Locmiquélic

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Locmiquélic : descriptif

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Locmiquélic

Locmiquélic (prononcé : /lɔk.mi.ke.lik/) est une commune française de l'Ouest de la France, située dans le sud du département du Morbihan et de la région Bretagne

Situé à proximité de la côte Atlantique et donnant directement sur la rade de Lorient, Locmiquélic est une commune essentiellement tournée vers la mer. L’appellation bretonne Locmikaëlig apparait dès 1385, alors que le territoire de la ville fait partie de la paroisse de Riantec du XIVe au XXe siècle, après le démembrement de la paroisse primitive de Plouhinec

La croissance démographique du territoire pousse à la séparation en 1907, avant d'obtenir son statut de commune le 12 octobre 1919. Locmiquélic constitue le deuxième territoire de son canton par sa densité en habitants et possède un patrimoine historique et touristique

On y trouve notamment le retranchement de Pen Mané, édifié lors de la guerre de Sept Ans

Avec ses nombreuses façades maritimes, la ville propose également un ensemble de paysages maritimes qui se renouvellent sans cesse par les jeux de lumière du ciel breton, en perpétuel changement. La ville est jumelée avec la ville irlandaise de Castletownbere

C'est devant Locmiquélic, près de l'Île Saint-Michel, qu'a été coulé le bateau L'Isère qui a transporté la statue de la Liberté.

Géographie

Situation

Carte de la commune de Locmiquélic.
Localisation de Locmiquélic (en rouge) sur une carte du Morbihan.

Locmiquélic se situe à proximité de la côte Atlantique qui borde le Sud de la Bretagne. La ville est située à 2 kilomètres à vol d'oiseau au Sud-Est de Lorient (et 19 kilomètres par la route), à 44 kilomètres à l'Ouest de Vannes et à 130 kilomètres au Sud-Ouest de Rennes.

À quelques kilomètres de l'océan Atlantique nord, la commune est bordée à l'Ouest par la rade de Lorient et par l'estuaire ou ria du Blavet au Nord. La commune est limitrophe de Port-Louis au Sud, de Riantec à l'Est et de Kervignac au Nord-Est. Locmiquélic est une commune de la première couronne de l'agglomération lorientaise, malgré la séparation par la mer.

Communes limitrophes de Locmiquélic
Lanester Lanester Kervignac
Lorient Locmiquélic Riantec
Larmor-Plage Port-Louis Riantec

Description

Vue sur l'île Saint-Michel depuis Locmiquélic.

Marcel Brunet décrit ainsi le littoral de Locmiquélic en 1912 : « À partir du Loch, les falaises commencent et l'on se rend compte de l'action envahissante de la mer. (...) Les falaises ne tardent pas à devenir plus élevées. Elles atteignent de 4 m à 6 m et, à marée haute, les vagues battent leur base avec violence. Tous les jours il s'en écroule et l'on voit, le long de leurs crêtes, les vestiges d'un chemin qui, il y a deux ans, les longeait. Le nouveau chemin qu'on a tracé n'est, à certains endroits, qu'à 50 cm du bord. Dans la rade de Lomiquélic [Locmiquélic] les falaises atteignent la hauteur de 2 m à 5 m, si bien qu'à marée haute on se retrouve dans une crique dominée par des falaises avec, çà et là, de gros blocs émergeant. Au-delà de Pen-Mané se rencontre à nouveau la côte à pente insensible formée de sables et de graviers que prolonge une avancée de terrains marécageux que la mer vient recouvrir (...) Au cours de nos investigations, nous avons été frappés par la fréquence des murs de défense élevés par les habitants contre les emprises de l'océan ».

La ville de Locmiquélic et la Rade de Lorient.

Le littoral regarde globalement vers l'ouest-nord-ouest ; il voit se succéder d'amont vers l'aval une large baie peu prononcée entre Sterbouest et la pointe de Kerven, une autre baie plus marquée entre Kerven et Pen Mané, qui a la particularité d'être barrée par une digue protégeant la vasière de Pen Mané, la pointe de Pen Mané, la baie de Locmiquélic, la pointe de Sainte-Catherine (face à l'île Saint-Michel qui fait partie de la commune de Lorient) et la baie de Kerchicagne, partagée avec la commune voisine de Port-Louis. L'estran de la rive gauche de l'estuaire du Blavet découvre largement à marée basse, laissant apparaître le schorre des vasières.

