Arbois

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Arbois : descriptif

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Arbois

Arbois (/aʁ.bwa/) est une commune française située dans le département du Jura, la région culturelle et historique de Franche-Comté et la région administrative Bourgogne-Franche-Comté. Avec 3 463 habitants nommés Arboisiens et Arboisiennes en 2021, elle est la neuvième commune la plus peuplée au niveau départemental

Affichant une altitude qui varie de 246 à 613 mètres, elle se situe en bordure du massif du Jura, au cœur du vignoble jurassien et à l'entrée d'une reculée cernée de falaises abruptes. Capitale des vins du Jura, Arbois fut la première appellation d'origine contrôlée (AOC) de France dès 1936 sous la dénomination Arbois (AOC)

Son nom proviendrait des mots celtes ar et bos signifiant « terre fertile ». Arbois est un pôle culturel, touristique et gastronomique important en Franche-Comté, avec une dizaine de bâtiments protégés au titre des monuments historiques, trois musées, de nombreux hôtels et restaurants renommés, de grands domaines viticoles et un cadre naturel remarquable propice à la randonnée. Arbois doit également sa renommée à Louis Pasteur qui y déménagea avec sa famille en 1830 à l'âge de huit ans

Après avoir hérité de la maison familiale, il y installa un laboratoire dans lequel il réalisa des expérimentations sur la vigne pour mettre au point le procédé de pasteurisation.

Géographie

Situation

La commune d'Arbois est située en Franche-Comté, dans le nord-est du département du Jura. Les grandes villes les plus proches sont Besançon, préfecture du département du Doubs, située à 42 à vol d'oiseau vers le nord-est, Dijon, préfecture de région, située à 72 suisses de Lausanne distante de 78 Genève à 83 Paris, la capitale, se trouve à 335 Lons-le-Saunier, préfecture du département du Jura, et à 30 Dole, sous-préfecture et ville la plus peuplée du département.

Le territoire communal est limitrophe de treize autres communes.

Communes limitrophes d’Arbois
Grozon Vadans,Villette-lès-Arbois,Montigny-lès-Arsures Aiglepierre, Pretin
Buvilly, Pupillin Arbois Mesnay
Les Planches-près-Arbois
Poligny, Molain La Châtelaine

Géologie et relief

Le cirque du Fer à Cheval, au bout de la reculée d'Arbois.

La superficie de la commune est de 4 542 hectares ; son altitude varie de 246 à 613 mètres. Le point le plus bas se situe à l'endroit où la Cuisance quitte le territoire communal et son point culminant au sud de la commune dans la forêt d'Arbois au lieu-dit de la Côte de Pierre Encise. Le centre-ville, situé à une altitude comprise entre 270 et 310 mètres, est dominé au sud par l'Ermitage (425 mètres).

Arbois fait partie du Revermont puisqu'elle se trouve au pied du premier plateau du Jura, à la sortie de la reculée des Planches dans laquelle la Cuisance prend sa source. Associée à Salins-les-Bains et Poligny, elle formait le « Pays du Revermont ». Les premières pentes du plateau du Jura sont consacrées aux vignobles, et la forêt couvre le dessus du plateau et les pentes en ubac.

Hydrographie

Arbois est traversée par la Cuisance, une rivière longue de 32,2 reculée d'Arbois et parcourt le territoire de la commune sur une dizaine de kilomètres. Le Ruisseau Javel, d'une longueur de 3,15 Mesnay et se jette dans la Cuisance à Arbois. Le centre-ville s'est développé principalement entre ses deux cours d'eau. Le Glanon, un ruisseau de 6,7 Pupillin au sud d'Arbois, traverse en partie l'ouest de la commune. Le Ruisseau d'Orgevaux est un autre affluent de la Cuisance qui parcourt 3,18 km uniquement sur le territoire d'Arbois. D'autres cours d'eau mineurs traversent la commune tels que le Ruisseau Saint-Jean, le Ruisseau de Pupillin, le Ruisseau de Gaillardon et le Ruisseau du Sorbief.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Jura, caractérisée par une forte pluviométrie en toutes saisons (1 000 à 1 500 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,8 amplitude thermique annuelle de 17,5 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 11,7 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 202,6 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 38,9 ,,.

