Malestroit ([maletʁwa]) est une commune française, située dans le département du Morbihan en région Bretagne.
Longtemps chef-lieu de canton (la commune a perdu ce titre lors de la réforme administrative de 2014 et est désormais incorporée au canton de Moréac), Malestroit est traversée par le canal de Nantes à Brest et par la rivière Oust qui sont confondus à cet endroit.
Cette ville a fêté son millénaire en 1987
Elle s'est vu décerner, en 2013, le label « Petite cité de caractère ».
Géographie
Situation
La ville de Malestroit est située à 40 Vannes (préfecture). Les communes limitrophes sont Saint-Marcel à l'ouest, Pleucadeuc au sud et Ruffiac à l'est. La ville fait partie historiquement du Vannetais et de la Haute-Bretagne.
Représentations cartographiques de la commune
Carte OpenStreetMap
Carte topographique
Communes limitrophes
Communes limitrophes de Malestroit
Missiriac
Saint-Marcel
Pleucadeuc
Saint-Congard
Description, relief et hydrographie
La commune de Malestroit est traversée par l'Oust, qui coule à une quinzaine de mètres d'altitude. La ville est principalement située sur sa rive droite, mais le faubourg de La Madeleine est sur sa rive gauche ; l'île Notre-Dame est située entre ces deux parties de la ville et le quartier de l'Écluse, en amont de la ville, forme une île d'origine anthropique depuis la construction du canal de Nantes à Brest qui courcircuite un méandre de l'Oust (accessible grâce au pont routier sur écluse de La Hataie). De petite superficie, la commune de Malestroit possède une partie rurale, principalement au sud de la ville, dont l'altitude s'élève jusqu'à 95 mètres au sud du Bois Solon.
Plusieurs ponts franchissent l'Oust : les deux de la rue Notre-Dame (qui desservent l'île Notre-Dame, celui situé sur le bras principal étant dénommé Pont Briand ou Vieux Pont, construit avant 1829 et en partie reconstruit en 1932) et le Pont Neuf, lequel a fait l'objet d'importants travaux de restauration en 2021.
Malestroit connaît périodiquement de graves inondations en raison des crues de l'Oust, les dernières étant celles de 2014 et 2019. Des inondations se produisent fréquemment depuis longtemps : par exemple des crues survenues vers 1750 emportèrent la Porte des Ponts, dite aussi Porte Borguet (porte des remparts située à l'endroit des ponts permettant de traverser les bras de l'Oust) et celles de l'hiver 1904 entraînèrent la submersion de la vallée de l'Oust pendant plusieurs semaines. Le journal La Croix du écrit que « Malestroit surtout et les campagnes environnantes sont dans une situation critique » en raison des débordements de l'Oust.
Le Canal de Nantes à Brest (dérivation de l'Oust) au niveau de l'écluse de Malestroit.
L'Oust et le Canal de Nantes à Brest au niveau de leur jonction juste en aval de l'île Notre-Dame.
Malestroit : niveaux atteints lors de trois crues de l'Oust et panneau évoquant la légende de la Dame Blanche.
Malestroit : l'Oust en crue (8 novembre 2019).
Malestroit : l'Oust en crue (8 novembre 2019).
La ville est restée d'importance modeste : éloignée des grands centres urbains, la ville a vu sa population augmenter faiblement en deux siècles, ne gagnant que 800 habitants environ entre 1800 et le début du .
Géologie
R. Mazères a décrit La bande silurienne de Malestroit dans un article publié en 1930. Du minerai de fer a été trouvé dans des terrains datant de l'Ordovicien du synclinal de Malestroit, mais n'a jamais été exploité. Ce synclinal de Malestroit a une largeur très restreinte, variable de un à dix kilomètres, mais est très long, à cheval sur les départements du Morbihan, d'Ille-et-Vilaine et Loire-Atlantique ; les couches y sont par endroits relevées jusqu'à la verticale.
Climat
Pour des articles plus généraux, voir Climat de la Bretagne et Climat du Morbihan.
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Intérieur Est », avec des hivers frais, des étés chauds et des pluies modérées.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,7 amplitude thermique annuelle de 12,6 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Pleucadeuc à six km à vol d'oiseau, est de 11,9 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Transports
La ville est traversée par la D 776 (ancienne route nationale 776), la D 764 (ancienne route nationale 164) et la D 146.