Locmiquélic offre 7 kilomètres de façade sur la rade, ayant favorisé l'installation de 2 ports (Pen Mané et Sainte-Catherine) et de 2 chantiers navals. Les côtes accueillent également une réserve ornithologique dans la vasière de Pen Mané, ainsi que des promenades aménagées.

Côté terre, la limite orientale de la commune suit la RD 781 (ancienne Route nationale 781) dont le tracé a d'ailleurs servi à établir la limite communale lors de la création de la commune. Les altitudes du finage communal sont peu élevées, atteignant au maximum 20 mètres vers l'est, près de Kervihan (et 19 mètres en bordure du littoral au niveau du fort de Pen Mané), la majeure partie du territoire communal étant à quelques mètres seulement au-dessus du niveau de la mer.

Voies de communication et transports

La situation géographique de Locmiquélic, excentré par rapport à Lorient notamment, fait que la ville n'est pas à proximité directe des grands axes routiers de la région. Locmiquélic est desservi par la route départementale 781, qui mène à la route nationale 165, distante de 8 kilomètres vers le Nord, et reliant Nantes à Brest. Cette même route départementale relie également la ville aux communes voisines de Port-Louis et Riantec et se poursuit sur l'ensemble du littoral Sud du Morbihan.

Sa côte maritime permet à la ville de se doter de deux ports, celui de Sainte-Catherine à l'ouest de la ville, et celui de Pen Mané au nord. Ces ports se trouvent sur la rade de Lorient et permettent de rejoindre la sous-préfecture en moins de dix minutes de bateau, notamment grâce aux services de transports en commun de la CTRL. La compagnie fournit trois liaisons :

Ligne B1 Locmiquélic - Pen Mané ↔ Lorient - Quai des Indes
Ligne B3 Locmiquélic - Sainte-Catherine ↔ Lorient - Port de Pêche
Ligne B5 Port-Louis - La pointe ↔ Locmiquélic ↔ Lorient - Quai des Indes

Chaque port propose également des pontons (457 à Sainte Catherine et 150 à Pen Mané) pour accoster les bateaux de plaisance.

En plus des bateaux, la CTRL dessert Locmiquélic depuis 2002 avec des lignes de bus régulières, traversant les communes avoisinantes. Les navettes maritimes assurent les correspondances avec la rive gauche et notamment Lorient, desservi de l'autre côté par le réseau de bus de Lorient également. Une ligne dessert la commune :

Ligne 16 Riantec - Sébastopol ↔ Locmiquélic ↔ Port-Louis - La Pointe

La ville de Locmiquélic ne possède ni gare ferroviaire, ni aéroport. Les gares SNCF les plus proches sont celles de Hennebont, desservi par les TER Bretagne, et la gare de Lorient avec des liaisons nationales, via Rennes. Toutes deux sont situées sur la ligne de Savenay à Landerneau. L'aéroport le plus proche est celui de aéroport de Lorient Bretagne Sud, sur la commune de Plœmeur, à 8 kilomètres à vol d'oiseau et 25 kilomètres par la route.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Intérieur  », exposée à un climat médian, à dominante océanique.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12 amplitude thermique annuelle de 11,3 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Quéven à 9 vol d'oiseau, est de 12,2 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.


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  1. Marcel Brunet, "La baie de Gâvres et ses enveloppes : contribution à l'étude de l'évolution des côtes du littoral atlantique breton", 1912, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56518086/f20.item.r=Riantec
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  4. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie

Locmiquélic, en breton Lokmikaelig, provient de Lok, le monastère, et Mikael, Michel — Ig étant un diminutif. Lokmikaelig signifie donc un lieu de culte dédié à saint Michel.

Le diminutif est sans doute lié à la présence au milieu de la rade lorientaise, sur l'île de Tanguethen dite « Île Saint-Michel », d'un ancien prieuré dédié à ce saint.

Les habitants de Locmiquélic sont traditionnellement surnommés les "Minahouets" ; l'origine de ce surnom : voir plus bas "Origine du terme Minahouët".

  1. a b et c Christophe Le Bellec, «  », sur tchinggiz.org (consulté le ).
  2. Céline Le Strat, Les tribus bretonnes, journal Le Télégramme de Brest et de l'Ouest, n° du 22 juillet 2020.

