Logonna-Daoulas
Localisation
Logonna-Daoulas : descriptif
- Logonna-Daoulas
Logonna-Daoulas [lɔgɔna daulas] est une commune française située dans le département du Finistère, en région Bretagne.
Géographie
Description
Le littoral de Logonna-Daoulas
Située entre Brest et Quimper, Logonna-Daoulas est une commune littorale située au fond de la rade de Brest. Elle forme une presqu'île entre les abers de la Mignonne et du Camfrout.
Son littoral est très découpé, alternant du nord au sud l'Anse de Prat Mil Pont (partagée avec la commune voisine de Daoulas), qui est une subdivision de la ria de la Mignonne (dite aussi Rivière de Daoulas), la Pointe du Château, l'Anse de Penn Foull (Penfoul), la Pointe du Roz, l'Anse du Roz, la Pointe du Bindy (Bendy), l'Anse du Bourg, l'Anse de Moulin Mer et enfin la ria du Camfrout ou rivière de l'Hôpital (partagée avec la commune voisine de L'Hôpital-Camfrout).
La commune dispose de nombreuses criques et grèves : le Bendy (Bindy), l'Île Grise, le Château, Porsisquin, l’anse du Bourg, l’anse du Roz, le Yelen. Tous ces lieux sont reliés par le sentier côtier GR 34. En de nombreux points du rivage, la falaise présente des failles et plissements qui permettent d’apprécier la richesse géologique du secteur. Également caractéristiques de la commune, les cordons littoraux, communément appelés sillons, se présentent sous différentes formes : flèches à pointe libre à l’anse du Roz et à l’anse de Saint-Jean, double tombolo au Bendy (Bindy), flèches en chicane à l’anse du Bourg et au Mengleuz en association avec la flèche de Rosmellec sur la commune de Daoulas, l’ensemble de ce site étant fortement dégradé sous l’effet de l’anthropisation. Outre les deux îles du Bindy (inhabitées), deux îlots existent : celui de l'extrémité de la Pointe du Château et l'Île Grise, aussi inhabités.
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Flèche littorale barrant partiellement le fond de l'Anse de Penn Foull.
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Les falaises du côté nord de la Pointe du Château, roches redressées à la verticale.
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Le tombolo reliant l'îlot situé à l'extrémité de la Pointe du Château à celle-ci en train d'être submergé à marée montante.
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La flèche littorale barrant presque totalement le fond de l'Anse du Roz vue du nord.
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Alternance de schistes et quartzites à la Pointe du Bindy.
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La falaise côté ouest de l'Anse de Porzisquin.
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Plis dans la falaise côté ouest de l'Anse du Bourg.
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La lagune de l'Anse du Bourg.
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La Rivière de Daoulas et l'Anse de Prat Mil Pont vues des environs de Kersinic en Logonna-Daoulas.
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La côte nord de la Pointe du Château vue de celle-ci (littoral sud de la ria de la Rivière de Daoulas).
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L'îlot situé à l'extrémité de la Pointe du Château vu de cette dernière à marée basse.
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L'îlot situé à l'extrémité de la Pointe du Château vu de l'oppidum situé au sud de celle-ci à marée basse.
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L'îlot situé à l'extrémité de la Pointe du Château vu de l'oppidum situé au sud de celle-ci à marée haute.
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Le littoral du nord de l'anse de Penn Foull à l'est de l'oppidum de la Pointe du Château (littoral modifié par les blocs laissés sur place d'anciennes carrières).
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Le littoral le long de la rive nord de l'Anse de Penn Foull.
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Schorre dans le fond de l'Anse de Penn Foull.
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Grève à la Pointe du Roz bordée de blocs provenant de résidus de carrière en pierre de Logonna provenant de la carrière du Roz toute proche.
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La grève de Yelen vue de l'est.
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La grève et les falaises entre le Yelen et la pointe du Bindy vues du GR 34.
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La grève du Bindy (à droite de la photographie la Pointe du Bindy et à gauche la Grande Île du Bindy).
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La lagune en arrière du cordon littoral de la grève du Bindy.
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L'Île Grise.
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L'Anse de Porzisquin (Porsisquin) vue de l'est.
