La Mure

Localisation

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La Mure : descriptif

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La Mure

La Mure est une commune française située dans le département de l'Isère, en région Auvergne-Rhône-Alpes. Son territoire est situé dans le sud de ce département, au niveau d'un plateau entouré de montagnes, la Matheysine

La commune est labellisée Village étape depuis 2018. Ses habitants sont les Murois.

Géographie

Localisation

La situation de La Mure est très particulière. C'est une commune du sud-est de la France située en Matheysine, au sud du Dauphiné. Elle est en limite naturelle des Alpes du Sud ainsi qu'en limite culturelle de l'occitan (parlé dans le sud) et du francoprovençal (parlé dans l'est). La ville se situe à 45 Grenoble, 60 Gap et 240 Marseille. Elle se trouve au sud du plateau matheysin, à environ 860 m d'altitude.

La Matheysine, une des parties les plus méridionales du département de l'Isère. Cette microrégion marque le début de la transition climatique entre Alpes du Nord et Alpes du Sud.

Communes limitrophes de La Mure
Susville
Saint-Honoré
Nantes-en-Ratier
Prunières La Mure Sousville
Cognet Ponsonnas

Géologie

Le sous-sol du plateau Matheysin a longtemps fourni un excellent anthracite qui a fait la fortune de la ville de La Mure.

Hydrographie

La Bonne (d'une longueur de 40,1 parc national des Écrins sur la commune de Valjouffrey. Elle coule approximativement d'est en ouest, et se jette dans le Drac au sud du territoire de La Mure entre le barrage de Saint-Pierre-de-Méaroz et le pont de Ponsonnas.

Le petit ruisseau de la Jonche, affluent du Drac, borde le territoire de La Mure.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Alpes du sud, caractérisée par une pluviométrie annuelle de 850 à 1 000 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,3 amplitude thermique annuelle de 17,3 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 8,5 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Statistiques 1991-2020 et records LA MURE- RADOME (38) - alt : 885m, lat : 44°56'06"N, lon : 5°47'10"E
Records établis sur la période du 01-11-2003 au 04-01-2024
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −4,7 −4,9 −2 1,4 4,9 8,2 9,4 8,9 6,4 4 −0,7 −4,2 2,2
Température moyenne (°C) 0,1 0,4 4,1 8,2 11,4 15,3 17,3 16,6 13,4 10,1 4,7 0,8 8,5
Température maximale moyenne (°C) 4,9 5,7 10,2 15,1 17,9 22,4 25,3 24,4 20,4 16,2 10 5,8 14,9
Record de froid (°C)
date du record
−23,8
11.01.10
−25,5
01.02.10
−24,9
01.03.05
−11,3
08.04.21
−5,5
07.05.19
−1,8
10.06.05
0,2
03.07.11
−0,8
15.08.06
−2,6
16.09.17
−12,4
30.10.12
−18,3
27.11.05
−21,9
30.12.05
−25,5
2010
Record de chaleur (°C)
date du record
17,3
02.01.22
21,5
25.02.21
23,4
17.03.04
26
21.04.18
31,3
22.05.22
34,4
18.06.22
35,8
18.07.23
36,2
24.08.23
30,7
04.09.23
28,3
02.10.23
22,9
02.11.20
17,9
31.12.22
36,2
2023
Précipitations (mm) 79,8 58,9 72,2 69,4 110,8 68,9 60,1 80,9 64,3 94,6 100,5 88,2 948,6
Source : «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/01/2024 dans l'état de la base
  1. Sandre, «  » (consulté le ).
  2. Sandre, «  » (consulté le ).
  3. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  4. «  », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
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  6. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  7. «  », sur meteofrance.fr, (consulté le ).

Toponymie

Le nom de la commune est nommée dans les deux langues régionales : Mòta Rocassosa en vivaro-alpin et en francoprovençal : La Mura.

Le nom de La Mure vient probablement du mot francoprovençal mura désignant un amas rocheux, une barre rocheuse. Le mot est à rapprocher de "moraine" (terme francoprovençal), de Lamoura, de Lamure, etc.

Cette étymologie correspond avec le sens du nom vivaro-alpin de La Mure : Mòta Rocassosa, qui désigne une butte rocheuse, pouvant correspondre au lieu où est construit le premier château delphinal. C'est dans l’Inventaire des Biens du Dauphin (1339) que pour la première fois, la construction du château est abordée « sur la colline qui a donné son nom à la ville ».

L'étymologie serait donc différence de celle de La Mure-Argens, du mot occitan mura, qui désigne un mur.

Au fil des années, le terme connaît des variantes selon Victor Miard dans La Mure et la Matheysine à travers l'Histoire.

« in Matasina ad Muram (.

