Le Conquet

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Le Conquet : descriptif

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Le Conquet

Le Conquet [lə kɔ̃kε] est une commune française du département du Finistère, en région Bretagne. Après Plouarzel, où se situe la pointe de Corsen, il s’agit de la commune la plus occidentale de France continentale

En France métropolitaine, seules trois communes insulaires – Ouessant, Île-Molène et Île-de-Sein – sont plus à l'ouest.

Géographie

Situation

Carte de la commune du Conquet.

Le Conquet est situé au nord de la pointe Saint-Mathieu (qui se trouve dans la commune de Plougonvelin) et en bordure de l'océan Atlantique et du Chenal du Four. Elle fait partie du parc naturel marin d'Iroise.

Communes limitrophes du Conquet
Océan Atlantique Ploumoguer
Océan Atlantique du Conquet Trébabu
Océan Atlantique Plougonvelin
Le Conquet et son port vus de la presqu'île de Kermorvan.

Le littoral

Son littoral est formé de quatre parties bien distinctes : du nord au sud, la plage des Blancs-Sablons, la presqu'île de Kermorvan, la ria du Conquet, dite aber Conq (y compris le port) et la partie allant de la Pointe Sainte-Barbe en direction de la Pointe Saint-Mathieu, qui inclut notamment la Pointe des Renards et la Pointe de Penzer, ainsi que la plage et ancien port romain de Pors Liogan.

La plage des Blancs-Sablons, longue de 2,5 fort de l'Ilette côté sud-ouest et par le petit port d'Illien côté Ploumoguer. Elle contient d'importantes quantités de sable déposées là par le vent depuis la fin de l'Âge du fer et est bordée de dunes fossiles qui culminent à près de 30 mètres d'altitude. La plage est fréquentée par les familles, notamment brestoises. Exposée au vent, elle constitue aussi un excellent spot de surf.

La plage des Blancs-Sablons vue de la presqu'île de Kermorvan.

La presqu'île de Kermorvan, reliée par un isthme très étroit au continent, a un relief assez accidenté (elle cumine à 30 mètres d'altitude) et possède une allée couverte et un cromlech en partie détruits ; on y trouve le fort de l'Îlette, situé sur un îlot accessible seulement à marée basse. À la pointe de la presqu'île se trouvent le phare de Kermorvan, un fort et de nombreux blockhaus, ainsi que la plage de Pors Pabu.

La ria du Conquet à marée basse vue depuis la presqu'île de Kermorvan.

La ria du Conquet abrite dans sa partie ouest le port du Conquet ; sa partie amont découvre à marée basse une immense étendue de plantes halophiles (slikke et schorre), notamment la salicorne, entrecoupée de nombreux étiers ; à marée haute elle est recouverte par la mer. C'est un refuge pour de nombreuses espèces d'oiseaux.

La partie sud du littoral du Conquet présente une alternance de pointes (pointe Sainte-Barbe, pointe des Renards, pointe de Penzer) formées de falaises pouvant atteindre un peu plus d'une trentaine de mètres d'altitude et de petites plages ou grèves, toutes exposées à l'ouest (plage de Portez, plage de Pors Liogan, Grève bleue, plage du Goazel).

Le littoral entre la Pointe Sainte-Barbe et la Pointe de Penzer

En plus de son territoire sur le continent, ces îles de l'archipel de Molène sont également rattachées à la commune du Conquet :

L'archipel de Molène (dont plusieurs îles appartiennent à la commune du Conquet).
  • Île aux Chrétiens,
  • Île de Balanec,
  • Île de Bannec,
  • Île de Béniguet,
  • Île de Litiry,
  • Lédénès de Quéménès ou Ledenez Kemenez,
  • Île de Morgol,
  • Île de Quéménès ou Kemenez,
  • Île de Trielen.

Le Phare des Pierres Noires est aussi rattaché à la commune du Conquet.

Après les marées à fort coefficient, l’association Ar Viltansoù nettoie chaque mois le littoral de la commune du Conquet.

Géologie et relief

Carte géologique du Massif armoricain.

