Pluguffan [plygyfɑ̃] est une commune du département du Finistère, dans la région Bretagne, en France
Elle est située à 8 kilomètres environ à l'ouest de Quimper.
Géographie
Situation
Pluguffan est situé au sein de la Cornouaille en pays Glazig, à la limite du pays Bigouden.
Communes limitrophes de Plugaffan
Plonéis
Quimper
Plogastel-Saint-Germain
Plonéour-Lanvern
Tréméoc
Plomelin
Relief et hydrographie
Paul Aveneau de La Grancière écrit en 1896 que Pluguffan « offre une série de vallonnements parfois très accentués et qui sont d'un aspect tantôt riant, tantôt sauvage ».
Les points les plus élevés du finage communal sont situés à ses périphéries nord-est (155 mètres au lieu-dit "l'Enfer" et 152
Mètres au terrain militaire du "Centre d'Essais des Landes", 136 mètres au lieu-dit "Purgatoire"), ouest (154 mètres près de Menez Boutin et 144 mètres à l'ouest de Kroashent Kernaveno, à la limite communale avec Plogastel-Saint-Germain et sud-ouest (146 mètres au nord-ouest du hameau de "Leubin", près de la limite communale avec Plogastel-Saint-Germain également.
La partie centrale du territoire communal forme un plateau légèrement bosselé situé, y compris au niveau du bourg (désormais ville), aux alentours d'une centaine de mètres d'altitude, mais dont l'altitude décroît légèrement et progressivement en allant vers le sud (l'aéroport est vers 80 mètres d'altitude) ; les points les plus bas sont dans les vallées de plusieurs petits cours d'eau qui ont tous leur source dans la commune ; dans la partie ouest de la commune se trouvent celles du Corroac'h, lequel se jette dans le fond de l'anse de Combrit, et à plusieurs de ses petits affluents ; une autre vallée est celle du Dour Ru, qui coule vers l'est et se jette dans le fond de la Baie de Kerogan entre les châteaux de Keraval et Kerlagatu, tous deux étant en fait des sous-affluents de la ria de l'Odet. Ces deux cours d'eau coulent chacun vers 57 mètres d'altitude lorsqu'ils quittent le territoire communal et le fond de vallée d'un affluent du premier cité est marécageux dans sa partie aval, longée par le tracé de l'ancienne voie ferrée Quimper-Pont-l'Abbé, désormais voie verte ; la vallée du Ruisseau de Keriner, dont le tracé sert un temps de limite nord de la commune avec Quimper (anciennement avec Penhars), un petit fleuve côtier qui coule ouest-est, est aussi un affluent de rive droite de la ria de l'Odet et quitte la commune à 12 mètres d'altitude seulement. Ces cours d'eau ont alimenté par le passé plusieurs moulins.
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février.
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000
Moyenne annuelle de température : 11,4 °C
Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 0,7 j
Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 1,2 j
Amplitude thermique annuelle : 10,9 °C
Cumuls annuels de précipitation : 1 115 mm
Nombre de jours de précipitation en janvier : 16 j
Nombre de jours de précipitation en juillet : 8,4 j
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat complétée par des études régionales prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et mise en service en 1967 permet de connaître l'évolution des indicateurs météorologiques. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.
La température moyenne annuelle évolue de 11,5 , à 11,8 , puis à 12 .
Statistiques 1981-2010 et records QUIMPER (29) - 47° 58′ 18″ N, 4° 09′ 36″ O Records établis sur la période du 01-07-1967 au 04-01-2022
Mois
jan.
fév.
mars
avril
mai
juin
jui.
août
sep.
oct.
nov.
déc.
