Ugine

Localisation

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Ugine : descriptif

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Ugine

Ugine est une commune française située dans le département de la Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Géographie

Ugine au pied des Bauges.

Localisation

La commune d'Ugine se situe dans la partie nord du département de la Savoie en région Auvergne-Rhône-Alpes, partiellement au contact de la limite avec le département de la Haute-Savoie. Le territoire de la commune est traversé par deux cours d'eau ou torrents de montagne, la Chaise et l'Arly à la sortie de ses gorges. Le bourg s'est développé à la jonction de la trouée glaciaire d'Annecy-Ugine, après la vallée de Faverges, là où la Chaise rejoint la rivière de l'Arly,. Cette vallée en amont de la cluse d'Annecy se nomme « Trouée de Faverges - Ugine ». L'Arly s'écoule ensuite en direction du sud, vers Albertville et la combe de Savoie. Ugine s'est construite dans la pente des pâturages situés au pied du mont Charvin. La commune se trouve ainsi dans une sorte de « Cirque », bordée par la chaîne des Aravis, le massif des Bauges et le Val d'Arly. Les paysages ont donc un fort aspect montagnard, caractérisés par une alternance entre les prairies, les vergers et les forêts domaniales de conifères. Jean Miège observait en 1934 « Outre de nombreux hameaux dispersés un peu partout, [le bourg] se présente sous l'aspect d'une ville double » avec le vieux centre historique, édifié au-dessus de l'ancienne motte castrale et la ville moderne avec les usines notamment dans le fond des deux vallées, Les Fontaines d'Ugine.

Communes limitrophes

Ugine et les communes limitrophes.

La commune d'Ugine a pour communes limitrophes du nord à l'ouest, du sud à l'est, Manigod, Le Bouchet, Marlens, Cons-Sainte-Colombe, Marthod, Queige, Cohennoz, Crest-Voland et Saint-Nicolas-la-Chapelle.

Rose des vents Le Bouchet
(Haute-Savoie)
Manigod (Haute-Savoie) Saint-Nicolas-la-Chapelle Rose des vents
Val de Chaise
(Haute-Savoie)
N Crest-Voland
Cohennoz
O    Ugine    E
S
Val de Chaise
(Haute-Savoie)
Marthod Queige

Climat

Le climat y est de type montagnard en raison de la présence du Massif alpin.

La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et mise en service en 1997 permet de connaître en continu l'évolution des indicateurs météorologiques. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.

Statistiques 1981-2010 et records UGINE (73) - 45° 45′ 30″ N, 6° 25′ 12″ E
Statistiques établies sur la période 1997-2010 - Records établis sur la période du 01-01-1997 au 04-01-2022
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −0,9 −0,3 2,8 5,6 10,1 13,3 14,8 14,7 11,5 8 2,8 −0,6 6,9
Température moyenne (°C) 2,1 3,7 7,4 10,7 15,2 18,8 20,3 20 16,3 12,2 6,1 2,3 11,3
Température maximale moyenne (°C) 5,2 7,6 12,1 15,9 20,3 24,3 25,8 25,3 21,1 16,3 9,4 5,2 15,7
Record de froid (°C)
date du record
−11,6
27.01.05
−16,6
05.02.12
−10,7
01.03.05
−3
08.04.03
−0,7
06.05.19
2,7
01.06.06
6,6
15.07.16
5,9
31.08.10
2
26.09.02
−2,6
29.10.12
−7,4
27.11.10
−13
20.12.09
−16,6
2012
Record de chaleur (°C)
date du record
17,4
10.01.07
21,9
25.02.21
25,4
31.03.21
28,3
21.04.18
32,3
24.05.09
35,5
30.06.03
38
24.07.19
40,4
13.08.03
31,3
17.09.19
28
07.10.09
22,9
02.11.20
19,8
17.12.19
40,4
2003
Précipitations (mm) 126,7 108,2 129,5 103,9 101,4 108,4 113 125,9 99,8 106,7 117,3 132,5 1 373,3
Source : «  » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr, édité le : 06/01/2022 dans l'état de la base


Voies de communications

Par routes
  • la D 1212.
Pistes cyclables

Une piste cyclable relie les villes d'Albertville, d'Ugine et Annecy en voie séparée de la nationale sur le tracé de l'ancienne ligne d'Annecy à Albertville.

