Kintzheim
Localisation
Kintzheim : descriptif
- Kintzheim
Kintzheim [kintsaim] est une commune française située dans la circonscription administrative du Bas-Rhin et, depuis le 1er janvier 2021, dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est. Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.
Géographie
Localisation
Kintzheim se trouve sur la route des vins d'Alsace, pas très loin du château du Haut-Koenigsbourg. Le village est surplombé au nord par les coteaux du Hahnenberg et au sud par les collines du grand cru praelatenberg. Cinq communes jouxtent le ban de Kintzheim : Sélestat à l'est, Orschwiller au sud, Lièpvre (Haut-Rhin) à l'ouest, La Vancelle et Châtenois au nord. Kintzheim est traversée par la route départementale 35 appelée plus communément la route des vins, le CD 159 reliant Sélestat au Haut-Koenigsbourg et par la route nationale 459 à La Vancelle-Gare qui est une annexe de Kintzheim. Le village est à la croisée des routes des vins d'Alsace et de la route du Haut-Koenigsbourg. Le château de Kintzheim ( siècle) surplombe le village qui est aux avant-postes des contreforts boisés et giboyeux des Vosges. Le Hahnenberg (Mont des coqs de bruyère) et le Praelatenberg (mont des prélats) sont classés grand cru. Y mûrissent les sept cépages traditionnels des vins d'Alsace qu'on peut déguster dans les caves des propriétaires et dans les caves coopératives d'Orschwiller-Kintzheim. Trois parcs animaliers contribuent au dynamisme touristique : volerie des aigles, parc des cigognes et loisirs. La restauration attire par la diversité, la qualité, l'ambiance culturelle et sportive, économique, un public nombreux et varié.
Communes limitrophes
Écarts et lieux-dits
- La Vancelle-Gare.
Géologie et relief
Le territoire communal a connu une exploitation de houille au .
Hydrogéologie et climatologie : Système d’information pour la gestion de l’Aquifère rhénan, par le BRGM :
- Territoire communal : Occupation du sol (Corinne Land Cover); Cours d'eau (BD Carthage),
- Géologie : Carte géologique; Coupes géologiques et techniques,
- Hydrogéologie : Masses d'eau souterraine; BD Lisa; Cartes piézométriques.
Sismicité
Commune située dans une zone 3 de sismicité modérée.
Hydrographie
Réseau hydrographique
La commune est dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par le ruisseau le Muhlbach de Chatenois, le ruisseau le Mittelgraben, le ruisseau le Ribbach, le ruisseau le Saarbach, le ruisseau l'Engelsbach et divers autres petits cours d'eau,.
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Giessen Lièpvrette ». Ce document de planification concerne les bassins versants du Giessen et de la Lièpvrette. Son périmètre s’étend sur 317 .
La qualité des cours d’eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans une zone de transition entre les régions climatiques « Vosges » et « Alsace ».
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,7 amplitude thermique annuelle de 17,6 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Selestat Sa », sur la commune de Sélestat à 4 vol d'oiseau, est de 11,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 621,1 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 39,3 ,,.
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
- Jacques Baquol,Ristelhuber, L'Alsace ancienne et moderne ou dictionnaire géographique, historique et statistique du Bas-Rhin, (lire en ligne), p. 357.
- Didacticiel de la réglementation parasismique
- Ruisseau le Muhlbach de Chatenois
- Ruisseau le Mittelgraben
- Ruisseau le Ribbach
- Ruisseau le Saarbach
- Ruisseau l'Engelsbach
- « », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines Rhin-Meuse (consulté le ).
- « », sur gesteau.fr (consulté le ).
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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- « », sur meteofrance.com, (consulté le ).
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Toponymie
Le village de Kintzheim est mentionné sous la forme Quningishaim en 774 (charte de Charlemagne), puis Chuniggesheim en 881 et Kunigisheim en 1220.
