Bignan [biɲɑ̃] est une commune française, située dans le département du Morbihan en région Bretagne.
Le château de Kerguéhennec, parfois surnommé le « Versailles breton », est l'un des lieux les plus visités sur la commune.
Géographie
Situation
Communes limitrophes de Bignan
Moréac
Saint-Allouestre
Buléon
Locminé Moustoir-Ac
Guéhenno
Colpo
Saint-Jean-Brévelay
La commune est située dans les Landes de Lanvaux. Bien que limitrophe de Locminé, la commune de Bignan était située dans le canton de Saint-Jean-Brévelay et, depuis la réforme administrative de 2014, se trouve dans le canton de Moréac.
Relief et hydrographie
Vaste commune de forme presque rectangulaire (la longueur étant dans le sens est-ouest)? Bignan a un relief assez accidenté : les points les plus élevés du finage communal, autour de 180 mètres d'altitude, se trouvent dans la partie sud-ouest de la commune (181 mètres entre Roscornec et Fondrenn, 179 mètres au nord de la Ville aux Vents) ; le point le plus bas (53 mètres) est dans l'angle sud-est du territoire communal, à la confluence du Ruisseau de Trébimoël avec la Claie. Le bourg est vers 120 mètres d'altitude. Un escarpement très marqué, regardant vers le sud, haut d'une soixantaine de mètres, va de Cohcastel à Kergunu et domine l'extrême sud du territoire communal, de part et d'autre du hameau de Bezo, dont l'altitude est d'à peine une centaine de mètres.
Le cours d'eau principal de la commune est la Claie, un affluent de rive droite de l'Oust et qui traverse la partie nord-est de la commune, alimentant l'étang de Kerguéhennec (un site de pêche), puis sert pour partie de limite orientale de la commune, la séparant de celle de Saint-Jean-Brévelay. Plusiuers de ses affluents de rive droite concernent Bignan : le Ruisseau de Kermeno, qui plus en aval porte le nom de Ruisseau de Keriolas, sert de limite nord à la commune, la séparant de celle de Saint-Allouestre et le Ruisseau de Trébimoël (qui porte le nom de Ruisseau du Pont Ruyen dans sa partie amont) sert de limite sud à la commune, la séparant de celles de Colpo et Saint-Jean-Brévelay. Un affluent du Ruisseau de Trébimoël, le Ruisseau de Kergeurh, sert de limite à la partie sud-ouest de la commune, la séparant de celle de Moustoir-Ac. Enfin le Tarun (rivière afflente de l'Ével et sous-affluente du Blavet) et son affluent le Ruisseau du Megouët servent de limite nord-ouest à la commune, séparant Bignan de Locminé.
L'étang de Kerguéhennec.
Les étangs de Kerguéhennec.
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février.
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000
Moyenne annuelle de température : 11,3 °C
Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 1,6 j
Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 2,2 j
Amplitude thermique annuelle : 12 °C
Cumuls annuels de précipitation : 954 mm
Nombre de jours de précipitation en janvier : 14,2 j
Nombre de jours de précipitation en juillet : 7,1 j
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat complétée par des études régionales prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et mise en service en 1997 permet de connaître en continu l'évolution des indicateurs météorologiques. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.
Statistiques 1981-2010 et records BIGNAN (56) - 47° 53′ 00″ N, 2° 43′ 42″ O Statistiques établies sur la période 1997-2010 - Records établis sur la période du 01-04-1997 au 04-01-2022
Mois
jan.
fév.
mars
avril
mai
juin
jui.
août
sep.
oct.
nov.
déc.