L'ancienne ligne ferroviaire de Questembert à Ploërmel passait par la gare de Malestroit. Désormais la gare la plus proche est celle de Vannes. Son tracé a été aménagé en voie verte : c'est désormais un tronçon de la V3 allant de Saint-Malo à la presqu'île de Rhuys.
Le "Pont Neuf", pont sur l'Oust inauguré en 1932.
Pont sur l'Oust (canal de Nantes à Brest) et le moulin de Malestroit.
Passage du chaland Jeanne-d'Arc (de Port-Launay) à Malestroit dans la décennie 1920.
La gare de Malestroit vers 1925.
La commune est traversée par le canal de Nantes à Brest qui emprunte à cet endroit le cours de l'Oust. L'écluse de La Hataie est située juste en amont de la ville de Malestroit; sa maison éclusière date de la construction du canal.
Habitat
Malestroit :place du Bouffay
Malestroit : maison paroissiale le long de la rive droite de l'Oust.
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↑ L'Ouest minier . Nos mines et minières. Le minerai de fer de l'Anjou, de la Basse-Bretagne et de la Fosse vendéenne : Le minerai de fer de l'Anjou et de la Basse-Bretagne, Nantes, (lire en ligne), page 38.
↑ Charles Barrois, « Notice explicative de la feuille de Redon (carte géologique de France au 1/80 000e) », Annales de la Société géologique du Nord, lire en ligne, consulté le ).
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Toponymie
Attestée sous les formes Malestrictum au , Maletroit en 1464, Malestroict en 1477, Malestroit en 1481.
Le nom apparaît en 1131 sous la forme du latin médiéval Malestrictum et signifie « mauvais défilé » , « mauvais passage », « passage dangereux ».
Le nom gallo de la commune est Maltrë, Maltrae ou Malestroec. Le nom breton est Malastred ou Malastreg.
↑ a et bErnest Nègre. Toponymie générale de la France ; Étymologie de 35 000 noms de lieux. Volume II : Formations non-romanes. Formations dialectales. Genève : Librairie Droz, 1991. cas 25 357, p. 1365.
↑ Jean-Paul Bourban - « les baguenaudes Malestroyennes ».[source insuffisante].
Les menhirs du Bois Solon (un alignement de 23 pierres, dont deux remarquables faisaient 3 et 2 mètres de haut, détruit lors de la mise en culture du champ), remontaient à environ ans avant J.-C.
Moyen Âge
Les origines de Malestroit
Malestroit est issue d'un démembrement des paroisses de Pleucadeuc pour sa partie sud et de Missiriac en 1129 pour sa partie nord (La Madeleine), date à laquelle la chapelle romane de la léproserie de La Magdeleine (fondée probablement en 987) est donnée par Payen abbaye de Marmoutier qui en fait un prieuré. C'était une étape sur l'un des chemins de Compostelle.
La cité de Malestroit, inscrite dans le lobe d'un méandre de l'Oust, est née au motte castrale, édifiée en 1024 par le prince Judhaël près des Motteys (lieu-dit La Hataie de nos jours) au niveau du gué (afin de contrôler la navigation fluviale), puis d'un château fort, bâti sur un îlot d'un des deux bras de la rivière, contrôlant la voie de passage de la Saudraye.
Le bourg de Malestroit se développe à partir du style roman), édifiée à la place d'une chapelle, elle-même construite à l'emplacement d'une ancienne fontaine sacrée de l'époque celtique, devenue fontaine cultuelle à l'époque de la chrétienté et lieu de dévotion, la fontaine du Lion d'Or.
L'ancienne paroisse-mère de Missiriac avait le même recteur que Malestroit en 1432 et devint une simple trève de Malestroit, statut qu'elle conserva jusqu'à la Révolution.
La famille de Malestroit
Un site internet présente une généalogie complète et détaillée des seigneurs de Malestroit.
Le premier seigneur de Malestroit connu est Judhaël (ou Juhaël), qui vivait au début du siècle. Sa lignée se termine avec :
Vers 1237 : Eudes, fils de Pierre de Malestroit et de Constance de Léon ;
Jean Ier Botherel, dit Jean de Quintin, décédé en 1292 ;
En 1292 : Payen III, son fils ;
Geoffroy II, seigneur de Malestroit et de Largoët et Payen, seigneur de Beaumont, marié avec Aliénor de Malestroit, attesté en 1313 ; son frère Henri de Malestroit, était en 1340 conseiller et maître des requêtes du roi de France Philippe VI de Valois ;
Payen IV, seigneur de Malestroit et de Largoët, époux de N. De la Chapelle.
