Pierre-Percée

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Pierre-Percée : descriptif

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Pierre-Percée

Pierre-Percée est une commune française située dans le département de Meurthe-et-Moselle, en région Grand Est, sur les premiers contreforts du massif vosgien.

Géographie

La commune de Pierre-Percée est située à l'extrémité orientale du département de Meurthe-et-Moselle, au sein de l'arrondissement de Lunéville et du canton de Badonviller, sur le rebord droit de la vallée de la Plaine, rivière qui prend sa source sur les flancs lorrains du massif du Donon.

La limite communale enlace du sud au nord le bois du Grand Rain de Para, la côte du Moulin et la forêt des Elieux dominée par l'Ortomont, le bois de la Pierre à Cheval culminant à 570 m d'altitude comprenant son promontoire méridional nommé "roche de (la) Soye" ou "roc de l'Hazoi" autrefois, jusqu'au col de la Chapelotte et une modeste partie de son versant oriental, en limite avec Angomont, s'étendant jusqu'à la source Cholley. L'ensemble est circonscrit essentiellement par les lignes de thalweg, à l'ouest entre la basse ou vallon du Lajus, prolongé au nord par la dépression de Xaveure, et au-sud-est par la vallée de la Plaine. Au nord, la limite communale avec Badonviller rejoint diverses lignes de crête, qui domine à l'est les multiples versants de la basse ou du ruisseau de Chararupt, jusqu'au col de la Chapelotte. De la source Cholley à la Plaine, la limite s'effectue avec le secteur des Collins, hameau de Bionville.

La carte d'état-major des années 1860 permet de distinguer en remontant la basse du Lajus où coulait autrefois le ruisseau de Xapénamoulin ou encore des Vieux-Prés, du nom d'une dépression avec prairies irriguées de la forêt des Elieux, entre le bois de la Grande Combe au nord et la roche des Corbes vers 430 m d'altitude au sud, sur le territoire forestier de la commune de Badonviller. On trouve ainsi en aval Le Louvre, une scierie-ferme au-dessus du Lajus, le point-bas de la commune à 301 m d'altitude), proche du hameau du Lajus caractérisé par les scieries Lajus, dont elle fait partie, exploitant aussi les bois de Pexonne et de Neufmaison, puis au nord à environ 1,5 km en amont la scierie Gérard en limite avec Pexonne, à 2,4 km le hameau de Xapénamoulin proche des deux communes de Pexonne et Badonviller, à 3 km la ferme des Neufschamps en limite avec Badonviller, ces trois derniers lieux ayant disparu sous les eaux, avec la partie basse du Val recoupé, comprenant les fermes de Jérusalem et Xaveure (sous la hauteur de Pierre-percée). Côté val de Celles, apparaissaient en remontant les lieux-dits La Forge, la basse Saint-Georges au débouché du Rain de Para, le moulin de Pierre-percée, le bas de la Côte du Moulin, la Ménelle d'où partait un vieux chemin remontant la basse de Chararupt, dont un diverticule desservait le hameau de Pierre-Percée, la Soye, Viragothe et Pierre-à-Cheval (Pierre-percée).

Communes limitrophes de Pierre-Percée
Badonviller Angomont Bionville
Pexonne Pierre-Percée
Neufmaisons Celles-sur-Plaine
(Vosges)

Géologie

Les couches de roches sédimentaires sur Pierre-Percée, mis à part les couches alluvionnaires du fonds de la vallée ou des vallons adjacents, appartiennent au trias inférieur, excepté quelques liserés de trias moyen au nord. Le grès vosgien du Buntsandstein s'imposent en altitude, à mi-hauteur, les premières couches gréseuses sont présentes à moins de 310 m au sud, à plus de 330 m d'altitude au nord.

Couche superficielle de poudingue dégradée et érodée, proche des ruines sommitales

Sur les sommets restent des reliquats de buntsandstein supérieur ou de trias moyen, sous la forme de couches intermédiaires, peu visibles, surmontées du conglomérat principal, insérant de gros galets sous l'aspect d'un poudingue résistant à l'érosion : noyaux de dizaines d'ares (Ortomont, Pierre à Cheval), languette de centaines d'ares (au nord de la Pierre à Cheval) ou simple langue sinueuse ou effilé surmontée d'une dalle de poudingues, matériaux rocheux retrouvés en altitude plus à l'est par exemple autrefois en noyau arrondi au sommet de la Tête du Coquin. Cette dernière formation, sinueuse ou allongée sur presque deux kilomètres, sur laquelle reposent les structures ruiniformes des châteaux de hauteur, est placée en contrebas de couches subsistantes du trias moyen, dominant, du fait du pendage des couches sédimentaires s'élevant vers l'axe vosgien, à l'est sur la forêt de Badonviller, de Pexonne et de Neufmaisons, voire sur une partie de la bourgade de Badonviller. Les vallons profonds, comme l'étroit cours du ruisseau des Vieux-Prés (aujourd'hui principalement ennoyé) et surtout la vallée de la Plaine plus ou moins large sont comblés par les alluvions fluvio-glaciaires plus ou moins récents.

Au phototypies, de 150 mètres de long, qui se nomme encore parfois Langstein. Sur ce socle et avec des matériaux rocheux extraits de ses cavités que les tours, châteaux et chapelles de Langenstein/Pierre-Percée ont été érigés au XIIe siècle.

Hydrographie

La commune est dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par la Plaine, le ruisseau de Chalaru, le ruisseau de la Cèpe, le ruisseau de Vane et le ruisseau du Vieux Pre,.

La Plaine, d'une longueur de 34 Grandfontaine et se jette dans la Meurthe à Raon-l'Étape, après avoir traversé onze communes.

Deux plans d'eau complètent le réseau hydrographique : le lac de la Plaine, d'une superficie totale de 32,9 lac de Pierre-Percée, d'une superficie totale de 303,4 ,.

Dans la vallée de la Plaine, le lac réservoir de la Plaine, qui ennoie la limite intercommunale avec Celles-sur-Plaine, a permis, et permet encore, le remplissage du lac ou retenue supérieur de Pierre-Percée, dite du Vieux Pré. Ce dernier plan, largement échancré de manière fractale, ennoie les limites intercommunales de Pexonne (principalement au sud-ouest), Badonviller (au nord et nord-ouest) et Pierre-Percée (à l'est). Le débarcadère de Froide-Fontaine sur le lac en pleine eau n'est qu'à 290 mètres de la mairie de Pierre-Percée. Le ruisseau Henri Alcher, empruntant en partie le cours du ruisseau des Vieux-prés dans la haute basse Lajus, dénomme depuis les années 1980 les eaux s'écoulant du barrage du Vieux-pré.

Le vocabulaire précis, distinguant les lacs de Pierre-Percée, est souvent abandonné, on mentionnait de façon populaire ou technique, le "(petit) lac du bas", le "lac inférieur (de remplissage ou de réserve)" pour le "lac de Plaine" en opposition au "lac supérieur", au "grand lac du haut" désignant le lac de Pierre-Percée. Le regard extérieur tend à gommer toute précision : il ne reste de manière triviale qu'un lac de Pierre-Percée, le plus étendu et le plus remarquable d'un point de vue cartographique.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Vosges, caractérisée par une pluviométrie très élevée (1 500 à 2 000 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,5 amplitude thermique annuelle de 16,7 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Badonviller », sur la commune de Badonviller à 5 vol d'oiseau, est de 10,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 066,3 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 39,1 ,,.

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

  1. De nombreuses cartes du secteur, à diverses échelles ou critères, et à des époques modernes, contemporaines ou récentes sont disponibles sur géoportal.gouv.fr.
  2. Le petit massif pittoresque de Pierre-à-Cheval, dominant la rive droite de la vallée de la Plaine, est situé à 2 km au nord de Celles-sur-Plaine et à 2 km à l'est du village de Pierre-Percée, comme le rapporte le Dictionnaire de Paul Joanne, opus et entrée cités. Il joue d'ailleurs un rôle centrale dans les contes et légendes de la vallée de Celles.
  3. Il n'en reste émergé qu'une fraction des prés Barbier, situés au-dessus des prairies d'irrigation, la ferme des Prés barbier et la ferme aval du Haut Foux ayant été détruite pour le barrage. Henri Lepage le nomme ruisseau de Xapénamoulin dans son Dictionnaire topographique du département de la Meurthe, édité en 1862 sous les auspices de la Société d'archéologie lorraine. Le terme "Vieux Prés" a été préféré pour qualifier le barrage actuel, qui les a effacées.
  4. L'amont de l'ancien hameau de Xaveure, aujourd'hui l'essentiel, appartient à la commune de Badonviller. La dénomination "Jérusalem" proviendrait d'une appellation religieuse du château de Pierre-Percée à la fin de l'époque médiévale. Les terrains en contrebas, à l'ouest, ont parfois gardé cette qualification.
  5. Voir la carte géologique sur géoportail.gouv.fr. Sur un plan descriptif très ponctuel, lire J. Hilly, B. Haguenauer, Guide géologique régionaux, Lorraine Champagne, Masson, 1979, 216 pages (en particulier ISBN )
  6. Jean-Paul von Eller ou Jean-Claude Gall, dans leurs guides géologiques des Vosges respectifs, mentionnent les caractéristiques de ce buntsandstein moyen qui occupent les hauteurs au nord-ouest de la vallée de la Plaine, mais aussi au nord du Donon jusqu'au massif des Vosges du Nord en deçà de la faille de Saverne-Niederbronn. Le grés vosgien peut s'étager sur 300 à 400 mètres de hauteur, la puissance du conglomérat principal, constituant une dalle résistante de poudingue, sur laquelle maints châteaux forts médiévaux ou forteresses ont été établis, ne dépasse point 25 mètres.
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Toponymie

