Cerelles
Localisation
Cerelles : descriptif
- Cerelles
Cerelles est une commune française située dans le département d'Indre-et-Loire, en région Centre-Val de Loire. Cerelles a été longtemps un village exclusivement agricole, vivant de la polyculture, de l'élevage, de la forêt et de la vigne
Depuis les années 1970, le vignoble a disparu et la commune a commencé à accueillir des ménages de l'agglomération tourangelle à la recherche d'espace et de nature, tout en conservant leur centre d'intérêt professionnel sur Tours
La population est ainsi passée de 401 habitants en 1968, à 1 217 en 2007
Ce rythme de croissance démographique, lié à l'urbanisation, devrait se maintenir pendant plusieurs années, compte tenu des surfaces constructibles et de l'attractivité de la commune (proximité de Tours, prix des terrains, cadre de vie)
Déjà au XIXe siècle, l'abbé Chevalier, célèbre géographe, auteur des « Promenades pittoresques en Touraine » paru en 1869, appréciait fort le village, ses vallons, son église et son château de Baudry puisqu'il termine sa description par ces mots : « Nous nous sommes arrêtés un peu longtemps à Cerelles, parce que c'est sans contredit la station la plus intéressante [entre Tours et Vendôme] ». Les anciens perpétuent la prononciation traditionnelle du nom du village : « Srelles ».
Géographie
Situation
La commune de Cerelles est située dans la Gâtine tourangelle, aux confins de la Gâtine historique, au nord de Tours, à 12 km du centre de cette ville et à 8 km des zones commerciales et industrielles de Tours-nord.
Elle partage avec Chanceaux-sur-Choisille le hameau de Langennerie où se rassemblent trois bras de la Choisille dans une vallée marquant la frontière sud entre les deux communes. Elle jouxte les communes de Nouzilly à l'est, Rouziers au nord et Saint-Antoine-du-Rocher à l'ouest.
Relief et paysages
Le relief de Cerelles est modelé par les Choisilles qui se rassemblent à Langennerie : la Choisille de Beaumont, la Choisille de Baudry formée de la Petite Choisille de Chenusson, de celle de Nouzilly et du ruisseau de la Fontaine, et enfin la Choisille de Monnaie grossie du ruisseau du Mortier. Leurs vallées sont étroites – 150 : argile à silex, argile à perrons, « perruche ».
Hormis les entailles des Choisilles, le plateau de Cerelles présente une pente douce nord-sud, de 140 à 90 mètres.
De la forêt du Moyen Âge subsistent des bois : châtaigniers, chênaies pédonculées, charmes… et des fûtaies qui couvrent environ 25 % du territoire communal. 90 % de ces forêts sont privées. Les bois de Baudry et de Lignières, à l'est, sont les plus vastes avec 160 hectares. Le bois de la Frelonnière, à l'ouest, compte environ 60 hectares tandis que plusieurs fûtaies de moindre importance animent le paysage, totalisant 60 autres hectares.
Hydrographie
Le réseau hydrographique communal, d'une longueur totale de 17,29 Choisille (2,426 Mortier (0,893 ,.
La Choisille, d'une longueur totale de 26,1 altitude sur le territoire de la commune de Nouzilly et se jette dans la Loire à Saint-Cyr-sur-Loire, à 42 m d'altitude, après avoir traversé 8 communes. Ce cours d'eau est classé dans les listes 1 et 2 au titre de l'article L. 214-17 du code de l'environnement sur le Bassin Loire-Bretagne. Au titre de la liste 1, aucune autorisation ou concession ne peut être accordée pour la construction de nouveaux ouvrages s'ils constituent un obstacle à la continuité écologique et le renouvellement de la concession ou de l'autorisation des ouvrages existants est subordonné à des prescriptions permettant de maintenir le très bon état écologique des eaux. Au titre de la liste 2, tout ouvrage doit être géré, entretenu et équipé selon des règles définies par l'autorité administrative, en concertation avec le propriétaire ou, à défaut, l'exploitant,. Sur le plan piscicole, la Choisille est classée en deuxième catégorie piscicole. Le groupe biologique dominant est constitué essentiellement de poissons blancs (cyprinidés) et de carnassiers (brochet, sandre et perche).
Le Mortier, d'une longueur totale de 10,5 Crotelles et se jette dans la Choisille à Cerelles, après avoir traversé 4 communes. Sur le plan piscicole, le Mortier est également classé en deuxième catégorie piscicole.