année
Température minimale moyenne (°C)
4,2
3,8
5,2
6,3
9,2
11,7
13,6
13,6
11,8
9,7
6,6
4,7
8,4
Température moyenne (°C)
6,8
6,7
8,5
10,1
13,1
15,8
17,7
17,8
15,8
12,8
9,5
7,4
11,9
Température maximale moyenne (°C)
9,4
9,7
11,9
13,9
17
19,8
21,7
21,9
19,8
16
12,4
10
15,3
Record de froid (°C) date du record
−10,1 13.01.1987
−8,4 07.02.1991
−7 07.03.1971
−2,2 11.04.1978
0,3 05.05.1979
3,9 04.06.1975
6,6 12.07.1970
6,9 31.08.1986
4,2 28.09.1987
−1,2 29.10.1997
−4,6 29.11.10
−7,2 10.12.1987
−10,1 1987
Record de chaleur (°C) date du record
16,9 26.01.1983
18,6 24.02.19
23,3 19.03.05
27,1 23.04.1984
30,3 25.05.12
35,9 30.06.1976
34,9 12.07.1983
35,8 09.08.03
31,1 07.09.21
26,8 02.10.11
19,7 13.11.1989
17,7 19.12.15
35,9 1976
Ensoleillement (h)
65,9
85,7
126,5
170,7
194,2
215,9
194,3
194
177,3
111,5
77,9
70,1
1 683,8
Précipitations (mm)
151,1
120,4
98,9
90,2
90,2
59,3
67,2
64,6
86,9
130,1
139,7
151,6
1 250,2
Source : « » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr, édité le : 06/01/2022 dans l'état de la base
Transports
« Autrefois (...) on ne pouvait parvenir à Pluguffan et à ses principaux villages que par des chemins de traverse épouvantables (...) à peine assez larges pour le passage d'une charrette (...) ils sont sur la pente des collines de véritables escaliers taillés dans le roc et, dans les vaux profonds et ténébreux, d'affreuses fondrières où les bœufs (c'était le seul moyen de locomotion) entraient jusqu'au poitrail et le véhicule jusqu'au moyeu ».
Le bourg de Pluguffan est desservi par la D 40 depuis Quimper. Mais les axes routiers les plus importants qui traversent la commune évitent le bourg : la D 785 (ancienne Route nationale 785), dite "Transbigoudène", est une voie rapide de type voie express qui relie Quimper à Pont-l'Abbé et dessert la partie sud de la commune par plusieurs échangeurs (Treiger Creiz, Bel-Air, Kerhascoët et Ti-Lipig) à proximité desquels se sont développées plusieurs zones d'activités économiques situées pour certaines en Pluguffan, pour d'autres en Plomelin. Le nord de la commune est longé un temps par la D 784 (ancienne Route nationale 784) de Quimper à Audierne et la pointe du Raz. La D 56, axe routier nord-sud, traverse la partie ouest de la commune, venant de Plonéis et se greffe sur la Transbigoudène à l'échangeur de Ti-Lipig. Un important trafic routier l'emprunte car, ajoutée à un tronçon de la D 784, cette route sert de voie d'évitement pour contourner l'agglomération de Quimper par l'ouest et le nord, en utilisant la D 100 (rocade nord de Quimper).
La commune était traversée par la voie ferrée de Quimper à Pont-l'Abbé entre 1884 et 1989, date de la fermeture du tronçon encore en service pour le trafic marchandises pour la section allant de Quimper à Kelarnig (lieu qui avait l'inconvénient d'être éloigné du bourg), où existait une gare desservant l'entreprise Doux. Ce tronçon est en cours de reconversion en voie verte, prolongeant la voie verte déjà en service sur le reste de cette ancienne ligne ferroviaire jusqu'à Pont-l'Abbé.
L'aéroport de Quimper-Bretagne est situé en totalité sur le territoire communal ; depuis novembre 2023 ce n'est plus qu'un aérodrome en raison de la fermeture de la dernière liaison aérienne régulière, qui était la liaison Quimper-Orly assurée en dernier par la compagnie Chalair.
Article détaillé : Aéroport de Quimper-Bretagne.
Paysages et habitat
Le paysage agraire traditionnel de la commune était le bocage avec un habitat dispersé en écarts formés de hameaux ("villages") et feres isolées. Mais ce payage a été totalement transformé par le remembrement agricole d'une part, mais surtout par l'urbanisation importante de la commune en raison de la proximité de Quimper : le bourg, qui n'avait que 300 habitants agglomérés en 1896 (et encore Paul Aveneau de La Grancière écrit qu'« il s'est considérablement accru depuis la construction de la route de Quimper à la grève de Penhors » [actuelle D 40]), a considérablement grossi depuis la Seconde Guerre mondiale en raison de la prolifération de nombreux lotissements à sa périphérie. La route "Transbigoudène" est devenue un axe de développement d'activités économiques diverses à proximité des divers échangeurs desservant la commune.
