Plougasnou (prononcé /plu.ga.nu/ ; en breton : Plouganoù) est une commune française, située dans le département du Finistère en région Bretagne, à environ 75 km au nord-est de Brest
Plougasnou a une population de 2 887 habitants (2016)
Ses habitants sont appelés les Plouganistes.
Cette station balnéaire, située au bord de la Manche, à l'extrémité sud-ouest de la Baie de Lannion, bénéficie d'un patrimoine environnemental et culturel préservé à découvrir bien que loin des circuits touristiques les plus fréquentés.
Géographie
Situation
Représentations cartographiques de la commune
Carte OpenStreetMap
Carte topographique
Carte avec les communes environnantes
La commune est située dans le Trégor finistérien sur le littoral nord-est du département du Finistère, près des Côtes-d'Armor et son climat est océanique.
Article détaillé : Trégor finistérien.
Communes limitrophes de Plougasnou
La Manche
Saint-Jean-du-Doigt
Plouezoc'h
Lanmeur
Plougasnou est limitrophe, au sud-ouest de la commune Plouezoc'h, au sud de Lanmeur et à l'est de Saint-Jean-du-Doigt. La Manche borde tout le finage communal de l'ouest au nord-est. En situation de presqu'île sur la rive orientale de la baie de Morlaix, son littoral est découpé, avec une succession de pointes bordées de falaises : pointe de Térénez (en fait un tombolo), pointe Saint-Samson, Pierre Double, pointe de Perhérel, pointe Annaoulesten, pointe du Diben, pointe de Primel, pointe de Roc'h Louët, pointe de Ruffélic. Ces pointes alternent avec des baies souvent profondes, dont beaucoup abritent des plages : anse de Térénez (au fond de laquelle se trouve un poulier), plage de Saint-Samson, plage de Guerzit, plage du Port Blanc, anse de Diben (plage de Trégastel), anse de Primel (qui abrite la plage de Primel), baie de Sainte-Barbe qui abrite dans sa partie sud-est la plage de Plougasnou-Saint-Jean-du-Doigt).
La Manche à la pointe du Diben.
La plage de Primel et, à l'arrière-plan, la pointe de Roc'h Louët
Queue de comète située dans la partie nord-est de la pointe de Primel
Le port de Térénez et les îlots de la baie de Morlaix
Le bourg de Plougasnou n'est pas en situation littorale (c'est d'ailleurs une caractéristique commune à de nombreuses paroisses anciennes de la région comme Guimaëc, Plestin, Ploumilliau, Ploulec'h, plous se sont établis à une certaine distance de la côte, à l'abri du vent et probablement par crainte des pirates saxons) mais situé sur un plateau, vers 75 mètres d'altitude, à plus d'un kilomètre de la mer. L'habitat s'est développé dans les zones proches du littoral, particulièrement le long de la plage de Primel et à Trégastel, mais aussi au Diben (à proximité du port) et à Térénez (où se trouve aussi un petit port) et de manière plus générale un habitat formé en partie de résidences secondaires s'est développé en arrière, le long d'une bonne partie de la côte, entraînant un mitage des zones concernées (par exemple à Bouriol en arrière de la plage de Guerzit et à Milaudren, sur la rive orientale de l'anse de Diben, mais aussi en arrière de la plage de Primel. Mais la commune possède aussi une partie rurale étendue, parsemée de nombreux hameaux dont les principaux sont Saint-Samson, Kerbabu, Pen ar C'hra, Kervebel, Kerénot, Kerbiguet, Run Gaca, .
Avec une population de 3 217 habitants (2007), c'est la commune la plus peuplée du canton de Lanmeur, dans l'arrondissement de Morlaix.
Étant donné sa proximité (seize kilomètres depuis le bourg), Morlaix est la ville de référence. Guingamp est à 69 kilomètres, Brest à 75 kilomètres et Quimper à 101 kilomètres.
La majorité de la population parlait breton jusqu'au siècle.
Géologie
Du granite à faciès porphyroïde affleure à Saint-Samson et du granite à muscovite à Térénez. Des diorites et diabases, roches d'origine éruptive, affleurent, interstratifiées dans des séries sédimentaires, dans les falaises de Plougasnou et Saint-Jean-du-Doigt. Des gabbros affleurent également à Plougasnou. Alors que l'altération du granite forme généralement des boules qui s'amoncellent en chaos, l'altération est contrôlée par des diaclases subverticales à la pointe du Diben et donne un phénomène plus rare, l'érosion en lames du granite.
L'intrusion magmatique dite de Saint-Jean-du-Doigt forme un complexe gabbro-dioritique dont les affleurements peuvent être observés tout le long de la côte entre Poul Rodou (en Guimaëc) et Primel (en Plougasnou).
Des dépôts tourbeux affleurent à marée basse à Primel.
Toponymie
Le nom de la commune est un hagiotoponyme qui signifie en français « la paroisse de saint Cathnou » :
le préfixe plou désigne en breton ancien une communauté et, par extension, une paroisse.
la racine celte « Cathnou » est un hagionyme (nom de saint). On le retrouve dans d'autres noms de lieux en Bretagne et dans la toponymie cornique. Traduit du vieux breton, il signifie « célèbre bataille » :
cad est un nom commun désignant un combat, une bataille (kad en breton moderne);
gnoe est un adjectif signifiant fameux, célèbre (gwall en breton moderne).
Prononciation
En français, Plougasnou se prononce [pluganu]*. Le s du nom de la commune est muet. La forme bretonne Plouganoù se prononce [plugãːnu]. Elle se distingue de la prononciation française par un a nasalisé.