Géologiquement, la commune est située à l'extrémité nord-ouest du Massif armoricain, dans le pays de Léon qui est une presqu'île massive, pénéplanée à l'altitude moyenne de 100 . Le domaine structural armoricain de la zone de Léon constitue un vaste antiforme métamorphique de 70 , plongeant légèrement vers l'Est. Il forme une vaste série d'un métamorphisme croissant depuis les zones externes (zones limitées au sud par la faille de l'Élorn N 70°, et à l'est par les schistes de Penzé du bassin sédimentaire de Morlaix à l'est) où l'on observe essentiellement des schistes et quartzites, jusque vers le centre (région de Lesvenen) où l'on trouve des gneiss d'origine variable partiellement anatectiques, et au nord avec les migmatites de Plouguerneau (datées de 330 à 340 Ma), séparées de l'antiforme par la zone de cisaillement de Porspoder-Guissény, caractérisée par des mylonites et ultramylonites. Cette série est interprétée comme un empilement de nappes déplacées du Sud vers le Nord dans les conditions ductiles de l'orogenèse varisque qui se termine par la formation de deux accidents crustaux majeurs qui décalent les granites carbonifères : le décrochement dextre nord-armoricain (faille de Molène – Moncontour) et le cisaillement senestre de Porspoder-Guissény (CPG).

Les affleurements de paragneiss et de micaschistes sont bien exposés dans les falaises situées entre le port du Conquet et la plage de Porz Liogan. Au niveau du GR34 (entre la grève bleue et Penzer, au sud du Bilou...), le promeneur ne soupçonne pas l'existence, à ses pieds, de daviers utilisés pour la remontée du goémon depuis des grèves inaccessibles aux charrettes.

Pétrologiquement, les gneiss et micaschistes du Conquet montrent des plans de schistosité qui forment des dalles inclinées au sud (pendage 40° S). Le site de Porz Liogan permet d'observer : au nord des gneiss de type leptynite (gneiss clair à grain fin, à foliation discrète) des micaschistes qui montrent par endroits des témoins d'un cisaillement dextre : filons de quartz boudinés et cristaux de grenat almandin centimétrique rouge vif (ces porphyroblastes de grenat présentent une texture œillée et des ombres de pression ). Ces grenats sont parfois associés avec la staurotide en cristaux prismatiques bruns ; plus au sud, affleure avec un pendage plus redressé, la leptynite et, au-dessus, une amphibolite foliée présentant une alternance de lits clairs de plagioclases et de lits sombres d'amphibole (hornblende magnésienne de teinte vert pâle).

Les altitudes varient entre 47 mètres (à la limite est du finage communal) et le niveau de la mer ; le relief est assez accidenté : trois lignes de hauteurs, l'une au nord de la ria (43 mètres d'altitude près de Pen ar Valy) les autres au sud de celle-ci (45 mètres d'altitude près du château d'eau et 41 mètres près de la plage de Portez pour celle qui traverse la partie centrale du territoire communal ; 46 mètres à l'est de Lochrist pour la plus méridionale) alternent avec les vallées des minuscules fleuves côtiers et de la ria du Conquet.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Finistère nord, caractérisée par une pluviométrie élevée, des températures douces en hiver (. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Littoral », exposée à un climat venté, avec des étés frais mais doux en hiver et des pluies moyennes.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,9 amplitude thermique annuelle de 9,4 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Ploudalmézeau à 22 vol d'oiseau, est de 12,1 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

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  12. Appelées « queues de cristallisation », ces ombres témoignent du processus de dissolution–recristallisation de porphyroclastes (quartz et feldspath) à l'abri de ces gros cristaux (zones de moindre pression) et leur analyse géométrique permet de donner des informations sur le cisaillement  : les ombres symétriques indiquent un cisaillement pur (déformation coaxiale) ; les ombres dissymétriques indiquent un cisaillement simple (déformation rotationnelle) et le sens (dextre ou senestre) de ce cisaillement.
  13. Bruno Cabanis, Découverte géologique de la Bretagne, Cid éditions, , p. 54.
  14. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie

