Vézelay

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Vézelay : descriptif

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Vézelay

Vézelay est une commune française située dans le département de l'Yonne, en région Bourgogne-Franche-Comté. Renommée en raison de la basilique Sainte-Marie-Madeleine et de la colline classées au patrimoine mondial de l'humanité, elle est le point de départ de l'une des principales voies de pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, la Via Lemovicensis. De grands écrivains du XXe siècle, comme Romain Rolland, Georges Bataille ou Jules Roy, ont habité sur la « colline inspirée ».

Géographie

Situation

Vézelay est distante de 15 Avallon à l'est, à 21 Clamecy à l'ouest et à 45 Auxerre au nord.

Vézelay domine la vallée de la Cure qui a longtemps été la voie de navigation principale de la région et la frontière entre le Nivernais et la Bourgogne.

Communes limitrophes

Rose des vents Asnières-sous-Bois Montillot, Asquins Rose des vents
Chamoux N Saint-Père
O    Vézelay    E
S
La Maison-Dieu
(Nièvre)
Fontenay-près-Vézelay Foissy-lès-Vézelay

Géologie

« La montagne sur laquelle est bâti Vézelay appartient tout entière aux différentes assises de la Grande-Oolithe. Vers la base, du côté de Saint-Père, se montrent encore quelques-unes des couches du lias et au-dessus les calcaires de l'oolite inférieure avec débris de pentacrinites et radioles de Cidaris Courtaudina, mais cet ensemble est promptement recouvert par les calcaires oolithiques subschistoïdes plus ou moins marneux de la grande oolite, que caractérisent les pholadomyes, les panopées, les Mytilus, les ammonites. Du côté opposé, en descendant la route de Vézelay à Clamecy, la succession des couches oolitiques est plus apparente encore. Sous les calcaires compacts et résistants qui constituent le sommet de la montagne, on voit se développer des calcaires argileux très riches en pholadomyes (Pholadomya vezelayi). Au pied de la montagne, d'anciennes carrières aujourd'hui abandonnées, ont été exploitées dans la partie inférieure de cette assise. Les couches sont plus compactes, moins marneuses ; les pholadomyes n'apparaissent pas encore ; les fossiles, assez rares, se bornent à quelques ammonites. »

La toponymie des bois environnants dévoile un sous-sol riche en minerai de fer : bois des Ferrières, bois du Fourneau.

Hydrographie

Les eaux de pluie étaient « soigneusement recueillies dans trois grandes citernes publiques, deux réservoirs et un grand nombre de citernes particulières ». Les constructions les plus grandes sont au sein de l'abbaye, à la hauteur de l'ancien préau du cloître ; l'une d'entre elles a 16,85 m de longueur, 6,30 m de largeur et 3,60 m de profondeur. Des piliers en pierre carrée soutiennent des voûtes d'arêtes en moellons. Elle recueille les eaux pluviales des toitures plates de l'église et autrefois de tous les bâtiments du monastère.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans une zone de transition entre les régions climatiques « Lorraine, plateau de Langres, Morvan » et « Centre et contreforts nord du Massif Central ».

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 amplitude thermique annuelle de 15,7 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Merry-sur-Yonne », sur la commune de Merry-sur-Yonne à 13 vol d'oiseau, est de 11,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 776,9 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 40,7 ,,.

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Voies de communication et transports

Voies routières

Les routes départementales D951 et D957 se rejoignent devant Vézelay pas loin de la Porte Neuve. La D951 vient de Clamécy à l'ouest, contourne la colline de Vézelay à l'est et rejoint au nord Asquin, puis la D606 Avallon - Auxerre et la gare de Sermizelles. La D957 est la route directe pour Avallon et l'autoroute A6.

L'autoroute A6 est à 20 Avallon) ou à 30,5 Nitry).

Pistes cyclables
Sentiers de grande randonnée
  • Chemin du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Point de départ de la Via Lemovicensis.
  • Sentier du GR 13 au Nord vers Fontainebleau, au Sud vers le lac des Settons, Bibracte, Autun et Bourbon-Lancy.
Transports en commun routiers
  • La ligne de TER par Autobus Clamecy-Avallon-Paris.

