Fontenoy-le-Château

Localisation

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Fontenoy-le-Château : descriptif

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Fontenoy-le-Château

Fontenoy-le-Château est une commune française de Lorraine, située dans le département des Vosges, en région Grand Est

Elle appartient à la communauté d'agglomération d'Épinal.

Géographie

Localisation

Localisation de Fontenoy-le-Château dans le département.

Situation

Situation géographique de Fontenoy-le-Château.

Communes limitrophes

Rose des vents Montmotier Gruey-les-Surance Hautmougey Rose des vents
N Bains-les-Bains
O    Fontenoy-le-Château    E
S
Fontenois-la-Ville Cuve (Haute-Saône) Tremonzey

Relief et géologie

Voies de communication et transports

La liaison par la route entre Bains-les-Bains et Fontenoy-le-Château est grandement améliorée en 1888 par la création d'un chemin de grande communication sur la rive gauche du Côney et qui prolonge la rue de L'Achenale. Le chemin existant est surélevé au niveau du Moulin-Cotant,,.

Fontenoy est aujourd'hui traversé par les routes départementales D 434, ancien chemin de grande communication Bains — Fontenoy, et D 40.

SNCF

La gare la plus proche est la gare de Bains-les-Bains, située à 7 Clerjus.

Hydrographie et les eaux souterraines

Hydrogéologie et climatologie : Système d’information pour la gestion des eaux souterraines du bassin Rhin-Meuse :

Territoire communal : Occupation du sol (Corinne Land Cover); Cours d'eau (BD Carthage),
Géologie : Carte géologique; Coupes géologiques et techniques,
Hydrogéologie : Masses d'eau souterraine; BD Lisa; Cartes piézométriques.

La commune est située dans le bassin versant de la Saône au sein du bassin Rhône-Méditerranée-Corse. Elle est drainée par le canal de l'Est, le Coney, le ruisseau Bon Vin, le ruisseau de Gruey, le ruisseau du Chânet, la Bécène, le ruisseau de Falvinfoing, le ruisseau de la Fresse, le ruisseau de Quicorne, le ruisseau des Arsondieux et le ruisseau du Pont Mirot.

Le Canal de l'Est, d'une longueur totale de 50,6 Girancourt et poursuit son cours dans la Saône à Corre, après avoir traversé 14 communes.

Le Côney, d'une longueur totale de 55,2 Dounoux et se jette dans le canal de l'Est à Corre, après avoir traversé 20 communes.

Au lieu-dit les Fontaines Chaudes, on trouve des sources dont l'eau est à 24 °C.

La qualité des eaux de baignade et des cours d’eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et se situe dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,9 amplitude thermique annuelle de 16,8 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Bains », sur la commune de La Vôge-les-Bains à 6 vol d'oiseau, est de 10,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 356,7 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 40,8 ,,.

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

  1. Historique du site du Moulin Cotant par Rémi Ritter, historien local
  2. Le Moulin Cotant : un atout indispensable à la commune
  3. Un équipement de petite hydroélectricité pour le Moulin Cotant : est-ce encore possible ?.
  4. Sandre, «  »
  5. Sandre, «  »
  6. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  7. «  », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
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  12. «  », sur meteofrance.com, (consulté le ).


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Toponymie

La nomination la plus ancienne avérée pour la commune est Fonteniacum Castellum en 1050 qui atteste de la création du site à l'époque féodale. De fons, fontis évoluant en latin populaire médiéval en fontana (source) et de cum (avec) puis de castellum (château). En effet l'éperon gréseux qui supporte le château est sillonné de sources qui ne tarissent jamais même lors d’étés très secs.

Puis on trouve au gré des actes et cartes : Fontenoy le Chastel 1289, Fontenoi le Chasteil 1285, Fontenoy le Chestel 1296, Fontenay 1589 sur la carte d'Ortelius, Fontenoy 1660. On trouve aussi Fontenoy-en-Vosges.

Ses habitants sont appelés les Fontenaicastriens, parfois écrit Fontenaycastriens, appellation la plus ancienne puis est apparu fautivement Fontecastriens.