Quatre zones humides ont été répertoriées sur la commune par la direction départementale des territoires (DDT) et le conseil départemental d'Indre-et-Loire : « la vallée de la Choisille de Beaumont de la Plotière au Moulin de la Gravelle », « la vallée de la Choisille de la Harlandière au Château de Baudry », « la vallée de la Choisille de Langennerie au Moulin de Cormiers » et « la vallée du Ruisseau du Mortier du Moulin de Madère au Château de Baudry »,.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Moyenne vallée de la Loire, caractérisée par une bonne insolation (1 850 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,3 amplitude thermique annuelle de 14,9 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Tours - Parcay-Meslay », sur la commune de Parçay-Meslay à 8 vol d'oiseau, est de 12,2 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
- Gâtine historique et Gâtine tourangelle sont des noms de pays traditionnels. Voir Couderc, 1987, p. 15 et 58-61 et Schweitz, 2001, p. 65s.
- Schweitz, 2001, p. 67.
- Perruche se dit d'un sol très caillouteux où les silex et les cherts abondent. Les cherts sont des silex incomplètement cristallisés aux formes souvent branchues.
- Bulletin communal 1996
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- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Histoire
Du | ]
Cerelles est mentionné pour la première fois dans une charte de Théotolon, archevêque de Tours, en 943, sous le nom de Cersilla. Puis successivement sous les noms de Cersalis en 978, Cersille en 1144, Cerseles en 1270, Cersolis en 1257, Cerellis, censive de Cereles, en 1290, Cerelles sur la carte de Cassini, Serelles ou Cerelles dans les actes notariaux et administratifs depuis le XVIIIe, et enfin Cerelles ou Cérelles à partir du XXe siècle.
En 943, Théotolon donne l'église Saint-Pierre et le fief de la paroisse à l'abbaye Saint-Julien de Tours. Les moines se sont donc implantés de bonne heure à Cerelles : l'acquisition de quelques terres est mentionné au cours du Xe siècle. Trois siècles plus tard, la seigneurie de Châtenay apparaît à la tête d'un imposant domaine monastique regroupé autour du manoir, centre des biens possédés par l'abbaye de Saint-Julien dans la paroisse de Cerelles et d'un certain nombre de terres de Nouzilly. Son défrichement aurait pu être réalisé au XIIe siècle comme semblent l'indiquer les noms de terre dérivés de noms de personnes : Posson, Bigot, Gaudin, Gelin, Pilon, Julien, Fillon... Elle possède des droits à des titres divers sur les terres de la Ballière, la Bigottière, la Possonière, Vaugodin, l'Aître du bois, la Pilonnière, la Julinière, une métairie de 41 arpents à la Filonière et la Tuffière à Cerelles. La seigneurie de Châtenay dépend de la châtellenie de Chanceaux qui, elle-même, dépend du fief du corps de l'abbaye. À partir de 1230, elle relève de la chambrerie de Saint-Julien et ses revenus servent à habiller les moines. Tout au long du XIIIe siècle, le chambrier agrandit ou regroupe ces biens et les moines ajoutent au patronage de l'église et aux dîmes des terres, des vignes, des prés et des bois. À cause de Châtenay, les moines de Saint-Julien revendiquent le titre de seigneurs de Cerelles et entendent être traités comme tels dans l'église paroissiale qui, d'ailleurs, leur appartient.
La Bédouère est une châtellenie rivale dont le propriétaire est patron fondateur de l'église de Cerelles, y jouissant de droits honorifiques et exerçant le droit de haute justice dans le bourg. Ces privilèges lui sont contestés au XVIIe siècle par l'abbaye de Saint-Julien et un long procès les oppose. Il se termine en 1688 par une sentence arbitrale qui reconnaît que l'église, le presbytère et la justice du bourg sont bien dans le fief de la Bédouère.
Au fief relevant de Châtenay. Parallèlement, d'autres sites proches de la Choisille et de ses bras : le Tertre, le Moulin aux clercs, Langennerie et le Gué des prés, sont tôt habités.
