Dombrot-sur-Vair
Localisation
Dombrot-sur-Vair : descriptif
- Dombrot-sur-Vair
Dombrot-sur-Vair est une commune française située dans le département des Vosges en région Grand Est.
Géographie
Localisation
Dombrot-sur-Vair, village à l'est de l'autoroute A31 E21, est situé à mi-chemin entre La Neuveville-sous-Châtenois (au nord) et Saint-Remimont (au sud) et ne doit pas être confondu avec un autre du même département, Dombrot-le-Sec, symétriquement opposé à Contrexéville, plus au sud.
Géologie et relief
La commune de Dombrot-sur-Vair (anciennement Bouzey), dans le canton de Bulgnéville et l'arrondissement de Neufchâteau, est un village qui s’étend dans la vallée du Vair sur une longueur approximative de 1 200 altitude (mentionnée en 1889 par l'instituteur) est de 325 m.
Malgré quelques habitations éparses, il présente quatre agglomérations distinctes dont les noms ont subi quelques altérations ou changements depuis le siècle dernier.
Ce sont, en allant du midi au nord et par ordre d’importance :
- le quartier de l’église ;
- la rue de Vaux (anciennement la Brovière) ;
- la Serrière (anciennement la Poirière) ;
- la rue des Saints (autrefois rue de la Belle Croix).
Cette dernière seule se trouve sur la rive droite du Vair, se reliant à la rue de Vaux par un pont de reconstruction récente en 1907.
Enfin à deux kilomètres environ, vers Houécourt, se trouve le moulin de la Gravière qui eut autrefois son importance comme moulin banal destiné aux habitants de la seigneurie et faisant partie d’une seigneurie distincte, celle du Ban de Velay.
Sismicité
Commune située dans une zone de sismicité très faible.
Communes limitrophes
La Neuveville-sous-Châtenois | Houécourt | Saint-Menge | ||
Sandaucourt | N | Belmont-sur-Vair | ||
O Dombrot-sur-Vair E | ||||
S | ||||
Auzainvilliers | Belmont-sur-Vair |
Hydrographie et les eaux souterraines
Hydrogéologie et climatologie : Système d’information pour la gestion des eaux souterraines du bassin Rhin-Meuse :
- Territoire communal : Occupation du sol (Corinne Land Cover); Cours d'eau (BD Carthage),
- Géologie : Carte géologique; Coupes géologiques et techniques,
- Hydrogéologie : Masses d'eau souterraine; BD Lisa; Cartes piézométriques.
Réseau hydrographique
La commune est située dans le bassin versant de la Meuse au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par le Vair, le ruisseau de Nievel, le ruisseau du Bois, le ruisseau de la Prele et le ruisseau de Rainvau,.
Le Vair, d'une longueur totale de 65,3 Dombrot-le-Sec et se jette dans la Meuse à Maxey-sur-Meuse, en limite avec Greux, après avoir traversé 23 communes.
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Nappe des Grès du Trias Inférieur ». Ce document de planification, dont le territoire comprend le périmètre de la zone de répartition des eaux de la nappe des Grès du trias inférieur (GTI), d'une superficie de 1 497 nappe. Il doit être cohérent avec les objectifs de qualité définis dans les SDAGE Rhin-Meuse et Rhône-Méditerranée. La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le conseil départemental des Vosges.
La qualité des eaux de baignade et des cours d’eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,5 amplitude thermique annuelle de 16,7 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Lignéville », sur la commune de Lignéville à 12 vol d'oiseau, est de 10,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 856,3 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 38,7 ,,.
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
- Informations sur les risques naturels et technologiques
- « », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines Rhin-Meuse (consulté le ).
- Sandre, « »
- « », sur gesteau.fr (consulté le ).
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- « », sur fr.distance.to (consulté le ).
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- « », sur drias-climat.fr (consulté le ).
- « », sur meteofrance.com, (consulté le ).