Du fait de l'importance de cet abri pour le commerce maritime depuis au moins le Moyen Âge, le nom du lieu est attesté de nombreuses fois dans ses formes anciennes et dans différentes langues :

  • en français :
    • « Conket » en 1319 et en 1379 ;
    • « Conquet » en 1355, 1397, 1405, 1407 et 1588 ;
    • « Conq » en 1447 ;
    • « Le Conquest » en 1513, 1544, 1624, 1625 et 1648 ;
    • « Le Concquet » en 1540 ;
    • « Le Conquet » en 1544, 1625 et 1693. Cette forme est reprise par la plupart des documents postérieurs à 1693.
    • « Concguet » en 1616 ;
    • « Concguest » en 1673
  • en breton : « Konk Leon ».
  • en espagnol : « Conquest » en 1341 ;
  • en néerlandais : « Konket » en 1420.

Le nom est formé sur le radical « conq » provenant du latin concha qui a donné en breton konk et en français « conche, conque », avec le sens de « baie, havre, anse », le toponyme qualifiant des ports dont l'anse abritée était une garantie de protection pour les navires. Ce terme est peut-être d'origine celtique compte tenu de sa présence en gaélique irlandais sous la forme Cong avec le sens de « goulet, détroit ». La forme conservée dans les textes comporte le suffixe diminutif « -et » depuis le Moyen Âge, et est précédée de l'article défini depuis le  siècle.

Le nom breton du Conquet est Konk-Leon. Le deuxième élément de la forme bretonne est Leon, qui est le nom de la région historique où se situe le lieu : le pays de Léon. L'ajout de Leon à la suite de Konk permet de le distinguer de celui existant en Cornouaille, à savoir Konk-Kerne, « Concarneau ». Il est à noter que les habitants brittophones du Conquet et des alentours n'emploient généralement que la forme courte Konk à l'oral, car il n'en existe qu'un seul à proximité. Toute confusion avec Konk-Kerne/Concarneau, situé à plus de 100 mutation du K en C'h : Ar C'honk. Cette forme résulte sans doute de l'adaptation assez récente en breton de l'article défini existant dans la forme française « Le Conquet ».

  1. a b et c Base de données KerOfis de l'Office public de la langue bretonne (consulté le ).
  2. Jean-Yves Le Moing, Noms de lieux de Bretagne, Bonneton, , p. 187.

Histoire

Préhistoire

Coffre funéraire datant de l'âge du bronze trouvé près de la carrière du Bilou (Musée de la préhistoire finistérienne de Penmarc'h).
Le menhir gravé de l'isthme de Kermorvan (Musée de la préhistoire finistérienne de Penmarc'h.

Des traces d'habitat remontant au mésolithique ont été trouvées dans le secteur du Bilou, en particulier des silex taillés. Un coffre funéraire datant de l'Âge du bronze, composé de six dalles de micaschiste avec grenats, enfoui dans un tertre très bas, surmontant une carrière voisine du Bilou, avec comme mobilier intérieur des restes d’ossements et des galets de grève, a également été trouvé ; sa dalle de recouvrement est surmontée de deux pierres quartzeuses.

La presqu'île de Kermorvan, très étirée et avec ses isthmes étroits, a été de tout temps une position stratégique facile à défendre ; elle est occupée par les hommes au moins depuis le néolithique et de nombreux vestiges préhistoriques y ont été découverts, comme des mégalithes, en particulier un menhir gravé haut de 1,80 mètre et large de 55 , un cromlech encore visible sur place et des tombes de l'Âge du bronze. Un poignard, datant aussi de l'Âge du bronze, fut aussi trouvé dans cette presqu'île en 1916.

Le Chevalier de Fréminville décrit en 1844 le cromlech de Kermorvan, alors encore presque intact « formé de douze pierres debout et disposées en ellipse : cette enceinte à cinquante-neuf mètres douze centimètres de longueur et trente-neuf mètres dans sa plus grande largeur ; ensuite de deux menhirs isolés, plantés en avant, à quelque distance. (...) Le cromlech de Kermorvan est aujourd'hui mutilé ; on a brisé quelques-unes de ses pierres ».