Des « lieux » de Cerelles appartiennent à d'autres fiefs : à la Prévôté d'Oé dépendant de l'église de Saint-Martin de Tours ou au fief de Baigneux dépendant de l'église métropolitaine de Tours (cathédrale Saint-Gatien)…
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De l'artisanat textile familial à l'éphémère manufacture d’indienne
Depuis des siècles, l'artisanat textile est pratiqué dans les villages, associé à la culture du chanvre et l'élevage des moutons. Chaque famille a son rouet. Les paysannes filent pour leur usage domestique tandis que les propriétaires reçoivent de leurs métayers laine et chanvre en « poupées » de filasse et font filer draps, serviettes et nappes par des artisans. Plusieurs manufactures textiles existent en Touraine, les plus proches de Cerelles étant celles de Rouziers et Nouzilly pour la serge (une étoffe de laine croisée), deux manufactures en plein essor à cette époque. Quant à l'indienne, elle est produite depuis peu de temps en France, et pas du tout en Touraine, jusqu'à ce que Sainte-Maure crée une manufacture de « mouchoirs teints sur fil à l'imitation de ceux de l'Inde » en 1764, et que peu après Cerelles y fonde une manufacture d'indienne.
C'est au château de la Bédouère que notre manufacture est créée par un couple anglais, le sieur Louis Cuau Beaufort et sa femme. Ils emploient un compatriote, Guillaume Inward, dit « Serinet », teinturier et blanchisseur du « peuple des quakers », originaire du Hampshire. Un imprimeur français, Pierre Samson, un graveur, Jacquet, un commis, Delasalle, complètent l'équipe. Le registre paroissial de Cerelles des années 1766-1767 nous apprend qu'une fille est née au sein du couple Inward en mai 1766 et une autre chez les Samson en 1767. Cette dernière meurt l'année même et sa mère l'année suivante.
Sans doute ces événements menacent-ils la survie de l'entreprise puisqu'en 1768, Jean Auger, un ancien négociant désireux de se rendre utile se propose de « faire revivre, augmenter et perfectionner » la manufacture d'indiennes fondée peu de temps auparavant en ce « lieu qui l'a vu naître ». Il demande une marque distinctive, l'exemption de la milice et de la corvée pour les travailleurs et celle de la capitation et du vingtième pour lui-même. L'intendant général des finances du royaume, Trudaine de Montigny, semble favorable à cet établissement qui donnerait du travail à la main-d'œuvre rurale et il est disposé à lui faire attribuer le titre de manufacture royale et les exemptions demandées pour les ouvriers « à raison de un pour dix ».
Nous ne savons[Qui ?] quand la manufacture de Cerelles a cessé son activité. Il est très probable qu'elle ait disparu faute de capitaux et de débouchés suffisants, comme celle de Sainte-Maure dont on perd la trace. La période de prospérité générale qui durait depuis le milieu du siècle en Touraine s'estompe à partir de 1777, avec une succession d'hivers rigoureux, de mauvaises récoltes et d'épidémies, et les prestigieuses soieries de Tours amorcent elles aussi leur déclin. Les plus célèbres indiennes fabriquées en France ont été celles de la manufacture d'indienne de Mulhouse et les toiles de Jouy.
Cerelles et la Révolution
Au moment de la rédaction du cahier de doléances, Cerelles compte 93 feux (foyers) et 303 habitants « sauf les enfants et les domestiques » ce qui correspond à environ 500 habitants. On peut estimer, d'après le nombre de signatures des cahiers, qu'entre 5 % et 10 % des habitants savent écrire. La commune ne semble pas pauvre. D'après une enquête nationale de mendicité lancée par la Constituante en 1790, on n'y trouve pas de mendiants, même si 20 personnes ont besoin d'assistance (3 vieillards hors d'état de travailler, 3 infirmes, 10 enfants de moins de 14 ans hors d'état de gagner leur vie).
Le seigneur de Baudry est Charles Nicolas Malon de Bercy, gendre de Gabriel Taschereau de Baudry, qui habite le plus souvent Paris, Faubourg Saint-Germain. Le curé est marguillier.
Cerelles s'y est pris un peu tard pour rédiger son cahier de doléances. Le tiers-état de Tours attendait en principe les cahiers de doléances des communes pour le 5 mars 1789, et les délégués de Cerelles n'ont pu le porter que le 8 mars. Dans l'urgence, ils ont quasiment recopié celui de Rouziers, prêt depuis une semaine. Il faut dire que Rouziers comptait davantage de bourgeois, dont un notaire et un avocat, classe sociale dont on sait quel rôle moteur elle a joué dans la Révolution française.