Pluguffan est toutefois parvenu à limiter la rurbanisation de son territoire : la croissance du bourg, devenu une véritable ville, est par exemple limité à l'ouest par la D 40, toute la partie de la commune située à l'ouest de celle-ci a conservé son caractère rural, de même que les parties de la commune situées au nord et au sud du bourg (aidé pour cette dernière zone par les servitudes liées à la présence de l'aéroport qui ont freiné l'urbanisation à sa proximité). Par contre quelques lotissements se sont développés en périphérie de l'agglomération de Quimper le long de la D 40, notamment à l'est du château de Keriner.
« Depuis le début des années 2000, on assiste à une densification du centre-bourg. Pluguffan compte aujourd’hui 4 200 habitants soit 131 habitants au km². Dans les cinq années à venir, on peut s’attendre à une augmentation de la population de 800 habitants », indique en 2022 l’adjoint à l'urbanisme Ronan L'Her.
Face à l'augmentation démographique, et donc la pression immobilière, la densification de l'habitat suscite des résistances, à la suite de l'annonce de la construction de plusieurs logements collectifs : « Ce n'est pas évident parce que, d'un côté, les riverains nous accusent de défigurer le bourg et, de l'autre, la loi nous oblige à aller vers ce genre de petits collectifs (...). Nous n'avons pas d'autre choix que de densifier » déclare le maire, Alain Decourchelle, en mai 2023.
↑ Paul Aveneau de La Grancière, Notes historiques sur la paroisse de Pluguffan, Vannes, Lafolye, (lire en ligne), page 1.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑ « », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
↑ 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
↑ Glossaire – Précipitation, Météo-France
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↑ a et bPaul Aveneau de La Grancière, Notes historiques sur la paroisse de Pluguffan, Vannes, Lafolye, (lire en ligne), page 4.
↑ Yann Clochard, « Un silo de l'ancienne usine Doux démoli », Journal Ouest-France, (lire en ligne, consulté le ).
↑ « Pluguffan se prépare à accueillir de nouveaux habitants », Journal Ouest-France, (lire en ligne, consulté le ).
↑ Laura Ayad, « Zan, ce sigle qui fait trembler les maires en Cornouaille », Journal Le Télégramme, (lire en ligne, consulté le ).
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Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Ploecuvan en 1220, Ploeguffan en 1405, Pluguen en 1599, Pluhuan et Pluguan au .
Pluguffan vient du breton plou- [ploe] qui signifie paroisse et de Cuvan, un saint breton (devenu Cuffan), « la paroisse de Saint Cuvan/Cuan ». Ce saint breton est totalement inconnu et n'a même peut-être jamais existé : des indices de diverses archives laissent penser que la patronne primitive de la paroisse pourrait être sainte Guen, dont le nom aurait été transformé par confusion au Haut Moyen Âge, ce que le nom en breton de la paroisse semble confirmer. En breton, la ville se nomme Pluguen.
Il a existé dans le village de Keranguen [Kerangwenn], situé à 1 km au sud du bourg, une chapelle Sainte-Guen et, au village de Saint-Guénolé [Sant Wenole], une chapelle dédiée à saint Guénolé, ce qui tend à confirmer la véracité de cette hypothèse.
↑ a b c et dHervé Abalain, « » (ISBN , consulté le ).
↑ a et binfobretagne.com, « » (consulté le ).
↑ « », sur infobretagne.com (consulté le ).
↑ Paul Aveneau de La Grancière, Notes historiques sur la paroisse de Pluguffan, Vannes, Lafolye, (lire en ligne), page 53.
Histoire
Préhistoire et Antiquité
Plusieurs vestiges archéologiques prouvent une occupation humaine dès le Néolithique : le dolmen de Ménez-Liaven, classé monument historique, situé dans le Bois des Korrigans (Koad-ar-C’horriged en breton) ; un autre dolmen, déjà en partie détruit en 1896, est signalé à Coatfao [Koad Fao] par Paul Aveneau de La Grancière ; les tumuli de Kervernar (reconstitué au Musée de la Préhistoire de Penmarch) et de Kereuret. Un habitat du deuxième âge du fer a été découvert à Keriner et a fait l'objet d'une fouille de sauvetage.
