Plourivo

Localisation

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Plourivo : descriptif

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Plourivo

Plourivo [pluʁivo] est une commune du département des Côtes-d'Armor, dans la région Bretagne, en France. Elle est jumelée avec la ville de Buttevant située dans le Munster en Irlande. Plourivo appartient au pays historique du Goëlo.

Géographie

Localisation

La commune de Plourivo est située au nord-ouest du département des Côtes-d'Armor. Elle est délimitée au Nord par la ville de Paimpol, à l'Est par les communes de Kerfot et Yvias, au Sud par le Leff puis à l'Ouest par l'estuaire du Trieux.

Plourivo fait partie de Guingamp Paimpol Armor Argoat Agglomération, du canton de Paimpol, de la cinquième circonscription des Côtes-d'Armor et de l'arrondissement de Guingamp depuis 2016 (et de l'arrondissement de Saint-Brieuc avant 2016).

Carte de Plourivo et des communes avoisinantes.
Communes limitrophes de Plourivo
Paimpol
Pleudaniel Plourivo Kerfot
Ploëzal Quemper-Guézennec Yvias




Relief et hydrographie

Carte du réseau hydrographique de la commune de Plourivo. Elle contient une erreur, le cours d'eau indiqué sur cette carte comme étant le Quinic est en réalité son affluent le Canon.

Le territoire de la commune de Plourivo est limité par deux fleuves côtiers : à l'Ouest par la rive droite de l'estuaire (aussi une ria) du Trieux et au Sud par la rive droite du Leff, qui conflue avec le Trieux au niveau du lieu-dit Frinaudour et est aussi une ria dans sa partie aval à partir du lieu-dit Le Houel, les effets de la marée se faisant sentir jusque-là. Sa limite orientale correspond aussi pour partie à la vallée d'un troisième petit fleuve côtier, le Quinic, dont un affluent de rive gauche, le Canon, traverse la partie centrale du finage communal. Le Traou Du est un tout petit affluent de la rive droite du Trieux, qui se jette dans son estuaire à la limite nord de la commune.

Les altitudes au sein de la commune varient de 0 à près de 100 dénivelé proche de la centaine de mètres). Le bourg est vers 75 mètres d'altitude. Seul le nord-ouest de la commune a une altitude moindre, comprise entre une quarantaine de mètres (par exemple au niveau de l'oppidum de Lancerf) et une vingtaine de mètres, ainsi que le fond des vallées des cours d'eau précités qui atteint même le niveau de la mer au niveau de leurs parties maritimes.

Les rives des cours d'eau précités sont boisées ; un bois de superficie importante (près de 600 hectares), le Bois de Penhoat-Lancerf, couvre le tiers ouest de la commune ; planté en pins maritimes, il a remplacé les landes préexistantes dans le courant du Royaume-Uni. Il est désormais en majeure partie propriété du Conservatoire du littoral.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Finistère nord, caractérisée par une pluviométrie élevée, des températures douces en hiver (. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Intérieur », exposée à un climat médian, à dominante océanique.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,1 amplitude thermique annuelle de 10,2 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Lanleff à 6 vol d'oiseau, est de 11,7 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Voies de communication et transports

Des bacs permettaient de traverser le Trieux : le plus connu était celui de Lancerf qui existait déjà en 1776 et probablement bien avant, qui partait de Toul an Huiled pour rejoindre sur l'autre rive le lieu-dit "Le Passage" en Pleudaniel. Il cessa de fonctionner en 1927, mais reprit temporairement du service sous l'Occupation.

La ligne de Guingamp à Paimpol longe la ria du Trieux et dessert la commune en trois haltes : Frynaudour, Traou-Nez, Lancerf.

Par route Plourivo reste en partie enclavé, aucun pont routier ne permettant de franchir l'une ou l'autre des deux rias du Trieux et du Leff au niveau de la commune : pour traverser le Trieux en direction du Trégor, il faut faire le détour par le pont de Lézardrieux (D 786, ancienne Route nationale 786), qui contourne la commune par le Nord ; le premier pont en direction du Sud permettant de franchir le Leff se trouve au Houel, à l'endroit où cesse l'influence des marées, sur la D 15. Le bourg de Plourivo est desservi par une route secondaire, la D 182, qui permet de rejoindre la D 7 (route de Saint-Brieuc à Paimpol, ancienne Route nationale 786).