Histoire

Moyen-Âge

L'embouchure du Blavet devient une zone de frontières à partir du  siècle. Alors que sa rive droite appartient au Kemenet-Héboé, la rive gauche — où se trouve Locmiquélic aujourd'hui — est dirigée par la châtellenie de Nostang, qui se compose des paroisses de Nostang, Kervignac, Merlevenez, Plouhinec et Riantec. Entre 1264 et 1278, la ville d'Hennebont est bâtie et devient le chef-lieu de cette châtellenie.

Le nom breton « Locmikaëlig » apparaît lui dès 1385. Il désigne un lieu dédié à saint Michel, par le préfixe « Loc », ermitage en breton, et « Mikaëlig » pour Michel. Il est presque certain qu'il s'agit de l'île Saint-Michel, au milieu de la rade, où se trouvait un monastère, dont Locmiquélic, avec l'emplacement de l'actuel port Sainte-Catherine, aurait constitué l'embarcadère. L'île Saint-Michel est surmontée d'un tumulus sur lequel a été bâtie une chapelle dédiée à saint Michel.

Le propriétaire de l'île, seigneur d'Hennebont, maitre du Kemenet-Héboé, disposait dès avant le Blavet. Cependant, Huelin d'Hennebont fit don en 1037 de cette île stratégique ainsi que des églises Saint-Gurthiern et Saint-Méloir de l'île de Groix à l'abbaye Sainte-Croix de Quimperlé, lui assurant de confortables revenus. Les abbés y établirent le prieuré de Saint-Michel-des-Montagnes.

Le 17 mars 1447, le duc Pierre de Bretagne cède l'île Sainte-Catherine aux Franciscains, qui y édifient un couvent occupé par les Récollets, et une chapelle en 1448 au plus tard. Le couvent de Sainte-Catherine bénéficie d'une fondation de Louis II de Rohan, seigneur de Guémené, et de sa femme Louise de Rieux. Le bâtiment était cerné de murailles et relié à la terre ferme par une chaussée étroite d'une centaine de pas de longueur, laissant passage à la mer qui entourait le couvent à chaque marée. Lors des guerres de la Ligue, les habitants de Blavet s'emparèrent du couvent Sainte-Catherine du Blavet, situé au pied du village de Locmiquélic et susceptible d'être défendu.

Le René d'Arradon, frère de Jérôme et seigneur de Camors, partit d'Hennebont avec 45 cuirasses [hommes d'armes] et 70 arquebusiers et s'empara du couvent Sainte-Catherine (« là où il y avait ceux de Lopesdran [Port-Louis] qui tenoient le party du roy de Navarre qui est huguenot ; il entra dedans incontinent ; il se sauva qui estoient dedans et en fut tué quelques-uns et prins prisonnier huit » écrit Jérôme d'Arradon) ; mais appelé par le duc de Mercœur pour lui prêter main-forte à Dinan, René d'Arradon quitta Sainte-Catherine, qui fut repris par les Blavétins.

Le moulin à marée de Sterbouest.

Le moulin à marée de Sterbouest daterait de 1478 et aurait appartenu initialement à l'abbaye de la Joie d'Hennebont.

Les droits ecclésiastiques sur la rade prirent fin avec la création de Port-Louis, le .

Époque moderne

Plan de la Rade de Lorient vers le milieu du XVIIe siècle.
Carte de la région de Locmiquélic en 1764 (par Jacques-Nicolas Bellin).

Au  siècle, les carrières de granit dont est pourvu le littoral de Locmiquélic servent à la construction de la ville de Lorient qui s'agrandit rapidement avec l'essor de la Compagnie des Indes. À cette époque, les habitants de Locmiquélic se consacrent essentiellement à la pêche et à la construction navale.

En 1753 Thomas Rapion de La Placelière et son épouse achètent le manoir noble de Kersabiec et la métairie qui en dépendait. Un aveu du indique que Madame de la Placelière, devenue veuve, possède « toutes prérogatives et prééminences en l'église paroissiale de Riantec (..), [qu']elle a droit de banc et parquet au haut du chœur de ladite église et tombes élevées de terre de deux coudées et droit d'avoir des armes es vitres d'icelles ». Elle avait aussi droit de prééminence en « l'église de Saint-Pierre au Port-Louis ainsi qu'à la chapelle du couvent de Sainte-Catherine-sur-Blavet ». Elle disposait aussi du droit de haute, moyenne et basse justice, y compris « d'avoir patibulaires à deux poteaux et gibets pour la punition des crimes et autres marques de justice ».