L'autobus qui rejoint la gare de Sermizelles (gare de Sermizelles - Vézelay) et la gare de Clamecy marque un arrêt à l'entrée de Vézelay.

  1. a et b Petit 1870.
  2. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  3. «  », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
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Toponymie

Les mentions anciennes de Vézelay sont : Virzelliacus (en 868), Virzelliacense monasterium (877), apud Vezeliacum (1169), Vizeliacum (1180), Verzelaium (1190), ecclesiam Virzeliacensem (1210), Vezelai (1393), Vezelay (v. 1757).

Le toponymiste E. Négre propose que l'étymologie de Vézelay (Vir(te)zelliacus, amuïssement gaulois de la deuxième syllabe) serait issu du nom Vertecillus + suffixe gallo-rom. -acum "domaine de". Vezelay pourrait être traduit par "Le Domaine de Vertecillus". Il faut noter que Vertecillus est assez proche du mot latin verticillus, qui signifie "peson de fuseau", c'est-à-dire une sorte de bouton, de mamelon. Peut-être que ce toponyme évoque le promontoire sur lequel Vézelay est situé, et qui finalement pourrait signifier "Le Domaine du Mamelon".

La forme Uzellac proposée par A. Turgot de 1826, n'a jamais été documentée dans les textes anciens, et les connaissances de la langue gauloise au début du  siècle étaient fantaisistes et ne respectaient pas les lois de l'évolution phonétique, d'après X. Delamarre. La forme Videliacus évoquée par Turgot ne peut s'appliquer à Vezelay, car elle aurait dû aboutir à Villey, comme l'illustre le cas de Villey-le-Sec qui était au XIIe siècle Videliacum.

La version dépassée d'A. Turgot en 1826, explique que ce seraient les Gaulois qui auraient nommé ce site Uzellac, mot issu de la fusion de uxello (la montagne élevée en celte) et de awch (« le sommet » en celte). Cette étymologie nous est fournie par Jules César lorsqu'il fait référence à Videliacus, un nouveau magistrat romain qui auparavant était druide d'Uzellac,. Après la colonisation romaine, le toponyme aurait évolué en Vercellatus, Vezeliacum ou Virzeliacum à partir du nom d'un propriétaire agricole local important du nom de Vercellus.

  1. Revue Mabillon (1976), n° 266, p. 71.Virzelliacus
  2. MEYER (Paul) La légende de Girart de Roussillon (1878), p. 192, §81.Virzelliacense monasterium
  3. FAILLON (E. M.) Monuments inédits sur l'apostolat de Sainte Marie-Madeleine en Provence (1848), t. 2, p. 757D.Vezeliacum
  4. a b c d et e NEGRE (E.) Toponymie générale de la France (1990), t. 1, p.202.
  5. IGN, plan de Cassini.
  6. GAMILLSCHEG (E.) Sur l'histoire des suffixes Gallo-Romains -IACUM, -IACA, -IACAS Revue de Linguistique Romane (1967), pp. 35-43. ELiPhi numérique
  7. GAFFIOT Dictionnaire latin - français (1934), p. 1663.
  8. DELAMARRE (X.) dictionnaire de la langue Gauloise (2003).
  9. a et b Pujo 2000, p. 18.
  10. Jules César, Commentaire de la Guerre des Gaules.
  11. Pujo 2000, p. 19.

Histoire

Antiquité

Les vestiges des thermes romains aux Fontaines Salées.

Les premiers vestiges d'implantation humaine dans les environs de Vézelay datent de 2300-2200 sources des Fontaines Salées. Aux esclaves,. Ces exploitations minières ont permis la création d'un centre d'activité économique (marché), d'un refuge et probablement d'un lieu de pèlerinage.

Dès le Romains mettent en place la culture viticole sur la colline de Vézelay. Un temple en l'honneur de Bacchus a été découvert par le curé Guenot en 1689 dans les fondations de l'ancienne église Saint-Étienne lors de la construction d'un nouveau clocher, ce qui montre l'importance de cette culture dans la région.

Moyen Âge

Haut Moyen Âge
Chapiteau du Moulin mystique.

