Pleumeur-Bodou

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Pleumeur-Bodou : descriptif

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Pleumeur-Bodou

Pleumeur-Bodou [plømœʁ bodu] est une commune des Côtes-d'Armor en région Bretagne. Ses habitants sont appelés les Pleumeurois. La devise de la commune est « Dreist mor ha douar », ce qui, en breton, veut dire « Par-delà mer et terre ».

Toponymie

Le nom de la localité est attesté sous les formes Plebs Magna Podou en 1330, Plebs Boudou en 1330, Plebs Magna Podou vers 1330, fin , Pleumeur-Bodou en 1486, Ploemeur Podou en 1543 et Plemeur-Bodou sous l'Ancien Régime.

Pleuveur-Bodoù en breton moderne.

Plusieurs hypothèses expliquent le nom "Pleumeur-Bodou" :

  • Ploemeur est formé avec le vieux breton ploe (paroisse) et meur (grand), « Grande-Paroisse », par opposition à sa voisine Pleubian, formé avec ploe (paroisse) et bihan (petit).
  • Bodou pourrait provenir :
    • soit du mot breton bod qui signifie bosquet, petit bois, et bodoù est son pluriel. Dans ce cas Pleumeur-Bodou est la paroisse dans les Bois.
    • soit du fait que saint Bodo (ou Podo) aurait fondé la commune,
    • soit du vieux breton Bodou, issu du gaulois boduos, bodua (corneille), divinité guerrière.

La commune prendra son nom définitif à partir du .

  1. Archives de Loire-Atlantique, B2980
  2. a et b infobretagne.com, «  ».
  3. Office Public de la Langue Bretonne, «  ».
  4. DELAMARRE (Xavier) Dictionnaire de la langue gauloise. (2003), p. 81.
  5. LAGEAT (Yannick), GARIAN (Yvon) Pleumeur-Bodou, chronique d'une commune trégorroise de l'Ancien-Régime à la révolution spatiale, 1994

Géographie

Situation

La commune de Pleumeur-Bodou est située à l'extrémité nord-ouest du département des Côtes-d'Armor et du pays du Trégor sur les bords de la Manche.

Pleumeur-Bodou compte une frontière commune avec Lannion, Trébeurden, Trégastel, Perros-Guirec et Saint-Quay-Perros. À l'extrémité sud-est de la commune, il existe d'ailleurs un endroit nommé Pont-ar-Pevar-Person (le Pont-des-Quatre-Recteurs), où Pleumeur-Bodou, Lannion, Perros-Guirec et Saint-Quay-Perros se joignent en un seul point.

La commune est notamment composée du bourg et de nombreux villages ou hameaux, dont les principaux se nomment Coatréhouezan, Crec'h-Caden, Crec'h-Lagadurien, le Dossen, Gweradur, Keraliès, Kerellé, Kerenoc, Kerianegan, Kernéan, Kervégan, Kerviziou, Keryvon, Landrellec, Notérigou, Penvern, Pont-Coulard, Saint-Antoine, Saint-Samson, Saint-Uzec... Pleumeur-Bodou compte aussi une île densément peuplée, l'Île-Grande (Enez Veur en breton), reliée au continent par un pont.

Communes limitrophes de Pleumeur-Bodou
La Manche La Manche Trégastel
Trébeurden Pleumeur-Bodou Perros-Guirec
Lannion Lannion Saint-Quay-Perros

Site

L'Île-Grande, les anciennes carrières.

Comme dans la plupart des communes littorales de Bretagne nord, le bourg de Pleumeur-Bodou s'est développé en hauteur à 94 m d'altitude et à plus de 2 km des côtes. Le point le plus élevé (102 m) se trouve à Penn Ar C'hleuyo près de Gweradur (à l'est du territoire). La commune est située sur un sol granitique, d'où les nombreuses carrières de granit qui furent exploitées au fil des ans.

Espaces naturels

Le littoral pleumeurois s'étend sur 17 kilomètres. Les principaux sites sont l'île-Grande, la baie de Keryvon et la presqu'île de Landrellec. La commune compte plusieurs plages, notamment celles de Pors-Gelen, de Toul-Gwenn, de Keryvon et de Landrellec. De nombreux îlots parsèment la côte. Les plus connus sont l'île Aganton (dite localement Canton), l'île Losket, l'île d'Erc'h, l'île Morvil et surtout l'île d'Aval (peut-être l'île d'Avalon de la mythologie arthurienne), où, selon la légende, le roi Arthur serait en dormition (L'île d'Aval est une propriété privée, sa visite est donc interdite ; elle a été vendue en 2020).

La commune accueille aussi un bois qu'elle partage avec Trébeurden : le bois de Lann-Ar-Waremm (en français : les landes de garennes). Ce bois s'étend sur environ 300 hectares, dont un peu plus de 200 se trouvent sur la commune de Pleumeur-Bodou. Le bois est surtout composé de hêtres, chênes, bouleaux, saules, peupliers et châtaigniers, et accueille aussi des chevreuils, bécasses, écureuils, renards, et de nombreuses espèces d'oiseaux.

