Saint-Thuriau
Localisation
Saint-Thuriau : descriptif
- Saint-Thuriau
Saint-Thuriau [sɛ̃tyʁjo] est une commune française, située dans le département du Morbihan en région Bretagne.
Géographie
Situation
La commune de Saint-Thuriau est située dans le département du Morbihan, au sud de la ville de Pontivy.
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Carte de Saint-Thuriau et des communes avoisinantes.
Description
Le bourg de Saint-Thuriau, qui sert de chef-lieu, n'est distant que de 6 .
Relief et hydrographie
Le territoire de la commune est faiblement vallonné, le sous-sol étant constitué majoritairement de schistes tendres. Les altitudes s'étagent entre 129 mètres (à la limite orientale de la commune, au sud du hameau de Lanville) et 48 mètres (en aval du moulin du Roc'h, dans la vallée du Blavet).
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Le Blavet, dont le cours est canalisé, borde la commune à l'ouest et décrit un large méandre. Plusieurs de ses affluents de rive gauche traversent le territoire communal ou le limitent (en amont, le ruisseau de Saint-Niel et un de ses affluents venant de Pont Quénet forment un temps la limite nord de la commune avec Pontivy ; le ruisseau de Kerihuel traverse le nord de la commune avant de se jeter dans le Blavet à la limite nord de la commune avec Pontivy, formant même la limite communale avec cette ville dans la dernière partie de son cours ; le ruisseau de la Fontaine Névé passe à l'ouest du bourg et conflue avec le Blavet à Gohazé ; le ruisseau de Poulfanc forme la limite sud-est de la commune avec Pluméliau (désormais Pluméliau-Bieuzy) et rejoint le Blavet en aval du moulin du Roc'h).
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Saint-Thuriau : le Blavet près de la chapelle de Gohazé, vue vers l'amont.
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Saint-Thuriau : le ruisseau de la Fontaine Névé en période de fortes pluies à proximité de la chapelle de Gohazé et juste avant sa confluence avec le Blavet. Le cercle sur le muret indique le niveau atteint par l'eau lors de la crue du Blavet en janvier 2001.
Transports
La commune est traversée du nord au sud par la départementale 768 (ancienne RN 168) qui relie Pontivy à Baud et contourne le bourg par l'ouest.
Paysages et habitat
Le paysage agraire traditionnel de Saint-Thuriau est le bocage avec un habitat dispersé en écarts formés de hameaux (villages) et fermes isolées. Le bourg occupe une position centrale au sein du finage communal. La proximité avec Pontivy explique la rurbanisation des hameaux les plus proches de cette ville, ceux situés dans la partie nord-ouest du territoire communal (Kerlodet, Goëh Vern, Confort, Le Hayo).
Saint-Thuriau appartient à l'unité paysagère du Bassin agricole de Pontivy parfois surnommée la « Petite Beauce » car la rareté des espaces boisés et des haies d'arbres et la prédominance des grandes parcelles de terre consacrés à la culture des céréales ne sont pas sans rappeler cette région agricole (voir le paragraphe occupation des sols).
Saint-Thuriau a conservé un patrimoine bâti allant du XVe siècle au XXe siècle.
La zone industrielle de Kergoustard-La Ferté, en limite nord-ouest du territoire communal, est le prolongement de la zone industrielle de Signan située dans la commune de Pontivy.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Intérieur », exposée à un climat médian, à dominante océanique.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,2 amplitude thermique annuelle de 12,1 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Moréac à 15 vol d'oiseau, est de 12,0 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
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- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie
La commune porte le nom de Sant-Turiav en breton.
Le toponyme fait référence à saint Turiau, né à Lanvollon, évêque de Dol-de-Bretagne du VIIIe siècle entre 733 et 749.
- Saint-Thuriau, geobreizh.com.
Histoire
Ancien Régime
L'ancienne paroisse de Gohazé
Gohazé [Cohazé], actuellement un hameau de Saint-Thuriau, est une ancienne paroisse qui aurait été le premier lieu d'évangélisation de la région et le site initial de la future ville de Pontivy ; son existence est attestée dès 1160 (le nom "Gohazé" signifierait en breton "vieille dame assise", ce qui évoquerait une ancienne statue de la Vierge représentée assise dans l'église). Gohazé aurait été un village important au Moyen Âge avant d'être supplanté par Pontivy. Cette ville, selon Jean-Baptiste Ogée, est restée en théorie une trève de Gohazé jusqu'à la Révolution française, même si, en réalité depuis longtemps « le Cohazé n'est plus regardé comme une paroisse ; on y célèbre seulement la messe les jours de dimanches et fêtes ».