Le fort de Pen Mané est une ancienne redoute construite en 1761 pour protéger Lorient des invasions terrestres anglaises.

Le | ]

Le récit du naufrage d'un bateau de pêche de Locmiquélic en 1859 (journal Le Pays du ).

Au  siècle, la pêche à la sardine devient florissante. Une flotte de pêche est constituée à la pointe de Pen Mané. Les pêcheurs de Locmiquélic participaient tous les ans, le jour de la Saint-Jean (24 juin), comme ceux des ports voisins, à la Fête des Courreaux de Groix.

Entre janvier et mars 1866 Locmiquélic, alors simple hameau de Riantec, est frappé par une épidémie de variole : « Dans l'espace d'un mois le village a perdu, sur mille à onze cents âmes, plus de trente individus. Il faut convenir que les habitants de ce village sont placés dans les conditions les plus fâcheuses d'hygiène, entourés de vases du côté de la mer; vivant au milieu de flaques d'eau et de fumiers infects. De tout temps ce village a eu le triste privilège de payer un large tribut à toutes les influences morbides régnantes. Les hommes, qui sont presque tous pêcheurs, qui se nourrissent mieux et qui séjournent, une grande partie de leur existence, ont été presque tous épargnés ; ce sont les femmes et les enfants qui ont fourni les victimes » écrit le docteur Bodélio.

Une chapelle et une école sont construites en 1870 près de l'ancien monastère de Sainte-Catherine ; une section électorale et un bureau d'état-civil sont créés en 1899. De nouveaux quartiers se développent autour du village de Nézenel (actuelle Rue des Bons Enfants) dont le nom s’efface peu à peu, ainsi qu'autour de Talhouet et de Kerderff, où sont construits le groupe scolaire public (ouvert en 1896), l'école privée Sainte-Anne et où prend place le cimetière.

Le un violent incendie détruisit 24 maisons dans le village de Locmiquélic. Le un autre incendie détruisit 11 maisons de pêcheurs dans le village de Henezenel [Nézenel] à Locmiquélic, alors en Riantec.

À la fin du mois de novembre 1892 une épidémie de diarrhée cholériforme frappa la région de Lorient : dans la seule journée du 23 novembre 20 cas, provoquant 4 décès, furent recensés dans le seul village de Locmiquélic.

Les naufrages étaient fréquents : par exemple le le canot Les Cinq-Sœurs, de Locmiquélic, sombra au large de la pointe de Gâvres ; le naufrage fit 4 morts et un rescapé. en décembre 1886 le bateau de pêche Marie-Louise, qui avait quitté Lomener pour se rendre à Locmiquélic sombra victime d'une tempête au large de l'île de Groix ; le naufrage fit 7 victimes. En juillet 1895 la chaloupe de pêche Emma, de Locmiquélic, fit naufrage au large de l'Île d'Yeu ; le naufrage fit 5 victimes, laissant 4 veuves et cinq orphelins. En août 1898 le Papillon, un bateau de pêche de Locmiquélic sombra victime de la tempête au large du Pouldu : deux hommes se noyèrent, deux autres furent sauvés.

Le | ]

La Belle Époque

Dans une délibération du Conseil Général de 1914, le Préfet relate : « Pour la première fois en 1905, les habitants de la section de Locmiquélic en Riantec ont demandé l'érection de cette section en commune distincte. Ils justifient cette mesure en faisant valoir la distance qui sépare les deux bourgs, distance telle que la commune mère s'était trouvée dans l'obligation de dédoubler les services municipaux et d'en installer une partie à Locmiquélic [...]. C'est ainsi qu'il existe actuellement dans cette section un service d'état-civil, une école, une église et un cimetière. » Après des discussions sur la limite communale à adopter, le conseil municipal de Riantec vote à nouveau cette érection dans une délibération du . Enfin, dans une enquête publique en septembre 1912, quelques habitants de la section de Locmiquélic demandent le maintien en une commune unique, sans pour autant s'organiser comme une opposition franche.

La sortie de la grand-messe à la chapelle de Locmiquélic (carte postale Henri Laurent, vers 1910).