« La presqu'île [de Kermorvan] était fermée par un rempart gaulois (un oppidum) dans les années 500 avant notre ère, c'était un site protégé, à l'époque romaine. On peut encore voir, à l'entrée de la presqu'île, les restes du rempart, un gros talus » a écrit l'historien Jean-Yves Éveillard.

Antiquité

La plage de Porsliogan, site d'un ancien port romain.

Une voie romaine provenant de Kérilien (Vorganium) et passant par Lesneven et Saint-Renan, aboutissait à la pointe Saint-Mathieu, non loin du Conquet. Un port romain (Portus Salionicus, cité par Ptolémée), dont il ne subsiste qu'un vague relief sous-marin en forme de quai, se trouvait à Porsliogan (Porz Liogan) (ceci a été contesté, notamment par Patrick Galliou, mais réaffirmé par Michel Le Roy et Yves Chevillotte) ; d'autres branches de cette voie romaine qui se subdivisait à partir de Saint-Renan menaient, l'une à Ploumoguer et Porsmoguer, l'autre à la presqu'île de Kermorvan.

Moyen Âge

Saint Tugdual et ses compagnons auraient débarqué sur la plage de Porz Pabu, à l'extrémité de la presqu'île de Kermorvan, au .

En 875 (ou 878) les Normands envahirent Le Conquet, débarquant quelques troupes et pillant les environs.

En 1207 des partisans de Jean sans Terre bâtirent un château près du Conquet et s'emparèrent de la ville et du port, dont ils se firent une place d'armes. Les Anglais furent chassés en 1218 par Pierre de Dreux qui fit raser le château et la forteresse qu'ils avaient construits.

En 1279 le duc de Bretagne afferma les sécheries du Conquet, de Saint-Mahé [Saint-Mathieu] et autres à quelques marchands de Bayonne qui, en 1289, se joignirent aux Anglais, avec l'aide desquels ils brûlèrent Le Conquet et pillèrent et ravagèrent tous les environs, pour se venger du mauvais traitement que leur faisaient les habitants de la ville.

En 1295 une flotte anglaise de 360 voiles, commandée par les comtes de Lancastre et de Lincoln, mouilla à la vue du Conquet. Les habitants furent d'abord si effrayés qu'ils prirent la fuite ; mais, regrettant leurs meubles, ils revinrent les chercher. Les Anglais, qui s'en aperçurent, firent aussitôt une descente, pillèrent l'endroit et brûlèrent les maisons, avec toutes les barques et petits vaisseaux qui se trouvaient dans le port.

En 1341, lors de la Guerre de Succession de Bretagne, l'armée du roi Philippe de Valois (qui soutenait Charles de Blois) assiégea Le Conquet, qui se rendit après quelques jours de siège ; mais la garnison du château, tenu par des partisans de Jean de Montfort, qui fit plus de résistance, fut passée au fil de l'épée. Au début de l'année 1342, une armée commandée par Gautier de Mauni et envoyée par la comtesse de Montfort reprit la ville et « fit à la garnison le même traitement dont elle avait usé envers celle qui y était ci-devant, car il la fit tailler en pièces, à l'exception de dix prisonniers, qu'il conserva. Après cette cruelle expédition, il fit démolir et renverser toutes les fortifications de la ville ».

En 1374 le duc de Bretagne Jean IV, lors d'une des suites de la guerre de Succession de Bretagne, assiégea et prit la ville du Conquet (il était en conflit avec le roi de France Charles V), et passa toute la garnison française au fil de l'épée.

La prospérité du Conquet est due à son port situé dans l’anse de Poulconq (Poulconquet en 1398). Le port, très ancien, eut à soutenir maints sièges entre 1313 et 1558 : par exemple, en 1488 l'armée française dirigée par le vicomte de Rohan, en lutte contre les soutiens de la duchesse Anne, assiégea et prit la forteresse de l'île du Conquet ; en 1543, Ambroise Paré, qui accompagne de Rohan venu défendre la province, trouve « la population en armes, le tocsin sonnant de toutes parts » en raison de la menace d'un débarquement anglais finalement écarté. Il en profite pour décrire le jeu de la lutte bretonne alors déjà pratiquée.

