Omessa

Localisation

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Omessa : descriptif

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Omessa

Omessa est une commune française située dans la circonscription départementale de la Haute-Corse et le territoire de la collectivité de Corse

Le village appartient à la piève de Talcini.

Géographie

Situation

Omessa se situe dans l'« En-Deçà-des-Monts » (Cismonte en langue corse) qui s’appelait ordinairement « Terre de Commune ». Elle appartient à la piève de Talcini, au nord du Cortenais, en limite du parc naturel régional de Corse.

« Talcini est le nom d'un pays, et non celui d'un village. C'est dans ce pays que se trouve Corte, [...]. On compte encore dans cette piève cinq villages, parmi lesquels Omessa et Santa Lucia sont les plus connus, Omessa, comme résidence de Caporaux, Santa Lucia, comme résidence de gentilshommes. Mais les productions du sol, sans parler de beaucoup d'autres choses, sont rares, et le pays en souffre. »

—  Giustiniani in Dialogo nominato Corsica, traduction Lucien Auguste Letteron in Histoire de la Corse, Description de la Corse - Tome I, p. 36


Communes limitrophes
Rose des vents Prato-di-Giovellina Prato-di-Giovellina, Saliceto Saliceto,
Aiti
Rose des vents
Castirla N Aiti,
Lano
O    Omessa    E
S
Soveria Tralonca Lano,
Tralonca

Géologie et relief

La Serra di Strinezza par delà le ruisseau de l'Elleratu.

Omessa est une commune de moyenne montagne qui se situe dans la dépression centrale de l'île, un sillon étroit au relief adouci dont les sommets les plus élevés ne dépassent pas les 700 Ostriconi jusqu'à Solenzara, séparant ce que les géologues distinguent ordinairement, une Corse occidentale ancienne, constituée pour l'essentiel de roches granitiques et d'une Corse orientale où dominent les schistes. Elle occupe la partie méridionale d'une zone dépressionnaire appelée « cuvette de Ponte Leccia », à l'ouest du massif schisteux du San Petrone.

Le monte Pollino.

Le paysage présente des monts, crêtes, vallons encaissés, versants escarpés, falaise vertigineuse, et autres chaos rocheux. Le territoire est traversé par le Golo qui est alimenté par le ruisseau de Sumano son affluent. Ces cours d'eau le partagent, dans un axe nord-sud, en deux secteurs :

  • le secteur occidental d'où émerge un petit massif calcaire du monte a Supietra enclavé au sein de terrains cristallins (schistes et conglomérats) qui constitue l'essentiel du soubassement géologique. Les excavations liées aux activités de l'ancienne carrière de calcaire sont toujours visibles.
  • le secteur oriental, schisteux, dans lequel se situe le village médiéval d'Omessa, est adossé aux flancs occidentaux d'un chaînon secondaire s'articulant à la punta di Caldane (1 724 Monte San Petrone. De la ligne de crête qui délimite naturellement à l'est la commune avec celle de Lano, s'articulent trois arêtes qui déclinent depuis :
    • la punta di Cappizzolo (1 166 m) jusqu'à la confluence du ruisseau de Stretto avec son affluent le ruisseau de Guargara à environ 490 m d'altitude ;
    • la cima al Cucco (1 165 m) jusqu'au lit du Golo à Francardo (275 m d'altitude) ;
    • la cima Tonda (1 335 m), via l'Aja di Campo Rilaio, jusqu'au point de confluence entre le ruisseau de l'Elleratu et de son affluent le ruisseau de Toggina (458 m) au sud du village d'Omessa.
Entre les deux premières est le vallon du Guargara, et entre les deux dernières, le vallon de Toggina.
Enfin, au sud-ouest avec la Serra di Strinezza, se situe la terminaison d'une autre arête de montagne partant de la punta di l'Ernella (1 473 Rusio, Tralonca et Santa-Lucia-di-Mercurio), déterminant le vallon de l'Elleratu.

