Annemasse
Localisation
Annemasse : descriptif
- Annemasse
Annemasse est une commune française située dans le département de la Haute-Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes
La ville se trouve à la frontière franco-suisse, au sud-ouest du Léman, dans l'aire urbaine de Genève-Annemasse et l'agglomération du Grand Genève
Il s'agit d'un chef-lieu de canton. D'après les enquêtes de recensement effectuées de 2012 à 2017, la population légale (2015) entrant en vigueur au 1er janvier 2018 s'élève à 35 234 habitants
Avec 314 972 habitants en 2015, son aire urbaine, qui inclut les communes françaises de la banlieue de Genève, est bien plus importante et se classe au 32e rang des aires urbaines françaises
Annemasse est une des douze communes de la communauté d'agglomération Annemasse - Les Voirons Agglomération et la deuxième commune la plus peuplée de Haute-Savoie entre Annecy et Thonon-les-Bains.
Géographie
Localisation
Annemasse est le centre de la deuxième agglomération de Haute-Savoie. Elle est située aux abords de la frontière franco-suisse, dans le nord des Alpes françaises, à 2 canton de Genève et à 45 Annecy, la préfecture de Haute-Savoie. La ville est entourée par le mont Salève (alt. 1 300 Arve au sud-ouest puis à l'ouest, les Voirons (alt. 1 480 Thonon-les-Bains. Elle constitue l'entrée de la vallée de l'Arve.
Les communes limitrophes sont Ambilly, Cranves-Sales, Étrembières, Gaillard, Vétraz-Monthoux et Ville-la-Grand.
Climat
Le climat y est de type tempéré à tendance montagnarde en raison de la disposition de la région annemassienne dans la plaine du Genevois français, entre le Léman et les premiers reliefs du Massif alpin (massif des Bornes) en Haute-Savoie. La présence du Léman adoucit les masses d'air venues du nord et donne un climat « lacustre » où se mêlent à la fois les influences continentales et méditerranéennes.
Annemasse et sa région connaissent des hivers généralement froids, bien que la chaleur y soit souvent élevée en été. L'amplitude thermique moyenne annuelle est de l'ordre de 18 gel par an. Les températures les plus chaudes se produisent en juillet et août, avec des moyennes maximales autour de 26 été durant juillet et août. L'amplitude thermique journalière est particulièrement marquée en été. La région annemassienne compte 2 813 degrés jour unifiés (méthode « météo »).
Voici un aperçu dans le tableau ci-dessous des températures pour la période 1987 à 2000 :
Mois | J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D | Année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température quotidienne minimale °C | -1,0 | -1,1 | 1,2 | 4,0 | 8,8 | 11,4 | 13,7 | 13,5 | 10,0 | 6,9 | 2,1 | -0,2 | 5,8 |
Température quotidienne maximale °C | 5,2 | 7,9 | 12,9 | 15,4 | 21,2 | 23,5 | 26,6 | 26,8 | 21,1 | 15,2 | 8,8 | 5,7 | 15,9 |
Amplitude thermique journalière | 6,2 | 9,0 | 11,7 | 11,4 | 12,4 | 12,1 | 12,9 | 13,3 | 11,0 | 8,3 | 6,7 | 5,9 | 10,1 |
Source : Station météorologique de Gaillard | |||||||||||||
Températures en 2008 (sous abri, normales) °C | 1,5 | 3 | 6,5 | 9,5 | 15,5 | 17,5 | 20 | 20 | 16 | 11,5 | 5,5 | 3 | 10,8 |
Source : MSN Météo |
Les précipitations sont abondantes du fait de la localisation géographique entre le Léman et les préalpes du nord. Les précipitations enregistrées sont, en moyenne annuelle, de 975,7 millimètres. Il pleut en moyenne 118 jours par an, pour une moyenne de 81 millimètres par mois. Il y a un pic de précipitations intervenant au début de l'automne durant les mois de septembre et d'octobre. L'enneigement est régulier en hiver.