Une trêve de Malestroit est signée , au cours de la première guerre de Succession de Bretagne.
Payen IV est tué en 1347 lors de la bataille de La Roche-Derrien, il ne laisse comme héritier que sa sœur Jeanne de Malestroit épouse de Hervé de Châteaugiron. Leur fils Jean de Châteaugiron dit de Malestroit († 1374), seigneur d'Oudon, a pour héritier son fils Jean de Malestroit, capitaine général en 1364, qui meurt en Italie en 1382. La fille et héritière de ce dernier Jeanne II († 1429) épouse un membre de la lignée cadette de la famille de Malestroit ; Jean II de Malestroit, seigneur de Beaumont († 1415 ou 1416) dont une fille Jeanne (III) de Malestroit qui épouse à son tour Jean II Raguenel vicomte de la Bellière.
Article détaillé : Liste des seigneurs de Châteaugiron.
Le le duc Pierre II de Bretagne érigea en baronnie la seigneurie de Malestroit en faveur de Jean de Châteaugiron, sire de Malestroit et de Largoët. En 1463 « on ferma les murs de cette ville, qui était souvent exposée aux insultes de l'ennemi », c'est-à-dire qu'on l'entoura de remparts afin qu'elle puisse résister à des ennemis.
Les fourches patibulaires de la baronnie de Malestroit se trouvaient sur la ligne de crête située près de la limite entre Malestroit et Pleucadeuc (mais en Pleucadeuc) à 400 mètres environ de la chapelle des Quatre-Évangélistes ; une grande pièce de terre y porte le nom de "la Justice".
Les autres faits concernant Malestroit au Moyen-Âge
En 1407 le duc de Bretagne Jean V réunit les barons et seigneurs de Bretagne à Malestroit pour délibérer des affaires du Duché de Bretagne et notamment de l'attitude de Marguerite de Clisson, qui intriguait pour placer l'un de ses fils à la tête du duché.
À la fin du nefs de style gothique sont accolées à la chapelle de La Madeleine, qui conserve son clocher-mur antérieur et devient l'une des deux églises paroissiales de Malestroit. Son placître accueillait un cimetière.
En 1560 la baronnie de Malestroit appartient à Anne, baronne de Malestroit et de Montjean, veuve de Jean VII d'Acigné.
Temps modernes
Les | ]
Au écluses sur l'Oust, à Beaumont (en Saint-Vincent-sur-Oust) et à Rieux (en Saint-Laurent-sur-Oust), parmi les premières de France, Malestroit est relié par voie navigable à Redon et donc, via la Vilaine, à la mer ; l'activité commerçante se développe alors (Malestroit importe du vin et exporte des draps de laine et des draps à caban pour l'armée) et quatre faubourgs (La Madeleine, Sainte-Anne, Saint-Julien et Saint-Michel) naissent extra-muros, entourant le centre historique et les ruines de ses remparts.
Pendant les Guerres de la Ligue, la baronnie de Malestroit, qui appartenait alors à la comtesse de Brissac, soutint le roi Henri IV ; la ville fut prise en 1589 par le duc de Mercœur (la milice de la ville perdit une douzaine d'hommes), lequel fit raser une partie des fortifications ; celles-ci furent réparées mais le duc de Mercœur assiège à nouveau la ville en février 1591 (les assiégés parviennent à repousser les assauts des Ligueurs, mais le capitaine de ville Julien de Quistinic est tué ; l'assaillant se retire « avec ses Espagnols, son canon et sa honte » ; les combats auraient fait environ 300 morts). Un troisième siège commence le , mené par le duc de Mercœur lui-même et, malgré le secours de troupes royales venues de toute la Basse Bretagne, la ville doit se rendre, faute de munitions, les Ligueurs la gardant alors quelque temps sous leur contrôle ; mais le , un officier, Lahideuc, qui soutenait Henri IV la reprit (« les "Royaux" investissent la ville en escaladant la muraille fort endommagée. Le même jour l'église de Monsieur Saint Gilles fut presque toute brûlée avec les meubles et ornements ») ; en 1598 on fit construire cinq petites tours détachées des remparts « de sorte que, par le moyen de ses fortifications et de ses fossés toujours remplis des eaux de la rivière d'Oust, elle fut en état de résister à ses ennemis ». Par lettres patentes du Henri IV octroie aux habitants de Malestroit le droit de « faire eslever une enseigne de papegault le .
