Briec

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Briec : descriptif

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Briec

Briec [bʁijɛk] (anciennement nommée Briec-de-l'Odet) est une commune du département du Finistère, dans la région Bretagne, en France.

Géographie

Localisation de la commune de Briec dans le Finistère.

La commune fait partie du Pays Glazik. Située au cœur de la Cornouaille, Briec est à environ 15 Quimper. Dominée par le Menez Roc'h-Veur (230 Odet et de l'Aulne. À l'est, une partie de la commune est enclavée entre Edern et Landudal. Le centre urbain de Briec regroupe la majorité des habitants et possède l'ensemble des services publics. Le reste de l'habitat est dispersé en hameaux sauf les lotissements isolés dans la zone sud de la commune. L'espace rural a évolué, du fait du remembrement en parcelles de plus grande taille, vers une typologie rurale nouvelle avec la disparition des talus et enclos. L'aspect agricole de l'économie, préservé par la commune depuis la fin de la guerre, doit depuis les années 1970 coexister avec une petite industrie où domine le secteur agroalimentaire et à moindre degré la mécanique et le bâtiment.

Communes limitrophes de Briec
Saint-Coulitz
Cast
Lothey Gouézec
Edern
Landrévarzec Briec Langolen
Quimper Ergué-Gabéric Landudal

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Monts d'Arrée », avec des hivers froids, peu de chaleurs et de fortes pluies.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,2 amplitude thermique annuelle de 11 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Coray à 14 vol d'oiseau, est de 11,3 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  2. «  », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le )
  3. «  », sur bretagne-environnement.fr, (consulté le )
  4. «  », sur fr.distance.to (consulté le ).
  5. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  6. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  7. «  », sur meteofrance.fr, (consulté le )

Toponymie

Le nom de la commune en breton est Brieg.

Briec s'appelait autrefois Plebs Brithiac au . Le suffixe -ac montre que le nom est d'origine gallo-romaine.

  1. « Briec », sur geobreizh.bzh (version du sur Internet Archive).
  2. , Noms de lieux bretons, Paris, Editions Jean-paul Gisserot, ISBN , OCLC 2877474828, présentation en ligne), p. 59.
  3. Yves Le Gallo, Le Finistère de la Préhistoire à nos jours, éditions Bordessoules, (ISBN ), pages 105 et 106.

Histoire

Origines

La paroisse de Briec comprenait Edern et sa trève Guellevain [Gulvain], Landrévarzec, les trèves de Langolen, Landudal, Quilinen et Tréflez (désormais en Landrévarzec).

Préhistoire

Plans du grand tumulus de Kerbernez en Briec (par Maurice Halna du Fretay).

Maurice Halna du Fretay a fouillé en 1892 le grand tumulus de Kerbernez, qui se trouve dans un champ dénommé Goarem-an-Tuchen (« La grande butte ») ; ce tumulus avait un diamètre de 35 mètres pour une hauteur de 5,50 mètres en son centre, et est composé de terre jaune. Un galgal entourait le dolmen, formé de dalles en schiste et en grès ; trois urnes funéraires très décomposées par le temps y avaient été déposées dont l'urne centrale, plus imposante, devait contenir les cendres d'un personnage plus important ; 25 silex taillés ont également été trouvés. Ce tumulus est très ancien, datant d'environ 4000 ans avant notre ère.

Antiquité

Briec semble avoir été un fundus gallo-romain : la tradition place en effet sur le territoire de Briec un camp romain. Un cavalier à l’Anguipède (Musée départemental breton de Quimper.

Moyen Âge

Selon le cartulaire de Landévennec, le roi Gradlon aurait donné des terres (22 métairies valant 300 sous d'argent) en Brithiac [Briec] à saint Guénolé pour qu'il fût inhumé dans l'abbaye de Landévennec. Selon le cartulaire de Quimper, le consul Hoël aurait donné au cathédrale Saint-Corentin de Quimper et à son chapitre.

La région de Briec formait au haut Moyen Âge un pagus, c'est-à-dire une subdivision administrative de la Cornouaille, devenu le Pays glazik. La ploue de Brithiac (ou Briziac), une des paroisses primitives de l'Armorique, regroupait aussi Landudal, Langolen, Edern, Landrévarzec, Laz et Trégourez ; elle était vaste de 15 000 hectares.