L'oppidum de Kercaradec, situé en Penhars (désormais en Quimper), mais à proximité immédiate de la commune de Pluguffan, est « un retranchement circulaire, formé avec des pierrailles amoncelées à une hauteur de deux mètres soixante-cinq centimètres. Cette enceinte a un mètre soixante-cinq centimètres de largeur à son sommet, et ses flancs sont en talus. Son diamètre est de cent quinze mètres cinquante centimètres. Elle est environnée d'un large fossé » écrit en 1844 le Chevalier de Fréminville. Il poursuit en précisant qu' « on y remarque quatre portes diamétralement opposées deux à deux, c'est-à-dire que deux de ces ouvertures sont du côté de l'est, et les deux autres vis-à-vis, du côté de l'ouest », que « la colline sur laquelle il est établi domine toute la contrée ».
La voie romaine allant de Civitas Aquilonia (Quimper) à la Pointe du Raz passait par Pluguffan, y entrant près de Kervastal, longeant le Bois des Korrigans, passait au sud du manoir de Kersanteg[Kersantec] et sortait du territoire de Pluguffan à Penn Alez ; des traces de forges à bras et des amas de scories ont été trouvés à proximité de cette voie en plusieurs endroits, ainsi que des poteries (bol à pied, culot d’amphore, vases ovoïdes, écuelles, …) datant de l'époque gallo-romaine. Des traces d'un établissemt gallo-romain existent près de Kersanteg où une légende raconte qu'un trésor de trois barriques remplies d'or aurait été caché.
Moyen Âge
Au Moyen Âge la paroisse de Pluguffan,de création probable dès le Cap Caval, plus précisément du Quéménet (ou Kemenet) dont le siège se trouvait à Penhars, dit encore Quéménet-Even, à l'origine du nom de la commune de Quéménéven (car il aurait appartenu à Even, comte de Léon au , châtellenie des vicomtes du Léon enclavée dans le comté de Cornouaille au Cap Sizun et du Cap Caval, mais, au Plouhinec, Plozévet, Pluguffan, Penhars, Plonéis, Guengat et Plogonnec) au sud-ouest et à l'ouest de Quimper,.
À Stank Rohan (Stang Rohan), sur la colline de Kercaradec, subsistent quelques vestiges (dont des murailles) de l’ancien Kemenet, qui régnait alors sur la Cornouaille. « C'est un retranchement circulaire ayant environ 350 pieds de diamètre, entouré d'une enceinte de pierrailles amoncelées sur une hauteur de 8 pieds et sur une épaisseur de 7 à 5. Tout autour règne un large fossé. On pénètre dans ce retranchement, que les paysans nomment Er-C'hastel, la "place forte", par quatre portes diamétralement opposées deux à deux, à l'est et à l'ouest. (...) Au centre de l'enceinte [se trouve] un dolmen assez bien conservé ». Mais ce castel a été en partie démantelé par un nouveau propriétaire en 1926-1927.
Plan de la motte féodale de Stang-Rohan (dessin du chanoine Abgrall).
La motte féodale de Stang-Rohan (reconstitution hypothétique par le chanoine Abgrall).
Le Chevalier de Fréminville décrit ces vestiges tels qu'ils subsistaient en 1844 : « Sur une petite éminence (...) On aperçoit les restes d'une de ces anciennes tours isolées (...) bâtie sur une butte de terre artificielle, et elle était environnée d'un fossé revêtu d'un retranchement extérieur circulaire dont on distingue très bien le contour. L'édification de ce genre de forteresse remonte au neuvième ou au dixième siècle. La tour de Stang Rohan était le chef-lieu féodal du fief de Quémenet (Kemenet) qui comprenait les paroisses de Plomelin et de Pluguffan, et qui relevait de l'illustre maison de Rohan (...).
A. Marteville et P. Varin écrivent que « sur une colline moins élevée que celle d'ar-C'hastel, et qui est séparée de celle-ci par un vallon marécageux, on voit les restes d'une de ces tours isolées qu'aux neuvième et dixième siècles on bâtissait souvent sur des éminences : cette tour appartenait aux Rohan, qui étaient seigneurs du fief de Quéménet, lequel comprenait les paroisses de Plumelin et de Pluguffan ».