Évolution de l'orthographe
Au siècle dans les textes en latin, la paroisse était nommée Ploi Cathnou (1040), Ploicathnou ou Ploigathnou. L'orthographe évolue progressivement : Plegano (1163, 1330), Ploegaznou (1371), Ploegasnova (1450), Guycaznou (1495, 1505, 1520), Ploegaznou (1516, 1550), Plougaznou (1550) et Plougano (1630).
L'orthographe bretonne actuelle, Plouganoù, date de la fin . Elle concilie à la fois la prononciation en breton et l'étymologie en marquant par le suffixe -où la chute d'un a du suffixe originel -aou. Elle remplace, depuis le début du XXIe siècle, l'orthographe Plougañou en usage alors, dont la prononciation était calqué sur le français [pluganu].
Climat
Pour des articles plus généraux, voir Climat de la Bretagne et Climat du Finistère.
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Finistère nord, caractérisée par une pluviométrie élevée, des températures douces en hiver (6 . Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Littoral », exposée à un climat venté, avec des étés frais mais doux en hiver et des pluies moyennes.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,2 amplitude thermique annuelle de 10 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Pleyber-Christ à 23 vol d'oiseau, est de 11,7 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
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↑ a et b« Plougasnou, carte interactive » sur Géoportail. Couches « Cartes IGN classiques », « Limites administratives » et « Hydrographie » activées.
↑ [Largillière 1925] René Largillière, Les saints et l'organisation chrétienne primitive dans l'Armorique bretonne, Rennes, J. Plion & L. Hommay, , sur gallica (lire en ligne), p. 178.
↑ [Chauris 1975] Louis Chauris, « Minéralisations stanno-wolframigères dans le granite de Carantec (Bretagne) », Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences - Série D, Sciences naturelles, lire en ligne [sur gallica]), p. 2422, 2423.
↑ [Barrois 1887] Charles Barrois, « Observations préliminaires sur les roches des environs de Lanmeur (Finistère) », Annales de la Société géologique du Nord, , lire en ligne [sur gallica]), p. 243.
↑ [Georget et al. 1986] Yvon Georget, François Martineau et Raymond Capdevila, « Âge tardi-hercynien et origine crustale du granite de Brignogan (Finistère, France). Conséquences sur l'interprétation des granites nord-Armoricains » (note présentée par Maurice Roques, p. 237-242), Comptes-rendus de l'Académie des sciences, lire en ligne [sur gallica]).
↑ [Beaulieu 2003] François de Beaulieu, La Bretagne. La géologie, les milieux, la faune, la flore, les hommes, Delachaux et Niestlé, , p. 25.
↑ Nolwenn Coint, Cédric Hamelin et Martial Caroff, Le complexe gabbro-dioritique lité de Saint-Jean-du-Doigt, " Bulletin de la Société géologique et minéralogique de Bretagne", 2008, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9687092w/f3.image.r=Guima%C3%ABc
↑ [Cayeux 1906] L. Cayeux, « Les tourbes des plages bretonnes, au nord de Morlaix (Finistère) », Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, lire en ligne [sur gallica]).
↑
↑ a et bRessources linguistiques de l'office de la langue bretonne [lire en ligne].
↑ 1045
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↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑ « », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le )
↑ « », sur bretagne-environnement.fr, (consulté le )
↑ « », sur fr.distance.to (consulté le ).
↑ « », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
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Toponymie
Le nom de la commune est un hagiotoponyme qui signifie en français « la paroisse de saint Cathnou » :
le préfixe plou désigne en breton ancien une communauté et, par extension, une paroisse.
la racine celte « Cathnou » est un hagionyme (nom de saint). On le retrouve dans d'autres noms de lieux en Bretagne et dans la toponymie cornique. Traduit du vieux breton, il signifie « célèbre bataille » :
cad est un nom commun désignant un combat, une bataille (kad en breton moderne);
gnoe est un adjectif signifiant fameux, célèbre (gwall en breton moderne).
Prononciation
En français, Plougasnou se prononce [pluganu]*. Le s du nom de la commune est muet. La forme bretonne Plouganoù se prononce [plugãːnu]. Elle se distingue de la prononciation française par un a nasalisé.
Évolution de l'orthographe
Au siècle dans les textes en latin, la paroisse était nommée Ploi Cathnou (1040), Ploicathnou ou Ploigathnou. L'orthographe évolue progressivement : Plegano (1163, 1330), Ploegaznou (1371), Ploegasnova (1450), Guycaznou (1495, 1505, 1520), Ploegaznou (1516, 1550), Plougaznou (1550) et Plougano (1630).
L'orthographe bretonne actuelle, Plouganoù, date de la fin . Elle concilie à la fois la prononciation en breton et l'étymologie en marquant par le suffixe -où la chute d'un a du suffixe originel -aou. Elle remplace, depuis le début du XXIe siècle, l'orthographe Plougañou en usage alors, dont la prononciation était calqué sur le français [pluganu].
↑
↑ a et bRessources linguistiques de l'office de la langue bretonne [lire en ligne].
↑ 1045
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Histoire
Préhistoire
Datant du , sur la commune voisine de Plouezoc'h, le cairn de Barnenez est la plus ancienne preuve de présence humaine sur ce littoral. Ce tumulus situé face à Térénez est le site mégalithique le plus important des environs.
Sur la commune elle-même, trois mégalithes de l'âge du fer () sont classés aux monuments historiques :
le lec'h de Kermenhir ou Keraminir
le lec'h de Kermouster
le menhir de Traon-Bihan
Un autre menhir, situé dans le village de Goaz-Meur, avait trois mètres de haut ; il fut fouillé par Paul du Chatellier. Un tumulus avec des fragments de dolmen se trouve à Run-ar-Vugale ; au pied de ce tumulus, on a trouvé un vase, déposé entre quatre pierres forment coffre, rempli de restes incinérés.
