrée ainsi que les membres des bandes paysannes qui s'y étaient réfugiés (environ 20 000 morts).
En 1613, l'évêque Léopold d'Autriche consent aux Juifs le droit de commercer, sans toutefois les autoriser à ouvrir boutique. En 1616, il impose aussi un péage réservé aux Juifs (Judenzoll) pour entrer dans la ville. En 1632, la communauté juive obtient l'autorisation d'inhumer ses morts sur une pâture communale située sur le Judenberg, ouvert à tout vent et n'a l'autorisation de l'enclore qu'en 1754.
En 1634, le Grand Chapitre de Saverne accorde sa protection à deux Juifs. L'évêque Franz Egon de Furstenberg les contraint à habiter dans des maisons d'une cour de la basse-ville, sur la rive droite de la Zorn. L'endroit sera appelé « Judenhof » : la Cour des Juifs. En 1689, le recensement ordonné par l'intendant Jacques de la Grange, donne que six familles juives habitent à Saverne sur les 525 réparties dans la province d'Alsace.
La ville est lentement reconstruite après les sièges et les incendies dus à la guerre de Trente Ans. À partir du milieu du XVIIe siècle, un règlement établit que toutes les constructions doivent être de même hauteur et correctement alignées.
Comme le reste de la province d'Alsace, Saverne entre dans le royaume de France.
Au début du Armand Gaston Maximilien de Rohan facilite la construction du quartier entre la Porte Haute et la rue des Bains.
En 1744, pendant la guerre de Succession d'Autriche, Saverne subit un moment d'occupation par les pandoures du baron de Trenck.
En 1779, grâce à la générosité de Salomon Lippmann et Simon Cerf, les Juifs de Saverne disposent d'une première synagogue (pour 36 hommes) située dans la Judenhof. Elle est dirigée par le « substitut-rabbin » Samuel Kahn. À cette époque, la communauté juive de Saverne compte 103 personnes. La plupart sont « peimesshaendler », maquignons, marchands de bestiaux.
La cité connait un grand essor démographique au antisémitisme, la communauté juive s'élève à 252 personnes, environ 5 % de la population, au recensement de 1806.
La Révolution et l'Empire
En 1794, la municipalité jacobine de Saverne ordonne la destruction de toutes les pierres tombales juives dans la ville, les déclarant « manifestations de fanatisme ».
Le 29 septembre 1806, par la voix de Joseph Rose, juge de paix du canton de Saverne, Napoléon statue dans l'affaire opposant Louis Wollbrete, premier adjoint au maire de la ville, contre le négociant Lazare Simon, pour avoir proferé des injures contre le Maire, Claude Pierre Monet, et condamne le défendeur à un emprisonnement de deux jours et aux dépens à 25,71 francs. Néanmoins, le juge fait remarquer que depuis le début de l'administration dudit maire, les cotes d'imposition des juifs « ont été singulièrement augmentées tant pour leurs impositions personnelles et mobilières que patentes », outre les taxes sur les baux communaux que la communauté juive est seule à payer à Saverne depuis 15 ans ; que les citoyennes et citoyens juifs sont « de jour comme de nuit » perpétuellement vexés, insultés, agressées dans les rues (à coups de pierre, de boue, boules de neige, forçage de porte, vol ou dégradation d'objets ou nourriture...) « partout où ils passent », sans que le maire qui leur promet à chaque fois de faire justice à leurs plaintes, ne tienne parole, et qu'il ne se prive pas de dire qu'il veut se débarrasser de tous les juifs de sa ville ; que ce même maire « a attenté à la Liberté des Consciences et des Cultes » en ordonnant l'inhumation dans le cimetière juif de Russes décédés d'épidémie lors de leur passage comme prisonniers de guerre dans cette ville. Le juge en déduit que le maire Monet « est un nonchalant pour remplir ses devoirs que lui imposent ses fonctions et un opiniatre ennemi des individus juifs qui sont sous son administration » mais qu'il faut toutefois se prémunir contre « l'insubordination judaïque », d'où la condamnation du défendeur.
Le grand | ]
Saverne française (jusqu'en 1871)
Un discours prononcé par le député Adolphe Crémieux à Saverne en 1844 conduit à l'abolition du , nécessaire jusque-là par les tribunaux d'Alsace. En 1848, de violentes émeutes anti-juives ont lieu à Saverne, qui pillent et saccagent leurs biens.
Saverne voit l’arrivée du chemin de fer le avec l’ouverture de la section de Sarrebourg à Strasbourg de la ligne Paris - Strasbourg.
Au chemin de fer, s'ajoute la construction du canal menant de la Marne au Rhin en 1853 qui permettent un développement accru du commerce et de l’industrie.
Vers 1860, l'activité industrielle contribue à la fondation d'une importante communauté protestante.