année
Température minimale moyenne (°C)
3,2
3,1
4,2
5,4
8,8
11,1
12,6
12,6
10,3
8,7
5,5
3,1
7,4
Température moyenne (°C)
6
6,5
8,2
10,2
13,6
16,4
17,9
18
15,8
12,6
8,8
6
11,7
Température maximale moyenne (°C)
8,8
9,8
12,3
15
18,4
21,6
23,1
23,5
21,2
16,5
12,1
8,9
16
Record de froid (°C) date du record
−8 07.01.09
−8,5 11.02.12
−8,3 01.03.05
−3,9 11.04.03
−1,4 02.05.21
1,8 01.06.06
5,4 29.07.15
4,4 31.08.03
1,5 29.09.07
−4,5 30.10.1997
−5,9 29.11.10
−7 29.12.05
−8,5 2012
Record de chaleur (°C) date du record
17,5 27.01.03
21,6 27.02.19
23,2 30.03.21
27,8 15.04.15
30,1 30.05.03
34,2 22.06.03
35,9 19.07.16
38,2 09.08.03
31,5 07.09.16
28,5 02.10.11
20,1 01.11.15
15,7 19.12.15
38,2 2003
Précipitations (mm)
118,6
74,6
82,5
81,2
67,3
48,5
56,2
58
58,6
121,8
120,3
123,2
1 010,8
Source : « » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr, édité le : 06/01/2022 dans l'état de la base
Transports
Bignan est desservi principalement par la D 1, qui vient côté sud-est de Saint-Jean-Brévelay où elle débute (la D 778, ancienne RN 778, la relie à Meucon et audelà, via la D 767, ancienne RN 167, à Vannes) ; la D1 se poursuit en direction du nord-ouest vers Locminé et Guémené-sur-Scorff. La D 11, qui vient aussi côté sud de Saint-Jean-Brévelay, traverse la partie orientale de la commune et se dirige côté nord en direction de Rohan via Saint-Allouestre.
Bignan n'a pas de desserte ferroviaire ; elle fut desservie par la gare des Chemins de fer du Morbihan de Locminé pendant la période d'ouverture (1902-1947) de ce réseau ferroviaire. La gare TGV la plus proche est celle de Vannes.
Paysages et habitat
Bignan présente un paysage agraire traditionnel de bocage avec un habitat dispersé en écarts formés de hameaux (appelés localement "villages") et fermes isolées. Commune éloignée des grands centres urbains, la commune a conservé son caractère rural, même si le bourg a beaucoup grossi depuis les Trente Glorieuses avec la construction de lotissements principalement à l'est du bourg traditionnel, le reste de la commune échappant à la rurbanisation sauf à proximité immédiate de Locminé où le centre commercial de Kerforho, situé en périphérie de l'agglomération de Locminé, se trouve sur le territoire communal de Bignan.
Le bois de Kermeno est le bois le plus étendu de la commune : il se trouve dans sa partie nord.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie
Les formes les plus anciennes de Bignan, qui soient connues, ne remontent pas au-delà du Rohan, Bingnen en 1421, Buignen en 1428 et Bignen en 1461. Cette paroisse relevait en effet autrefois du doyenné de Porhoët, fief des seigneurs de Rohan. La signification de ce toponyme est obscure. Plusieurs hypothèses existent :
un Beg (soit Beg-Hent- soit Beg-nein : bout du chemin ou de Naizin) mais la nasalisation du breton semble s’y opposer ;
une origine similaire (« petite Béthanie ») aux Beignon et Bignac des pays Gallo et charentais ce qui lui donnerait une origine gallo-romaine ;
une origine bretonne via le terme Bedun signifiant bouleau qui se dit beg beu aujourd'hui, on trouve effectivement un lieu-dit, le Bézo, qui pourrait le confirmer (bézo = bouleaux) ;
une idée de hauteur basée sur les radicaux celtiques benn (Benian) et penn = hauteur (rapprochement avec pign : pignein (monter). Le bourg est en effet situé sur une hauteur.
↑ Aveu de Margarite de Kerdel - 30 septembre 1428 (parchemin)
↑ « », sur mairie-bignan.fr via Wikiwix (consulté le ).
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Histoire
Préhistoire
On a trouvé à Bignan en 1906 des vestiges de l'époque acheuléenne et des vestiges d'habitats de l'âge du fer.
Antiquité
Selon François-Marie Cayot-Délandre, qui écrit en 1847, les restes d'un camp romain (« un fossé de 750 mètres de longueur, bordé par un parapet haut de 4 mètres et large de 15 mètres, accompagné de douves profondes ») se trouve à proximité des villages du Petit-Clesio et de Kerviguenno et non loin du tracé de la voie romaine qui allait de Darioritum (Vannes) à Corseul. Il écrit aussi que la tradition orale affirmait que ce retranchement aurait servi lors de conflits armés opposant au Moyen-Âge un seigneur de Kermeno aux moines rouges qui avaient leur couvent à l'emplacement actuel du bourg de Bignan.