Voici un aperçu dans le tableau ci-dessous des précipitations par mois pour l'année 2008 :
Mois | J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D | Année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Précipitations (hauteur moyenne en mm) | 52 | 43,7 | 44,9 | 48,4 | 52,3 | 60,9 | 57,6 | 52,8 | 67,8 | 81,7 | 63 | 55 | 56,7 |
Source : MSN Météo |
Les vents dominants sont caractérisés par leur orientation nord-est / sud-ouest : la bise. Il vente environ 100 jours par an. En centre-ville, trois des axes principaux sont orientés nord-est / sud-ouest et certaines formes urbaines de ces voiries peuvent jouer un facteur aggravant vis-à-vis du vent (effet de canalisation entre les fronts bâtis, effet venturi).
- Étude d'impact — État initial de l'environnement, dossier de réalisation, « Climatologie d'Annemasse », février 2008.
- Base de données météo et observations temps réelle par Moyennes météorologiques mensuelles et annuelles pour Annemasse, Haute-Savoie (74100) et Météo France.
Toponymie
Les formes anciennes du toponymes apparaissent au Régeste genevois les formes Anamasces, Anamachy et Annemansia.
Annemasse est un toponyme qui pourrait provenir d'une tribu Allobroges, selon l'auteur Gilbert Künzi, dans l'ouvrage Lieux-dits entre Dranse et Arve (1997),. Albert Dauzat et Charles Rostaing, dans le Dictionnaire étymologique des noms de lieux de France (. Selon un article de P. Broise, publié dans le Bulletin de la Société d'histoire et d'archéologie de Genève, utilisant le travail de Dauzat et Rostaing, ainsi que les travaux d'Alfred Holder (Alt-Celtischer Sprachschatz, 1891-1904, tome 1, Pannonie. À l'époque romaine, l'ancien vicus gallo-romain porte le nom de Namascae.
En francoprovençal, le nom de la commune s'écrit Almâsse (graphie de Conflans) ou Anemâsse (ORB).
- Henry Suter, « », sur le site d'Henry Suter, « Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs » - henrysuter.ch, 2000-2009 (mis à jour le 18 décembre 2009) (consulté en ).
- Gilbert Künzi, Lieux-dits entre Dranse et Arve : Chablais savoyard et Faucigny, Éditions Cabédita, , 201 ISBN ).
- Pierre Broise, « Antiquités gallo-romaine en Faucigny », Bulletin, no XVIII, , p. 249.
- Lexique Français - Francoprovençal du nom des communes de Savoie - Lé Kmoune in Savoué, Bruxelles, Parlement européen, , 43 ISBN , lire en ligne [PDF]), p. 16.
Histoire
Préhistoire et époque gallo-romaine
La région a notamment été peuplée par les Allobroges vers
Développement d'une petite agglomération rurale en position de carrefour, au sortir de la vallée de l'Arve. Un milliaire gallo-romain a été trouvé sur le territoire de la commune.
Une ville récente au passé rural
Au .
Le site géographique de la ville la condamne à une très longue stagnation, accentuée encore par la rivalité entre la cité de Calvin et les princes de Savoie dont elle dépend, au cours des périodes médiévale, moderne puis contemporaine.
Appartenant au duché de Savoie, et plus précisément à la province de Carouge, Annemasse est française de 1792 à 1815, dans le département du Mont-Blanc puis dans celui du Léman. Chef-lieu de canton sous le Consulat, elle n'abrite que 600 habitants au premier recensement de 1801 et vit alors de l'agriculture et des marchés de Genève. En 1815, elle est rendue au royaume de Piémont-Sardaigne.
Lors des débats sur l'avenir du duché de Savoie, en 1860, la population est peu sensible à l'idée d'une union de la partie nord du duché à la Suisse. Une pétition circule dans cette partie du pays (Chablais, Faucigny, Nord du Genevois) et réunit plus de 13 600 signatures, dont 64 pour la commune,. Ce faible nombre, pour une population de plus de 1000 habitants, s'explique en partie « [par la crainte] de perdre les avantages de la frontière et d'être réduite à un faubourg de Genève ». Le duché est réuni à la suite d'un plébiscite organisé les 22 et où 99,8 % des Savoyards répondent « oui » à la question « La Savoie veut-elle être réunie à la France ? ».