De grands personnages ont séjourné à Saverne, comme Johann Wolfgang von Goethe et Victor Hugo.
Saverne allemande (1871-1918)
De 1871 à 1918, la ville est rattachée à l'Empire allemand, comme toute l'Alsace-Lorraine. Elle fait partie du district de Basse-Alsace. Son nom allemand officiel est « Zabern ».
En 1872, c'est à Saverne qu'est fondé le Club vosgien.
Fin 1913, Saverne est le théâtre d'événements au retentissement international, connus sous le nom d'incident de Saverne.
La commune redevient française à la fin de la Première Guerre mondiale.
Le | ]
En 1922, le bataillon de chasseurs à pied, le « bataillon du drapeau » prend garnison à Saverne.
La ville fait partie des territoires annexés par l'Allemagne en 1940 ; les Malgré-nous sont enrôlés dans la Wehrmacht, les récalcitrants sont assassinés ou déportés.
Saverne est libérée le par la division blindée du général Leclerc, préalable à la libération de la plaine d'Alsace et Strasbourg.
En 1964, la ville participe à la réconciliation et à l'amitié franco-allemande en inaugurant son jumelage avec la ville allemande de Donaueschingen.
La période permet également la construction de nouveaux logements, notamment le quartier des Gravières à l'est de la ville. Depuis 2015, il est intégré au sein d'un quartier prioritaire qui s'étend jusqu'à la rue Ruth, avec presque 1 600 habitants,.
Histoire du faubourg Sainte-Madeleine, Saint-Nicolas
Ce faubourg est occupé dès le Ier siècle de notre ère. Il est abandonné au IIIe siècle lors de la construction de la citadelle de la ville haute.
Une léproserie, située en dehors des murs de la ville, y est construite au XIIe siècle puis une chapelle au XIIIe siècle. En 1301, une maison de recluses la close, à laquelle on annexe la chapelle Sainte-Madeleine proche, y est érigée. Le couvent est remplacé en 1456 par la chapelle Saint-Nicolas, celle-ci est entourée d'un cimetière en 1596.
Après l'incendie allumé par les troupes d'Ernst von Mansfeld en 1622, les maisons sont reconstruites. On y trouve des tuileries et la place de la foire. Le faubourg est à nouveau incendié en 1636 par les troupes du duc Bernard de Saxe-Weimar et reste inhabité jusqu'à sa reconstruction en 1673 grâce à l'évêque François-Egon de Furstenberg.
Dès 1675, le faubourg est mis en cendres par les troupes françaises qui se servent ensuite des matériaux pour la construction des nouvelles fortifications et notamment des bastions du faubourg. La reconstruction s'effectue quelques années plus tard avec l'aide de l'évêque et du magistrat de la ville.
La route de la côte de Saverne est construite entre 1728 et 1737. Elle communique avec le faubourg par la route de Paris sur laquelle s'établit une poste aux chevaux et de nombreuses hôtelleries. Au début du Armand Gaston Maximilien de Rohan favorise sa construction en faisant niveler et paver la rue.
- Histoire et patrimoine sur le site de la ville.
- Alain Kahn, « », sur Judaïsme SDV.
- Alase, Traces des premiers établissements, Le texte intégral non édité de l'Encyclopédie juive de 1906, par R. Reuss.
- lire en ligne), p. 455-463.
- Alain Kahn, « », sur Judaïsme SDV.
- Renée Neher-Bernheim, « Un pittoresque témoignage des manifestations populaires d'antisémitisme en Alsace sous Napoléon », Revue des Sciences sociales de la France de l'Est, lire en ligne).
- « Monet » écrit Mounet dans l'acte de 1806. Il existe une place Monet à Saverne qui rend hommage à ce maire.
- Vœux pour le mariage de Johann Peter Lombardini d'Oberbronn, notaire royal à Saverne, et d'Eva Waldt de Wasselonne. Texte rédigé en 1820 par Charles Frédéric Weizsacher, instituteur et ami des mariés. Exposition Vies protestantes : le mot et l'image au Musée alsacien de Strasbourg, 2017.
- « Histoire », site de la mairie.
- Quartier Prioritaire : Saverne - Quartiers Est sur sig.ville.gouv.fr
- Saverne a tout d’une grande sur ami-hebdo.com, le 22 mars 2022
Héraldique
Blason | D'or à la bande de sable chargée d'une licorne bondissante du champ, accornée et onglée d'argent. |
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Détails | La licorne des armes a été empruntée à un sceau de la ville datant du . Elle est représentée aujourd'hui en statue sur la place de la ville. Le 17 août 1978, le blason de la ville de Saverne a été apposé sur la locomotive BB 15064. |
- Site généalogique.
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Saverne dans la littérature
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Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 23/12/2024
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