Entre les deux secteurs, se trouvent au nord, une étroite plaine alluvionnaire avec le village de Francardo, traversée par le Golo, et au sud l'étroite et sinueuse vallée du ruisseau de Sumano avec le hameau de Caporalino.

Nummulitique d'Omessa

Le nummulitique d'Omessa comprend, outre les schistes et les poudingues des plis formés par les terrains du Trias, du Rhétien et du Lias d'une deuxième nappe, des calcaires d'un gris foncé et même noirs.

« Au-dessus d'un poudingue à galets plus petits, mieux roulés, mais provenant des mêmes roches que ceux du poudingue plus grossier de la base, il y a des calcaires compacts, durs, noirs à l'intérieur avec patine d'un gris cendré à la surface. On y trouve des nummulites, à savoir : N. STRIATUS Brug., N. PERFORATUS de Montf., etc. puis sur ces calcaires il y a la nombreuse série des schistes calcaires, des schistes gréseux, des grès avec petites nummulites à l'état de calcaire, des schistes noirs à helminthoïdes, sédiments qui caractérisent partout le nummulitique. »

— D. Hollande in Géologie de la Corse, p. 168.

Monte Pollino
Coupe du relief du Monte Pollino.

Le Monte Pollino se situe à environ un kilomètre au sud du hameau de Francardo. Avec ses 456 Castello di Supietra, fortification restaurée au XVe siècle par les génois pour y abriter une petite garnison en surveillance du défilé de la stretta alla Tinella sur la route de Ponte-Leccia à Corte. Une coupe du Monte Pollino montre que son substratum est formé de schistes et d'un important filon de granulite. Lors de ses visites au Monte Pollino, en , D. Hollande a recueilli de nombreux fragments de calcaire « avec indices de fossiles qui, polis, présentèrent des sections appartenant incontestablement à des rudistes et un entre autres à une nérinée. Le calcaire de Monte Pollino ne peut donc être considéré comme tertiaire, mais comme appartenant certainement à la série secondaire. Il repose soit sur la granulite rose écrasée ou mylonite de la deuxième nappe, à dépôts non métamorphiques, soit sur les schistes lustrés. » Dans une note de bas de page 161, D. Hollande cite Fouqué : « La composition de la granulite rose de Monte Pollino est : quartz, feldspath monoclinique infiltré de quartz, limonite. »
La masse des calcaires de Monte Pollino s'arrête rapidement vers le Sud, bien que les bancs supérieurs du Crétacé se prolongent dans le bas assez loin de ce côté. Quand ils disparaissent, ils sont remplacés par de la cargneule souvent profondément altérée.

Hydrographie

Ruisseau de Sumano dans le défilé de Caporalino.

Le Golo longe et traverse la commune sur près de 7,3 km dans sa partie nord-occidentale. Durant cette portion du cours, il reçoit les eaux de nombreux affluents qui sont, pour les principaux (du sud au nord) :

  • ruisseau de Valde Calze, et de son affluent le ruisseau de Capannoli
  • ruisseau d'Arinella, ruisseau de Valle di Canale,
  • ruisseau de Campita franchi par un pont ferroviaire
  • ruisseau de Volte (rg)
  • ruisseau de Sumano grossi par les ruisseaux de Supietra, de Felce lui-même grossi par le ruisseau de l'Elleratu, et de Santa Maria
  • ruisseau de Sualello (rg)
  • ruisseau de Stretto
  • ruisseau de Pastinelli
  • ruisseau de Cannella (rg)
  • ruisseau de Corniolo (rg)

Sur Omessa, le Golo est franchi par deux ponts, l'un ferroviaire au lieu-dit Campita, l'autre routier à Francardo.