Outre Quéménet, deux autres fiefs, disposant aussi des droits de haute, moyenne et basse justice, s'étendaient en partie en Pluguffan : celui de Coatfao (dont le siège était en Pluguffan) et celui de Pratanras (dont le siège était en Penhars). Selon Jean-Baptiste Ogée, les maisons nobles de Coëtfao, Quernesic, la Boëxière (Boissière) et Trémillec appartenaient en 1380 à René de Trémillec, sieur de la Boëxière et de Trémillec. Le donjon du château de Keriner date du La Fontenelle aurait séjourné. Le manoir et la seigneurie de Kerascoët appartenaient au XVe siècle à la famille Le Barbu ; le manoir de Lesconan à la famille Le Lart ; d'autres manoirs existaient, par exemple celui de Kersantec (totalemet disaru de nos jours, la maison actuelle datant de 1878).
La bataille de Dour Ru oppose des paysans révoltés du Poher, dirigés par Yann Plouyé qui, après avoir mis à sac Quimper le , sont battus le à Penhars par une coalition regroupant des gentilhommes et bourgeois de Quimper aidés par des troupes ducales ; les insurgés en fuite sont écrasés et massacrés le au lieu-dit la Boixière, dans le quartier de l'ancienne seigneurie de Kerfoënnec Ar Gorre, en Pluguffan, surnommé depuis Dour Ru ("Eau rouge") , nom qui aurait pour origine l'eau rougie par le sang des révoltés en raison du carnage survenu et que le nom de Prad-ar-Mil-Goff ("prairie des mille ventres") désigne encore une parcelle de terre. « Il fut tué plus de 1 500 paysans ; les autres se sauvèrent à la faveur des haies». Un monument a été érigé en 1990 lors du 500e anniversaire de ce combat, juste à la limite communale avec Plomelin, à proximité de l'échangeur de Bel-Air.
« Ils quittent la ville [Quimper] s'acheminant vers Pratanraz où ils font halte et aux environs où gens de cheval ne pouvaient que bien difficilement et sans péril les attaquer. Et ainsi résolus en ces lieux qui étaient montagneux, le dimanche quatrième d'août, qui fut quatre jours après leur entrée dans la ville de Quimper, ils furent chargés et défaits, premièrement près dudit Pratanraz ; puis, s'étant ralliés en un grand pré, près la Boëxière, sur le chemin du Pont [Pont-l'Abbé], s'entrecourageant les uns les autres, font ferme derechef, avec une forte résolution de vaincre ; mais ils furent derechefs défaitssans beaucoup de résistance par leurs adversaires, qui étaient enflés par le succès de leur première rencontre. »
Époque moderne
Des nobles de Pluguffan participèrent aux combats des Guerres de la Ligue : Alain de Kerloaguen, sieur de Kerhausen et de la Boixière, fut tué et le sieur de Brignou (un cadet de la famille de Plœuc) fut blessé à Plestin par des soldats de la garnison de Tonquédec aux ordres du duc de Mercœur.
Dans le tome 2 de son roman historique Aliénor, prieure de Lok-Maria (époque de la Ligue, 1594), règne de Henri IV, Pitre-Chevalier décrit l'affreuse misère des habitants de Tréogat, Peumerit et Pluguffan pendant les Guerres de la Ligue : « elle vit de pauvres pen-ty, décharnés par la souffrance et la faim, couverts de haillons moins effrayants que leurs figures sortir comme des fantômes des taillis et des clos de genêts, se réunir en troupes à l'ombre des talus et des grands chênes, mettre le feu aux ajoncs de la lande pour y jeter un reste de semence, s'atteler comme des bêtes de somme à la charrue commune, ou même s'accroupir sur le sol et creuser la terre avec leurs ongles, afin d'avoir quelques grains de blé l'année suivante, si les brigands n'en faisaient pas manger l'herbe par leurs chevaux !.. » ; il décrit ensuite la peur des loups devenus très nombreux.
En 1542 la seigneurie de Coatfao, qui appartenait depuis 1441 aux Barons du Pont est vendue au seigneur de Pratanras, Rolland de Lezongard, puis par mariage aux mains successivement des familles du Quélennec, puis Visdelou (à la fin du une partie des terres dépendant de Pratanras. Par la suite, mais avant 1731, la seigneurie de Pratanras passe aux mains de la famille de Derval, puis par mariages successifs d'héritières des familles de la Mark, puis en 1749 d'Arenberg, avant d'être achetée par René Madec en 1781.
