Botsorhel [bɔtsɔʁεl] (en breton : Botsorc'hel) est une commune du département du Finistère, dans la région Bretagne, en France.
Géographie
Botsorhel se situe à une quinzaine de kilomètres à l'est-sud-est de Morlaix. Ses habitants sont appelés les Botsorhélois et les Botsorhéloises. La commune est proche de la limite nord du parc naturel régional d'Armorique. Le Douron, fleuve côtier se jetant dans la Manche, et son affluent le Squirou sont les deux cours d'eau principaux qui prennent leur source dans la partie sud de la commune, puis la limitent, le premier à l'ouest avec Lannéanou et Plouigneau, le second à l'est avec Guerlesquin, formant une presqu'île de confluence dont l'extrémité nord est située dans la commune voisine du Ponthou. Une autre rivière importante, le Guic, prend sa source au sud-est de la commune. Le finage communal, étroit dans le sens ouest-est, est très étiré dans le sens nord-sud, allant vers le sud jusqu'à la ligne de crête des monts d'Arrée, également ligne de partage des eaux avec des affluents de l'Aulne (qui lui se jette dans la rade de Brest), en particulier le Rudalveget.
Les altitudes les plus élevées se rencontrent donc à la limite sud du territoire communal (264 mètres au roc Malfran, 256 mètres près du hameau de Creac'h-Pluen), mais un deuxième alignement, un peu plus au nord, mais toujours dans la partie sud du territoire communal est à peine moins élevé (Le Menez Blevara culmine à 253 mètres près de Croaz Christ) ; entre ces deux alignements de crêtes se trouve une zone dépressive, formant le marais de Lost ar Cloz qui s'abaisse à 213 mètres. Tout ce quart sud du finage communal est très peu habité, les hameaux de Guernélohet, Créac'h Pulven, Creac'h-Post et Pen-ar-Rest étant situés à la périphérie du marais.
Les trois-quarts nord de la commune forment un plateau assez bosselé, mais dont l'altitude moyenne décroit progressivement vers le nord, passant de 230-240 mètres vers le sud à 150 mètres environ dans la partie nord. Le bourg de Botsorhel en occupe la partie médiane, vers 200 mètres d'altitude. Les deux cours d'eau précités, Douron et Squiriou, forment aux limites occidentale et orientale de la commune des vallées étroites et encaissées d'une cinquantaine de mètres par rapport au plateau avoisinant et quittent la commune en direction du Ponthou à un peu moins de 100 mètres d'altitude. Par le passé, ces cours d'eau ont permis la construction de nombreux moulins, la plupart en ruines désormais.
Botsorhel est mal desservi par les moyens modernes de communication, restant une commune enclavée en dépit de la relative proximité de la voie express RN 12 Paris-Brest (échangeurs de Plouégat-Moysan en direction de Paris et de Plouigneau en direction de Brest. La voie ferrée Paris-Brest passe certes un peu plus au nord sur le territoire de la commune du Ponthou et même à Saint-Éloy (commune de Plouigneau), mais les gares les plus proches se trouvent à Plounérin (à 8,5 Plouigneau (à 6 km).
Un projet de construction d'une voie ferrée reliant Guerlesquin à Morlaix via Botsorhel, Lanneanou et Plougonven exista au début du siècle mais n'aboutit pas.
Communes limitrophes de Botsorhel
Plouigneau
Le Ponthou
Le Ponthou, Plounerin (Côtes-d'Armor)
Lanneanou
Le Ponthou, Guerlesquin
Lannéanou
Lannéanou, Scrignac, Bolazec, Monts d'Arrée
Guerlesquin
Botsorhel : la mairie.
Botsorhel : un lavoir dans le bourg.
Botsorhel : la fontaine près du lavoir.
Climat
Pour des articles plus généraux, voir Climat de la Bretagne et Climat du Finistère.
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Finistère nord, caractérisée par une pluviométrie élevée, des températures douces en hiver (6 . Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Monts d'Arrée », avec des hivers froids, peu de chaleurs et de fortes pluies.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 amplitude thermique annuelle de 10,9 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Pleyber-Christ à 17 vol d'oiseau, est de 11,7 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑ « », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
↑ « », sur bretagne-environnement.fr, (consulté le ).
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↑ « », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
Toponymie
Bocorzer vers 1330 (avec le « C » prononcé « S »), Botsorcher vers la fin du .
Botsorhel, en breton Botsorc'hel, dérive de Bod signifiant « demeure », « logis » et de sorc’hel « s'élever », mais d'après Guillaume Le Jean, Botsorhel signifierait, traduit en français, « le buisson de la vallée sauvage ». Certains le font découler de Sorser (sorcier) ; d'autres donnent Sorc'hel comme dérivant du mot latin surgere (jaillir, émettre).
↑ « », sur infobretagne.com (consulté le ).
Histoire
Préhistoire et Antiquité
Sur les hauteurs de Crec'h-Peulven existaient trois menhirs et trois tumuli près de la Croix du Christ, désormais disparus. D'autres se trouvent près de la croix Saint-Ener.
