Guengat
Localisation
Guengat : descriptif
- Guengat
Guengat [gwɛngat] (en breton : Gwengad) est une commune du département du Finistère, dans la région Bretagne, en France.
Géographie
La commune de Guengat fait partie traditionnellement du Pays Glazik et est située à l'ouest de Quimper.
Situation
La commune est située dans le fuseau horaire heure normale d'Europe centrale (UTC+01:00), à l'heure d'hiver, et Heure d'été d'Europe centrale (UTC+02:00), à l'heure d'été. Son altitude moyenne est de 85 Bretagne, la 6 411e de France, la [réf. nécessaire].
Ville | Distance (km) | Position, par rapport à Guengat |
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Locronan | 6 | nord |
Paris | 491 | est |
Quimper | 9 | sud-est |
Rennes | 189 | est |
Les communes limitrophes sont Le Juch, Plogonnec, Plonéis et Quimper. La rivière Steïr traverse le territoire communal. Guengat fait partie de l'Espace urbain Sud-Finistère.
Le Juch | Plogonnec | Plogonnec | ||
Plonéis | N | Plogonnec | ||
O Guengat E | ||||
S | ||||
Plonéis | Plonéis | Quimper |
Guengat a un paysage rural traditionnel de bocage avec habitat dispersé en hameaux et fermes isolées.
Transports
Le territoire de la commune de Guengat est traversé par la route départementale 56, qui passe dans le village, où elle porte le nom de rue de Bretagne, et le relie à Plogonnec, au nord, et Plonéis, au sud,. De petites portions des routes départementales 63, au sud-est, et 765, à l'ouest, passent également sur ce territoire.
La gare ferroviaire la plus proche est celle de Quimper, à 9,6 Quimper-Pluguffan, à 7,8 Douarnenez, à 11,2 km.
À partir de 1888, Guengat dispose d'une gare située à 1,7 kilomètre au nord du bourg, près de la route de Plogonnec, desservant la ligne de Quimper à Douarnenez - Tréboul qui a été en service jusqu'en 1972 pour la trafic voyageurs et jusqu'en 1988 pour le trafic marchandises. L'ancienne voie ferrée a été transformée en voie verte.
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Panneau « Douarnenez 17 km » au début de la voie verte de Guengat à Douarnenez.
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Point de départ de la voie verte de Guengat à Douarnenez.
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Panneau bilingue français / breton Kerveguen / Kervegen (commune de Guengat).
Relief et hydrographie
Une ligne de hauteurs appalachiennes orientée en gros est-ouest traverse la partie nord de la commune, s'élevant jusqu'à 132 mètres d'altitude à Penn ar Ménez (à la limite de la commune avec Plogonnec) ; un autre de ses sommets, situé plus à l'est, a servi de site au château de Guengat. Une autre ligne de hauteurs parcourt la partie sud du finage communal, s'élevant jusqu'à 143 mètres d'altitude près de Pellavon, au sud-ouest de la commune. Le bourg est vers 120 mètres d'altitude. Le relief est assez vallonné en raison de la présence de deux cours d'eau : le ruisseau de Saint-Alouarn, qui a sa source près de Pellavon et sert un moment, dans sa partie amont, de limite communale avec Plonéis, coule ensuite au sud du bourg, puis, coulant vers l'est, alimente en eau le moulin de Saint-Alouarn ; c'est un affluent de rive droite du Steïr, lui-même affluent de l'Odet ; sa vallée est très encaissée dans sa partie aval, au niveau du Bois de Saint-Alouarn, où ce ruisseau coule vers 50 mètres d'altitude. Le ruisseau du Ris, qui a sa source près de Penfrat en Le Juch, sert un temps de limite communale avec ladite commune ; c'est un affluent de rive droite du Névet, un petit fleuve côtier qui se jette dans la baie de Douarnenez ; sa vallée n'est plus qu'à une vingtaine de mètres d'altitude à sa sortie du territoire communal.
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Météorologie
Le climat est océanique avec été tempéré (Cfb, dans la classification de Köppen). La commune est classée en zone de sismicité faible (0 sur 3).
Le principal risque naturel est celui d'inondation. Guengat a subi des inondations avec coulées de boue le , du 17 au , du 25 au (accompagnées de mouvements de terrain) et les 12 et . La commune a également subi une tempête les 15 et .