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Toponymie
Histoire
Depuis son origine, le village a dû porter le nom de Bouzey. Les plus vieux documents le présentent comme terre de nom et d’arme du chevalier de Bouzey, mais à raison de divers partages de la seigneurie et pour éviter à l’antique famille du seigneur le désagrément de devoir comparsionner[pas clair] dans la terre de son nom, le duc de Lorraine Léopold, par lettre patente du 20 janvier 1715, créa le comté de Bouzey et interchangea les noms de Bouzey et du village d’ailleurs très rapproché de Dombrot (Dombrot-le-Sec) : l’ancien Bouzey dut dès lors porter le nom de Dombrot, et l’ancien Dombrot celui de Bouzey.
À la Révolution, l’abolition des vestiges de la féodalité étant regardée comme une mesure de salut public, les noms d’origine seigneuriale durent disparaître. Les deux villages, qui une première fois avaient fait échange de nom, durent s’appeler l’un et l’autre Dombrot. La proximité du lieu pouvant amener la confusion dans les actes administratifs, il fut convenu que l'ancien Bouzey serait désormais désigné sous le nom de Dombrot-sur-Vair, et l’ancien Dombrot Dombrot-le-Sec, par une raison basée sur leur position géographique. Aujourd’hui encore, malgré les changements officiels successifs, la localité continue de s’appeler dans le langage populaire Bouzey, en patois : « Bougeye ».
Concernant l’étymologie de chacune de ces dénominations, voici l’origine probable du premier Dombrot, Dom nouveau préfixe joint au nom du patron Brice. Ne trouve-t-on pas dans le voisinage bon nombre d’appellations identiques : Dom-Martin, Dom-Julien, Dom-Vallier, Dom-Rémy. Quant au premier Bouzey, la tradition est unanime à l’attribuer au mot « boue », c’est une opinion que semble justifier la nature de son sol.
La population avant la Révolution
En 1792, la population Dombrot était de 500 habitants environ, d’après un état de réquisition pour les armées, population bien supérieure à celle d’un siècle plus tard (du temps de la rédaction de la monographie de l'instituteur) qui ne compte que 363 habitants. On y remarquait des familles nombreuses se composant parfois de sept ou huit enfants qui presque tous se fixaient sur le sol natal, ou dans les localités voisines. Le courant d’émigration actuelle qui porte vers les villes, les individus souvent les plus robustes ou les plus intelligents n’existait pas alors au grand profit de l’agriculture et de l’industrie locale. Quant à l’instruction, elle laissait beaucoup à désirer, si nous en jugeons par les registres paroissiaux : peu d'habitants étaient capables de signer leur nom.
Le clergé
D’après les nombreux documents conservés tant au presbytère qu’à la mairie, Bouzey faisait partie du diocèse de Toul, doyenné de Vittel, bailliage de Neufchâteau, auparavant celui de Vosges. Le chapitre de Remiremont y prélevait les dîmes pour les deux tiers et le curé du lieu pour l’autre tiers, à charge par le chapitre d’entretenir une chapelle latérale à gauche du chœur de l’église, ce dernier devant être entretenu par le pasteur.
Les revenus ecclésiastiques pour l’époque étaient considérables :
- Le curé tirait le tiers des grosses et menues dîmes, sur les récoltes, blé, avoine, fruits, légumes, laine, poules, oies, canards et enfin sur tous les produits de la ferme
- Il avait la jouissance de biens considérables, connus sous le nom de « biens » (ou « bouvrot »), exempts d’impôts, cultivés par corvée. Chaque laboureur du lieu étant tenu de faire trois jours de charrue, aux époques convenables et sur réquisition de l’intéressé.
- Le casuel, les fondations nombreuses, les messes et offices rétribués par la communauté en vertu de conventions particulières.
Certains pasteurs, comme M. Simonin, admodiateur des biens du « bouvrot », s’appliquaient entièrement à l’exercice de leur ministère ; mais d’autres dirigeaient eux-mêmes leur exploitation, se livrant à l’élevage du bétail, ainsi qu’il est constaté par un procès-verbal d’un bangar à la date de 1682 qui avait trouvé dans les champs d’avoine du Lutaumont sept bêtes de haut poil appartenant à M. le curé Mangeot qui pour ce fait est condamné à l’amende.