Moyen-Âge
Bignan a probablement été une paroisse primitive qui aurait englobé Saint-Jean-Brévelay, Colpo et la moitié sud de Guéhenno.
Guillaume de Bignan aurait participé en 1252 à la fondation de l'Abbaye de Prières en Billiers. Les Templiers auraient eu plusieurs établissements sur le territoire de Bignan, dont la chapelle de la Trinité.
Bignan forma une petite vicomté possédée successivement par les familles de Trébimoel, de Molac, de la Chapelle, de Rosmadec et de Rohan-Chabot.
Selon un aveu de 1471, Bignan était, au sein de la Vicomté de Rohan, une des 46 paroisses ou trèves de la seigneurie proprement dite de Rohan.
Temps modernes
Quatre chapellenies (Saint-Pierre, Notre-Dame de Trébimoël et Saint-Blaise, Notre-Dame des Rochers [à Kerguéhennec] et Notre-Dame de Beaulieu) et six frairies (le Bourg, la Trinité, Sainte-Susanne, le Bézo, les Fontaines et Colpo) existaient à Bignan.
Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Bignan en 1778 :
« Bignan ; vicomté ; à 5 lieues au Nord de Vannes, son évêché, sa subdélégation et son ressort ; et à 17 lieues trois quarts de Rennes. On y compte 2 500 communiants. La cure est à l'Ordinaire. M. le duc de Rohan en est Seigneur. La rivière de Loc baigne ce territoire qui forme un pays plat si vous exceptez quelques vallons. On y voit des terres en labeur fertiles en grains de toutes espèces, quelques prairies, des taillis et des landes en quantité. Les maisons nobles sont Guéhennec, avec haute-justice, qui ressortit à Pontivi ; et Trélaimoet, aussi haute-justice, qui ressortit au même siège. »
Révolution française
Le recteur Pierre Nourry, qui a fait reconstruire l'église paroissiale, l'ancienne étant trop vétuste, à partir de 1787 (les travaux furent interrompus par la Révolution, mais reprirent ensuite), est élu maire de Bignan en 1790 ; mais prêtre réfractaire, il doit s'exiler en Espagne pendant la Terreur, tout en restant en contact par lettres avec ses paroissiens qu'il retrouve un temps après le Concordat, avant d'être nommé prêtre de la cathédrale de Vannes.
Bignan se soulève pour la première fois en 1793 au passage d'un détachement de Lorient qui se rendait à Baud.
Bignan fut un centre très actif de chouannerie à partir de 1794 par l'action de Pierre Guillemot, dit « le roi de Bignan », lieutenant de Georges Cadoudal,. Sa première action d'éclat date du un détachement de 80 soldats républicains escortait l'abbé Leclerc, vicaire à Saint-Jean-Brévelay, prêtre réfractaire, qu'ils conduisaient devant le tribunal. À la hauteur du Bois de Collédo (en Guéhenno) 30 hommes que Pierre Guillemot commandait, tendirent une embuscade et délivrèrent le prêtre.
Article détaillé : Pierre Guillemot.
Le 12 brumaire an III () l'agent national de Josselin écrit au Comité de salut public que « les municipalités de Cruguel, Plumelec, Saint-Jean, Bignan, Buléon, Radenac, Pleugriffet, Réguiny et Credin ne peuvent plus faire exécuter les lois, ni ordonner les réquisitions des grains, fourrage et charrons. Les brigands |chouans] rôdent dans ces communes et les en empêchent. Ils menacent tous les individus qui désireraient y obtempérer de les assassiner eux et leurs familles et d'incendie leur domicile ».
En 1795 les bandes armées de Georges Cadoudal, Lemercier et Pierre Guillemot refusent de reconnaître les chefs qui leur sont envoyés, au nom des princes, par Joseph de Puisaye et le Conseil royal du Morbihan. Elles somment Boulanvilliers de se rallier à leurs chefs. Dans toute la région de Bignan les hommes de 15 à 50 ans rejoignent les insurgés et les femmes confectionnent leurs vêtements.