La famille de La Chapelle possédait un fief, appelé communément "Quintin-à-Malestroit" ou "La Chapelle-Quintin" ; par exemple en 1507, Guyon de La Chapelle-Molac était seigneur de La Chapelle-sous-Ploërmel et de Quintin-à-Malestroit. Ce fief passa ensuite aux mains de la famille de Rosmadec, par exemple d'Alain de Rosmadec (sa mère était Jeanne de La Chapelle) en 1544 et de Sébastien II, marquis de Rosmadec-Molac en 1629. En 1680, le marquis Charles-Armand de Biragues, époux de Jeanne de Rosmadec-Molac, rend aveu au roi pour Quintin-en-Malestroit. Le siège du tribunal de cette seigneurie, qui disposait des droits de haute, moyenne et basse justice, se trouvait place du Bouffay, à Malestroit.
Les couvents des Augustins et des Ursulines
Le couvent des Augustins est fondé en 1637 à proximité de l'endroit, dans l'îlot Notre-Dame, où se trouvait antérieurement le château-fort, qui avait été remplacé au bien national.
Le couvent des Ursulines est fondé en 1670 par les Ursulines de Ploërmel. Elles furent expulsées en 1792 et leurs biens vendus comme bien national. Le couvent fut racheté en 1828 par Jean-Marie de La Mennais et son frère qui y installent un noviciat et en 1866 les Chanoinesses régulières de Saint-Augustin, venues de Vannes, s'y installèrent, y créant un pensionnat, puis, par la suite, une clinique.
Le | ]
Malestroit était une baronnie de Bretagne et la ville avait le droit de députer aux États de Bretagne. Malestroit était le siège d'une subdélégation et possédait deux paroisses, l'une étant le Prieuré de la Magdeleine, qui dépendait de l'abbaye Saint-Gildas de Rhuys, et l'autre, dénommée Prieuré de Malestroit, dépendant de l'Abbaye de Marmoutier. Les deux cures étaient à l'alternative. Selon Jean-Baptiste Ogée, en 1778 Malestroit comptait 1 600 communiants, y compris ceux de Missiriac, sa trève. Malestroit disposait, en tant que communauté de ville, du droit de haute, moyenne et basse justice, qui ressortissaient à Ploërmel, à M. de Sérent, baron de Malestroit. Le prieuré de la Magdeleine disposait aussi des droits de haute, moyenne et basse justice, à M. Chanvaux ; le Couëdic, au Voyer, des moyenne et basse justice, à M. de Guébriant ; le Bois-Rouault des moyenne et basse justice, à M. de Querhoent ; Bohal et annexes des moyenne et basse justice, à couvents des Augustins et des Ursulines et l'hôpital de la Charité. Il s'y tenait un marché le jeudi et Jean-Baptiste Ogée précise que le principal commerce des habitants est celui des gros draps et des cuirs.
La navigation sur l'Oust décline, puis cesse, au . Il faudra attendre la construction du Canal de Nantes à Brest dans la première moitié du .
En 1781 les remparts menaçaient ruine et le projet de remise en état n'aboutit pas en raison de la Révolution française. Un siècle plus tard il n'en subsistait que des vestiges à peine visibles.
Révolution française
Le un affrontement a lieu dans l'église de La Madeleine entre des chouans et des soldats républicains du détachement du régiment de Guadeloupe qui faisait partie de l'Armée de l'Ouest alors dirigée par le général Canclaux.
Alexandre Bloch : La Chapelle de La Madeleine à Malestroit le 15 nivôse an III ().
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Le notaire Deschamps, de Malestroit, devint le premier président du Conseil général du Morbihan en 1800. Le la municipalité de Malestroit, fort patriote, réclama des armes, des munitions, ou mieux un cantonnement de troupes, pour se défendre contre les attaques des Chouans, localement commandés par Pierre Guillemot.
