Talloires

Localisation

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Talloires : descriptif

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Talloires

Talloires est une ancienne commune française située dans le département de la Haute-Savoie en région Rhône-Alpes

Située sur la rive est du lac d'Annecy, la commune était membre de la communauté de communes de la Tournette. Au 1er janvier 2016, la commune fusionne avec celle de Montmin pour former la commune nouvelle de Talloires-Montmin

Depuis la dissolution de la CC de la Tournette (2017), la commune de Talloires-Montmin a rejoint l'intercommunalité du Grand Annecy et elle a créé un SIVOM avec les communes de Menthon-Saint-Bernard et de Veyrier-du-Lac.

Géographie

Situation

Talloires et les communes voisines.

Talloires se situe sur la rive Est du Lac d'Annecy, à 447 mètres d'altitude, à 13 Annecy, au pied des Dents de Lanfon (1 824 la Tournette (2 351 m) point culminant du massif entourant le lac.

La commune est délimitée d'un côté par le lac et de l'autre par les montagnes.

Sa superficie est de 20,69 km2 et si on ajoute la partie du lac incluse dans la commune d'environ 25,50 km2.

Climat
Vue depuis les rives de Talloires sur le lac et le sud.

Le climat y est de type montagnard, mais adouci en période hivernale par la présence du lac d'Annecy. Globalement, la commune est exposée à l'Ouest et au Sud et protégée du vent du Nord par les montagnes et le Roc de Chère. Le plateau du bas avec une altitude d'environ 500  siècle.

Voies de communication et transports

La commune de Talloires est située sur la départementale , longeant le lac d'Annecy sur sa rive Est. L'autoroute A41 pour Chambéry, Grenoble, Lyon ou Genève est située à 15 Annecy) et l'autoroute A43 pour la vallée de la Maurienne, l'Italie, Grenoble est joignable à une quarantaine de kilomètres (en direction d'Albertville).

Talloires est à presque équidistance des tunnels routiers du Mont-Blanc et du Fréjus pour accéder à l'Italie.

La commune est reliée au reste du département par un service d'autocar journalier assurant la liaison Annecy-Talloires, exploité par la société Voyages Crolard (Groupe Transdev), membre du réseau Lihsa (lignes interurbaines de Haute-Savoie). Il s'agit de la ligne 61 dont les autocars effectuent de façon quotidienne 12 allers-retours avec Annecy, desservant les arrêts "Angon, Écoles, Les Granges et Echarvines".

Pendant l'été, une ligne nautique par bateau relie Annecy à Talloires, et une « éco-navette » gratuite relie les différents hameaux de la commune au bourg.

À partir d'Annecy, on peut se connecter au réseau ferré de la plate-forme multimodale de la gare d'Annecy. Les aéroports les plus proches sont l'aéroport Genève Cointrin en Suisse (54 aéroport Lyon-Saint-Exupéry (136 aéroport d'Annecy Haute-Savoie Mont-Blanc (17 Meythet est tourné vers l'aviation d'affaires et de loisirs uniquement.

Urbanisme

Vue des hameaux des Granges et d'Echarvines.

L'occupation humaine de l'espace communal se répartit sur le bourg et dix hameaux, près du lac et sur les deux plateaux alpins :

  • le plateau du bas avec Le Bourg, Balmette et Angon ;
  • le plateau du milieu avec Les Granges, Perroix et Écharvines ;
  • le plateau du haut avec Verel, la Sauffaz, la Piraz, Rovagny et Ponnay.

Le reste du territoire est constitué d'alpages et de montagne.

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Toponymie

Talloires est un toponyme d'origine inconnue.

Les premières mentions remontent au , dans une charte du roi de Lotharingie où il fait une donation à sa femme Thieteberge,, puis cellam quae vocatur Talgeria en 879, où le roi Boson de Provence donne à l'abbaye de Tournus le lieu-dit Talgeria. La donation est confirmée en 916 par Charles-le Simple, avec la forme Talgariam,.

Au . L'église paroissiale est mentionnée sous la forme ecclesia Sanctae Mariae Tallueriis en 1108 et le prieur, prior Tallueriarum, vers 1344.

La forme Tallueriis attestée vers l’an mille pourrait être composée des deux étymons gaulois tala et ueru. Tala est une racine qui signifie « soutien ». Elle appartient au registre militaire du vocabulaire celte. Elle a servi à former des mots désignant les troupes auxiliaires, les troupes de soutien. Ueru signifie « large ». La forme Tallueriis pourrait être la traduction en latin vulgaire du nom d’une personne qui signifiait « celui qui a de larges soutiens », « celui qui a beaucoup de troupes auxiliaires ».