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Monts d'Arrée », avec des hivers froids, peu de chaleurs et de fortes pluies.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,2 amplitude thermique annuelle de 11 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Pluguffan à 7 vol d'oiseau, est de 12,1 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Jumelage
La commune est jumelée à Landos (Haute-Loire) depuis 1998.
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- « », sur carte-france.info (consulté le ).
- [1].
- http://www.finistere.gouv.fr/Politiques-publiques/Environnement-risques-naturels-et-technologiques/Plans-de-prevention-des-risques-PPR/Plans-de-prevention-des-risques-inondation-PPRI/PPRI-approuves/PPRI-de-Quimper-Guengat-et-Ergue-Gaberic
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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- « »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur letelegramme.fr (consulté le ).
Toponymie
Les formes anciennes attestées sont Les Guengat (1203), Guengat (1368), Guengart (1516), Guengat (1527), Guenegat (1529), Guengat (1536), Guenegat (1560), Gueueget (1630), Guenegat (1654).
En breton, le nom de la commune est Gwengad,. Le nom serait formé de gwenn (blanc) et de gad (lièvre) et signifierait donc « lièvre blanc ». Un ensemble de sentiers de la commune porte d’ailleurs ce nom. Selon une autre hypothèse, le nom serait formé de gwenn (blanc) et de kad (combat),.
- « », sur la base KerOfis, Office public de la langue bretonne (consulté le ).
- Fiche descriptive de la ville de Guengat
- « », sur guengat.fr (consulté le ).
Histoire
Préhistoire et Antiquité
Guengat était habité lors de la Préhistoire. Un gisement moustérien, de tradition acheuléenne (type B), a été découvert dans le hameau de Kervouster. Fouillé de 1974 à 1977, il révèle trois niveaux occupés au paléolithique. Le premier comporte une fosse, le second, un atelier de taille d'outils lithiques, dans lequel sont découverts des bifaces,,.
La couche 2b présente une fosse arrondie de 1 lames, lamelles, percuteurs et racloirs. Le niveau 3b a fourni deux bifaces, ainsi que des éclats, racloirs, grattoirs et burins.
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Deux bifaces datant de l'acheuléo-moustérien trouvés à Kervouster (Musée d'histoire et d'archéologie de Vannes)
Moyen Âge
Guengat faisait partie du Quéménet (ou Kemenet) dont le siège se trouvait à Penhars, dit encore Quéménet-Even, à l'origine du nom de la commune de Quéménéven (car il aurait appartenu à Even, comte de Léon au , châtellenie des vicomtes du Léon enclavée dans le comté de Cornouaille au Cap Sizun et du Cap Caval, mais, au Plouhinec, Plozévet, Pluguffan, Penhars, Plonéis, Guengat et Plogonnec) au sud-ouest et à l'ouest de Quimper.
En 1420 Jacques de Guengat était seigneur de Guengat et du lieu de Penanguerech. René de Saint-Alouarn y possédait le manoir de Saint-Alouarn, ainsi que ceux de Kerguignen et de Kerrozaël ; le manoir de Lescoët appartenait au sieur de Névet ; un autre manoir existait, celui de Kerangoan. Jehan de Guengat fut chambellan et conseiller du duc de Bretagne Jean V. En 1468 Guyomard de Guengat était seigneur de la paroisse de Guengat.
La famille noble de Guengat habitait le château de Guengat, qui était situé sur une butte de 143 mètres d'altitude très au nord du bourg, à la limite de Plogonnec ; la vue couvrait une grande étendue, jusqu'à Plonéis, Douarnenez, et la baie, Locronan et sa « montagne » et Plogonnec. Cette butte est encore cernée de vieux murs en petit appareil, dessinant une terrasse quadrangulaire de 75 mètres de long sur 60 de large. Le domaine de Guengat s'étendait sur une cinquantaine d'hectares. Les « de Guengat » possédaient des seigneuries à Elliant, Languidic, Brech, Plonévez-Porzay, Bannalec, Guipavas, Plogastel-Saint-Germain, Bieuzy et Pluméliau.
Le château de Guengat, mentionné pour la première fois en 1203, fut assiégé et pris par les Quimpérois au début de .
Époque moderne
.