Cadre géologique

Carte géologique du Massif armoricain, avec au nord-est le batholite mancellien et ses nombreux plutons de granite cadomien (Trégor, Lanhélin, Louvigné, Vire, Avranches…). Ce batholite dessine une ellipse de 150 .

Plourivo est localisée dans la partie médiane du domaine nord armoricain, unité géologique du Massif armoricain qui est le résultat de trois chaînes de montagnes successives. Le site géologique de Plourivo se situe plus précisément dans l'unité de Saint-Brieuc formé d'un bassin sédimentaire essentiellement briovérien (constitué de formations volcano-sédimentaires) limité au nord-est par un important massif granitique cadomien, le batholite du Trégor, au sud par le décrochement dextre nord-armoricain (faille de Molène – Moncontour), et au sud-ouest le pluton de Lanhélin qui font partie d'un ensemble plus vaste, le batholite mancellien,.

L'histoire géologique de la région est marquée par le cycle cadomien (entre 750 et 540 Ma) qui se traduit par la surrection de la chaîne cadomienne qui devait culminer à environ 4 000  et regroupait à cette époque (avant l'ouverture de l'océan Atlantique) des terrains du Canada oriental, d'Angleterre, d'Irlande, d'Espagne et de Bohême. Cette ceinture cadomienne se suit à travers le Nord du Massif armoricain depuis le Trégor (baie de Morlaix) jusqu'au Cotentin. À une collision continentale succède une période de subduction de l'océan celtique vers le sud-est, sous la microplaque Armorica appartenant alors au supercontinent Gondwana. Des failles de direction N40°-N50°enregistrent un raccourcissement oblique, orienté environ NNE-SSW. Cette tectonique régionale entraîne un métamorphisme à haute température et basse pression. À la fin du Précambrien supérieur, les sédiments briovériens issus de l’érosion rapide de la chaîne cadomienne sont fortement déformés, plissés, formant essentiellement des schistes et des gneiss. Les massifs granitiques du Mancellien (notamment le massif côtier nord-trégorrois, le granite de Plouha, les diorites et gabbros de Saint-Quay-Portrieux), dont la mise en place est liée au cisaillement nord-armoricain scellent la fin de la déformation ductile de l'orogenèse cadomienne. À leur tour, ces massifs granitiques sont arasés, leurs débris se sédimentant dans de nouvelles mers, formant les « Grès rouges » qui se déposent dans le bassin ordovicien de Plouézec-Plourivo, hémi-graben limité au nord par la faille de Trégorrois, à l'est par l'anse de Paimpol, à l'ouest jusqu'au-delà du Trieux à l’ouest. L'arénisation des massifs granitiques a vraisemblablement débuté au Pliocène, sous l'action de climats tempérés chauds et humides, et se poursuit encore actuellement mais sous forme atténuée. L'altération a également transformé les roches métasédimentaires en formations argilo-sableuses. Enfin, au Plio-quaternaire, les roches du substratum sont localement recouvertes par des dépôts récents issus de l’action du vent (lœss, limons sur les coteaux), de mouvements et transports sur les versants (colluvions), et des cours d'eau (alluvions). Les grands traits de l’évolution géologique du Goëlo sont alors fixés.
La région comporte ainsi, au-dessus d'un socle granitique (750-650 Ma), une épaisse séquence volcanique et sédimentaire, elle-même intrudée par de nombreux plutons granitiques (580 Ma) contemporains de la déformation. Elle correspond à la subduction d'un domaine océanique vers le sud-est sous la marge active nord du Gondwana, entraînant un métamorphisme à haute température et basse pression (subduction engendrant un bassin intra-arc ou une zone de chevauchement, les deux hypothèses restant débattues).