Vers 1248, Landrévarzec se détache de la paroisse de Briec pour constituer une paroisse indépendante. « La paroisse de Briec se présentait jadis comme une curieuse mosaïque de trêves et d'enclaves séparées du quartier du bourg par les territoires d'Edern et de Landrévarzec » a écrit Bernard Tanguy.

Le "Mur du diable" doit son nom à un récit légendaire qui attribue sa construction au diable. En fait il s'agit d'un mur construit à l'époque du duc de Bretagne Jean Le Roux pour entourer sa propriété de Castel-Nin (Châteaulin) ; ce mur en pierres tantôt sèches, tantôt maçonnées, large d'un mètre et haut d'environ 8 pieds (2,4 m) avait 7 à 8 lieues de périmètre et était bordé côté extérieur par un chemin large de 3 mètres ; il traversait la partie nord de la paroisse de Briec.

Une bonne partie de la paroisse de Briec dépendait de la seigneurie de La Roche-Helgomarc'h, séparés en deux tronçons principaux : les manoirs de La Motte, Stanglevenen, Kerautret, Parc-Jean, Kervenou, Rosquillec, Roc'hou, Kercalédan, le Guern, Kerhervé, Kergolhuezen, Kereffran, Lannuchuezen, Kerampeoc'h et Quénec'hdu d'une part ; le second tronçon, séparé du précédent par le fief de Guellevain [Gulvain], qui dépendait de l'abbaye de Landévennec, couvrait une grande partie de la paroisse de Briec avec ses trèves de Langolen, Landudal et Quilinen. Ces terres furent par la suite, à partir de 1576, incorporées dans le marquisat de La Roche-Laz.

Une autre partie de la paroisse de Briec dépendait de la baronnie de la Châtaigneraie (Quistinic en breton), qui appartenait à la famille de Quélen. A. Marteville et P. Varin écrivent en 1843 que le manoir de La Châtaigneraie était remarquable, antérieur aux croisades. Le sire de la Châtaigneraie, François de Quélen, fait prisonnier en Terre sainte, fut délivré et fit élever, en actions de grâce, l'église de Landudal, qui est de style ogival. Cela est constaté par une inscription qui existe encore dans cette église.

Époque moderne

La révolte du papier timbré à Briec

Le , à Briec et dans les environs, a lieu un épisode de la Révolte du papier timbré, connue aussi sous le nom de "Révolte des Bonnets Rouges" :

« (...) À Briec (...), le tocsin sonna. De plus de vingt villages des environs, 2 000 paysans, armés de fusils, de fourches, de « bâtons ferrés », c'est-à-dire probablement d'épieux et de piques, se rassemblèrent à l'issue de la messe dans le cimetière. Ils furent harangués par Allain Le Moign, dit le « grand Moign », « caporal » de la trève du Gorresquer [Gorrequer] en Briec, c'est-à-dire d'un hameau avec une chapelle dépendant de la paroisse de Briec, et par Germain Balbouez, « caporal » de la trève de Landudal (...). Qu'est-ce que ce titre de « caporal » ? Signifie-t-il chef élu, ou est-il l'équivalent de « coq de paroisse » (...), ou est-ce un grade dans les milices organisées (...) ? Menés par Le Moign, Balbouez et Laurent Le Quéau, meunier de Quéménéven (...), les paysans entraînant de force leurs prêtres, les recteurs de Briec et d'Edern, marchèrent sur le château de La Boissière, où ils croyaient trouver, chez Monsieur de Kéranstret, le marquis de la Coste et le sieur de la Garenne-Jouan, qu'on disait porteur de la gabelle. Leur but était de massacrer tous ces nobles. Pour ces paysans, tous les nobles étaient des gabeleurs. Ne trouvant pas ceux qu'ils cherchaient, ils défoncèrent les barriques de vin, s'emparèrent des armes et des munitions et mirent le feu au château. »

Les trois meneurs de cette révolte cités dans ce texte furent exclus de l'amnistie accordée le par . Laurent Le Quéau fut torturé par le feu à trois reprises puis « exécuté de mort » à Quimper le après avoir été jugé par le présidial de Quimper. Lors de son interrogatoire mené par l'avocat du roi Pierre du Disquay, il déclare :

