Tignes

Localisation

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Tignes : descriptif

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Tignes

Tignes est une commune française située dans le massif de la Vanoise en Haute-Tarentaise, dans le département de la Savoie en région Auvergne-Rhône-Alpes

Elle comptait 2 005 habitants en 2021. À l'origine, cette commune de montagne était composée d'un village central et de plusieurs hameaux, essentiellement tournés vers l'agriculture

Le village central est détruit et englouti à la suite de la construction du barrage du Chevril, mis en eau en 1952

Sur ses hauteurs, Tignes devient durant les décennies suivantes une station de ski implantée à plus de 2 000 mètres d'altitude sur deux sites principaux (Tignes le Lac et Tignes Val Claret) et internationalement réputée pour son domaine skiable, couplé avec celui de Val-d'Isère sous l'appellation Tignes - Val d'Isère (anciennement "Espace Killy")

Lors des Jeux olympiques d'Albertville de 1992, la station accueille trois épreuves de ski acrobatique ; elle accueille les X-Games Europe d'hiver au cours des années 2010.

Géographie

Les communes limitrophes sont Rhêmes-Notre-Dame, Valgrisenche, Champagny-en-Vanoise, Peisey-Nancroix, Sainte-Foy-Tarentaise, Val-d'Isère, Villaroger et Val-Cenis.

Localisation

Commune de Savoie, Tignes se situe dans la partie haute de la vallée de la Tarentaise, en aval de Val d'Isère. La Tarentaise, qui abrite un grand nombre de stations de ski réputées, part du col de l'Iseran, sur lequel on peut circuler en été et skier en hiver, pour aller jusqu'à son débouché dans la Combe de Savoie, à Albertville, en passant par Bourg-Saint-Maurice, puis Moutiers. Cette grande vallée glaciaire a été creusée et est drainée par l'Isère, laquelle se jette dans le Rhône, à quelques kilomètres au nord de Valence.

La Leisse est une rivière de montagne bordant le domaine skiable au sud de Tignes, faisant partie de la Maurienne, et accessible par le col de la Leisse.

Communes limitrophes

Tignes est limitrophe de six communes françaises et possède une frontière avec la Vallée d'Aoste, en Italie :

Rose des vents Peisey-Nancroix Sainte-Foy-Tarentaise Villaroger Valgrisenche
Italie
Rose des vents
Champagny-en-Vanoise N Rhêmes-Notre-Dame
Italie
O    Tignes    E
S
Val-Cenis Val-Cenis Val-d'Isère Val-d'Isère

Relief

Vue panoramique de Tignes depuis le nord. L'aiguille de la Grande Sassière se situe à gauche et le glacier de la Grande Motte à droite.

La commune de Tignes regroupe plusieurs hameaux se trouvant à des altitudes différentes, les Brévières, 1550m, les Boisses, 1850 m, ainsi que deux espaces d'immeubles, de construction plus récente, liée au développement d'une station de ski de grande notoriété, Tignes le Lac - Le Lavachet, de 2050 à 2100, et Val Claret, à 2100m.

Le point culminant de la commune est l'aiguille de la Grande Sassière à 3 747 m.

Enneigement

Tignes a connu un record d'enneigement durant l'hiver 2017-2018.

Hydrographie

Prévention des risques

Climat

Le climat y est de type montagnard en raison de l'altitude élevée.

La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et mise en service en 1992 permet de connaître en continu l'évolution des indicateurs météorologiques. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.

Statistiques 1981-2010 et records TIGNES_SAPC (73) - 45° 28′ 00″ N, 6° 54′ 24″ E
Statistiques établies sur la période 1992-2010 - Records établis sur la période du 01-01-1992 au 04-09-2023
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −9 −9,6 −7,2 −3,9 1,3 4,7 6,4 6,5 3,1 0,2 −5,2 −8,4 −1,7
Température moyenne (°C) −5,2 −5,2 −2,3 0,5 5,3 9,3 11,3 11,1 7,4 4,4 −1,4 −4,7 2,6
Température maximale moyenne (°C) −1,2 −0,7 2,6 4,9 9,4 13,8 16,1 15,8 11,7 8,6 2,3 −0,9 6,9
Record de froid (°C)
date du record
−23,5
31.01.1999
−27,8
27.02.18
−22,5
13.03.06
−15,9
08.04.21
−11,4
06.05.19
−7,1
02.06.06
−1,7
13.07.1993
−2,8
31.08.1995
−7,6
27.09.20
−13,4
25.10.03
−19
27.11.10
−22,7
20.12.09
−27,8
2018
Record de chaleur (°C)
date du record
10,6
25.01.16
12
27.02.19
13,9
31.03.21
14,3
12.04.22
20,6
20.05.22
27
27.06.19
29,9
23.07.19
26,5
19.08.12
22,4
04.09.23
20,4
02.10.01
15,9
12.11.15
9
25.12.22
29,9
2019
Précipitations (mm) 76,3 61,3 76,3 61,8 105,1 112 100,2 127,5 78,3 84,8 68,8 81,1 1 033,5
Source : «  » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr, édité le : 06/01/2022 dans l'état de la base


Voies de communication et transports

On accède à la station par la route, via une voie express extension de l'A430, en provenance de la combe de Savoie-Albertville, qui reprend la RN 90. La voie express se termine au niveau de la commune d'Aime et la route se poursuit avec la RN 90. Au sortir de la ville de Bourg-Saint-Maurice, il faut suivre la direction de la station en suivant la D 902. Au niveau du barrage du Chevril, suivre la D 87 (sur la droite) pour rejoindre la commune et les stations-villages. Il existe une autre route partant de plus bas pour arriver aux Brévières, c'est la D 87e (rejoint plus haut la D 87).