La Pointe de Primel, formée de rochers granitiques qui culminent à 48 mètres, et entourée d'écueils, forme une forteresse naturelle, occupée depuis le mésolithique par les hommes qui y aménagèrent un éperon barré protégé aussi par une triple ceinture de remparts. Entre le Vikings, les Anglais, les Ligueurs, les Espagnols… Un poste de guet y a été construit dès le Moyen Âge et le site a été aménagé en place forte par Vauban, puis par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale.
Plougasnou : la Pointe de Primel
Vue de Run Pridou (partie sud de la plage de Trégastel)
Vue d'ensemble
Partie nord-ouest (vue depuis la cote 38)
Grève et rochers de la partie sud-ouest
L'isthme reliant la Pointe de Primel au continent (vu depuis la "maison du douanier")
Une nécropole préhistorique, comprenant une douzaine de tombes dont deux sarcophages, a été découverte en 1903 au lieu-dit Park an Teven ("Le champ des dunes") situé au pied du rocher de Primel. Les squelettes étaient couchés selon des règles précises, la face tournée vers le soleil levant. Diverses poteries se trouvaient dans les tombeaux.
Quelques vestiges gallo-romains ont été découverts à proximité du bourg. En 2002 ou 2003, plusieurs parcelles du lotissement communal de l'Oratoire ont fait l'objet de fouilles archéologiques préventives qui ont révélé des vestiges de la Tène (bâtiment sur poteaux, fossés parcellaires et d'enclos, fosse) ; de la période gallo-romaine (constructions sur poteaux et sur solins de pierre, épandage de pierres incluant des fragments de tegulae et associé à des poteries gallo-romaines, système fossoyé, voirie, et peut-être le parement d'un talus) ; du Moyen Âge (construction à poteaux d'ancrage, fossés parcellaires, fosse, peut-être .
La fondation du village de Plougasnou n'a sans doute eu lieu qu'au cours du siècle (voir section suivante).
Fondation du village, étymologie et origines
Selon les récits plus ou moins légendaires, chassé de Bretagne insulaire, Saint Mériadec débarqua à Plougasnou et apprivoisa un loup qui terrorisait les environs. Saint Primel serait le fondateur du village de Primel aujourd'hui associé à Trégastel. Saint Samson franchit la Manche en direction de la Bretagne continentale où il s’établit d'abord à Plougasnou dans un petit hameau qui porte encore le nom de Saint-Samson et non loin duquel il fonda le monastère de Lanmeur avant de s'établir par la suite à Dol (aujourd'hui Dol-de-Bretagne en Ille-et-Vilaine)
Le village de Plougasnou ne fut probablement fondé qu'au siècle par des immigrants domnonéens fuyant la Bretagne insulaire.
Cette paroisse bretonne avait une trève, plus exactement une simple succursale, Saint-Jean-du-Doigt, et dépendait de l'archidiaconé de Pou Castel au sein de l'évêché de Tréguier et de la châtellenie de Morlaix-Lanmeur, rattachée par la suite en 1035 au comté de Léon, puis intégré au domaine du duc de Bretagne[source insuffisante].
Article détaillé : Saint-Jean-du-Doigt.
Moyen Âge
En 1039, la duchesse Berthe de Blois, épouse du duc Alain III de Bretagne, donna la prévôté de Saint-Georges en Plougasnou à l'abbaye Saint-Georges de Rennes. En 1179, Guyomarch IV de Léon, qui a été battu par Henri II d'Angleterre voit ce dernier lui confisquer ses terres, dont Plougasnou.
La famille des Guicaznou, originaire de cette paroisse, fonda peut-être la forteresse de Bodister à Plourin. La réformation des fouages de 1426 évoque plusieurs membres de cette famille.
Plougasnou possédait lors de la réformation de 1426 49 manoirs et 72 « hostels » (maisons nobles) ; selon Jacques Cambry « Il y avoit plus de 200 maisons nobles dans les environs de Plougasnou, mais si pauvres, que la misère les a détruites : les survivans sont confondus avec les laboureurs et les mandians du pays ».
Jean-Baptiste Ogée cite la maison noble de Penanvern, qui appartenait en 1300 à Jean Jégou ; le Cosquer, qui appartenait en 1360 à Alain du Cosquer et qui appartenait toujours à des membres de la même famille en 1672 ; Kergroas, qui appartenait en 1400 à Guillaume de Kergroas, sieur de Kermorvan ; le Rosland, qui appartenait en 1649 à Yves de Goësbriand. A. Marteville et Pierre Varin, continuateurs d'Ogée, en indiquent un grand nombre d'autres dans leur ouvrage publié en 1845, de même que René Kerviler dans les nombreux tomes de son Répertoire général de bio-bibliographie bretonne. Par exemple, la généalogie de la famille de Trogoff, seigneurs de Kerprigent (actuellement en Saint-Jean-du-Doigt) est connue ; la chapelle dédiée à sainte Anne dans l'église de Plougasnou était aussi dénommée chapelle de la seigneurie de Kerprigent ; les membres de la famille y avaient prééminences et tombes ; les membres d'une autre branche de la famille étaient seigneurs de Kerlessy.
Époque moderne
Vers 1543, la paroisse de Plougasnou compte 16 frairies (Guicaznou, Trégastel, Tréménec, Kermofézen, Perros, Térennez, Kerbabu, Kermadeza, Kersaint, Kerdenoy, Kermouster), dont certaines situées dans la trève de Saint-Jean-du-Doigt (Mériadec, Kervron, Donnant, Quenquizou, Tréhenvel).