  1. Ernest Nègre, Toponymie générale de la France : Tome 1, Formations préceltiques, celtiques, romanes : étymologie de 35000 noms de lieux, Genève, Droz, , 704 p.
  2. Auguste Dussert, Essai historique sur La Mure et son mandement, depuis les origines jusqu'en 1626: avec des éphémérides jusqu'en 1903, Picard/Gratier, , 584 p., p. 19

Histoire

Portrait de la ville et de la Citadelle de La Mure en 1580.
Des troupes traversent le Pont Haut de La Mure. Le pont, illustré par Victor Cassien (1808 - 1893), se trouve sur la route nationale 85.

Moyen Âge

Durant l'époque médiévale, on relève l'existence de plusieurs maisons fortes dont celles : du seigneur de La Motte décrite en 1339, « habet infra villam dominus de mota domum fortem » ; de Lancelot de Clermont décrite en 1363, « quadam turrim cum domo bassa viridarium grangiam et aliis platheis et pertinentiis suis site infra villam de mura » et d'une autre décrite en 1366, « unam suam domum fortem cum suo tenemento et curtilagio site infra villam de mura in castro justam domum fortem nobilis petrus beymundi et juxtam terram berthoni genpanis et juxtam domum fortem nobilis Remundus aynardi ».

Temps Modernes

L'édit de janvier 1562

À la suite de l'édit de janvier 1562 qui permet aux croyants religieux d'exercer leur culture hors des murs de la ville pour éviter les querelles, les protestants ne dissimulent plus leurs revendications et le Massacre de Vassi est considéré comme un signal de guerre.

François de Bonne ayant secrètement été gagné par le protestantisme, s'organise pour la lutte. En , lui et son parent Furmeyer occupent La Mure pour la première fois.

Il perd la ville à plusieurs reprises mais réussit à l'occuper de nouveau à chaque fois.

À la suite de la Réforme qui aura réuni l'essentiel des vieux catholiques, il crée le boulevard du protestantisme.

La Mure devient alors calviniste pendant une vingtaine d'années.

En 1565, les Huguenots construisent leur temple à l'extérieur de la porte du Rivier (actuellement rue du Temple).

| ]
Louis XIII et Richelieu

En 1629, Louis XIII et Richelieu s'abritent à La Mure chez maître Moïse Duport, docteur en droit, avocat à la cour, écuyer, ancien député des Églises réformées du Dauphiné.

Cette chambre du rez-de-chaussée, dans laquelle le roi loge, est appelée par la suite « chambre du Roy ». Cette habitation se trouverait dans « La Grande-Rue » là où se situe la halle du marché.

Passage du pape Pie VI

Le , peu de temps avant sa mort, le pape Pie VI, âgé de quatre-vingt-deux ans et exilé arrive aux portes de La Mure.

Ce jour-là, accompagné d'une vingtaine de personnes, il est accueilli par les autorités municipales puis emmené dans une des maisons les plus agréables de la ville, celle du maire Genevois. Cette demeure se trouvait également dans la Grande-Rue.

Comme le souligne Victor Miard dans La Mure et la Matheysine à travers l'Histoire :

« Il se fit porter, sur son pliant de cuir, au balcon de cette dernière, pour donner sa bénédiction à la foule accourue de toutes parts. Mais il était si exténué que son médecin, le docteur Duchadoz, exigea une journée de repos le plus complet. Sa voiture couvertes de fleurs, le souverain pontife repartit le surlendemain matin, à six heures, pour Vizille et Grenoble, où il allait rester trois jours. ».

Les Trois Croix

Elles sont érigées au sommet de la colline (« ser » ou « Payon » en Matheysin) qui avait pour fonction de protéger les Gallo-Romains installés au sud-est.

Sur cette colline stratégique, le Duc de Lesdiguières construit une citadelle en 1579 pour protéger la ville des attaques catholiques.

En 1580, durant les guerres de religion, la ville est assiégée et prise aux protestants par le duc de Mayenne. La citadelle est détruite en 1581.

En 1587, le château de Monestier est détruit par les troupes de Lesdiguières.

En 1723, sous les auspices des moines capucins, une chapelle est construite et est accessible grâce à un chemin partant au pied de l'actuel hôtel de ville.

La révolution de 1794 emporte l'église et il ne reste alors que le calvaire.

Ces croix en pierres, depuis 1864 sont intactes et sont toujours visibles à l'heure actuelle.

Révolution française et Empire

La Mure est la première commune de la province à se rebeller contre l'ordre établi et dirigée par ses nobles. L'esprit révolutionnaire y règne, en particulier au sein de son parlement.

Dès 1763, par des manifestations, la commune ne cesse de condamner l'arrogance de la famille royale et réclame la convocation des états généraux.

Le , invités par les consuls et échevins de Grenoble, les trois ordres de la communauté de La Mure sont conviés à s'employer avec eux « par instances respectueuses auprès du pouvoir que reçoit le roi au retrait récentes des lois destructives de la constitution de la province ».