En 1906, la revue catholique Le Correspondant déplore qu'à Locmiquélic, de même que dans les ports voisins, on ne voit que très peu d'hommes à la messe, mais que les femmes par contre y assistent nombreuses.

Locmiquélic est érigée en paroisse en 1907 et en commune le à partir de Riantec avec 3 842 habitants, mais elle doit attendre 1936 pour atteindre le seuil des 2 000 habitants agglomérés au chef-lieu pour obtenir la qualité de « ville ».

Le « le conseil d'arrondissement, après avoir pris connaissance des délibérations du conseil municipal [de Riantec] et de la commission syndicale, des pétitions d'un certain nombre de protestataires [...] vote à l'unanimité l'érection en commune de la section de Locmiquélic. Cette nouvelle commune comprendra tous les terrains situés sur la rive gauche de la route de Port-Louis à Hennebont ». En raison de la partition, Riantec qui comptait 7 211 habitants lors du recensement de 1910, se voit réduit à 3 575 et la nouvelle commune de Locmiquélic 3 689 habitants. Une recette postale auxiliaire ouvrit à Locmiquélic en décembre 1912.

Le la chaloupe de pêche Les Quatre-Frères, de Locmiquélic, sombra au large de Lorient ; le naufrage fut 4 victimes. En mars 1914 plusieurs bateaux de pêche de Locmiquélic furent victimes des tempêtes successives. Un autre, le Va-de-Bon-Cœur, chavira lors d'une tempête en mai 1914.

La Première Guerre mondiale

Le monument aux morts de Locmiquélic porte les noms de 138 soldats et marins morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale : parmi les 108 pour lesquels les circonstances du décès sont indiquées, 22 sont des marins morts en mer ; 6 sont des soldats morts sur le front belge dont 4 dès 1914 ; Henry Courtet, sergent au 6e régiment d'infanterie coloniale, est mort le , Théophile Michaux, marsouin dans le même régiment le et Pierre Le Moing, marsouin au 56e régiment d'infanterie coloniale le lors de la Bataille de Sedd-Ul-Bahr (Turquie) ; Ernest Le Port, quartier-maître électricien à bord du sous-marin Mariotte est mort de maladie le alors qu'il était en captivité en Turquie ; Jean Danigo, légionnaire au 1er régiment de marche d'Afrique, est mort le en Grèce et Eugène Mollo tué à l'ennemi le à Monastir, désormais en Macédoine du Nord, tous deux dans le cadre de l'expédition de Salonique ; Pierre Le Port est mort à Mexico le dans le cadre d'une opération de maintien de l'ordre à la légation de France ; un (Jean Stephant) est mort de maladie alors qu'il était prisonnier de guerre en Allemagne le , soit trois jours après l'armistice ; les autres sont morts sur le sol français ; parmi eux, par exemple, Laurent Fichet, né le à Locmiquélic, blessé mortellement le à Arvillers (Somme). Les biographies de Mathurin Fayot, Jean-Marie Scolan et Laurent Annic, trois soldats de Locmiquélic morts pour la France, sont disponibles sur un site Internet.

Le monument aux morts de Locmiquélic est inauguré en octobre 1920 par Jean-Louis Danic, alors maire de Locmiquélic. Le monument est surmonté d'une croix latine et également orné de la croix de guerre ; la présence d'une croix au-dessus du monument suscita des oppositions, y compris du préfet qui rappela la loi du 9 décembre 1905 interdisant la présence de symboles religieux sur des monuments publics, mais le maire fit remarquer que tous les morts pour la France de la commune étaient de religion catholique et que le monument, placé dans le cimetière, pouvait être considéré comme un monument funéraire collectif.

L'Entre-deux-guerres

En octobre 1920 Locmiquélic reçoit une subvention du Conseil général du Morbihan pour la réfection de son groupe scolaire « en très mauvais état ».

De 1920 à 1940, la pêche artisanale au chalut est en plein essor. La langoustine est la plus pêchée et donne lieu, encore de nos jours, à une fête traditionnelle. La construction d'un môle-abri à Sainte-Catherine est décidée en 1922. « Les voiles rouges des sardiniers de Locmiquélic, de Pen-Mané et de Kernevel fuient sur l'eau calme vers le grand large. Un thonier à la proue tricolore jette l'ancre devant Sainte-Catherine » écrit René Barbier dans un roman publié en feuilleton dans le journal L'Ouest-Éclair en 1926. En 1931 près de la moitié des hommes de Locmiquélic déclarent exercer la profession de marin-pêcheur, alors que leurs ancêtres étaient presque exclusivement agriculteurs un siècle plus tôt ; au début du .