Climat et végétation

La topographie accidentée d'Omessa favorise de subtiles nuances climatiques. Le climat qui règne dans la cuvette est le plus contrasté de l'île, c'est-à-dire très chaud et sec en été et très froid en hiver. Au cours des siècles, l’activité humaine a façonné la physionomie de la végétation. L’agriculture, autant que les incendies, ont contribué à créer un paysage varié composé de prairies, de pelouses, de maquis mais également de forêts de feuillus, encore épargnées par les flammes.

Les zones à l'ubac sont plus verdoyantes, composées essentiellement de bois de chênes verts, de petits bosquets de châtaigniers et de pins, que celles à l'adret et en plaine qui sont couvertes de cistaies basses qui prennent vite des couleurs brun à marron foncé dès l'approche de l'été. De grands secteurs rocheux telles les falaises calcaires du monte a Supietra, sont à nu ou sont couvertes de landes épineuses cyrno-sardes.

Voies de communication et transports

Accès routiers
Le monte Pollino et le tunnel ferroviaire à Caporalino.

La commune est traversée dans un axe nord-sud, par la route T 20, axe principal de l'île qui relie les deux métropoles Ajaccio et Bastia. Durant cette traversée, la T 20 ex RN 193 emprunte depuis 1998 la déviation de Francardo avec la mise en service d'un nouveau pont sur le Golo. L'ancien tracé de la traversée de Francardo a pris le nom de route N 2193.

De la route territoriale 20 (ex-route nationale 193), partent plusieurs routes :

  • depuis Caporalino, la D 818 qui dessert le village d'Omessa où elle finit en cul-de-sac ;
  • depuis le sud de Francardo, la D 84 qui donne accès au Niolo et à Vico (74 col de Vergio ;
  • depuis le nord-ouest de Francardo, la D 118 mène à Prato-di-Giovellina et à la piève de Giovellina ;
  • depuis le nord-est de Francardo, la D 239 qui conduit à la piève de Vallerustie.

Par route, le bourg est distant de Corte (ville sous-préfecture) de 13 km.

Transports
La voie ferrée vers la carrière de Caporalino située au-dessus du silo en béton armé.

La commune est traversée par la ligne de Bastia à Ajaccio des Chemins de fer de la Corse, avec un arrêt à Francardo. Existait autrefois l'arrêt de Caporalino. À noter, dans la traversée de la Stretta alla Tinella dans laquelle coule le ruisseau de Sumano, le remarquable tunnel ferroviaire au nord de Caporalino, visible depuis la RT 20. Ce tunnel est aussi appelé tunnel de Francardo, Serra a la Figa ou Monte Pollino.

L'aéroport le plus proche est celui de Bastia Poretta, distant de 44 km, et le port de commerce celui de Bastia (61 km).

  1. sur le site de l’INPN..
  2. Sandre, «  » (consulté le ).
  3. Sandre, «  » (consulté le ).
  4. Sandre, «  » (consulté le ).
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  11. Sandre, «  » (consulté le ).
  12. Sandre, «  » (consulté le ).
  13. Fiche FR3800542 - Monte a Supietra sur le site de l'INPN
  14. Fiche du tunnel de Caporalino à l'Inventaire des tunnels de France


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Toponymie

Histoire

Ce village, autrefois puissamment fortifié, fut longtemps chef-lieu de la piève de Talcini, avant d'être supplanté par son "faubourg" : la ville de Corte. Au Giovellina.

Antiquité

Talcinum oppidum est le nom de lieu mentionné par Ptolémée dont l'emplacement est indiqué par les cartes topographiques. Ce nom deviendra Talcini, la piève qui comprenait les paroisses d'Omessa, de Corte, de Tralonca, de Fogata-de-Marcorio et de Castellare.

Toujours selon Ptolémée, Les Licnini qui étaient l'une des douze nations qui habitaient la Corse, étaient établis au sud des Cilebenses et à l'ouest des Mariani. Ils occupaient le bassin moyen du Golo.