Époque moderne

Lochrist fut longtemps une simple trève de la paroisse de Plougonvelin.

Ambroise Paré a laissé un témoignage datant de 1543 concernant une tentative de débarquement anglais et décrivant aussi le jeu de la lutte bretonne alors pratiquée.

Au sénéchaussée de Brest et Saint-Renan. En 1510 la "Maison des seigneurs" du Conquet est construite par Jean de Poncelin.

Le , dans le cadre de la onzième guerre d’Italie, la ville subit un raid anglo-flamand. Le débarquement d'une flotte de 150 navires (120 anglais et 30 flamands), sans opposition, conduit au pillage du Conquet.

L’École de cartographie du Conquet a été fondée au cartographe breton Guillaume Brouscon. Elle est notamment connue pour avoir fourni des dessinateurs au missionnaire breton Michel Le Nobletz, pour la réalisation de cartes marines ou géographiques (sur peaux de mouton) servant de « tableaux énigmatiques » (taolennoù, en breton) à visée catéchétique.

Plan du Conquet et des environs vers 1700 (par Denis de La Voye).

En 1625 le duc de Vendôme, gouverneur de Bretagne, confie au baron de Kerleach « la garde de l'Isle du Conquet » (c'est-à-dire de la presqu'île de Kermorvan).

L'église de Lochrist renferme le tombeau de Michel Le Nobletz qui au paganisme ».

En 1759, une ordonnance de Louis XV ordonne à la paroisse du Conquet de fournir 2 hommes et de payer 13 livres pour « la dépense annuelle de la garde-côte de Bretagne ».

Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Le Conquet en 1778 :

« Le Conquet-Lochrit [Lochrist] : petite ville au bord de la mer, et trève de la paroisse de Plougoumelen [Plougonvelin] ; à 14 lieues deux tiers à l'ouest-sud-ouest de Saint-Pol-de-Léon, son évêché ; à 49 lieues un tiers de Rennes et à 4 lieues un quart de Brest, sa subdélégation et son ressort. Elle relève du roi et compte 1 400 communiants. C'est un port très ancien. (...). Ce pays est fertile, et les habitants font un riche commerce par mer. »

Révolution française et Empire

L'ancien village du Conquet, qui faisait partie de l'ancienne paroisse de Lochrist, devient le commune et même chef-lieu de canton (le canton du Conquet comprenait Plougonvelin (Saint-Mathieu inclus), Le Conquet, Trébabu, Molène et Ouessant ; il fut supprimé en l'an VIII). En juillet 1791, la nouvelle paroisse de Plougonvelin comprend Plougonvelin, Saint-Mathieu, Le Conquet et Trébabu ; l'église paroissiale de cette grande paroisse est l'ancienne chapelle Saint-Christophe, située au-dessus du port du Conquet, choisie car elle pouvait contenir 450 fidèles (elle a été démolie en 1830 car elle menaçait ruine). Jean-Pierre Le Corre est élu curé constitutionnel de la nouvelle paroisse ; il réside à Lochrist mais son église « reste vide, pendant que l'église de Plougonvelin où est demeuré le pasteur légitime, M. Le Querré, "est devenue le réceptacle de tous les aristocrates" écrit Jean-Pierre Le Corre le  ».

Époque contemporaine

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Jean-François Brousmiche écrit vers 1830 qu'« on est frappé de tristesse en entrant au Conquêt. Cette ville ne sera bientôt plus qu'une misérable bourgade dont une moitié des maisons sera en ruines ». Il indique aussi que sur trois maisons, c'est à peine si on en trouve une qui soit habitable, que la ronce et la terre couvrent les débris des autres et que Le Conquêt est la ville la plus mal pavée du Finistère.

Église paroissiale Sainte-Croix, vue extérieure d'ensemble.