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L'Anse du Bourg.
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L'étang de Moulin-Mer à marée haute.
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L'étang de Moulin-Mer à marée basse.
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La ria du Camfrout vue des environs de Kernisi.
Relief et hydrographie
L'intérieur du finage communal est assez accidenté, alternant collines et vallons. Les altitudes sont comprises entre 80 mètres (dans la partie nord-est du territoire communal) et le niveau de la mer ; des altitudes d'une cinquantaine de mètres se trouvent en plusieurs endroits à faible distance du littoral. Le bourg est sur une colline, à une quarantaine de mètres d'altitude.
Des petits fleuves côtiers forment des vallons, les plus importants étant celui qui se jette dans l'Anse de Prat Mill Pont au nord (et sert de limite avec Daoulas), celui qui rejoint l'Anse de Moulin Mer et celui de Coz Feunteun, qui sert de limite avec L'Hôpital-Camfrout.
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Les paysages de la commune
Le paysage rural, malgré le remembrement des années 1950, a conservé son caractère de pays de bocage, avec habitat dispersé et chemins creux communément appelés « garennes », talus et haies où prédominent le chêne, le frêne et le saule. Une certaine rurbanisation, engendrée par la pression immobilière, se fait toutefois sentir, notamment aux alentours nord (la RD 333 connait une urbanisation linéaire en "doigt de gant" jusqu'à Prad an Dour) et est du bourg, ainsi qu'à Kernisi et au nord de Moulin Mer ; une urbanisation balnéaire plus diffuse se constate aussi en plusieurs endroits à proximité du littoral comme sur la rive sud de la presqu'île du Bindy, les alentours de la grève de Yelen et de Gorréquer à Porz Beac'h.
Par arrêté ministériel du , dans le cadre du réseau écologique européen Natura 2000, Logonna fait partie du SIC (Site d’importance communautaire) FR5300046 Rade de Brest, estuaire de l’Aulne, qui intersecte la zone de protection spéciale FR5310071 Rade de Brest : baie de Daoulas, anse de Poulmic.
Les transports
En raison de sa situation péninsulaire, Logonna-Daoulas a longtemps été une commune très enclavée et reste de nos jours à l'écart des grandes voies de circulation. L'ancienne route nationale 170 (actuelle RD 770) écornait certes l'angle nord-est de son territoire à Goasven, mais le tracé de l'actuelle voie expresse reliant Brest à Quimper (route nationale 165) passe nettement plus à l'est et Logonna-Daoulas n'est desservi qu'indirectement via les échangeurs de Daoulas (vers le nord) et du Faou (vers le sud). Une seule route départementale dessert véritablement la commune, la RD 333, venant de Daoulas ; Logonna-Daoulas n'est par ailleurs desservi que par des routes communales, laissées parfois volontairement étroites, comme celle qui relie le bourg à L'Hôpital-Camfrout.
Le port communal de Porz Beac'h, accessible tout le temps sauf lors ds marées basses de vive-eau, est surtout fréquenté par des coquilliers ainsi que par les plaisanciers ; deux autres modestes ports de plaisance existent dans la commune au Roz et à Moulin-Mer, où existe aussi un centre nautique qui dispose de ses propres équipements portuaires.
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Pors Beac'h : vue du port et de la grève.
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Le port de plaisance du Roz : terre-plein, baraques et étagères à annexes de bateau.
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Le port de Moulin-Mer à marée haute.
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Le centre nautique de Moulin Mer et la ria du Camfrout vus depuis le port de Moulin Mer.