Moyen Âge

Une fois l'île soumise à son autorité, le comte Ugo della Colonna donna à son compagnon d'arme, Amondo Nasica, Avoglino (Giovellina) avec tout le bassin du Golo ; c'est cet Amondo qui a donné son nom aux Amondaschi. C'est dans un acte daté des environs de 1080, qu'apparaissent, comme témoins, Ansifredo Amundasco, ses fils et ses frères.

La seigneurie Amondaschi

Maîtres de tous les pays situés sur les deux rives du Golo, les Amondaschi étaient établis à Supietra, où ils s'étaient fortifiés. Amondino leur chef, après une longue guerre parvint à agrandir son fief en se rendant maître de la piève de Vico, puis dans l'En-Deçà-des-Monts, des pièves de Venaco et de Talcini. Mais une autre famille apparut qui se fit connaître à Vallerustie ; celle-ci construisit le château de Corsoli et s'empara de Talcini. « Afin de resserrer les Amondaschi, ils s'établirent en vue de Supietra, sur une roche qui domine l'endroit où se trouve aujourd'hui Omessa ; ils y construisirent un château appelé la Ferraiuola et l'occupèrent longtemps. Plus tard, un de ces gentilshommes laissa eu mourant ce château aux mains d'un vassal, qui avait été son balio (père nourricier de ses enfants). Les fils du balio conservèrent la possession du château et se contentèrent toujours du rang de popolani (gens du peuple). C'est d'eux qu'est descendue la famille d'Omessa. ».

À la mort d'Amondino, cette famille Amondaschi devint la proie de la discorde ; une partie de ses membres resta à Supietra, leur résidence principale, qui, au temps où les Pisans étaient maîtres de l'île, fut appelée la Giocosa Guardia. L'autre partie construisit un château à Ferlaia di Casacconi. Ceux de Supietra prirent à leur tour les armes les uns contre les autres ; le parti le plus faible passa à Giovellina et éleva un château à Serravalle. Le fief commence à se désagréger : perte de Caccia, Lento, Bigornu, Mariana, Casacconi, Rostino, Talcini, Venaco, Vico, Niolo, etc.

  • 1264 - Les Amondaschi, seuls, s'obstinèrent dans leur résistance et refusèrent d'obéir à . Celui-ci les dépouilla donc des quelques possessions qui leur restaient, les chassa du château de Supietra et en confia la garde aux Aschesi, qui étaient toujours restés hommes du peuple, et lui avaient témoigné un grand dévouement.
  • 1324-1325, Castruccio Castracani énumère dix-sept familles ou clans en les divisant en deux groupes. Les Amondaschi apparaissent en secondaires.
  • 1370 (?) - Les derniers membres de la famille des Amondaschi et de celle des Aschesi se firent entre elles une guerre si acharnée qu'elles finirent par être complètement anéanties.
Castello di Supietra

La fortification de Supietra dont il ne subsiste que des vestiges, est située à environ 400 Caporalino. Elle avait été construite par Amondino au .

Détruits à plus de 50 % durant la révolte anti-féodale de 1357 conduite par Sambucucciu d'Alandu, ces castelli sont réoccupés et restaurés au XVe siècle. La présence de céramique visible en surface, mais aussi les documents écrits, attestent, parfois, du rôle important joué par ces châteaux autour de 1450. C'est le cas, par exemple, de Petralerata et de Supietra ou encore de la Tozza de Patrimonio. Le plus souvent, ces fortifications sont occupées au XVe siècle par de petites garnisons génoises, mais quelquefois par les caporali, ces notables ruraux apparus après la révolte. Castello di Supietra sera utilisé jusqu'au milieu du XVIe siècle, moment où Gênes, pour des raisons de sécurité ou par simple vengeance, entreprend la destruction définitive de l’édifice.