En 1791, Châtenay (relevant de l'abbaye Saint-Julien), le Moulin aux Clercs (relevant de Saint-Martin), et les quelques biens de la cure, dont le presbytère, sont vendus comme biens nationaux. La Garde nationale est organisée à partir de 1795. Chevaux, foin, paille, avoine, véhicules sont réquisitionnés à plusieurs reprises pour l'armée révolutionnaire. Le premier garde-champêtre est nommé en 1796. Cerelles n'aura plus de prêtre pendant une douzaine d'années. Un arbre de la liberté est planté sur la place près de l'église et des fêtes de la souveraineté du peuple y sont célébrées en mars 1798 et 1799. En septembre 1798 y sont proclamées publiquement les lois relatives à la célébration des décades. Le jour de repos, tous les 10 jours, sera consacré à la lecture publique des nouvelles lois. Un premier tableau des conscrits est dressé.
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Sous le Consulat et le premier Empire
1801, un premier Conseil général de la commune est mis en place avec Jean Millet, greffier et marguillier, comme maire. Il était déjà agent municipal, depuis une dizaine d'années. C'est l'année du Concordat et Millet demande immédiatement un desservant. En 1802, les conscrits doivent pour la première fois se soumettre au tirage au sort après un rappel à l'ordre très sec du préfet François René Jean de Pommereul.
En 1803, première mention d'un desservant, un prêtre retraité, l'abbé Dessirier, que M. de Nicolaï, propriétaire de Baudry, a fait venir de Paris. L'église est remise en état. En 1804, au début de l'Empire, le préfet Pommereul ne reconduit pas Jean Millet dans ses fonctions mais nomme Étienne Barbe qui refuse, puis Georges Houssard, un gros propriétaire terrien, qui accepte et qui sera reconduit sous tous les régimes suivants jusqu'à sa mort, 43 ans plus tard. Alors que seuls quatre conseillers savaient signer dans le conseil général de la commune, tous savent signer dans ce nouveau conseil municipal. Choix de notables probablement favorables à l'Empire mais guère assidus aux réunions.
Après la désastreuse campagne de Russie en 1813, Napoléon fait appel à l' offrande des citoyens pour reconstituer sa cavalerie, chevaux et équipement des cavaliers. Georges Houssard, qui a déjà donné des preuves de son dévouement au sous-préfet, est chargé de réunir 2 400 réquisition payée. Cerelles en propose sept.
Sous la Restauration et la monarchie de Juillet
La religion catholique est proclamée religion d'État. Un nouveau desservant est logé dans une partie du presbytère, louée par la commune. Il reçoit une indemnité annuelle de 200 F de la commune, complétée par des souscriptions volontaires des habitants. Un bureau de bienfaisance est créé en 1817.
La Révolution de 1830 ne perturbe pas le village, si ce n'est que le maire Georges Houssard et son adjoint Gabriel Lecomte prêtent serment de « fidélité au Roi des Français, d'obéissance à la Charte constitutionnelle et aux lois du Royaume ». Une nouvelle loi demande l'autorisation des communes limitrophes en cas d'ouverture de foires. C'est une floraison de demandes, preuve d'une certaine prospérité. 1830 : foire bisannuelle à Monnaie ; 1831 : foire et assemblée (fête annuelle du village) à Semblançay et Rouziers, assemblée à Saint-Antoine-du-Rocher ; 1832 : assemblée à Chanceaux et Notre-Dame-d'Oé, foire à Mettray ; ce qui fait écrire au conseil municipal qu'« un trop grand nombre de foires dans les plus petits hameaux est plus nuisible qu'utile aux communes ». Bien que l'accord soit toujours donné, une forme de débat politique est de retour. Les nouvelles lois encourageant la réfection des chemins, ce poste devient l'un des plus importants du budget de la commune jusqu'à la fin du siècle.
Elles encouragent aussi la création d'écoles communales, autre poste budgétaire important. En 1833, dès la promulgation de la loi Guizot, les maires de Chanceaux et Cerelles s'associent pour fonder une école commune et entreprennent une campagne d'encouragement à cet enseignement non obligatoire auprès des parents. Ceux-ci participent en fonction de leurs revenus et quelques enfants indigents sont accueillis gratuitement. Jean-Baptiste Houex, qui enseigne déjà depuis cinq ans, prend en charge cette école installée dans une maison louée à Langennerie sur le ban de Chanceaux. En 1847, Chanceaux demande la séparation des deux communes et Cerelles se voit obligé dans un bref délai de trouver un local et un instituteur au village.