La justification de la racine tala pourrait se trouver à sept kilomètres de Talloires, à la limite entre les communes de Veyrier-du-Lac et d’Annecy-le-Vieux, avec la colline du Talabar dont l'étymologie est inconnue. D’après les travaux de Xavier Delamarre, Talabar signifie la « colline de soutien » (la colline où se trouvent les troupes auxiliaires de soutien). Bar est un mot gaulois signifiant « colline » ou "sommet". La colline du Talabar surplombe une étroite bande de terre entre le lac d’Annecy et le rocher du Biclop. C’était un lieu stratégique pour contrôler l’accès à la rive orientale du lac d’Annecy. De plus ce lieu est lié à un toponyme qui est caractéristique d’une frontière de l’époque celte.

En gaulois un des mots désignant la frontière est « morga ». A travers son travail, Xavier Delamarre a montré que ce mot s’est transformé au cours du temps pour devenir par exemple la Morge, les Marches, Margerie, Marguerite (composé de morga et ritu : le passage de la frontière). Ces noms de lieux constituent des indices de l’existence de limites de territoires celtes. Sous le Talabar, sur la limite actuelle entre les communes de Veyrier-du-Lac et d’Annecy-le-Vieux, le rocher détaché de la falaise du Biclop se nomme « Pierre de Margeria ».

La racine tala est plutôt rare dans la toponymie savoyarde. Pourtant à quelques kilomètres au-dessus de Talloires, dans la montagne, on trouve un autre exemple de toponyme contenant la racine tala. C’est la pointe de Talamarche. Elle est située sur la limite entre les communes de Talloires et de Thônes. Talamarche est donc « Le soutien à la frontière », «les troupes auxiliaires de la frontière ». C’est un lieu stratégique pour contrôler le passage à la vallée de Thônes.

À 16 kilomètres de Talloires, Thônes n’a pas non plus d’étymologie clairement établie. Au Thônes. Jusqu’à présent les toponymistes ont exploité la racine celte talu pour tenter d’expliquer les formes anciennes de Thônes. Tolno serait un mot désignant un village installé sur une pente. Cependant, d’une part, les toponymes celtes sont très rarement descriptifs, en particulier quand il s’agit de lieux peuplés. Les travaux de Xavier Delamarre ont montré que les toponymes celtes sont soit issus de noms propres, soit des noms de lieux qui ont une fonction économique, politique, militaire ou religieuse. D’autre part, le suffixe no indique que c’est un mot désignant une fonction. La racine tala semble donc plus adaptée que la racine talu pour expliquer Tolno. Et Tolno signifierait donc : « Celui qui fait fonction de soutien », « celui qui remplit la fonction de troupe auxiliaire ».

Au bout du compte, on remarque de nombreux indices de territoire celte (frontières) autour de Talloires. Dans la même zone, la toponymie suggère l’existence d’un dispositif militaire Celte destiné à conquérir ou contrôler le territoire (présence de la racine tala). De plus les indices de dispositif militaire sont cohérents avec les indices de frontière.

En francoprovençal, le nom de la commune s'écrit Talouère (graphie de Conflans) ou Talouères (ORB).

  1. a b c d e et f Henry Suter, «  », sur le site Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs, site personnel de henrysuter.ch, 2000-2009 (mis à jour le 18 décembre 2009 (consulté le ).
  2. Régeste genevois, REG 0/0/1/095, sur le site de la Fondation des Archives historiques de l'Abbaye de Saint-Maurice (Suisse) - digi-archives.org.
  3. Jean-Louis Grillet, Dictionnaire historique, littéraire et statistique des départements du Mont-Blanc et du Léman, contenant l'histoire ancienne et moderne de la Savoie, lire en ligne).
  4. Régeste genevois, REG 0/0/1/101, sur le site de la Fondation des Archives historiques de l'Abbaye de Saint-Maurice (Suisse) - digi-archives.org.
  5. Régeste genevois, REG 0/0/1/118, sur le site de la Fondation des Archives historiques de l'Abbaye de Saint-Maurice (Suisse) - digi-archives.org.
  6. a b et c Delamarre, Xavier, Les noms des Gaulois, Vaucresson, Les Cent Chemins, , 411 ISBN  et , OCLC 1023509935, lire en ligne)
  7. a et b Delamarre, Xavier., Dictionnaire de la langue gauloise : une approche linguistique du vieux-celtique continental, Arles, Éditions Errance, 2018, ©2003, 440 ISBN  et , OCLC 1055598056, lire en ligne)
  8. Delamarre, Xavier, Dictionnaire des thèmes nominaux du gaulois Volume 1 Ab : /Ixs(o)- : Index des thèmes de l'onomatique celtique ancienne établis d'aprèes les noms de personnes, de dieux, de peuples, de lieu et de rivières ; approche morphologique et sémantique : Xavier Delamarre, Paris, les Cent chemins, 398 ISBN  et , OCLC 1127387694, lire en ligne)
  9. Lexique Français : Francoprovençal du nom des communes de Savoie : Lé Kmoune in Savoué, Bruxelles, Parlement européen, , 43 ISBN , lire en ligne), Louis Terreaux, membre de l'Académie de Savoie, publié au Parlement européen à l'initiative de la députée Malika Benarab-Attou.