Nomination et étendue des attributions du curé
La nomination du curé appartient à l’évêque de Toul, si l’on en juge d’après la pièce suivante nommant un prêtre du voisinage pour remplir les fonctions curiales de Bouzey pendant que messire Dieudonné Mangeot soutenait un grand procès contre les habitants au sujet de la possession ou de la jouissance d’un canton de prairie Le Bure.
- « Cejourd’hui 14e du mois de juin 1671 au lieu de Bouzey, Nous soussigné Estienne LAFOSSE Mayeur au dit Bouzey à l’assistance et présence de Blaise PARENT et Michel ESTIENNE greffier, certifions à tous qu’il appartiendra que suivant un pouvoir de Monseigneur l’illustrissime et révérendissime Évêque et Comte de Toul, donné à Messire Jean Anthoine MORISOT, prêtre et chapelain de la Chapelle de Saint Sébastien de Parey Saint Ouen, il s’est aujourd’hui transporté exprès ensuite au pouvoir du lieu de Bouzey pour y servir et faire les fonctions curiales dans la dite paroisse, ou estant ayant été demandé les clefs du tabernacle, et la clef des ornements, et ce au père du Sieur MANGEOT et à sa mère lesquels ont fait refus des dites clefs. »
Outre l’exercice de son ministère, le curé avait parmi ses attributions « la surveillance de l’école, la nomination du régent d’école », par une sorte de traité dont nous donnerons plus loin un extrait. Il avait en outre sa place dans les assemblées communales, notamment lorsqu’il s’agissait de présenter aux bans du lieu les pauliers et décimateurs pour la levée des dîmes.
Période | Identité | Notes | |
---|---|---|---|
1674 | Louis de Vaucouleurs | curé de « Bouzey », nommé ensuite à Saint-Remimont. | |
1677 | Dieudonné Mangeot | ||
1689 | Philippe Simonin | ||
avant 1760 | Simonin | Alors « ancien curé », est signalé à La Neuveville-sous-Châtenois, à propos de l'exécution du testament d'une veuve. |
|
Les données antérieures et/ou intermédiaires ne sont pas connues. |
Les seigneurs de Bouzey
En remontant à l’époque la plus reculée, d’après les pièces et documents qui ont échappé à la destruction, cette terre appartenait à :
- Jean Ier de Bouzey, en 1304,
- Jean II, le 10 avril 1401,
- Nicolas, Vautrain II, Jean III et Guillaume de Bouzey, chacun pour un quart, le 26 février 1470.
La portion de Nicolas n’est jamais sortie de la maison Bouzey et, pour cette raison, s’est appelée en toute occasion « seigneurie du lieu ». Les trois autres portions, par suite d’alliances ou d’héritages, ont formé plus tard trois seigneuries distinctes : Removille, Lignéville et Dommartin.
La « seigneurie du lieu » passa successivement :
- par contrat de mariage, de Nicolas à Mengin (son fils) le 30 juin 1496,
- par ligne directe à Jean IV le 28 avril 1547,
- à François III, le 5 août 1567,
- à Christophe, le 6 novembre 1600.
Ce dernier fit rentrer dans sa maison les seigneuries de Removille, Lignéville et moitié de celle de Dommartin, et transmit ainsi les trois quarts et demi des terres de son nom à Henri II de Bouzey (son fils), par contrat de mariage le 24 novembre 1629.
Après la mort de celui-ci, la terre de Bouzey revint par héritage à Antoine, qui en aliéna une partie et céda l’autre à son frère Joseph de Bouzey (père du maréchal de Bouzey) qui possédait en outre la terre de Dombrot (Dombrot-le-Sec). Pour ôter à la maison de Bouzey (qui possédait la terre de Dombrot en totalité) le désagrément d’avoir des comparsonniers étrangers, le duc Léopold, par lettres patentes du 20 janvier 1715, registrées en la Cour Souveraine et à la Chambre des Comptes les 16 et 19 février, décida que les deux villages échangeraient leur nom.