Économiquement, les « grès de Plourivo » faciles à extraire et à façonner par suite de leur disposition en bancs parallèles, ont été exploités dans de nombreuses églises du Goëlo septentrional, et ce dès le Lanleff, abbaye de Beauport). Ils « offrent, en fait, des granulométries variées : fine, graveleuse, voire conglomératique, ainsi que des colorations diverses, allant du blanc au rouge lie-de-vin en passant par le rose, nuance la plus fréquente ».

Touristiquement, les principaux aspects de la géologie dans cette région peuvent être abordés au cours de balades naturalistes et géologiques qui permettent d'observer sur un espace réduit du territoire, des roches d'âge et de nature différents, témoins de phénomènes géologiques d'ampleur (magmatisme, tectogenèse, métamorphisme, érosion…).


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  15. La position de cet océan est suggérée par une importante anomalie magnétique orientée NE-W qui a été reconnue dans la partie médiane de la Manche actuelle et qui pourrait être un corps ophiolitique CF. Serge Elmi et Claude Babin, Histoire de la Terre, Dunod (lire en ligne), p. 64.
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  21. Jean Plaine, «  », sur sgmb.univ-rennes1.fr, .
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  24. Hubert Lardeux et Claude Audren, Bretagne, Masson, , p. 44.

Toponymie

Le nom de la localité est attesté sous les formes Plerivou en 1198, Plorivo et Parochia de Plorivou en 1220, Plourivou en 1228, Plurivou en 1235, 1244 et en 1256, Plorivo en 1257, Plorivou en 1263, 1266 et en 1284, Ploerivou en 1271, Plerivou en 1287, Ploeryvou en 1305, Plurivou vers 1330, Plurivo en 1401 et en 1429, Plourivou en 1403, Plurivo en 1429, Ploerivau en 1543.

La forme actuelle de Plourivo apparaît dès 1652.

Son nom vient de l’ancien breton plou qui signifie paroisse et de rivou ou rion.

« Propriété en 1198 de l'abbaye de Saint-Rion, cet édifice ne saurait rappeler, comme on l'a parfois avancé, le saint éponyme de la paroisse, saint breton que l'on peut supposer, d'après les graphies anciennes, se nommer "Rivou", même s'il n'est pas attesté par ailleurs, que saint Rion en soit un substitut n'a rien d'impossible ». Ce saint Rion (ou Riom) aurait été un compagnon de saint Maudez.

  1. Archives de Loire Atlantique, B 2979
  2. infobretagne.com, «  ».
  3. Archives des Côtes d’Armor, 2G.
  4. a et b Bernard Tanguy : Dictionnaire des noms de communes, trèves et paroisses des Côtes-d'Armor; ArMen-Le Chasse-Marée; 1992.

Histoire

Moyen Âge

Plourivo est une ancienne paroisse de l'Armorique primitive qui englobait jadis outre le territoire actuel de Plourivo, ceux d'Yvias et de Kerfot.

Croix carolingienne (et non mérovingienne comme l'indique à tort la carte postale d'Émile Hamonic) commémorant la victoire d'Alain Barbetorte.
L'enclos d'Alain Barbetorte à Plourivo avec ses deux croix médiévales.

D'après la tradition, les Normands (Vikings) auraient établi un camp retranché à Castel-Auffret. Alain Barbetorte aurait attaqué et vaincu sur la lande de Lancerf, à une date comprise entre 936 ou 938, les Normands retranchés dans l'enceinte fortifiée de Castel-Auffret et commandés par Incon. Il subsiste d'ailleurs des restes du camp retranché de Castel-Auffret.

De façon romancée, Henri de Malleray a décrit cette bataille : « Ce fut à travers les landes une chevauchée folle de cavaliers bretons lancés à la poursuite des vaincus (...), au galop, la lance au poing, les cheveux tendus comme une fantastique crinière. Les Normands affolés tentèrent peut-être une dernière résistance du côté de Lan-Cerf [Lancerf] mais, rompus définitivement, furent précipités dans la mer. L'Anse des Grillons (Toul an Huiled) fut vraisemblablement le théâtre de cet épisode tragique ».

L'historien Arthur de La Borderie vint étudier les croix monolithes du Frédéric Le Guyader.