Le petit hameau ou modeste village sous le château en ruines à l'époque moderne puis la commune à l'époque contemporaine semblent tirer leur nom d'un mélancolique espace de guerre médiéval, décrit autant par l'historiographie messine que par la légende vosgienne d'Agnès de Langenstein. La châtellenie de Langenstein, lambeau d'une vaste principauté morcelée aux marches de l'Alsace médiévale, ici probable douaire de la veuve, née Agnès de Bar, a été associée à la seigneurie-avouerie de l'abbaye de Senones, échue à Hermann II de Salm, à partir du mariage de ce jeune seigneur avec la dame veuve. Agnès de Bar-Langenstein suit son époux prenant part dans le violent conflit du duc de Lorraine contre l'évêque de Metz, Étienne de Bar, qui n'est autre qu'un de ses frères. Si le félon de la maison de Salm, Hermann, qui devait et son fief et son épouse à l'évêque messin, patron et beau-frère, périt dans une lourde charge à la bataille de Frouard en 1133, l'expédition messine de rétorsion prend son temps, et le siège ou blocus du château de Langenstein qui dure autour de 1136 presqu'une année nécessite la construction technique de trois forteresses ou châteaux d'encerclement de l'art poliorcétique. Prévoyant une agression et un siège imminent en 1134, les défenseurs avaient agrandi sa citerne, et la légende vosgienne affirme qu'ils avaient percé ensuite avec ardeur le rocher en profondeur à de multiples puits pour y collecter de l'eau. Toutefois le château défoncé, par de nombreuses brèches, est aussi un lieu de défaite de la montagne vosgienne et de sa soumission définitive à l'hégémonie seigneuriale et économique lorraine et messine. Ainsi quelques décennies après le retour à la paix, le château des partisans des Langenstein déchus se dénomme en latin petra perceia ou petra pertusata, ou en ancien français Pierre Percée, Pierre perciée, la forme pierre pertuise n'ayant point été retrouvée dans les textes français. Ainsi en 1280, la layette sur Blâmont du Trésor des Chartes de Lorraine (II, n°26) contient déjà des papiers concernant la chastellenie et forteresse de Pierre percie, acquise en 1258 par Jacques de Lorraine, évêque de Metz. En 1282 est attesté Pierreperciée dans les archives de Deneuvre.

Henri Lepage mentionne aussi le succès des troupes messines, ayant percé cette position défensive, par la périphrase latine de la chronique épiscopale messine, "castrum quod Petra pertusata dicitur".

Des historiens lorrains ont conclu, abusivement, que le toponyme original ne pouvait être qu'allemand : Langstein. Nous ne connaissons pas le nom de ce lieu avant le XIe siècle, et il est probable que l'érection de forteresses de surveillance des passes montagnardes entre plateau lorrain et vallée de la Plaine puisse être très ancienne. Ce qui est certain, c'est l'usage paysan multiséculaire des pierres extraites des châteaux en ruine pour édifier les maisons des hameaux voisins, voire l'église du village.

  1. Michel Parisse, infra, sans cautionner les multiples légendes aux dates approximatives, livre trois dates cohérentes : 1133 mort de Hermann II à la bataille, vers 1136 le siège, 1140 pour la fondation abbatial.
  2. Henri Lepage, Dictionnaire de la Meurthe, opus cité. La mention "Corradus comes de Petra Perccia" tirée d'une archive de l'an 1127, citée dans l'Histoire de Lorraine, chapitre 285, rédigée par Dom Calmet peut suggérer qu'à l'époque de Conrad, le premier époux d'Agnès de Bar, ce doublon peu valorisant existait déjà et que la légende semble ignorer. Toutefois, Langenstein ou ses variantes simplifiées Langestein ou Langstein semble l'emporter par l'usage bien au-delà de 1140. Si le texte de 1127 est correcte, il montrerait alors la fragilité de l'espace fortifié princier tenu par le dernier comte de Langenstein et ses anciens alliés souabes et vosgiens.
  3. Ib I. Deneuvre n°3 selon Lepage, opus cité
  4. Chronicon episcoporum mettensium, ad ann. 1120-1163, Histoire de Lorraine de Dom Calmet, Tome C. 65.
  5. E. Grosse (abbé.) - Dictionnaire statistique du Département de la Meurthe (1836)

Histoire

Un hameau du comté de Salm sous les ruines d'un château médiéval

Le châtellenie de Langenstein domine au Blâmont, et l'ensemble de la vallée de la Plaine jusqu'au Donon. En ce sens, les seigneurs d'ascendance souabe ou alsacienne, qui y possèdent de nombreux biens fonciers, se posent ici en héritiers de la vaste villa mérovingienne de Bodonis Villa. Il y a eu une tentation assimilatrice, créatrice d'une lignée supposée ancienne et vosgienne des comtes de Salm. Or Hermann II, mort en 1133 à la bataille de Frouard, est par héritage de son père, Hermann Ier, fils du comte de Luxembourg Giselbert et élu roi de Germanie en 1081, avoué de l'abbaye saint Pierre de Senones. Mais, moins puissant que son père, il n'a dû cet héritage qu'à la grâce de l'évêque de Metz, Etienne de Bar, frère d'Agnès de Bar-Langenstein. Veuve du comte de Langenstein et disposant de la châtellenie en douaire, celle-ci épouse, avec l'autorisation de la maison de Bar et de l'évêque de Metz, l'ambitieux Hermann II, ce qui n'empêche nullement l'heureux couple de rejoindre par intérêt le parti du duc de Lorraine Simon en conflit contre Bar et la cité épiscopale de Metz dès 1130. Le château de Langstein - castrum de Langestein - est assiégé pendant une longue année entre 1135 et 1136, par les troupes messines, qui circonscrivent le siège en construisant au moins trois forteresses de contention. La plus imposante, au nord-est et à 1500 mètres du château assiégé, occupe le site du futur château de Damegalle, la seconde à 500 mètres au sud prend appui sur l'Ortomont et la troisième, à 500 mètres au sud-ouest, s'accroche à la roche des Corbeaux. Malgré l'aide des alliés lorrains et montagnards vosgiens, parmi lesquels des moines de Moyenmoutier et de Senones en armes, comme le célèbre Isambert, ermite de la Mer. Agnès de Languestein, selon la légende, a perdu son mari, ses aînés du premier et second lit au cours d'une sortie désespéré, dont les corps mutilés sont cruellement exposés au vent sur la Pierre à Cheval, et voit son fils Henri, dernier survivant de la lignée des Salm, emmené captif à Metz par l'évêque. Les mercenaires messins auraient massacré sans pitié et jeté leurs corps dans les puits et fosses, les résistants vosgiens, au service de la lignée félone des Salm-Langenstein. Ce qui est plus assuré, c'est que la noble comtesse Agnès, veuve éplorée, est ostensiblement épargnée, et qu'une partie de ses revenus lui est laissé à condition d'un usage religieux conforme. Ainsi la dame de Langenstein fonde à trois lieues du château détruit, avec ses derniers biens propres, l'abbaye de Haute Seille entre 1140 et 1145.

Tour de l'église, partie septentrionale du village sous la barre de poudingue portant les ruines du château à l'occident, vue depuis la place de la mairie (carte postale Adolphe Weick).

Le château de Pierre-Percée, fruit de la restauration du château de Langstein détruit et rebâti en colmatant ses brèches, a donné son nom au hameau puis au village contemporain. Il ne subsiste qu'à l'état de ruines depuis le Moyen Âge et autres visiteurs depuis le siècle des Lumières. La basse-cour du château s’étendait sur le côté nord-ouest, le moins abrupt de la pente. L'emprise du château sur le puissant banc de poudingue de 150 mètres de long était limitée à une partie occidentale, où subsiste longtemps une tour carré colossale ainsi qu'un puits de forme hémisphérique de 9 mètres de tour et de plus de 10 mètres de profondeur. Le puits légendaire de la comtesse de Agnès de Langenstein se caractérisait à l'origine par 12 pieds de diamètre et mille pied de profondeur. L'extrémité oriental du banc de poudingue comportait autrefois une chapelle isolée, dédiée à saint Antoine l'ermite.

Si le château de Languestein ou Langenstein est devenu à la fin du .

Les ruines modernes du château de Damegaule, sur la même ligne de crête au voisinage du château de Pierre-Percée, ont été dessinées et peintes en 1782 par le docteur Claudot, membre titulaire de la société des Sciences, Lettres et Arts de Nancy. Le sieur Claudot était, dans une veine préromantique captivé par l'histoire des châteaux de Pierre-Percée. Le château de Damegaule, une résidence fortifiée de chasse pour les comtes de Salm au .