Transport ferroviaire

Il n'existe plus de desserte assurée par la SNCF sur la commune, celle-ci étant dorénavant réservée d'Ugine à Albertville au fret de matériaux destinés aux usines.

Une ligne d'Annecy à Albertville fut mise en exploitation le 3 juin 1901 ; elle a été fermée au service voyageurs le 5 mai 1938 mais un train ouvrier, non accessible au public, continua de fonctionner entre Albertville et Ugine jusqu'en 1953 pour les aciéries d'Ugine uniquement.

Transports en commun

Il existe un service d'autocars en direction d'Albertville mis en place par la Communauté d'agglomération Arlysère. De plus, trois compagnies de Taxi-Ambulance sont implantées sur la commune.

Transports aériens

L'aéroport le plus proche est celui d'Annecy ; une liaison avec Paris y était régulière. Cette liaison est actuellement suspendue. L'aéroport international le plus près est celui de Genève Cointrin, qui dessert une centaine de destinations dans le monde entier.

  1. a et b «  », sur le site GEOL-ALP (consulté le ), par Maurice GIDON, 1998-2012.
  2. a et b Miège 1934, p. 649.
  3. «  » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).

Toponymie

Le toponyme pourrait être une variante du mot « augine », lui-même dérivant de « Auge » avec le suffixe diminutif -ine, qui désigne ainsi un « canal ou bief aménagé pour amener de l'eau à un artifice (fontaine ou bassin) »,,. Cette approche reprend l'analyse du père Léon Buffet, auteur de la première monographie d'Ugine, qui y voyait le mot bas latin AUGIA et de son diminutif AUGINA.

La cité ou la paroisse sont mentionnées dès le début du Besson), puis plus tardivement Ecclesia de Ulgina (1216), Prioratus de Ugine (1255), Cura de Ugina (vers 1344), Apud Uginam (1392) ou encore Eugine Heugine par la suite. Puis on trouve Ugines jusqu'en 1952,,. La commune devient officiellement « Ugine » par le décret du 3 décembre 1952.

En francoprovençal, le nom de la commune s'écrit Uzna (graphie de Conflans) ou Ugena (ORB).

Pour les anciennes communes :

  • Outrechaise :

Composé de l'hydronyme du torrent de Chaise, du mot latin casa qui désigne un lieu habité. Il est mentionné en 1375 sous la forme Aqua Chesie, puis Chèze en 1807. Le chanoine Adolphe Gros indique « Lorsque le nom de Chaise eut passé à la rivière, les habitants d'Ugine donnèrent au hameau le nom d'Outrechaise, pour le distinguer du cours d'eau ».

  • Héry-sur-Ugine :

Selon le chanoine Adolphe Gros, la forme ancienne serait Ariacus, probablement un domaine gallo-romain d'un certain Arius,. L'église, Ecclesia de Aerio, est mentionnée dans le Régeste genevois (. Cependant, des textes datant du . On trouve également les formes Heyriaci (1337) ou encore Hery (1407).

