Lanvaudan [lɑ̃vodɑ̃] est une commune française située dans le département du Morbihan, en région Bretagne
La commune est surtout connue pour l'habitat rural ancien de son bourg qui a été en grande partie sauvegardé avec ses maisons basses en pierre de taille et ses toits de chaume.
Géographie
Situation
Lanvaudan est une commune rurale appartenant à l'arrière-pays de la ville de Lorient. D'une superficie de seulement 1 830 ha, sa forme s'apparente à celle d'un papillon.
La commune, historiquement, fait partie du Pays vannetais.
Communes limitrophes
Les communes limitrophes sont : Languidic, Inzinzac-Lochrist, Calan, Plouay, Inguiniel, Bubry, Quistinic.
Les limites communales de Lanvaudan et celles de ses communes adjacentes.
Communes limitrophes de Lanvaudan
Plouay
Inguiniel
Bubry
Quistinic
Calan
Inzinzac-Lochrist
Languidic
Hydrographie
Le tracé des limites de la commune utilise le plus souvent le cours de ruisseaux. La commune est arrosée par le fleuve côtier le Blavet dont le tracé sert de limite sur une courte distance à l'est.
Articles connexes : Liste des cours d'eau du Morbihan, Liste de rivières de France et Liste des fleuves de France.
Climat
Pour des articles plus généraux, voir Climat de la Bretagne et Climat du Morbihan.
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Intérieur », exposée à un climat médian, à dominante océanique.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,4 amplitude thermique annuelle de 11,5 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Plouay à 6 vol d'oiseau, est de 11,8 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Histoire
Moyen-Âge
La paroisse de l'Armorique primitive de Lanvaudan comprenait Calan, Lomelec (dont la chapelle avait pour titulaire saint Meleuc, Melec ou Méloir) ainsi que Penquesten et dépendait de la seigneurie de Kemenet-Heboé. Au .
En 1238, la seigneurie est démembrée par le duc de Bretagne, Jean Ier Le Roux, qui confisque les terres d'Olivier de Lanvaux. En 1324, Hervé de Léon est seigneur de Lanvaudan, dont il posséde les moulins, étangs et le bois du nom de la paroisse, très étendu à l'époque.
La principale seigneurie de la paroisse est celle de Kerollin [Kerolain], dont le château, construit à partir de 1350, était le berceau de la famille Jegado. Jehan Jegado est anobli par le duc de Bretagne, François Ier, en 1447. Il se distingue à la bataille de Montlhéry en 1465[réf. nécessaire].
Temps modernes
En 1619, en plus de ses deux trèves, la paroisse de Lanvaudan comptait 3 frairies : le bourg, le Portuec et Kerriec.
Un des descendants de Jehan Jegado, Pierre de Jegado, seigneur de Kerolain et autres lieux, est décédé le à Lanvaudan. Le château passe au Landévant est aussi, avant 1668, seigneur de Kerolain ; il est décédé vers 1689) ; le château de Kerolain aurait été rasé peu après 1890 par le vicomte de Saint-Georges, maire de Pluvigner.Du château, il ne subsiste que deux piliers du portail principal, une bâtisse en arc de cercle, l'ancienne écurie et quelques vestiges de la chapelle.
Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Lanvaudan en 1778 :
« Lanvaudan ; à 9 lieues trois quarts à l'Ouest-Nord-Ouest de Vannes, son évêché ; à 25 lieues trois quarts de Rennes ; et à 2 lieues de Hennebont, sa subdélégation et son ressort. On y compte 1 500 communiants, y compris ceux de Lomelé [Lomelec] et Caflan [Calan], ses trèves. La cure est à l'alternative (...). Le territoire, borné à l'Ouest par la rivière de Blavet, et à l'est par le grand chemin qui conduit de Hennebon [Hennebont] à Guémené, est plein de coteaux. C'est un pays couvert [de bocage], où on voit des terres labourées, quelques prairies, des landes et des arbres, dont les fruits sont employés à faire du cidre. On y connaît les maisons nobles de Kerolin et de Grenguestene »
.