Un natif du village-hameau, Jean-Claude Docteur, pédagogue et auteur itinérant d'almanachs inspirés des rituels des vieux-chrétiens vosgiens, passés par les mots d'esprit et devinettes, contes oraux et fiauves des lourres (veillées d'hiver) et autres couarroyes (réunions), romance l'histoire du château transformé des Langenstein, au point de changer le sort des armes et le cours de l'histoire, imaginant le camp montagnard des Salm victorieux. Son fils, graveur sur bois, contribue largement à diffuser diverses représentations des châteaux et des environs.

L'habitat dispersé de la communauté de Pierre-Perçée, soustrait au ban de Celles

En 1174, un monde agro-pastoral existe dans la seigneurie de Langstein, dont une part importante est confiée à la gestion de l'abbaye de Haute-Seille, suivant le vœu de dame Agnès. Henri, comte de Salm, confirme ainsi les pâturages pour les grands troupeaux ou bêtes rouges, les bois d'affouage ou de merrain. Le fief (feodum) et ses dépendances sont acquis par l'évêque de Metz, Jacques, frère du duc Mathieu II. Le comte Henri et ses hoirs, premiers seigneurs tutélaires, peuvent le racheter, et gardent foi et hommage pour ce fief inaliénable de leur comté.

La veille de la saint André 1266, Thierry de Lascere donne à l'abbaye de Senones l'ensemble de ses biens et avoirs en la châtellenie de Pierre-Percée, comme il est répertorié dans le cartulaire de Senones. La châtellenie commande encore au piémont environnant Badonviller. Alison, la femme de l'ancien maire de Badonviller, reçoit le 15 octobre 1344 l'appui pour ses affaires à régler sur place devant justice comtale et la caution de 100 livres de bons sous messins versés au prévôt de Pierre-Percée, Esselin, représentant administratif de Simon, comte de Salm. Parmi le réseau des soutiens bourgeois et financiers, Mengin de Barbas, gendre de Richier de Bréménil, Jean, frère du dernier, Henri de Valhey, maire du Val de Bertrimoutier, Jean dit Wailoutey, habitant Neufmaisons etc...

Le 31 août 1598, Jean IX, maréchal de Lorraine, comte de Salm de la vieille lignée, et son beau-frère, Frédéric comte sauvage du Rhin, possessionné en Salm, instituent leur coup d'état politique par un partage minimal en duo du pouvoir politique. Frédéric obtient la moitié du château de Pierre-Percée, avec le droit de guet qui devra être obtenu des sujets, au premier commandement. Plus concret, le même co-seigneur obtient la moitié du village de Pierre-Percée, c'est-à-dire sept des quatorze grandes maisons du village, avec les hommes (chefs de famille devant l'hommage) Jean Mengin (pour plusieurs maisons ?), Colas Ferry, Jean Ferry, Clément Tounnerre, Demenge Bernhard, la moitié des droits dus par le lieu, à savoir sur les sept chapons et trois poules, pour le petit élevage avicole, la jouissance unique du ruisseau depuis l'entrée du Port jusqu'à l'entrée du pré l'Abbé. Le vieux comte de Salm emporte la moitié du château, le droit équivalent de garde pour ses intérêts, la moitié du village avec sept maisons et leurs chefs de familles occupantes ou propriétaires, à savoir Didier Ferry, Jean de Rillon, Noël Colon, Colas Mathie (explicité pour deux maisons), la veuve de Colas Charpentier (pour deux maisons) ainsi que la moitié des petites dîmes avicoles.

Vers 1635, le château et le village auraient été complétement dévastés et brûlés, et les villageois ont fui, comme le dernier capitaine châtelain sans pouvoir, peut-être trucidé, et sa maigre garde. C'est le constat du receveur des comptes du domaine comtal de Salm qui n'y observe en 1641 que deux habitants mendiants. En 1642, l'insécurité persistant, il n'y a plus qu'un pauvre habitant. En 1662, le receveur des comptes de Salm réaffirme que les châteaux sont incendiés et ruinés. Une projection archéologique de l'INRAP du site du château proche dévoile des murs encore étonnament hauts vers 1755.

Les hameaux de Pierre-Percée semblent insérer, avant le partage de 1751, dans le ban de Celles, qui fait partie du comté de Salm à la fin du .

En 1766, les hameaux de Pierre-Percée, dans la partie du comté de Salm relevant du duché de Lorraine, reviennent au royaume de France. Quant à Pierre-Percée, ce n'est encore qu'un hameau en 1782, qui ne compte avec quelques maisons proches que 25 feux. Les autres hameaux, a priori, non recensés sont dans le val de Plaine, La Basse Jean-Georges, Devant la Côte du Moulin, La Ménelle, La Scie (Ségue, Seye devenue Soye), La Forge, Xapénamoulin dans le vallon des Vieux Prés, sans oublier les six grandes censes de Chararupt, Voirhagotte, le Neuf-champ, Pierre-à-Cheval, Jérusalem, La Xaveur. Les champs allongés, escaladant parfois les pentes munies de murets de soutien, portent des cultures de seigle, de pommes de terre, de navets et de choux. Si les maisons gardent à proximité leurs jardins, il existe aussi, hormis la vaste prairie humide segmentées en hières, dans les vallons ou la grande vallée, des champs fumés appelés més/meix ou chenevières, où les tiges de lin et chanvre atteignent de grandes hauteurs. Au sein des espaces forestiers, des murets barrières, souvent dans le sens de la pente, sépare les voies de parcours, les chaumes et les forêts d'affouage, les bois admodiés pour exploitation charbonnière, verrière ou bûcheronne ou encore, mais plus rarement en cette période de forte demande, mis en réserve.

Les paroissiens catholiques de Pierre-Percée, de ses hameaux proches ou autres censes ou terres admodiées dépendent de la paroisse de Celles par commodité.

Histoire contemporaine : la commune de Pierre-Percée

La commune de Pierre-Percée, regroupant un territoire montueux, composé principalement de collines boisées, entre les vallons de Chalarupt à l'est et de Xapénamoulin à l'ouest, dont les eaux rejoignent la vallée de la Plaine en rive droite, est fondée en 1790. Elle fait d'abord partie du district de Blâmont et du département de la Meurthe. Les ruines des châteaux deviennent propriété de l'état, elles sont de jure protégées, alors qu'une vague de déchristianisation s'abat sur la contrée.

La croissance paysanne est continue : 319 habitants ou 56 feux (foyers fiscaux solvables) en 1802, 349 habitants ou 65 feux en 1822. En hiver, la grande majorité des habitants travaillent dans les bois ou se louent dans les forêts. L'évêque concordataire de Nancy, qui a installé en 1802 une succursale dans l'ancien vicariat saint Léger de Neuf-maisons, décide d'y annexer en 1807 l'église de Pierre-Percée. Ce détachement partiel du service religieux, sur des communes voisines jugées trop modestes, prend ici fin en 1838.

Il semble que l'école au nord de l'église, qui accueille 80 élèves en 1833 sous son toit à quatre pans, ait été placée dans l'ancien presbytère rénové. Le 11 mars 1838, l'église, une nouvelle fois restaurée et agrandie dès 1832, est érigée en succursale, sous le patronage de saint Gengoult.

Milieu du | ]

Henri Lepage décrit au début des années 1840 la petite commune de 483 habitants ou cent feux sur une hauteur à gauche de la rivière Plaine, à 69 km au sud-est de Nancy, préfecture du département de la Meurthe, à 39 km au sud-est de Lunéville, chef-lieu d'arrondissement, et à 17 km de Baccarat, chef-lieu de canton,. Dix conseillers municipaux sont élus par seulement 46 électeurs censitaires. Le régent d'école accueille 81 enfants en hiver, aucun en été. La population paysanne cultive sur 41 hectares des céréales, des légumes de plein champ et des pommes de terre. Blé et seigle issus de la semence montagnarde peuvent fournir 16 hl à l'hectare, les rendements sont moindres pour l'avoine avec 15 hl. Les laboureurs répartis sur plusieurs hameaux et quelques fermiers élèvent des bœufs, vaches et porcs, aménageant 50 hectares de prés et prairies. Les bois, dont certains sont traversés par des chemins d'Allemagne de Pexonne à Turquestein, s'étendent sur 220 ha. L'emprise de la forêt communale ne couvre pourtant que 67 ha, principalement sur le grès vosgien, de 342 à 567 mètres d'altitude, laissant la place à une partie de la vaste forêt domaniale des Élieux, répartie aussi sur quatre autres communes, à savoir Badonvillers, Pexonne, Fenneviller et Sainte-Pôle. Les cartes forestières de la commune distinguent bien deux forêts, Les Élieux et Les Élieux-Usagers. Dans cette dernière au nom explicite, les anciens droits d'usage n'ont pas été abolis, le canton de Pierre-à-Cheval est en effet encore grevé de droits de grasse et vaine pâture, à l'image d'autres cantons de la forêt des Élieux. Il y a un moulin à grains et plusieurs scieries en activité. Les lettres transitent via la vallée de Celles par Raon-L'Étape. La fête patronale est placée le jour de la Pentecôte.