  1. Charles Rostaing, Les noms de lieux, Presses universitaires de France, Que sais-je ? », 1992 (réédition), 128 ISBN ), p. 83 et 93.
  2. Nicolas Haillant, Les Formes originales des noms de lieux vosgiens et leurs formes officielles, .
  3. , p. 388, éd. Leonard, 1693.
  4. Charles Rostaing, Les noms de lieux, Presses universitaires de France, Que sais-je ? », 1992 (réédition), 128 ISBN ).
  5. Vosges Matin, , Fontenaicastrien et non Fontecastrien
  6. Site habitants.fr.

Histoire

Ancienne ville forte, capitale d'un comté, Fontenoy formait jadis deux localités distinctes, Fontenoy-le-Chastel sur la rive gauche du Côney et Fontenoy-la-Coste qui s'étageait hors les murs en rive droite.

Pendant plus de deux siècles, Fontenoy-le-Château fut le centre d'une prévôté seigneuriale et d'un comté très étendu composé de vingt-sept villages ou hameaux dont Fontenois-la-Ville, Xertigny, le Magny, Montmotier, Trémonzey, le Clerjus, la Chapelle-aux-Bois.

« Cette belle terre fait une avance de plusieurs lieues dans la comté, et occupe la partie occidentale du bailliage de Remiremont. Elle est composée de Fontenoy-le-château, Fontenoy-la-Côte, Fontenoy-la-Ville, le Magny, Montmoutier, Tremonzey, de La Franouze, communauté où se trouvent le Clerjus, le Moncel, Lassus, le Champ, le Buisson, Sous-le-bois, et partie de Roulier, de Xertigny, Amerey, le Rouillier, les Granges-Richard. »

Sa position de « terre de surséance » place Fontenoy au cœur des conflits entre Comté de Bourgogne et Lorraine.

En 1792, Fontenoy-la-Côte et Fontenoy-le-Château ne font plus qu'une seule commune, mais déjà en 1721, un arrêté du conseil du duc de Lorraine réunissait la Justice de la Côte à celle de Fontenoy-le-Château.

L’histoire de Fontenoy commence en 930 avec celle du comté ecclésiastique de Toul, création en faveur de l'évêque , par Henri l'Oiseleur. C'est à la fin du , que les évêques de Toul qui possèdent ce franc-alleu édifient, vers 980, une grosse tour carrée afin de protéger la frontière méridionale de leur domaine et fermer la vallée du Côney. Cela explique que malgré la situation excentrée de Fontenoy par rapport à Toul, l'église soit placée sous la protection de saint Mansuy de Toul, comme quinze autres paroisses dépendantes de l'évêché de Toul.

« Honorer un saint local était peut-être pour des paroisses reculées le moyen d'affirmer leur appartenance à l'évêché. »

« Dès l'an 1019 l'on trouve des seigneurs de Fontenoy-en-Vosges... »

C’est une des premières forteresses du sud des Vosges avec Épinal et Remiremont.

En , on sait que l'écuyer Ferry de Fontenoy, fils du comte de Toul, devient homme lige du seigneur de Blâmont mais qu'il se reprendra de cet hommage en .

Un prieuré bénédictin est fondé ; ses moines assurent la desserte de l’église romane primitive, bâtie vers 1111 et vont établir un barrage sur la rivière pour faire tourner un moulin qui conservera leur nom.

La ville s’entoure de murailles dont il subsiste quelques bases. Elle demeure dans la mouvance lorraine jusqu’à la fin du XIIIe siècle.

La période bourguignonne

La tour ronde.
La mort du Téméraire en 1477 sous les remparts de Nancy change le destin de Fontenoy.

Le château de Fontenoy-le-Château connaîtra deux grandes campagnes de renforcement : la puissante famille bourguignonne de Neuchâtel qui arrive à Fontenoy en 1360 à la suite du mariage de Thiébaut VI avec Marguerite de Bourgogne, comtesse de Montagu, fille de Henry de Bourgogne Montagu, Dame de Fontenoy, agrandit la place pour assurer sa présence face au duché de Lorraine voisin.

C’est en 1395, sous leur administration, qu’est reconduite la charte d’une libéralité hors norme : les bourgeois bénéficient, entre autres privilèges, de ne pas être assujettis la mainmorte de chasser aux chiens dans les forêts.

