Habère-Poche

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Habère-Poche : descriptif

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Habère-Poche

Habère-Poche (Arpitan: Âbère d'Amo) est une commune française située dans le département de la Haute-Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes

Celle-ci possède une station de sports d'hiver, Les Habères, dont le domaine skiable est relié à celui de Bellevaux (Hirmentaz) et un espace nordique au col des Moises.

Géographie

Localisation

Habère-Poche se situe dans la région du Chablais. C'est la commune qui clot au nord la vallée de la Menoge, appelée aussi vallée Verte.

Communes limitrophes

Habère-Poche et les communes voisines.
Rose des vents Cervens Draillant Lullin Rose des vents
Fessy N Bellevaux
O    Habère-Poche    E
S
Habère-Lullin

Hydrographie, géologie et relief

La commune est dominée par le mont Forchat (1 540 Hirmentaz (1 606 col de Cou (1 116 col de Terramont (1 100 col des Arces (1 171 col des Moises (1 150 m).

La Menoge y prend sa source et y reçoit son premier affluent, le ruisseau des Arces. Le débit de ce cours d'eau est très variable : lors de la crue du 4 juillet 2007 son débit instantané s'est élevé à 139 m3 à la station de mesure de Vétraz-Monthoux. Soit près de 40 fois son débit moyen.

Climat

La situation de Habère-Poche est celle d'un climat montagnard, dans un pays tempéré, où les hivers sont froids et neigeux, et la saison estivale est douce avec parfois des épisodes orageux. Les intersaisons (avril et octobre) sont en moyenne un plus sèches, même si la pluviométrie peut être très élevée.

Voies de communication et transports

Sur la rive gauche de la Menoge, Habère-Poche se trouve sur un parcours commun aux routes départementales 12 reliant Thonon-les-Bains à Bonneville et 22 reliant Boëge à Vailly. Ce parcours est doublé sur la rive droite par la route départementale 40 qui part de Boëge pour rejoindre les lacets de la montée au col de Cou.

Habère-Poche est le terminus de lignes d'autocars vers les gares d'Annemasse et Thonon.

  1. Pascal Roman 2013, p. 44.
  2. « Carte IGN classique » sur Géoportail.

Toponymie

Anciennement Cura de Aberes (v. 1344), puis Haberes, plus récemment Les Habères. D'après les auteurs de Histoire des communes savoyardes, Le Chablais, le territoire de la commune s'étendait autrefois jusqu'à la crête située entre le col de Cou à celui des Moises, comprenant ainsi Habère-Lullin. L'ensemble portait le nom des Habères que l'on retrouve dans la plupart des documents antérieurs à la scission.

Gilbert Künzi, dans son ouvrage Lieux-dits entre Dranse et Arve (1997), relève cependant l'existence de deux autres origines du nom. Il cite Albert Dauzat et son Dictionnaire étymologique des noms de lieux de France (,.

Jean-Marie Jeudy, dans son ouvrage Les mots pour dire la Savoie (2006), voit éventuellement un rapprochement entre le mot arbé (« chalet ») avec le terme habert que l'on trouve en Dauphiné, et dont il fait éventuellement un rapprochement avec celui d'Habère. Pour les moines de l'abbaye d'Aulps, les habères situées sur leurs terres étaient leurs granges. Un mot qui serait ainsi issu de celui d'albergement. Il y aurait ainsi confusion entre le chalet et la grange.

Le toponyme Habères n'ayant pas d'origine latine certifiée, il est probablement celte. Si c'est le cas, la terminaison de la forme ancienne Aberes indique que c'est un ethnonyme. Dans la langue gauloise, le mot Aberes serait une composition de deux racines répandues et liées à l'eau. Ab "rivière" et beru « source, bouillonnement ». En langue gauloise, Aberes signifie littéralement « ceux des sources bouillonnantes ».

Le nom de la commune en francoprovençal est Âbêre d’Amô (graphie de Conflans) ou Âbèro d'Amont (ORB), prononcé localement [],. Avec sa voisine Habère-Lullin, elles sont souvent regroupées sous l’appellation commune de Los Âbèros ([]), et partagent un même gentilé, los Dâbèran et les Dâbèranes ([] et []). Il est intéressant de noter que ce toponyme révèle deux traits phonétiques de l'accent locale de l'arpitan : les -o finaux atones sont réduits à un schwa, fait assez courant en arpitan, et le mot mont est dénasalisé, fait très rare.