Le marquis Sébastien de Molac de Rosmadec, né en 1658 et décédé le à Paris, jouissait dans la paroisse de Pluguffan de « supériorité, préminences d'église, fondateur, droits de bancs et escabeaux et tous autres droits seigneuriaux et honorifiques d'icelle, comme en estant le premier suserain et le seul seigneur haut justicier », mais ces droits lui furent contestés par l'abbesse de l'abbaye Notre-Dame de Kerlot en raison d'un acte de vente survenu le signé par son père mais contesté par Sébastien de Molac de Rosmadec.
En 1759, la paroisse de Pluguffan devait chaque année fournir 24 hommes pour servir de garde-côtes.
Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Pluguffan en 1778 :
« Pluguffan ; sur une hauteur ; à 1 lieue trois-quarts à l'Ouest-Sud-Ouest de Quimper, son évêché, sa subdélégation et son ressort ; à 40 lieues de Rennes ; cette paroisse relève du Roi et compte 1 500 communiants ; la cure est présentée par le trésorier de l'Église Cathédrale. Ce territoire, qui est plein de vallons, est couvert d'arbres et de buissons ; il renferme des terres bien cultivées et fertiles (...). »
Révolution française
Les paroissiens de Pluguffan se réunirent le , qui comprenait alors 224 feux élurent trois délégués : Noël Helaouet (de Squernec), Corentin Le Joncour (de Luzuridic) et Mathieu Couchouren (de Penanvreac'h), pour les représenter à l'assemblée du tiers-état de la sénéchaussée de Quimper au printemps 1789. Ils rédigèrent un cahier de doléances recopiant celui de Plonéis pour l'essentiel, ajoutant seulement la demande de suppression du tirage au sort pour la milice garde-côtes.
Nicolas Louboutin, prêtre originaire de Guengat, recteur réfractaire, exerce pendant la Terreur son ministère clandestinement à Pluguffan, puis émigré en Espagne en 1797 ; il revient en 1800.
Le | ]
En 1810 le préfet du Finistère autorise la vente des décombres de la Chapelle Neuve (qui était située dans le village de la Grande Boissière) afin de financer les frais de réparation de la toiture de l'église paroissiale.
Le le conseil municipal prête serment de fidélité au roi Louis XVIII. La naissance du duc de Bordeaux le provoqua l'organisation d'une grande fête religieuse, avec procession jusqu'à la Croix-Neuve (alors récemment restaurée) le à Pluguffan, suivie d'un feu de joie allumé aux cris de « Vive le Roi ! Vive le duc de Bordeaux ! Vivent à jamais les Bourbons ! ».
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Pluguffan en 1853 :
« Pluguffan : commune formée de l'ancienne paroisse de ce nom ; aujourd'hui succursale. (...) Principaux villages : Kernaveno, Kerbasquiou, la Boëxière, Kerraon, Kercluéden, Kergreis, Trefrein. Manoir de Tréguer. Superficie totale 3 209 hectares, dont (...) terres labourables 1 268 ha, prés et pâturages 187 ha, bois 166 ha, vergers et jardins 66 ha, landes et incultes 1 430 ha (...). Moulins : 6 (de Kériner, de Kerléver, du Saut, Sterniguel, Poas, à eau). (...) Géologie : constitution granitique. On parle le breton. »
Stanislas de Lécluse de Longraye fut maire de Plufuffan de 1869 à 1919 ; clérical et réactionnaire, il fut révoqué en 1892 (on lui reprochait d'avoir accepté comme secrétaire de mairie la domestique analphabète d'un cabaretier), mais réélu peu après. C'était un « vieux monarchiste , plus craint qu'aimé » selon la préfecture, « une bonté parfaite et un dévouement sans bornes » selon La Semaine religieuse de Quimper et de Léon. Une tension très vive et plusieurs procès opposa dans les dernières années du recteur Louis Keraudren, accusé de critiquer violemment en chaire le gouvernement et antidreyfusard notoire, ainsi que son vicaire Louis Guéguen, accusé entre autres d'avoir refusé l'extrême-onction à un mourant et qui fut suspendu de traitement [depuis le Concordat de 1801 les prêtres étaient payés par l'État].
À la fin du , et une école libre, créée en 1883 par Guillaume Le Mao, recteur de Pluguffan entre 1876 et 1886) et une école de filles, créée en 1885, tenue par les Filles du Saint-Esprit.