« Premièrement que sur les bourgeois et bourgeoises dudit Fontenoy, n'a point de main-morte ne onques ny fut. »

« Lesdit bourgeois puellent chacier aux chiens, sans ce qu'ils doivent point de droiture au Seigneur ou dame dudit Fontenoy. en eaux que ne tendent cordes ou autres herbiers. »

Les savoir-faire des bourgeois de la ville s'exportent sur les vastes terres du duc de Bourgogne, Philippe le Bon ; on trouve des verriers de Fontenoy ascençant une verrerie dans la forêt de Chaux en 1420.

C’est aussi sous les Neufchâtel qu’est rebâtie l’église Saint-Mansuy, dans le style gothique flamboyant de la seconde moitié du cuve baptismale et quelques éléments de statuaire de belle facture. Les clés de voûte anthropomorphes du chœur représentent le soleil et la lune, sans doute à l’effigie de Jean II de Neuchâtel et de son épouse Marguerite de Castro, cousine du roi du Portugal.

Cette période est celle de la prospérité.

« Qui croirait qu'au Moyen Âge, la population agglomérée la plus considérable de notre diocèse (sans même excepter la ville impériale de Besançon) était celle de Fontenoy-le-Château, qui, d'après les historiens lorrains, compta jusqu'à 10 000 âmes »

Le retour à la Lorraine

Diane de Dompmartin, Dame de Fontenoy.
L'assomption de la Vierge de Dominique Prot, vestige du couvent des capucins.

Fontenoy redevient lorrain après la mort du duc Charles le Téméraire en 1477 à la bataille de Nancy, où Philippe, fils de Jean II de Neufchâtel, seigneur de Fontenoy, est fait prisonnier puis sera libéré contre rançon.

« Les petits gentilshommes avaient été massacrés, mais, par l'espoir d'une riche rançon, des Lorrains ou des Alsaciens avaient caché les seigneurs les plus puissants et les avaient soustrait à la fureur des Suisses. Au nombre des prisonniers étaient... Philippe, sire de Fontenoy-le-Château, fils aîné du Sire de Montaigu... »

Ce retour ne règle pas pour autant le problème des terres de surséance. Dom Calmet écrit:

« Les difficultés avaient été commencées dès l'an 1501 [...] sur quoi on fit plusieurs conférences à Fontenoy, en l'an 1564. »

Les conférences se succèdent la première se tient à Fontenoy le .

Puis, le à Fontenoy une nouvelle conférence garantit à la Bourgogne parmi d'autres le village de Fontenois-la-Ville et à la Lorraine les villages de la Coste de Fontenoy, Trémonzey, Montmoutier et Le Mesnil avec leur bans et territoires. Il y eut de nouveau des accords à Vesoul en décembre 1613 puis un traité à Fontenoy-le-Château en 1614.

Ferdinand de Neufchâtel donne Fontenoy à sa fille Anne, épouse de Guillaume, baron de Dommartin ; leur fils Louis eut une fille Diane.

Diane de Dommartin, marquise d'Havré, baronne de Dompmartin, dame de Fontenoy-le-Château, de Bayon, d'Hardemont et d'Oginvillier (30 septembre 1552-162?), fut une excellente et bienveillante dame pour les habitants de Fontenoy. Elle n'hésita pas à renoncer à ses rentes pour secourir les Fontenaicastriens dans le besoin ni à multiplier les démarches pour préserver Fontenoy des prélèvements abusifs.

Diane de Dompmartin, âgée de treize ans, avait épousé en premières noces, le Rhingrave Jean-Philippe, comte sauvage du Rhin et de Salm.

En secondes noces, elle épousa Charles Philippe de Croÿ, marquis d'Havré. La maison de Croÿ remonte aux rois de Hongrie, de la dynastie des Árpád, que la légende fait remonter à Attila. Sa mère était Anne de Lorraine et son parrain le futur roi d'Espagne Philippe II.

Une seconde campagne de renforcement de la forteresse sera entreprise au XVIe siècle, sous Diane et son second mari Charles Philippe de Croÿ.

Dans l’enceinte haute du château, on peut voir la pierre de fondation de ces travaux, datée de 1596, aux monogrammes des deux époux, retrouvée lors des opérations de nettoyage du site par l’association des Amis du Vieux Fontenoy, en 1978.