Révolution française et Empire
En 1791 le recteur de la paroisse depuis 1782), Louis Le Métayer, refuse de prêter serment à la Constitution civile du clergé, devenant donc prêtre réfractaire. La chapelle Saint-Yves, « située en pleine campagne, desservie par des chemins quasi-impraticables et connus des seuls usagers (...) devint le rendez-vous des prêtres [ réfractaires ] de Bubry, de Quistinic, de Lanvaudan, d'Inguiniel. On continuera d'y célébrer la messe les dimanches et jours de fête et, à l'occasion des grandes solennités, des foules nombreuses venaient accomplir leurs devoirs religieux ».
Le 25 frimaire () l'administration du district d'Hennebont fut avisée que des rassemblements armés se formaient dans la commune de Lanvaudan. Une colonne de 80 volontaires partit d'Hennebont et captura deux jours plus tard 8 chouans dont l'émigré Dargent de Kerbiguet, un avocat originaire de Pont-Croix (Finistère) qui avait participé au débarquement de Quiberon. Cette bande de chouans avait pillé et enlevé deux voitures de grains qui venaient d'Inguiniel et qui étaient à destination de Port-Liberté [ Port-Louis ]. Dargent de Kerbiguet fut condamné à mort et exécuté le 8 nivôse an IV () à Hennebont ; les 7 autres chouans furent condamnés à plusieurs mois de détention.
Le soixante soldats républicains retranchés dans le presbytère font face à 2 à 3 000 insurgés et restent maîtres des lieux. Un soldat, volontaire national, de la compagnie des grenadiers du 11e bataillon de Paris, Pierre Bardet, est tué le à Lanvaudan.
Paul-François-Marie Bahuno de Kerolain, lieutenant au régiment de Boulonnais, qui participe au débarquement de Quiberon, est fusillé à Vannes le .
Époque contemporaine
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Lanvaudan en 1843 :
« Lanvaudan (sous l'invocation de saint Maudé) : commune formée de l'ancienne paroisse de ce nom, moins ses trèves Lemelée [Lomelec] et Calan, devenue commune ; aujourd'hui succursale, qui a conservé Calan quant au culte. L'église de Lanvaudan n'a rien de remarquable ; elle date de 1642. (...) Géologie : granite. On parle le breton »
.
En 1867 Lanvaudan est infestée par une épidémie de teigne.
La Belle Époque
Le , lors de la mise en œuvre de la Loi de séparation des Églises et de l'État, l'inventaire des biens de l'église ne peut être effectué à Lanvaudan en raison de l'opposition des paroissiens. « L'inventaire a été impossible. C'est le receveur de Plouay qui s'est présenté avec des gendarmes : les paysans étaient décidés à résister, à un point tel que le recteur lui-même eut mille peines à s'avancer jusqu'à la grille, pour déclarer au receveur qu'il s'opposait à l'accomplissement de toute formalité » écrit le journal L'Ouest-Éclair
Un décret du « attribué à la commune de Lanvaudan (Morbihan), à défaut de bureau de bienfaisance, les biens ayant appartenu à la fabrique de l'église de Lanvaudan, et actuellement placés sous séquestre. Cette même année la commune de Lanvaudan reçoit une subvention pour la construction d'une école de garçons.
Article connexe : Querelle des inventaires.
La lutte bretonne est fort pratiquée : déjà par exemple en 1909, lors des fêtes quimpéroises, plusieurs lutteurs de Lanvaudan se distinguient, dont Jean-Marie Pichon, Jean-Marie Lucas et François Lucas. En 1934 le journal La Dépêche écrit : « Depuis toujours on a aimé les luttes dans le beau pays de Plouay qui, il y a un peu plus de vingt ans, produisait des hommes comme les frères Flégeo, de Berné, les frères Lucas, de Calan, et surtout Pichon, de Lanvaudan, leur maître à tous ».
L'Entre-deux-guerres
Le dimanche un violent incendie alimentée par les meules de blé et les toitures en chaume des maisons et dépendances détruit presque complètement le village de Kervenic-Izel : tous les adultes sont alors à la messe au bourg, distant de 4 km, seuls les 9 enfants d'un fermier, l'aîné ayant 13 ans, sont présents. Les incendies sont alors fréquents : par exemple un autre détruit 5 maisons à Lanvaudan en 1904 ; un autre en février 1911 survient dans le village de Kerbarvec ; etc...