  1. a et b Adolphe Gros, Dictionnaire étymologique des noms de lieu de la Savoie, La Fontaine de Siloé,  (ISBN , lire en ligne), p. 481..
  2. a et b Henry Suter, «  », sur le site d'Henry Suter, « Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs » - henrysuter.ch, 2000-2009 (mis à jour le 18 décembre 2009) (consulté en ).
  3. Henry Suter, «  », sur le site d'Henry Suter, « Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs » - henrysuter.ch, 2000-2009 (mis à jour le 18 décembre 2009) (consulté en ).
  4. a et b «  », Accueil > Ressources > Communes, le site de mutualisation des Archives départementales de la Savoie et de la Haute-Savoie - sabaudia.org (consulté en ), Ressources - Les communes.
  5. Lexique Français : Francoprovençal du nom des communes de Savoie : Lé Kmoune in Savoué, Bruxelles, Parlement européen, , 43 ISBN , lire en ligne), Louis Terreaux, membre de l'Académie de Savoie, publié au Parlement européen à l'initiative de la députée Malika Benarab-Attou.
.
  • a b et c Adolphe Gros, Dictionnaire étymologique des noms de lieu de la Savoie, La Fontaine de Siloé,  (ISBN , lire en ligne), p. 331..
  • a b c et d Adolphe Gros, Dictionnaire étymologique des noms de lieu de la Savoie, La Fontaine de Siloé,  (ISBN , lire en ligne), p. 230..
  • Henry Suter, «  », sur le site d'Henry Suter, « Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs » - henrysuter.ch, 2000-2009 (mis à jour le 18 décembre 2009) (consulté le ).
  • Histoire

    Vue partielle de la Table de Peutinger. Au centre la voie passant en Tarentaise par les cités : Axima (Aime) X. Darantasia (Moûtiers) XIII. Obilonna III. Ad Publicanos (Conflans, Albertville) XVI Mantala (Saint-Jean-de-la-Porte).

    Antiquité

    Sur cette période, comme le souligne l'auteur de l’Histoire des communes savoyardes les sources et traces sont rares. Aucun vicus n'a été localisé à ce jour. Toutefois, les historiens s'accordent pour y placer le passage du tracé de la voie romaine Ad publicanos (Conflans) à Genava (Genève).

    Deux petits bronzes auraient été trouvés sur le territoire de la commune, sans autre précision, ainsi que quelques tessons céramiques du  siècle.

    Moyen Âge

    Ugine relève du comté de Savoie dès le  siècle. La cité est l'objet de convoitises du fait de sa position stratégique entre le comté de Savoie et le comté de Genève, mais aussi avec le Faucigny, en contrôlant le débouché du val d'Arly.

    Au  siècle, Ugine bénéficie d'une suzeraineté exceptionnelle : le prince Boniface de Savoie, fils cadet du de Savoie et de Béatrice de Genevois, vient de recevoir ce fief en apanage en 1233. Il va s'y installer à demeure et beaucoup s'y investir en faveur de la population, tout en faisant face à ses obligations extérieures. Il fut évêque de Belley (1232-1241), puis occupa le siège d'archevêque de Cantorbery (1246-1270). Il est inhumé à Hautecombe et, tardivement béatifié en 1838.

    Les historiens rapportent qu'en 1248, le bienheureux Boniface de Savoie entoura le bourg d'Ugine de murailles, le fortifia par la construction de quatre châteaux et lui accorda plusieurs privilèges. De ces quatre châteaux, l'un dit château princier, au couchant de la ville, fit en 1285, l'objet d'une attaque d' de La Tour du Pin, dauphin de Viennois, qui ne laissa qu'un monceau de décombres. Ultérieurement redressé, le château fut à nouveau attaqué en 1335 par Hughes de Faucigny. Il n'en subsiste plus désormais que des ruines sous la dénomination de « tour sarrasine ».

    Au cours des hostilités entre les dynasties de Savoie et du Dauphiné, Ugine, en tant que ville frontière, a joué un rôle prépondérant de défense, de 1285 à 1355. Le comte de Genève ayant pris le parti du dauphin, provoqua l'incendie d'Ugine en 1307 et ravagea la campagne environnante. La paix de Villard-Benoit conclue en 1314 apporta un répit provisoire. Mais en 1325, les gens du comte de Genève incendièrent Marlens.

    En 1355, le conflit va enfin s'estomper, grâce à un échange : la Savoie acquiert le Faucigny et cède le Viennois, conformément au traité de Paris (1355) du 5 janvier 1355. Ugine n'est donc plus une ville frontière et va pouvoir s'installer dans la paix.