Au fut vice-amiral de Bretagne, devint avant 1513 gouverneur de Brest (en 1513, il vient secourir la région de Penmarc'h menacée par des Anglais qui avaient débarqué dans le port de Kérity) ; le fait un don de 3 600 livres tournois à Alain, seigneur de Guengat « à prendre sur les épaves d'un naufrage arrivé à Penhors, sur les côtes de Bretagne ». Alain bataille de Pavie en 1525 alors qu'il accompagnait François . Lors de la réformation de la noblesse de Bretagne de 1536, Jacques est qualifié de seigneur de Guengat et de Pennanguer ; il embrassa par la suite la religion réformée, soutint pendant les guerres de Religion et son château fut attaqué et pris en 1590 par des Ligueurs ; « Du Bouettier, juveigneur de la maison du Bouettier, près Hennebont, et en titre de la seigneurie de Keranlhan, qui est une terre en Pleyben, ayant ramassé vingt-cinq ou trente brigandeaux comme lui, se saisit de la maison de Guengat, (…) où il se retrancha comme il put ; sans distinction de personne ni de parti, il pillait et ravageait, prenait prisonniers, pillait et tuait comme s'il eût été en terre de conquête (…), si bien que l'on fut forcé de l'assiéger, et il se défendit quelques semaines. (…) Deux ou trois ans après, le duc de Mercœur lui fit trancher la tête à Hennebont. (…) En ce siège de Guengat mourut des assiégeants grand nombre de paysans et gens de qualité, le sieur du Marhallach ». Jacques Douarnenez vers 1593, mais ce fut un échec ; en il parvint à prendre l'Île Tristan désertée temporaire par La Fontenelle et cette fois-ci Douarnenez, mais en La Fontenelle reprit ces lieux et fit prisonnier Jacques de Guengat. Ce dernier, libéré, se réfugia à Brest, abjura par la suite le protestantisme, mais fut fait chevalier de l'Ordre de Saint-Michel par Henri .
« Autrefois, le seigneur de Guengat jouissait du droit suivant : à la messe de minuit, le jour de Noël, l'officiant, avant de chanter la préface, lui présentait sur une assiette du pain et du vin. Le seigneur buvait et mangeait, puis le prêtre remontait à l'autel. »
La terre de Guengat est passée par la suite par héritage dans la maison de Gourgalay, branche de Cludon, puis passa aux mains des maisons du Cleux du Gage (par exemple en 1749 Jacques Claude de Cleuz, seigneur et marquis du Gage, est aussi seigneur du Cludon [en Plougonver], seigneur châtelain de Guengat, Lesascoët, Rimaison [en Bieuzy], (...), baron de Pestivien et du Bourgerel, (...) Grand voyer de Dol, lieutenant-colonel de la capitainerie garde-côtes de Lannion, etc...), puis de la famille Quemper de Lanascol (une plaque de cuivre conservée au presbytère de Guengat évoque la volonté de Charles Joseph François Quemper, seigneur de Lanascol, d'avoir sa tombe « au milieu du chœur de l'église de Guengat » ; elle est datée du ) et enfin de la famille Rimaison, .
En 1658, le père Julien Maunoir prêcha une mission à Guengat.
En 1706, la flèche de l'église s'écroule, entraînant la restauration du bâtiment. En 1707, cinq frairies (Pencran, Saint-Alouarn, Tyroual, le Bas, le Bourg) se partagent la paroisse.
La famille Aleno de Saint-Aloüarn, seigneur de Kervéguen en Guengat, était déjà représentée aux montres de 1426 et 1526. Les gisants, datant de 1426, d'Hervé de Saint-Aloüarn et de Marie de Trégain se trouvent dans l'église paroissiale. En 1771 et 1772, le lieutenant de vaisseau Louis Aleno de Saint-Aloüarn est le second d'Yves de Kerguelen lors de ses explorations dans les mers australes. Après la découverte des îles Kerguelen, les deux marins se séparent. Tandis que de Kerguelen se dirige avec son navire La Fortune vers les Mascareignes, Louis de Saint-Aloüarn, capitaine de la gabare Le Gros-Ventre, met le cap au nord-est et découvre le la côte occidentale de l'Australie. Il en prend possession au nom du roi . Il décède à Port-Louis (Ile Maurice) le .