L’appellatif germanique suffixé -heim est ajouté au nom du propriétaire, comme c'est généralement le cas. Il s'agit soit du nom de personne germanique Chuno ou Cuno, comme dans Kientzheim (Conesheim 785), dérivé avec le suffixe -ing indiquant la famille, la parentèle, suivi du s du génitif saxon, d’où le sens global de « propriété de la famille de C[h]uno » ou encore du vieux haut allemand kuning > moyen haut allemand künic « roi » qui a pu être porté comme surnom (cf. noms de famille König et Kœnig), d'où le sens global de « propriété du roi ou de König ». On surnomme les habitants de cette commune Schnoke (moustique), Storche (cigogne) ou encore Weidseck (sacs à fourrage).
- (lire en ligne)
- Ernest Nègre, Op. cit.
- Sources: Lieux-dits de Michel Paul Urban aux Éditions du Rhin et Surnoms et sobriquets des villes et villages d'Alsace de Hans Linehart, aux Éditions du Rhin
Histoire
Les origines, néolithiques probablement, sont inconnues, mais il subsiste des vestiges datant de l'époque romaine.
Kintzheim est en effet située sur la fameuse[non neutre] voie romaine qui traversait l'Alsace du nord au sud. Des monuments funéraires des Ier et IIe siècles ont été découverts ; il s'agirait, selon les spécialistes, de stèles, la première dédiée à Iuta, fille d'Undagius et à celle de Dercus par Carus, la seconde dressée par Biliureto de son vivant.
Un domaine mérovingien
Mentionné dès le Childéric II à l'époque du maire Wulfoald (ou Vulfoald). Après l'assassinat de Childéric II (675), Wulfoald organise le retour d'Irlande de Dagobert II qui écarta Pépin de Herstal. Il est assassiné à son tour en 679 dans la forêt de Woëvre, mais il restera maire du Palais jusqu'en 680, année de son décès. Une partie de ses biens ira à Pépin le Bref dont l'abbaye de Saint-Mihiel (Meuse). L'un des palais de Charlemagne dénommé Villa Regia (Quuningishaim), ultérieurement traduite en langue germanique Kunigesheim, était sans doute situé sur les pentes de Kintzheim. Charlemagne se rendait souvent dans la région pour chasser en compagnie de l'abbé Fulrad, son chapelain.
Ce dernier fonda deux prieurés, l'un à Lièpvre et l'autre à Saint-Hippolyte. Il fit don le au prieuré de Lièpvre, rattaché à la mort de l'abbé Fulrad à l'abbaye de Saint-Denis, d'une partie de la forêt de « Quuningishaim » et de plusieurs autres propriétés faisant partie du domaine royal dans les environs de Kintzheim avec droit de pâturage et de chasse. Un an plus tard, sacré roi des Lombards, rentrant d'Italie vers Aix-la-Chapelle, il vient dans le Palatium Selestatis, vraisemblablement sur les pentes de Kintzheim, son grand palais d'automne. En 781, Charlemagne accorde d'autres terres, dont de vastes étendues de forêts détachées du fisc de Kintzheim, au prieuré de Lièpvre. Le petit-fils de Charlemagne, l'empereur , offrit en récompense le Kunigesheim (Königsheim) à Erchangar, comte de Nordgau. L'abbaye d'Andlau possédait des propriétés contiguës à la commune de Lièpvre et situées au bas du village sur le territoire de la commune de Kintzheim. Ce sont les prés de l'hospice de Sélestat, désignés à l'époque sous le nom d'Abtissinhurst ou Graveloch. On prétend qu'elles faisaient partie de la cour colongère que possédait l'abbaye d'Andlau à Kintzheim. La fille d'Erchangar, sainte Richarde, fondatrice de l'abbaye d'Andlau et épouse de Charles le Gros, héritera de tous ces biens.