En 1626 le gouverneur de la place, Georges de Mitry et le sieur Grandjean, médecin de son état, fondent un couvent de frères capucins à l'ouest de la ville. Ces frères exercent la prédication, l'enseignement, l'obtention de certains grades universitaires à Fontenoy et le vicariat de la paroisse quand il se trouve vacant. Le bâtiment sera vendu le comme bien national pour la somme de 12 400 livres.

Les commerçants transporteurs

Bourgogne, carte d'Abraham Ortelius 1580.
Lorraine, carte d'Abraham Ortelius 1588.

Cette place frontière jouera de sa position sur un des axes naturels nord-sud de passage et sur son éloignement des pouvoirs ducaux pour développer le commerce et surtout le transport de marchandises. Fontenoy devient un relais remarquablement équipé sous la protection du château et derrière ses remparts.

La ville va ainsi centraliser au Vôge, et en organiser la distribution à travers toute l’Europe.

Pierre Thierry est le plus célèbre de ces transporteurs, qui monte une véritable entreprise au sens moderne du terme, avec des agents dans les principaux centres de l’époque. Ses rouliers, chartons, sillonnent les voies entre Anvers, Bruges, Francfort, Genève, Bâle, Florence, Venise, Lyon... Il est en rapport avec les grands banquiers allemands et italiens. Il sera anobli le par Antoine de Lorraine. « Madame, pource que d'icy partent souvent gens pour aller en Anvers, je n'ay voulu faillir de me servir de l'occasion pour advertir vostre altese du progrez de mon voyage... » écrit le Cardinal Antoine Perrenot de Granvelle à la duchesse Marguerite de Parme dans une lettre du .

Une autre dynastie de commerçants-marchands laissera ici une trace peu ordinaire, la famille Morelot, qui rapporte de ses voyages des plants de cerisiers, à l’origine de la production d'eau de cerise de tout le secteur. Le kirsch est employé en médecine (Médecin des pauvres, 1650) sous le nom d'Esprit de cerise.

Les cerisiers de Fontenoy sont les ancêtres de ceux de Fougerolles. Trois Morelot seront anoblis, eux aussi. À Jean sont octroyées en 1585 des armes parlantes portant un « cerisier de sinople fruité de gueules ».

Toute cette activité marchande amène dans la ville les fameux Lombards, très présents en Lorraine et qui vont installer leur banque dans la tour qui portera désormais leur nom pour la postérité. Cette tour, classée monument historique, peut-être élément d’un château inféodé aux seigneurs du lieu, était capable de participer à la défense de la place, avec ses deux salles d’artillerie superposées.

L’autre nom de ce monument est la tour du Poids. Y étaient en effet conservées les mesures étalons propres à Fontenoy. On trouve encore aux archives départementales des Vosges plusieurs actes notariés antérieurs à la Révolution française, faisant mention de « mesure de Fontenoy ». Rappelons enfin, pour donner une idée du prestige économique du lieu, qu’ici on a battu monnaie, dans le moulin éponyme situé en aval immédiat du bourg.

En 1589, un édit du duc de Lorraine mit un frein à la réussite commerciale de Fontenoy. Cet édit demandait d'expulser les protestants, or ils représentaient une grande partie des commerçants de la ville et détenaient également de nombreux capitaux. Certains membres de la famille Morelot, qui étaient protestants, s'installent alors dès 1586 dans la seigneurie d'Héricourt (Haute-Saône) où, avec la protection de Frédéric de Wurtemberg ils installent un haut fourneau.

Fontenoy n'était pas remis de ces départs quand, comme dans toute la région, s'abattent les malheurs de la guerre de Trente Ans.

La guerre de Trente Ans

Henri de la Tour d'Auvergne, Maréchal de Turenne.
Bernard de Saxe-Weimar.

Des garnisons lorraines s'installent dans Fontenoy : en 1633 les régiments de Charey et de Lenoncourt y sont en garnison. Le , après la bataille de Mélisey, la ville tombe aux mains des Français commandés par le marquis de Bellefonds. La ville est bombardée par l'artillerie. Puis s'ensuit un siège. Le duc Charles IV de Lorraine reprend la place le . Mais la ville est incendiée et détruite par les troupes françaises de Turenne et celles, tristement célèbres pour leur cruauté, de Bernard de Saxe-Weimar composées de mercenaires mi-allemands, mi-suédois. En amont de Fontenoy, surplombant le Côney une place dans la forêt a gardé le nom de Camp des Suédois.