En 1369, en raison du mariage d'un de ses membres avec Marguerite d'Avaugour, la paroisse de Plourivo devint la propriété de la famille de Rohan ; un autre mariage la fit passer dans les possessions de la famille de Rieux et un autre, Pierre de Rohan (1567-1622), prince de Guéméné, époux de Magdeleine de Rieux (née vers 1585, décédée en 1606) la fit revenir entre les mains de la famille de Rohan. En 1624 Louis VIII de Rohan-Guéméné cède les droits de châtellenie, juridiction, haute, moyenne et basse justice, prééminences et droits honorifiques en la paroisse de Plourivo à Yves Roquel, seigneur de Bourblanc, dont la seigneurie devient la plus importante de Plourivo Cette seigneurie appartint initialement à la famille Ruffault (connue depuis 1220), puis à la famille Roquel (par le mariage de Guillaume Roquel avec Marie Ruffault en 1513). D'autres seigneuries existaient : celle de Kerhuel remontait au .

La paroisse de Plourivo faisait alors partie du comté du Goëlo.

Temps modernes

Un témoignage du recteur de Plourivo inclus dans le registre paroissial indique qu'entre avril et juillet 1591 une partie de la population de Plourivo, notamment les femmes enceintes fuyèrent sur la rive gauche du Trieux en raison de l'occupation de la paroisse par l'armée du prince de Dombes Henri de Montpensier, qui combattait les Ligueurs.

Carte de Cassini de la paroisse de Plourivo et de ses environs (1790).

Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Plourivo en 1778 :

« Plourivo : par la route de Pontrieux à Paimpol ; à 7 lieues au Nord-Ouest de Saint-Brieuc, son évêché et son ressort ; à 27 lieues de Rennes et à 1 lieue de Paimpol, sa subdélégation. On y compte 1 500 communiants : la cure est à l'alternatif. Ce territoire, pays couvert [de bocage] et arrosé par la rivière de Trieux qui le borne à l'Ouest, et par celle du Lieft [ Leff] qui le borne au Sud, produit des grains, du lin, du foin, et des fruits pour le cidre. Ses maisons nobles : Kerambelec, Kernuel, et Kerlo. La haute justice du Bourg-Blanc appartient à M. Arinez du Poulpry. »

Révolution française

Créée par les édits de Louis XVI, la commune de Plourivo élit sa première municipalité le . Le premier maire est Nicolas Armez du Poulpry. Il donna sa démission six mois plus tard, le roi l'ayant nommé à des fonctions incompatibles avec celles de maire.

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Plourivo est le berceau de la famille de l'écrivain Ernest Renan (1823-1892) ; Gaston Deschamps a décrit en détail les ancêtres d'Ernest Renan qui habitaient Plourivo dans un article publié en 1903 dans le journal Le Temps.

La commune est aussi marquée par la présence de la famille Armez, dont trois membres sont députés du département, ainsi que par la présence de l'homme politique Marcel Cachin, né en 1869 et décédé en 1958, fondateur du Parti communiste français.

Le cadastre de 1831-1832 indique la présence de 63 routoirs à lin dans la commune de Plourivo ; leur nombre diminua dans la seconde moitié du .

A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Plourivo en 1853 :

« Plourivo : commune formée de l'ancienne paroisse de ce nom ; aujourd'hui succursale. (...) Principaux villages : Traou-Hoat, Penhout, Toullan, Saint-Jean, le Troudu, Lancerf, Kicun, Kerléan, Keriel, le Ruclé, le Bourg-Blanc, Kerilis, Lan-Ouern, Lézoan, Kerban, Pors-Traou, le Danot, Kerhuel, Kermaria, Kerjean, Kermainguy, Frinaudour, Kervaudin. Superficie totale 2 835 hectares 15 ares, dont (...) terres labourables 1 412 ha, prés et pâturages 83 ha, bois 182 ha, vergers et jardins 22 ha, landes et incultes 956 ha (...). Moulins : 8 (de Lancerf, à vent ; du Pont, Canon, Guézennec, à eau). On voit dans cette commune, outre l'église, la chapelle Neuve, la chapelle Saint-Jean et celle de Kermaria ; cette dernière est desservie. La route de Pontrieux à Paimpol traverse Plourivo du nord-est au sud-ouest. Géologie : schiste talqueux ; poudings dans le sud-est. On parle le breton. »