Charlemagne cède de vastes domaines au prieuré de Lièpvre
Kintzheim possédait à l'origine une importance territoriale qui empiétait largement sur la vallée de la Lièpvrette et jusqu'à Urbeis dans le val de Villé. Ce domaine s'étendait aussi aux confins des Vosges englobant Scherwiller, Châtenois, Orschwiller, Saint-Hippolyte et jusqu'à Bergheim ainsi que des prairies établies près de Baldenheim et Ohnenheim. Ce domaine particulier a perduré jusqu'au Charlemagne, qui possédait de vastes terres à Kintzheim, a accordé vers 774 à l'abbé Fulrad, un important personnage qui était fort estimé par les princes et papes de l'époque, de vastes terres pour le prieuré de Lièpvre. Fulrad possédait deux prieurés en Alsace : à Lièpvre et à Saint-Hippolyte. Il avait aussi fondé d'autres prieurés en Lorraine et en Sarre, qui sont les pays d'origine des Pépinides d'où descend d'ailleurs Fulrad. Après le décès de l'abbé Fulrad en 784, les biens qu'il avait accumulés passèrent dans le domaine de l'abbaye de Saint-Denis conformément au testament que l'abbé Fulrad a rédigé avant sa mort. Le petit-fils de Charlemagne, fils de Louis le Pieux, , confirmait la donation de son grand-père au prieuré de Lièpvre et à Saint-Denis dans un diplôme daté de Verdun le .
Lors de la bataille fratricide du , ses deux autres frères, Louis de Bavière et Charles le Chauve se sont coalisés pour ruiner leur frère . Erchangar, comte de Nordgau d'Alsace, exploitant la faiblesse de pour lui accorder le domaine de Kunigesheim par un diplôme du . En 862, le comte Erchangar donnait la main de sa fille Richarde au fils de Louis le Germanique, le frère de . Ce fils est devenu plus tard l'empereur Charles le Gros. Richarde est par la suite répudiée et outragée par lui et va s'enfermer et finir ses jours comme future abbesse à l'abbaye d'Andlau. La communauté d'Andlau possédait la forêt et le hameau de Bois l'Abbesse et la ferme connue sous le nom de Abtissin-Hurst. Cette propriété faisait partie intégrante de la villa royale de Kunigesheim. L'église Sainte-Foy de Sélestat possédait également une ferme colongère avec des forêts à Kintzheim. Vers 1105, Frédéric II, duc d'Alsace et père de l'Empereur Frédéric Barberousse, stipula que le monastère de Sainte Foy bénéficiera de la moitié de la dîme. L'autre moitié était partagée entre l'abbaye d'Andlau, qui garde son quart, et le prieuré de Lièpvre qui l'aliéna en faveur de la grande prévôté de Strasbourg.
Une propriété des empereurs germaniques
Par la suite, le village est transmis aux Hohenstaufen, puis au Reich, d'où l'aigle impérial - le Reichsadler - dans les armoiries. Les empereurs germaniques engagent à partir du Kagen, les Rathsamhausen et les Andlau. Dès 1267, les Rathsamhausen possédaient le château de Kintzheim.
En 1286, une partie du village de Kintzheim fut engagée à Hartmann et Egelophe de Rathsamhausen par l'empereur , moyennant 150 marcs d'argent. En 1299, leur domaine s'accrut d'une ferme à Kintzheim que l'abbaye de Senones leur donna en fief.
En 1298, les habitants de Châtenois, village tout proche situé à 3,5 Conrad de Lichtenberg, évêque de Strasbourg, brûlent et dévastent le château de Kintzheim. Les Rathsamhausen avec les Kagen reconstruisent le château entre 1300 et 1306. En 1338, Kintzheim est vendu à la ville de Sélestat, contre acquittement des mises en gage qui existaient en faveur des seigneurs de Rathsamhausen et des autres détenteurs de parts.
Les Armagnacs mettent le feu à Kintzheim
Les Armagnacs, partisans de d'Orléans, mettent le feu à Scherwiller, Châtenois, Kintzheim, et Saint-Hippolyte.
La guerre des paysans
La guerre des paysans frappe durement le voisinage immédiat de Kintzheim dès 1525. À Scherwiller, le duc de Lorraine écrase 5 000 paysans et met le feu au village. Le soulèvement des paysans prend naissance à Sélestat, mais en réalité il couvait depuis bien plus longtemps. Ce soulèvement faisait rage en Allemagne depuis trois ans. Ce sont surtout des motifs économiques qui sont au cœur de ces soulèvements armés. Depuis le XVe siècle, l'Alsace avait vu défiler invasion sur invasion, ce qui signifie villages incendiés et récoltes détruites et c'est toujours le paysan qui en supportait les conséquences. À ces motifs purement matériels venait s'ajouter une exploitation de la paysannerie par les nobles et grandes communautés religieuses, qui lentement mais sûrement faisait monter un climat de haine. Le budget du paysan est extrêmement serré ; une fois qu'il a payé le cens et les dîmes, il est obligé d'acquitter les impôts qui viennent périodiquement s'ajouter pour combler les dépenses excessives des seigneurs et des nobles.