Sous le second Empire
Le maire Georges Houssard meurt en 1849, remplacé par Eugène Flandin qui vient d'acheter la Bédouère. Grand bourgeois, artiste peintre et archéologue, peu au fait d'administration communale, souvent absent pendant les deux premières années, il laisse la charge de la commune à son adjoint Georges Barbe qui ne peut ou ne veut prendre trop de décisions sans le maire, ce qui retarde l'établissement d'une école dans le bourg. Une maison d'école est enfin louée en 1850 puis achetée en 1851. Deux maîtres provisoires non formés, puis des religieuses assurent l'enseignement. Une autre fait office d'infirmière et de pharmacienne.
De gros travaux sont entrepris à l'église, dont la construction d'une sacristie. Un nouveau cimetière, plus vaste que l'ancien, est aménagé. L'ancien, à côté de l'église, devient la place publique.
Début de la troisième République
Pendant dix ans, le budget communal est grevé par le remboursement à Georges Barbe et André Reille d'un emprunt de 21 280 guerre de 1870.
En 1874 le préfet créé un corps de sapeurs-pompiers de 23 hommes venant majoritairement de Cerelles mais aussi de Chanceaux et Nouzilly où se trouvent les terres de Baudry. En effet, depuis une dizaine d'années, le comte Reille met à disposition de la commune la pompe à incendie de Baudry.
Dès les années 1875, un dédoublement de l'école mixte est envisagé sous la pression de l'inspecteur d'Académie, mais ce sont les lois de Jules Ferry rendant l'enseignement obligatoire qui obligent la commune à construire une nouvelle école. Cette école de garçons, construite par l'architecte tourangeau Raffet, ouvre en 1884, l'école de filles étant maintenue dans l'ancien bâtiment.
En 1877, un premier bureau télégraphique est installé à Langennerie. Un projet de voie ferrée d'intérêt local de Tours à La Chartre-sur-le-Loir avec gare à Rouziers et embranchement vers les Hermites apporte de grands espoirs aux agriculteurs et surtout aux vignerons de Cerelles qui verraient ainsi leur commerce grandement facilité. Bien que les plans en soient réalisés, il ne verra pas le jour. Cependant, Cerelles n'est guère éloigné des gares de Mettray et Saint-Antoine aussi, quelques années plus tard, le conseil municipal émet-il le vœu que deux trains de nuit s'arrêtent en gare de Saint-Antoine ce qui rendrait service aux agriculteurs.
1891 : création d'un syndicat agricole et viticole. Signe des temps républicains : tous les châtelains y adhèrent à commencer par le maire Orsel de Vilmorin.
Il s'agit de « se rendre mutuellement tous les services matériels et moraux que les membres d'une même commune et d'une même famille agricole sont en droit d'attendre les uns des autres » . De vingt-six membres la première année, il atteindra la centaine. Sa tâche principale est l'achat annuel d'engrais en commun.
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Fin de la troisième République
La loi de 1905 oblige le curé Liot à louer son logement. Dans l'ancien presbytère est installé un bureau de poste en 1915, mais dès 1906, un receveur buraliste et le téléphone sont installés dans la commune avec adjonction de fils pour Chanceaux.
Le lavoir du Gué Bolin est construit en 1907 et celui de Flanray en 1911.
En 1913, le corps des sapeurs-pompiers est réorganisé et composé des seuls Cerellois ; une pompe à incendie communale est achetée. Ils disposeront pendant 50 ans environ d'un bâtiment de manœuvre érigé en 1933. Indépendamment de leur fonction, ils contribueront à l'animation du village, surtout dans les années 1950 à 1980, avec leur bal annuel de la Sainte-Barbe et l'organisation de fêtes (kermesse de la Pilonnière avec gymkana de moto, concours hippiques, et même une course de lévriers).
Pendant la Première Guerre mondiale, vingt Cerellois meurent sur les champs de bataille, soit presque l'équivalent du nombre de garçons nés en cinq ans à l'époque. Le village participe à l'effort de guerre en soutenant différentes œuvres (hôpitaux, mutilés, femmes de France, orphelins…). En 1921, le monument aux morts est inauguré. On y inscrira huit nouveaux noms après la Seconde Guerre mondiale.
1966-2008 : du village agricole au village résidentiel
Il aura fallu attendre 1966 pour que soit réalisée l'adduction d'eau sous l'impulsion de Chanceaux qui projetait de mettre en route les travaux jusqu'à Langennerie. Il était logique de compléter le réseau.