Le meurt l'abbé Héno, curé de Lanvaudan et érudit celtisant, qui collabora à de nombreuses revues bretonnes, recueillit de nombreuses mélodies populaires en langue bretonne et traducteur en français et en breton de nombreux ouvrages irlandais.
Lanvaudan : l'église et le centre du bourg (carte postale).
Lavandières à Lanvaudan (carte postale).
La Seconde Guerre mondiale
En février 1941 le conseil municipal de Lanvaudan vote une motion exprimant la confiance de ses membres dans l'action du maréchal Pétain, chef de l'État français.
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↑ « », sur infobretagne.com (consulté le ).
↑ a et bJean-Baptiste Ogée, Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, lire en ligne), page 351.
↑ Joseph Danigo, « Le gouvernement de la chapelle Saint-Yves de Bubry (1591-1794) », Bulletin de la Société polymathique du Morbihan, .
↑ Gustave de Closmadeuc, Quiberon, 1795 : émigrés et chouans, commissions militaires, interrogatoires et jugements, Société d'éd. littéraires, 1899 (lire en ligne), page 482.
↑ a et bA. Marteville et P. Varin, Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, Rennes, Molliex, 1843 (lire en ligne), page 458.
↑ Charles-Louis Chassin et Léon Hennet, Les volontaires nationaux pendant la Révolution : Historique militaire et états de services du 9e bataillon de Paris (Saint-Laurent) au 18e (bataillon des Lombards), levés en 1792, 1899 (lire en ligne), page 173.
↑ Auteur non précisé, Deux victimes de Quiberon, Vannes, Imp. La Folye, 1895 (lire en ligne), page 8.
↑ Dr. Alfred Fouquet, Compte-rendu des épidémies, des épizooties et des travaux des conseils d'hygiène du Morbihan, Vannes, Impr. de J.-M. Galles, 1868 (lire en ligne), p. 19.
↑ « La Séparation : Paroisses catholiques », La Justice (journal), 17 mars 1906, lire en ligne, consulté le 19 janvier 2024), sur Gallica.
↑ « Morbihan : les inventaires des biens d'église : À lanvallan », L'Ouest-Éclair, lire en ligne, consulté le 19 janvier 2024), sur Gallica.
↑ « Décret du 27 février 1911 portant attribution de biens ecclésiastiques (département du Morbihan) », Journal officiel de la République française, lire en ligne, consulté le 19 janvier 2024).
↑ « Vannes. Commission départementale », Journal L'Ouest-Éclair, 20 avril 1911, page 4 (lire en ligne, consulté le 8 décembre 2023).
↑ « Société des fêtes quimpéroises », L'Ouest-Éclair, 12 octobre 1909 (lire en ligne, consulté le 7 décembre 2023), sur Gallica.
↑ « Une belle manifestation sportive à Plouay », La Dépêche de Brest, 18 août 1934, page 6 (lire en ligne, consulté le 6 décembre 2023), sur Gallica.
↑ « Un village presqu'entièrement détruit », L'Œuvre, 4 septembre 1920 (lire en ligne, consulté le 7 décembre 2023), sur Gallica.
↑ « L'incendie de Lanvaudan », L'Ouest-Éclair, 9 décembre 1904, page 4 (lire en ligne, consulté le 8 décembre 2023), sur Gallica.
↑ « Lanvaudan. Incendie », L'Ouest-Éclair, 19 février 1911, page 4 (lire en ligne, consulté le 8 décembre 2023), sur Gallica.
↑ « À la mémoire d'un celtisant », Journal La Dépêche de Brest, 17 octobre 1930, page 4 (lire en ligne, consulté le 9 décembre 2023).
↑ « Une adresse (...) au maréchal Pétain », Journal La Dépêche de Brest, 20 févier 1941, page 3 (lire en ligne, consulté le 8 décembre 2023).
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