Le pardon de Notre-Dame-de-Grâce était « l'un des plus redoutés de la gendarmerie pour les désordres qui s'y produisent ». Le , vers 9 heures du soir, une rixe s'y produisit dans un débit de boisson installé sur place b les deux gendarmes présents intervinrent, mais durent user du sabre pour se dégager après avoir été assiégés pendant une partie de la nuit et emmener l'un des assaillants au poste de gendarmerie malgré les barricades de fagots dressées par les émeutiers.
Lors des élections municipales du
Vers 1896 les principales productions agricoles étaient le blé, le seigle, le sarrasin, l'avoine, les pommes de terre et l'élevage des bêtes à cornes de race bretonne, des chevaux et des porcs. La culture des plantes fourragères (choux, rutabagas, betteraves, carottes) s'est répandue et les landes, très étendues autrefois, sont pour ainsi dire toutes défrichées ; « les cultivateurs fréquentent assidûment les marchés de Quimper et de Pont-l'Abbé ». Paul Aveneau de La Grancière indique que les hommes portent toujours le costume breton, notamment « le gileten et le chupen, tous deux garnis d'un galon de velours noir et d'une large bordure brodée en soies de toutes couleurs », « deux pantalons l'un sur l'autre » et des sabots de bois ; l'antique bragoù bras n'est plus porté depuis quelques années. Le costume des femmes est également pittoresque ; mais « malheureusement les anciens costumes disparaissent de plus en plus, les jeunes gens se laissant entraîner à imiter le costume de la ville ».
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La Belle Époque
Paul Aveneau de La Grancière écrit en 1896 que chaque dimanche, avant la messe, une procession fait le tour du cimetière entourant l'église et les fidèles, en suivant le clergé, prient sur les tombent de leus parents décédés.
La politique anticléricale du Bloc des Gauches menée par Émile Combes conduit à l'expulsion des religieuses (Filles du Saint-Esprit) de l'école libre de Pluguffan le , en application d'une circulaire adressée à tous les préfets le , qui concernait 3 000 établissements en France, dont 64 pour le département du Finistère. « Il y a eu beaucoup de cris de "Vivent les Sœurs !" mais aucun incident sérieux ». C'est le sujet de l'un des textes rédigés par Pierre Brélivet, cultivateur de la commune et écrivain, : Oberou Comb, Pe ar Seurezet, taolet er meaz euz ho ziez (Les œuvres de Combes, ou Les Sœurs jetées hors de leurs maisons). Composé de 150 vers, il témoigne du climat de tension dans lequel se déroulent les expulsions. Jean-Marie Déguignet considère de son côté que cette manifestation de soutien aux religieuses à Pluguffan est le fait de "fanatiques".
L'église paroissiale Saint-Cuffan entourée du cimetière au début du XXe siècle (carte postale Villard).
Pluguffan : la route de Quimper et Pont-l'Abbé au début du XXe siècle.
Pluguffan : la route de Plonéis au début du XXe siècle.
Enfants de Pluguffan et Pont-l'Abbé au début du XXe siècle.
La Première Guerre mondiale
Le monument aux morts de Pluguffan, édifié en 1923 par l'architecte Charles Chaussepied, porte les noms de 104 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale. Parmi eux 5 (Jean Gales, Jean Guéguéniat, Alain L'Helguen, Pierre Le Coz et Yves Renevot) sont morts dès 1914 en Belgique (combats de Maissin et Rossignol) ; Auguste Le Quéau et Michel Bescond sont morts en Allemagne, dès 1914 pour le premier cité, en 1918 le 14 novembre (donc trois jours après l'armistice) alors qu'il y était en captivité pour le second cité ; Pierre Le Grand et Corentin Letty sont morts en Serbie alors qu'ils étaient membres de l'Armée française d'Orient ; Jean Le Brusq est mort en mer lors du naufrage du Provence II ; les autres sont décédés sur le sol français (parmi eux Jude Messager, chef de musique au 152e régiment d'infanterie, tué à l'ennemi le à Sailly-Saillisel (Somme), décoré de la Légion d'honneur et Guillaume Jacq, décédé des suites d'une maladie cntractée en service le à Quimper, donc plus de 10 mois après la fin de la guerre).