« Le jour du dimanche de la Trinitté [Trinité], au mois de juin dernier, il estoit en sa maison lorsque le toxin [tocsin] fust sonné dans la paroesse de Quéménéven et Saint-Venec [Saint-Vennec] et Briziac [Briec] au poinct du jour (...) accompagné de Jean Louarné, texier, demeurant chez l'interrogé. Interrogé, répond qu'il portoit un fusil et ledit Louarné qui l'accompagnoit une fourche de fer (...), qu'estant à Saint-Venec, il s'y estoit amassé quantité de personnes, tous armés; avec lesquels il alla au bourg de Briziac (...), qu'ayant appris que le sieur de La Garaine-Jouan [La Garenne-Jouan] estoit porteur de la gabelle, lequel ils croioient estre au manoir de la Boixière [Boissière] chez Monsieur de Keranstret, ils résolurent tous ensemble de s'y en aller à dessin de les exterminer, où estant arrivez au nombre de quatre à cinq centz personnes, ils demandèrent le dict La Garaine. (...) Enragés de ne point le trouver, ils demandèrent du vin. (...). Répond qu'ensuite ils étaient tous esprins de vin, apprès quoy il vit le feu (...) dans la crèche (...), dict que le feu fut aussy mis en la grange dudit manoir de La Boixière, (...) dans l'entrée dudict manoir (...), que l'on cassoit et brisoit tout ce que l'on trouvoit dans leur voye. (...) Dict qu'ils se retirèrent ensuitte tous chacun chez soy (...). »

Allain Le Moign et plusieurs autres furent aussi arrêtés et le même texte fournit aussi la retranscription de leurs interrogatoires. On ignore s'ils furent tous exécutés, mais ce fut le cas pour Allain Le Moign, dont voici des extraits de sa condamnation à mort par le tribunal de Carhaix :

« Le Grand Moign, condamné à être pris par l'exécuteur de haute justice (...), la corde au cou, tête et pieds nus, en chemise, tenant une torche allumée en main du poids de six livres, être conduit devant la porte de l'église collégiale de Saint-Trémeur de cette ville de Carhaix, et là, à deux genoux, demander pardon à Dieu, au roi et à la justice, puis mené au martray de cette ville pour, sur un échafaud qui y sera dressé au pied de la potence, y être sur une croix de saint André, étendu, son corps et ses membres rompus et brisés à coups de barre de fer, au nombre de cinq coups, icelui (...) étranglé jusques à extermination de vie pour y rester à demain prochain six heures de matin pour, passé de ce, son corps être porté dans ladite paroisse de Briec, et mis sur une route élevée de huit pieds de hauteur, sur le proche grand chemin auprès de la grande maison de La Boixière [La Boissière, en Edern], et y demeurer jusques à parfaite consommation. »

La paroisse de Briec et ses trèves aux | ]

Au . En 1694, après un procès qui dura quatre ans, les tréviens de Langolen obtinrent le droit de pas payer leur quote-part pour la construction du clocher de l'église paroissiale de Briec, ce qui confirme leur autonomie par rapport à la paroisse-mère de Briec.

La justice à Briec aux | ]

La juridiction du marquisat de La Roche-Laz tint ses audiences alternativement à Laz et à Briec. « La juridiction était exercée par (...) des officiers, sénéchal, bailli, et procureur fiscal, assistés de cinq à six sergents, et d'environ dix-huit procureurs qui cumulaient le plus souvent leur charge avec les fonctions de notaire. Les audiences se tenaient assez régulièrement de quinzaine en quinzaine, alternativement à Laz et Briec, en exécution d'un arrêt du Parlement de 1665. Il y avait un auditoire dans chacune de ces localités. Les prisons se trouvaient à Laz où se voyait aussi un pilier armorié aux armes de la juridiction avec cep et collier servant de pilori ».