Pendant les guerres de religion, en 1590, le rocher de Primel fut fortifié par Duplessix-Kerangloff, qui possédait aussi le château du Taureau, ce qui lui permettait de bloquer à son profit la rade de Morlaix et de rançonner ou piller les bateaux ; en 1592, le sieur de Goezbriand reçoit du duc de Mercœur, alors gouverneur de la Bretagne, le commandement de la forteresse de Primel, mais aux environs du , des troupes du brigand ligueur Guy Éder de la Fontenelle, allié alors aux Espagnols, s'emparent du poste fortifié de la Pointe de Primel, ce qui lui permet de contrôler tout le trafic entrant ou sortant de la baie de Morlaix. La garnison, composée de 28 Espagnols, autant d'Irlandais et huit français, est assiégée par des troupes commandées par Boiséon de Coëtinisan, gouverneur de Morlaix et Rieux de Sourdéac, gouverneur de Brest ; les assiégés sont secourus par des troupes espagnoles commandées par don Juan d'Aguila ; les Espagnols en profitent pour chasser les soldats de la troupe de La Fontenelle et prennent officiellement possession de la place au nom du roi d'Espagne en 1593. À l'initiative de leur recteur, les paroissiens de Plougasnou, armés de leurs penn-baz, lassés par les pillages commis par les soldats de La Fontenelle, les chassèrent, aussi du manoir de Kerprigent, alors en Plougasnou (actuellement en Saint-Jean-du-Doigt), qu'ils occupaient également.
En 1616, « des mécontents s'y étant retirés, la milice de Morlaix, sous les ordres de Poiséon-Coetinizan, bloqua le château [de Primel] et le détruisit de fond en comble ».
Le prieuré Saint-Georges de Plougasnou disposait au basse, moyenne et haute justice sur les paroisses de Plougasnou et Saint-Jean-du-Doigt, attestés par un aveu rendu au Roi en 1665 par Magdeleine de La Fayette, abbesse de l'abbaye Saint-Georges de Rennes[source insuffisante]. Anne de Bréhant, religieuse à l'abbaye Saint-Georges de Rennes, fut prieure du prieuré Saint-Georges à Plougasnou jusqu'à sa mort survenue en 1718. Entre 1743 et 1787, la juridiction dépendant du prieuré de Saint-Georges à Plougasnou siégeait à Lanmeur. Les registres d'audiences de la juridiction de Plougasnou entre 1761 et 1783, ainsi que les procédures de cette juridiction entre 1763 et 1785 ont été conservés.
Cette commune est connue pour des faits liés à la Révolte des Bonnets rouges en 1675.
François de Trogoff, né en décembre 1686 dans la maison noble de Kerlessy en Plougasnou, fils de Marc de Trogoff et de Marie de Kerlée du Châtel, frère prêcheur (il reçut l'habit le ), prédicateur, enseigna la théologie dans différents couvents, fut prieur de Morlaix en 1725, décédé en 1734 à Morlaix, mourut en odeur de sainteté ; une lettre du Père Joseph Thébaut, un religieux du même Ordre, raconte « le concours énorme et continuel du peuple au tombeau du saint religieux, où la dévotion des pèlerins entretient de nombreux cierges allumés ».
En 1759, une ordonnance de Louis XV ordonne à la paroisse de Ploufganou [Plougasnou] de fournir 75 hommes et de payer 492 livres pour « la dépense annuelle de la garde-côte de Bretagne ».
François Clech, de Plougasnou, participa comme novice à la guerre d'indépendance américaine dans l'escadre du comte de Ternay.
Selon Jean-Baptiste Ogée, en 1778, la paroisse de Plougasnou, y compris sa trève de Saint-Jean-du-Doigt, comptait alors 3 000 communiants.
La Révolution française
En 1793 est créée la commune de Saint-Jean-du-Doigt, dont le territoire appartenait jusque-là à la paroisse de Plougasnou.
Jacques Cambry, écrivain breton qui voyagea dans le Finistère pendant la Révolution française, rapporte des coutumes particulières à la cérémonie du mariage dans la paroisse de Plougasnou :
« A Plougasnou, comme dans presque tous les villages du Finistère, les filles à marier se demandent en vers. Un usage singulier dans les mariages a lieu dans cette commune et dans les environs : quatre hommes, vêtus de blanc, portent sur une civière une soupe aux mariés ; quatre hommes vêtus de la même couleur portent sur le même instrument des serviettes, et feignent de les essuyer : le pain qu'on leur présente est coupé ; les morceaux réunis par un fil qui les traverse, sont un emblème de la vie conjugale. »
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L'épidémie de choléra survenue dans le Finistère en 1832-1833 fit 60 morts à Plougasnou.
En 1845, A. Marteville et Pierre Varin, continuateurs d'Ogée, indiquent que la commune de Plougasnou, pour une superficie totale de 3 397 hectares, possède alors 2 286 ha de terres labourables, 245 ha de prés et pâtures, 60 ha de bois, 3 ha de vergers et 575 ha de landes et incultes. La commune comptait alors 14 moulins (de Roz-Lann, du Pont, Cosquer, Névez, Arstang, Pontplaincoët, Pontglos, Mesquéau, à eau).
À Plougasnou et Saint-Jean-du-Doigt, la coupe du goémon vif [vivant] se pratiquait traditionnellement entre le 5 et le 31 mai.
En décembre 1853 une grande quantité de débris fut trouvée sur la côte, entre Plougasnou et Locquirec, laissant supposer qu'un navire s'était perdu corps et biens. Aucun des débris retrouvés n'a pu faire identifier le nom du bateau et aucun cadavre ne fut trouvé ; seule une boîte contenait de lettres adressées au capitaine Lemingre, de l'Île d'Arz.