Joachim Gaultier du Mottay écrit en 1862 que Plourivo possède une école de garçons ayant 125 élèves et une de filles en ayant 75, qu'on y parle le breton, que le territoire de la commune est très accidenté et peu boisé, « mais tend à le devenir, par suite des semis de pins et des nombreuses plantations qu'on exécute sur ses landes depuis quelques années ; les terres sont légères, à sous-sol pierreux ; cependant elles s'améliorent de jour en jour par une bonne culture et d'abondants engrais ». Il signale aussi l'originalité du petit bois de l'Hermite dont plus d'un hectare est constitué d'arbousiers.

Le recensement de 1866 indique la présence au bourg de six auberges et d'un hôtel : l'Hôtel des Voyageurs ; des commerces existaient en plus dans plusieurs hameaux.

Portrait de Louis Armez, maire de Plourivo entre 1871 et 1917 et député.

La commune de Plourivo fut atteinte gravement en 1867 par une épidémie de choléra « qui se propagea dans les vingt-quatre heures dans le village » et frappa aussi toutes les localités environnantes. « M. Armez, maire de Plourivo, (...) et son fils [Louis Armez] (...), tous deux passionnés par la médecine, s'occupent continuellement des soins à donner aux malades de la commune (...) qu'ils visitent eux-mêmes ».

Louis Armez et son adjoint à la mairie de Plourivo furent tous les deux un temps révoqués en 1877 pour « insulte à l'autorité » du gouvernement royaliste d'Albert de Broglie car ils contestèrent énergiquement le résultat de l'élection législative lors de laquelle, bien que député sortant, avait été déclaré battu par le candidat de droite Jean Garnier-Bodéléac (dont l'élection fut invalidée), avant de retrouver leurs fonctions municipales après la crise du 16 mai 1877.

Un fait divers concerne ce maire : il se trouva être dépositaire de la tête momifiée du cardinal de Richelieu, dont un ancêtre de sa famille, Nicolas Armez, s'était emparé lors de la Révolution française ; il accepta de la restituer à l'État, ce qui permit de l'inhumer dans la chapelle de la Sorbonne en 1866.

Le , à l'occasion de la Fête nationale, la municipalité organisa des concours pour les enfants, dont deux épreuves "surprenantes" : l'une rassemblant cinq petits garçons devant avaler le plus rapidement possible un pain d'environ 1 kg, l'autre en remettant à douze enfants des pipes de grande capacité bourrées de tabac, le gagnant étant celui qui terminait le premier de fumer la totalité du tabac contenu dans sa pipe.

Le gisement naturel d’huîtres de Toul ar Huiled était réputé au point de faire l’objet d’une publication au Journal officiel en 1889. De nombreux routoirs à lin se trouvaient sur les versants du Trieux, contribuant à la pollution du fleuve ; ceux de Coat Ermit ont été conservés.

La ligne de chemin de fer de Guingamp à Paimpol, ligne du Réseau breton, alors à voie métrique (mais mise à écartement normal par la suite), qui dessert Plourivo, est mise en service en août 1894 par la Société générale des chemins de fer économiques. La ligne suit la rive droite du Trieux et en contourne toutes les sinuosités jusqu'à la station de Plourivo où elle cesse de serpenter pour piquer droit sur Paimpol, qui n'est plus distant que de six kilomètres. La halte de Frinandour est ouverte en 1896 ( celle de Traou Nez en 1994 seulement).

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Belle Époque

Auguste Dupouy a écrit qu'à cette époque « les goélettes paimpolaises recrutaient leurs équipages moins à Paimpol qu'à Plouézec et à Plourivo, dans des communes qui n'étaient plus qu'à demi rurales ».

Quand l'armement pour l'Islande périclita (il disparut en 1937) « la culture des primeurs, qui s'était d'abord pratiquée au voisinage immédiat de la côte, se répandait de plus en plus à l'intérieur des terres, vers Plourivo et Quemper-Guézennec ».