Briec en 1778

Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Briec en 1778 :

« Briec, sur la route de Quimper à Châteauneuf-du-Faou ; à 2,5 lieues au nord-est de Quimper, son évêché et son ressort et à 36,5 lieues de Rennes. Cette paroisse, dont la cure est présentée par le chapitre de la cathédrale, relève du roi et compte, y compris ceux de Landudol (Landudal), Langolen et Quillinen, ses trèves, 4700 communiants. Il s'y exerce une haute-justice. Ce territoire, d'une étendue considérable et couvert de bois, referme des coteaux, des vallons, des montagnes, et surtout des landes. Il est à croire que le sol est ingrat et stérile, ou que les habitants ne se donnent pas à la culture de leurs terres puisqu'elles sont si peu travaillées qu'à peine produisent-elles du grain pour la subsistance des cultivateurs. Les maisons nobles de Briec sont la Motte, Bodonel, Guelven et Les Salles. Ces deux dernières ont haute, moyenne et basse justice, et appartiennent à M. de Cicé, en sa qualité d'abbé de Landévennec. »

Révolution française

Briec et ses trèves de Quilinen et Landudal (en tout 400 feux), furent représentés par cinq députés (Pierre Briand, Jean Le Cœur, Pierre Timen, Corentin Seznec, Hervé Le Saux) à l'assemblée du Tiers état de la sénéchaussée de Quimper.

Le décret de l'Assemblée nationale du précise que hors la ville, les paroisses du district de Quimper sont réduites à 18. Parmi elles, « Briec, qui aura pour succursales les paroisses supprimées de Langolen, Quilinen, Landudal et Saint-Guénec [Saint-Vennec] ». Ce découpage ne fut que provisoire et non repris lors de la création des communes par le décret de la Convention nationale du 10 brumaire an II ().

En 1795, des chouans, basés à Locoal-Mendon dans le Morbihan, dirigés par Georges Cadoudal, de retour de la poudrerie du Pont-de-Buis qu'ils avaient attaqué par surprise pour y voler de la poudre, tuèrent l'instituteur et le curé constitutionnel de Briec ainsi que le curé aussi constitutionnel de Saint-Ségal.

Michel-Armand de Cornouaille, dit « le comte de Cornouaille », né le au manoir de Kerlez (Trolez) en Landrévarzec (puis en Briec à partir de 1790), participa à la Chouannerie locale dont il fut l'un des chefs (chef de la Jean François Edme Le Paige de Bar pendant la Révolution française, organisant notamment l'assassinat de Pierre Briand, ancien député à l'Assemblée législative, juge de paix et administrateur du canton de Briec, le 17 brumaire an Landudal ; il fut aussi soupçonné d'avoir participé à l'assassinat de l'évêque de Quimper, Yves Marie Audrein le  ; en 1815, il organisa l'insurrection de Quimperlé. Époux de Rose-Marie-Josèphe de Quélen, élevé au grade de chef de bataillon, il mourut à Quimper le .

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Briec en 1818

Un rapport officiel décrit ainsi Briec-de-l'Odet en 1818 : « Le chef-lieu ne se compose que de l'église et du presbytère, de deux maisons particulières, deux auberges, trois habitations rurales et quelques chaumières. (...) Les hameaux, assez également répartis sur l'étendue de la commune, sont au nombre de 296 et quelques maisons isolées ».

Briec : personnages costumés (dessin de 1844).
L'importance de l'élevage

En 1801, l'élevage était important à Briec : dans ses 434 exploitations agricoles, on recensait alors environ 850 chevaux, 1 700 bœufs et 2 600 vaches ; les landes occupaient 30 % du finage, mais il ne faut pas oublier qu'elles constituaient alors un fourrage apprécié.

La prospérité de la commune et d'une partie de ses habitants au fil des siècles sera favorisée par le développement de l'élevage et notamment d'une race particulière de chevaux, les « doubles bidets ». Henry de Robien écrit encore en 1910 que les communes du canton de Briec, notamment Briec, Landrévarzec, Landudal et Langolen « constituent une zone merveilleuse pour la production du cheval de trait léger, du bidet compact ».

Briec en 1830 et 1843

Jean-François Brousmiche écrit vers 1830 que « la commune de Briec, dans sa vaste étendue, offre des terres de toute nature, présentant une culture extrêmement variée. Il est des parties de son territoire où la charrue ne peut déchirer le sol, il en est d'autres qui sont d'une grande fertilité. Le pays est couvert (bocage), on y voit beaucoup de taillis, mais les futaies y sont rares (...) ».