Le pourcentage de conscrits illettrés à Plougasnou entre 1858 et 1867 est de 69 %.
Fin XIXe siècle la construction de 67 écoles de hameaux a été autorisée dans le Finistère par deux décrets :
Le décret du qui a délégué une subvention pour 18 écoles de hameaux sur l'arrondissement de Quimperlé ; toutes ont été bâties.
Le décret du qui a délégué une subvention pour 50 écoles de hameaux sur les quatre autres arrondissements du département (Brest, Châteaulin, Morlaix, Quimper) à choisir dans les communes « dont le territoire est le plus étendu et les ressources les plus restreintes » ; 49 ont été bâties dont 2 à Plougasnou (Kérénot et Mesgouez).
Le , Ludovic de Kersauson du Vieux-Châtel, conseiller général, parti du château de Trobidon en Plouezoc'h dans une voiture dite charrette américaine fut tué dans un accident survenu dans une descente de la route menant à Plougasnou et son domestique fut grièvement blessé à la tête.
En 1880 est achevée la construction du chemin de grande communication Morlaix à Plougasnou dont le tracé avait été adopté en octobre 1866 ; ce tracé passe par Le Dourduff-en-Terre, tout près de Melin Vor (Moulin à mer), commune de Plouezoc'h, où s'arrête la navigation sur le petit fleuve côtier le Dourduff et où 6 000 tonnes d'engrais marins (destinés pour partie à Plougasnou) étaient alors débarqués chaque année ; son prolongement jusqu'aux grèves de Primel et Trégastel est alors demandé.
En 1888, un matelot mécanicien originaire de Plougasnou, Kervoasou, âgé de 34 ans, fit partie des victimes de l'explosion du vapeur Ville-de-Calais survenue dans un bassin du port de Calais.
En 1899, Plougasnou fait partie des dix-huit seules communes du département du Finistère à déjà posséder une société d'assurance mutuelle, forte de 159 adhérents (c'est la deuxième commune du département en nombre d'adhérents après Ploujean), contre la mortalité des animaux de ferme, qui assure les chevaux et les bêtes à cornes.
En 1889, on joua encore à Plougasnou, ainsi qu'à Lanmeur, Guerlesquin et d'autres paroisses voisines, un mystère : Le mystère de Jacob ou de Joseph vendu par ses frères.
Des patronages catholiques parisiens (Le Bon Conseil, puis Saint-Marcel et Saint-Pierre de Montrouge) organisaient des colonies de vacances, alternativement de garçons et de filles, à Plougasnou à la fin du . En 1907, un rapport indique que, depuis 1903, le patronage de Montrouge a organisé depuis 1903 5 colonies de vacances à Plougasnou et décrit comment les colons contribuent à animer la localité.
La Congrégation des Filles de la Sainte Vierge de la Retraite de Vannes, vouée à la prière et à l'enseignement, avait à la fin du .
Plougasnou reste à la fin du : « J'étais à Plougasnou, une bourgade du Finistère découverte depuis peu, et je jouissais du parfait bonheur qu'on éprouve à vivre loin des gens qui vous ressemblent..., au milieu de bons paysans voisins de l'état primitif (...) ».
L'endroit attire aussi à partir de 1896 des artistes russes comme le peintre Alexandre Benois, le dessinateur Evgueny Nikolaévitch Lanceray et le sculpteur animalier Artémi Lavrentiévitch Ober (1843-1917) : « Benois et Lanceray commencent alors à chercher l'endroit le mieux adapté pour leur première découverte de la Bretagne, vierge et non encore exploré par les artistes (...). L'accompagnateur breton leur conseilla alors le village de Primel-Trégastel, un endroit, selon Benois « si breton qu'il serait insensé de chercher quelque chose de plus breton ailleurs ». La vue qui s'offrait à leurs yeux était d'une beauté indescriptible (...), un petit golfe encadré de rochers en granit rose et de formes étonnantes ».
| ]
L'orphelinat de la mer
En 1901, l'abbé Lafuye crée un "Orphelinat de la mer" à Plougasnou, destiné à accueillir les enfants des péris en mer : une maison est construite à cet effet sur Plougasnou à environ 500 mètres de l'église paroissiale pour recevoir une quinzaine d'orphelins de 6 à 12 ans. Le nom symbolique de Ker Job fut donné à cette maison, ce qui veut dire en breton "maison de Joseph" (qui fut le père nourricier et protecteur de Jésus). Une autre est prévue entre Saint-Samson et le port de Térénez pour les adolescents destinée à leur apprendre la pêche côtière.
La congrégation des Sœurs de l'Immaculée Conception de Saint-Méen tint un hôpital à Plougasnou qui dut fermer en vertu de la loi Combes du .
Jegou, de Plougasnou, fut l'un des cinq marins du voilier Frasquita (qui appartenait à l'aventurier Jacques Lebaudy, lequel se proclama "empereur du Sahara") faits prisonniers par une tribu maure ; il revint vivre à Térénez en Plougasnou en 1903 après sa libération.
Le fonctionnement de l'école au début du | ]
Gustave Geffroy décrit ainsi le fonctionnement de l'école de Plougasnou, citant l'instituteur :
« Les choses (...) se passent à peu près de la même façon que du temps où l'instruction n'était pas obligatoire. Je me souviens qu'à ce moment il n'y avait peut-être pas vingt élèves autour de l'instituteur, alors qu'en réalité il y aurait dû en avoir cent trente ou cent cinquante. Il en est toujours de même (...) Lorsqu'on envoie demander, le soir, pourquoi le petit n'est pas venu, une réponse d'utilité est le plus souvent faite. C'est pour la moisson. C'est pour mener la vache aux champs. C'est pour aller ramasser le goémon sur la grève, etc.. L'hiver, les routes son mauvaises ; l'été c'est le travail des champs (...). »
Une visite ministérielle à Plougasnou
Camille Pelletan, ministre de la Marine, s'arrêta à Plougasnou et au port de Primel le dans le cadre d'une visite qu'il effectua en Bretagne.