Les travaux de canalisation de l'Oust, dans le cadre de la construction du Canal de Nantes à Brest commencent en 1824. Avant le chemin de fer la ville de Malestroit était très active : « le transport par l'Oust revenait au quart du prix du transport par voie de terre ».
En 1828 Jean-Marie de La Mennais acquiert l'ancien couvent des Ursulines (actuelle communauté des Augustines 2 Faubourg Saint-Michel), alors en piteux état (« il faut le réparer à grand frais et en renouveler jusqu'à la toiture ») et en fait le noviciat de la Congrégation de Saint-Pierre, mais il écrit à son frère Jean que « la Maison de Malestroit me pèse plus que jamais. Cette maison nous a fait beaucoup de mal et nous en fera tant qu'elle durera, faute d'hommes capables de la conduire » et il décide de la fermer dès 1834. C'était un lieu de formation ecclésiastique, novateur en son temps, par le fait que les étudiants rédigaient eux-mêmes leurs traités de théologie et qu'ils étudient un grand nombre de langues étrangères. Parmi les langues proposées, certaines sont obligatoires : l'hébreu, le grec et le latin. Les autres sont facultatives, parmi lesquelles : le sanskrit, l'arabe, le persan, le chaldéen, le chinois, l'allemand, l'anglais, l'italien. C'est un lieu de formation réputé. Parmi l'équipe fondatrice du séminaire, on peut citer : l’abbé Simon Blanc qui en est le directeur. Ancien professeur à Besançon, il fait à Malestroit des conférences sur la philosophie, il a rédigé un manuel d’histoire ecclésiastique. L'abbé Rohrbacher, est directeur des études et professeur de théologie, spécialiste du sens commun ; il a rédigé à Malestroit les cinq premiers tomes de son Histoire universelle de l'Église catholique. L'abbé Persehais, économe de l’établissement, puis remplacé par l'abbé Bouteloup huit mois plus tard quand l’abbé Persahais est nommé vicaire à la paroisse de Saint-Méen. L'abbé Bornet est maitre des novices, chargé des cours de littérature. Éloi Jourdain, connu plus tard comme écrivain catholique sous le nom de Charles Sainte-Foi, y fut élève.
Un rapport du Conseil général du Morbihan datant de 1846 décrit le faible nombre des bateaux fréquentant le Canal de Nantes à Brest (en 1845 245 bateaux seulement ont franchi l'écluse de Malestroit) : il déplore que « le peu d'utilité de canaux qui ont coûté à l'État tant de sacrifices, ne tient ni à l'imperfection du travail (...), ni au besoin d'échanges du pays qu'ils parcourent, mais bien aux tarifs exorbitants des droits de navigation, tarifs dont la conséquence est que le roulage augmente sur la route 164, entre Redon et Malestroit, en plus forte proportion que la navigation sur le canal qui longe cette route ».
Le des troubles graves éclatèrent à Malestroit lors des élections pour le conseil d'arrondissement : les électeurs de 4 communes (Sérent, Lizio, Saint-Abraham, Saint-Guyomard) se disputèrent pour savoir quelle commune voterait la première : « les pierres que se jetaient les combattans atteignirent beaucoup de vitres et quelques habitans de Malestroit ; aussitôt la Garde nationale fut convoquée et, par un mouvement de frayeur fort regrettable, elle tira sur les paysans de ces communes. Deux furent atteints assez grièvement ; on pense que la blessure de l'un d'eux est mortelle. Nous avons demandé que l'on fit voter chaque commune au chef-lieu de la commune, et non au chef-lieu de canton ». Dans un autre article paru quelques jours plus tard le même journal précise que le commencement des troubles serait dû à des électeurs de Ruffiac qui auraient commencé dans l'après-midi à frapper des électeurs de Sérent qui commençaient à danser et qu'une trentaine de Sérentais auraient été blessés.
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Malestroit en 1853 :
« Malestroit : ville ; commune formée de l'ancienne paroisse de ce nom ; aujourd'hui cure de 2e classe ; bureau d'enregistrement ; chef-lieu de perception ; bureau de poste ; brigade de gendarmerie à cheval. (...) Superficie totale 581 hectares dont (...) terres labourables 234 ha, prés et pâturages 115 ha, vergers et jardins 17 ha, bois 10 ha, landes et incultes 100 ha, châtaigneraie 1 ha (...). La route royale n° 164, dite d'Angers à Brest, traverse Malestroit ; cette ville est aussi traversée par la route départementale dite de Rennes à Vannes par Guer. Il y a foire le premier jeudi de chaque mois. Marché le jeudi. (...) Géologie : schiste argileux ; grès poudingue dans l'ouest-sud-ouest. On parle le français. »
Une épidémie de choléra sévit à Malestroit entre le 15 février et le faisant 12 malades dont 7 moururent ; cette maladie aurait été amenée à Malestroit par la famille d'un rémouleur itinérant de passage dans la ville.