Un arrêt du Conseil du roi en date du , « portant règlement pour les Toiles à voiles qui se fabriquent à Lokornan, Poulan, Plonevez, Porzay, Mahalon, Melard, Plomodiern, Ploveren, Saint-Nie, Cast, Quemeneven, Guengat et autres lieux des environs en Bretagne » ordonne « que les dites Toiles feront marquées aux deux bouts des noms et demeures des fabriquans, ou de ceux qui font fabriquer» et « marquées comme deffus de la marque du bureau [des toiles] ». Vers le milieu du , etc.
En 1759, une ordonnance de ordonne à la paroisse de Guengat de fournir quatorze hommes et de payer 91 livres pour « la dépense annuelle de la garde-côte de Bretagne ».
Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Guengat en 1778 :
« Guengat, à deux lieues au nord-ouest de Quimper, son évêché, sa subdélégation et son ressort, et à 40 lieues de Rennes. On y compte 1 000 communiants, la cure est à l'alternative. (...) La haute justice de Guengat et de Lescouet, avec deux autres moyennes de ce territoire, s'exercent tantôt à Châteaulin et tantôt à Loc-renan, c'est-à-dire six mois dans un endroit, et six mois dans l'autre. Ce territoire produit du froment, du seigle et autres grains ; on y voit peu de landes. »
Révolution française
Le cahier de doléances de Guengat est rédigé le par une vingtaine de participants (la paroisse comptant alors 101 feux) « rassemblés au son de la cloche », en présence de Maître Jean Olivier Mancel, notaire de la juridiction de Guengat et Lozachmeur ; la paroisse, qui comprenait alors cent feux, choisit Hervé Bernard et Guillaume Le Douy comme délégués pour la représenter à l'assemblée du tiers-état de la sénéchaussée de Quimper. Parmi les demandes contenues dans ce cahier de doléances, « que la justice ne se rende plus qu'au nom du roi ; que la justice au nom des seigneurs soit supprimée », « que [tous] (...) les citoyens (...) contribuent à l'entretien des chemins publics (...) et au logement des gens de guerre », « que le domaine congéable soit converti en censive ».
La famille Aléno de Saint-Aloüarn, propriétaire d'un domaine immense à Guengat, mais qui habitait principalement dans un hôtel particulier de la rue Saint-Mathieu à Quimper ou au manoir de la Villeneuve en Plomeur, émigra à Jersey en 1792 (Auguste-Marie de Saint-Aloüarn décéda le à Jersey) ; Aimé Aleno de Saint-Aloüarn, né en à Saint-Tugdual, fils de Louis Aleno de Saint-Aloüarn et officier de marine, royaliste, « venu à Paris pour faire un rempart de son corps au meilleur des Rois et à son auguste famille », condamné à mort par le tribunal révolutionnaire de Paris, fut guillotiné le biens nationaux et les bois furent alors dévastés, les beaux arbres vendus, utilisés par des charpentiers de marine de Brest, en 1794-1795. Le manoir de Saint-Alouarn, et de nombreux autres biens de la famille, furent vendus le 9 vendémiaire an IV (
François-Marie Gorgeu, recteur de Guengat s'exila au couvent des Franciscains de Saint-Clément dans le diocèse de Cuenca (Espagne) et son vicaire Louboutin s'exila aussi en Espagne pendant la Révolution française.
Pendant la Révolution française, la grande croix processionnelle de Guengat fut cachée dans un champ, à la limite de la paroisse ; les hasards du cadastre firent que ce champ se trouva dépendre de la commune de Plonéis et, lorsqu'elle fut déterrée, les habitants de cette commune rechignèrent à la rendre à Guengat.
Le , une troupe de soixante hommes armés arriva dans la soirée dans le bourg de Guengat, commandés par Bonaventure se présentèrent chez Plaud, prêtre assermenté, le maltraitèrent, le dévalisèrent et lui furent promettre de rétracter son serment de fidélité à la Constitution civile du clergé ; ils extorquèrent aussi de l'argent à plusieurs habitants du bourg avant de se retirer.
Le | ]
Pierrick Chuto a largement décrit Guengat au principalement consacré à un de ses ancêtres, Pierre Auguste Marie Chuto, qui fut maire de Guengat entre 1846 et 1871.