L'établissement humain sur la colline de Vézelay est très antérieur à l'abbaye bénédictine. Des sarcophages mérovingiens ont été retrouvés dans le sous-sol de l'église Saint-Pierre, et sous l'un d'eux un sarcophage plus ancien. Un mur carolingien fut découvert, en 2012, sous le cloître de Vézelay.

Girart de Roussillon reçoit la région par une faveur de Louis le Pieux et choisit vers 858 d'assurer la pérennité de ses possessions en les transformant en deux communautés bénédictines, respectivement masculine et féminine : Pothières et Vézelay. Il fonde ainsi un monastère de femmes à l'emplacement actuel de Saint-Père. Il possède une villa, entourée de grands domaines. Le finage dans lequel les habitations se trouvent porte le nom de Vezeliacus qui devient Vizeliac puis Vézelay.

L‘existence et l‘organisation de ce Vézelay primitif n'a toutefois qu'une faible postérité puisqu'elle s'interrompt brutalement environ dix ans plus tard, entre 871 et 877, lorsque les Normands poussent les moniales à la fuite. Girart demande leur remplacement par une communauté d'hommes. L'abbaye est alors transférée sur la colline et des moines bénédictins remplacent les moniales. La position du monastère attire nombre de familles afin de profiter de la protection des murs du nouvel établissement. Celui-ci est dédié à la Vierge et aux saints-apôtres Pierre et Paul.

Son statut est assez particulier car elle est affiliée à Cluny qui bénéficie d'une exemption jusqu'en 1744 : « moyennant la redevance annuelle d'une livre d'argent, qu'elle payait au Saint-Siège, elle fut autorisée à ne reconnaître ni chef d'ordre, ni évêque diocésain, ni prince, ni seigneur quelconque. Elle forme une espèce de république théocratique, détachée d'abord de la monarchie carolingienne, ensuite de la féodalité française, et ne conservant, ni avec l'une ni avec l'autre, aucun lien, aucun rapport de subordination. »

Certains auteurs affirment qu'en 882 le moine Badilon aurait apporté de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume à Vézelay, des reliques de Marie-Madeleine. Mais Eudes est mentionné comme premier abbé en 897.[réf. nécessaire]

À la fin de l'époque carolingienne, le village est ravagé par les Vikings.

La grandeur de l'abbaye de Vézelay
Abbatiale de Vézelay, consacrée en 1104 (début de la construction en 1096).
Façade de la mairie.

Élu en 1037, l'abbé Geoffroy réforme l'abbaye et convainc ses contemporains que l'abbaye possède les restes de Marie-Madeleine : d'où pèlerinages, donc offrandes et donations.

Entre les années 1050 et 1250, Vézelay fut le plus grand sanctuaire magdalénien d'Europe occidentale. Ceci profita naturellement aux habitants et le village devint une petite ville. « De là, chez eux, un esprit d'indépendance que le despotisme monastique irrita, et qui bientôt se manifesta par des révoltes sanglantes, des luttes opiniâtres ». Il faut attendre une bulle pontificale pour que Madeleine devienne officiellement la patronne de l'abbaye (1050). Une telle prospérité attire Cluny : celle-ci soumet Vézelay et lui impose l'abbé clunisien Artaud.[réf. nécessaire]

En 1060, Vézelay obtient le droit de commune.[réf. nécessaire]

En 1095, prêche la première croisade ; la construction de l’abbatiale est décidée. Elle est consacrée en 1104. L'impôt établi pour réaliser cette entreprise exaspère les habitants qui se révoltent en 1106 et assassinent l'abbé Artaud. Après bien des vicissitudes (révoltes, conflits seigneuriaux, incendie de 1120 provoqué par la foudre), le narthex ou église des Pèlerins pénitents est construit ; il n'est dédicacé qu'en 1132. En 1137 l’abbé Albéric signe avec les habitants une charte qui définit les droits de l'abbaye et des bourgeois : acte de sagesse qui est loué en termes élogieux par saint Bernard de Clairvaux.