    En 1401, Ugine appartient toujours au comté de Savoie. Toutefois, il est à noter un événement qui va influencer ultérieurement le sort des Uginois : le 5 août 1401, le comte Amédée VIII de Savoie vient d'acheter pour la somme de 40 000 francs-or le comté de Genevois, voisin de frontière d'Ugine, à la suite de l'extinction de la dynastie des comtes de Genevois. Les comtés de Savoie (capitale Chambéry), et de Genevois (ancienne capitale Annecy) vont fusionner provisoirement en tant que comté de Savoie. Ce territoire nouveau est érigé en duché de Savoie (capitale Chambéry) 15 ans plus tard, le 19 février 1416. La conséquence directe pour les Savoisiens est que, désormais, ils bénéficieront de l'unité savoisienne pour exercer leurs différentes fonctions sur l'ensemble de cette entité, et notamment à Chambéry ou à Annecy.

    En 1440, le duc Amédée VIII de Savoie donne la province de Genevois en apanage à son second fils, Philippe de Savoie (1422-1444) qu'il nomme comte de Genevois. Ugine reste attaché au duché de Savoie.

    En 1444, à la mort du comte Philippe de Genevois, l'apanage retourne dans le giron du duché de Savoie jusqu'en 1460.

    En 1460, le duc de Savoie (1413-1465), successeur de son père Amédée VIII, donne le Genevois en apanage à son fils, Janus de Savoie (1440-1491) qu'il nomme comte de Genève. Ugine reste toujours attaché au duché de Savoie.

    En 1491, à la mort du comte Janus de Genève, le Genevois retourne à nouveau dans le giron du duché de Savoie. Ugine est toujours attaché au duché de Savoie.

    La paroisse d'Héry-sur-Ugine appartenait au abbaye de Saint-Michel-de-la-Cluse, dans le Piémont. La seigneurie d'Héry dépend des seigneurs de Beaufort.

    Renaissance et | ]

    Mais au temps de la Renaissance, les perpétuelles variations de suzeraineté vont changer le sort d'Ugine : en 1514 le duc Charles III de Savoie donne l'apanage de Genevois à son frère cadet, Philippe, qui deviendra Philippe de Savoie-Nemours.

    À cette occasion, Ugine ne dépendra plus du duché de Savoie et de sa capitale, Chambéry, mais sera rattaché à l'apanage de Genevois et à sa capitale, Annecy, à partir du . Cette nouvelle appartenance va durer un siècle et demi sous l'autorité de la dynastie de Savoie-Nemours, jusqu'à l'année 1669. Puis les deux territoires vont à nouveau fusionner pour constituer le duché de Savoie et Ugine dépendra à nouveau de Chambéry.

    Période contemporaine

    Première Guerre mondiale

    À la déclaration de la guerre, l'ordre de mobilisation générale est proclamé à Ugine : plus de 500 réservistes de toutes classes sont transportés en train depuis la gare d'Ugine, encouragés par la foule des parents et amis, au son de la Marseillaise de la fanfare municipale.

    La guerre 1914-1918 entraîne de nombreuses victimes. 88 Uginois, 40 habitants d'Héry et trois d'Outrechaise mourront sur les champs de bataille, dont 89 sont inscrits au monument aux morts d'Ugine.

    En octobre 1918, l'épidémie de « grippe espagnole » entraîne le décès de 68 Uginois, principalement parmi le personnel ouvrier des usines d'Ugine aciers, qui a produit la moitié de l'acier inox français pendant la guerre.

    Seconde Guerre mondiale

    Au moment de l'armistice du 24 juin 1940, la ville d'Ugine fait partie de la zone libre. Cette mesure sanctionne symboliquement la défaite des troupes italiennes dont les attaques s'étaient brisées sur les fortifications de Modane et de Bourg-Saint-Maurice, face aux chasseurs alpins (voir bataille des Alpes). De leur côté, les troupes allemandes étaient contenues aux Échelles et aux environs de Rumilly et d'Aix-les-Bains à la signature de l'armistice. Cette situation de zone libre permet dans une certaine mesure la continuation des activités antérieures, bien que la destitution de la municipalité Pringolliet par le régime de Vichy fut mal ressentie par la population uginoise.