La cale de Pen-Mané un jour de tempête (carte postale, vers 1936).

Plusieurs bateaux de pêche de Locmiquélic furent victimes de naufrages pendant l'Entre-deux-guerres : par exemple le la Blonde-Yvonne disparut au large de Lorient ; le naufrage fit 7 victimes. Un dundee de pêche dont seuls les mâts émergeaient est aperçu par le guetteur du sémaphore de Gâvres le .

La tempête du fit de nombreux dégâts et des victimes à Locmiquélic. Le journal L'Ouest-Éclair lança une souscription pour venir en aide aux victimes de toute la côte lorientaise.

Le , l'abordage en Rade de Lorient de la vedette Prospérité, de la "Société coopérative de vedettes de Locmiquélic" (qui transportait une centaine de personnes), par le vapeur Marie-Ange, de Lorient, fit 6 morts et 6 disparus.

La Seconde Guerre mondiale

A proximité de Lorient, point stratégique militaire, Locmiquélic est investi par les Allemands dès 1940. L'impact de la guerre sur la vie locale s'intensifie cependant pendant l'hiver 1942-1943, où des enfants de Locmiquélic furent envoyés dans des camps scolaires en Bretagne intérieure pour fuir les bombardements, après un appel de la préfecture à évacuer. La ville a été gravement sinistrée pendant la Seconde Guerre mondiale, les bombardements de la Royal Air Force visant Lorient frappant à plusieurs reprises Locmiquélic : par exemple le journal La Dépêche de Brest et de l'Ouest écrit le  : « À Locmiquélic, petit port qui n'a rien de militaire, et où il n'y a même pas un soldat allemand, une maison a été écrasée par les bombes. Six personnes ont été tuées, dont deux fillettes en bas âge. Il y a eu trois blessés graves et plusieurs légèrement atteints »,. L'école publique Jean-Marie-Georgeault est occupée par les Allemands et est en partie brûlée par des bombes incendiaires en 1943-1944 (elle a été déconstruite en 2019).

Deux femmes de Locmiquélic, Marie-Jeanne Philippe et Aline Thépaut, ont travaillé pour la Résistance « en toute discrétion mais efficacité ». Une plaque commémorative porte les noms de sept résistants morts pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale, :

  • Adolphe Gabellec, gendarme résistant FFI, mortellement blessé lors d'un combat au maquis de Saint-Marcel est décédé le à Saint-Servant ;
  • Maurice Le Golvan, aussi résistant FFI, tué à l'ennemi le à Guénin ;
  • Roger Dréanno, aussi résistant FFI, fusillé le près de Quimper ;
  • Joseph Le Tréquesser (dit Valentin Le Tréquesser), gendarme, fusillé à la citadelle de Port-Louis le  ;
  • Joseph Guyonvarch, mort en mer le lors du naufrage du Chasseur 5 Carentan, bateau chasseur de sous-marins des Forces navales françaises libres victime d'une violente tempête ;
  • François Le Levé, membre du réseau de résistance "Ceux de la Libération", déporté au camp de concentration de Neuengamme est mort d'épuisement des suites de sa déportation le à Vannes ;
  • Émile Thépaut, résistant déporté au camp de concentration de Dachau, est décédé le des suites de sa déportation en Allemagne.
L'après Seconde Guerre Mondiale

En 1959 le village de Kerbel, qui faisait partie de Locmiquélic, a été rattaché à la commune de Port-Louis, à la demande de ses habitants.

Le centre culturel de Locmiquélic ouvre en 1964.

Le | ]

En 2007 une station de sauvetage en mer de la SNSM ouvre à Locmiquélic, pour pallier l'arrêt des missions de sauvetage qui étaient jusque-là assurées par la Marine nationale. La vedette Contre-Amiral Noël-Pays de Lorient, datant de 1990, mais rvisée, est alors affectée à cette station de sauvetage.

  1. H.-F. Buffet 1937, p. 59.
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  3. Dom Morice, "Mémoires pour servir de preuves à l'histoire ecclésiastique et civile de Bretagne", tome 1er, 1742, page 373
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