Descriptions anciennes
Dans son ouvrage La Bretagne contemporaine, Finistère de 1869, Pol Potier de Courcy en fait la description suivante : « Rien de plus varié, de plus fertile, de plus riant que la route qui, longeant la rivière, conduit de Daoulas au bourg de Logonna, situé à l’extrémité de la presqu’île. On chemine constamment au milieu de bosquets et de vergers plantés de toutes sortes d’arbres fruitiers de la végétation la plus vigoureuse au travers desquels on aperçoit, de temps à autre, les nombreuses baies qui découpent ce coin de terre et le font ressembler à un jardin. »
Benjamin Girard, en 1889, décrit quant à lui Logonna en ces termes : « La commune de Logonna-Daoulas occupe une sorte de presqu'île entre la rivière de Daoulas, la rade de Brest et la rivière de l'Hôpital ; elle est traversée dans sa partie est par la 170 ; son territoire est très fertile. Le bourg, situé à l'extrémité sud de la commune, a une population agglomérée de 205 habitants ; l'église, bâtie en 1710, possède de gracieuses ogives, d'élégantes sculptures et un beau clocher. Entre le moulin à mer, situé à l'embouchure de la rivière de l'Hôpital, et le bourg du même nom L'Hôpital-Camfrout, on exploite des gisements très abondants de kersanton ».
Sa situation péninsulaire a longtemps contribué à l'isolement de Logonna-Daoulas.
En 1924 encore, le journal L'Ouest-Éclair écrit : « La commune de Logonna-Daoulas semble abandonnée, sans chemin praticable, ce qui oblige les touristes à passer à travers champs, d'où le mécontentement justifié des propriétaires. Comme moyens de communication, aucun service de voiture n'existe dans la commune qui se trouve à dix kilomètres de la gare de Daoulas, 22 .
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février.
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat complétée par des études régionales prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Lanvéoc », sur la commune de Lanvéoc, mise en service en 1948 et qui se trouve à 12 vol d'oiseau,, où la température moyenne annuelle évolue de 11,7 , à 11,8 , puis à 12,2 .
- Site de Serge Suanez, enseignant chercheur à l'UBO Impact de l’anthropisation sur l’évolution morpho-sédimentaire d’un système littoral de flèches en chicane : le sillon de Mengleuz à Logonna-Daoulas en rade de Brest (Finistère). Pierre Stéphan, Serge Suanez, Bernard Fichaut, 2005
- Nature 2000
- « », sur letelegramme.fr, Le Télégramme, (consulté le ).
- Cette route a été par la suite dénommée route nationale 165, avant d'être déclassée en départementale lors de la mise en service de l'actuelle voie expresse route nationale 165 qui relie Brest à Quimper et Nantes
- Benjamin Girard, La Bretagne maritime, C. Thèse, Rochefort, 1889, consultable sur Gallica
- J. Leroy, L'Ouest-Éclair Gallica
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
- « », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
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Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Sancti Monnae de Irvillac 1218, Locmonna en 1513, Logonna en 1535, Locgonna en 1536.
Du breton lok qui signifie ermitage et de saint Monna.
Liste des villages et lieux-dits
Le terme village en Finistère est utilisé en lieu et place de celui de hameau. La commune (ou paroisse) comprend son bourg et ses villages :
Ar Scoët, Beg Avel, Camen, Cléguériou, Cléménéc'hy, Cosquérou, Coz Maner, Garrec-Ven, Goasven, Gorre Ar C'hoat, Gorréquer, Gouelet-Ker, Guelet Ar C'hoat, Guernabic, Guernévez, Hellen, Kerjean, Kerliver, Kernisi, Kervaden, Kervella, Kersinic, Larvor, Le Brétin, Le Château, Le Cosquer, Le Mengleuz, Le Quinquis, Le Rohou, Le Roz, Le Stang, Le Yelen, Moulin-Mer, Penfoul, Pennarun, Pennaras, Pennavern, Pors-Beac'h, Porsisquin, Prat An Dour, Prat Pann, Quénécadec, Renéver, Roscurunet, Rosmorduc, Roudourou, Rubuzaouen, Ruliver, Rumenguy, Rungléo, Sainte Marguerite (Keroual), Torrac'hleuz, Traon Ar Méné, Vilavel.
Histoire
Préhistoire et Antiquité
Un éperon barré, dit Ar-Chastel, protégé par un fossé large et profond se trouve à la pointe Saint-Jean, en Logonna-Daoulas.