Le château de Kerguéhennec, parfois surnommé le « Versailles breton », servit d'entrepôt aux chouans pour soustraire les récoltes à la loi de réquisition des grains appliquée par l'administration républicaine,.
Entre 1789 et 1803, une fraternité laïque dominicaine, le "Tiers-Ordre de Saint-Dominique" du diocèse de Vannes, recrutait de nombreux membres dans la région, principalement à Grand-Champ (24 membres cités), Bignan (15 membres) et Moustoir-Ac (13 membres).
En 1800, Pierre Guillemot fait fusiller 36 soldats républicains surpris alors qu'ils convoyaient des grains.
Le | ]
Bonaparte, alors Premier Consul, demande le 15 prairial an XI ( à son ministre de la justice Régnier de demander des renseignements sur les maires et curés de Bignan et des communes voisines, « ainsi que sur la situation de l'esprit public de ces communes et ceux des habitants qui pourraient être soupçonnés » de correspondre avec Georges Cadoudal.
Jules Simon décrit Bignan vers 1830 : « On fait un assez grand commerce de chanvre et de bestiaux, de sorte qu'il y a là une demi-douzaine de gros marchands, moitié paysans, moitié bourgeois, qui ne vont qu'à la première messe le dimanche, et qui passent, non sans raison, pour des bleus [républicains] enragés » et évoque Auguste de Brossard, maire entre 1826 et 1830, « qui s'était signalé, dès la première année de son administration, en refusant de marcher derrière le dais, avec son écharpe, à la procession de la Fête-Dieu ».
Les trois frères Nayl, de Saint-Allouestre, arrêtés alors qu'ils se cachaient dans une hutte de charbonniers, furent condamnés à mort pour l'assassinat en 1830 d'Auguste de Brossard, maire de Bignan, lors de la Chouannerie de 1832 par la Cour d'assises de Vannes ; le véritable coupable étant ensuite découvert, ils furent défendus par Jules Simon afin d'être officiellement reconnus innocents.
Mathurin Mandard, originaire de Bignan, fut un chef de bande pendant la Chouannerie de 1832.
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Bignan en 1843 :
« Bignan, commune formée de l'ancienne paroisse de ce nom ; aujourd'hui succursale ; chef-lieu de perception ; brigade de gendarmerie à pied ; une autre à Château-Vaissières (...). Principaux villages : Kersalouse, Le Reste, Treuliec, Kergueur, Kerfloch, le Mené, Guerigan, Mermerlan, Tyhuelcoat, Penhouet, Lenvaud, Kerguinec, Kerliec, Kerhouzai, Kerhour, La Ferrifère, Kercado, le bas Penderf, le Roc'h, Kerleu, Kerichen, Loublay, Cornehouet, Elisen, Langoulhervé, Kerferhant, le Mené. Superficie totale 5 457 hectares 98 ares, dont (...) terres labourables 1 923 ha, prés et pâturages 480 ha, bois 458 ha, vergers et jardins 122 ha, landes et incultes 2 327 ha, étangs 7 ha (...). Moulins à vent de Roch, de Saint-René, de Kerdaniel ; à eau de Roch, de Kerauffray, de Keriolas, de Haris. Châteaux de Kerdaniel, de Beaulieu, de Kerguéhennec. Il y a foire le 6 mai, ou le lendemain si ce jour est férié. Géologie : schistes micacés dans le nord. On parle le breton. »
Le "Tiers-Ordre de Saint-Dominique" poursuivit ses activités dans la paroisse de Bignan entre 1815 et 1862, y exerçant une forte influence et étant pour partie à l'origine de la fondation de la Congrégation des Filles de Jésus, projetée à la fin du Pierre Nourry, alors curé de Bignan, et fondée par son successeur Yves-Marie Coëffic en 1834. Au nombre de 10 lors de leur installation en 1834 dans le couvent qu'on venait de leur bâtir à Bignan, les religieuses de la "Congrégation des Filles de Jésus", appelées alors aussi "Sœurs de Bignan", étaient en 1860 lorsqu'elles quittèrent Bignan pour s'installer à Plumelin dans un lieu rebaptisé "Kermaria", au nombre de 138 (dont 50 converses), plus une trentaine de novices, réparties dans 22 établissements.