Au . En 1146, sa réputation est telle que Bernard de Clairvaux y prêche la deuxième croisade au lieu-dit la croix Saint Bernard, Le lieu du prêche est transformé en église commémorative : il en reste quelques débris connus sous le nom de la Cordelle. L'abbé Ponce de Montboissier (à Vézelay de 1138 à 1161) rétablit temporairement l'abbaye dans ses privilèges anciens d'indépendance (« pote, potestas Vezeliacensis »). Les abbés reçoivent du Vatican d'énormes prérogatives : le droit de porter la mitre, la crosse, l'anneau et les sandales (privilèges des évêques).[réf. nécessaire]

Dans le même temps, la ville continue son développement et se fortifie en 1150 avec 2 000 mètres de courtines et la construction de la porte Sainte-Croix. Après une nouvelle révolte en 1152, la ville obtient des institutions communales, qui lui sont retirées dès 1155 par le Jeune. Après la révolte de 1167, les habitants obtiennent des moines une charte écrite qui leur garantit des libertés enviables dans la région (« libertas Vezeliacensis »). Vézelay a une léproserie (maladrerie) au plus tard au .

Le , Philippe Auguste et Richard Cœur de Lion s'y donnent rendez-vous pour la troisième croisade et en partent le en prenant deux routes différentes,. Le chœur de l'église romane est reconstruit en plus vaste. L'abbé Hugues, homme corrompu, dilapide les richesse de l'abbaye et est destitué en 1207. Le déclin de l'abbaye commence, coïncidant en cela avec le déclin des ordres monastiques et celui des bénédictins en particulier.

Le déclin de l'abbaye et la fin du pèlerinage
Le tympan de l'avant-nef

Si vers 1215 l'abbatiale est achevée, les conflits avec les comtes de Nevers reprennent. Les différents papes et les rois de France ne peuvent pas protéger la communauté religieuse. La protection des reliques de la Madeleine semble peu efficace, et les pèlerins se détournent de cette ville agitée par tant de conflits (soulèvement de 1250). Le pape lance une enquête pour comprendre les raisons d'une telle déchéance et ordonne une vérification solennelle des reliques de la Madeleine. Le roi Saint Louis s'associe à la cérémonie (). Mais en 1279, le pape proclame que le corps retrouvé à Saint-Maximin-la-Sainte-Baume est bien le corps de Marie Madeleine. Les pèlerins se détournent de Vézelay et la prospérité aussi : d'ailleurs l'apport, fête de Vézelay, change de date et se célèbre le jour de la Quasimodo.[réf. nécessaire]

En 1280 une ordonnance signée de Philippe le Hardi proclame le rattachement plus ou moins complet de Vézelay au domaine royal. Le pape approuve le décret. L’ordonnance de 1312 de Philippe le Bel confirme que ville et abbaye sont une dépendance ordinaire du domaine royal. Les habitants acceptent cette autorité qui leur permet de contenir l'omnipotence abbatiale et d'échapper aux brutalités de seigneurs féodaux. Vézelay entre dans le cercle restreint des bonnes villes du royaume (il n'y en avait alors que seize).[réf. nécessaire]

En 1360, la muraille est reconstruite et renforcée avec des tours rondes possédant des mâchicoulis.

Le , les troupes du duc de Bourgogne, Philippe Le Bon, attendent l'armée de secours à Vézelay. Elles font leur jonction avec les contingents anglais du roi , commandées par son frère, le duc de Bedford, Jean de Lancastre. Les deux armées, qui comptent 12 000 hommes, se réunissent pour contrer les forces du dauphin Charles à La Charité-sur-Loire.

L'abbé Hugues de Maison-Comte, conseiller de Charles V, est reconnu pour son équité dans ses rapports avec les habitants de Vézelay, (1353-1383). L'abbé Alexandre, conseiller de Philippe Le Bon, joue un rôle diplomatique : il exhorte les Vézeliens à quitter la ligue anglo-bourguignonne et contribue au rapprochement entre Philippe le Bon et Charles VII et provoque la réunion du concile de Bâle en 1431. Il participe enfin à l'élaboration de la Pragmatique Sanction de Bourges en 1438.[réf. nécessaire]

ne tolère pas que les abbés soient liés au duc de Bourgogne, Charles le Téméraire. Afin de s'assurer d'une place forte, il impose d'autorité un de ses courtisans, Pierre de Balzac.[réf. nécessaire]

La porte Neuve de Vézelay construite à la fin du XVe siècle et où les emplacements des herses sont encore visibles.