Que firent les seigneurs de Bouzey en 1431 lors de la bataille de Bulgnéville ? Peut-être prirent-ils une part très active aux hostilités. Du moins ils n’étaient pas insensibles aux maux de leur pays, puisque pendant la détention du duc roi René en 1435, Vautrin de Bouzey, Bougno de Bouzey, Liébal de Bouzey et Henry de Bouzey se réunirent à Vautrin de Thuillières et à d’autres seigneurs dans l’assemblée des trois états de Lorraine à Nancy pour maintenir la paix dans le pays. Il est à supposer qu’ils ne manquèrent pas non plus de s’opposer comme ils purent aux entreprises de Charles le Téméraire. Les occasions ne manquèrent pas, par exemple en 1467, lorsque
- « le Comte ????? qui estoit bon lorrain, meit ensemble toutes les garnisons, leur allèrent tenir tous les chemins près de Domp Julien, comme le Maréchal de Boourgogne ses gens amenoit, Monsieur Le Livière, chef en estoit, s’en virent devisant qu'en Lorraine des ???? feraient durant le temps qu'en Lorraine seraient le Comte de Thierstein et tous les Seigneurs de Lorraine, ?? que d’eulx, ils approchaient, saillirent de leur embuche, la lame en arrest, tous en leurs endroits chargèrent dessus, come hardis lions, moultes en mirent à mort et de près aussy. »
Le tiers état
C’était, dit Dom Calmet, un usage fort fréquent dans la Lorraine et le Barrois, vers le milieu du XIIIe siècle, d’affranchir les villes et les villages, et de les mettre en assises, c’est-à-dire de les soumettre à certaines lois et servitudes, fixées et déterminées, tandis qu’auparavant les populations étaient dans une entière et absolue dépendance du seigneur. C’est donc vers cette époque probablement que les serfs de Bouzey reçurent une certaine part de liberté, moyennant certaines redevances annuelles au profit des seigneurs, et de dismes grosses et menues au profit du Ccergé.
Il n’est pas possible de dire d’une manière certaine, comment dès l’origine les hauts et puissants Seigneurs traitèrent leurs serfs ou même leurs vassaux, à quelle époque fixe, les anciens habitants cessèrent d’être des choses pour devenir des hommes, à quelles conditions, ils obtinrent l’affranchissement, c’est-à-dire comment avec un peu de liberté, ils purent jouir du droit de propriété sur les terres absolument seigneuriales jusqu’alors.
Ce qui est certain, c’est que les serfs devinrent des tenanciers. Chaque maisonnette qui jusque-là avait abrité une famille de serfs fut transformée en teneure, prenant le nom de son propriétaire : teneur Matis, teneure Barotte, teneure Tocquart… Une maison avec son usuaire, ou son chemin, une étendue de terrain spécifiée, voilà une teneure. Elle pouvait se transmettre par héritage de père en fils, mais avec la défense expresse d’en cultiver la moindre parcelle sans l’autorisation du seigneur. Chaque tenancier était tenu en outre d’entretenir la maison avec soin, défense lui était faite de la laisser tomber en ruine sous peine de confiscation totale.
La vie locale avant la Révolution
La justice
Les sires de Bouzey qui ne portèrent le titre de comte qu’à dater de 1715, étaient dans l’étendue de leur terre, justicier haut, moyen et bas.
Avant les ordonnances de Charles III, duc de Lorraine en 1580, c'étaient ou leurs représentants qui après avoir ouï sommairement les parties, décidaient sur la champ, jugeant sans appel, basant leurs décisions sur les coutumes du pays. Ne pouvant par eux-mêmes, veiller à toutes choses et prendre connaissances des nombreux différends qui s’élevaient entre leurs sujets, les seigneurs, dans chaque terre ou seigneurie, se faisaient remplacer par des officiers pour juger en leur nom. À un moment de l’année, d’habitude vers le mois de décembre, ils se tenaient à la disposition des plaideurs, de là les termes de plaids annaux dont il est question jusqu’à la Révolution Française, mais qui depuis longtemps n’avait d’autre objet que la redditions des comptes de l’année et la nomination des officiers de petite police, comme bangards, gardes des forêts, gardes des débits de vin, pauliers, décimateurs.