Article détaillé : Filles de Jésus (de Kermaria).
Pierre-Marie Robino, laboureur à Kergarido en Bignan, participa à la Guerre de Crimée.
Le , après avoir déjeuné à Colpo chez la princesse Baciocchi, le cortège impérial (Napoléon III et Eugénie de Montijo) traverse Bignan, où un arc de triomphe est orné des instruments et des produits de l'agriculture ; il porte l'inscription suivante : "Vivent l'Empereur et l'Impératrice longtemps ! Vive l'Empire toujours !".
La création de la commune de Colpo en 1864, pour partie au détriment de Bignan, fait passer la superficie de la commune de Bignan de 5 458 hectares à 4 583 hectares.
En 1882, le comte de Lanjuinais, maire de Bignan, fut révoqué (mais réélu ensuite) en raison de son opposition aux lois Jules Ferry de 1881 et 1882 sur l'enseignement primaire.
Un congrès de l'Union régionaliste bretonne se tint à Bignan le . La même année ouvre à Bignan un bureau télégraphique
Le | ]
La Belle Époque
En décembre 1902 un violent incendie détruisit au bourg de Bignan sept maisons couvertes de chaume.
La majorité des habitants parlent breton. L'abbé Jérôme Buléon, recteur de Bignan, estime en 1902 que dans sa paroisse une quarantaine de personnes comprennent le français ; il assure pour celles-ci une prédication spéciale en français dans une chapelle. Le curé de Bignan voit son traitement suspendu en janvier 1903 pour avoir prêché et enseigné le catéchisme en breton.
Bignan : la rue principale au début du XXe siècle (carte postale).
Bignan : le clocher de l'église paroissiale au début du XXe siècle (carte postale).
L'inventaire des biens d'église qui devait avoir lieu à Bignan le ne put être effectué, le curé et les paroissiens refusant de donner la clef de l'église au percepteur de Saint-Jean-Brévelay, lequel n'insista pas malgré la présence d'un peloton de dragons et de quelques gendarmes. « Un grand drap ortuaure est tendu devant la porte principale. Un groupe d'hommes a passé la nuit dans l'église de peur d'une surprise ».
Le la pièce de théâtre Boëh er Goed ("La voix du sang"), de l'abbé Le Bayon, vicaire dans la paroisse, déjà jouée à Sainte-Anne-d'Auray, est jouée à Bignan devant une foule nombreuse. La troupe de théatre populaire en breton de Bignan était alors active : elle avait par exemple déjà donné des représentations du Mystère de Nicolazic à Sainte-Anne-d'Auray les 25 et ; elle joue aussi en 1912 Ar en hent de Vethleem ("En route vers Bethléem"), notamment à Sainte-Anne-d'Auray ; etc..
La Première Guerre mondiale
Le monument aux morts de Bignan porte les noms de 149 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale : parmi eux trois au moins sont morts sur le front belge (Jean Dréano à Maissin et Albert Moisan à Rossignol, tous les deux dès le et Henri Le Quentrec à Poperinghe le ) ; 4 au moins (Joachim Cadoret, François Le Corvic, Allain Le Quentrec et Félix Le Turnier) sont morts alors qu'ils étaient en captivité en Allemagne; un au moins (Jacques Suillaud) est un marin disparu en mer ; la plupart des autres sont décédés sur le sol français.
L'Entre-deux-guerres
En 1927, l'école chrétienne de garçons de Bignan avait 72 élèves, celle des filles 124 élèves alors que l'école laïque de garçons avait 18 élèves et celle des filles sept élèves.
Le calvaire du bourg de Bignan vers 1920 (carte postale).
La "Grande Rue" de Bignan vers 1925.
La "troupe bretonne" de Bignan vers 1925 (carte postale).
La Place de l'Église vers 1933 (carte postale).
La Seconde Guerre mondiale
Le monument aux morts de Bignan porte les noms de 12 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale, plusieurs d'entre elles étant des résistants comme Ben Ghali, Henri Jegat, d'autres étant des victimes civiles comme Aimé Jegoux, d'autres des soldats.