La guerre de Trente Ans
Pendant la guerre de Trente Ans, les Suédois viennent assiéger Sélestat et occupent Kintzheim et son château qu'ils dévastent.
La période révolutionnaire
Durant la Révolution, Kintzheim fut relativement calme. Les deux prêtres étaient tantôt en exil dans le pays de Bade, ou faisaient des retours clandestins à Kintzheim où ils seront cachés par la population. Kintzheim possède encore aujourd'hui une armoire avec une chaise à l'intérieur, qui servait de cachette aux deux curés lors des recherches par les gardes nationaux. Les deux prêtres étaient informés à l'avance par la population lorsqu'un ratissage de la région était déclaré. Pendant la Révolution, deux religieuses vécurent retirées à Kintzheim. Le 18 pluviose an II, la ville de Kintzheim dut fournir 12 000 livres en argent sonnant et trébuchant contre 12 000 livres en assignats, sans valeur.
La ville de Sélestat prend possession de Kintzheim
En 1338, la ville de Sélestat se met sur les rangs pour acheter le domaine de Kintzheim aux seigneurs, l'abbaye d'Andlau continue cependant d'y exercer ses prérogatives en nommant par exemple le prévôt jusqu'en 1534. Louis de Bavière accorde la plus grande partie de Kintzheim à la ville de Sélestat. Les Rathsamhausen vendirent alors le reste du village et ne conservèrent plus que le château.
À partir de cette époque, la ville de Sélestat exerce pleinement ses droits sur la ville de Kintzheim. En 1632, le château de Kintzheim est occupée par les troupes suédoises provoquant ainsi la ruine du village. À la Révolution, Kintzheim doit faire face à un litige lié au partage des biens communaux.
Sélestat perd Kintzheim
En 1834, la ville de Sélestat abandonne ses droits sur Kintzheim après un procès qui a duré quarante ans.
Kintzheim et la deuxième guerre mondiale
La commune a été décorée en 1949 de la Croix de guerre 1939-1945.
En 1949, la commune fut décorée de la Croix de guerre 1939-1945.
Deux personnes ont par ailleurs été admises en 1978 parmi les 4281 Justes parmi les nations de France pour avoir sauvé des personnes juives persécutées par le régime nazi et le gouvernement de Vichy :
- Aloyse Strebler, officier de police au service régional de police judiciaire (1899-1985),
- et sa femme Mélanie (1901-1990), née Fridblatt à Kintzheim.
- Ce parchemin se trouve aux Archives Nationales sous la cote K6 no 5
- Archives départementales du Bas-Rhin H 2346
- Ancien nom de Kintzheim
- Ce hameau de Bois l'Abbesse est maintenant rattaché à la commune de Lièpvre
- Nicolas Mengus, « », Nouveau Dictionnaire de Biographie alsacienne, Fédération des Sociétés d'Histoire et d'Archéologie d'Alsace, (consulté le ).
- Le nom à l'époque était orthographié Racenhuzen
- « », sur sigilla.org (consulté le ).
- « », sur sigilla.org (consulté le ).
- Communes décorées de la Croix de guerre 1939 - 1945
- Kintzheim en 1939-1945
- Aloyse Strebler
- Mélanie Strebler
- Histoire des 16 synagogues dans le canton de Reichshoffen. Stèle des Justes parmi les Nations de Mélanie et Aloyse Strebler. Inauguration le 8 mai 2014 de la stèle située au carrefour des Justes à Kintzheim
Héraldique
Blason | D'argent à l'aigle de sable, armée et lampassée de gueules. |
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Détails | Les armoiries de Kintzheim présentent un aigle noir (sable) sur fond blanc (argent). Les griffes (armé) et la langue (lampassé) sont rouges (gueules). Le blason de Kintzheim est identique à l'ancien blason de Sélestat dont le village dépendait de 1338 à 1791. |
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Kintzheim dans la littérature
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Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 12/12/2024
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