Parmi les dix hameaux pleins de vie et souvent disparus ou partiellement éradiqués depuis ce temps, citons "La Basse Jean-Georges", "Chararupt", "Devant la Côte du moulin", "La Forge", "La Ménelle", "Lajus", "Les Neufs-Champs" qui a décliné ne gardant que deux maisons, "Devant la Côte de la Soie" qui cumule dix maisons et 44 habitants, "Virhagotte", ancienne cense qui compte quatre maisons et 18 habitants, "Xapénamoulin" groupé autour du vieux moulin qui fait tourner les eaux vives d'un ruisseau sortant de la forêt des Élieux et filant en rive droite la Plaine. Il y encore cinq écarts, comme "Les Bordes" sur la voie de Badonvillers, "La Soie" qui est dite en français "la Scie", "la Côte du Moulin" et les anciennes censes qui sont (le) Neuf-champ et (la) Xaveur. N'oublions pas les fermes isolées de Jérusalem et de "Pierre à Cheval", anciennes censes respectivement situées sous les ruines du château et au voisinage de la hauteur boisée de Pierre-à-Cheval, et les scieries dites "Le Louvre" (ancienne ferme) et "La Manivelle".

Guerre de 1870

La présence de troupes allemandes, prussiennes et badoises, est signalée sur le secteur de Badonviller, dans la soirée du 22 septembre à l'officier Brisac, commandant du bataillon de la Meurthe à Saint-Dié. Immédiatement, ce chef énergique décide de faire marcher ses jeunes recrues sur Raon-L'Étape, pour occuper de judicieux sites de surveillance et protéger le couloir de la Meurthe, en repoussant les éventuels ennemis. Ayant inspecté dès la matinée les hauteurs choisies autour de la ville, il ordonne une pause café d'une heure à sa troupe de mobiles, rejointe par trois compagnies de francs-tireurs, intitulées Neuilly, Luxeuil et Colmar. Et les mobiles de remonter la rivière Plaine, en deux colonnes, la principale qu'il dirige comportant le second bataillon de la Meurthe en rive droite, éclairée par les francs-tireurs de Neuilly et Luxeuil, la subsidiaire moins aguerrie en rive gauche sur la route, menée rapidement par le capitaine Mézière qui ne rencontre aucun obstacle jusqu'à Celles. A 14 h 30, les francs-tireurs de Luxeuil conduits par quelques guides locaux aperçoivent près de la scierie Lajus une compagnie badoise en avant-garde d'une colonne de 500 hommes commandé par trois officiers. Le heurt est violent, car les francs-tireurs en embuscade ouvrent d'emblée un feu nourri et précis, vers la croupe de la Forge au débouché de la route venant de Xapénamoulin et de Pierre-Percée. Un officier badois monté à cheval est abattu net par le vieux garde forestier Gérard, de la Forge-Evrard, sur la commune voisine de Neufmaisons, qui suivait son jeune fils incorporé au 2e bataillon de mobiles. La troupe badoise se disperse et le combat se poursuit sous les bois jusqu'à 16 h. Le commandant Brisac, après avoir fait informer le capitaine Mézière parvenu à Celles, prend l'initiative audacieuse, pendant le combat, de poursuivre le chemin prévu pour gagner le hameau de Pierre-Percée afin de couper la retraite de la colonne badoise. Mais, essuyant des tirs, il arrive trop tard aux abords du petit village, qu'il juge imprenable, comprenant que les troupes ennemies ont fait leur jonction défensive sur ces hauteurs. Il ordonne le repli du 2e bataillon de la Meurthe vers la scierie Lajus. Les deux colonnes, la principale et la subsidiaire, se rejoignent à Lajus vers 18 h, pour retourner au chef-lieu de canton, où loge désormais le gros de l'effectif militaire de l'arrondissement vosgien. Le commandant Brisac, inquiet des incessants mouvements prussiens et badois, regagne aussi au plus vite Raon-L'Étape, pour télégraphier à son général une demande de renforts.

Les combats de la scierie Lajus entre la colonne badois et le second bataillon de la Meurthe font au final le 23 septembre 1870 quatre tués et trois blessés graves, jugés provisoirement intransportables et laissés à la scierie Lajus. Pour les analystes militaires d'après guerre, ce sont des pertes insignifiantes. Le commandant Brisac a certes bien manœuvré, mais il ne profite nullement de ce modeste succès, en retournant à sa base le soir venu. Des habitants de Pierre-Percée avaient en outre indiqué aux soldats qu'une des pièces d'artillerie ennemies s'était embourbée non loin vers 16 h, les quatre canonniers servant la pièce se trompant de chemin forestier au moment du repli précipité. Mais le commandant, méfiant envers les pauvres hommes du pays, locuteurs déjà suspects par leur incompréhensible patois vosgien, décide que ce ne sont que racontars et affabulations. Pourtant, une fois connue l'information, la prise du groupe égaré avec un groupe d'une dizaine d'hommes et la réquisition d'un voiturier pour sortir le canon était aisée, les canonniers n'étant guère armés que de longs sabres. Ce n'est qu'à huit heures du soir, dans une solitude forestière, que les quatre infortunés canonniers allemands parvenaient à extraire leur pièce et à reprendre le chemin de la fuite vers Badonviller.

Les insouciants francs-tireurs de Neuilly avaient généreusement recruté un bûcheron de Pierre-Percée, nommé Strabach, qui s'était présenté spontanément à eux en admirateur de leur équipement, avant le départ, pour faire office de guide. Son comportement insatisfait paraît déjà étrange à quelques soldats familiers de la vallée. Il s'éclipse aussitôt pendant le combat de Lajus. Mais il est reconnu plus tard par un blessé transporté à la scierie, au moment où il dévalise sans vergogne la maison du sagard. Des habitants de la vallée le dénoncent aussi pour avoir guidé des Allemands, et marqué à la serpe un chemin forestier à couvert descendant la vallée de la Plaine jusqu'à Raon-L'Étape, où il s'était proposé aux francs-tireurs français. Arrêté le surlendemain par les gendarmes qui retrouvent chez lui quelques habits du sagard, ce manœuvre alsacien, parfaitement bilingue, avoue au capitaine Gridel avoir reçu 50 F des Badois pour ces menus services. Mis aux fers, il est condamné à mort par le commandant Perrin, responsable de la place de Raon-L'Étape depuis le mardi 28 septembre, et président du tribunal militaire. Il est exécuté pour haute trahison devant la ville le 1er octobre 1870.

Le 2 octobre, le soldat Enel, un colosse blessé intransportable de la scierie Lajus, pansé et soigné depuis des jours par le docteur Gaulthier, est arraché de son lit, défenestré, fusillé et piqué à bout portant. Tout en faisant le mort, il reçoit sept coups de fusil et deux coups de baïonnettes d'une bande badoise qui l'a pris pour un franc-tireur du secteur du Donon. Retrouvé et soigné par le brave docteur, l'homme est toujours valide trente ans plus tard.

Belle Époque

L'entreprise parisienne Cartier-Bresson, fabricant de cotons à coudre à Pantin, investit avec prudence dans la vallée de Celles dès 1872. La bobinerie de Pierre-Percée sous la responsabilité du contremaître Nicolas Ferry est lancée en janvier 1875 : elle utilise d'abord le bois de bouleau des forêts environnantes. Les besoins en bois augmentent démesurément, et il faut rechercher le matériau dans les départements voisins, y compris en Alsace-Lorraine allemande. Un atelier de fabrication de caisse d'emballage lui est presque aussitôt annexé, après l'installation d'une scie à ruban Panhard.

En 1883, l'angle sud-ouest de la tour carrée ou donjon, seule construction restaurée partiellement dans les années 1840, s'effondre. Il faut attendre 1907 pour qu'une campagne de restauration soit entreprise, avec le soutien des autorités et de l'active mouvance lotharingiste chère à Charles Sadoul.

Les foins entreposés dans les greniers en bois, en prévision de l'hiver, rendent redoutables les incendies domestiques. À Xapénamoulin, la veille de la Toussaint, les deux maisons paysannes Valentin et Vincent, probablement trop proches, sont dévorées par les flammes. L'incendie consomme mobilier et récoltes, les pertes cumulées sont estimées à 5800 F, les assurances se limitant à 4500 F.

Les regains, fourrages légers et odorants de seconde fauche, sont particulièrement sensibles à l'humidité résiduelle, libérant par fermentation divers gaz de décomposition potentiellement inflammables. Le 29 août 1887, à onze heures du matin, éclate un brusque incendie dans une maison isolée du hameau de Xapénamoulin, louée par le cultivateur Régnère et appartenant au négociant raonnais, Mirtille. Les biens mobiliers du locataire et la maison sont entièrement brûlés, pour un dommage estimé à 1350 Francs et le sinistre de cause officiellement inconnue en partie couvert par une assurance.