À la fin du herses sont ajoutées à la porte afin de pouvoir en interdire l'accès.

En 1538, une bulle accorde ce que les moines demandent depuis longtemps : à savoir la sécularisation. L'abbaye devient une simple collégiale, un chapitre de chanoines remplace les moines bénédictins et surtout le domaine est mis entre les mains d'abbés commendataires. essaie en vain d'obtenir que Vézelay devienne un évêché.[réf. nécessaire]

La bulle de 1541 n'est enregistrée par le Parlement de Paris qu'en 1653. Elle ne laisse au chapitre que des revenus insuffisants et favorise les abbés commendataires.[réf. nécessaire]

Vézelay dans les guerres de religion

Lors des guerres de Religion, elle passe au gré de ses abbés, de place forte des Réformés à citadelle de la Ligue.

L'influence de Théodore de Bèze, l'abbaye en pleine décadence, font de Vézelay une des premières villes de la région acquise au protestantisme. En , la ville est prise par les troupes protestantes des capitaines Sarrasin et Blosset, soucieuses de gagner une belle position militaire.

La ville est bientôt assiégée par les armées de commandées par Louis Prévost de Sansac. La cavalerie est lancée sur Vézelay le , mais les capitaines retranchés dans la ville se défendent très bien en attaquant à leur tour. Les bombardements depuis Asquins et Saint-Père ne donnent rien. Le siège se transforme en blocus pour affamer la ville.

La ville ne se rend pas malgré huit mois de siège et de combats intenses, grâce à un ravitaillement de secours de troupes protestantes. Sansac lève le camp, laissant la ville invaincue, le .

Au traité de Saint-Germain (1570), Vézelay est l'une des deux villes du gouvernement de Champagne à autoriser les protestants à exercer librement leur culte.

En 1594, Edme de Rochefort, sieur de Pluvault, qui gouverne la ville au nom de la Ligue, livre la place à et prend la tête des troupes royalistes pour prendre Avallon.

Le long sommeil

Son successeur Érard de Rochefort s'ingénie à réparer l'église de la Madeleine et ses dépendances, en particulier la chapelle basse : il fait des concessions équitables à la population. Mais les calamités s'abattent de nouveau sur la région avec la nomination de Louis Fouquet frère du surintendant : ce sont des procès interminables, l'abandon du privilège d'échapper à la juridiction de l'ordinaire et enfin les persécutions des protestants et ce bien avant la révocation de l'édit de Nantes.

En 1696-1697, Vauban rédige la Description géographique de l'élection de Vézelay, document statistique précis qui nous décrit minutieusement l'état de misère et de ruine du pays. La paroisse de Vézelay y est décrite comme un « Pays rude, sec et pierreux, qui ne rapporte que du vin très médiocre et peu de blé. ».

C'est sous l'abbé Jacques Berthier, prédicateur du roi, que le château gaillard est détruit : l'abbé de Cours le trouve trop triste et lui préfère une construction plus au goût de l'époque (1752-1769). À la veille de la Révolution, Vézelay a perdu ses privilèges municipaux, voit sa population diminuer et n'est plus qu'un petit bourg.

Le , les membres du Directoire d'Avallon, agissant en vertu des lois votées par l'Assemblée Constituante, et en exécution des arrêtés spéciaux du Directoire du département, signifièrent aux chanoines que désormais l'abbaye de la Madeleine avait cessé d'exister.

Viollet-le-Duc et la réinvention de Vézelay

En , Prosper Mérimée découvre en Bourgogne l'église abbatiale de Vézelay. Immédiatement, il alerte le ministre de l'Intérieur sur l'état du monument :

« Il me reste à parler des dégradations épouvantables qu'a subies cette magnifique église. Les murs sont déjetés, pourris par l'humidité. On a peine à comprendre que la voûte toute crevassée subsiste encore. Lorsque je dessinais dans l'église, j'entendais à chaque instant des petites pierres se détacher et tomber autour de moi… enfin il n'est aucune partie de ce monument qui n'ait besoin de réparations… Si l'on tarde encore à donner des secours à la Madeleine, il faudra bientôt prendre le parti de l'abattre pour éviter des accidents. »

De 1840 à 1859, la très longue campagne de restauration de l'église abbatiale de Vézelay est dirigée par l'architecte Eugène Viollet-le-Duc, assisté par ses inspecteurs des travaux, François Nicolas Comynet puis d'Émile Amé.