Dans la partie la plus ancienne des chroniques judiciaires, remontant à 1662, on voit partout figurer comme juge, le mayeur, c’est-à-dire, le maire seigneurial avec son lieutenant, ajoutez-y le greffier pour le sergent et vous aurez tout le tribunal. Mais le mayeur n’était pas toujours bien lettré, ni assuré du respect de ses justiciables : par exemple Demange REGNAULT qui ne savait pas signer, et l’un de ses successeurs de qui un mécontent disait « Beau bougre de mayeur qui pour de l’argent rend sans jugement et sans argent les bêtes reprises »
Il n’est pas rare de voir l’un ou l’autre des membres du tribunal passer à la barre pour répondre de délits semblables à ceux qu’ils sont chargés de réprimer. Ainsi en 1744, le mayeur NOIROT et le sergent GENIN se soumettent de cinq livres pour avoir « bu du vin dans une taverne, chez Quentin GENIN où l’on s’est battu ». Un témoin à charge dépose que le mayeur, assoupi par les vapeurs de l’ivresse est tombé sous la table.
Ce n’est guère que vers 1698, après le retour de Léopold, que le siège de juge est occupé non plus par le mayeur, mais par un juge-garde ou gradué, nommé par le seigneur et révocable à volonté. Son titre de gradué, lui suppose quelques connaissances professionnelles et aussi quelque indépendance. Le juge-garde est assisté par un procureur d’office. Les plaideurs avaient à leur choix et moyennant finance, des défenseurs venus, tantôt de Châtenois, tantôt de Bulgnéville. Un nommé ANDREUX de cette dernière localité figure souvent dans les procès en action civile. Chacun des avocats écrivait au registre du greffe ses moyens d’attaque ou de défense, les signait puis venait à la suite la réplique ornée de mots plus ou moins injurieux, plus ou moins bizarres, assaisonnée d’agage judiciaire en latin, la plupart du temps. Les affaires communales litigieuses, celles de communauté à gens privilégiés et réciproquement ne pouvaient être soumises qu’au tribunal du Bailliage de Vosges, d’abord puis plus tard de Neufchâteau, auquel devaient être soumises les décisions de la justice seigneuriale lorsqu’il y avait appel. Parmi les pièces de procédures, je n’ai remarqué qu’une cause capitale ; mais les insultes, calomnies, attaques, batailles, friponnerie, faux en écriture, dénégation de dettes, ou de signatures, vols étaient encore une pâture assez abondante pour nos gens de justice. En parcourant les archives judiciaires, on est étonné, non seulement du nombre de procès litigieux, de la mauvaise foi étalée parfois avec une sorte d’impudence, mais surtout des délits de toute nature, commis sur la propriété d’autrui, dans les bois communaux. Doit on après cela formuler un jugement plus favorable des mœurs de notre époque, ou bien est-ce la rareté des tribunaux de police, et un certain discrédit tombé sur la chicane publique qui rendent aujourd’hui les petits procès moins fréquents.
Pour donner une idée des mœurs de cette époque, rappelons ici un fait qui est loin d’être à l’avantage de nos ancêtres.
D’une plainte du 7 juillet 1725, déposée au greffe, il résulte que Charles François GUILLEMIN, domicilié à Croué ou Corvé en Franche-Comté, était venu acheter du blé chez divers particuliers à Dombrot, en tout sept voitures. Dix huit habitants, tant hommes que femmes, s’étant assemblés et ameutés au son du tambour, s’opposèrent à la sortie du grain, crevant les sacs, maltraitant les attelages et les conducteurs, leur jetant des cendres dans les yeux, brisant les voitures. Ils étaient tous armés « de pliants, de faulx, d’outils pointus et tranchants, exigeant du marchand, pour chacun un bichet de blé pour ne pas le tuer, suivant qu’ils le menaçaient »
Faits divers, mœurs
La localité a été éprouvée à diverses époques par des fléaux de tout genre : peste, famine, guerres exercèrent tour à tour leurs ravages sur cette malheureuse région. Vers 1630, la peste fait son apparition vers Pâques, pour ne cesser définitivement qu’en 1637, ayant enlevé plus du quart de la population. C’est à cette époque aussi que nos anciens eurent le plus à souffrir des malheurs de la guerre. Après la destruction des places fortes environnantes, Montfort, Châtenois, Lamothe par les troupes françaises et suédoises, Bouzey fut ravagé et son château fort furent détruits par mesure de représailles contre Christophe de Bouzey dont il a été parlé, aussi bon vassal que patriote ardent. Il fut le premier dit on à prendre les armes, leva à ses frais trois compagnies de chaune 500 hommes. Après la prise de Lamothe, l’ennemi se répandit dans la région, rasa le château après l’avoir abandonné au pillage des soldats. La tradition locale concorde pour ce fait avec l’histoire. On dit que les troupes venues de Belmont se répandirent d’abord dans le quartier de la Belle Croix qu’ils dévastèrent puis plaçant leur artillerie dans le Battant-Chânois ou Battain-Chanois, battirent en brêches les épaisses murailles du manoir. Des traces de projectiles à la base de la tour en partie conservée sont encore là pour l’attester. Chaque paroisse ou communauté dut envoyer alors des hommes pour travailler, tant à la destruction de Lamothe qu’aux fortifications de Nancy.