Dimanche 9 juin 1889, le jour de fête patronale paraît triste aux habitants, accablés par les dévastations de la puissante grêle de la veille, qui, outre les feuilles et fruits des arbres fruitiers, avait haché seigle et pommes de terre. Cet orage plus violent et plus étendu que les autres survenus en trois semaines de manière quasi-quotidienne achève de compromettre les derniers espoirs de récoltes, puisque la campagne à basse altitude n'avait pas encore été soumise à l'excès des pluies orageuses qui avaient frappé surtout les environs des hauteurs.

Ruines du château au-dessus du village blotti dans son haut vallon

La commune, dont le centre est à 3 km de Celles-sur-Plaine, à 40 km de Lunéville et à 67 km à l'est-sud-est de Nancy compte 350 habitants en 1890. Elle est connue pour ses forêts de sapin, l'ancien château de Salm en ruine sur un promontoire rocheux de 15 mètres de hauteur, d'où l'on jouit d'une vue splendide. Ces ruines du château de Salm-Salm (sic) objet d'une indéniable attraction touristique figurent en bonne place concernant la visite d'un groupe d'élèves, avec instituteurs, de l'école de garçons de Einville, avant le 14 juillet 1889 : cette excursion pédestre de 25 kilomètres part, après descente du train de bon matin à la gare de La Neuveville proche de Raon-L'Étape, découvrir la vallée de Celles, s'encourageant par des chants et autres marches patriotiques. Elle se clôt en soirée par la remontée dans un train à la gare de Pexonne, la compagnie du chemin de fer ayant offert à l'ensemble du groupe un demi-tarif.

D'autres points de vue existent : La Belle-Roche, la Pierre à Cheval, la Soie, le rocher de Para au sud-ouest du sommet légèrement arrondi de la côte du Moulin, sans oublier la roche tremblante, le roche de Vohné ou la Chapelotte à proximité immédiate. Le monument à la mémoire des 2e bataillon des mobiles de la Meurthe de la scierie Lajus, un monument en granit bouchardé et en partie poli, haut de 3,5 m a été inauguré le 8 juillet 1900, pour rappeler le combat des jeunes mobiles le 23 septembre 1870 en aval de Celles.

La commission départementale du printemps 1890 déclare d'utilité publique la rectification du chemin vicinal de Pierre-Percée à Celles et à Bionville. Depuis quarante ans, l'essor intense des transports et des mobilités professionnelles joint à l'industrie pourvoyeuse d'emplois, malgré les aléas de la crise latente installée par soubresauts irréguliers au cours de la décennie 1870, contribue à déclasser les cantons ou écarts restés uniquement paysans. Pierre-Percée possède une petite bobinerie, délocalisée de Celles, ainsi que des récentes installations hydrauliques. Ce n'est pas suffisant pour retenir l'ancien monde rural et forestier. Les jeunes hommes les plus habiles, les mieux formés aux métiers du bois s'exilent vers les villes prospères et s'y installent définitivement en épousant une fille de la ville ou une servante débarquée du train. Ainsi Charles Blosse, charpentier de Pierre-Percée épouse à Lunéville Marie-Céline Mathis, sans profession, à la fin de l'été 1890. Perdant les jeunes générations, la population de la commune vieillit insensiblement. Dans la vallée de la Plaine, l'évolution économique induite par l'industrie et l'essor des services rapprochent les habitants des communes de Pierre-Percée et de Celles, au point que foule d'anecdotes de la tradition orale témoignent d'une vie commune, effaçant en apparence les deux entités administratives, relevant de deux départements distincts. Auguste Receveur, journalier à Virhagotte (sic), écart de Pierre-Percée accompagne début mai 1892 sa femme à un baptême à Celles-sur-Plaine : le bienheureux, dont l'épouse est marraine, est invité aux festivités familiales, et il prévoit de tirer quelques coups de fusil pour fêter l'événement en organisant une bruyante pétarade. Il est entouré par d'autres habitants de Celles, dont Édouard Boulangeot qui l'imite et décharge son révolver. Se méprenant sur la capacité de son arme, qu'il estime déchargée, ce dernier amateur tournant le barillet finit par tirer une balle sur l'épaule gauche du sieur Receveur, désormais hurlant. Le docteur Wendling, appelé en urgence de Raon-L'Étape, ne peut extraire la petite balle : Auguste Receveur, affaibli, garde une incapacité de travail d'environ trois semaines.

L'exode rural se poursuit inlassablement, accidents et incendies souvent nocturnes en automne ont des conséquences cruelles, surtout pour les plus modestes habitants cultivateurs des hameaux. En fin de semaine, en septembre 1890, un incendie nocturne illumine Xapénamoulin. L'habitation du bûcheron Michel s'enflamme brusquement pour une raison inconnue, le feu grimpe sur une hauteur latérale et s'installe dans la maison voisine du sagard Gérardin. Les pertes globales estimées à 8900 F ne sont qu'en partie couverte par l'assurance. Autre incendie nocturne à La Ménelle début novembre 1894, concernant la maison du bûcheron Michel, détruite en totalité, après un départ de feu sur un tas de foin avarié du grenier. Les quelque 2600 F de pertes ne sont point couverts par un contrat d'assurance.

En septembre 1895, le comice agricole de Lunéville honore les travaux sylvicoles du brigadier forestier de La Ménelle, Auguste Brod. Son successeur à la maison forestière de La Ménelle régissant la seconde série des Élieux, le brigadier Renaud, reçoit une décennie plus tard la médaille d'argent pour le reboisement par la société forestière de Lorraine, au titre de l'encouragement de l'industrie nationale. Associée également à la forêt domaniale, la maison forestière de Para correspond au logement d'un garde mixte, responsable de la troisième série des Élieux et de la forêt communale de Pierre-Percée. A l'instar de la forêt domaniale en voie de rénovation, la forêt communale de 67 ha, comportant 80 % de sapin, 10 % de hêtres et un reliquat de 10 % de pins sylvestres locaux sur les versants méridionaux a perdu l'aspect parfois pitoyable des années 1830 et 1840. Son traitement s'effectue en futaie régulière, avec l'instauration récente de coupes annuelles avec une révolution de 144 ans.

Mis au repos estival ou au chômage, en dehors des chantiers, les rudes ouvriers du bois présentent parfois une face sombre, parfois simplement contestatrice de l'ordre bourgeois, mais qui dégénère souvent avec l'abus d'alcool. Les schlitteurs, parmi les plus pauvres en bas de l'échelle, les sagards qui sont affairés et discrets, modestes ou cossus, et les voituriers, parmi l'élite spécialiste de l'attelage avec les laboureurs, se signalent rarement, à moins d'être provoqués. Les catégories intermédiaires, bûcherons ou marnageurs, sont plus aisément coutumiers d'esclandres, car ils peuvent boire ou vivre quelque temps en excès. Le tribunal de Saint-Dié, en sa séance du 31 juillet 1890, condamne le marnageur, Joseph Clochette, de Pierre-Percée, à seize jours de prison et 5 francs d'amendes, pour outrages, ivresse et jet de pierre sur la voie publique. Fin février 1908, Pierre-Percée connaît quelques troubles : Camille Dardaine prétend que les époux Périsse l'ont frappé à coup de bâton, parce qu'il chantait la chanson des droits de l'homme. Mais la version du couple de propriétaires Périsse diverge : le nommé Dardaine voulait défoncer leur porte d'entrée à coups de hache, avant de les menacer d'un couteau. Une enquête est ouverte par la maréchaussée. Le visiteur, bûcheron républicain, chômeur probablement aviné, aurait-il voulu régler un différend de service par une réjouissante incursion dans leur habitat et leur cave ? Bien plus maladroit à fracturer une porte qu'à couper un arbre, il a alerté les propriétaires, vieux paysans conservateurs ou traditionnels, travaillant dans une de leurs remises ou granges voisine, et ceux-ci ont saisi une perche ou leur long bâton pour chasser le déviant.

En 1901, le village et ses abords avec 34 maisons, 32 ménages et 114 habitants ne s'impose nullement sur les écarts, qui cumulent 53 maisons, 53 ménages et 205 habitants, dont 5 étrangers. La principale agglomération avec son église et son école publique, située sous l'ancien château, à 2 kilomètres de Celles, où passe la voiture publique, à 6 km de Badonviller, chef lieu de canton et à 39 km de Lunéville, accessible par les gares voisines de Pexonne ou Badonviller, ne compte encore que pour un peu plus du tiers, sur une population communale de 319 habitants. Si une carrière est encore exploitée et trois scieries sont en activité, à savoir la Manivelle, la scierie Lajus associée à la forêt domaniale des Élieux et Combeau, les métiers du bois sont présents avec quatre boisseliers, un charpentier, deux sabotiers.

Les habitants des hameaux de Pierre-Percée quittent facilement leurs modestes demeures pour gagner les bourgades voisines à l'économie active, comme Badonviller ou Celles-sur-Plaine. Samedi 25 octobre 1908, vers 10 heures et demie du soir, un incendie détruit à Viragoutte (sic) la maison de Monsieur Auguste Receveur, manœuvre à Celles et louée à M. Gavotte de Senones. Le propriétaire qui habitait encore sa maison au début des années 1890 avait quitté le hameau de Viragotte : n'y résidaient en cette fin de semaine que trois ouvriers du loueur-entrepreneur, dénommés Defienne, Pierre et Bareth. L'immeuble en partie vétuste n'était assuré que pour 6000 F.