Le , les Frères de Ploërmel se voient refuser l'autorisation de poursuivre leur activité d'enseignement à Plougasnou.
Un marin originaire de Plougasnou, J. Bourdiec, ainsi qu'un autre originaire de Plouezoc'h, Ch. Jegou, et deux autres marins, furent faits prisonniers par des pillards, alors qu'ils participaient à une expédition organisée par Jacques Lebaudy, qui s'était lui-même proclamé Empereur du Sahara, dans la région du Rio de Oro.
Une description de Primel en 1912
Albert de Mun, qui assiste à une bénédiction de la mer à Primel en 1912 rapporte en ces termes des propos du curé de Plougasnou :
« Il y a là, autour de Primel, huit cents habitants, presque tous des marins, de ces marins dont vous savez le courage et la pauvreté. Ils n'ont ni une église, ni une chapelle, ni une école, ni un prêtre pour leur parler du bon Dieu. (...) Plus de six kilomètres pour atteindre Plougasnou ; la grève, qui est plus courte, est impraticable l'hiver, et le chemin lui-même est, par les gros temps, souvent défoncé. Alors, comment faire ? Les pauvres gens ne peuvent pas venir à la messe, ni les enfants au catéchisme ; l'école de hameau est à plus de trois kilomètres, et l'hiver, par la tempête, imaginez pour les petits quel trajet ! Alors quoi ? Nous faisons ce que nous pouvons ; mais sans église, sans école, sans rien, que pouvons-nous ? À peine si nous arrivons à visiter les malades et à porter le bon Dieu aux mourants. »
En 1913 s'écroula l'ancienne chapelle Saint-Maudez, dite aussi de Kerbabu, qui datait du .
Entre 1913 et 1925, Adolphe Willette séjourne à Ker Maria en Plougasnou, chez l'abbé Clair, dans une petite maison connue désormais sous le nom de Ker Willette. Il en profite pour peindre un vitrail honorant saint Joseph dans l'église de Plougasnou et effectue plusieurs dessins représentant Plougasnou ; il peint aussi le plafond de la chapelle Saint-Yves.
Les chemins de fer armoricains
Article détaillé : Chemins de fer armoricains.
La concession pour la construction de la ligne ferroviaire Morlaix- Plestin et de l'embranchement de Plougasnou est accordée à MM. Favre et Chalumeau par le Préfet du Finistère le
En 1913, dès la première année de mise en circulation, il y a 3 départs de Morlaix et 3 départs de Primel. Le train met alors 1 h 23 pour faire ce trajet.
En 1930, le train ne met plus que 1 h 10 à 1 h 15.
En 1934, après 22 ans d'exploitation, la ligne devenue déficitaire est fermée.
La gare de Plougasnou existe toujours et se trouve face au stade de football en contrebas du bourg côté ouest.
Première Guerre mondiale
Le monument aux morts de Plougasnou porte les noms de 150 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale, ainsi que ceux de 9 autres morts entre 1919 et 1925 des suites de blessures reçues pendant ce conflit. Parmi eux, 11 sont morts en Belgique (dont 9 lors de la Course à la mer en 1914-1915), 10 sont décédés dans les Balkans lors de l'expédition française d'Orient, dont 5 en Grèce, à Salonique pour quatre d'entre eux et à Moudros dans l'île de Lemnos pour l'autre, quatre en Turquie lors de la bataille de Sedd-Ul-Bahr pendant l'expédition des Dardanelles, 1 en Serbie ; 12 sont des marins décédés en mer (parmi eux, Jean Cudennec, décoré de la Croix de guerre et de la Légion d'honneur) ; la plupart des autres sont décédés sur le sol français, si l'on excepte un décès survenu en 1918 à Dakar (Sénégal) et un autre décès survenu en Allemagne. Plusieurs ont été décorés, par exemple Armand Mahéas et François Marie Spagnol, décorés de la Médaille militaire et Pierre Marie Joseph Barazer de Lannurien, décoré de la Croix de guerre et chevalier de la Légion d'Honneur.
Neuf soldats n'ayant pas de liens particuliers avec Plougasnou, mais hospitalisés à l'hôpital complémentaire .
Jeanne Redon, de Térénez, reçut en 1920 le prix Monthyon car, outre la fait qu'elle ait aider son père à pêcher pendant les quatre années de la guerre, en 1916, alors âgée de 16 ans, et aînée de treize enfants, elle prit seule la mer à bord du sloop Marie-Joseph pour aider un navire anglais en difficulté à entrer dans la Rivière de Morlaix.
Entre-deux-guerres
En 1925, une société de mareyeurs se crée dans le syndicat de Plougasnou pour le commerce et la vente des langoustes, homards et autres produits de la mer. « Paris et les grands villes de France, et même de l'étranger, demandent de la marchandise et payent bien ».
Un préventorium est créé à Plougasnou, à deux kilomètres de la mer, à Pontplaincoët, dans un parc boisé, avant 1924, par Ernest May. Il comprend 36 lits réservés aux enfants indigents du département appartenant à des familles dont l'un des membres est tuberculeux.