    Dès la fin de 1940 s'organise la Résistance qui donnera naissance à deux formations à la fin de 1941 : l'Armée secrète (AS) et les Francs-tireurs et partisans (FTP). Le premier noyau de résistance animé par Raymond Buchet (alias Many) adhère au Mouvement de Libération constitué à Albertville. Parallèlement, l'ancien député-maire, André Pringolliet (alias Steurcé) rassemble un comité chargé de diriger les futures actions de résistance regroupant l'ensemble des mouvements et en assure la coordination.

    Après le , les Allemands envahissent la zone libre. Un détachement de l'armée allemande s'installe au vieux phalanstère de l'usine, puis à l'école de Montroux. Jules Bianco est élu pour assumer la présidence du mouvement Uginois de Libération et va immédiatement engager les actions de résistance dans la région uginoise.

    La première activité consiste à entraver la production des aciéries pour freiner leur participation à l'effort de guerre allemand : la liste des sabotages effectués à l'explosif, sous l'autorité directe de MM. Buchet et Jabouille, à l'intérieur comme à l'extérieur des usines, est impressionnante. Ces actions aboutirent le à la paralysie totale des installations, malgré l'intervention des troupes allemandes, grâce à la complicité du personnel de l'usine et de la population. Le , 28 civils sont fusillés par la SS Polizei Regiment 19, en représailles de l'explosion d'une mine. Les nazis détruisent aussi trois immeubles.

    Enfin, le , le parachutage d'armes le plus important exécuté en France a lieu au col des Saisies : deux escadres de soixante-dix-huit avions larguent 899 containers de 145 . Les forces des FFI d'Ugine coordonnées au bataillon du capitaine Bulle harcèlent les troupes allemandes et parviennent à libérer Ugine le .

    Ugine a payé sa lourde contribution à la libération nationale : soixante deux Uginois furent fusillés, tués au combat ou morts en déportation. Leur souvenir est évoqué chaque année le au monument aux morts de la municipalité, devant la population uginoise qui n'oublie pas. Les services exceptionnels d'Ugine lui furent reconnus par l'attribution de la croix de guerre 1939-1945, le .

    Développement industriel

    Cette ville industrielle est connue pour ses aciers spéciaux. Elle va s'inscrire dans l'ère industrielle en 1903, avec la construction d'une usine de ferro-alliages, sous la direction de Paul Girod. Une main-d'œuvre recrutée localement participe à l'aménagement de la chute d'eau du moulin Ravier et à l'édification d'une usine de ferro-alliages à son pied. Changeant ensuite de métier, les mêmes ouvriers, de terrassiers ou de maçons, devinrent ouvriers aux fours. La mise en marche de l'usine eut lieu le 4 décembre 1904. De 1905 à 1909, Paul Girod met au point un four électrique à sole conductrice destiné à la fabrication des aciers spéciaux. Le réseau hydraulique est considérablement agrandi dans toutes les vallées de haute montagne entourant Ugine. En 1908, il implante en aval de l'usine des Alliages, une vaste aciérie électrique, la « Compagnie des Forges et Aciéries électriques Paul Girod » aidé pour sa mise en marche par un certain nombre de techniciens de Saint-Étienne et qui va fournir 50 % des aciers français pour l'armement durant la Première Guerre mondiale.

    Après le conflit 1914-1918, les usines embauchent de nombreux Russes blancs et des ouvriers polonais, pour compenser les pertes dues à la guerre : l'usine va comporter jusqu'à 42 % de main-d'œuvre étrangère.

    L'industrie électrochimique est très forte grâce à la croissance rapide d'Ugine aciers, qui a produit la moitié de l'acier français.

    En 1925, au sein d'une nouvelle Société, la SECEMAEU, René Perrin, ancien élève de Polytechnique et de l'École des Mines, donne une nouvelle dimension à l'usine d'Ugine dont il assume la direction. En créant un centre de recherches, il est l'inventeur du procédé Ugine-Perrin, utilisé dans l'élaboration des aciers spéciaux et aussi pour la fabrication de ferro-chrome à très basse teneur en carbone.