Statistiques 1991-2020 et records ARBOIS_SAPC (39) - alt : 313m, lat : 46°53'45"N, lon : 5°44'24"E
Records établis sur la période du 01-10-1994 au 04-01-2024
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 0,4 0,9 3,4 6,4 10 13,2 14,9 14,7 11,2 8,4 3,9 1,1 7,4
Température moyenne (°C) 3,3 4,4 7,8 11,3 15 18,5 20,3 20,1 16,2 12,7 7,2 4 11,7
Température maximale moyenne (°C) 6,2 7,9 12,2 16,3 19,9 23,8 25,7 25,4 21,3 16,9 10,5 6,9 16,1
Record de froid (°C)
date du record
−13,8
05.01.1995
−15,4
05.02.12
−13,4
01.03.05
−4,3
08.04.03
−1
06.05.19
2,8
02.06.06
7,4
24.07.11
4,6
31.08.1995
1,7
30.09.1995
−4,6
31.10.1997
−9,4
23.11.1998
−14,8
24.12.01
−15,4
2012
Record de chaleur (°C)
date du record
18,2
01.01.23
21,7
24.02.21
25,1
31.03.21
28
21.04.18
31,4
25.05.09
36,1
26.06.19
38,2
24.07.19
38,9
07.08.03
33,5
14.09.20
29,6
07.10.09
22,9
08.11.15
18,9
31.12.22
38,9
2003
Précipitations (mm) 87,1 85 87,5 93,6 122,6 90,8 99,1 102,3 91,7 116 119 107,9 1 202,6
Source : «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/01/2024 dans l'état de la base
Diagramme climatique
JFMAMJJASOND
 
 
 
6,2
0,4
87,1
 
 
 
7,9
0,9
85
 
 
 
12,2
3,4
87,5
 
 
 
16,3
6,4
93,6
 
 
 
19,9
10
122,6
 
 
 
23,8
13,2
90,8
 
 
 
25,7
14,9
99,1
 
 
 
25,4
14,7
102,3
 
 
 
21,3
11,2
91,7
 
 
 
16,9
8,4
116
 
 
 
10,5
3,9
119
 
 
 
6,9
1,1
107,9
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie

Dans certaines régions comme les Vosges, le terme arbois est utilisé pour désigner le cytise, une plante commune des zones montagneuses.

Ces différentes interprétations sous-entendent une convergence autour de la terre et de la végétation de la région.

  1. «  », sur Stéphane Gendron

Histoire

Préhistoire

L'histoire d'Arbois débute bien avant les premiers récits écrits, avec des traces d'occupation humaine remontant au Paléolithique.

Paléolithique

Les plus anciennes traces d'occupation dans la région d'Arbois datent du Paléolithique final, soit environ 12300 à 9700 av. J.-C. Des fouilles menées à la ZAC de l'Ethole ont permis de découvrir des outils lithiques, principalement en silex, utilisés par les chasseurs-cueilleurs de cette époque pour capturer les grands herbivores comme les aurochs et les cerfs.

Mésolithique

Au cours du Mésolithique, Arbois devient un site d'intérêt pour des groupes de chasseurs-cueilleurs qui établissent des campements temporaires dans la vallée de la Cuisance. Le site de l'Ethole présente des traces d'occupation avec des foyers, des outils de chasse sophistiqués tels que des pointes de flèches, et des restes d'animaux. Lors des fouilles, il est relevé que plusieurs campements sont localisés sur la zone de l'Ethole. Le plus ancien date de 7 500 ans av. J.-C. avec une deuxième phase d’occupation datée de 6 500 ans. Selon Frédéric Seara, conservateur régional d’archéologie à la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) Grand Est, on peut imaginer des groupes d'une quinzaine d'individus qui s'installaient pour la chasse. Ils chassaient dans les environs aurochs, sangliers et chevreuils.