Les colonies de vacances des patronages parisiens existaient encore en 1933, visitées cette année-là par le cardinal Verdier, venu aussi rencontrer les directeurs et élèves du séminaire de Saint-Sulpice qui venaient passer leurs vacances à Kermaria en Plougasnou. D'autres colonies de vacances, accueillant près de 300 enfants, étaient organisées à Plougasnou chaque été par la ville de Morlaix.
Le 9 mai 1934, un hydravion de la base de Cherbourg, en difficulté, capota en tentant d'amerrir près du lieu-dit "Lediben" ; les deux aviateurs blessés s'accrochèrent à l'épave et furent secourus par un bateau de pêche, le La-Maria.
Seconde Guerre mondiale
En tout, le monument aux morts de Plougasnou porte les noms de 62 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale. Parmi elles, 13 sont des marins disparus en mer (dont Joseph Corre, Jean Guyader et Hervé Albert tous trois disparus à bord du Surcouf le 18 février 1942) et trois autres marins sont décédés l'un à Glasgow (Royaume-Uni), un autre à Alexandrie (Égypte) et le troisième, Étienne Colléter, à Margate (Royaume-Uni); 3 sont décédés en déportation (Marcel Aubertin à Dachau, Jean Guillaume Féat à Siegburg, Marcel Clech au camp de concentration de Mauthausen en Autriche).
Plougasnou fait partie des premières communes bretonnes à avoir répondu à l'appel du 18-Juin du général de Gaulle. Dès le 19 juin 1940, le jour même de l'arrivée des troupes allemandes dans la région de Morlaix, l'Oiseau des tempêtes, un bateau de pêche, quitte le port de Primel avec huit hommes à bord. Ce ne fut que le premier des nombreux bateaux qui assurèrent par la suite le passage en Angleterre de plus de 350 patriotes (par exemple Jacques Jouniaux), certains d'entre eux à plusieurs reprises, en particulier le Primel, qui transporta à lui seul 230 personnes. Le 5 juin 1942 par exemple, le sloop Yolande quitte la baie de Térénez avec trois hommes à bord, dont A. Saladin, âgé de 15 ans et demi, de Plouezoc'h, et Tudel, 16 ans, de Plougasnou.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Plougasnou est utilisée comme base du réseau « Var » animé par Peter Deman du SOE qui assure des liaisons avec la Cornouailles. Ce réseau permet le retour de François Mitterrand, alors chef du mouvement de résistance RNPRG, qui débarque près de Plougasnou en février 1944.
La commune a été décorée de la médaille de la Résistance. Un monument à la mémoire des Bretons des Forces françaises libres est dressé sur un îlot dans le port du Diben. Il a été inauguré en 1955 et comporte 288 noms de morts ou disparus. La commune de Plougasnou a vu partir 50 de ses enfants dont 20 ne devaient pas revenir.
Quatre résistants (Marcel Aubertin, Louis Guilloux, J.A. Loyen, Albert Vom-Hoevel) sont dénoncés par Hervé Botros, de Lanmeur, membre du kommando de Landerneau. D'autres résistants seront également dénoncés par Hervé Botros : Isidore Masson (de Morlaix), Charles Bescond, Yves, Emile et Yvonne Jegaden (tous cinq de Plougasnou) sont arrêtés le 3 juillet 1944. Isidore Masson, Charles Bescond, Yves et Yvonne Jegaden furent exécutés par les Allemands le 4 juillet 1944 et leurs corps enterrés dans une fosse à Ruffélic où ils sont exhumés le 12 août 1944. Une stèle est érigée à leur mémoire à Ruffélic, face à la mer. Émile Jegaden fut déporté au camp de Natzweiler-Struthof, puis dans le commando de Shomberg en Allemagne. Il reviendra vivant dans le courant du mois de mai 1945 après avoir réussi à s'évader lors de la "marche de la mort", mais garda de nombreuses séquelles physiques et psychiques jusqu'à sa mort survenue en 2014. Le soir du 3 juillet 1944, la feldgendarmerie envahit divers quartiers et hameaux de Plougasnou : de nombreux habitants sont arrêtés, certains étant retenus plusieurs jours. Le 20 août 1944, un charnier est trouvé derrière un talus près de la ferme de Merdy-Bras, contenant les corps de quatre résistants exécutés le 6 juillet 1944 par des hommes du kommando de Landerneau : Claude Kerguiduff, Alexis Moal, Pierre Moal et Jean Scour ; leur souvenir est commémoré par une stèle qui se trouve à Pontplaincoat, à proximité du manoir qui avait été réquisitionné pendant l'Occupation par les troupes allemandes.
Deux marins canadiens de l', destroyer coulé le 29 avril 1944 lors d'un combat naval contre des navires de guerre allemands près de l'Île Vierge, sont inhumés dans le cimetière de Plougasnou. Six autres soldats du Commonwealth sont enterrés dans le carré militaire du cimetière de Plougasnou.
Le 5 août 1944, un groupe FFI d'environ 80 hommes libère Plougasnou alors qu'une trentaine de soldats ennemis (dont une vingtaine de Russes) se trouvent encore retranchés dans un blockhaus de la côte. Une colonne allemande forte de 200 hommes se porte à leur secours et prend 30 otages dans la population civile, menaçant en plus de détruire le bourg en cas de résistance ; les otages réussirent à s'échapper près de Lanmeur, mais deux résistants furent alors abattus, Vincent Le Noan et Jean Tanguy ; peu après, la colonne allemande fut anéantie par les troupes américaines et résistantes près de Plouigneau ; onze Allemands furent tués et une trentaine faits prisonniers.
L'après guerre
Trois soldats originaires de Plougasnou (H. Hémon, Jean Mahé, J.-H. Réguer), ont été tués pendant la guerre d'Indochine et deux pendant la guerre d'Algérie (Guillaume Guéguen et S. Godard).