Quelques ruisseaux côtiers parcourent la commune : le Kerduel se jette dans la rade de Perros-Guirec, le Ker-Huel à Penvern, et le Samson dans la baie de Keryvon. Pleumeur-Bodou compte aussi de nombreux circuits de randonnée pédestre et VTT sur le littoral, dans les bois ou à travers la lande.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Finistère nord, caractérisée par une pluviométrie élevée, des températures douces en hiver (. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Littoral », exposée à un climat venté, avec des étés frais mais doux en hiver et des pluies moyennes.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,1 amplitude thermique annuelle de 10 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Lannion à 6 vol d'oiseau, est de 11,6 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

  1. .
  2. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  3. «  », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  4. «  », sur bretagne-environnement.fr, (consulté le ).
  5. «  », sur fr.distance.to (consulté le ).
  6. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  7. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  8. «  », sur meteofrance.fr, (consulté le ).

Histoire

Ancienneté du peuplement

Menhir christianisé de Saint-Uzec

Pleumeur-Bodou est habité depuis très longtemps par l'homme. Des vestiges le prouvent.

Les premières traces humaines remontent au Paléolithique inférieur (entre 600 000 et 300 000 ans). Elles sont certainement l'œuvre d'Homo erectus ou plus spécifiquement Homo heldelbergensis. À l'est de l'île d'Aval, une ancienne plage fossile fait apparaître des outils grossiers en quartz, principalement des choppers. Près de l'île Jaouen, un superbe chopping tool en quartz a également été recueillie dans la falaise de lœss.

On trouve ensuite des traces de la présence de l'Homme de Néanderthal au Paléolithique moyen (300000-45000 ans av. J.-C.). En 1983, un premier biface a été découvert au lieu-dit Keryvon. Deux autres ont été recueillis sur cette plage depuis. A Toul-ar-Staon (nord-ouest de l'Île-Grande), ce sont les traces d'un foyer qui ont été découvertes avec de nombreux outils et éclats de silex taillés (racloirs et denticulés). Il en est de même au sud de l'île d'Aval et au nord de l'île Jaouen.

Les premiers indices de l'Homme de Cro-Magnon (Homo sapiens) du Paléolithique supérieur (45000-10000 ans av. J.-C.), viennent également de Toul-ar-Staon avec une très belle pointe pédonculée de la Font-Robert et un grattoir à épaulement sur lame de silex. Ces outils datent du Gravettien soit environ 35000 av. J.-C.

Les derniers chasseurs-cueilleurs du Mésolithique (10000-5000 av. J.-C.) ont laissé des indices, des microlithes en silex sur les îles d'Aval, d'Erc'h et Jaouen.

Le menhir de Saint-Uzec fut dressé au Néolithique (5000-2000 ans menhir de Saint-Samson et le menhir de Bringuiller, le menhir du golf de Saint-Samson et le menhir de Kervegano.

On trouve deux allées couvertes à Pleumeur-Bodou : l'une à l'Île-Grande, l'autre à Keryvon et une sépulture à entrée latérale à Enez-Vihan. Ces dolmens ou sépultures datent de la fin du Néolithique (3500-2500 av. J.-C.). Il faut rajouter un dolmen ruiné à Roscané sur Landrellec.

La vie quotidienne de ces premiers agriculteurs-éleveurs est avérée par la découverte de nombreuses haches polies en dolérite de Plussulien et en fibrolites diverses provenant du Finistère. Les meules dormantes en granite ne sont pas rares et souvent trouvées en domaine maritime. À ces outils emblématiques du Néolithique, il faut ajouter de nombreuses pointes de flèche en silex, des grattoirs et même quelques parures (bracelet en schiste ou encore feuilles d'or). À Landrellec, deux traces d'habitats sur terre battue peuvent être même observées sur l'estran.

L'époque gauloise est aussi visible sur la commune. Les sites les plus remarquables sont des ateliers de production de sel marins. Ceux de Landrellec et d'Enez Vihan ont été fouillés dans les années 1990. De structure très similaire, ces ateliers se caractérisent par un four central et de plusieurs cuves de saumure. Ces sites sont riches en briqueterie (briques, pots et handbricks), caractéristique de ces ateliers mais aussi de poteries domestiques graphitées. Une belle applique en bronze montrant des rameaux végétaux a également été découverte sur le site. Un troisième site se trouvait en face de l'île Jaouen, mais ce dernier a été partiellement détruit lors de la marée noire de 1968.

Enfin, il faut mentionner l'existence de deux stèles gauloises en granite, l'une trouvée au Dossen et la seconde au centre de télécommunications spatiales. Malheureusement, elles ont disparu toutes les deux.

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Au Trébeurden, Trégastel, Perros-Guirec, Saint-Quay-Perros, et l'ouest de Lannion (Servel).

À la même époque, un autre moine, Uzec, fonde un petit monastère sur un territoire très limité allant de la chapelle au menhir du même nom, mais sur lequel il eut une grande influence. D'autres moines s'installèrent plus tard sur l'île Aganton et l'île d'Aval.