L'intérieur mesure 4 × 6 mètres. Supietra disposait de deux citernes qui permettaient de survivre en cas de siège et ne devaient pas être utilisées couramment. Elles occupaient le rez-de-chaussée de la tour et étaient surmontée d'une voûte, une des caractéristiques des châteaux du Nebbio, de la basse vallée du Golo et du Cap, construits à l'époque. La plus grande citerne, de plan circulaire, est très probablement du .

Au , la fortification fut le théâtre de combats.

«  franchit les Monts avec des forces imposantes et arriva à Supietra qu'occupaient ses gens. Il y eut de ce côté des engagements sanglants entre les deux partis, parce que les gendres de Giudice avaient pris les armes pour leur beau-père et lui avaient amené de si puissants renforts, que ses ennemis étaient partout dans de graves embarras. Comme les deux adversaires avaient de nombreux partisans qui venaient les soutenir, la discorde s'étendit à l'île tout entière. Le parti de Giudice et celui de Giovanninello prirent un nom particulier à la suite de cette division qui dura plus de deux cents années consécutives, et ressembla assez à celle des Guelfes et des Gibelins en Italie. »

— Giovanni della Grossa in Chronique, traduction de Lucien Auguste Letteron in Histoire de la Corse - Tome I, p. 184.

.

Dans les années 1270, Giudice ne possédait plus dans l'Au-Delà-des-Monts que la partie appelée il territorio Cinarchese, et dans l'En-Deçà-des-Monts les châteaux de Supietra et de Vortica. Il confia à chacun de ses quatre fils, tous bâtards, la garde de quelque pays ou de quelque château dans le territoire soumis à leur autorité, c'est-à-dire depuis Querco jusqu'à Bonifacio, qui s'est toujours appelé « Terre des Bâtards ». Il reconnut également comme seigneur Rinieri de Cozzi, fils de sa fille, lequel portait le même nom que son père et son grand-père. Il le maintint comme seigneur de Cozzi et lui donna de plus la Cinarca avec toute la seigneurie qui en dépendait.

De la famille d'Omessa
Plaque mortuaire dans l'église Saint-André.

Sur l'origine de la famille d'Omessa et celle des Ceccaldi, le chroniqueur Ceccaldi reconnaît franchement qu'il descend du berger Peloso :

« mais la famille d'Omessa, trouvant sans doute cet ancêtre indigne d'elle, répudia son origine et prétendit descendre des Colonna. Voici l'épitaphe des trois évêques de la famille d'Omessa, ensevelis dans l'église de ce village : Hoc ossa condit, cœlum sumpsit spiritum Johannis Padovani Marianensis, Natalini Acciensis, Ambrosii Aleriensis Antistitum, Nobili ex domo Columna ab Omessa »

— Giovanni della Grossa in Chronique, traduction de Lucien Auguste Letteron in Histoire de la Corse - Tome I, note de bas de p. 167

Quelques anciens ont une opinion différente sur l'origine de la famille d'Omessa.

« Ambrogio d'Omessa, piévan de Giovellina, qui a dépassé sa quatre-vingtième année, est encore vivant ; il avait pour père Arrigo qui, à sa mort, avait environ quatre-vingt-dix ans. Le père d'Arrigo était Ambrogio, évêque d'Aléria, qui mourut également dans un âge très avancé. Ce piévan d'Omessa dit avoir entendu raconter à son père, qui le tenait de l'évêque, comment le gentilhomme qui sortait de Corsoli s'était fixé à la Ferraiuola et avait eu un grand nombre d'enfants ; que devenu vieux et peu respecté de ses fils et de leurs femmes, il avait, dans son dépit, donné le château à un berger, appelé Peloso, d'Ellerato, localité voisine, lequel comptait dans sa famille dix-huit fils ou petits-fils, et que le gentilhomme voulut qu'une de ses propres filles, que Peloso avait élevée, épousât un fils du balio. Suivant le même Ambrogio, de cette famille sortit plus tard Ristoruccio, homme d'un grand renom, dont les deux fils, Asinucello et Verdone, allèrent habiter Omessa. D'Asinucello naquit Ceccaldo, qui plus tard alla s'établir à Vescovato. Verdone eut plusieurs fils : Giovanni, Arriguccello, Giovannuccello et deux autres encore. Giovanni fut plus tard évêque de Mariana ; de Giovannuccello naquit Ambrogio, évêque d'Aléria, dont nous venons de parler, et des autres descendirent les Verdonacci, les Pagnalacci et les autres familles de cet endroit. »