Un bureau télégraphique ouvre à Malestroit en 1874.
Une passerelle métallique en remplacement du vieux pont de Malestroit entre 1877 et 1880.
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La Belle Époque
L'école des Sœurs de Malestroit fut fermée le jeudi , ce qui nécessita la présence de nombreux gendarmes ; l'école des garçons tenue par les Frères de l'instruction chrétienne de Ploërmel fut fermée à son tour peu après, en vertu de la loi sur les congrégations de 1901.
Lors des élections municipales de 1904 « les ministériels [républicains favorables au gouvernement Combes] sont en complète déroute. Le premier de leur liste obtient 151 voix contre 210 au moins favorisé de la liste libérale [liste catholique conservatrice] ».
Une station de haras est créée à Malestroit en 1905.
Le journal L'Ouest-Éclair écrit en 1909 que « Malestroit est bien l'un des plus charmants sites que l'on puisse rêver, et cette petite loclaité est d'ailleurs sans cesse fréquentée par des touristes nombreux qui la traversent soit en automobile, soit en voiture, soit même en canot. Mais elle est, sans contredit, celle où la propreté des rues et l'hygiène de la voie publique sont les plus négligés. L'usage de la poubelle y est totalement inconnu et le cantonnier municipal n'y passe qu'une fois par semaine, le lendemain du jour du marché. Quant au service de l'enlèvement des immondices, il est assuré également par un seul individu qui n'a pour toute arme qu'une pelle et qui, par conséquent, abandonne tout ce qu'il pourrait fort bien emporter s'il était aidé d'un porteur de balai ».
Albert Robida : La chapelle de la Madeleine (dessin, vers 1900).
Albert Robida : Le porche de l'église Saint-Gilles (dessin, vers 1900).
Vers 1900 Albert Robida décrit la chapelle de la Madeleine comme « un édifice fortement dégradé au fond d'un vieux cimetière dans un riant entourage agreste. Le lierre et les broussailles fleuries escaladent les murailles, grimpent aux contreforts massifs du clocher et encadrent de leurs panaches les grandes fenêtres flamboyantes aux vitres brisées. C'est presque une ruine, et une jolie ruine, conquise par la végétation, embellie par la nature ».
Un décret du Président de la République publié le attribue « à l'hospice de Malestroit (Morbihan) les biens ayant appartenu à la fabrique de l'église de Malestroit et actuellement placés sous séquestre ».
Un congrès de l'Union régionaliste bretonne se tint à Malestroit en avril 1911.
Des courses hippiques étaient organisées sur le vélodrome de la Deaufresne : celles d'août 1911 par exemple, favorisées par le beau temps, connurent une énorme affluence. L'affluence était telle que des trains spéciaux étaient programmés, par exemple en 1907.
La Première Guerre mondiale
Le monument aux morts de Malestroit porte les noms de 63 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale ; parmi eux 3 au moins (Théophile Faucheux, Joseph Vailland et Émile Bonno) sont morts en Belgique, 4 au moins (Paul Guillery, Joseph Danto, Jean Le Luel et Alexis Houeix) en Grèce dans le cadre de l'expédition de Salonique ; la plupart des autres sont décédés sur le sol français, dont Emmanuel Ruault, mort des suites de ses blessures à l'hôpital temporaire Pargny-lès-Reims (Marne) le , Hyacinthe Desmays et Joseph Molac, tous les trois décorés de la Médaille militaire et de la Croix de guerre, Prosper Benoit, décoré de la Médaille militaire et Jean Marie Lesourd, sous-lieutenant au 41e régiment d'infanterie, tué le à Moronvilliers (Marne), décoré de la Légion d'honneur.
Le monument aux morts de Malestroit.
Pendant cette guerre, les 35 Sœurs Augustines de Malestroit soignèrent des soldats et accueillirent des réfugiés belges.