  1. a et b «  », sur le site Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs, site personnel de henrysuter.ch (consulté en ).
  2. a et b Baud, Mariotte, 1980, p. 270.
  3. a et b Gilbert Künzi, Lieux-dits entre Dranse et Arve : Chablais savoyard et Faucigny, Éditions Cabédita, , 201 ISBN ), p. 94, section « section « Habère (Poche/Lullin) ».
  4. Jean-Marie Jeudy, Les mots pour dire la Savoie : et demain, j'aurai autre chose à vous raconter, La Fontaine de Siloé, , 540 p., p. 117, Article « Chalet et l'arbé ».
  5. Xavier Delamarre, Dictionnaire des thèmes nominaux du gaulois Volume 1 Ab : /Ixs(o)- : Index des thèmes de l'onomatique celtique ancienne établis d'après les noms de personnes, de dieux, de peuples, de lieu et de rivières ; approche morphologique et sémantique, Paris, les Cent chemins, , 398 ISBN  et , OCLC 1127387694, lire en ligne), p. 19.
  6. Xavier Delamarre, Dictionnaire des thèmes nominaux du gaulois Volume 1 Ab : /Ixs(o)- : Index des thèmes de l'onomatique celtique ancienne établis d'après les noms de personnes, de dieux, de peuples, de lieu et de rivières ; approche morphologique et sémantique, Paris, les Cent chemins, , 398 ISBN  et , OCLC 1127387694, lire en ligne), p. 122.
  7. a et b Roger Viret, Dictionnaire Français-Savoyard : Comportant plusieurs variantes de la langue savoyarde, (non édité à ce jour), 1770 lire en ligne), p. 916.
  8. Lexique Français : Francoprovençal du nom des communes de Savoie : Lé Kmoune in Savoué, Bruxelles, Parlement européen, , 43 ISBN , lire en ligne), Louis Terreaux, membre de l'Académie de Savoie, publié au Parlement européen à l'initiative de la députée Malika Benarab-Attou.
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Histoire

Pré et proto-histoire

Une cavité dite « Tônne dé Feulapes » sous les rochers de la crête d'Hirmentaz, identifiée avant la guerre, et la découverte d'une hache en silex datée de 3 500 av. J.-C. laisse supposer au moins des occupations nomades des néandertaliens. La découverte d'objets de bronze à Habère-Lullin attestent d'une occupation plus constante aux périodes du bronze final puis gallo-romaine après la reddition des Allobroges en 121 av. J.-C.

Moyen Âge

Un acte du pape Alexandre III du confirme à Ysard abbé d'Aulps la possession de l’église des Habères et de ses dépendances. Ses moines s'installent au hameau actuel des Lavoëts pour défricher les bois et broussailles des terres de Poche. Au peste ravagent le pays entraînant une chute durable de la population qui ne retrouve son niveau qu'au début du .

Temps modernes

Lors de l’invasion du Chablais savoyard par les Bernois et les Valaisans en 1536, les Dabhèrants et les troupes de Charlotte d'Orléans, veuve de Philippe de Savoie, arrêtent les troupes bernoises à l'entrée de la vallée Verte, alors que ceux-ci occupent Draillant, Lullin, Bellevaux et la basse vallée. La Réforme est cependant imposée dans la région jusqu'au traité de Lausane en 1564. Le 25 septembre 1598 Charles-Emmanuel de Savoie abolit la liberté du culte et le lendemain les chefs de famille du Chablais abjurent le protestantisme.

Vers 1700, Joseph de Gerbais de Sonnaz, général de l’armée sarde et marquis d’Habère-Lullin acheté quatre ans plus tôt, revendique la seigneurie des deux Habères. Le prieur de l’abbaye d’Aulps lui rappelle alors que le fief d’Habère-Poche relève toujours des moines de Saint-Jean-d’Aulps. La Maison Blanche où la famille de Sonnaz séjournait chaque printemps existe toujours entre les deux communes au hameau de Reculfou.