A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Le Conquet en 1843 :

« Le Conquet, commune formée de l'ancienne trève de Plougouvelen [Plougonvelin] ; aujourd'hui succursale ; chef-lieu de perception ; bureau des douanes. (...) La ville est construite sur le penchant d'une colline escarpée [en fait le versant pentu de rive gauche de la ria du Conquet], et ses rues tortueuses présentent à l'œil un ensemble pittoresque de toits superposés comme les degrés d'un vaste escalier. Une rue principale descend au quai, ou pour mieux dire à la mer. Le port, formé par un bras de mer qu'enveloppe du côté nord la presqu'île dite de Kermorvan, peut contenir des navires de 100 tonneaux au plus. Ce n'est pas un excellent mouillage. (...) Il n'y a au Conquet qu'une chapelle où on célèbre la messe le dimanche seulement. Le culte s'exerce à Lochrist, ancienne trève, et petit bourg qui n'a de remarquable que son église, dont on cite la flèche comme élégante et gracieuse. Cette église est du foires de Saint-Renan, Gouesnou et La Martyre. Il y a marché toutes les semaines, et foire les 10 mai et 23 septembre. (...) Il y a au Conquet une raffinerie de soude de warech. Géologie : le gneiss domine, surtout autour du village de Lochrist ; ardoisières à la pointe de l'anse du Conquet. »

En 1849 des pêcheurs venus de Loguivy-de-la-Mer décident de s'installer au Conquet, lorgnant sur ses alentours foisonnant de langoustes et homards. De nos jours encore les caseyeurs ramènent beaucoup de tourteaux.

La construction de l'église Sainte-Croix est décidée en 1850 pour remplacer l'église vétuste de Lochrist. Son emplacement est vivement discuté (la polémique dura 5 ans), la ville (Le Conquet) l'emportant finalement sur la campagne (Lochrist). Pour construire la nouvelle église, on récupère des pierres de l'ancien édifice et on en ajoute d'autres venant des carrières des Blancs-Sablons et de l'Aber-Ildut ; elle est construite dans le style néogothique par l'architecte diocésain Joseph Bigot. Le Conquet devint alors chef-lieu paroissial en 1857, au détriment de Lochrist, qui dépendait autrefois de l'évêché de Léon ; l'église nouvelle est inaugurée en 1858 par René-Nicolas Sergent, évêque de Quimper et de Léon ; escorté d'un nombreux clergé, il préside en même temps au transfert du sarcophage de Dom Michel Le Nobletz dans la nouvelle église.

François Tissier, né en 1803, arrivé au Conquet vers 1829, chimiste, fit fortune en créant en 1830 une usine de fabrication industrielle et de commercialisation d'iode, l'usine de Poulconq, et fut maire du Conquet entre 1870 et 1873 (son fils et son petit-fils furent aussi maires du Conquet). Il fit construire vers 1860 une vaste maison de maître, dénommée "château de Penhep", du nom d'un manoir qui se trouvait précédemment à son emplacement.

Le Conquet en 1873 (photo de Jules Duclos).

Jacques-François Thomas, dit ‘’Locrouan’’, un marchand de porc du Conquet, fut retrouvé assassiné dans un champ isolé à Trémeur en Plougonvelin, victime d’une terrible blessure à la tête. Son cousin, Goulven Hélégoët, fut accusé de l’avoir assassiné en le frappant avec un soc de charrue afin de lui voler 900 francs. Le , la Cour d’assises du Finistère le condamne à mort et il est guillotiné publiquement le à Quimper.

Les pêcheurs du Conquet recueillent les cadavres des naufragés de la Gorgone rejetés sur la plage (Le Monde illustré, 1894).

La corvette La Gorgone fit naufrage le sur le phare des Pierres Noires ; ses 93 hommes d'équipage se noyèrent et leurs corps furent rejetés par la mer sur la côte du Conquet et des communes avoisinantes les semaines suivantes.

En 1873 une croix de mission est édifiée aux frais de François Benoît Tissier, alors maire et conseiller général, dans le cimetière de Lochrist.

En 1885, le port du Conquet a reçu 190 navires, dont 11 venant de l'étranger (important principalement de la houille et du bois du Nord) et 179 en provenance d'autres ports français (notamment Calais, Port-en-Bessin, L'Aber-Wrac'h, Brest, Port-Launay, Camaret, Morgat et Rochefort) pour un tonnage total de 5 509 tonneaux ; les exportations étaient dérisoires (27 tonneaux de produits du pays).