Le , une réunion de trois ordres a lieu. L'assemblée souhaite à l'unanimité se joindre aux représentants de Grenoble pour plaider auprès du roi « de vouloir bien retirer les derniers édits, rendre ses magistrats à la province, permettre la convocation des états particuliers de celle-ci en y appelant, par voie d'élection libre, les membres du tiers-état, en nombre égal à celui du clergé […] en vue de remédier aux maux de la nation ».

« Le , le curé Goubet, délégué [de la] ville, assiste à la rentrée solennelle du parlement à Grenoble. Les ordres du Dauphiné tiennent trois assemblées successives à Romans, et dans la dernière, celle du 1er décembre, la constitution des états étant définitivement établie, ils rédigent les pouvoirs des députés de la province aux états généraux et procèdent à l'élection de ces députés. Et le , les états généraux se réunissent à Versailles. Dans notre cité, comme partout, on illumine et on fait des feux de joie à l'annonce de la fusion des trois ordres, après le Serment du Jeu de Paume ».

Napoléon | ]

a traversé la Mure, par la rue des Alpes, le lors de son retour de l'île d'Elbe, juste avant de rencontrer les troupes venues à sa rencontre à Laffrey.

Époque contemporaine

L'église

Le mardi , la première pierre de l'église paroissiale de La Mure est bénie et Fava, évêque de Grenoble prononce une homélie historique.

« Nos très chers Frères,

Il y a dans l'histoire des paroisses ainsi que dans l'existence des hommes, des heures solennelles que l'on marque par un souvenir durable, afin que cette heure soit en quelque sorte immobilisée et fixée devant les yeux et dans la mémoire es générations.

Chers habitants de La Mure, vous êtes arrivés à l'un de ces moments qui marqueront dans l'histoire de votre paroisse.

Cet événement mémorable, nous le célébrons par une fête dont le souvenir se perpétuera à travers les âges, nous le marquons par une pierre désormais sacrée aux yeux du ciel et de la terre. ».

Apparition de l'éclairage électrique

Le premier système d'éclairage de La Mure remonte à 1840. Quelques lampes à huile avaient été installées dans les rues, placées dans des réverbères à réflecteur.

Ces lampes n'étaient allumées que lors des jours sans lune du 1er octobre au par mesure d'économie.

En 1872, la ville change son système d'éclairage et passe à l'essence de pétrole et en 1888 au gaz hydrocarburé.

C'est en 1892, que pour la première fois à La Mure, les rues de la ville se voient éclairées par l'électricité.

« Samedi , par une nuit très obscure, à 8 heures, la ville s'est trouvée tout à coup et comme par enchantement brillamment éclairée […] Les habitants de La Mure, sauf les malades alités, se pressaient dans les rues, sur les places pour admirer l'éclairage nouveau ».

Selon le témoignage d'un habitant de cette époque, « Deux cafés privilégiés par le fait d'être actionnaires de la Société ont pu être éclairés en même temps (cafés Prospect Rival, place de la Liberté, et Pestre, rue des Fossés) ».

Inauguration des salons de l'hôtel de ville en 1893

Le vendredi , présidé par le préfet Edmond Robert, le conseil de révision siège pour la première fois dans le tout nouvel hôtel de ville.

Le soir même, une grande fête est organisée avec notamment la fanfare et les trompes muroises qui, sur la place de la Liberté, offrent un concert sous le grand édifice éclairé désormais par l'électricité.

Les invités de cet événement sont : le préfet, le Général Segretin, gouverneur militaire de Grenoble, le sénateur James Durand-Savoyat et les membres du conseil de révision.

Le à 20 heures, l'hôtel de ville couvre la première séance réalisée par le conseil municipal et le mercredi à 10 heures le premier mariage devant le maire.

Mines

La commune montre des corons et des chevalements de mine en raison de l'exploitation du gisement houiller de la Mure. La récession des mines des Houillères du Dauphiné depuis 1967 a posé la question de la mutation économique et sociale de la commune. L'exploitation a cessé en .

  1. a b et c Élisabeth Sirot 2007, p. 61.
  2. a b et c Victor Miard, La Mure et la Matheysine à travers l'Histoire, , 343 p.
  3. La Mure, «  », sur lamure.fr (consulté le ).
  4. a b et c René Reymond, Mystères et curiosités de l'Histoire dans les communes des cantons de LA MURE- CORPS - VALBONNAIS - MENS - CLELLES - MONESTIER - DE - CLERMONT - VIF - VIZILLE - BOURG - D'OISANS, p. 40
  5. On peut visiter une galerie de mine dans la commune voisine de La Motte d'Aveillans.
  6. La Mure en Matheysine : la volonté de vivre, Le Centre, , p. 130.

Héraldique

D'or au dauphin d'azur crêté, barbé, loré, peautré et oreillé de gueules, au chef de gueules aux trois tours d'argent.

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La Mure dans la littérature

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Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 30/10/2024
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