Le renouveau de Vézelay et le mouvement de reconquête catholique

Les autorités ecclésiastiques et administratives locales décident de relancer le pèlerinage de Sainte-Madeleine.

  • Le , la fête de Sainte Madeleine est rétablie et Victor-Félix Bernadou, archevêque de Sens, restitue à Vézelay la relique donnée en 1267 au Chapitre cathédral de Sens par le pape et le pèlerinage est rétabli. L'activité de l'abbé Barret, prêtre militant d'une reconquête catholique se heurte aux républicains, qui ne se privent pas de troubler les processions et même de dérober les nouvelles reliques en 1898.
  • En 1919, Émile Chesnelong, archevêque de Sens, nomme le chanoine Marie-Augustin Despiney comme curé doyen, qui va lancer une véritable politique culturelle pour faire connaître Vézelay pendant 25 ans.
  • En 1920, l'ancienne église abbatiale, paroissiale depuis la Révolution, reçoit le titre de basilique du Vatican, pour signaler son importance historique pour la chrétienté.
  • En 1993, Vézelay voit le retour d'une communauté monastique catholique, avec l'installation aux abords de la basilique des fraternités monastiques de Jérusalem.

Indépendamment des directives catholiques, une diaspora orthodoxe cosmopolite se forme dans le village et aux alentours depuis les années 1990.

  • Le , la première église orthodoxe du village est consacrée par le Diocèse orthodoxe russe de Chersonèse

Le sauvetage d'enfants juifs 1942-1944

L'école des sœurs de Sainte-Madeleine, aujourd'hui le Centre Sainte-Madeleine, fut l'abri d'une quinzaine d'élèves réfugiées juives entre 1942 et 1944. Elles furent accueillies par la directrice, sœur Léocadie, Marie Arnol (1880-1952), élevée au rang de Juste parmi les nations par l'État d'Israël en 2006.

  1. Lacroix 1963.
  2. Pujo 2000, p. 21-22.
  3. Louis 1937.
  4. Pujo 2000, p. 23.
  5. Sapin 2005, p. 41-42.
  6. (Pujo 2000, p. 35).
  7. a b et c Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Petit
  8. Bataille 1992, p. 33.
  9. Migne, Monuments inédits sur l'apostolat de Sainte Marie-Madeleine, lire en ligne), p. 827.
  10. a et b Bataille 1992, p. 36.
  11. De Bastard d'Estang 1851, p. 343.
  12. Leguay 2005, p. 33.
  13. a b c et d Martin 1990, p. 144.
  14. André Chédeville, « Le mouvement communal en France aux  –  siècles), Société des antiquaires de l'Ouest, (ISBN ), p. 20.
  15. Stéphane William Gondoin, « Richard Cœur de Lion : Le pèlerin d'outre-mer », Patrimoine normand, ISSN 1271-6006).
  16. Anne-Marie Flambard Héricher (Société des antiquaires de Normandie, , 393 ISBN ), p. 58.
  17. Enguerrand de Monstrelet, Chronique, éd. Louis Douët d'Arcq, Paris, Renouard, 1857-1862 (6 tomes), p. 107.
  18. Histoire du protestantisme et de la Ligue en Bourgogne. T. 1 / par P.-M. Baudouin - 1881-1884, p. 51.
  19. Description géographique de l'élection de Vézelay, contenant ses revenus, sa qualité, les mœurs de ses habitants, leur pauvreté et richesse, la fertilité du pays et ce que l'on pourrait y faire pour en corriger la stérilité et procurer l'augmentation des peuples et l'accroissement des bestiaux ; lire en ligne.
  20. .
  21. .
  22. .
  23. .


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Héraldique

Blasonnement :
« De gueules aux trois fleurs de lys d'or, au chef cousu d'azur chargé d'une châsse romane d'argent accostée de dix larmes aussi d'or, cinq à dextre et cinq à senestre, ordonnées en sautoir. »

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Vézelay dans la littérature

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Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 12/12/2024
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