Moyen Âge
Le passage de saint Mélar
La tradition rapporte qu'un jour, saint Mélar, qui cheminait sur la route allant de Carhaix à Lanmeur (ancienne voie romaine) près de la ferme de Guerlavrec entre Botsorhel et Plouigneau, non loin de la chapelle Saint-Éloy, aperçut deux cavaliers ennemis qui le poursuivaient. Le saint se recommanda aux soins de la Providence et se coucha par terre, au bord du chemin : miracle, la terre s'enfonça sous lui, formant une fosse proportionnelle à sa taille, les herbes et les fleurs se rejoignirent par-dessus de sorte que les assassins passèrent sans le voir. Cet endroit, appelé Guélé Sant-Mélar (« Le lit de saint Mélar »), est situé dans l'enceinte de la chapelle.
La vie seigneuriale
Botsorhel se situait en Trégor puisqu'elle dépendait de l'évêché de Tréguier et faisait partie de la seigneurie du Ponthou dont le fief, la juridiction et la châtellenie, avec droit de haute, moyenne et basse justice s'étendait également sur Lannéanou, Plougonven, Plouigneau, Plouezoc'h, Plougasnou, Lanmeur et Plouégat-Guérand. La montre de Tréguier en 1481 recense 8 nobles à Botsorhel et la réformation de 1543 y indique 26 maisons nobles.
Le château de Kergariou, situé au sud du bourg, dans les premiers contreforts des monts d'Arrée, disposait des droits de haute, moyenne et basse justice. Il appartînt successivement à la famille du Penhoat (Penhoët), originaire de Saint-Thégonnec, au siècle (en 1425, Jean de Penhoët en est le propriétaire), de Malestroit, seigneurs de La Haye-Ker ou Keraër en Plestin, au siècle, Jourdain puis Calloët, seigneurs de Lanidy et de Lostanvern, au siècle. Détruit probablement pendant les guerres de la Ligue (la tradition locale rapporte qu'il fut bombardé et ruiné le même nuit que les châteaux voisins de Charuel en Guerlesquin et de Kerviniou en Plouigneau), il n'en reste pratiquement rien, seule subsistent la motte féodale et les douves près du hameau de Kergariou.
De nombreuses autres terres nobles existaient dans la paroisse de Botsorhel ; leur longue liste peut être consultée sur un site Internet.
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En 1772, l'intendant Dupleix écrit au contrôleur général : « Les fièvres malignes et putrides qui circulent dans cette province, et qui y ont fait déjà tant de ravages, viennent de se répandre dans plusieurs paroisses des environs de Morlaix, et on me mande qu'elles ont déjà enlevé beaucoup de monde, surtout dans les paroisses de Ploujean, Plouigneau, Plourin, Plougonven et Botsorhel. Comme la cause de ces maladies est toujours l'extrême misère à laquelle les habitants sont réduits, ce n'est pas seulement avec des remèdes qu'on pourra se flatter de les guérir : il faudra y joindre des bouillons de viande qui, en fortifiant les malades, donnent plus de facilité aux remèdes de produire leur effet ».
Révolution française
En 1789, les électeurs de Botsorhel (ainsi que ceux de Guerlesquin), bien que la paroisse fasse partie de l'évêché de Tréguier, participèrent à l'élection des députés aux États généraux dans le cadre de la sénéchaussée de Rennes.
Colé, recteur (curé) de Botsorhel en 1791 fut insermenté, incarcéré en 1793 et à nouveau en 1795 ; il fut remplacé de 1791 à 1803 par J. Clastrou, curé constitutionnel de Botsorhel.
Par la loi du , l'Assemblée nationale crée la commune de Guerlesquin, « qui aura pour succursale Botsorhel ».
Yves Le Goff, de Botsorhel, obtint une attestation datée du 5 germinal an VII () pour avoir tué « un vieux loup âgé d'environ sept ans » et « une vieille louve pleine de quatre petits », ce qui lui permit d'obtenir une prime versée par le département.
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Souvent des familles nombreuses
Les familles nombreuses étaient fréquentes. À titre d'exemple, Annette Cloarec, née à Botsorhel le dans une famille de journaliers agricoles, épouse Garion en 1844, eût 11 enfants et éleva en plus 12 nourrissons, devint veuve en 1869 et alla habiter Morlaix à partir de 1873, travaillant en plus comme laveuse de linge ainsi que dans une épicerie de la rue Saint-Melaine à Morlaix, ce qui ne l'empêcha pas de décéder âgée de 104 ans en février 1926 à Morlaix.
C'était encore vrai dans la première moitié du siècle : un autre fait divers survenu dans la commune en 1928 l'illustre, une veuve fut arrêtée pour avoir tué à sa naissance son quatorzième enfant.