Étymologie et origines de la paroisse
Logonna-Daoulas, ancien prieuré-cure de l'abbaye Notre-Dame-de-Daoulas, ayant pour titulaire un chanoine de la dite abbaye, faisait partie de la paroisse d'Irvillac au saint Monna, venant d'Irlande au sainte Nonne, à Dirinon. Il se décide pour Clemenehy, mais le lieu se révèle ensorcelé : le diable détruit au cours de la nuit le travail effectué la veille. Saint Monna décide alors de l'édifier à son emplacement actuel, puis se rend compte avec désolation qu'il ne peut voir de cet endroit l'église de Nonne, laquelle le console par ces mots : « Graet da di, eus toull va dor me velo da hini » (Fais ta maison, de l'entrée de ma porte je verrai la tienne). Clemenehy, déformation de « Kreac'h Menec'hi » (la colline de la maison des moines), pourrait avoir connu un important passé religieux.
Logonna était dénommé Sancti Monnae de Irvillac en 1218, Locmonna en 1513, Logonna en 1535, Locgonna en 1536.
Moyen Âge
La châtellenie d'ancienneté de Logonna, démembrement de celle de Daoulas, fut détachée vers 1208 par la suite d'un partage, ainsi qu'Irvillac, apanage de Constance de Léon, femme de Pierre de Malestroit, et attribuée à Guyomarch IV de Léon, fils d’Hervé de Léon, seigneur de Châteauneuf, père d’Hervé de Léon dont le fils Salomon (cité en 1265) fut vraisemblablement l'ancêtre des seigneurs de Rosmorduc, en Logonna et le second fils Hervé (cité en 1279) l'ancêtre des seigneurs de Lesquélen, en Plabennec. Selon l'inventaire des titres de l'abbaye de Daoulas datant du la seigneurie d'Irvillac et Logonna était un ramage de la vicomté de Léon ; celle-ci aurait par la suite été rattachée à la vicomté du Faou à partir de 1768 à la suite de son acquisition en 1762 par Nicolas Magon de La Gervaisais.
Logonna était le chef-lieu du fief héréditaire de la famille de Rosmorduc (Salomon de Rosmorduc, qui vivait en 1250, est le plus ancien membre connu de cette famille) qui dès le XIIIe siècle englobait le territoire de la commune actuelle avec d'importantes emprises dans les paroisses voisines.
Logonna possédait au .
L'époque moderne
Les seigneurs de Rosmorduc
Le château de Rosmorduc fut construit à partir de 1545 à l'emplacement d'une ancienne motte castrale. Selon la capitation de la noblesse de l'évêché de Quimper en 1720 Alain Le Gentil de Rosmorduc est alors seigneur de Rosmorduc ; son fils Yves René Le Gentil comte de Rosmorduc, né en 1683, lui succéda. Les seigneurs de Rosmorduc jouissaient de prééminences et autres droits honorifiques (par exemple leurs armoiries sur les vitres de l'église) dans l'église de Logonna.
L'activité toilière
Même si Logonna était essentiellement une paroisse maritime, les inventaires après décès de la fin du lin, par exemple à Keroual (« trois boisseaux de graine de lin valant neuf livres », à Larvor (un métier à tisser, deux rouets, deux peignes à égrener, trois brayes et « du fil de reparon pour faire huit draps de toile »), à Camen (en 1744), au Cozquer, à Rohou, etc. Deux vestiges de kanndi ont été recensés au Rohou et à Quénécadec.
Un accident en rade de Brest en 1653
Lors de la reconstruction du cloître de l'abbaye de Landévennec au milieu du rade de Brest en 1653 est ainsi relaté :
« Le vingt-cinquième jour du mois d'août [1653], un événement tout à fait funeste et inopiné vint troubler l'allégresse dont la réédification de leur cloître, complètement détruit et effondré, enflammait les religieux de ce (...) monastère. Nous voulons parler de la mort de trois ouvriers qui amenaient en barque des pierres de taille de la carrière de pierre de Logonna. Comme ils s'adonnaient à ce travail, une tempête soudainement levée fit couler la barque alourdie. Ils périrent sous les eaux près du promontoire nommé Penros, pas très éloigné de la carrière de pierre. Voici leurs noms : Yves Moin, Yves Le Borgne, Pierre Kérinnec. D'autres pourtant, qui secondaient ceux-là mêmes en conduisant la barque, se saisirent de planches ou d'accessoires en bois qui se trouvaient dans la barque, ayant imploré d'en haut le secours divin, s'échappèrent jusqu'au rivage. Quant à ceux qui étaient restés morts sous les eaux, on les retrouva la nuit suivante quand la mer se retira et on les amena au monastère. Ils furent ensevelis dans la même fosse, dans la nef de l'église près du monument en pierre érigé en elle du côté du cloître le 26 août. Cependant, une fois quelques jours écoulés, alors que la mer se retirait un peu plus loin du littoral, la barque, délestée d'une partie de sa charge et vidée de ses eaux, se remit à flotter et fut ramenée au monastère. »
En 1759, une ordonnance de Louis XV ordonne à la paroisse de Logona et Daoulas [Logonna-Daoulas] de fournir 14 hommes et de payer 91 livres pour « la dépense annuelle de la garde-côte de Bretagne ».