Agriculture
Avant 1789, la population de Dombrot s’adonnait comme jusqu'à la Première Guerre mondiale à la culture du blé, de l’avoine. Essentiellement agricole donc, elle écoulait sur les marchés de Mirecourt et de Neufchâteau l’excédent de sa production. L’élevage du bétail était aussi pour elle une source de revenu. À différentes époques on trouve des règlements, des arrêtés particuliers concernant les oies, les porcs. En 1720, défense est faite aux habitants de nourrir plus de douze oies par ménage et de les conduire dans les prés attendu que les déjections des oies dans l’herbe causent la mortalité du bétail. Le 7 octobre 1753, sur la demande des habitants, présentée par Joseph Charpentier et Jean Evrard pour les affouagistes du Putaumont, Jean Joseph Lallemand Juge Garde audit Dombrot, règle la glandée ainsi qu’il suit :
- « Le nombre de porcs à conduire à la glandée ne pourra pas être supérieur à 50 non compris ceux des Seigneurs et admodiateurs et ceux qu’il a droit d’y envoyer lui-même en qualité d’admodiateur. »
Le prix de la journée de travail pour les ouvriers agricoles n’était pas supérieur à quinze sols outre la nourriture et pour les femmes de huit à dix sols.
Industrie et commerces
Il n’existait pas dans la localité d’autre industrie que celle du chanvre. Les travaux des champs n’occupant pas tous les bras, bon nombre de particuliers exerçaient, une grande partie de l’année, la profession de filassier ou chanvrier, activité toute particulière au village, et exercée de père en fils jusqu’au début du XIXe siècle. Il n’y avait pas de commerce, si ce n’est celui du bétail, d’ailleurs peu important. Vers 1789, on y comptait deux débits de boissons, le même nombre que vers 1890-1900.
Voies de communication
- Les voies de communication
celles reliant Dombrot aux communes voisines étaient des plus défectueuses. Le chemin vers Sandaucourt, complètement abandonné depuis 1836, est aujourd’hui impraticable même comme chemin d’exploitation rurale, sur la plus grande partie de son étendue, présentant un sol accidenté, fangeux et raviné. Le chemin vers Laneuveville, rectifié vers 1840, n’était guère praticable pendant les temps pluvieux, traversé qu’il était par des ruisseaux qui gênaient considérablement la circulation, couvrant parfois la chaussée.
- Ponts
C’est en 1691 que fut construit sur le Vair, le premier pont en bois, reliant la rue de la Belle Croix, à celle de la Brovière (aujourd’hui rue de la Fontaine) lequel a été dans la suite remplacé par un ouvrage de plus de solidité. Voilà à peu près toutes les voies de communication dont pouvaient profiter nos anciens, ajoutons y un chemin vers Auzainvilliers, à l’état de sentier aujourd’hui. La route la plus à proximité était la route nationale no 66 traversant la vallée du Vair à Houécourt à 5 km du village.
Héraldique
Blasonnement :
D’or au lion de sable.
Commentaires : Bouzey est l’ancien nom de la localité. Il s’agit ici des armes de la famille Bouzey d’ancienne chevalerie.
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- « », sur genealogie-lorraine.fr via Internet Archive (consulté le ).
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Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 30/10/2024
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