Par ailleurs, le TGV arrive jusqu'en gare de Bourg-Saint-Maurice toute l'année et des liaisons via l'Eurostar et le Thalys depuis Londres et Bruxelles sont mises en place lors de la saison touristique hivernale. La station se situe à 30 kilomètres et est accessible par des liaisons régulières en autocar ou en taxi.

On peut aussi atterrir dans les aéroports internationaux de Lyon-Saint-Exupéry (219 Genève (208 Chambéry - Savoie (142 col du Palet, accessible librement aux ULM et accessible aux avions de tourisme sous réserve que le pilote possède la qualification de montagne.

Navette de Tignes en été.
Service de navettes

Navette de fin novembre à début mai et en juillet/août entre Tignes 1800, Les Boisses et Tignes le Lac toutes les 30 min en hiver.
Navette de fin septembre à début mai et de mi-juin à fin aout (24h/24 en saison hivernale) entre Le Lavachet, Tignes le Lac et Tignes Val Claret.
Liaison par télécabine entre les Boisses et les Brévières (mi-décembre à début mai).

Quelques liaisons journalières par autocar entre Val-d'Isère et Tignes (les Boisses et Tignes le lac) durant la saison de ski d'hiver.

Les remontées mécaniques

La STGM (Société des Téléphériques de la Grande Motte, créée en ) est la société exploitante des remontées mécaniques situées sur le domaine skiable de Tignes, soit environ 30 appareils dont 19 télésièges. La STGM a été fondée par le promoteur de la station, Pierre Schnebelen. En , en acquérant les 19,95 % détenus par le groupe japonais Kamori Kankō, la Compagnie des Alpes détient désormais 77,7 % des parts de la STGM.

  1. Record d'enneigement à Tignes pour l'hiver 2017-2018
  2. «  » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  3. «  », sur mairie-tignes.fr (consulté le ).
  4. a et b Laslaz 2009, p. 210.
  5. Frédéric Tain, Sport. Un marché en or, distribution et industrie du sport et des loisirs, analyse, statistiques, tendances, Carnot, , 159 ISBN , lire en ligne), p. 17.

Toponymie

Selon le chanoine Gros, on suppose une présence romaine antérieure au village, les formes de Tiniacum ou de Tigniacum signifieraient le domaine rural (villa) de Tinius ou Tineius.

Pour d'autres, le toponyme proviendrait d'une racine celtique *tin, qui permettrait de désigner une vallée occupée par un cours d'eau, voire le cours d'eau lui-même.

En francoprovençal, le nom de la commune s'écrit Tinyè (graphie de Conflans) ou Tignes (ORB).

  1. Chanoine Adolphe Gros, Dictionnaire étymologique des noms de lieu de la Savoie, La Fontaine de Siloé,  (ISBN , lire en ligne), p. 468, Article « Tignes ».
  2. D'après Henry Suter, «  », Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs, sur henrysuter.ch, Henry Suter, 2000-2009 (consulté en ).
  3. Lexique Français : Francoprovençal du nom des communes de Savoie : Lé Kmoune in Savoué, Bruxelles, Parlement européen, , 43 ISBN , lire en ligne), Louis Terreaux, membre de l'Académie de Savoie, publié au Parlement européen à l'initiative de la députée Malika Benarab-Attou.
.

Histoire

La station de sports d'hiver au bord du lac de Tignes.

Au Moyen Âge, la paroisse de Tignes, dont la communauté de La Val de Tignes (l'actuel Val d'Isère), appartient à la seigneurie de la Val d'Isère avec les paroisses de Montvalezan, Sainte-Foy, Villaroger, ainsi que Séez qui est le centre de celle-ci,. Cette seigneurie dépendait initialement de la famille de Briançon, apparue vers le  siècle, qui porte d'ailleurs le titre de vicomte de Tarentaise, donné soit par les comtes de Savoie, soit par l'empereur Henri IV du Saint-Empire. À la fin du  siècle, sous le règne du comte de Savoie, les terres des Briançon passent sous le contrôle direct des Savoie, qui prennent le titre de vicomte de Tarentaise.

Le , Jacquemet de Beaufort obtient en échange de sa seigneurie de Beaufort, la seigneurie de la Val d'Isère et achète le titre de vicomte de Tarentaise en 1346 au comte Amédée V de Savoie, pour 2 000 florins.