Néolithique

À partir du Néolithique (5000 – 2200 av. J.-C.), la région voit l'émergence des premières pratiques agricoles. Les habitants commencent à cultiver la terre et à élever des animaux. Des vestiges de céramiques et des structures domestiques ont été retrouvés, témoignant d'une vie sédentaire.

Âge du Bronze

L'Âge du Bronze (2200 – 800 av. J.-C.) est marqué par l'émergence de petites communautés sédentaires. Des structures d'habitat, dont des greniers sur pilotis, ainsi que des artefacts en cuivre, ont été découverts à Arbois, suggérant une organisation sociale plus complexe. Les rites funéraires de cette époque sont également bien documentés avec des tumulus dans la forêt des Moidons.

Antiquité

Bien que l'Antiquité d'Arbois soit moins bien documentée que d'autres périodes, des fouilles archéologiques ont révélé des preuves de l'influence romaine sur la région. Des monnaies romaines et des fragments de céramique sigillée (une poterie gallo-romaine caractérisée par son vernis rouge brillant) ont été découverts, témoignant de la présence romaine dans la région. Ces artefacts indiquent qu'Arbois faisait partie des réseaux commerciaux romains, notamment grâce à sa situation près des routes reliant Lyon à d'autres parties de la Gaule romaine.

Les vins d'Arbois, réputés pour leur qualité, étaient déjà connus des Romains, ce qui montre que la viticulture dans la région remonte à l'époque romaine. Des amphores utilisées pour le transport du vin ont également été retrouvées, confirmant l’importance du vin dans le commerce local et régional à cette époque.

Ces découvertes suggèrent qu'Arbois, bien qu'étant une petite localité à l'époque, jouissait d'une certaine prospérité grâce à son agriculture et à sa connexion aux grandes voies commerciales de l'Empire romain, comme la Via Agrippa, qui reliait Lyon à Boulogne-sur-Mer en passant par des villes importantes de la Gaule.

Moyen Âge

Jusqu'en 1260, Arbois fut une villa, ou bourg sans défense. À partir de cette date, la ville commença à s'entourer de remparts percés de cinq portes, leur construction s'étendant sur environ dix ans. Ces fortifications témoignent de l'importance croissante de la ville au sein du Comté de Bourgogne.

Les sièges d'Arbois

La ville d'Arbois a été assiégée à plusieurs reprises, notamment au cours de la guerre de Cent Ans et lors des conflits entre la France et le Saint-Empire romain germanique pour le contrôle de la Franche-Comté. Au total, sept sièges ont marqué son histoire entre 1364 et 1674 souhaitée].

Le premier siège important d'Arbois eut lieu en 1364, lorsque des routiers (mercenaires itinérants) tentèrent de s'emparer de la ville. Cependant, leur attaque échoua, et Arbois parvint à repousser ces envahisseurs.

Après la mort de Charles le Téméraire en 1477, le roi de France Louis XI lança une série d'attaques pour s'emparer de la Franche-Comté, alors sous domination bourguignonne. En 1479, les troupes de Louis XI assiégèrent Arbois. Ce premier siège fut un échec, malgré l'envoi de Charles d'Amboise pour conduire les opérations. Les habitants de la ville, renforcés par les villageois voisins, montrèrent une forte résistance, et les forces françaises furent contraintes de battre en retraite après de lourdes pertes.

Louis XI ordonna un second assaut sur Arbois la même année. Les troupes françaises firent preuve de grande brutalité, mais à nouveau, la ville résista avec ténacité. Bien que les défenseurs aient subi des pertes importantes, ils réussirent à maintenir les assiégeants à distance, contraignant les forces de Charles d'Amboise à se retirer.

Le château de la Châtelaine

Entre 1205 et 1212, les comtes de Bourgogne firent construire un château sur le mont de la Châtelaine, à environ 4,5 [réf. nécessaire].

Union et conflits

L’histoire d’Arbois est étroitement liée aux grands bouleversements politiques du Comté de Bourgogne. À partir du .

Arbois résista à plusieurs attaques avant que la Franche-Comté ne soit définitivement annexée par la France sous le règne de Louis XIV à la suite du Traité de Nimègue en 1678,.