A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Briec en 1843 :

« Briec (dans les anciens titres Briziac ; sous l'invocation de saint Pierre), commune formée de l'ancienne paroisse du même nom, plus Landrévarzec et sa trève Trefflez qu'elle a absorbée ; moins son ancienne trève Langolen, qui est devenue commune ; aujourd'hui succursale, chef-lieu de perception. (...) Principaux villages : Kerloret, Trégain, Kergolo, Kerdrain, Kerhermès, Kerforn, Pennavern, Pennarhoat, Lespriten, le Pinity, Cresiquer. Superficie totale : 10 491 hectares dont (...) terres labourables 5 352 desservant ; il y a en outre des chapelles à Sainte-Cécile, Creisquer, Saint-Veinet (Saint-Vennec), Garnilis, Saint-Egarec, le Pénity-Renan, mais elles ne sont pas desservies ; la chapelle Saint-Curien est détruite. Ogée a omis de citer au nombre des anciens fiefs le plus important, la baronnie de la Châtaigneraie, où il y avait un manoir remarquable. (...). Les paysans sont vêtus toute l'année de toiles qui se fabriquent dans la commune. La mendicité est fréquente : elle tient à la modestie des salaires qui, en outre de la nourriture, ne s'élèvent guère, en moyenne, au-dessus de 120 francs par an. Il y a beaucoup de maladies psoriques. Il se fait quelques élèves de chevaux et de bestiaux ; les moutons sont rares. Les arbres fruitiers, et surtout le pommier, sont peu nombreux ; mais le bois de charpente abonde et on en exporte. (...). Il y a foire les , , ,  ; le lendemain quand ces jours sont fériés. La route royale Lesneven, traverse la commune du sud au nord. Géologie : la constitution est en général granitique ; au nord quelques grès ; au nord de Landrévarzec et au nord de Briec, terrain tertiaire moyen ; schistes modifiés dans le sud, et notamment sur le territoire de Landudal. Keravelin est le centre d'un plateau d'environ 1000 mètres de granite amphibolique ; quelques macles au sud de Briec. On parle le breton. »

Briec faisait partie, ainsi que d'autres communes comme Guengat, Plonéis et Plogastel-Saint-Germain, des localités voisines de Quimper dont des familles, le plus souvent très pauvres et trouvant là le moyen de gagner quelque argent, accueillaient de nombreux enfants naturels abandonnés mis en nourrice placés par l'hospice de Quimper ; beaucoup d'entre eux décédaient en raison de la médiocrité des soins qui leur étaient prodigués.

Le découpage progressif de Briec

La vaste étendue de l'ancienne paroisse de Briec a entraîné son découpage progressif : déjà Langolen avait obtenu d'être une paroisse indépendante à la fin du Quilinen est rattachée à la paroisse de Landrévarzec en 1843. Par contre Landrévarzec céda à Briec la chapelle de la Madeleine, et son ancienne trève de Trefflez.

En 1874, la section de Briec, peuplée alors de 3 347 habitants était représentée par 14 conseillers municipaux au sein du conseil municipal de Briec, composé en tout de 23 conseillers (la section de Landrévarzec, peuplée alors de 1214 habitants, par 5 conseillers municipaux et la section de Landudal, peuplée alors de 931 habitants, était représentée par 4 conseillers municipaux).

Landrévarzec est détaché de Briec par la loi du . Landudal, devenue paroisse indépendante de Briec en 1825, ne devint une commune séparée de Briec qu'en 1901.

Une école privée catholique ouvre à Briec en 1899 : on fit « pression sur les fermiers par l'intermédiaire des propriétaires » pour qu'ils y mettent leurs enfants, écrit l'inspecteur d'académie.

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Les querelles liées à la laïcité

En décembre 1897, le recteur de Briec fit enlever les bancs qui servaient, au fond de l'église, aux élèves de l'école laïque. Le 9 janvier suivant, ceux-ci vinrent à l'église avec des bancs tout neufs, qui furent jetés dans la boue du cimetière après une mêlée indescriptible. Mais l'évêque ordonna au recteur de céder le dimanche suivant.