Au  siècle, le titre passe à la famille de Duin (ou Duyn). Puis en 1540, celui-ci passe à Jean de Duyn-Mareschal. Les membres de cette famille portent selon les textes le nom de Mareschal (de) Duyn (de) La Val d'Isère. Les possessions et titres passent ensuite en 1795, à la famille d'Allinges-Coudrée, dont le dernier descendant, Prosper-Gaëtan d'Allinges, marquis de Coudrée, meurt le .

Avant la Seconde Guerre mondiale, le village de Tignes, situé dans la haute Tarentaise, était quasiment inconnu hors de la Savoie. Situé à l'intérieur d'une cuvette, et bénéficiant de bonnes conditions d'ensoleillement, c'était un des endroits les plus favorables à l'agriculture de haute montagne. Toutefois, cette vie pastorale devait être bouleversée par le développement de deux activités : le tourisme et l'énergie.

Le développement de la pratique du ski dans le val débute dans les années 1930 avec la mise en place des premières remontées mécaniques (), des premières écoles de ski privées (hiver 1933-1934), ainsi que des premiers hôtels. Le premier syndicat d'initiative est créé en .

Dès 1933, l'administration envisage la construction d'un barrage au sommet des gorges des Boisses, mais les Tignards n'en eurent connaissance qu'en 1941. La construction débute en 1946 et le village est finalement noyé en 1952, quand le barrage du Chevril acheva son plein d'eau. 384 habitants du village sont déplacés. Cependant, cela ne s'est pas fait sans tensions. L'aménagement de la structure semble remettre en cause la pratique pastorale des habitants qui gardent leurs troupeaux dans les étables du village durant la période hivernale et les laissent paître autour du lac en été, avant de vendre leur production à La Val. Par ailleurs, le système d'achat, peu clair, des maisons et des terrains a débouché sur une certaine méfiance de la part des habitants. Enfin, aucune information n'a été donnée aux habitants sur leur futur comme les questions de reconstruction des bâtiments administratifs, déplacement du cimetière et de l'église, voire de leur propre réinstallation. Face aux différents grondements, craignant une forme d'insurrection à la suite d'actes de sabotage, le préfet de la Savoie demande l'intervention de la garde mobile. La commune de Tignes assigne EDF en justice. Des CRS surveillent désormais le chantier de construction. En 1951, une décision par la Commission arbitrale est rendue pour le dédommagement de la population et diffère de celui, inférieur, proposé par la société énergétique. Les événements s’enchaînent avec la mise en œuvre opérationnelle du barrage alors que les opérations de déménagement du cimetière, des archives et d'une partie de la population n'ont pas commencé. Le tout se fera manu militari avec le déplacement du cimetière, l'expulsion des réfractaires et le dynamitage final des maisons et de l'église le . Le , le président de la République Vincent Auriol inaugure le barrage.

À partir de 1956 commença, près du lac naturel de Tignes, à 2 100 mètres, la construction de la station de sports d'hiver. La station s'étendit ensuite de l'autre côté du lac, à partir de 1968, sur le site du Val Claret (2 150 m), avec essentiellement des constructions en hauteur du fait de l'espace limité. Adoptant une philosophie qui se voulait novatrice pour l'époque, consistant à interpénétrer espace skiable et station, le Val Claret fut en requalification progressive. La construction des résidences de haut-standing MGM dans un style plus proche du chalet de haute montagne devrait en changer progressivement le visage.

La station de Tignes est choisie pour accueillir trois épreuves de ski acrobatique lors des Jeux olympiques d'hiver de 1992, organisés par la ville d'Albertville et le département de la Savoie.

  1. Chanoine Joseph Garin, Le Beaufortain : une belle vallée de Savoie : guide historique et touristique illustré, Montmélian, La Fontaine de Siloé,  (ISBN  et , lire en ligne), p. 33.
  2. a b et c Hudry 1982, p. 173.
  3. Jean-Paul Bergeri, Histoire de Moûtiers : Capitale de la Tarentaise, Montmélian, La Fontaine de Siloé, Coll. « Les Savoisiennes », , 503 ISBN , lire en ligne), p. 293.
  4. Hudry 1982, p. 14.
  5. D'après Léon Vercoutère, auteur de Les seigneurs de Briançon et d'Aigueblanche en Tarentaise (1933), repris par Bernard Bligny, L'église et les ordres religieux dans le royaume de Bourgogne, Impr. Allier, , 535 ISBN ), p. 138.
  6. Volume 1 de Archives de l'ancien duché de Savoie. Série S A. Inventaire, Archives départementales de la Savoie, 1966, p. 59.
  7. Marcel Charvin, Histoires... de Val d'Isère, Éditions du C.N.R.S., Centre régional de publications Lyon, 1979, 323 pages, p. 69.
  8. Christian Regat et François Aubert, Châteaux de Haute-Savoie : Chablais, Faucigny, Genevois, Éditions Cabédita, , 193 ISBN ), p. 163.
  9. a et b Alzieu 1999, p. 138.
  10. a b c d e f g h et i Armelle Faure, « Le barrage de Tignes, questions sociales » (Éditions Quæ, ISBN ).
  11. Fabien Fournier, « Tignes, mon amour », L'Express,‎ (lire en ligne).
  12. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Ponson 113

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