Saint-Thuriau au Moyen Âge
Une chapellenie, appelée parfois prieuré, fondée en 1415 par le seigneur du château de Coëtuhan ; elle fut transférée en 1733 à la chapelle Saint-Nicolas du château de Kerdréan, en Naizin. La seigneurie de Coëtuhan, qui existait donc dès le XVe siècle au moins a appartenu successivement aux familles de Coëtuhan, La Fresnaye et Langle. Les restes du château ont disparu en 1944.
Selon un aveu de 1471, Saint-Thuriau était, au sein de la Vicomté de Rohan, une des 46 paroisses ou trèves de la seigneurie proprement dite de Rohan.
Les autres seigneuries de Saint-Thuriau étaient Rostadelin (au sud du bourg) et Rest-er-Bouer, à l'est de la trève, qui appartint à la famille de Lantivy entre 1604 et la Révolution française.
Saint-Thuriau, trève de Noyal-Pontivy
En 1669 (et peut-être avant) Saint-Thuriau est attestée comme trève de Noyal-Pontivy.
Révolution française
Émile Sageret écrit que vers 1798 « depuis Pontivy jusqu'à Locminé, tous les jeunes gens étaient aux chouans, disait-on, sauf à Noyal-Pontivy où les royalistes ne comptaient encore aucune recrue et au Moustoir-Remungol où il n'y en avait que deux ».
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À l'origine simple trève de la paroisse de Noyal-Pontivy, Saint-Thuriau n'est érigé en commune qu'en 1840 (en même temps que Gueltas, Kerfourn et Saint-Gérand).
En 1806, lors de la grande enquête linguistique effectué sous le Premier Empire par Charles Coquebert de Montbret, la paroisse de Noyal-Pontivy est placée en Bretagne bretonnante ainsi que ses trèves de Saint-Thuriau et Kerfourn, tandis que ses trèves de Saint-Gérand et Gueltas sont placées en pays gallo.
Le une bande d'une quarantaine d'hommes armés de fusils ou de pistolets (plusieurs venant de la région de Plumelin, Auray et Sainte-Anne-d'Auray), se rassembla dans le bois de Coëthuan, entre Saint-Thuriau et Moustoir-Remungol : ces « bandits » (probablement des chouans légitimistes) avaient auparavant envahi des maisons et rançonné leurs habitants, principalement à Saint-Thuriau.
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Saint-Thuriau en 1853 :
« Saint-Thuriau : commune récemment formée par démembrement de Noyal-Pontivy ; desservance. Il y a foire le 3e vendredi d'avril, et les 15 mai, 15 juin, 13 juillet, 15 septembre, 5 octobre et 15 novembre. Géologie : granite et schiste talqueux. On parle le breton. »
En novembre 1867 les habitants du hameau de Signan (en Pontivy, alors Napoléonville) demandèrent à être rattachés à Saint-Thuriau, bourg avec lequel les relations étaient plus faciles pour eux. Le conseil municipal de Saint-Thuriau se montra favorable à cette demande, mais pas celui de Napoléonville, et cette demande n'aboutit pas.
En 1880 sept des onze conseillers municipaux de Saint-Thuriau démissionnèrent pour protester contre le chagement d'instituteur décidé par le Préfet du Morbihan, lui écrivant : « Par un arrêté de février dernier, vous avez transformé en une école laïque l'école communale de Saint-Thuriau qui, depuis sa création [en 1845], était dirigée par un Frère de l'instruction chrétienne. (...) Peut-on avec un mépris plus audacieux violer nos intérêts les plus sacrés, (...) notre liberté de pères de famille de faire instruire nos enfants par un maître de notre choix ? ».
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La Belle Époque
Le plusieurs maires de la région, dont Mathurin Le Roy, maire de Saint-Thuriau, réunis à Pontivy, signent un texte dans lequel ils refusent de surveiller si les prêtres de leur paroisse utilisent la langue française, et non la langue bretonne, lors des leçons de catéchisme et des instructions religieuses.