L'accès au port restait difficile comme l'illustre par exemple le talonnage en 1887 du Fulminant, un cuirassé garde-côtes, sur la roche, inconnue alors, dite depuis "du Fulminant" : l'équipage fut secouru par le canot de sauvetage à rames Mallats-Demortiers alors remisé dans son abri au sommet de la pointe Saint-Christophe et mis à l'eau à la cale ouest du Drellac’h, ce qui était fort incommode (à basse-mer, le chariot s’enlisait dans les sables vaseux et les chevaux ne pouvaient l’en extraire). Ce n'est qu'en 1932 que la station de sauvetage fut transférée à la pointe Sainte-Barbe.

En 1889 Benjamin Girard décrit Le Conquet en ces termes :

« Le Conquet qui, malgré son ancienneté, ne possède aucun monument intéressant, paraît avoir eu jadis une population plus nombreuse et un commerce plus étendu qu'à présent. (...) Bâtie sur le penchant d'une colline escarpée, à l'entrée du petit estuaire qui lui sert de port, la ville, qui a une population agglomérée de 816 habitants (...) n'a d'autre importance industrielle et commerciale que celle qui résulte de l'existence d'une usine de produits chimiques, la plus ancienne et la plus considérable des usines de ce genre sur le littoral du Finistère. »

Le plus de 20 000 personnes assistèrent aux fêtes données en l'honneur de Michel Le Nobletz, qui venait d'être déclaré "vénérable" par le pape Léon XIII. « La ville est toute pavoisée. Les bateaux dans le port sont également pavoisés. (...) De nombreux pèlerins, venus de toute la Bretagne, visitent le tombeau de Michel Le Nobletz ».

En 1899 Le Conquet annexe sept îles (Béniguet, Quéménès, Bannec, Balanec, Trielen, Chrétiens et Lédénez Quéménès) qui faisaient jusque-là partie du territoire communal de Ploumoguer.

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Le bourg est relié à Brest de 1903 à 1932 par une ligne de chemin de fer secondaire à voie métrique, le Tramway de Brest au Conquet.
Église Sainte-Croix : bannière de procession de la mission de 1910.
La Belle Époque

Le tramway de Brest au Conquet de Brest au Conquet est inaugurée le , jour du dernier voyage de l'Hirondelle, l'antique diligence qui reliait, généralement une fois par jour seulement, les deux villes. Il a circulé jusqu'en 1932

En 1904, un décret du gouvernement Combes, pris en vertu de la loi sur les congrégations, entraîne la fermeture de l'école congréganiste tenue par les Frères des écoles chrétiennes au Conquet.

La Première Guerre mondiale
Le Conquet : le monument aux morts.

Le monument aux morts du Conquet porte les noms de 60 marins et soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale ; parmi eux 6 au moins sont des marins disparus en mer (par exemple Armand Charreteur lors du naufrage du cuirassé Bouvet le  ; François Colin lors du naufrage du Suffren le  ; Yves Mazé lors du naufrage de l'Étendard le  ; Vincent Le Borgne, lors du naufrage du patrouilleur auxiliaire Saint-Mathieu le ) ; 6 au moins sont morts sur le front belge dès l'année 1914, dont 3 (Jean Auffret, Adolphe Frostin, Jean Podeur) à Maissin dès le , 2 (Jean Quéré le et Louis Le Corre le ) à Dixmude, et Jean Le Goaster le à Steenstrate ; la plupart des autres sont morts sur le sol français.

L'entre-deux-guerres

Yves Goarzin, matelot, est mort lors du naufrage du remorqueur Paris II en mer Noire le  ; c'est ce qu'indique un jugement de décès du tribunal de Toulon du  ( le Paris II était basé à Constantinople).

Une sortie du bateau de sauvetage à moteur du Conquet, le Nalie Léon Drouin entre 1931 et 1943 (Musée national de la Marine de Port-Louis).