Pierre tombale de l'évêque Ambrogio Colonna d'Omessa dans l'église Saint-André.

Sur une plaque de marbre apposée dans l'église Saint-André, il est gravé : « Ici reposent les trois évêques Colonna d'Omessa » !


  • 1411 - Giovanni d'Omessa, évêque de Mariana, et d'autres personnages considérées en Corse, trouvant que le gouverneur génois les traitait avec trop peu d'égards, prirent les armes contre lui et appelèrent à leur aide le comte Vincentello d'Istria.
  • 1412 - Ambrogio Colonna d'Omessa est nommé évêque d'Aléria (Corse)
  • 1414 - Pour assouvir le ressentiment qu'il nourrissait toujours contre l'évêque de Mariana et ses amis du Delà des Monts, Vincentello après s'être emparé du pays, poursuivit vigoureusement ses ennemis surtout l'évêque qui, après la déroute, était allé s'enfermer à Omessa dans une tour que Vincentello assiégea. Après plusieurs jours de combats, le comte leva le siège. Le gouverneur génois rallia de nombreuses forces parmi lesquelles celles de l'évêque de Mariana, celles du chanoine de Casta, de Bondiuccio de Chiatra, et de Sambucuccio de Pietricaggio.
Ambrogio d'Omessa, évêque d'Aléria et neveu de l'évêque de Mariana, réunit ses forces et fit longtemps la guerre aux alliés en faveur du gouverneur.
  • 1418 - Alphonse, roi d'Aragon, alla occuper la Sardaigne avec une forte et puissante armée. Après l'avoir conquise, il passa en Corse et s'empara tout d'abord de la ville et du château de Calvi. Les évêques d'Omessa, avec le comte Vincentello, Rinuccio de Leca, Luciano de Casta, les seigneurs de Brando et ceux de Nonza se rendirent auprès de lui pour lui promettre obéissance.
  • 1430 - La guerre éclata entre Luciano de Casta et Frà Ambrogio d'Omessa, évêque d'Aléria, auxquels le comte avait donné le titre de caporaux.
  • 1462 - Ambrogio Colonna d'Omessa, de retour d'éxil consacre la cathédrale d'Aléria.
  • 1464 - Ambrogio Colonna d'Omessa décède à Omessa (Haute-Corse) après 52 années d'épiscopat.
  • 1477 - Tommasino de Campofregoso doge de Gênes, était à peine arrivé à Omessa, qu'il apprit que Carlo Della Rocca avait été la nuit, pendant son sommeil, tué dans son lit par un de ses serviteurs.
  • 1487 - Niolo avec trois cents chevaux et un plus grand nombre de gens de pied, arrive à Omessa. Galeotto, envoyé, par les commissaires, l'y rencontre. Giovan Paolo passa dans les pièves de Bozio et de Serra, passa par Venaco, Omessa, la piève de Rogna, soulevant en sa faveur tous les caporaux et les populations. Il est opposé au commissaire, qui est accompagné de Rinuccio Della Rocca.

Temps modernes

  • Vers 1520, la piève de Rogna qui comptait environ 4 250 habitants, avait pour lieux habités : Vivario (li Gati, le Murachiole, Arche), Herbajolo, la Valle di Sera, la Fosigia, la Lamella, Altiani, lo Petragio, lo Pè di la Corte, lo Lunello, Porra, lo Piano Buono, la Petra Serena, Santa Maria de Talsini, Corte, Omessa, Santa Lutia, Tralunca, lo Soarello, Castirla.