Briec : le grand portail de l'église défendu par les manifestants lors de la querelle des inventaires en 1906.

En 1898, Henri Ponthier de Chamaillard, sénateur, qui proteste contre la suspension du traitement du curé, M. Poulhazan, affirme : « La commune de Briec est une des communes les plus catholiques du département du Finistère ». Le curé venait d'ouvrir une école privée catholique, ce qui avait eu comme conséquence de vider l'école laïque d'une bonne partie de ses élèves (140 élèves à l'école catholique contre 47 à l'école publique) et le gouvernement lui reprochait des manœuvres d'intimidation pour inciter les parents à inscrire leurs enfants à l'école privée. Louis Delobeau, sénateur-maire républicain de Brest, lui répond :

« Du jour où l'école congréganiste a été ouverte, le curé s'est élevé contre les lois scolaires, contre l'école communale, et c'est alors que son traitement a été supprimé (...). On s'est battu avec des bancs dans l'église, l'instituteur [public] et les élèves ont été bousculés et quelques-uns y ont reçu, sinon des blessures, du moins quelques horions. »

Briec : le portail latéral sud de l'église paroissiale défendu par des manifestants lors de la querelle des inventaires en 1906.

Le Journal officiel de la République française du indique qu'une pétition signée par 712 habitants de la commune de Briec-de-l'Odet et protestant contre la Loi de 1901 a été remise par Louis Félix Ollivier, député des Côtes-du-Nord, sur le bureau de la Chambre des députés.

Le journal La Croix du écrit :

« Des commissaires de police, envoyés par le gouvernement, viennent de se rendre dans ceux des établissements enseignants du Finistère dirigés par les anciens Frères de Ploërmel, qui devaient se fermer le 31 mai dernier, pour voir si la fermeture avait eu lieu réellement. (...) À Briec (...), les commissaires ont trouvé les Frères revêtus d'habits laïques, continuant à faire l'école, se déclarant sécularisés et libres, par conséquent, d'enseigner. »

Projet de construction d'une école au Moulin du Duc

En 1913, malgré les demandes répétées de l'inspection académique depuis plus de 3 décennies, la municipalité refuse la construction d'une école au Moulin du Duc.
Le projet est définitivement abandonné en 1919.

La Première Guerre mondiale

Le monument aux morts de Briec porte les noms de 271 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale. Plusieurs soldats briécois (Eugène Gaonach, Jean Gaonach, François Gautier, Hervé Gougay, Simon Himidy, Michel Le Berre, Louis Loudu, Yves Rannou, Jérôme Tassin) sont morts dès le mois d'août 1914 dans les combats de Maissin et Rossignol en Belgique entre le 21 et le  ; d'autres sont morts sur le front d'Orient (Jean Le Pann, décédé en Grèce ; Jean Thépaut et Henri Révois, décédés en Serbie ; Théopile Sans, décédé en Macédoine, Jean Le Berre, décédé en Roumanie, Louis Bélec, décédé en Bulgarie). Un briécois est disparu en mer pendant le conflit (Jean-Louis Le Scao, matelot canonnier à bord du torpillé par un sous-marin allemand près des côtes syriennes le ) ; un autre est mort en captivité en Allemagne (Pierre Bertholom). Un soldat briécois est mort lors de la bataille d'Elhri un combat contre des rebelles au Maroc (Jean Le Corre). Tous les autres sont décédés sur le sol français : parmi eux, François Moullec, sergent au 19e régiment d'infanterie, tué à l'ennemi le  (la veille de l'armistice) à Flize (Ardennes)

Trois soldats briécois sont décédés en Turquie pendant la campagne de Cilicie entre 1918 et 1921 : Jean Ménez, décédé à Mersin le  ; Jean Rannou, décédé à Tarsous le  ; Hervé Rolland, décédé le à bord du navire hôpital " Vinh Long ".

L'Entre-deux-guerres

Par décret du , la justice de paix de Briec, de même que celle de Fouesnant, est rattachée à la justice de paix de Quimper.