Logonna à la fin du | ]
Deux confréries existaient à Logonna : la confrérie du Rosaire, dont l'existence est attestée entre 1709 et 1785, et la confrérie Saint-Yves, attestée au moins entre 1764 et 1790.
Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Logonna en 1778 :
« Logonna ; sur une hauteur, entre deux bras de mer qui sortent de la Baie de Brest : à 8 lieues un quart au nord-nord-ouest de Quimper, son évêché et son ressort ; à 41 lieues deux tiers de Rennes et à 3 lieues un quart de Landerneau, sa subdélégation. Cette paroisse est une châtellenie ; on y compte 1 050 communiants ; la cure est présentée par un chanoine de Daoulas. Son territoire est environné par la mer et fertile en grains de toutes espèces. On y voit la maison noble de Rosmorduc (...). »
Révolution française
Nicolas Diverrès, cultivateur à Guernabic, et Jean Plourin, du Cosquer, sont les deux délégués représentant les 180 feux de Logonna lors de l'élection des députés du tiers état de la sénéchaussée de Quimper aux États généraux de 1789. Le cahier de doléances de Logonna-Daoulas, rédigé le en présence de 18 paroissiens par Morvan, greffier des délibérations, est consultable sur un site Internet. Son article 5 demande « que les juridictions des seigneurs soient supprimées, attendu que les seigneurs ont toujours le bon droit chez des officiers [de justice] qui sont leurs créatures, souvent trop dociles ».
Jean Le Moal, recteur de Logonna-Daoulas depuis 1789, et Charles Le Du, curé à partir de 1790, refusèrent tous les deux de prêter le serment de fidélité à la Constitution civile du clergé et émigrèrent.
Le | ]
Nicolas Salaün, fusilier au 15e régiment d'infanterie de ligne, fut tué le lors de la bataille de Friedland.
Une enquête indique qu'à Logonna-Daoulas en 1830, pur une population totale de 1 250 habitants, 46 hommes et 6 femmes (4,4 % de la population totale) savent lire et écrire le français, 60 hommes et 20 femmes (6,9 % de la population) ne savent pas écrire mais savent lire le breton, 100 hommes et 15 femmes (9,2 % de la population) savent parler français, 450 hommes et 550 femmes (80 % de la population) ne savent que parler le breton.
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Logonna en 1843 :
« Logonna : commune formée par l'ancienne paroisse de ce nom, aujourd'hui succursale. (...) Principaux villages : Pennarros, Quénécadec, Keroual, Kerblaouen, Keruisy, Camen, Larvor, le Roz. Objets remarquables : îles du Bondy, anses du Penfoul, du Roz, du Royou, de Kervssdan. Superficie totale : 1 331 hectares dont (...) terres labourables 600 ha, prés et pâturages 71 ha, vergers et jardins 147 ha, landes et incultes 419 ha, canaux et étangs 6 ha (...). Moulins : 2. Il y a, outre l'église, les chapelles Sainte-Marguerite et Saint-Jean. Le tiers environ des habitants se livre à la pêche, industrie qui entretient quelque aisance dans cette commune. Géologie : roches feldspathiques près de Carmen et de Keroual : elles sont exploitées à la pointe du Roz. On parle le français et le breton. »
En 1869, lors des élections législatives, à Logonna-Daoulas, sur 385 électeurs inscrits, 300 prennent part au vote lors du premier tour de scrutin ; au second tour, on trouve 391 bulletins dans l'urne, plus de votants que d'inscrits, et dans l'intervalle deux électeurs étaient morts.