En juillet 1904 la cloche de la chapelle Saint-Ambroise se détacha de la poutre qui la soutenait et qui était en mauvais état lors d'une cérémonie ; l'accident fit deux blessées dont une dans un état grave.

L'inventaire des biens d'église se déroula à Plourivo le . Un décret du Président de la République en date du attribua « à la commune de Plourivo, à défaut de bureau de bienfaisance, les biens ayant appartenu à la fabrique de l'église de Plourivo, actuellement placés sous séquestre ». Un décret en date du

Le , une désespérée se jette dans l'étang du Bourg-Blanc, en Plourivo et entraîne dans sa noyade un jeune homme, Magloire Helleux, qui s'était jeté à l'eau pour tenter de la sauver car elle s'agrippa à lui. En raison du refus du recteur d'organiser une cérémonie religieuse pour le défunt, car celui-ci ne fréquentait pas l'église, le maire Louis Armez présida des obsèques civiles solennelles ä l'entrée du cimetière en présence d'environ 1 500 personnes.

Un hippodrome remplaçant celui de Paimpol ouvrit en 1908 à Pen Lan ; il ferma en 1927.

Première Guerre mondiale

Le monument aux morts porte les noms de 88 soldats morts pour la Patrie pendant la Première Guerre mondiale : 10 d'entre eux sont morts en Belgique ; 11 sont disparus en mer ; Toussaint Beauverger est mort (de maladie) en 1916 en Oubangui-Chari ; Louis Le Mérer est mort (de maladie) en 1916 à Malte ; Joseph Liorzou est mort à Alger en 1917 ; Marcel Wallez a été tué au Tanganyika en 1917 ; 2 sont morts à Salonique (Grèce) en 1917 pour Charles Allainguillaume, mort à l'hôpital des suites de ses blessures et le pour Pierre Richard, décédé de maladie ; la plupart des autres sont décédés sur le sol français (dont 5 de maladie ou des suites de leurs blessures en 1919), à l'exception de Robert Ollivier, marin, décédé de maladie le , donc après l'armistice alors qu'il était à bord du croiseur cuirassé Gueydon alors à Arkhangelsk (Russie) dans le cadre de l'intervention française en Russie septentrionale.

Dans un rapport décrivant l'attitude des habitants (et surtout des habitantes) pendant la guerre, écrit à l'intention de l'inspecteur primaire de Saint-Brieuc, l'instituteur public de Plourivo écrit : «Si de temps en temps un deuil n'était venu frapper une famille ici, on aurait ignoré qu'ailleurs on se battait. Habituées à être seules, les marins étant toujours absents, les femmes n'ont trouvé aucun changement, si ce n'est que les allocations pleuvaient, que les allocations des veuves étaient plus fortes, que les produits de la terre se vendaient plus cher (...) en un mot la guerre était tout bénéfice. Le sentiment de solidarité n'était pas vivace à Plourivo, la guerre a développé encore leur égoïsme naturel (...) ; quant à la paix, ils l'ont accueilli avec une étonnante indifférence ».

Par contre le journal La Dépêche de Brest écrit dans son édition du que la fête de la Victoire a été célébrée à Plourivo « avec un éclat particulier et dans le plus grand enthousiasme. De l'avis unanime, le bourg de Plourivo n'avait jusqu'à présent reçu une foule aussi dense de visiteurs et de danseurs ».

Entre-deux-guerres

En 1920 le conseil municipal décide l'érection d'un monument aux morts qui est financé aux trois-quarts par une souscription publique, le reste venant de crédits municipaux et une subvention de l'État ; il est réalisé par Jules Auffray, marbrier-sculpteur à Guingamp et placé dans l'ancien cimetière. Le maire obtint l'accord du préfet pour placer une croix sur le monument (tout symbole religieux était en principe interdit), arguant que la majorité de la population était catholique.

C'est sur la commune, au sein du massif forestier de Penhoat-Lancerf, que se trouve l'ancien manoir de Traou-Nez rendu célèbre par l'affaire Seznec. En effet, cette propriété appartenait à Pierre Quéméneur qu'il l'avait acquise en 1920, soit trois ans avant sa disparition, au moment où Guillaume Seznec s'était engagé à le lui acheter.