Lors de l'Assemblée nationale des Allobroges du 22 octobre 1792 à Chambéry, les députés de la paroisse approuvent leur rattachement à la France sous réserve du respect absolu du culte religieux. Ils seront déçus et leur curé, l’abbé Louis Gurliat, se réfugie en vallée d’Aoste alors que son frère le remplace dans la clandestinité. Ses cachettes existent encore au Vernay et aux Lavoëts. Le mécontentement provoque une réaction qui permet à l’armée sarde de tenter une reconquête. Mais elle est défaite à la bataille de Méribel le 28 septembre 1793. La région ne repasse au royaume de Piémont-Sardaigne qu'en 1814 avec l'écroulement de l'empire napoléonien.

Époque contemporaine

Entre 1814 et 1860, la branche d'Habères de la famille Gerbaix de Sonnaz fournit au royaume de Piemont-Sardaigne de nombreux dignitaires militaires et des députés. Pendant cette période et jusqu’en 1836 les deux Habères constituent une même paroisse. On édifie une chapelle l'année suivante,, sur les vestiges d’un ancien château. Bénite le , elle devient paroissiale en 1841 et est dédiée à saint François de Sales. Elle sera consacrée le . Le clocher et la première horloge datent de 1853,.

Lors des débats sur la réunion du duché de Savoie à la France en 1859-60, un courant pro-suisse réclame dans la partie nord du duché la réunion à la Suisse voisine. Une pétition rassemble plus de 13 000 signatures dont une cinquantaine dans le village. Le duché est réuni à la suite d'un plébiscite organisé les 22 et 23 avril 1860 où 99,8 % des Savoyards répondent « oui » à la question « La Savoie veut-elle être réunie à la France ? ».

Avec 110 exploitations agricoles et laitières en 1900 Habère-Poche reste un village agricole jusqu’à la deuxième guerre mondiale. Après celle-ci des établissements destinés au traitement de la tuberculose se développent : l’Espérance à Burdignin, l’Hermitage des Voirons à Boëge, le préventorium des Primevères à Habère-Poche. Pour héberger les visiteurs des équipements hôteliers apparaissent. Ces équipements devenus obsolètes avec l'apparition de nouveaux traitements trouvent leur reconversion avec le développement des sports d'hiver et du tourisme.

Avec le canton de Boëge, Habère-Poche bascule en 1939 de l'arrondissement de Bonneville vers l'arrondissement de Thonon-les-Bains.

  1. Pascal Roman 2013, p. 19.
  2. Mémoires et documents publiés par l'Académie salésienne, 1905, p. 23-25.
  3. Pascal Roman 2013, p. 9.
  4. Pascal Roman 2013, p. 41.
  5. Traité de Lausanne
  6. Conseil presbytéral composée de Mmes Bachofner, Bourgeois, Grezet, Millet, Perrot, de Wattevile, et de MM Cari, Flaissier, Honegger, avec l'aide de Mlle Lapiné, de Mme Nivat et de M. Yung, Le Livre du Centenaire (1893 — 1993), « La Réforme en Chablais » sur le site Église protestante unie du Genevois et Giffre - eglise-genevois-giffre.org
  7. Mémoires et documents publiés par l'Académie salésienne, 1905, p. 199.
  8. et Corinne Townley, La Savoie, la France et la Révolution : repères et échos, , <abbr class="abbr" title="Nombre trop grand ou trop petit.">9782866770532e ISBN ), p. 112.
  9. a b et c Baud, Mariotte, 1980, p. 276.
  10. a et b «  », sur le site patrimoine.amis-st-jacques.org/, Patrimoine jacquaire en Rhône-Alpes (consulté le ).
  11. Luc Monnier, L'annexion de la Savoie à France et la politique suisse, 1860, A. Jullien, , p. 98.
  12. Paul Guichonnet, Histoire de l'annexion de la Savoie à la France, Le Messager : Horvath, , p. 163.
  13. Manifestes et déclarations de la Savoie du Nord, Genève, Imprimerie-Lithographie Vaney, , 152 lire en ligne), p. 62-63.
  14. , Nouvelle encyclopédie de la Haute-Savoie : Hier et aujourd'hui, La Fontaine de Siloé, , 399 p., p. 18 1er août 2015.
  15. Revue de la tuberculose, 1955, Volume 19, Vincennes.
  16. «  », sur le site de mutualisation des Archives départementales de la Savoie et de la Haute-Savoie - sabaudia.org (consulté le ), Ressources - Les communes.


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Héraldique

Blason
Taillé : au .
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.
  1. «  », sur armorialdefrance.fr (consulté le ).

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