Époque moderne

  • En août 1595, après un siège de quelques jours, la ville est prise par les troupes françaises (5 000 hommes et de l'artillerie) du maréchal de Biron (Charles de Gontaut). La population arboisienne qui refusait les appels à la reddition et n'était protégée par aucune garnison n'a pu résister face aux canons. Des exactions sont commises par les français. arrivé sur place le 9 août, ne fait rien pour y mettre un terme. Il exige même le versement d'une rançon. Le roi de France fait pendre le capitaine Jean (ou Joseph) Morel, dit Capitaine Prince, défenseur de la ville, à la demande d'Antoine d'Aumont, fils de Jean VI d' Aumont, qui faisait partie de l'État-major du maréchal de Biron. Ils reprochaient à Morel sa faible défense de leur château d'Étrabonne qui avait été pris par Louis de Beauvau de Tremblecourt peu avant.
  • Sous le règne de Louis XIII, lors de la guerre de Dix Ans, Arbois soutient un nouveau siège en 1638 : le duc de Longueville prend la ville, la pille et l'incendie.
  • Après le siège victorieux de 1668 (guerre de Dévolution), la ville est encore prise par Louis XIV lors la seconde conquête : après l'échec de François de La Mothe-Villebret en mars 1674, les Français l'emportent le 10 juin de la même année. Les fortifications sont démantelées.
  • Par le traité de Nimègue de 1678, la Franche-Comté devient française.
  • Durant la Révolution, le curé d'Arbois Ignace, François, Xavier Bruet participe aux États généraux de 1789.
  • Jean-Charles Pichegru originaire de la cité se fait remarquer durant les guerres de la Révolution. Accusé de trahison et emprisonné, il est retrouvé mort dans sa cellule : suicide ou exécution ?

Époque contemporaine

  • En 1834, une insurrection éclate en soutien à la révolte des Canuts (la Sanglante semaine) ; les vignerons proclament, le 13 avril, la République d'Arbois, et le 14 marchent sur Poligny pour s'emparer d'un magasin de poudre. Lorsque le sous-préfet leur demande qui est leur chef, ils répondent avec cette formule devenue célèbre (en jurassien) : « Mo foi, monsue le sous-préfet, no sin tous tsefs » (« Ma foi, monsieur le sous-préfet, nous sommes tous chefs »), reprenant la phrase déjà lancée à Lyon. L'ordre est rétabli quelques jours après. La phrase est souvent reprise en l'attribuant de façon erronée aux défenseurs lors d'un des différents sièges d'Arbois au XVIe ou XVIIe siècle, voire un des sièges de Dole.
  • Au XIXe siècle, la vigne et l'artisanat sont d'importantes activités.
  • Au XXe siècle la ville voit s'implanter de nouvelles industries, et de nouveaux quartiers se font jour.
  • Durant la Seconde Guerre mondiale, le canton d'Arbois, foyer de résistance, est à cheval sur la ligne de démarcation qui passe à quelques kilomètres au sud de la commune située en zone occupée.
  1. «  », sur INRAP
  2. «  », sur Librairie Archéologique (consulté le )
  3. «  », sur www.leprogres.fr
  4. «  », sur www.leprogres.fr
  5. «  », sur Racines Comtoises
  6. «  », sur INRAP
  7. «  », sur OpenEdition Books
  8. «  », sur Racines Comtoises
  9. «  », sur Archeoblogue
  10. a b c d et e «  », sur Racines Comtoises
  11. a et b «  », sur Franchement Comtois
  12. «  », sur actu.fr (consulté le ).
  13. «  », sur TharvA (consulté le ).
  14. [1] VERNUS Michel, "La Révolution de 1848 à Salins et Arbois. La présence du fouriérisme dans le mouvement démocratique", Cahiers Charles Fourier, no 10, décembre 1999, p. 77-90
  15. 1931, Gabriel Perreux, , L'insurrection d'avril 1834, page 211
  16. 1835, , Audience du 16 juin, page 356 à propos des évènements d'avril 1834 à Lyon : « Ici, nous sommes tous chefs ».


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Arbois dans la littérature

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Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 30/10/2024
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