Des autodafés de manuels scolaires proscrits par l'église catholique furent organisés dans plusieurs communes du Morbihan comme Férel, Belz, Rochefort, Gestel et Saint-Thuriau en 1910. En 1910 le recteur de Saint-Thuriau organisa une véritable chasse aux manuels scolaires, exigeant des enfants et de leurs familles le contrôle de leurs livres et se livrant à un véritable autodafé de ceux qui n'étaient pas conformes aux croyances catholiques.
En 1911 la vente d'un tableau intitulé Le Purgatoire, qui se trouvait dans l'église paroissiale, par le recteur à un antiquaire, déclencha une polémique et fit l'objet d'un procès, me maire ayant porté plainte ; le prêtre, l'antiquaire et quelques comparses furent condamnés à des peines d'amende.
En mars 1913 une fête fut organisée à Saint-Thuriau en l'honneur des anciens combattants de la Guerre de 1870 de la commune encore survivants.
La Première Guerre mondiale
Le monument aux morts de Saint-Thuriau porte les noms de 38 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale ; la plupart sont décédés sur le sol français, dont Mathurin Even, décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre, tué à l'ennemi le à Ainval-Septoutre (Somme), à l'exception de Pierre Pierre, décédé de maladie le à Saarlouis, donc après l'armistice, alors qu'il avait été prisonnier de guerre en Allemagne.
L'Entre-deux-guerres
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Saint-Thuriau : la Grand-Rue vers 1920 (carte postale).
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Saint-Thuriau : l'église paroissiale et la place devant l'église vers 1925 (carte postale).
La Seconde Guerre mondiale
Le monument aux morts de Saint-Thuriau porte les noms de 10 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale ; parmi eux 3 au moins sont des soldats morts au printemps 1940 lors de la Bataille de France (Jean Bellec, Hubert Gillard et Jean Guidevais, ce dernier mort en Belgique) ; Jean Cadoret, résistant FFI, est mort le à Nostang ; les circonstances des décès des autres personnes ne sont pas précisées.
L'après Seconde Guerre mondiale
La "Garde du Gohazé de Saint-Thuriau", ouvre en 1947 : ce patronage, créé à l'initiative de l'abbé Ange Loric, développa initialement des activités sportives et culturelles, notamment du théâtre breton ; c'est désormais un club de football
Un soldat originaire de Saint-Thuriau (Michel Bourvellec) est mort pour la France pendant la Guerre d'Indochine.
- Jean-Baptiste Ogée, Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, lire en ligne), pages 456 à 459.
- « », sur InfoBretagne.com (consulté le ).
- Théodore Derome, « De l'usement de Rohan ou du domaine congéable », Revue critique de législation et de jurisprudence, , lire en ligne, consulté le ).
- Émile Sageret, Le Morbihan et la chouannerie morbihannaise sous le Consulat, lire en ligne), page 306.
- « On lit dans La Vigie du Morbihan », L'Écho du Midi, (lire en ligne, consulté le ).
- A. Marteville et P. Varin, Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, lire en ligne), page 879.
- « Circonscriptions territoriales », Rapports du Préfet et délibérations du Conseil général / Conseil général du Morbihan, , pages 103-104 (lire en ligne, consulté le ).
- « Revue du jour », Journal Le Pays, (lire en ligne, consulté le ).
- « La langue bretonne dans le Morbihan », Journal La Dépêche de Brest et de l'Ouest, , page 2 (lire en ligne, consulté le ).
- « La guerre des livres en Bretagne. La guerre contre les manuels », Journal La Calotte, (lire en ligne, consulté le ).
- « La guerre contre les manuels », Journal La Calotte, (lire en ligne, consulté le ).
- « Le tableau de l'église de Saint-Thuriau », Journal L'Ouest-Éclair, (lire en ligne, consulté le ) et « Le tableau de Saint-Thuriau », Journal L'Ouest-Éclair, (lire en ligne, consulté le ).
- « Saint-Thuriau. Pour les vieux braves », Journal L'Ouest-Éclair, (lire en ligne, consulté le ).
- « », sur MémorialGenWeb, (consulté le ).
- Abbé Ange Loric, La Garde du Gohazé de Saint-Thuriau, à ses débuts (1947-1957).
Héraldique
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Les armoiries de Saint-Thuriau se blasonnent ainsi : |
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Saint-Thuriau dans la littérature
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Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 30/10/2024
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