L'Entre-deux-guerres
Entre 1925 et 1927 des lettres anonymes contenant injures, calomnies et insinuations visèrent des familles nobles de la région de Malestroit, provoquant indignation et peur dans les familles visées, qui, pendant plusieurs années, se tinrent pour éviter de nourrir le scandale avant qu'un châtelain, de Beaudrap, qui vivait à Ker-Maria, ne fasse appel à un détective privé, lequel crût avoir trouvé le coupable, un peintre en bâtiment, qui, incapable de surmonter la honte d'une inculpation, se suicida, mais s'avéra par la suite être innocent, le véritable coupable étant le baron de Beudrap lui-même, qui fut condamné lors d'un proçès qui commença le devant le tribunal correctionnel de Vannes. Le baron de Beaudrap fut condamné à 18 mois de prison et à une lourde peine d'amende, mais il disparut avant l'exécution de ses condamnations, rejpigant probablement un de ses frères au Canada.
En avril 1926, pour protester contre de nouveaux impôts, des contribuables de Malestroit résolurent de ne plus fumer : « Les contribuables de Malestroit, réunis en assemblée, ont adopté à l'unanimité le vœu de ne plus user de tabac sous toutes ses formes, jusqu'à ce que les Chambres et le gouvernement aient fait aboutir les décisions suivantes : suppression des sous-préfets, des directeurs des finances et des tribunaux correctionnels dans les sous-préfectures ». Cette curieuse grève fut bien sûr un échec.
En octobre 1930 a lieu l'inauguration du nouvel hôpital-hosice de Malestroit.
Le Pont Neuf sur l'Oust est inauguré le .
La Seconde Guerre mondiale
À partir du , Malestroit et ses environs accueillent les contingents de soldats polonais qui formeront la Brigade de chasseurs de montagne qui participa ensuite à la bataille de Narvik.
Malestroit fut une ville clé de la résistance bretonne avec le maquis de Saint-Marcel à proximité (au cours des combats liés à ce maquis, 25 résistants FFI de la compagnie "Malestroit" furent arrêtés et fusillés) ; parmi eux, à titre d'exemples, Julien Lelièvre, né en 1904 à Malestroit et Albert Trégaro, né en 1927 à Malestroit, tous deux fusillés le après avoir été torturés au Bois de la Grée de Houssac près des carrières du Bougro en Saint-Vincent-sur-Oust ainsi qu'Émile Morel, né le à Malestroit, lieutenant FFI, arrêté, emprisonné à Vannes avant d'être conduit au Fort de Penthièvre où il fut torturé avant d'être exécuté le , puis son corps fut emmuré et découvert seulement le .
Dans cette ville de nombreux résistants, notamment les religieuses de la clinique des Augustines, dont la supérieure était alors Mère Yvonne Aimée de Jésus, abritaient des parachutistes britanniques, des responsables de la Résistance comme le général Audibert, des blessés du maquis de Saint-Marcel ou encore se battaient contre les Allemands à travers de petits attentats. En 1949 le monastère des Augustines de Malestroit fut cité à l'ordre de l'armée « pour avoir sauvé plus de cent parachutistes, aviateurs et maquisards » : il reçut aussi la Croix de guerre et la Médaille du roi d'Angleterre.
Le monument aux morts de Malestroit porte les noms de 20 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale. Parmi elles Jacques Bonsergent, né dans la commune voisine de Missiriac, qui fut le premier résistant français fusillé par les Allemands ; Lucien Gergaud, né en 1913 à Malestroit, prisonnier de guerre en Allemagne, fut victime le d'un bombardement aérien à Wünsdorf.
Libérée le par les résistants FFI, la ville de Malestroit fut menacée par les Allemands d’être saccagée et brûlée comme le bourg de Saint-Marcel, mais elle fut finalement épargnée.
La fin du | ]
En 1987, des festivités commémorent le millénaire de la cité bretonne.
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Héraldique
En 1451, la seigneurie de Malestroit est érigée en baronnie pour Jean IV Raguenel, Maréchal de Bretagne et devient la neuvième baronnie de Bretagne.
Le blason se décrit de la façon suivante :
De gueules à neuf besants d'or 3, 3 et 3 (« les Baguenaudes Malestroyennes » - Jean-Paul Bourban)
(d'où le surnom de "Cité aux neuf besants d'or" donné à Malestroit).
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