Une réconciliation entre le curé et l'instituteur
En septembre 1840 Caroff, instituteur issu de l'École normale de Rennes, rencontra lors de sa nomination une vive opposition, de la part du desservant et de certains conseillers municipaux, même s'il fut soutenu par le maire. Mais par sa capacité et sa conduite irréprochable, il parvint à se concilier l'estime du curé. Le maire écrivit au préfet : « D'un ennemi acharné que lui était ce dernier, il s'est fait un ami tellement zélé que dimanche le desservant a fait, en pleine chaire, l'éloge du sieur Caroff ».
Jean Favé
Jean Favé, né à Ploudaniel en 1828 et qui fut vicaire à Recouvrance, puis recteur de Botsorhel, avant d'être curé-doyen de Pleyben, puis de Plouguerneau, a été à la fin du Audierne en janvier 1892, à Lambézellec en octobre 1892, à Ploumoguer en 1894, à Lesneven en 1895. Il eut son traitement supprimé par décision du ministre des cultes le .
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La Belle Époque
En réponse à une enquête épiscopale organisée en 1902 par Mgr Dubillard, évêque de Quimper et de Léon en raison de la politique alors menée par le gouvernement d'Émile Combes contre l'utilisation du breton par les membres du clergé, le recteur de Botsorhel écrit que dans sa paroisse « à part trois maisons (château de Keraël, communauté [religieuse] et presbytère) la langue usuelle est le breton » ; dans un rapport daté de décembre 1902, le préfet du Finistère indique qu'à Botsorhel « la population ne comprend que le breton ».
L'école tenue par les sœurs de la Divine Providence de Créhen fut laïcisée à partir du
La Première Guerre mondiale
Le monument aux morts de Botsorhel porte les noms de 83 personnes mortes pour la France pendant les guerres du siècle : 73 pendant la Première Guerre mondiale, 9 pendant la Seconde Guerre mondiale et 1 pendant la guerre d'Indochine.
Botsorhel : le monument aux morts 1.
Botsorhel : le monument aux morts 2.
L'Entre-deux-guerres
En 1930, relatant l'assassinat d'un cultivateur de Scrignac commis par un habitant de Botsorhel en raison d'une querelle d'héritage, qui fut abondamment relaté dans la presse de l'époque, le journal Ouest-Éclair écrit : « Il faut connaître ce rude pays des montagnes d'Arrhée, où la nature hostile a semé partout, sous les pas de l'homme, les pires difficultés. De tous côtés, ce ne sont qu'espaces désertiques, les roche élèvent au-dessus de la tourbe et des champs incultes leurs têtes dégarnies. Point ou pas d'arbres. Les terrains que l'homme cultive ont, cela se voit, dû être conquis de haute lutte, et dans cette lutte l'homme a gardé l'esprit rude et farouche de la terre. Aussi ne fat-il pas s'étonner que l'esprit de propriété est si grand, là, plus fort que partout ailleurs. On est jaloux de ce qu'on appelle son bien propre. Hélas, les gênes nombreuses amènent des gestes qui, dans le cas présent, peuvent aller jusqu'au crime ».
Deux foires annuelles aux bovins étaient organisées sur la place du bourg à Botsorhel : en 1930, « le mardi précédant le 28 avril ou ce même jour si c'est un mardi, le mardi précédant le 15 août ». Elles existaient déjà en 1915.
Une carrière de sable, appartenant à un entrepreneur de Loqueffret, existait au lieu-dit Croix-Christ : un éboulement survenu en 1935 y fit un mort et deux blessés graves. En 1932, c'est un puisatier originaire de la commune qui mourut asphyxié en creusant un puits à Guernalohet.
La Seconde Guerre mondiale
Auguste Guillou, né à Botsorhel le
↑ J. Briard, J. Bourhis, M. Le Goffic, Y. Onnée, "Préhistoire au pays de Guerlesquin. Les tumulus du Bronze de la Croix-Saint-Ener à Botsorhel", Bulletin de la Société archéologique du Finistère, tome CIX, 1981
↑ Vicomte H. de Gourvello, « Vie de saint Méloir, prince de Cornouaille », Revue historique de l'Ouest, 1887, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k67183p/f114.image.r=Botsorhel.langFR
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↑ a et bErreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Botsorhel
↑ Chanoines Peyron et Abgrall, Bulletin de la Commission diocésaine d'architecture et d'archéologie, Botsorhel, 1903, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k109982z/f326
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↑ René Kerviler, "Répertoire général de bio-bibliographie bretonne, par René Kerviler… [Continué par l'abbé Chauffier.] Livre premier. Les Bretons…, J. Plihon et L. Hervé, 1886-1908, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5815224v/f92.image.r=Botsorhel.langFR
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↑ François de Beaulieu, "Quand on parle du loup en Bretagne", éditions Le Télégramme, 2004, (ISBN ).
↑ Journal Ouest-Éclair https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k611506j/f3.image.r=Botsorhel.langFR et https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k584649p.r=Botsorhel.langFR
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Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 30/10/2024 Quelle des gedruckten Dokuments:https://www.gaudry.be/de/lieu/fr/fr-bre/262093.html
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