Des jeunes paysans finistériens, notamment du pays glazik, émigrent pendant la décennie 1930, s'installant principalement autour de Lanouaille en Dordogne. Un mouvement important d'émigration de jeunes agriculteurs, provenant surtout des cantons de Briec, Bannalec et Scaër (en tout une centaine de familles), vers la région de Villeneuve-sur-Lot et Agen se développa aussi après la Première Guerre mondiale.

La Seconde Guerre mondiale

Le monument aux morts de Briec porte les noms de 27 briécois morts pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale ; parmi eux Alain Jaouen, décédé le , quartier-maître à bord de l' Oréade, sous-marin français coulé dans le port de Casablanca (Maroc) par la flotte américaine dans le cadre de l' et René Feunteun, décédé le à Dakar (Sénégal) alors qu'il se trouvait à bord du . François Cornec, qui avait rejoint les Forces françaises libres en 1941, est mort à Crémone (Italie) le à la suite d'un accident d'avion alors qu'il se trouvait à bord d'un bombardier Martin B-26 Marauder. Quatre autres soldats briécois sont morts en captivité en Allemagne (Jean Caugant, François Le Nouy, Joseph Le Nouy, Hervé Omeli, ce dernier noyé alors qu'il tentait de s'échapper d'un stalag). Huit sont morts pendant la Campagne de France au printemps 1940 (Albert Bernard, Pierre Hemidy, Jean Jezequel, Jean Kerherné, Pierre Le Gars, Louis Nicolas, Alain Pennec, Yves Bourveau, ce dernier décédé en Belgique dans la province de Namur).

L'occupation allemande

Le au matin, des Allemands attaquent par surprise un groupe de résistants quimpérois cachés dans la grange d'une petite ferme à Guellen, faisant 5 morts (Marcel Pezennec, Hervé Gestin, Jacques Maillet, Hervé Julien, Alain Le Bras), les autres résistants parvenant à s'enfuir ; en représailles les Allemands incendient la ferme de Guellen.

La compagnie FFI de Briec et la libération de Quimper
Monument commémoratif des morts lors des combats de la "Compagnie de Briec" le lors de libération de Quimper

Le , la Compagnie FFI de Briec, ou mouvement Vengeance, dirigée par Pierre Le Gars, qui dispose de 260 hommes, après avoir reçu le des armes par parachutage près du hameau de Stang Vras en Langolen : le lieutenant-colonel Roger Bourrières, dit "Berthaud", chef militaire départemental FFI, en accord avec ses adjoints, décide alors de libérer Quimper ; le une colonne formée par la 5e compagnie FFI pénètre vers 19 heures dans Quimper par le quartier de l'Eau Blanche et défile dans les rues du centre-ville abondamment pavoisées ; après un accrochage avec un blindé allemand, la 5e compagnie FFI se réfugie pour la nuit sur le mont Frugy et à Creac'h Maria et les Allemands reprennent le contrôle de la ville.

Les 5, 6 et , les . La entre une colonne allemande de voitures et la compagnie de Briec provoquant la mort de quatre résistants : Michel Capitaine, Corentin Guyader, François Le Goff et Yves Le Scao (un autre avait déjà été tué la veille, le  : Henri Lennez). En représailles, les Allemands mettent le feu à une ferme de Gourvily et tuent cinq membres de la famille Le Jeune.

Le , une patrouille de reconnaissance, menée par le lieutenant Jean Kernaléguen, second du commandant Le Gars, se dirige vers la ville et rencontre place de Brest un convoi de camions allemands : Jean Kernaléguen est tué et ses deux camarades sont pris en otage. Ce convoi allemand, fort d'une douzaine de camions et d'environ 250 hommes, se dirigeant vers Brest, est attaqué à Tréqueffelec par les résistants vers 12 Presqu'île de Crozon. Les résistants comptent dans leurs rangs sept morts (Ernest Delettre, Corentin Guéguen, Corentin Quiniou, Pierre Tarridec, tous les quatre d'Edern, François Jacq, Théophile Pichot, tous deux de Briec, auxquels il faut ajouter Jean Kernaléguen cité précédemment) et cinq blessés ; la ville de Quimper est libérée à la suite de cette bataille de Tréqueffelec.