Première étape : l'arrivée du chemin de fer
Le développement de la ville a réellement commencé à partir de l'arrivée du chemin de fer.
L'aménagement de la voie ferrée Bellegarde-Evian en 1880, complétée par celle conduisant à Annecy et à Saint-Gervais-les-Bains, va permettre le premier « décollage » d'Annemasse et l'installation des premières industries, malgré le régime pourtant contraignant de la Grande Zone Franche de 1860 qui faisait de Genève de facto la capitale économique et commerciale de toute la Haute-Savoie du Nord.
Au recensement de 1911, Annemasse n'a encore que 3 300 habitants, mais un premier plan d'urbanisme lié à la construction de la gare permet de structurer l'ancien village-rue et d'étendre l'espace urbain.
Naissance et développement d'une petite ville aux portes de Genève (1920-1950)
La guerre de 1914-1918 ayant entraîné la fin du régime de la Grande Zone Franche, dite de l'Annexion, la disparité entre le franc suisse et le franc français consécutive au financement de la guerre par l'inflation, autant de raisons qui nécessitent un centre urbain pour l'approvisionnement de l'arrière-pays et de la basse vallée de l'Arve. Annemasse se développe fiévreusement et attire une population d'origine paysanne et étrangère. Les Genevois, de leur côté, ne veulent pas perdre le marché de la Savoie proche et installent à Annemasse usines et commerces. Les frontaliers sont alors suisses. Le décolletage et la petite mécanique stimulés par la guerre connaissent un nouveau développement. Annemasse a 6 000 habitants en 1926 et 8 000 en 1936.
Un plan d'urbanisme réalisé par un ingénieur de l'État qui prévoit les futures voiries et l'extension du champ urbain reçoit une première application. La guerre, l'occupation italienne puis allemande entraînent la coupure totale avec Genève et un repli des activités suisses. De fin 1942 jusqu'à la libération au 8 août 1944, l'hôtel du Pax a servi de prison aux Italiens jusqu'au 8 septembre 1943 puis aux Allemands. Au moins 742 personnes y ont été incarcérées et torturées, dont 195 juifs et 547 résistants et passeurs,. Pourtant, Annemasse accueille des réfugiés et le transfert d'activités horlogères du Doubs.
Près de 1 000 personnes travaillent dans l'horlogerie au début des années 1950.
- Eugène Balthazar
- Jean Defaugt
- Hugette Ducoing-Baud
- Eugène Marquet
De la petite ville à la ville moyenne
Après 1950, Annemasse va connaître un développement presque continu marqué cependant par des temps d'arrêt assez nets. Entre les différents recensements, Annemasse et son agglomération enregistrent souvent l'un des plus forts accroissements de la région Rhône-Alpes et de la Haute-Savoie. La population d'Annemasse passe de 8 800 habitants en 1946 à 27 000 en 1990. Les communes voisines connaissent une progression sensiblement analogue.
Mais jusqu'en 1962-1965, le développement est relativement équilibré, l'afflux de travailleurs frontaliers attirés par Genève et eux-mêmes remplacés jusqu'en 1974 par des travailleurs immigrés entraîne une spéculation foncière et immobilière très grave. Le reflux de la main-d’œuvre frontalière entre 1975 et 1978 entraîne l'arrêt des constructions privées, la reprise à Genève après 1982 suscite une nouvelle fièvre puis une nouvelle pause, à partir de la fin 1990, suivie d'une reprise récente. Avec un foncier très cher, le problème est de maintenir des activités industrielles dans une agglomération où les salariés sont attirés par Genève ; le renouvellement des industries et leur orientation vers des activités à haute valeur ajoutée (électronique, micro-mécanique, ultra-sons, capteurs) sont une donnée actuelle.
Du 21 juin 1985 à janvier 1991, la ville est le théâtre d'agressions et de viols commis sur des fillettes dont une est tuée le 13 mars 1986 par Lucien-Gilles de Vallière. Cette affaire criminelle marque durablement la région,.