De Marc' Antonio Ceccaldi, historien contemporain : « Marco, neveu d'Ambrogio piévan de l'endroit, tua vers cette époque Marc'Antonio, fils de Giovan Battista, son adversaire. Le bruit de cette mort s'étant répandu, de nombreux habitants d'Omessa accoururent pour prêter leur appui à Giovan Battista. Ils cernèrent la tour du piévan, où celui-ci s'était retiré avec le meurtrier ; la tour fut prise et brûlée, Marco fut tué, et le piévan fait prisonnier. Mais comme son neveu avait péri, on le relâcha. »

  • 1565 - , Stefano D'Oria, partit avec ses troupes de Bastia. Celles-ci sont grossies à Saint-Florent, « où venaient de débarquer trois compagnies de celles que le roi d'Espagne avait soudoyées à ses frais », et de cinq nouvelles compagnies. Dans cette expédition, ils brûlèrent les moissons déjà mûres de Pietr'Alba et de Caccia jusqu'au village d'Asco, puis les villages et les blés de la piève de Giovellina. Sampiero Corso, en apprenant que Stefano était sorti de Bastia avec ses troupes, repassa précipitamment dans le « Deçà des Monts » et en compagnie de nombreux Corses l'attendit au passage de la Stretta alla Tinella. Lorsque l'armée génoise descendit, il s'engagea une vive escarmouche qui dura longtemps et dans laquelle il y eut des morts des deux côtés. Dans cette affaire, les Corses firent beaucoup de mal à leurs ennemis en faisant rouler un grand nombre d'énormes pierres qu'ils avaient mises en équilibre au moyen de leviers au sommet de la pente d'une haute montagne. Mais les Corses furent obligés de se retirer dans les montagnes. Stefano fit brûler le village d'Omessa, puis en continuant sa route, celui de Soveria avec leurs moissons mûres, et passa ensuite par Corte.
  • 1565 - . Après avoir réuni autant de Corses que le lui permettait le peu de temps dont il pouvait disposer, il retourna encore une fois avec eux au passage de la Stretta (traduire passage étroit) au-dessous d'Omessa, et y attendit l'armée génoise. Arrivés à la Stretta où les attendaient les Corses, les Génois eurent à soutenir une lutte longue et dangereuse, dans laquelle il y eut des morts de part et d'autre, mais réussirent à forcer le passage.

Sampiero, résolu de faire tous ses efforts pour prendre sa revanche sur l'armée génoise à son retour, avait multiplié les obstacles dans les passages les plus difficiles au-dessous d'Omessa ; il avait fait placer en travers de longues pièces de bois et de grosses pierres pour l'attaquer avec plus d'avantage.