L'après Seconde Guerre mondiale
Trois soldats originaires de Bignan (Georges Le Barzic, A. Quilleré et H. Roger) sont morts pour la France pendant la guerre d'Algérie.
En 1961 Bernard Lhériau crée un abattoir de poulets à Bignan, qui est racheté en 1965 par le groupe Duquesne-Purina, qui ajoute en 1975 un atelier de découpe de dindes ; des cadres de l'entreprise rachètent celle-ci en 1981, puis celle-ci est rachetée tour à tour par Coopagri Bretagne en 1990, "France Volaille" en 1992 et le groupe Bourgoin en 1995, ce dernier rachat s'accompagnant de la création d'un nouvel atelier de découpe de dindes destinées à l'exportation et prend le nom de "groupe Ronsard" ; en 1998 cette société est rachetée par Coopagri Bretagne, société qui décide la construction d'un nouvel atelier de découpe de poulets en 2001 (ce qui en fait alors la deuxième plus grande usine de volailles de France); en 2020 l'usine passe sous le contrôle d'Eureden, issu de la fusion de Coopagri Bretagne avec Groupe D'Aucy.
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↑ « Bignan », Journal La Dépêche de Brest, 13 décembre 1902, page 3 (lire en ligne, consulté le 3 janvier 2024).
↑ Jérôme Buléon (1854-1934), né à Plumergat, ordonné prêtre en 1878, orateur et historien, enseigna au petit séminaire de Sainte-Anne-d'Auray entre 1877 et 1899 avant d'être nommé curé de Bignan jusqu'en 1906. Il dirigea la Revue morbihannaise entre 1905 et 1914, écrivant en breton et en français.
↑ Fanch Broudic, L'interdiction du breton en 1902 : la IIIe République contre les langues régionales, Spézet, Coop Breizh, 1997, 182 ISBN ).
↑ En vertu du Concordat de 1801, les prêtres étaient payés par l'État.
↑ « Une mesure inique », L'Ouest-Éclair, janvier 1903 (lire en ligne, consulté le 18 avril 2019).
↑ « Les inventaires des biens d'église. À Bignan », Journal L'Ouest-Éclair, 11 mars 1906, page 4 (lire en ligne, consulté le 2 janvier 2024).
↑ « Bignan. Une représentation au théâtre breton », Journal L'Ouest-Éclair, lire en ligne, consulté le 2 janvier 2024).
↑ « Sainte-Anne-d'Auray. Les fêtes solennelles », Journal L'Ouest-Éclair, 19 juillet 1909, page 4 (lire en ligne, consulté le 2 janvier 2024).
↑ « Sainte-Anne-d'Auray. Au théâtre breton », Journal L'Ouest-Éclair, 11 avril 1912, page 4 (lire en ligne, consulté le 2 janvier 2024).
↑ Jacques Suillaud, quartier-maître Boulanger-Coq, disparu lors du naufrage du cuirasséSuffren le 26 novembre 1916.
↑ a b et c« », sur MémorialGenWeb (consulté le 18 avril 2019).
↑ École et famille : bulletin mensuel de l'Union des associations catholiques des chefs de famille, juin 1927 (en ligne sur Gallica).
↑ Jean-Paul Louédoc, « La 2e plus grande usine de volailles est à Bignan », Journal Ouest-France, 10 octobre 2009 (lire en ligne, consulté le 1er janvier 2024).
↑ Patrick Croguennec, « Rachat de Ronsard à Bignan. Une histoire qui a débuté en 1961 », Journal Ouest-France, 14 avril 2021 (lire en ligne, consulté le 1er janvier 2024).
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Héraldique
Les armes de Bignan se blasonne ainsi :
Coupé, au un au chevron de gueules accompagné en chef de deux hures de sable et en pointe d’un lévrier du même ; au deux d’azur à trois bandes d’hermine.
(à partir des armes de la famille de Janzé)
Conc. J. Daniele
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Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 30/10/2024 Quelle des gedruckten Dokuments:https://www.gaudry.be/de/lieu/fr/fr-bre/33953.html
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