L'entre-deux-guerres
André Chevrillon décrit en 1920 une fête à Pluguffan (ou Plonéis)
Pendant dix ans (1927-1937) paraît un bulletin d'informations paroissial, le Kannadig Plugüen ("petit message de Pluguffan"). Arthur Le Beux, recteur de la paroisse à partir de 1920, en est le responsable. "On peut aisément constater, par la tonalité même des textes publiés par les "Kannadig" combien l'autorité morale du chef de la paroisse s’affirmait dans ces bulletins d'information, à une époque où le recteur jouait effectivement un rôle important au sein de la communauté, où ses avis étaient très écoutés de la plupart des familles".
La commune est électrifiée progressivement à partir de 1921 et le premier poste téléphonique est installé en 1931.
Le monument aux morts , installé sur la croix du jubilé (qui date du grand jubilé organisé dans la paroisse en 1875), est inauguré le . Le cimetière, qui se trouvait dans le placître entourant l'église, est transféré en 1933 à son emplacement actuel.
En 1934-1935 l'ancien terrain militaire de manœuvres du 118e régiment d'infanterie est transformé en aérodrome, lequel est inauguré le ; de futurs aviateurs de la France libre (Maurice Bon, Jacques Andrieux, Paul Borrossi) ont fréquenté l'aérodrome de Pluguffan à cette époque, l'aéroclub et son école de pilotage étant très actifs entre 1935 et 1939 ; le terrain s'ouvrira à l'aviation commerciale, devenant un aéroport à partir de 1960.
La Seconde Guerre mondiale
Le les avions d'entraînement Caudron C.270, dits "Lucioles", sont abandonnés en flammes sur l'aérodrome de Pluguffan, afin d'éviter qu'ils ne tombent aux mains des Allemands et les 150 élèves de l'École de pilotage n°23 partirent vers l'Angleterre.
Le monument aux morts de Pluguffan porte les noms de 16 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale ; parmi elles René Le Gall, soldat au Saint-Hilaire-sur-Helpe a été décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre ; Jean-Louis Kerveillant est mort en déportation le , ainsi que Jean Lévènes, décédé le au camp de concentration de Dora et Jean-Louis Le Corre, résistant du réseau "Vengeance", arrêté sur dénonciation en mai 1944, déporté le au camp de concentration de Neuengamme où il est mort quelques mois plus tard.
La commune compte en outre 107 prisonniers de guerre. La Liste officielle n°1 des prisonniers français, publiée le "d'après les renseignements fournis par l'Autorité militaire allemande", contient un premier nom de soldat pluguffanais, Germain Brélivet (. Une fête est organisée en leur honneur le .
Par ailleurs, un résistant FTP de Léchiagat, Edgar Le Coz, fut tué accidentellement au casernement de Pluguffan.
L'après Seconde Guerre mondiale
En 1947 commence l'électrification des parties rurales de Pluguffan avec un programme de 10 transformateurs électriques (« la majorité des gens comprend la nécessité de ces travaux »), « mais le coût élevé des installations et l'obligation de trouver sur place, sous forme d'emprunt, les fonds nécessaires sont autant d'obstacles à la modernisation des campagnes » ; le transformateur de la Chapelle est le premier construit et ce quartier « sera bientôt doté également d'une ligne téléphonique ».
La gare de Pluguffan ferme en 1962 et la ligne de chemin de fer de Quimper à Pont-l'Abbé en 1989. La transformation en voie rapide à 2 fois 2 voies de la D 785 (ancienne Route nationale 785) est achevée en 1990 ; elle est dans le prolongement du pont de Poulguinan (ouvert en 1974), qui franchit l'Odet et permet aux automobilistes d'éviter le centre de Quimper pour rejoindre la voie express RN 165.
En 1997 Pluguffan forme avec Quimper, Ergué-Gabéric, Guengat, Locronan, Plogonnec et Plonéis la communauté d'agglomération de Quimper Communauté, laquelle fusionne le
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Des désaccords au sein du conseil municipal, à propos du complexe de loisirs du Cosquer qu'elles jugeaient trop coûteux et des modalités d'emprunt, provoquent le le retrait de leurs délégations à deux adjointes, Nathalie Cadiou-Le Berre et Magali Le Breton, par le maire Alain Decourchelle. Les deux élues portent plainte contre le maire pour diffamation le .
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