Saint-Privat-la-Montagne
Localisation
Saint-Privat-la-Montagne : descriptif
- Saint-Privat-la-Montagne
Saint-Privat-la-Montagne est une commune française située dans le département de la Moselle, en région Grand Est.
Géographie
Saint-Privat-la-Montagne s'étend sur 584 Moselle (57), à 13 région Lorraine, Metz.
Toponymie
Anciennement mentionné : Saint-Privas-la-Montagne (1324), Saint-Prevey en la montaigne (1440), Saint-Privey en la montaigne (1444), Saint-Privey la Montagne (1464), Saint-Privé la Montaigne (1491), Saint-Pryvas en montaigne (.
- Bouteiller, Dictionnaire topographique de l'ancien département de la Moselle : comprenant les noms de lieu anciens et modernes, rédigé en 1868 sous les auspices de la Société d'archéologie et d'histoire de la Moselle, Paris, Imprimerie nationale.
Histoire
Le village aurait été fondé au Pays Haut (la « Montagne ») et aurait été nommé en hommage à Privat de Mende, évêque et martyr. Commune du Pays Haut lorrain, possession du duché de Bar, à la frontière de la principauté épiscopale de Metz et du duché de Luxembourg (marche d'Estaut), le ban de Saint-Privat-la-Montagne fut le lieu de rencontres des princes voisins pendant le Moyen Âge.
Le village faisait partie du bailliage de Briey. Relevant de l'archiprêtré de Hatrize, doté d'une église depuis 1682, le village devient une paroisse en 1704 dont le village voisin, Roncourt, sera une annexe. Il devint français lors du rattachement du Barrois au royaume de France (1766). Le village fut attribué au département de la Moselle, arrondissement de Briey (1790).
En 1817, Saint-Privat-la-Montagne, village de l'ancienne province du Barrois, comptait 331 habitants répartis dans 55 maisons.
Guerre franco allemande de 1870
Le , l'empereur des Français Napoléon III déclare la guerre à la Prusse. Commandant l'armée, le souverain, vieillissant et malade, arrive à Metz, première place forte d'Europe, pour constater que "rien n'est prêt et tout manque..." Commencée dans l'enthousiasme et d'inutiles victoires, l'armée Française accumule défaites sur défaites. Les armées prussiennes et leurs alliées foncent sur Metz où s'est repliée l'armée française sous le commandement du maréchal Bazaine, un officier sorti du rang qui s'est distingué pendant la Guerre du Mexique. L'objectif des Prussiens n'est pas d'attaquer la puissante place forte mais de la réduire par un siège. Après l'avoir contournée par le sud et traversé la Moselle, les Armées de la Prusse et de ses alliés se retrouvent face à l'armée Française au niveau des villages de Vionville, Mars-la-Tour, Rezonville puis Gravelotte où l'armée Française est chaque fois bousculée. Les Français se retranchent sur la plateau de Saint-Privat. Le se déroule la Bataille de Saint-Privat.
La bataille de Saint-Privat
Les soldats Français occupant le village (480 habitants), ces combats ont été nommés bataille de Saint-Privat par les historiens français. Les troupes allemandes tenant alors le village de Gravelotte la même bataille a été dénommée « Schlacht bei Gravelotte » par les historiens Allemands.
Aujourd'hui réconciliés, les historiens s'entendent pour la nommer bataille de « Gravelotte-Saint-Privat ».
Quoi qu'il en soit, la bataille, immortalisée par le tableau d'Alphonse de Neuville fit plus de 20 000 victimes tuées, blessées ou disparues dont 54 villageois (plus de 10 % de la population) et se solda par une victoire des armées prussiennes et saxonnes, malgré la défense héroïque des hommes du maréchal Canrobert.
Les derniers combats eurent lieu dans le cimetière du village et l'église fut détruite. Un odonyme local rappelle cette bataille : ». La placette voisine est dédiée au maréchal Canrobert et la rue qui la longe au curé de la paroisse, l'abbé Bauzin.
Cette bataille décisive eut pour conséquence l'encerclement de Metz et un long siège par les troupes allemandes, la neutralisation de l'armée du Rhin et à terme la chute du régime, le chaos politique et la défaite.
La rumeur a prétendu que, pendant que ses troupes se faisaient décimer, le maréchal Bazaine, commandant en chef, jouait au billard au quartier général.