Corentin Stéphan, agent de liaison motocycliste dans la Résistance, est tué le à Saint-Thois ; il a reçu post mortem la Croix de guerre 1939-1945 avec médaille de bronze. Un autre résistant, Laurent Hemery, est tué le à Briec. Parmi les résistants qui ont survécu, on peut citer Jean Mével, dont la citation lors de l'attribution de la croix de guerre avec étoile d'argent dit : « Résistant de la première heure. A organisé comme chef de compagnie de nombreux sabotages. A participé à l'attaque de la prison de Saint-Charles. (...) ».

Les déportés de Briec

Yves Le Cœur est décédé au camp de concentration du Stutthof le .

L'après-Seconde-Guerre-mondiale

Trois Briécois (Hervé Gougay, François Houdeye et François Le Borgne) sont morts pendant la guerre d'Indochine et un pendant la guerre d'Algérie (Jean Le Grand).

Les abattoirs de l'UNACO (Union des aviculteurs de Cornouaille) ouvrent en juin 1962 sur le site de Rosculec ; 20 000 poulets étaient abattus quotidiennement. Cette entreprise a salarié jusqu'à 600 personnes au début de la décennie 1970, avant d'être reprise par le groupe Doux et de finalement fermer en 2002.

En 1976 Briec comptait 234 exploitations agricoles (leur superficie moyenne était de 17 ha) ; en 2019 elles ne sont plus 80, mais sont de plus grande taille.

La traversée de la commune en son milieu sur 17 kilomètres de long par la voie express mise en service en 1976 entraîna la perte de 90 hectares de terres agricoles, mais a suscité l'implantation de plusieurs entreprises industrielles, artisanales et commerciales à proximité de l'échangeur de Kerlez et le long de la rocade sud (D 61 prolongée par la D 72) en direction d'Edern, notamment les abattoirs de l'UNACO (repris ensuite par la société Doux, de Châteaulin), Pineau Bois, la SBA (Société briécoise d'abattage), Poult (biscuiterie), etc.

Le | ]

La Communauté de communes du Pays Glazik, créée en 1993 et dont le siège se trouvait à Briec, a fusionné le

La fermeture en 2002 de l'usine du groupe Doux entraîna la suppression de 250 emplois.

Briec se développe rapidement. Le maire, Jean-Hubert Pétillon, déclare en 2019 : « Notre position dans le département près de la quatre voies est très attractive. (...) Le prix du m2 (73 euros en moyenne) est moins élevé que dans le sud du département et reste abordable. Nous allons aussi profiter de l'installation de la nouvelle clinique à Kerlic » (en périphérie de Quimper) « Je pense que dans un ou deux ans, nous aurons atteint le cap de 6 000 habitants ».

L'usine d'incinération de Briec produit de la chaleur qui permet de chauffer 7 hectares de serres, ainsi que de produire de l'électricité via une turbine qui alimente l'équivalent de 7 000 foyers.

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  14. Ce château était situé dans la paroisse d'Edern ; l'actuel château de la Boissière a été construit au XIXe siècle.
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  64. Henri Lennez, né le à Quimper.
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  66. Jean Alain Kernaléguen, né le à Edern, lieutenant FFI.
  67. Ernest Delettre, né le à Avesnelles (Nord)
  68. Corentin Marie Guéguen, né le à Edern
  69. Corentin Mathurin Quiniou, né le à Edern.
  70. Pierre Marie Tarridec, né le à Edern, caporal-chef FFI
  71. François Marie Jacq, né le à Laz
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  78. Yves Le Cœur, né le à Briec
  79. Hervé Gougay, né le à Briec, décédé le à Savannakhet (Laos)
  80. François Houdeye, né le à Briec, sergent au bataillon de marche d'Extrême-Orient, décédé le à Tai Cao dans la province de Prey Veng (Cambodge).
  81. François Le Borgne, né le à Ploudalmézeau, garde républicain, décédé le à Huong Diem (Viet-Nam).
  82. Jean Le Grand, né le à Gouézec, décédé le à Djebel Zellidj région Aflou, dans le département de Tiaret (Algérie)
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  85. Ronan Larvor, « À Briec, l'usine d'incinération va produire de l'hydrogène », Le Télégramme de Brest et de l'Ouest,‎ .

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Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 30/10/2024
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