En 1922, la maison de maître de la famille Tissier fut transformée en hôtel, puis devint en 1935 un centre de colonie de vacances pour la ville de Brest, avant de devenir le siège de la kommandantur allemande entre 1940 et 1944.

En 1923 une campagne (des primes sont accordées) est menée pour la destruction des phoques « qui ravagent les engins de pêche pour dévorer les poissons qui s’y trouvent retenus », ainsi que pour détruire marsouins et bélougas.

Le canot de sauvetage Nalie Léon Drouin, remplaçant le Lieutenant Pierre Géruzez 2 (qui avait été mis en service en 1912, remplaçant lui-même le Lieutenant Pierre Géruzez) est en service entre 1932 et la Seconde Guerre mondiale. Sa dernière sortie a été de secourir les rares survivants de l'aviso Vauquois lors du naufrage de celui-ci le . Il est dynamité par des soldats allemands en juin 1944.

Seconde Guerre mondiale

Le monument aux morts du Conquet porte les noms de 43 marins et soldats morts pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale : parmi eux 6 au moins sont des marins disparus en mer (Marcel Menguy le à bord du sous-marin Doris ; Jean Bernugat le à bord de l'aviso Vauquois ; Adolphe Hébert, décoré de la Médaille militaire, de la Croix de Guerre et de la Médaille de la Résistance ainsi que Jacques Rivoallon, titulaire de la Médaille de la Résistance, le à bord du sous-marin Surcouf) ; René Durand le à bord du baliseur Émile-Allard ; Ernest Guillou le à bord du sous-marin Protée) ; François Richard, marin à bord du croiseur Dunkerque a été victime de l'attaque anglaise de Mers el-Kébir le  ; Goulven Larsonneur, soldat du 241e régiment d'infanterie, est disparu le à Dixmude (Belgique) ; Pierre Raguénès, quartier-maître fusilier, a été tué le à Montefiascone (Italie) ; Jean Le Bris, lieutenant dans l'armée de l'air, est mort en combat aérien le en Palestine ; Joseph Jourden, résistant, a été fusillé après avoir été torturé le à Plouigneau ; etc.

Tombes d'aviateurs britanniques dans le cimetière de Lochrist.

Quatre aviateurs britanniques de la Royal Air Force, dont l'avion s'est abattu en mer le près de la plage de Pors-Liogan, sont inhumés dans le cimetière de Lochrist.

La passerelle du Croaë fut érigée (en bois) pour la première fois par l'armée allemande, lors de l'Occupation. Très rapidement le bois s'est décomposé, elle a été reconstruite en pierre et béton en 1950. Auparavant la traversée se faisait par barque à marée haute et à pied à marée basse.

L'après Seconde Guerre mondiale

Yves Podeur, quartier-maître chauffeur, est mort lors du naufrage de la frégate météorologique Laplace, heurtée par une mine magnétique allemande datant de la Seconde Guerre mondiale qui explosa en Baie de la Fresnaye (près du Cap Fréhel) le

Le centre radio-maritime du Conquet, appelé aussi Le Conquet radio ou FFU (station Française Fixe de Ushant), situé sur la pointe des Renards face à l'archipel de Molène, avait depuis 1952 pour mission d'établir un contact en moyenne fréquence avec les bateaux du golfe de Gascogne à la mer d'Irlande. Il a été fermé le 28 février 2000. Ses locaux sont actuellement occupés par les services du Parc naturel marin d'Iroise.

Le canot de sauvetage Docteur Paul Le Dien fut en service entre 1948 et 1954 (il partit alors pour Les Sables-d'Olonne) et fut alors remplacé par le Rigault de Genouilly jusqu'en 1962. L' Aristide Lucas, mis en service en 1964, fut retiré du service en 1998. Il a été depuis restauré.

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Culture

  • La troupe de théâtre amateur du Conquet s'appelle « Les Zigafarces ».
  • Salon du livre maritime « La mer en livres » dernier week-end d'avril. Site internet : www.la-mer-en-livres.fr
  • Club d'orthographe.
  • Dictée océane en mars.
  • Cours d'initiation au breton.

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Le Conquet dans la littérature

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1282 autres localités pour Bretagne

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Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 30/10/2024
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