Les autorités inquiètes de la raréfaction des prises de poissons dans le bassin amont de la Plaine ont fait déverser en 1913 des alevins dans les eaux froides à Xapénamoulin, soient 3000 truites arc en ciel et 1000 saumons tête d'acier, toute droit sorties des bassins piscicoles de Belle-Fontaine, établissement associé à l'administration des eaux et forêts et à l'école forestière.

Temps de guerre et d'entre-deux-guerres

Le village est détruit en grande partie pendant les premiers mois de la Grande Guerre. Les bombardements y restent fréquents car de nombreux services et des batteries d'artillerie étaient toujours présentes. La ligne de front est choisie et stabilisée au col de la Chapelotte (côte 542) par les unités allemandes. Les combats sur terre, sous terre et dans les airs sont parfois intenses au-delà des années 1915. L'ancien magistrat érudit, Louis Sadoul livre dans son ouvrage sur sa ville natale, chef-lieu de canton qui couvre la vallée de la Plaine, un aperçu des évènements marquants et des témoignages sur le quotidien de la guerre. Il présente plus en détail ce front dans le Pays Lorrain au début des années vingt.

En 1921, la commune du canton de Badonviller compte 155 habitants et seulement 55 électeurs inscrits. La cabine téléphonique est gérée par la veuve Alem, qui, en plus de sa fonction de buraliste, où le facteur passe invariablement à 11 h du matin, et de brodeuse-vendeuse de broderie, tient le café-épicerie du village. Les derniers écarts encore habités sont à moins de trois kilomètres du modeste village-centre. Ils se nomment Lajus, Laxaveur, La Menelle, La Soie, Para, Xapénamoulin. Il faut encore distinguer quatre scieries en activité, à savoir La Manivelle, Lajus, la scierie Combeau et celle du sagard Joseph Colin, qui gère un estaminet dédié au repos des gens de la forêt. Les métiers vosgiens du bois n'ont pas encore tous disparu, les boisseliers E. Pierré et C. Flon, les sabotiers A. Mangin et Ch. Martin encore en activité témoignent, sans compter les activités de bûcheronnage et de voiturage. L'administration des Eaux et forêts est représentée par le brigadier-chef Renaud, récompensé pour son action dans le reboisement par la société forestière de Lorraine, par ailleurs excellent pisciculteur participant aux lâchage de jeunes alevins de truites dans les eaux locales appauvries en poissons, ainsi que par les vigilants gardes-forestiers Kempf et Lemoine. A la fin de la Belle-Epoque, ont surgi de belles demeures bourgeoises avec jardins et dépendances souvent ouvertes sur les beaux versants ensoleillés que les paysans nomment châteaux, ainsi il reste les belles maisons de Madame Chenut et de Monsieur Fourchy, à La Menelle, ainsi que la demeure Pelcominette. Le maçon Emile Antonini aide à la reconstruction concrète du canton de Badonviller, dévasté par la guerre, le jardinier Meyer remet en état les parcs et parterres floraux des belles demeures locales. La commune ne compte plus que cinq familles d'agriculteurs-propriétaires, dont les chefs se nomment J. Adrian, J. Caro, H. Jacquot, E. et L. Périsse. La bobinerie de la société française de coton à coudre, ou entreprise Cartier-Bresson, est en déclin. Sur la commune vivent deux retraités, Messieurs Adrian et Fellinger acteurs politiques au titre respectif d'adjoint et de maire, sans oublier deux rentiers, que sont Monsieur Valter et la fille de feu Jean-Claude Docteur, la vieille et modeste demoiselle Esther Docteur, habitant une maison du village depuis la retraite de son père éditeur ambulant. Mademoiselle Divoux est institutrice. D'un point de vue spirituel, obéissant à la recommandation de l'évêque de Nancy, c'est le curé de Bionville qui dessert la paroisse et anime l'église du village.

Après guerre, des visites touristiques et des guides proposent des ballades pour découvrir le champ de bataille, entre Celles/Pierre Percée et Bionville/Allarmont, et notamment du côté français, aux environs de la Chapelotte et du cimetière de Pierre-Percée, de la Croix Clarisse, de la basse de Chalarupt et de la Croix Charpentier. Le secteur de la Chapelotte montre au début des années vingt un sol durablement crevassé par le déluge de bombes et des reliques de troncs de sapins dénudés. Un petit cimetière militaire conserve au niveau du col une partie des corps des soldats français tombés ou retrouvés, à son voisinage le soldat-sculpteur du 363° RI, Antoine Sartorio a érigé un bas-relief qui honorent leurs mémoires. Dans le roc, près du Calvaire, en face du cimetière de Pierre-Percée située près de la route qui contourne le banc de conglomérat sur lequel trône les ruines du château, le même sculpteur d'origine niçoise a réalisé un vaste bas-relief dédié à la France. Un décret de l'état en 1921 a classé ses gravures et sculptures monuments historiques. En 1922, une campagne de restauration de la tour carrée, à savoir le donjon du château proche, annonce le retour de l'intérêt pour le patrimoine ancien.

Le 12 août 1928, en présence de personnalités politiques et de groupements d'anciens combattants, le maire Justin Fellinger inaugure au pied des ruines du château, près de l'église, le monument aux morts communal de la Grande Guerre, un poilu victorieux au drapeau sur un haut piédestal en pierre de grès qui comporte sur une de ses face lisses les noms gravés de 21 enfants du pays.

Aux alentours du hameau de la Ménelle et sous la maison forestière, un vaste quartier homonyme, pleinement sis dans la vallée de Celles, est apparu à la Belle Epoque et s'est ensuite développé, avec ses bâtiments industriels initialement associés à l'entreprise Cartier-Bresson, ses maisons isolés ou grandes résidences bourgeoises avec parc jardiné, dispersées parmi les prés ou prairies. Ses belles demeures sont pourtant situées sur la commune, mais les habitants ou résidents temporaires participent surtout à la vie de Celles-sur-Plaine proche. Le 18 juillet 1935, décède dans l'une d'elle Paul Vincienne, administrateur de l'institut des sourds-muets de l'Est, vice-président de la société de secours aux blessés militaires (comité de Nancy).

L'Après-guerre

Madame Gabrielle Fourchy, née Gabrielle Cartier-Bresson, décède le 12 mai 1946 dans sa résidence de La Ménelle. La présence affichée de l'amie de la famille, Mademoiselle Joséphine Lecuve, atteste que des amitiés se sont forgés depuis des décennies entre les dernières familles bourgeoises du Val d'Allarmont et le réseau familial Cartier-Bresson, quasi-aristocratique à la fin de la Belle-Epoque. Mais ce temps de grande bourgeoisie s'annonce de plus en plus révolu, tout comme l'époque ultime de la civilisation paysanne de l'attelage.

Dimanche 28 août 1949, l'inauguration de la colonie de vacances Fernand Sénès, propriété de l'association des Prisonniers de Guerre du département, donne lieu le matin à une cérémonie solennelle d'envoi des couleurs et de baptême et l'après-midi à de vives réjouissances, à La Ménelle, à 100 mètres du village de Celles-sur-Plaine. En plus des 70 enfants bruyants, initiés aux chants patriotiques et aux danses folkloriques par leurs moniteurs et monitrices, un public bariolé de 700 personnes, principalement des membres de l'association ou anciens P.G et leurs amis et familles, venus en car, voiture ou vélo des villes et villages voisins, et surtout de Nancy, assistent aux discours et à l'inauguration du centre marquée d'une plaque "colonie Fernand Sénès", avant de participer à la kermesse, installée avec ses jeux et loteries dans le parc attenant, décoré de guirlandes multicolores. L'aménagement de la propriété acquise en 1948, à savoir la maison de campagne Chenut associée à un vaste pré de l'autre côté de la route de la Ménelle, doit se poursuivre pour l'accueil a minima de 150 enfants. Monsieur Villaumé, maire de Pierre-Percée et son adjoint Blosse sont présents parmi les personnalités lors des festivités, ainsi que l'ancien maire vosgien de Celles, M. Flon et le conseiller général, Fournier, maire de Badonviller.

Dès 1955, les ruines du château sont partiellement restaurées, notamment sa tour. Quelques enseignants du collège de Badonviller défrichent et fouillent le site pendant quatre années au cours des années 1970. En 1972, les fouilles ne sont plus ponctuelles, et l'arasement en 1973 permet de deviner les premiers murs d'infrastructure ou soubassement du  siècle. En 1981, le château emblématique grâce à sa tour-donjon et sa chapelle authentifiés est classé dans la liste officielle des Monuments historiques.