« La bande de Weimar fut un terrible fléau, nous en avons des preuves dans le pays de Fontenoy à Châtillon-sur-Saône »

L'incendie destructeur n'épargne que le petit faubourg de l'Aître et les maisons les plus à l'est de Fontenoy-la-Côte. Une épidémie de peste s'abat en outre sur la cité et dure jusqu'au printemps de 1636. Cette épidémie cause la mort des deux tiers des habitants. Les malheureux survivants doivent faire face aux incursions et pillages des soldats, des brigands et des déserteurs. Les habitants se réfugient dans les forêts et ceux qui le peuvent quittent Fontenoy.

Le , les maires et habitants de Fontenoy-le-Château et de Fontenoy-la-Côte envoient une requête pour être exemptés de cens à cause du « malheur des guerres ». La misère doit être grande car elle pousse de nombreuses familles à quitter Fontenoy, le recensement effectué en 1654 dans le bailliage de Vesoul en dénombre une trentaine originaires de Fontenoy-le-Chastel ou de la Coste les Fontenoy. À ces familles fontenaicastriennes il faut ajouter celles venant des terres du comté et notées Tremousey terre de Fontenoy, Maigny-lez-Fontenoy ou Clerjuz en terre de Fontenoy.

Il faudra attendre le milieu du XVIIIe siècle pour qu'une reconstruction de qualité redonne à la cité un air de prospérité.

La surséance

Dès la mort de Charles le Téméraire, et ce pendant trois siècles, les terres frontières entre Franche-Comté et Lorraine seront l'objet de désaccords qui nécessiteront la tenue de conférences, environ tous les trente ans pour tenter de régler les conflits. Le traité signé à Middelbourg le entre l'archiduc d'Autriche Philippe, petit-fils du Téméraire et René II de Lorraine met Fontenoy le chastel en Lorraine et laisse Fontenoy la Côte en surséance. Suivra le la conférence de Faucogney d'où ne résulte aucun accord et les deux Fontenoy retournent en surséance. Les traités du Cateau-Cambrésis signés en 1559 qui redéfinissent les frontières des royaumes européens nécessitent la tenue en 1564 d'une nouvelle grande conférence entre Lorrains et Comtois. Cette conférence a lieu à Fontenoy, une fois de plus le résultat n'est pas probant puisqu'il faut en tenir de nouvelles en 1612 à Auxonne 1613 et 1614 de nouveau à Fontenoy connue sous le nom de : Conférence tenue par les députés de Bourgogne et de Lorraine, au lieu de Fontenoy, en l'année 1614, pour la fixation des limites du comté de Bourgogne et du duché de Lorraine

La guerre de Trente Ans nommée guerre de Dix Ans pour l'épisode comtois bouleverse de nouveau les frontières.

Au début du Terres de surséance reprennent. Ce sont les traités de Besançon de 1704 qui attribuent à la Lorraine Fontenoy-le-Château, Fontenoy-la-Côte, Le Magny, Fontenois-la-Ville, Trémonzey et Montmotier.

Ce n'est qu'en 1766 lors du rattachement de la Lorraine à la France que cesseront les litiges liés à la surséance. Mais les places comme Fontenoy seront, jusqu'à l'abolition des taxes et des droits régissant le passage des marchandises entre Lorraine et Comté, des passages de choix pour la contrebande.

Le plan du château

La Révolution

La Révolution française la voit rebaptisée Fontenoy en Vosges. Le , les archives sont détruites par les révolutionnaires des hameaux et communes dépendantes, qui pensaient ainsi détruire les titres de propriété.

Certaines familles comme les Prinsac, Ecquevilley, Huvé ou Gérard voient leurs biens vendus comme biens nationaux.

Les religieux qui résident au couvent des Capucins sont dispersés et certains meurent sur des bateaux-prisons comme Joseph François Jeanson de l'ordre des Capucins.