La société Les grands viviers de Primel (famille Oulhen), associée à des mareyeurs de Camaret et Douarnenez, a pratiqué jusque dans la décennie 1960 la pêche à la langouste le long des côtes africaine et brésilienne.
Un petit gisement alluvionnaire (460 000 cassitérite, un minerai stannifère a été exploité entre 1971 et 1973 à Plougasnou par la COMIREN (Compagnie des Mines de Saint-Renan).
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↑ François Marie Spagnol, né le 7 décembre 1885 à Plougasnou, quartier-maître fusilier marin, décédé le 9 mai 1915 à Nieuport (Belgique)
↑ Pierre Marie Joseph Barazer de Lannurien, né le 28 mars 1881 à Morlaix, capitaine au régiment de marche de la Légion étrangère, décédé des suites de ses blessures le 4 septembre 1918 à Villers-Cotterets (Aisne)
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↑ Joseph Corre, né le 28 février 1921 à Plougasnou, membre des Forces navales françaises libres, décoré de la Médaille de la Résistance
↑ Jean Guyader, né le 22 octobre 1922 à Plougasnou, membre des Forces navales françaises libres, décoré de la Médaille militaire et de la Médaille de la Résistance
↑ Hervé Albert, né le 14 septembre 1921 à Plougasnou, parti pour l'Angleterre à bord du palangrier L'Oiseau des tempêtes dès l'appel du 18 juin, décoré de la Médaille militaire, de la Croix de guerre 1939-1945 et de la Médaille de la Résistance
↑ Étienne Colléter, né le 11 janvier 1919 à Plougasnou, matelot électricien à bord du Jaguar torpillé par les Allemands pendant les combats de la poche de Dunkerque, mort des suites de ses blessures le 4 juin 1940 à Margate (Royaume-Uni), décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre
↑ Marcel Aubertin, né le 21 décembre 1900 à Le Merlerault (Orne, domicilié à Primel-Trégastel en Plougasnou lors de son arrestation, déporté de Rennes vers le camp de concentration de Natzwiller-Struthof, puis celui de Dachau où il décède le 13 mai 1945.
↑ Jean Guillaume Féat, né le 15 mai 1922 à Plougasnou, arrêté à Guernesey alors qu'il tentait de gagner l'Angleterre sur le Vega (voir http://memoiredeguerre.pagesperso-orange.fr/ph-doc/wega.htm#deb), déporté le 4 septembre 1941 vers l'Allemagne, décédé le 26 décembre 1943 à Siegburg (Allemagne)
↑ Marcel Clech, né le 11 octobre 1905 à Plougasnou, membre du S.O.E. et arrêté dans la région de Tours le 20 octobre 1943 (voir http://memoiredeguerre.pagesperso-orange.fr/deportation/29/p6-list-c.htm), déporté en 1943 à Mauthausen où il décède le 24 mars 1944 ; il a été décoré de la Médaille de la Résistance
↑ Jacques Jouniaux, né le 6 novembre 1921 à Abbeville (Somme), parti en Angleterre sur un bateau de pêche à partir du port du Diben le 24 juin 1940, membre du Royal Air Force, tué le 3 octobre 1943 lors de l'écrasement de son avion touché par la flak allemande sur le pont de Tolbiac à Paris
↑ Alain Lefort et Bernard Lucas, Les hauts lieux de la résistance en Bretagne. Opération flambeaux, éditions Ouest-France, 1991 et http://www.museedelaresistanceenligne.org/media.php?media=2806&expo=64&popin=true
↑ Alain Lozac'h, Petit lexique de la Deuxième Guerre mondiale en Bretagne, Éditions Keltia Graphic, Spézet, 2005, pages 174 et 175
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↑ Memorialgenweb.org - Plougasnou : monument aux morts
↑ Hervé Botros, au service de la Gestapo de Morlaix, se fit passer à Plougasnou pour un résistant et dénonça des vrais résistants qui préparaient une embuscade dans la nuit du 9 au 10 juin 1944. Engagé lors de la Libération dans la Légion étrangère afin de se cacher, Hervé Botros fut arrêté le 28 février 1945, jugé à Quimper, condamné à mort et fusillé le 7 novembre 1945, voir : Jean Bouteiller, Michel Guillou et Jean-Jacques Monnier, "Été 1944. Résistances et Libération en Trégor", Skol Vreizh, 2004.
↑ Memorialgenweb.org - Plougasnou : carré militaire de soldats du Commonwealth
↑ Alain Lefort et Bernard Lucas, Les hauts lieux de la résistance en Bretagne. Opération flambeaux, éditions Ouest-France, 1991
↑ Guillaume Guéguen, né le 26 février 1920 à Plougasnou, adjudant-chef au régiment d'infanterie, tué lors d'une embuscade le 28 février 1957 à Dupleix (département d'Orléansville), décoré de la Légion d'honneur et de la Croix de la valeur militaire avec palme
↑ F. Carré et A. Guilcher, Les langoustes exotiques pêchées par les Bretons, "Bulletin de la Section de géographie", 1965, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6410049p/f267.image.r=Primel
↑ Louis Chauris, "Minéraux de Bretagne", Les éditions du Piat, 2014, [ (ISBN )]
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Héraldique
Les armes de Plougasnou se blasonnent ainsi : D'argent fretté d'azur
Armes de la famille de Guicaznou, reprises sur toutes les plaques de rues de la commune. Armoiries des Bartaige représenté sur le pignon ouest de la chapelle Sainte-Barbe de Plougasnou.
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Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 30/10/2024 Quelle des gedruckten Dokuments:https://www.gaudry.be/de/lieu/fr/fr-bre/34326.html
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