L'agglomération perd plus de 2 000 emplois industriels depuis 1975, largement compensés par ceux du tertiaire (services et commerces). Le plan d'urbanisme de 1950 prévoit l'extension d'Annemasse et l'aménagement d'une « seconde ville » au Perrier, réalisée dans les années 1970. Ces vingt dernières années, la ville s'est transformée et équipée (centre culturel, gare routière, salle des sociétés, centre technique municipal, Maison de l’Économie, aménagement du quartier de Romagny, Maison des Associations, Gymnase du Perrier, piétonnier de la place de l'Hôtel-de-Ville et des alentours). La densification du centre est l'objectif fondamental avec l'axe gare-église Saint-André, ainsi qu'une meilleure intégration du quartier du Perrier qui a bénéficié d'un Contrat de Ville préventif. Au sein de la première aire urbaine de la Haute-Savoie (325 696 hab en 2017), la Ville-Centre doit jouer son rôle d'animatrice et incarner l'image française de la grande agglomération genevoise transfrontalière favorisée par son carrefour autoroutier et les perspectives d'être la gare TGV Sud de Genève.
- Pierre Broise, « Antiquités gallo-romaine en Faucigny », Bulletin de la Société d'Histoire et d'Archéologie de Genève, no XVIII, , p. 229.
- La date de cet événement, en 516 ou 522 suivant les versions, dont celle du site Sabaudia, n'est pas connu avec certitude.
- Luc Monnier, L'annexion de la Savoie à France et la politique suisse, 1860, A. Jullien, , p. 98.
- Paul Guichonnet (ISBN ), p. 163.
- Manifestes et déclarations de la Savoie du Nord, Genève, Imprimerie-Lithographie Vaney, , 152 lire en ligne), p. 124.
- Gavard 2006, Lire en ligne).
- Paul Guichonnet, Nouvelle encyclopédie de la Haute-Savoie : hier et aujourd'hui, La Fontaine de Siloé, , 399 lire en ligne), p. 18.
- L'Essor savoyard du 3 juin 2021, page 30
- livre "La fuite en Suisse", auteur Ruth Fivaz-Silbermann
- Ville d’Annemasse, « »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur Annemasse : Site Internet (consulté le ).
- Le 13 mars 1986, le corps sans vie de Sophie Bouvier (10 ans) est retrouvé par son frère Guillaume dans l'appartement familial à Annemasse. Elle a été ligotée, bâillonnée puis noyée dans la baignoire, après avoir subi des sévices sexuels. L'enquête montre que le meurtrier, surnommé « l'assassin aux cordelettes », a commis des agressions de deux autres petites filles du quartier. Pendant la traque du « monstre récidiviste d'Annemasse », il commet encore plusieurs agressions sur des jeunes femmes dans la région. Son portrait-robot est diffusé. Le 25 mars 1991, l'assassin, Lucien-Gilles de Vallière est interpellé par hasard lors d'un contrôle de routine. Il avoue ses agressions lors de sa garde à vue. En décembre 1993, le procès de l'homme, jugé comme un « pervers incurable »[pas clair] devant la cour d'assises de Haute-Savoie, défraye la chronique. Le 9 décembre, la cour le condamne à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période incompressible de sûreté de trente ans. Cf Héloïse Guay de Bellissen, Dans le ventre du loup, Flammarion, , 336 p..
- [production de télévision], Émilie Lançon, Frédérique Lantieri (), Paris : 17 juin média/France 2 (Faites entrer l'accusé), consulté le .
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Héraldique
|
Les armoiries de la Ville d'Annemasse, que l'on peut voir sur le fronton de l'entrée principal de l'Hôtel de Ville, présentent le blason de la Savoie (croix d'argent sur fond de geules). Elle se blasonnent ainsi :
Ces armoiries, ont été adoptées par le Conseil Municipal de la Ville d'Annemasse sur proposition du maire Claude Montessuit le 5 juillet 1933 : Ecu français moderne, d'azur à la bande d'or murale romaine, couronne à forteresse. |
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Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 12/12/2024
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