  • 1567 - Alfonso, fils aîné de Sampiero, après la mort de son père, s'occupa résolument de continuer la guerre. Après avoir fait restaurer en partie le fort de Corte, il fit faire ensuite un autre fort à Omessa et s'étendait ainsi peu à peu dans le pays. Ce dernier fort était gardé par un certain Franzino qui avait sous ses ordres quelques arquebusiers.
  • 1568 - L'alfiere (lieutenant) Girolamo Roccatagliata était parti avec sa compagnie pour rester dans le fort d'Omessa. Le soir même qu'il y arriva, les Corses d'Alfonso engagèrent contre lui une escarmouche dans laquelle ils lui tuèrent un soldat de Chiavari et lui prirent sept chevaux.
  • 1739 - . Le marquis de Maillebois lieutenant-général commandant en chef de l'armée du Roi en Corse, détache M. du Châtel pour occuper Omessa et soutenir le colonel de Lussan qu'il fait avancer vers Corte. Le , Maillebois va camper à Omessa.
Couvent d'Omessa ruiné.
  • 1751 - 10 et . Consulte au couvent d'Omessa : les Corses décident de s'unir aux Français pour réprimer les homicides.
  • 1769 - . Les Français occupent Omessa. Paoli se retire à Vivario.
  • 1789 - La Corse appartient au royaume de France. Omessa se trouve dans la juridiction royale de Corte.
  • 1790 - Avec la Révolution française est créé le département de Corse avec Bastia comme préfecture. Les anciennes communautés ou paroisses prennent le nom de communes. la commune se nommait Omessa.
Le , les cinq diocèses de la Corse (Ajaccio, Aléria, Bastia, Mariana et Nebbio) sont ramenés à un seul.
  • 1793 - An II. la Convention divise l'île en deux départements : El Golo (l'actuelle Haute-Corse) et Liamone (l'actuelle Corse-du-Sud) sont créés. L'ex-juridiction royale de Corte devient le district de Corte ; celui-ci est partagé en cantons (ex-pievi), et le canton en communes. Omessa se trouve dans le canton du Golo, dans le district de Corte et dans le département de El Golo.
  • 1794 : avec l'aide des Anglais (flotte de l'amiral Hood), Paoli devient maître de presque toute l'île. Londres impose le vice-roi Gilbert Elliot. Mais avec l'arrivée des troupes françaises des généraux Gentile et Casalta débarquées à Macinaggio, les Anglais quittent vite la Corse.
  • 1801 - Sous le Consulat, la commune qui a le nom de Omessa, est toujours dans le canton de Golo, dans l'arrondissement de Corte et le département d'El Golo.
  • 1811 - Les départements d'El Golo et du Liamone sont fusionnés pour former le département de Corse.
  • 1828 - Omessa devient le chef-lieu du canton éponyme
  • 1888 - Mise en service de la gare de Francardo.

Époque contemporaine

  • 1943 - septembre : l'Italie qui avait envoyé 80 000 soldats pour occuper la Corse dès , capitule.
    •  : le Cap Corse est libre.
    •  : les 13 000 Allemands présents sur l'île la quittent.
  • 1954 - Le canton d'Omessa était formé des communes de Castiglione, Castirla, Piedigriggio, Popolasca, Prato-di-Giovellina, Soveria et Omessa qui comptait alors 704 habitants.
  • 1973 : Omessa fait partie du canton de Niolu-Omessa nouvellement créé avec la fusion imposée des anciens cantons de Omessa et Calacuccia.
  • 1975 - La Corse est à nouveau partagée en deux départements. Omessa se trouve dans celui de Haute-Corse.
  • 2005 - Le , Omessa fait partie du canton de Golo-Morosaglia.
  1. Xavier Poli in La Corse dans l'Antiquité et le Haut Moyen Âge', Librairie Albert Fontemoing Paris 1907
  2. Giovanni della Grossa in Chronique, traduction de Lucien Auguste Letteron in Histoire de la Corse, Bulletin de la Société des sciences historiques & naturelles de la Corse – Tome I - 1888. p. 112.
  3. Giovanni della Grossa in Chronique, traduction de Lucien Auguste Letteron in Histoire de la Corse - Tome I, p. 137.
  4. Giovanni della Grossa in Chronique, traduction de Lucien Auguste Letteron in Histoire de la Corse, Description de la Corse - Tome I, p. 136.
  5. Giovanni della Grossa in Chronique, traduction de Lucien Auguste Letteron in Histoire de la Corse - Tome I, p. 181.
  6. Nicolas Mengus, Châteaux forts au Moyen Âge, Rennes, Éditions Ouest-France, , 283 ISBN ), p. 32.
  7. Daniel Istria in Pouvoirs et fortifications dans le nord de la Corse : du XIe au XIVe siècle.
  8. Anton Pietro Filippini in Chronique 1559 - 1594, traduction de Lucien Auguste Letteron in Histoire de la Corse - Tome III
  9. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Cassini


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Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 12/12/2024
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