Benjamin Girard décrit ainsi Logonna-Daoulas en 1889 :
« La commune de Logonna-Daoulas occupe une sorte de presqu'île entre la Rivière de Daoulas, la Rade de Brest et la Rivière de l'Hôpital ; elle est traversée, dans sa partie est, par la route nationale 170 ; son territoire est très fertile. Le bourg, situé à l'extrémité sud de la commune, a une population agglomérée de 205 habitants : l'église, bâtie en 1710, possède de gracieuses ogives, d'élégantes sculptures et un beau clocher. Entre le moulin à mer situé à l'embouchure de la Rivière de l'Hôpital et le bourg du même nom [Hôpital-Camfrout] on exploite des gisements très abondants de kersanton. »
Le | ]
Les tensions religieuses
La Querelle des Inventaires a concerné Logonna-Daoulas. Le journal Le Gaulois écrit le : « Monsieur Seigland, commissaire de police, a fait cerner aujourd'hui par 40 cuirassiers et 20 hussards l'église de Logonna-Daoulas. L'entrée des cavaliers dans le vieux cimetière a été accueillie par des cris. L'abbé Jézéquel, recteur, n'ayant pas obtempéré aux sommations, les sapeurs du génie ont enfoncé les portes pendant que 500 fidèles chantaient des cantiques ». Le journal Le Temps précise : « Tous les habitants, réveillés par le tocsin, se portent en foule dans le cimetière au milieu duquel s'élève l'église. Toutes les issues du sanctuaire sont barricadées, d'énormes poutres clouées en croix forment une barrière. Le curé refusant de faire ouvrir, le commissaire fait sauter les portes à coups de hache ».
En 1922, des citoyens de Logonna-Daoulas portent plainte contre le curé de la paroisse, l'abbé Baron, car celui-ci fulminait du haut de sa chaire contre les fidèles qui fréquentaient la salle de danse d'un débit de boissons tenu, disait-il, par des excommuniés. Mais le juge de paix débouta les plaignants, disant que le curé n'avait pas abusé du droit car il n'avait fait que des menaces de sanction spirituelle.
Projet d'école à Sainte-Marguerite
En 1907, la municipalité envisage de construire une école à Sainte-Marguerite, mais le projet est rapidement abandonné.
La Première Guerre mondiale
Le monument aux morts de Logonna-Daoulas porte les noms de 72 soldats et marins morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale, dont 7 sont indiqués comme ayant péris en mer (parmi eux par exemple François Monfort, matelot à bord du croiseur cuirassé Kléber, tué lors de la Bataille de Sedd-Ul-Bahr (Turquie) le
Jean Le Goff, matelot à bord du croiseur cuirassé Gueydon est mort des suites de maladie contractée en service le à Arkhangelsk (Russie) où son bateau se trouvait dans le cadre de la Guerre civile russe.
L'Entre-deux-guerres
Les drames de la mer étaient fréquents : par exemple le , deux barques de pêche de Logonna-Daoulas, chacune ayant quatre hommes à bord, le Général-de-Rosmorduc et le Rose-Saint-Gildas chavirent dans la baie de Poulmic : un marin du premier bateau et trois du second périssent noyés, les autres étant secourus ; le deux matelots du sloop Marguerite, de Logonna-Daoulas, qui pêchaient près de Landévennec, furent jetés à la mer lors d'une rafale de vent et se noyèrent
Le journal L'Ouest-Éclair du décrit longuement la misère d'une famille nombreuse du village de Camen en Logonna-Daoulas, dont seuls 5 des 13 enfants survivaient.
La Deuxième Guerre mondiale
Un combat opposa, le à Logonna-Daoulas, huit résistants FFI, commandés par le garde maritime du Faou, Fonson, et des marins allemands.