Ensuite, le premier investissement marquant de la commune est l’assainissement collectif. Initié par Philippe Reille, il devient fonctionnel en 1982. Il s’agit d’une lagune « active » (animée par des pompes-aérateurs) d’une capacité de 1 000 équivalents-habitants. C’est elle qui permettra l’urbanisation ultérieure de la commune.
En 1983, avec le nouveau maire Robert Bourgouin, agriculteur, s'ouvre une période d’investissement permettant d’accueillir une population nouvelle : rénovation des écoles, mise en place d’une garderie péri-scolaire, achat et début d’aménagement de la nouvelle mairie (l'ancienne Grand-maison), construction des deux premiers lotissements (Petit Vouvray et Grange d’Asse), aménagement d’un premier terrain de football provisoire.
En 1989, le nouveau maire Bernard Leclercq, chercheur à l’INRA, avec une équipe profondément renouvelée, poursuit cette politique d’équipement. La nouvelle mairie est totalement aménagée et agrandie par l’acquisition de ses « anciennes » dépendances. De 1989 date aussi la première informatisation de la mairie. Les écoles sont agrandies : bâtiment neuf dans l’école maternelle, deux classes neuves en primaire, agrandissement de la cantine et construction d’une garderie digne de ce nom. À la même époque il est procédé à la première dénomination des rues et à la numérotation.
Parallèlement la commune fait l’acquisition d’une réserve foncière de trois hectares qui, à la suite d’échanges, permet d’une part la mise en place d’un terrain de sport (football) spacieux et à l’écart des habitations, et, d’autre part d’une future zone d’activité.
En 1993, le maire engage une politique d'intercommunalité, en faisant entrer Cerelles dans le C.R.I.L. (Contrat Régional d'Initiative Locale) de Château-Renault. C’est ce qui permet, quelques années plus tard, de bénéficier, de la part de la région Centre, de la première opération dite « Cœur de village », par l’édification de l’actuel centre-bourg (voirie, place, agence postale, commerce de proximité), complété par la construction d'un premier ensemble de huit appartements locatifs sociaux (Touraine-Logement).
En 1998, Bernard Leclercq devient l'un des promoteurs de l’intercommunalité au niveau du canton. C'est d’abord l’éphémère district Gâtine-Choisilles, remplacé en 2000 par la communauté de communes du même nom dont il est le premier vice-président. Cette nouvelle collectivité intercommunale, au titre de sa compétence « développement économique », récupère la zone d’activité et l’aménage. La commune y installe alors son atelier communal. Les annexes de la mairie, qui avaient hébergé un premier embryon d'atelier, sont récupérées et réhabilitées pour accueillir les associations qui, auparavant, étaient hébergées de façon exiguë dans la mairie elle-même.
En 2004, les façades sud et ouest de la mairie sont remises à neuf. Une seconde opération « Cœur de village » est rendue possible grâce à la construction du second bâtiment de Touraine-Logement (cinq appartements locatifs sociaux) dans la rue de la Poissonnière, au sein d’un vaste lotissement occupant les derniers terrains agricoles ou vergers au centre du bourg. Un autre lotissement a été entrepris par la société Sofial à l’emplacement des Fossettes, ce qui a obligé la commune à traiter le site de l’ancienne décharge communale qui avait occupé les lieux jusqu’en 1980.
En 2006, l'équipe municipale décide deux nouveaux équipements : une salle polyvalente d’environ 200 m2 à usage privilégié pour la gymnastique et une nouvelle station d’assainissement collectif à boues activées d'une capacité de 1 600 équivalents-habitants (les boues sont concentrées dans des bassins de roseaux afin d'obtenir des boues riches en matières sèches qui doivent être épandues dans les champs périodiquement).
En effet, la plus grande salle de la mairie apte à accueillir du public était un ancien salon de 59 m2 servant à la fois de salle des mariages, de salle de gymnastique, de bureau de vote, etc. Pour ce qui est de l’assainissement, la lagune avait atteint depuis 2004 sa capacité maximale de traitement ; de plus, elle ne satisfaisait plus aux normes européennes (traitement des phosphates surtout). Ces deux opérations ont été terminées en 2008 et 2009 par les équipes qui ont suivi celles de Bernard Leclercq.
En 2017, le projet de construire une maison de retraite est en cours mais ne verrait pas le jour avant l'hiver 2019
- Sources principales : Maillard 1998, (Louis de Grandmaison, bulletin XIV de la Société archéologique de Touraine, 1908-04, p. 231.
- Source principale pour la période révolutionnaire : Bulletin municipal de 1990.
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