Guengat pendant la première moitié du | ]
En 1815, plusieurs notables de la commune se plaignent de l'attitude scandaleuse du maire, Jérôme Le Floch, qui exige d'eux par la force le paiement de contributions illégales et demandent sa suspension, le qualifiant d'« ivrogne et tout à fait incapable de gérer l'administration ». Il fut suspendu, puis révoqué.
En 1832, l'église paroissiale Saint-Fiacre tombe en ruines (un orage violent avait déjà détruit son clocher en 1706 et endommagé le bas-côté sud), son toit est en très mauvais état et l'église prend l'eau/ Mais les caisses de la commune, ainsi que celles de la fabrique, sont vides ; les travaux furent remis à plus tard et enfin réalisés vers 1840, ce qui permit de sauver l'église : un confessionnal date de 1840, le maître-autel de 1843 (confectionné avec des panneaux de l'ancienne chaire à prêcher) et les vitraux furent restaurés.
En 1838, le préfet du Finistère écrit : « Le canton (...) renferme une grande quantité de terres incultes et pourtant de bonne qualité et bordant une côte qui produit en abondance le varech, précieux engrais. La population, qui se nourrit mal, est chétive et étiolée ». À Guengat comme ailleurs, l'alimentation à base de bouillie d'avoine, de soupe, de crêpes, de lait, de pain, est trop pauvre en viandes. Lors des travaux pénibles, les femmes apportent du lard fumé aux hommes qui sont aux champs et, au souper, certains soirs, un morceau de viande leur redonne des forces.
En 1843, A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée décrivent ainsi Guengat :
« Guengat (sous l'invocation de saint Fiacre, solitaire), commune formée par l'ancienne paroisse de ce nom ; aujourd'hui succursale. (...) Principaux villages : Kerfrété, Keramouster, Rumerdy, Kergaradec, Lanvon, Tymoulec, Keresquer, Kervéguen. Maisons remarquables : manoirs de Roscoat, de Launay, de Saint-Alouarn, de Guengat. Superficie totale 2271 hectares dont (...) terres labourables 1137 ha, prés et pâtures 211 ha, bois 175 ha, landes et incultes 656 ha (...). Moulins : 7 (de Launay, de Saint-Alouarn, de Kervroac'h, de Lanhanlou, Roux, de Guengat, de Keramouster. (...) Géologie : constitution granitique ; micaschiste au nord du bourg ; quelques points de granite amphibolite. On parle le breton. »
En 1846, Guengat enregistre 51 décès, près du double de la moyenne annuelle : depuis 1844, le mildiou, en raison d'étés humides, frappa les plants de pommes de terre, privant les plus pauvres de leur nourriture quotidienne principale. Le , le conseil municipal vote une somme de 750 francs pour secourir les indigents, dont le nombre s'accroît.
L'école de Guengat
Guengat ne possédait pas d'école. Le , le conseil municipal écrit : « Les ressources municipales ne permettent pas de songer à une construction [d'une école] et [le conseil] prie Monsieur le maire d'aviser au moyen de se procurer par location pour la Saint-Michel prochaine une maison pour l'installer ». Le , les élus « consentent à l'établissement d'une école primaire, à la condition expresse que la direction en soit confiée à un ecclésiastique (qui aidera aussi le recteur ». Ladite école ouvre en octobre 1854 dans une partie d'une maison assez délabrée ("Ty skol coz", au nord-ouest de l'église, démolie depuis ; son emplacement est actuellement occupé par un parking) louée par le maire ; le premier instituteur nommé est l'abbé Jean Quideau. En 1858, le conseil municipal vote l'achat de livres pour les élèves indigents et l'acquisition de meubles pour la salle d'école car lorsque l'effectif est au complet (ce qui est rare); certains enfants doivent rester debout, faute d'un nombre suffisant de tables et de bancs. L'inspecteur primaire écrit que l'école n'a pas de lieux d'aisance et que la salle d'école est indigne de recevoir des élèves. En 1863, le maire écrit que l'état de la maison d'école ne permet pas d'y loger une famille et que, l'époque de la fenaison et de la récolte étant arrivée, aucun élève ne se présenterait. En , 3 élèves seulement fréquentent l'école : « Il n'y a dans la classe ni cheminée, ni poêle » ; en , sur 18 élèves inscrits, 14 sont présents, mais il pleut dans la salle de classe. En 1878, l'école n'accueille que 14 élèves sur les 32 inscrits : il est vrai que l'instituteur est alcoolique... Entre 1852 et 1882, 21 instituteurs, la plupart peu compétents, voire pour certains alcooliques, se sont succédé à Guengat, aucun ne voulant y rester en raison de l'exiguïté du logement proposé (une pièce) et du mauvais état de la maison d'école. Il fallut attendre 1881 pour qu'une mairie-école, dont les plans sont dus à Joseph Bigot, soit enfin construite : la mairie est entourée à gauche par la classe des garçons et à droite par celle des filles ; un logement à l'étage peut accueillir un couple d'instituteurs ; deux préaux couverts, trois latrines et deux urinoirs sont prévus.