L'abbé Jean-Nicolas Bauzin (1836-1903), curé de la paroisse, secourut les blessés des deux camps. Par la suite, muni d'un passeport allemand, il sillonna le nord de la France, l'Allemagne et l'actuel Benelux, collectant des fonds pour rebâtir l'église détruite pendant les combats. Le nouvel édifice, surnommé « la cathédrale du haut plateau », de style néo-gothique, a été inauguré en 1876. Les vitraux furent offerts par différents donateurs, l'horloge par le dernier suisse de l'église, monsieur Augustin Domange. La « grotte de Lourdes », située à l'intérieur de l'église, symbole à la fois religieux et patriotique français, avait la forme de la France. Elle a été démantelée en 2009 à la demande de l'abbé Pascal Sarjas. Décoré de l'Ordre de l' Aigle Rouge, l'abbé Bauzin fut inhumé (après sa mort) en 1903 dans « son » église au pied de l'autel. Dans l'actuel cimetière militaire, un monument commémore son héroïsme et sa charité. Une des principales rues du village porte son nom depuis 1967.
Entre-temps, à la demande expresse du septuagénaire , nouvel empereur allemand qui surnommait le champ de bataille « le tombeau de ma garde », le Traité de Francfort, qui mit fin à la guerre, céda Saint-Privat et les villages voisins à l'Empire allemand en échange de Belfort qui resta français. Saint-Privat redevint alors un village frontalier.
À la fin des années 1870, le peintre Français Alphonse de Neuville sillonna la région pour reconnaître ces lieux désormais marqués par l'histoire. Réalisé en 1881, le tableau " Le cimetière de Saint-Privat " lui valut la Légion d'Honneur. Il est aujourd'hui exposé dans la galerie Musée d'Orsay à Paris. À sa mort, la peintre demanda que sa tombe au Cimetière de Montmartre soit ornée d'une représentation du portail du cimetière telle qu'il l'a peinte.
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Les combats du dans le cimetière de Saint-Privat (esquisse préalable au tableau définitif d'Alphonse de Neuville).
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Portail classé de l'ancien cimetière de Saint Privat-la-Montagne où se déroulèrent les derniers moments de la bataille.
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Tombe d'Alphonse de Neuville (cimetière de Montmartre, Paris).
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L'empereur Napoléon III et l'impératrice qui voulait la guerre pour affermir le trône
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Le roi de Prusse Guillaume Ier proclamé "Empereur Allemand" dans la galerie des glaces du château de Versailles ();
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Carte de la bataille;
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Les gains territoriaux de l'Allemagne au Traité de Francfort ().
Le champ de bataille, alors proche de la « nouvelle frontière », devint un lieu de pèlerinages patriotiques tant français qu'allemand et plusieurs monuments à la mémoire des soldats tombés au champ d'honneur furent érigés. Le village, au cours de cérémonies commémoratives ou de manœuvres militaires, fut honoré de plusieurs visites impériales et doté d'un musée, aujourd'hui à Gravelotte.
L'empereur Guillaume II, féru d'architecture, conçut personnellement le monument commémoratif dit « de Saint Michel » sis au lieu-dit de Habeau, inauguré en 1899 en présence du Kaiser. Guillaume II vint plusieurs fois dans le village notamment pour assister à des manœuvres militaires. Le monument fut détruit en 1919 par les Français.
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L'empereur Guillaume II en 1900.
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La Tour d'où, dit-on, Guillaume II observait les combats de Verdun.
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Monument « du Lion » avant 1918 : le lion rugissant semblait vouloir « manger la FRANCE.
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Monument du 4e régiment de grenadiers de la Garde « reine Augusta » à Saint-Privat-la-Montagne
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Monument « du Lion » en son état actuel.
La proximité des carrières de pierre de Jaumont, qui fait la beauté de la ville de Metz, l'ouverture de mines de fer dans les villages voisins et la construction de la gare frontière d'Amanvillers (1873) provoquèrent un changement d'activité pour la population jusqu'alors principalement rurale, et l'arrivée d'une importante immigration polonaise et italienne, durant la première moitié du vingtième siècle.
Première Guerre mondiale
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Le lion de Belfort, côté Français; (ici la copie parisienne) tout aussi agressif que le lion allemand de Saint-Privat.
En 1873, le village voisin d'Amanvillers fut doté d'une gare qui profita aussi aux habitants de Saint-Privat. Gare frontalière, elle servit notamment aux services impériaux des douanes et un certain nombre de bâtiments furent à cet effet en contrebas du village.
Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, les Mosellans se battent naturellement pour l’Empire allemand. Beaucoup de jeunes Mosellans trouvèrent la mort au combat mais cette fois sous l’uniforme allemand, sur le Front de l’Est, mais aussi à l’Ouest, en particulier en France et dans les Flandres. Comme dans le reste de la "Lorraine Annexée", une politique de germanisation intransigeante est menée après la déclaration de guerre de la France et plusieurs habitants de Saint-Privat, village frontalier, donc "zone sensible", furent incarcérés dans la forteresse d'Ehrenbreitstein près de Coblence. Parmi ces déportés politiques, une femme, Marie Nommeuche. En 1918, le village redevient français.
Seconde Guerre mondiale
Entre 1940 et 1944, la commune paye un lourd tribut à la guerre. Comme dans le reste de la Moselle annexée, la dictature nazie fait rage et apporte, outre une "Adolf Hitler Strasse", son lot de désolations. Beaucoup de jeunes gens incorporés de force dans les armées allemandes furent envoyés sur le Front de l'Est et certains ne revinrent jamais.D'autres, faits prisonniers par les soviétiques - parfois après avoir déserté la Wehrmacht - ont connu le sinistre Camp de Tambov.
Les civils ne sont pas épargnés. Dans la nuit du 20 au , dix huit familles du village furent déportées - soit 10% de la population - vers les Sudètes pour avoir refusé officiellement de prêter serment à Adolf Hitler. Les villages voisins subirent également cette rafle.
Le , à Auboué, village minier côté Français, un side-car venant de Sainte-Marie-aux-Chênes, village miner côté Allemand, est pris pour cible par des résistants. Le sous-officier Allemand ayant été tué, le side-cariste va déclenche l'alarme à Sainte-Marie. Des représailles sont ordonnées. 300 habitants du village de Sainte-Marie-aux-Chênes sont enfermés dans la grange Weber et menacés de mort. Dante Pederzoli, un exploitant agricole Italien père de famille de 33 ans proche de la résistance, se prétend l'auteur de l'attentat. Il est exécuté sommairement par pendaison. Une stèle lui rend hommage.
Le , l'armée américaine pénétrait dans le Gau Westmark sans pour autant pousser son avantage. La "pause d'octobre" dura jusqu'à la mi-novembre, les américains voulant reconstituer leurs forces avant de conquérir le Reich. De son côté, le chancelier Hitler choisit une politique e défense jusquauboutiste. Évacuée par les autorités nazies en , la population se réfugia à Metz après avoir passé plusieurs nuits dans les bois voisins d'Amanvillers. Situé au pied du fort de Saulny, le village, fut en partie détruit par l'artillerie, notamment les maisons situées à proximité des routes menant à Metz dans le quartier "Jérusalem". Les arbres qui apportaient de l'ombre à la route qui menait à Metz via Saulny furent abattus. Le village voisin d'Amanvillers où se situait la gare la plus proche fut miné; la gare, détruite, ne fut jamais reconstruite. St Privat fut libérée par les troupes du général Patton en au cours de la bataille de Metz. La Adolf Hitler Strasse fut rebaptisée "rue du général De Gaulle".
L'après-guerre
En 1950, neuf cafés permettaient aux 900 habitants (et à leurs voisins) de se rencontrer et de se divertir (jeux de quilles, etc.). La plupart ont fermé. Le café "Jérusalem", ouvert depuis 1909, considéré comme une institution par les privatiens qui le surnomment affectueusement "Le Jéru", seul s'est maintenu au cours du temps.
Le centenaire de la bataille de 1870 fut commémoré en 1970 au cours d'une messe solennelle célébrée par l'abbé Pierre Steiner en présence du prince Ernest-Henri de Saxe. Comme toute la population du Nord de la Lorraine, les Privatiens souffrirent de la crise de la sidérurgie et de la fermeture des mines de fer dans les années suivantes. L'ouverture d'un hypermarché dans le bourg voisin en 1984 eut pour conséquence la fermeture des commerces de proximité.
Le village fait partie depuis 2004 de la CA2M (communauté d'agglomération de Metz Métropole) et du secteur paroissial Saint-Pierre de Jaumont tandis que la commune voisine de Sainte-Marie-aux-Chênes, si elle fait partie du secteur paroissial ne fait pas partie de la CA2M. de nouveaux commerces (restaurant, sandwicherie, épicerie, coiffeurs) se sont installés.
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- Leurs tombes sont aujourd'hui entretenues par le Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge.
Héraldique
Blason | De gueules semé de croisettes recroisetées au pied fiché d'or, à l'épée haute brochant d'argent, garnie d'or. |
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Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
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Saint-Privat-la-Montagne dans la littérature
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Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 12/12/2024
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