Histoire

Vue plongeante sur le village et la rive ouest du lac, le château de Duingt, le sommet du Semnoz

Périodes préhistorique et antique

Les archéologues ont observé une présence de populations dès le Néolithique sur les bords du lac et dans quelques grottes situées sur les rives.

Le territoire se trouve en territoire des Allobroges qui contrôlent l'avant-pays plat, entre le Rhône et les Alpes.

Les Romains interviennent dans les environs à partir du Turin à Genève, passant par le village de Verthier en provenance de la mansio Casuaria (village de Viuz sur la commune de Faverges), qui se développe au .

Nous pouvons attester que le village a été habité à l’époque romaine grâce aux fouilles archéologiques, bien que peu nombreuses. Parmi les découvertes archéologiques, trois inscriptions latines ont été découvertes à Talloires. Le mystère de ses inscriptions c'est qu'on ne connaît ni leur origine ni la raison de leur présence à Talloires. De plus, l'une de ces inscriptions à disparu.

L'inscription lapidaire perdue se trouvait encastrée dans un mur de la maison Vautier. Ce que nous avons retrouvé d'elle sont seulement des fragments avec les lettres suivantes: «...O SACR...», les chercheurs supposent être ce qu'il reste de la formulation « MERCURIO SACRUM... » ce qui veut dire en français « Consacré à mercure...»,,.

La seconde inscription est une épitaphe dont le nom est Rutilius Rutilio. Elle mesure 2 m sur 70 cm sur 60 cm et pèse plus de deux tonnes. Une partie du texte a été effacé lors de sa découverte au XVIIe siècle, l'écriture daterait du IIe siècle. Cette épitaphe dit: « Aux dieux Manes, à … Rutilius Rutilio, fils de Celto, de la tribu Voltinia, mort à quarante ans, père de cinq enfants, Titus Rutilius Celto à son fils très cher et très respectueux » De plus, cette inscription a une histoire particulière car nous la croyions perdue depuis un siècle jusqu'à peu lorsqu'elle été retrouvée par Jean-Loup Bertez et Nicole Mathis auteurs de «Talloires, intime» paru en 2018. En effet, ils l'ont retrouvée en préparant leur ouvrage. C’était un certain Jaques Daviet, propriétaire de l'abbaye qui en avait fait don au musée d’Annecy dans la première partie du XXe siècle. La réalité est tout autre, cette inscription n'est jamais sortie de Talloires, elle était simplement dissimulée derrière une pierre,,.

La troisième inscription lapidaire était quant à elle enchâssée dans la mur d'une maison bordant un chemin. C'est l'historienne Emmanuelle-Philibert de Pingon qui l'a découverte dans les fondations de l'abbaye. Elle mesure 2,08 m sur 86 cm et taillée dans un bloc de granite. Cette inscription parle d'une horloge dont aucune trace n'a jamais été retrouvée à Talloires : « HOROLOGIUM CUM SUO AEDIFICIO ET SIGNIS OMNIBUS **ET**CLATRIS C.BLAESIUS C.FILS VOLTINIA GRATUS EX HS N ET. EO. AMPLIUS AD ID HOROLOGIUM ADMINIS TRANDUM SERUM HS N IIII D.S.P » ce qui veut dire en français : «Cette horloge avec son bâti et toutes ses statues et ses grilles, Caius Blaeius Gratus, fils de Caius, de la tribu Voltinia, l'a offerte à ses frais pour un montant de dix mille sesterces et, en plus, pour s'occuper de cette horloge, un esclave de quatre mille sesterces»,,.