  1. Cette lignée, en partie légendaire, aurait dominé un espace bien plus vaste, entre le pays de Montbéliard ou le Sundgau et les Vosges du Nord étendue au Nordgau.
  2. Michel Parisse, Les comtes de Salm et l'évêché de Metz, XIe siècle XIIe siècle, in Albert Ronsin (dir), Histoire des Terres de Salm, opus cité., en particulier p. 23-35. Hermann est d'abord un prince puissant, mais il disparaît vers 1088 après une rapide déchéance politique. Ses enfants auraient été protégés par l'évêque de Metz, Hermann.
  3. Albert Ohl des Marais, opus cité, page 10. La Chronique épiscopale de Metz narre en latin ce siège, ainsi que "Les Heures de Lorraine" éditées par Digot, tome I, p. 314. Ces forteresses de siège éphémères sont aussi dénommées châteaux.
  4. Langenstein est une forme allemande des temps modernes. Dom Calmet, dans son Histoire de Lorraine, parue en 1728, note à partir des archives postérieures à la destruction du château et à la fin de la lignée des Langstein/Langenstein, le "castrum de Langestein" en 1174 ou "Agnès de Languestein" vers 1155-1160.
  5. Phototypie, publiée par la revue La lorraine-artiste du 15 avril 1888.
  6. La maison de Salm est d'abord associée à Vieil-Salm dans le Luxembourg belge. Hermann Ier est un prince du Luxembourg, partie de la Lotharingie en voie d'émiettement, qui n'a guère hanté le massif vosgien. Hermann III, fils d'Hermann et d'Agnès, est un seigneur éphémère entre 1033 et 1036. Ce sont les enfants de la fille du rescapé, Henri Ier, Elise, épouse de Ferry de Vianden, qui émancipe la tige des comtes de Salm en Ardennes, du temps d'Henri III, comte de Salm en Vosges, au début du  siècle. Poser un château des origines et une union originelle permet d'effacer l'origine étrangère de la maison de Salm, encore associé au Luxembourg au XIIIe siècle. Notons que cette stratégie a aussi été utilisée par les comtes Sauvage du Rhin, grignotant à leur profit le comté de Salm au cours du XVIe siècle tout en se faisant passer pour d'authentiques rejetons de la lignée de Salm, en réalité moribonde et éteinte au siècle suivant.
  7. Ses châteaux abandonnés restaient de possibles refuges forestiers encore intéressants pour les communautés paysannes en fuite. Un pillage accéléré commence durant la période révolutionnaire, les murailles jusqu'en leurs fondements étant prise comme carrière de pierre pré-taillée ou de moellons, par divers entrepreneurs. Au cours du XIXe siècle, les constructions paysannes locales y puisent encore abondamment, éradiquant les dernières murailles moins accessibles, ceci de manière illégale du fait de la protection patrimoniale précoce.
  8. René Perrout, article cité dans la Revue lorraine illustrée de Charles Sadoul. Jean-Claude Docteur, en tant qu'écrivain-pédagogue et éditeur, fut, selon R. Perrout, admis membre correspondant de l'académie Stanislas.
  9. Histoire de Lorraine, Dom Calmet, mentionnée par Henri Lepage, opus cité, 1853.
  10. Vignier, mentionné par Henri Lepage, opus cité, 1853. Il s'agirait d'un gage ou engagement, en raison de dettes.
  11. Trésor des chartes de Lorraine, mentionné par Henri Lepage, opus cité, 1853
  12. Frédéric Seillère, opus cité. Sur les détails du partage, Lucien Klipfel, Essai de géographie politique lorraine, Mémoire de la Société d'archéologie lorraine, année 1935, p. 1 à 187, en trois parties. Détail sur le coup d'état dans l'article Celles-sur-Plaine.
  13. Henri Lepage, opus cité, 1853. Précisons les correspondances hydrographiques avec le ruisseau du Vieux Pré ou de Xapénamoulin : le port, c'est-à-dire le port lajus ou port du bas, est une installation de flottage sur la rivière Plaine, le pré l'Abbé désigne les vieux prés de la montagne où le ruisseau apparaissait au sortir de la forêt d'Élieux.
  14. Guide INRAP du château de Pierre-Percée, cité en lien externe. L'hypothèse classique d'un refuge forestier, évidemment temporaire en cas d'insécurité, expliquerait cette préservation. Lire note supra.
  15. Jeanne-Marie Saint-Ramond, guide conférencière, mentionne l'église de 1756 agrandie en 1832. Habitante du village à la fin des années 2010, elle signale les multiples croix de chemin, sur l'ancien finage.
  16. Henri Lepage, Dictionnaire topographique du département de la Meurthe, 1863, opus cité. Henri Lepage semble décrire Pierre-Percée comme un hameau de Badonviller. Méconnaissant le monde vosgien et sa dispersion caractéristique d'habitation, Ce fils d'imprimeur urbain ne l'admet pas comme une véritable communauté. Or il s'agit bien d'une petite communauté solidaire depuis des siècles.
  17. L'activité des bûcherons, en dehors du bois de merrain ou de construction local, s'exerce au profit des maîtres-flotteurs pour la charpente, parfois encore pour approvisionner les forges et autres salines.
  18. a b et c Henri Lepage, Le département de la Meurthe, opus cité.
  19. Henri Lepage, opus cité, 1853, entrée Neuf-maisons. A l'économie d'échelle se surajoutent les difficultés de recrutement de prêtres adéquatement formés. Les deux communautés marginales, associées et placées sous une même autorité religieuse, se situent pourtant à des antipodes sur un plan de géohistoire : seigneurs autrefois différents et parfois antagonistes, rivalités paysannes anciennes, véritable éloignement routier des églises en dehors de quelques chemins ou sentiers forestiers pittoresques.
  20. Le Château de Pierre-Percée, article cité in La Lorraine Artiste, 1890. Henri Lepage, opus cité, 1853.
  21. Jeanne-Marie Saint-Ramond mentionne 463 habitants en 1841.
  22. Henri Lepage, dictionnaire topographique, opus cité. Le terme "chemin d'Allemagne" est mis au pluriel par l'auteur, selon l'usage local. La voie mentionnée, discontinue, relie Pexonne à Val de Bon Moutier par Turquestein et Pierre-Percée. Il y a aussi des variantes qui la relie à Lafrimbolle et Bertrambois.
  23. Paul Joanne, opus cité, entrée Pierre-Percée et forêt des Élieux, une forêt domaniale de 2079 ha, qui comporte en 1890 quatre séries d'exploitation et de surveillance : i) La Pile couvrant 613 ha. ii) Vallée de Pierre-Percée sur 526 ha. iii) Bassin de Chararupt 456 ha. iv) Bassin de la Blette 501 ha.
  24. Paul Joanne, ibidem. Différents cantons forestiers, outre La Pierre-à-Cheval (Pierre-Percée) sont grevés de droits de pâtures autrefois communautaires : La Pile (Badonvillers), Nablote (Pexonne), Allencombe (Fenneviller) et l'Effoureux (Sainte-Pôle).
  25. Nombre d'habitants des hameaux estimé en 1853. Henri Lepage, dictionnaire géographique de la Meurthe, entrées dispersées. Les dénominations varient selon les langues pratiquées, anciennes ou modernes. Chararupt est une ancienne cense de la basse de Chalarupt où coule le ruisseau de Chararupt. La Scie est l'appellation francisée de la Soye ou la Soie : il s'agit d'une vieille scierie ou scie, ou sègue en vosgien devenue Soie qui aurait donné son nom au petit massif voisin et à la roche, elle-même autrefois en forme de scie, qui le chapeaute. La scie comme le moulin (La Côte du moulin) sont ici à l'écart de leur hameau respectif. Viragotte s'écrit encore Virhagot en vosgien ou encore Voirhagotte.
  26. Capitaine A. Pernot, opus cité.
  27. Ibidem. Il s'agit de la quatrième compagnie d'infanterie du 3e régiment badois, de l'escadron du 3e régiment de dragons, et d'une section de la quatrième batterie légère.
  28. C'est l'avis du capitaine A. Pernot, opus cité.
  29. La filature de coton est installée à La Ménelle, mais une grande partie de ces dépendances est sur la commune de Celles-sur-Plaine (lire en page Celles-sur-Plaine), qui deviendra le centre de cette entreprise paternaliste mémorable et un des lieux de vie de son promoteur local Charles Cartier-Bresson, sans oublier les communes du val d'Allarmont, marquées par ses installations parfois éphémères.
  30. Auguste Throo, article cité, en particulier p. 105-106
  31. Fiche Inrap, lien externe. Cette intervention différée, mais décisive est à l'origine de son classement en Monument historique en 1981. Émile Badel croit que le castel d'Agnès de Langenstein était imprenable et "jamais pris", ce qui clôt le débat historique. Émile Badel, rubrique "A travers les Vosges, La Lecture illustrée, supplément de la Gazette Lorraine, janvier 1903, p. 188-189.
  32. L'Ami du Peuple, dimanche 2 novembre 1884, page 176.
  33. Le Nouvelliste de l'Est, 28 septembre 1887. Chronique régionale de l'Est, Meurthe-et-Moselle, Pierre-Percée.
  34. L'Est Républicain, samedi 15 juin 1889. Chronique de l'Est, Meurthe-et-Moselle, section Pierre Percée en page 2. La fête patronale est placée à la Pentecôte, allusion à la situation concrète du village-centre (décomposition arbitraire en mots pente et côte).