Le monument aux morts de Logonna-Daoulas porte les noms de 30 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale, dont 3 péris en mer (par exemple Louis Broudin, décédé des suites de ses blessures le à bord de l'aviso Commandant Duboc devant Rufisque (Sénégal) et Compagnon de la Libération), auxquels il convient d'ajouter 3 autres (Olivier Galeron, Jean Yves Kermarec et Yves François Kermarec, tous trois à bord du cuirassé Bretagne) décédés lors de l'attaque anglaise de Mers-El-Kébir le . Jean Goasguen est mort des suites de ses blessures reçues dans le cadre de l' le à Casablanca (Maroc).
Joseph Mazéas, déporté à partir du camp de Royallieu le est mort au camp de concentration de Buchenwald le .
L'après Seconde Guerre mondiale
Quatre soldats (François Salaun en 1947, Albert Gourcuff et Alain Mével en 1949, Jean Le Hir en 1953) originaires de Logonna-Daoulas sont morts pour la France pendant la guerre d'Indochine.
Éric Dorléans, médecin capitaine au régiment d'infanterie coloniale du Maroc, qui participait dans le cadre de la Forpronu à des opérations de maintien de l'ordre dans l'ex-Yougoslavie, est mort des suites de ses blessures le à Sarajevo (Bosnie-Herzégovine).
- A. Jarno, De quelques points intéressants de nos côtes, Bulletin de la Société Archéologique du Finistère, 1928, consultable sur Gallica
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- Andrée Le Gall-Sanquer, Jean-Luc Richard, Marie-Louise Richard, "L'or bleu (An aour glaz) : le lin au pays de Landerneau-Daoulas", Association Dourdon, Cloître Imprimeurs, 2005, [ (ISBN )]
- Ce promontoire est situé au sud de l'anse du Roz en Logonna-Daoulas
- Mémorial de l'abbaye Saint-Guénolé de Landennec, 1653 (traduit du latin)
- "Ordonnance... portant imposition pour la dépense annuelle de la garde-côte de Bretagne", 1759, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97412315/f7.image.r=Plovan?rk=21459;2
- Archives parlementaires de 1787 à 1860 ; 2-7. États généraux ; Cahiers des sénéchaussées et bailliages, série 1, tome 5, sur Gallica
- http://www.infobretagne.com/logonna-daoulas-cahier-doleances.htm
- J. Savina et D. Bernard, Cahiers de doléances des sénéchaussées de Quimper et de Concarneau, article 5 du cahier de Logonna-Daoulas, page 261.
- Louis Ogès, "L'instruction primaire dans le Finistère sous le régime de la loi Guizot (1833-1850)", 1935, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3339264j/f11.item.r=Logonna-Daoulas
- A. Marteville et P. Varin, "Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne", tome 1, 1843, consultable https://books.google.fr/books?id=DI8DAAAAYAAJ&printsec=frontcover&dq=bibliogroup:%22Dictionnaire+historique+et+g%C3%A9ographique+de+la+province+de+Bretagne%22&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwi3teSn8MnsAhUi5eAKHWrDAYoQ6wEwAXoECAAQAQ#v=onepage&q=Logonna&f=false
- Henry Merlin, Le Bon plaisir de MM. les fonctionnaires, A. Le Chevalier, Paris, 1869, consultable sur Gallica
- Benjamin Girard, "La Bretagne maritime", 1889, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5744832r/f285.item.r=Daoulas%20Benjamin%20Girard
- Journal Le Gaulois Gallica
- Journal Le Temps, n° du 23 novembre 1906, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k238811h/f4.image.r=Logonna-Daoulas?rk=64378;0
- Journal L'Humanité Gallica
- Les écoles de hameaux du Finistère, http://www.roch-gad.eu/ecoles/spip.php?article191
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- Journal La Croix Gallica
- Journal La Croix, n° du 15 août 1938, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k443305d/f5.image.r=Logonna-Daoulas?rk=85837;2.
- Journal L'Ouest-Éclair, n° du 27 septembre 1934, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k659536r/f4.image.r=Logonna-Daoulas?rk=686698;4
- Georges-Michel Thomas et Alain Le Grand, "Le Finistère dans la guerre", tome 2, "La Libération", 1981.
- http://memoiredeguerre.free.fr/deportation/29/p6-list-m.htm
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