    Durant la guerre 1939-1945, l'activité est considérablement réduite et l'usine subit de nombreux sabotages.

    Après la guerre, les différentes usines de la SECEMAEU réparties en France étaient, en général, de petite dimension et comptaient de 200 à 500 ouvriers, sauf l'usine d'Ugine qui atteignait déjà plus de 3 000 personnes.

    Le dynamisme d'Ugine s'est affirmé par sa collaboration avec le Commissariat à l'énergie atomique : la société fournit les alliages nécessaires (Titane) à la fabrication des réacteurs nucléaires.

    En 1960, l'usine des alliages arrête progressivement son activité. L’ensemble du site et ses bâtiments sont récupérés pour l’implantation des « Métaux Spéciaux » au sein de la Société Ugine-Aciers pour fabriquer du titane et du zirconium. Cette spécialisation sera cédée à la Compagnie européenne du zirconium (CEZUS) en 1979.

    Des opérations de fusion vont avoir lieu : en 1966, Ugine fusionne avec Kulhmann pour former la nouvelle Société Ugine-Kulhmann et en 1972, la fusion avec Pechiney entraîne la création de la société Péchiney Ugine Kulhlmann (PUK),. Ce nouvel ensemble se place au premier rang des groupes industriels français ; c'est le premier groupe européen d'aluminium et le cinquième dans le monde ; il occupe également la première place en Europe pour la transformation de l'aluminium et du cuivre et pour la production d'aciers inoxydables. En 1982, c'est dans le contexte des nationalisations, qu'Ugine-Aciers intègre le groupe Sacilor, puis en 1986, Usinor Sacilor et prend le nom d'Ugine-Savoie.

    En 1971, Héry-sur-Ugine est réunie à la commune d'Ugine,.

    Que reste-t-il aujourd'hui du remarquable essor industriel sur le site d'Ugine ? L'usine d'Ugine, Ugitech, producteur et leader mondial de produits longs en acier inoxydable, fait désormais partie, après Usinor et Arcelor, du groupe allemand Schmolz-Bickenbach, renommé en 2020 Swiss Steel, et emploie 1 800 salariés dont 1 200 sur le site d'Ugine. Areva-Cezus, premier producteur mondial de zirconium du groupe Areva emploie 350 salariés. Timet, premier producteur de titane du groupe Titanium Metal Corporation emploie une centaine de salariés.

    1. a b c d e et f , 1982, p. 420-422, « Ugine ».
    2. a et b Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Gros HSU
    3. a et b Devos, Broise, 1975, p. ?.
    4. a et b Michel Aguettaz, Francs-tireurs et partisans français dans la résistance savoyarde, Presses universitaires de Grenoble, , 246 ISBN ).
    5. Jean-Paul Bergerie, Histoire de Moûtiers : capitale de la Tarentaise, Montmélian, La Fontaine de Siloé, ISBN , lire en ligne), p. 90.
    6. Jean-Étienne Léger, Une grande entreprise dans la chimie française : Kuhlmann, 1825-1982, Nouvelles Editions Debresse, .
    7. Philippe Thaure, Péchiney vendu : grandeur et décadence du plus grand groupe industriel français, Paris, TRANSVALOR Presses des MINES, , 306 ISBN , lire en ligne), p. 44.
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    Héraldique

    Les armes de la commune d'Ugine se blasonnent ainsi :
    De gueules au gril d'or, la poignée vers la pointe. On trouve parfois De sable au gril d'argent.
    Ugine a adopté ces armes en souvenir de Saint Laurent, martyr espagnol du  siècle qui périt, torturé sur un gril de fer rougi au feu et qui, depuis le haut Moyen Âge, est le Saint Patron d'Ugine.

    Au blasonnaient ainsi : une grille d'argent en sinople.

    1. La Banque du blason - 73303.
    2. J.-F. Gonthier, « Funérailles de Charles-Amédée de Savoie, duc de Nemours (1659) », Revue savoisienne, lire en ligne).

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