Guengat pendant la | ]
Lors du recensement de 1851, Guengat comptait 109 propriétaires-cultivateurs, 90 fermiers et domaniers, 144 journaliers, 298 domestiques ; 12 personnes travaillaient dans le bâtiment, 23 dans l'habillement (tailleurs, couturières, etc.) ; la commune comptait à cette date 27 mendiants et indigents.
Guengat faisait partie, ainsi que d'autres communes comme Plonéis, Briec et Plogastel-Saint-Germain, des localités voisines de Quimper dont des familles, le plus souvent très pauvres et trouvant là le moyen de gagner quelque argent, accueillaient de nombreux enfants naturels abandonnés (53 à Guengat en 1861) mis en nourrice placés par l'hospice de Quimper ; beaucoup d'entre eux décédaient en raison de la médiocrité des soins qui leur étaient prodigués.
Un comice agricole se tint à Guengat le .
Une épidémie de variole frappa Guengat en 1870 et 1871 (la commune enregistre 62 décès en 1870 et 69 en 1871 contre 29 seulement en 1869), favorisée par l'absence d'hygiène, les barrières psychologiques et financières et les tabous religieux : on préfère implorer saint Roch ou saint Sébastien qu'appeler le médecin. En décembre 1885 et jusqu'en février 1886 une épidémie de choléra frappa 12 malades et fit 5 morts dans la commune et nécessita un arrêté du maire de Guengat interdisant notamment de prendre de l'eau dans les puits de la commune, à l'exception de la fontaine Saint-Fiacre, et de jeter sur le sol aucune déjection provenant des maisons où se trouvaient des malades.
Une mission est organisée à Guengat au printemps 1880 ; en cette occasion deux bannières neuves furent achetées, l'église paroissiale fut restaurée, la croix du cimetière également et une croix de mission fut édifiée
Un rapport du Conseil général du Finistère indique en août 1880 que Guengat fait partie des 27 communes de plus de 500 habitants du Finistère qui n'ont encore aucune école de filles.
La ligne de chemin de fer allant de Quimper à Douarnenez ouvre le ; elle dessert notamment la gare de Guengat.
En 1891, le placître, qui contenait de nombreux arbres dut être agrandi, le cimetière étant devenu trop petit.
Le | ]
La Belle Époque
En 1902, le conseil municipal de Guengat éleva une protestation contre les expulsions des religieuses des écoles et demandant leur réintégration.
Crouan, commissaire de police à Pont-L'Abbé, écrit en que la commune de Guengat « paraît l'une des plus arriérées du canton, au point de vue du français, et l'enseignement religieux dans notre langue nationale y serait fort peu compris ».
Le , Émile Combes, président du Conseil, fit rire la Chambre des députés en rapportant que « dans une seule commune, Guengat, l'instituteur et l'institutrice sont d'accord pour déclarer qu'aucun de leurs élèves n'est capable de suivre le catéchisme en français. Je ne ferai pas compliment à l'instituteur et à l'institutrice du résultat de leurs leçons ».