Grâce à la protection de certaines familles et la complicité de quelques notables dont Siméon-Florentin Daubié (grand-père de Julie-Victoire Daubié, première bachelière de France), le culte catholique et l'administration des sacrements s'exercent à Fontenoy. Chez les Huvé, les Daubié, les Colleuil, les Finiel, des pièces secrètes sont aménagées pour servir de chapelle.

La chapelle de Saint-Georges achetée par la famille Poirson comme bien national, protégée des dégradations, est rendue au culte sous l'Empire. À la même époque, les archives de la ville sont de nouveau détruites par les révolutionnaires trop zélés qui voulaient ainsi effacer toute trace de compromission[pas clair].

L'article 2 du décret du 23 prairial  (), oblige Fontenoy à déplacer son plus ancien cimetière à 35 mètres du village, un cimetière provisoire est établi au-dessus de Fontenoy à droite de la route qui joint la Vieille Côte et Montmotier. Puis est mis en service le cimetière du Priolet.

Après la Révolution

Tout d'abord rattaché à l'arrondissement de Mirecourt, Fontenoy est rattaché à l'arrondissement d'Épinal par la loi du .

Groupe de brodeuses.

Les agriculteurs de Fontenoy devaient leur prospérité à la production de kirsch. La culture du cerisier avait été introduite à Fontenoy par les frères Morlot (ou Morelot) au  siècle mais la distillation intensive date du début du 1802 par Henri-Zacharie Desgouttes, le premier préfet des Vosges. On rapporte qu'un cerisier de Fontenoy donna une année dix à quatorze mesures de cerises soit 600 . La ferme d'Aubegney comptait en 1865 1 200 pieds de cerisiers qui assuraient l'essentiel des revenus de la propriété.

Dans son Guide pittoresque de la France, paru en 1838, Giraud de Saint-Fargeau cite comme production de Fontenoy : les fabriques de couverts, les distilleries d'eau de cerise, la brasserie.

La qualité des couches inférieures des lits de grès bigarrés sur les rives du Côney permet la fabrication de meules à aiguiser. Un fabricant de Fontenoy, Barthélémy Picard, invente une meule, dite crown-stones, de plus de deux mètres de diamètre, grâce à un assemblage de bandages de grès sur une roue de métal. C'est une illustration parfaite des savoir-faire de la vallée du Côney.

En 1863, Fontenoy devait ressembler à la description qu'en faisait monsieur Broillard, sous-inspecteur des forêts, il faut remarquer l'importance des plantations de cerisiers dans le paysage :

« À l'autre extrémité de la Vosge, au centre d'un grand cercle ouvert dans les forêts, en un site charmant, dans la gorge même du Côney quelque peu élargie, Fontenoy-le-Château, ville du Moyen Âge protégée par un château fort, dont la dernière tour domine encore le pays et produit l'effet le plus pittoresque. Au pied de la tour, le village, coquet, bien groupé, et sa verte prairie animée par la rivière. Derrière elle, sur le plateau, tout un horizon de cerisiers que chaque printemps recouvre d'une neige de fleurs. Cette ruine aux flancs entrouverts, a été mise en vente il y a quelques années au prix de 80 francs, pour être démolie ! En aval et un amont, les forêts, autrefois seigneuriales, partagées plus tard entre le seigneur et la communauté de Fontenoy, ferment la vallée jusqu'aux berges mêmes de la rivière. »

Côney (gauche) et canal des Vosges (droit).

Pendant la guerre de 1870 et jusqu'en juin 1871 la ville subit l'occupation d'une importante troupe allemande et est lourdement imposée. La défaite française à la guerre de 1870 et l'annexion de l'Alsace et d'une partie de la Lorraine rendaient indispensable le désenclavement des Vosges pour le transport fluvial. Le percement du canal de l'Est pour traverser Fontenoy nécessite la démolition de quelques maisons, dont celle de Julie-Victoire Daubié, l'endiguement du Côney et le percement d'une tranchée au pied de la colline du Coclet. Ces travaux nécessitent une main d’œuvre abondante, des Italiens spécialistes de la taille de pierre font partie des équipes du chantier. « À Fontenoy-le-Château par exemple, six Italiens qui participaient au creusement du canal de l'Est, ont épousé des filles du pays, toutes brodeuses. »

Le canal permet à Fontenoy de devenir un port fluvial dont profitent les producteurs et les industries.