  35. L'Est Républicain, 14 et 15 juillet 1889.
  36. La plupart de ces points d'observation sont cités dans divers documents de la Belle-Époque, jusqu'aux annuaires des années vingt. Le rocher de Para, probablement réaménagé, apparaît notamment dans l'article de L'Est Républicain, édition 7 août 1950, concernant l'ensemble de la vallée de Celles, englobant les deux Donons et le rebord du val de Senones.
  37. L'Est Républicain, mardi 1er avril 1890.
  38. Etat-civil de Lunéville, 3 septembre 1890.
  39. L'Est Républicain, 3 mai 1892. Pierre Percée.
  40. L'Est Républicain, dimanche 14 septembre 1890. Lire supra le danger des regains.
  41. L'Est Républicain, édition du 9 novembre 1894
  42. L'Est Républicain, samedi 14 septembre 1895.
  43. Paul Joanne, opus cité. Une coupe annuelle peut fournir 175 mètre cube, avec une réserve de 59 mètre cube. Les données concernant la vaste forêt domaniale diffèrent notablement, même si la révolution imposée est identique.
  44. L'Est Républicain, lundi 24 février 1908.
  45. Par ordre d'importance, les dix hameaux ou écarts sont : La Soie (14 maisons, 19 ménages, 57 habitants), Xapenamoulin (7 maisons, 6 ménages, 24 habitants), La Ménelle (7,6,20), La Côte du Moulin (6,6,23), La Basse saint Georges (5,6,24), Varigothe (5,6,20), La scierie Lajus (3,3,17), Laxaveur (3,3,8), Les Neufs-Champs (2,2,4) et la scierie Gérard (1,1,8). Dénombrement du 21 avril 1901 signé par le maire Joseph Caro, Archives de Meurthe et Moselle, listes nominatives de recensement de population en ligne.
  46. Almanach-annuaire de l'arrondissement de Lunéville, 1903. L'exploitant de carrière, par ailleurs terrassier de profession, est Joseph Valentin. Les boisseliers s'y nomment Jean-Pierre Pierré, P. Valentin, Charles Flon et Emile Pierré, les sabotiers Alphonse Mangin et Charles Martin (oubliant Alexandre Cuny et Joseph Alem), et le charpentier Charles Flon, (oubliant Emile et Auguste Flon, ou encore le vieux Jean-Baptiste Greffe). Les agriculteurs-propriétaires référencés sur l'annuaire sont Amédée Caro, Hyacinthe Jacquot, Joseph Caro père, Pierre Valter, Lucien Aubry et Nicolas Thouvenin (oubli d'Edouard Périsse et Joseph Dubois, alors que Lucien Aubry est terrassier dans l'administration forestière). Outre les apiculteurs Caro et Renaud, citons parmi les services l'aubergiste J. Valentin, le boulanger Joseph Caro fils, le buraliste Octave (?), les tenanciers de café Joseph Alem et Pierre Valentin, le premier identique à l'épicier Alem, le second marchand de bestiaux à Viragothe, le tailleur d'habit Célestin Aubry, la demoiselle patronne Eugénie Caro et ses articles de dentelles et broderies à façon et l'agent d'assurances Périsse. Le sabotier Mangin est l'adjoint du maire Joseph Caro, le fils boulanger de Joseph Caro. Le curé Joseph-Nicolas Finot et l'instituteur Louis Thiaucourt, sans oublier le brigadier forestier Albert Renaud (pisciculteur et apiculteur à ses heures perdues) et les gardes-forestiers Alfred Beaudoin, Mutelet (après Nicolas Michel en 1901) et Hippolyte Colinet, complètent la liste approximative des personnalités locales. L'almanach de 1903 oublie le cantonnier communal comme le garde-messier ou garde-champêtre jouant du tambour lors d'annonce de bans, à savoir Joseph Caro père.
  47. L'Est Républicain, lundi 26 octobre 1908. Incendie à Pierre-Percée, page 2. Nous retrouvons l'ancien journalier Auguste Receveur, celui de l'anecdote cocasse de mai 1892, qui habite désormais Celles-sur-Plaine, auprès de sa belle-famille.
  48. Rapports et délibérations du conseil général de Meurthe-et-Moselle, Action du département, 1914, p. 132.
  49. Louis Sadoul, Une petite ville vosgienne, Raon-l'Étape de ses origines à 1918, opus cité, en particulier p. 240-280.
  50. Louis Sadoul, "La Guerre dans les Vosges" (article en ligne sur gallica segmenté en "La Chapelotte" et "La guerre de mines"), Le Pays Lorrain, 1922, respectivement p. 20-29 et p. 58-67. La première partie est parue dans la même revue en 1921, p. 469 et pp. 511-551. Le travail historien sur La Chapelotte a été réalisé par J. Bourquin, Y. Prouillet et J.-C. Fombaron, opus cité.
  51. Annuaire administratif, statistique, historique et commercial de la Meurthe, Imprimerie A. Humblot et Cie, 1922.
  52. Son fils tient le restaurant voisin, un des deux restaurants de la commune avec l'auberge de P. Périsse. Madame veuve Alem maintient la tradition de la broderie fine de Lunéville, mais, accaparée par ses commerces, l'experte n'a guère le temps de s'y employer. Les demoiselles sœurs Caro, Eugénie et Augustine, et la plus jeune demoiselle Marie Roger, habitantes du village, font profession de brodeuses sur tulle depuis les années 1890.
  53. Il s'agit d'éviter l'attraction irrésistible vers Celles pour Pierre-Percée et Allarmont pour Bionville, du moins en principe.
  54. Revue mensuelle Sport des Vosges, bulletin officiel des sociétés de promenade des Vosges, des sociétés sportives et des villes d'eaux du département (Syndicat d'Initiative d'Epinal), 8e année, N°94, 1er août 1925, en particulier page 4, visite au front de guerre dans le département des Vosges (extrait du guide de Raon-L'Etape). Mis à part le hameau des Collins (Bionville), les Allemands qui tiennent les hauteurs stratégiques occupent l'essentiel du val d'Allarmont, à commencer par Les Noires Colas (Bionville) et Allarmont.
  55. Fiche Inrap, déjà cité.
  56. Monument aux Morts de Pierre-Percée sur le site spécifique de l'université de Lille
  57. L'Est Républicain, 20 juillet 1935, la cérémonie des obsèques a lieu le 22 juillet à partir de 9h 30 en l'église de Celles, mais le corps est inhumé au cimetière de Préville, près de Nancy. Parmi les parents de la famille (Olivier, Colette, Robert et Simone), Mme Charles Cartier-Bresson et Ulrich Cartier-Bresson, Henri et Paul Chenut.
  58. L'Est Républicain, 14 mai 1946. La famille Fourchy (Paul, Michel et Pierre) se recueille avec les familles apparentés Cartier-Bresson, Gouraud, Chenut, Vinciennes. Les obsèques sont célébrés à 9h30 le 14 mai en l'église de Celles-sur-Plaine.
  59. Article de Jean Paquet, L'Est Républicain, 29 août 1949. Monsieur Drapier, vice-président de l'association des PG de Meurthe-et-Moselle, directeur de la colonie, s'est occupé des boissons et de la mise en scène de l'inauguration. Le comité sous sa férule a pris la décision de baptiser la colonie du nom du président. L'effet de surprise semble réel pour le président de l'association, Fernand Senès, ainsi honoré, dès son accueil. Marcel Duclos, vice-président de la fédération nationale des PG (président de l'association des PG d'Ille-et-Vilaine qui ouvre ses colonies bretonnes aux petits Lorrains), et surtout les membres du comité, à savoir l'autre vice-président Binsinger de la délégation touloise, M. Klein, trésorier, M. Choné, secrétaire général et M. Michel, secrétaire administratif qui a géré réservations, inscriptions et paiements sont évidemment dans la confidence.
  60. Le départ organisé en cars à Nancy était prévu à 9 h place du colonel Driant et le retour vers 18 h depuis la Ménelle. Une participation de 340 F par personne a été demandée uniquement pour le transport, les repas étant tirés des sacs. Les officiels et les invités politiques sont par contre conviés vers midi au grand repas des APG, hôtel de la Gare à Celles-sur-Plaine. L'association des PG 54, reconnue pour son œuvre collective de solidarité et bienfaisance, fondée en octobre 1945 compte seulement quelques milliers d'adhérents fin 1945, mais elle parvient 16500 adhérents en 1948, année où elle place 500 enfants du département en colonie en Ile-et-Vilaine.
  61. L'Est Républicain, 1er août 1949. La maison de trois étages comporte 16 pièces aménagées, en plus d'une espace d'un hectare. Les 70 enfants de la colonie de La Ménelle ne passent pas inaperçus : ils font du raffut dans la morne campagne, leurs bruits ou cris constants résonnent à un-demi kilomètre.
  62. Fiche INRAP, supra.

Héraldique

Blason
De gueules semé de croix recroisetées au pied fiché d'argent à deux saumons adossés de même brochant sur le tout.
Détails
Les armes de la commune rappellent celles du comté de Salm (de gueules à deux saumons adossés d’argent accompagnés de 7 croisettes d’or) auquel elle appartenait.
Le statut officiel du blason reste à déterminer.
  1. Armes de Pierre-Percée

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Pierre-Percée dans la littérature

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5164 autres localités pour Grand-Est

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Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 12/12/2024
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