Période médiévale : l'emprise de deux seigneuries

Au Moyen Âge, deux seigneuries se partageaient le territoire. D'un côté, celle de Keruzec. De l'autre, celle de Kerduel. La première s'étendait de la chapelle de St-Uzec au moulin à vent de Keraliès. La seconde s'organisait autour de son château dont les parties les plus anciennes datent du XIIe siècle. Les seigneurs de Keruzec et de Kerduel avaient cour et juridiction. On trouve encore les traces d'un ancien gibet au Dossen.

La paroisse comptait aussi quelques seigneuries secondaires (Krec'h Kariou, Gweradur…).

Les origines du patrimoine religieux

  • La commune compte deux églises :
    • L'église Saint-Pierre au bourg : une église datant du début du XVIIIe siècle fut démolie quand elle devint trop petite pour accueillir tous les paroissiens. En 1844, on en reconstruit une au même endroit. La première messe dans la nouvelle église fut célébrée seulement sept mois après le début des travaux.
    • L'église Saint-Marc à l'Île-Grande : il y avait autrefois la chapelle Saint-Sauveur, mais elle fut détruite par la foudre. Les habitants de l'île entreprirent alors de construire une église en 1909.
  • Elle compte également trois chapelles :
    • La chapelle Saint-Uzec : elle fut construite au XIVe siècle. À l'origine, il y avait même deux chapelles qui appartenaient aux seigneurs de Keruzec. Ils auraient pris des pierres d'une des chapelles pour agrandir l'autre.
    • La chapelle Saint-Antoine : elle date des XVe et XVIe siècles, mais fut reconstruite en 1844. Elle est située à proximité du château de Kerduel.
    • La chapelle Saint-Samson : elle fut construite entre 1545 et 1610. C'est typiquement un monument de style Beaumanoir. Une fontaine datant de 1623 se trouve à une centaine de mètres en contrebas.
  • Trois autres chapelles auraient existé :
    • Une chapelle Saint-André sur l'île Aganton : elle aurait été ensevelie sous les dunes.
    • Une chapelle au Dossen.
    • Une chapelle dépendant du manoir de Kerprigent en Lannion, mais située sur la commune de Pleumeur-Bodou au lieu-dit Roz-ar-Prad (il reste aujourd'hui une croix à cet endroit).
  • Autres éléments du patrimoine religieux :
    • Deux chapelles privées : l'une située dans la cour du château de Kerduel, l'autre au sein de la communauté religieuse des Orantes de l'Assomption (dans le bourg).
    • Un oratoire à Landrellec (détruit depuis 2014).

Pleumeur-Bodou et la Révolution

La Révolution n'a pas laissé de grandes traces à Pleumeur.

En 1790, le recteur (curé) Louis-Gabriel du Largez refuse de prêter serment et émigre en Angleterre.

Le , Pleumeur-Bodou élit sa première municipalité et devient une commune. Jean Le Tensorer est le premier maire de Pleumeur-Bodou.

La paroisse de l'Île-Grande

L'île a toujours fait partie de la commune de Pleumeur-Bodou. Toutefois dès le 1924 pour voir ce vœu accompli. L'église de l'Île-Grande prendra le nom de Saint-Marc.

Entretemps, un pont avait été construit (1894) pour relier l'île au continent, et éviter de devoir traverser la grève et les marais de Kervoallan à pied.

Au XIXe et au début du XXe siècle, l'île vivait au rythme du travail dans les carrières de granit. Le granit de l'Île-Grande servait principalement à la fabrication de pavés et de bordures de trottoirs, notamment pour alimenter Paris. C'est cette activité qui fit venir de nombreux travailleurs de toute la Bretagne à l'Île-Grande. L'île est restée depuis cette époque le lieu le plus densément peuplé dans la commune. L'autre activité florissante de l'île au XIXe siècle était le ramassage du goémon.

Aujourd'hui, l'île compte environ 800 habitants. Elle est séparée de la commune de Pleumeur-Bodou par une étroite langue de terre appartenant à la commune de Trébeurden. Il est aussi possible de découvrir le monde des oiseaux de mer à la station de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).

Pleumeur-Bodou au | ]

Dès 1896 Perros-Guirec fait pression pour empêcher une desserte ferroviaire de Trégastel, Pleumeur-Bodou et Trébeurden par crainte de promouvoir des stations balnéaires concurrentes.

Pleumeur-Bodou dans la modernité : la révolution des télécommunications

La commune bénéficia de la politique de décentralisation des années 1960. La région de Lannion fut choisie pour être le berceau des télécommunications en France et c'est sur Pleumeur-Bodou que sera construit le radôme qui abrite l'antenne de télécommunication spatiale qui a réceptionné, en Europe, les premières images télévisées reçues en direct des États-Unis en 1962.

  1. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées LAG
  2. E. Mazé, Trégastel. Le passé retrouvé, Les Presses bretonnes, Saint-Brieuc, 1994.

Héraldique

Blasonnement :
D'azur aux ondes d'argent, surmontées d'une étoile d'or à quatre branches.

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Pleumeur-Bodou dans la littérature

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Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 30/10/2024
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