Les forges, les pointeries, les clouteries, les usines de couverts étamés, les tuileries, les carrières, les féculeries et la broderie blanche assurèrent du travail aux habitants de Fontenoy jusqu'à la Première Guerre mondiale. Puis commença le déclin.

Le

  1. Description de la Lorraine et du Barrois, Description de la Lorraine et du Barrois, M. Durival l'aîné, éd. Vve Leclerc, Nancy, 1779.
  2. Arrêté du .
  3. Date probable d'édification du donjon : 980 selon des résultats analyses C14.
  4. Saint Mansuy premier évêque de Toul (356-386)
  5. Le culte des Saints évêques dans les diocèses lorrains : une cartographie, A. Couraud, TER université de Nancy-II, 1999
  6. Notice de la Lorraine Dom Calmet [1]
  7. Les sires et comptes de Blâmont, étude historique, E.de Martimprey de Romécourt, ed.Société d'archéologie lorraine et du Musée historique lorrain, 1862.
  8. Marguerite de Bourgogne Montagu (naissance vers 1345 et décès vers 1397.
  9. Le département des Vosges, Henri Lepage,Charles Charton, ed. Peiffer, 1845.
  10. id
  11. Georges Plaisance, Les forêts feuillues comtoises au XVIIIe s., p.497, Revue forestière française, juin 1963, no 6.
  12. Archives départementales du Doubs, série B, B 339.
  13. Annales franc-comtoises : Les curés de campagne en Franche-Comté, Abbé Morey, éd. Nicolas François Louis Besson, 1865.
  14. Jean-Baptiste Maurice, Le blason des armoiries de tous les chevaliers de l'ordre de la Toison d'or depuis la première institution jusques à présent, p. 55, éd. Jean Rammazeyn, 1667
  15. Christian Pfister,Histoire de Nancy. t.1, p. 507-508, éd. Berger-Levrault, 1909.
  16. Histoire de la Lorraine, dom Calmet 1745.
  17. , page 19.
  18. Paris et ses campagnes sous l'Ancien Régime : mélanges offerts à Jean Jacquart, p. 350, Éd. Publications de la Sorbonne, 1994 (ISBN ).
  19. Capucins de Fontenoyle-Château, Archives départementales des Vosges.
  20. Picot/fran Italian V2 Publié par Ayer Publishing, page 31 [2]
  21. Papiers d'état du cardinal de Granvelle : d'après les manuscrits de la bibliothèque de Besançon, Antoine Perrenot de Granvelle, Charles Weiss, Imprimerie nationale, Paris, 1849.
  22. a et b Annales de la Société d'émulation du département des Vosges, Épinal, 1850
  23. Éphémérides du comté de Montbéliard, présentant, pour chacun des jours de l'année, un tableau des faits politiques, religieux et littéraires les plus remarquables de l'histoire de ce comté et des seigneuries qui en dépendaient, dès le treizième siècle jusqu'en 1793, Duvernoy, Imprimerie Charles Deis, 1832.
  24. Abbé Idoux, Annales de la Société d’émulation des Vosges, 1911.
  25. Mémoires authentiques de Jacques Nompar de Caumont, duc de La Force, et de ses deux fils, les marquis de Montpouillan et de Castelnaut, vol. 3, p. 427, éd.Charpentier, 1843.
  26. Marie-Catherine Vignal Souleyreau, Richelieu et la Lorraine, Paris/Budapest/Torino, L'Harmattan, ISBN ), p. 289.
  27. Jean-Charles Fulaine, Le Duc Charles IV de Lorraine et son armée : 1624-1675, Metz, Éditions Serpenoise, , 310 ISBN ), p. 118.
  28. Abbé Idoux, Les ravages de la Guerre de Trente Ans dans les Vosges, 2e partie, p. 8, Annales Société d'émulation des Vosges, 1912.
  29. Documents rares ou inédits de l'histoire des Vosges, Volume 2 (1869), page 258 Lire en ligne.
  30. La Population de la Franche-Comté au lendemain de la guerre de Dix Ans, François Lassus, éd. Presses univ. Franche-Comté, 1995.
  31. Manuscrits de la collection Godefroy, Bibliothèque de l'Institut.
  32. Guerre de Dix Ans (1634-1644)
  33. Recueil des edits, ordonnances, declarations, traitez et concordats du regne de Leopold de glorieuse memoire, duc de Lorraine et de Bar, vol. 1, p. 468, éd.Veuve Cusson, Nancy, 1733
  34. Robert Parisot, Histoire de Lorraine (duché de Lorraine, duché de Bar, Trois-Évêchés). III. De 1789 à 1919, 1919-1924, éd. A.Picard, Paris
  35. Les Martyrs de la foi pendant la Révolution française : ou Martyrologe des pontifes, prêtres, religieux, religieuses, laïcs de l'un et l'autre sexe, qui périrent alors pour la foi, Aimé Guillon de Montléon, éd. G. Mathiot, 1821.
  36. À cet emplacement se trouve maintenant le monument aux morts.
  37. Collection complète des lois, décrets, ordonnances, règlements et avis du Conseil d'État éditions officielles du Louvre, de l'Imprimerie nationale par Baudouin et du Bulletin des lois
  38. Nouveau Manuel complet du distillateur liquoriste, Lebeaud et Julia de Fontenelle, 1868
  39. page 26, Imprimerie des sourds-muet, 1802
  40. Annales de la Société d'émulation du département des Vosges, C. Huguenin, Epinal, 1865.
  41. Mémoires pour servir à une description géologique de la France, Armand Dufrénoy, Léonce Élie de Beaumont, André Jean François Marie Brochant de Villiers, éd. F.-G. Levrault, 1830
  42. Bulletin du Brussels (Belgium), musée de l'Industrie, 1858
  43. Revue des eaux et forêts publié par Aristide Frézard et Stanislas Frézard, Éd. Berger-Levrault, 1863
  44. Terre lorraine, no 12, Fontenoy-Le-Château, 1978.
  45. Un siècle d'immigration italienne dans les Vosges de 1870 à nos jours, Olivier Guateli, Éd. Place Stanislas, 2008.
  46. Un quartier de Fontenoy porte le nom de plateau des Tuileries
  47. La qualité et la pureté de l'eau de Fontenoy permettait lors des nombreux rinçages d'obtenir une fécule très blanche.