Nous remarquerons que Rutilius Rutilio et Caius Blaeius Gratus faisaient partie de la même tribu, Voltinia. Cette tribu est ralliée aux Romains, parmi ses membres la plupart étaient des habitants de la Gaule Narbonnaise, dont les Allobroges. Ce qui fait écho à la première inscription lapidaire car les Allobroges honoraient fréquemment Mercure.

Période médiévale

Talloires est mentionné dès le . La donation de l'église faite à l'abbaye de Tournus par le roi Boson en est confirmée en 916 par le roi Charles-le Simple et en 941 par Louis-d'Outremer.

de Bourgogne donne en 1018, sous l'impulsion de sa femme Ermengarde, le domaine de Talloires (église dédiée à cette époque à sainte Marie, saint Pierre et saint Maurice, dépendances) aux moines de Savigny. Le prieuré s'installe sur la rive du lac d'Annecy, face au prieuré de Saint-Jorioz (fondé au  siècle) dans le pagus de l'Albanais (in pago Albanense in villa quæ vocatur Talueriis). La reine complète la donation en 1030. Celle-ci l'offre à l'abbé bénédictin Itier ou Itier (1018-1044) de Savigny (attestée en 817), qui envoie quatre moines : Ismius, Ismidon, Ruph et Germain,. L'abbaye est investie par des moines de Cluny. Les papes en 1107, en 1123 et en 1145 confirment sa création. Le premier prieur de l'abbaye, Germain de Talloires, vécut en ermite de 1033 à 1060 dans une grotte au-dessus de Talloires. Parmi les autres prieurs, on trouve dans le Régeste genevois, les mentions de Ismidus (début du XIIe siècle), Odilon (milieu du XIIe siècle), Jean (début du XIIIe siècle), Guillaume (milieu du XIIIe siècle), Jacques de Lully (fin du XIIIe siècle).

Les bâtiments actuels de l'abbaye ont commencé à être érigés en 1681 et comprenaient un hôpital et une maladrerie sur le site d'Angon.

Période contemporaine

En 1860, l'impératrice Eugénie est hébergée à la villa Santa Maria, construite en 1850 avec des pierres de l'église de l'abbaye brûlée lors de la Révolution française.

En 1902, le premier cliché de photographie en couleurs fut réalisé dans le cloître de l'abbaye par le physicien français Gabriel Lippmann.

En février 1986, le dictateur Jean-Claude Duvalier, sa famille et sa suite, fuyant Haïti dont il était président depuis 1971, s'installent pour trois semaines à l'abbaye, après réquisition de l'hôtel par l'État.

Les 5 et 6 juin 2004, les ministres de la Recherche de l'Union européenne se sont réunis à l'abbaye de Talloires.

  1. , Histoire de la Savoie, Bernard Grasset,  (réimpr. 1960, 1976, 2009), p. 10.
  2. Alain Piccamiglio et Maxence Segard, « Le site de Viuz-Faverges/Casuaria (Haute-Savoie) : agglomération, sanctuaire et villa dans la cluse d'Annecy », Revue archéologique de Narbonnaise, lire en ligne).
  3. a b c d e et f Jean-Loup Bertez Nicole Mathis, Talloires, intime, Talloires-Montmin/impr. en Italie, autoédition : Jean-Loup Bertez et Nicole Mathis, , 299 ISBN ), p. 284,285,286,287
  4. a b et c Louis Revon, Inscriptions antiques de la Haute-Savoie,
  5. a b et c (la) Otto Hirschfeld, Corpus Inscrptionum Latinarum,
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  9. a b et c Histoire des communes savoyardes 1981, p. 204-210 « Talloires ».
  10. , Personnages illustres des Savoie : "de viris illustribus", Lyon, Autre Vue, , 619 ISBN ), p. 283.
  11. Francis Wey, La Haute Savoie. Récits d'histoire et de voyage, 1866, p.145
  12. Jean Prieur et Hyacinthe Vulliez, Saints et saintes de Savoie, La Fontaine de Siloé, , 191 ISBN , lire en ligne), p. 42-43.

Héraldique

Les armes de Talloires se blasonnent ainsi : De gueules à la croix d'argent; à un cygne contourné aussi d'argent nageant sur une champagne ondée d'azur brochant sur le tout.

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