La Première Guerre mondiale
Le monument aux morts de Guengat, édifié en 1920 grâce à une souscription, porte les noms de 69 soldats et marins morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale ; parmi eux quatre sont décédés sur le front belge, dont trois (Jean Guenneau, Jean Le Quéau, Alain Moysan) le lors des combats de Rossignol et Maissin, le quatrième (François Le Quéau) le à Poperinghe ; deux sont décédés lors de l'expédition de Salonique : J. R. Quéinniec, matelot, en 1915 à Brindisi (Italie) et Corentin Joncour le à Salonique (Grèce) ; un (Yves Cosmao) est mort alors qu'il était prisonnier en Allemagne ; les autres sont décédés sur le sol français : parmi eux, trois (Jean Bidon et Jean Poulmarc'h, tous deux soldats au 318e régiment d'infanterie, tués le même jour le à Sailly-Saillisel (Somme) ainsi que René Le Gall, tué le à Esnes-en-Argonne (Meuse) ont été décorés à la fois de la Médaille militaire et de la Croix de guerre.
Le nom d'un poilu oublié, Alain Cosquéric, décédé selon un jugement de 1921 le à Normée (Marne), mais probablement disparu en fait le 7 ou le lors de la Première bataille de la Marne, a été rajouté sur le monument aux morts de Guengat le .
L'entre-deux-guerres
En 1929, Louis Le Guennec évoque le moulin de Saint-Alouarn : « Du manoir de Saint-Alouarn, il ne reste qu'une tour découronnée, mais son ravissant moulin vire encore au creux du vallon et, dans les pierres effritées de sa façade, l'oisive fantaisie d'un garçon meunier d'autrefois a creusé de multiples signes et emblèmes, souvent pieux, parfois étranges, quasi-cabalistiques. Quiconque saurait les déchiffrer, assure-t-on, apprendrait en quel recoin de l'étang gît le trésor des vieux seigneurs ».
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Le bourg de Guengat vers 1920 (carte postale).
La Seconde Guerre mondiale
Le monument aux morts de Guengat porte les noms de six personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale ; parmi elles Pierre Limousière, matelot chauffeur à bord du cuirassé Bretagne, mort lors de son naufrage le pendant la bataille de Mers el-Kébir ; Jean Marie Cornic, mort le à Brunehamel (Aisne) pendant la Débâcle ; Louis Cornic, mort le à Hoymille (Nord), aussi pendant la Débâcle ; Guillaume Cornic, mort le à Selsingen (Allemagne) ; et Jean Olier, décédé le à Guengat.
Le , six « bandits armés et masqués » (des résistants ?) attaquèrent un cultivateur de Guengat, Pérennou, et le blessèrent avant de s'enfuir.
Le , six wagons sont endommagés, ainsi que le dépôt de la petite vitesse, lors du mitraillage de la gare de Guengat.
L'après Seconde Guerre mondiale
La base d'aéronautique navale de Quimper-Guengat, créée le
Le cimetière, situé jusque-là autour de l'église dans le placître, fut déplacé à son emplacement actuel vers 1975.
Le | ]
La "zone d'activités de la Base"
La "zone d'activités de la Base", créée après la fermeture de la base d'aéronautique navale, est restée à ce jour un échec, car, enclavée, très peu d'entreprises s'y étant installées, car celles-ci sont attirées par l'est de l'agglomération quimpéroise, au voisinage de la voie expresse route nationale 165. Pour tenter d'y remédier, Quimper Bretagne Occidentale a décidé de mettre les terrains aménagés en vente à 1 euro le m².
Dans la décennie 2020, quelques entreprises s'y installent toutefois, par exemple les "cycles Bertin" en 2023, ainsi que "Cadiou chaudronnerie plastique", qui déménage de Locronan pour s'installer sur une parcelle de 12 000 m².
Le projet de fusion avec Le Juch et Gourlizon
En septembre 2023 les conseils municipaux des trois communes de Guengat, Le Juch et Gourlizon approuvent le projet de création d'une commune nouvelle les réunissant afin de faire des économies de gestion ; mais les trois communes appartiennent à trois intercommunalités différentes et, pour l'instant, le siège et le nom de l'éventuelle commune nouvelle ne sont pas encore décidés. Mais en mars 2024 Guengat décide d'abandonner ce projet, la commune voulant rester dans Quimper Bretagne occidentale alors que Le Juch veut rester dans Douarnenez Communauté et que Gourlizon accepterait d'y adhérer.
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Héraldique
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Les armes de la commune se blasonnent ainsi : D'azur aux trois mains dextres appaumées d'argent. |
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Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 30/10/2024
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