Héraldique

Blasonnements anciens

Armes de la famille de Neufchâtel

Écartelé aux 1 et 4 de gueules à la bande d'argent et aux 2 et 3 de gueules à l'aigle d'argent.

Armes de la famille de Dommartin

De sable à la croix d'argent.

Armes de Diane de Dommartin :

De gueules aux deux deltas d'or entrelacés.

Armes de la famille Croÿ-Havré :

Écartelé: aux 1 et 4, d'argent, à trois fasces de gueules (de Croÿ) ; aux 2 et 3, d'argent, à trois doloires de gueules, les deux du chef adossées Casque couronné.

Fontenoy-le-Château a eu pour armes :

D'azur à une étoile d'or à cinq branches.

Ces armes sont celles également portées sur le sceau de tabellionage, un exemplaire est visible aux archives départementales de la Haute-Saône.

Blasonnement actuel
Blason
D'azur, à la cotice, du sixième de l'écu, d'argent ; au franc quartier, du neuvième de l'écu, à senestre, de gueules, à l'N d'argent, surmontée d'une étoile rayonnante, du même ; l'écu sommé d'une corbeille d'argent remplie de gerbes d'or, à laquelle sont suspendus deux festons servant de lambrequins, l'un, à dextre, d'olivier, l'autre, à senestre, de chêne, de sinople, noués et rattachés par des bandelettes de gueules.
Détails
Le décret du autorise Fontenoy-le-Château à reprendre les armoiries dont elle était anciennement en possession lesquelles seraient revêtues du signe distinctif, et accompagnées des ornements extérieurs adoptés pour les communes et pour les villes de troisième classe. La lettre patente portant concession d'armoiries faite au palais des Tuileries du en donne la description ci-dessus
Le statut officiel du blason reste à déterminer.
  1. L'Armorial des Villes et des Villages de France
  2. Archives nationales, Armorial des villes au 19e siècle Inventaire des articles BB/29/987, 988, 991 (partiel), 992 (partiel) et BB/29/1081 à 1083.

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Fontenoy-le-Château dans la littérature

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5164 autres localités pour Grand-Est

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Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 12/12/2024
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