« C’est à Plourivo que M. le juge Hervé avait acquis la certitude de l’innocence de Seznec puisque, selon lui, c’est à Plourivo que Pierre Quémeneur avait été tué(...). Le conseiller général de Landerneau a été enterré dans sa propriété de Plourivo(...). Si Pierre Quémeneur s’est rendu le 27 mai à Plourivo et qu'il y a été tué, c’est également à Plourivo qu’il a été enterré » écrit l'hebdomadaire Radar le , mais cela reste une hypothèse car l'affaire Seznec n'a jamais totalement élucidée et le corps de Pierre Quémeneur jamais retrouvé.

Depuis 1992, la demeure accueille la Maison de l'Estuaire, propriété du Conservatoire du littoral. Le site est desservi par La Vapeur du Trieux grâce à une halte ferroviaire inaugurée en 1994.

François Ménez écrit en 1933 qu'à Plourivo « les choses, autant que je puisse en juger, n'ont pas tellement changé. Nos paysans, tout comme ceux d'il y a trente ans, s'en vont au pas traînant de leur cheval, aux foires de Guingamp, assurés qu'ils semblent être assurés d'avoir pour eux l'éternité, et les mêmes chars à bancs (...), les mêmes qui nous dépassaient au long de la route, portent dans leurs caisses à claire-voie leurs portées roses de porcelets, vont eux-mêmes du même train, avec les mêmes femmes perchées sur le siège, inchangées, presque rajeunies, tricotant pour tromper l'ennui du chemin ».

Seconde Guerre mondiale

Le monument aux morts de Plourivo porte les noms de 17 personnes mortes pour la France durant la Seconde Guerre mondiale : parmi elles 4 sont mortes en Allemagne : Yves Le Bozec est mort en 1941 dans des circonstances non précisées ; André Guerlesquin, résistant, est mort au camp de concentration de Dachau le et Louis Le Caoussin, lui aussi résistant et déporté, le à Wilhelmshaven et Louis Le Gonidec, mort en captivité le en Thuringe ; 5 (Charles Le Goffic, Francisque Le Chevert (un membre des FFL), Jean Le Louarn, Jean Le Meur et Joseph Ranvial) sont morts en mer ; Jean Durand est mort accidentellement à Casablanca dès septembre 1939 ; Jean Courson à Arthonnay (Yonne) et Georges Moezan à Saint-Valery-en-Caux sont morts tous les deux en juin 1940 lors de la Bataille de France.

Henry de Mauduit et Betty de Mauduit

Propriétaires du château de Bourgblanc qu'ils avaient acheté en 1931 à un paysan qui le délaissait, ils ont tous deux été résistants : la comtesse Betty de Mauduit fut résistante ; membre du réseau Pat O'Leary, elle cacha dans leur château de Bourgblanc une trentaine d'aviateurs alliés en attente d'un convoyage vers l'Angleterre. Elle est décédée le

Son mari Henry de Mauduit gagna en bateau l'Angleterre à partir de Paimpol à bord de l'Aviso, une barque de 7 mètres de long et fut par la suite officier SAS ; parachuté dans les Côtes-du-Nord dans la nuit du 7 au , il anima la Résistance en Bretagne et participa à la libération de Paris. Il fut après la guerre administrateur colonial.

L'après Seconde Guerre mondiale

Deux soldats (Louis Perrot et Albert Pinel) originaires de Plourivo sont morts pour la France durant la Guerre d'Indochine et un (André Ollivier) durant la Guerre d'Algérie.

Écureuils de Plourivo

Le club de football « Écureuils de Plourivo » est créé en 1971 à l'initiative de la municipalité ; pour choisir le nom du club, les responsables songèrent, comme la commune est étendue et boisée, aux écureuils alors encore nombreux. En 2020 les « Écureuils de Plourivo » ont fusionné avec les clubs des communes voisines de Ploubazlanec et Pléhédel, formant un nouveau club dénommé « Avenir du Goëlo ».

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