Vallorbe

Localisation

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Vallorbe : descriptif

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Vallorbe

Vallorbe est une commune suisse du canton de Vaud, située dans le district du Jura-Nord vaudois. Elle est située dans un vallon du massif du Jura, sur le cours de l'Orbe, entourée notamment par la chaîne de la Dent de Vaulion et par celle du Mont d'Or. Vallorbe, dont l'existence est attestée depuis le XIIe siècle, s'est notamment fait connaître par sa longue tradition industrielle dans le domaine de la métallurgie — forges, clous, chaînes, limes, etc

— ainsi que par sa gare internationale où le Simplon-Orient-Express et le TGV ont fait ou font encore halte.

Géographie

Localisation

Photo aérienne par Walter Mittelholzer (1931).

Vallorbe se situe dans l'ouest du canton de Vaud, à la frontière avec la France ; le village est distant de 21 kilomètres, à vol d'oiseau, d'Yverdon-les-Bains, chef-lieu du district du Jura-Nord vaudois auquel appartient la localité. Les limites de la commune ont été délimitées par des bornes en 1569 avec la vallée de Joux, en 1649 avec la Franche-Comté et en 1739 avec la commune de Vaulion.

Communes limitrophes de Vallorbe
Jougne France Ballaigues Les Clées
Longevilles-Mont-d'Or France Vallorbe Premier
Le Lieu L'Abbaye Vaulion

Géologie et relief

Le centre du village.

La superficie de la commune est de 2 316 hectares. Selon la Statistique de la superficie 2004/2009, sur ces 2 316 hectares, 1 548 sont des surfaces boisées, 512 des surfaces agricoles, 217 des surfaces d'habitat et d'infrastructure et 39 des surfaces improductives. La même statistique donnait, pour la période 1979/1985, les résultats suivants : 1 558 hectares de surfaces boisées, 524 hectares de surfaces agricoles, 193 hectares de surfaces d'habitat et d'infrastructure et 41 hectares de surfaces improductives. Les surfaces d'habitat et d'infrastructure ont donc progressé aux dépens des trois autres catégories.

L'altitude du territoire communal varie entre 610 mètres dans les gorges de l'Orbe et 1 480 mètres à la Dent de Vaulion; le centre du village est à 750 mètres.

Le village de Vallorbe se situe dans la partie suisse du massif du Jura et plus précisément sur le cours de l'Orbe, au centre d'un vallon dominé au sud par la chaîne de la Dent de Vaulion, au nord par celle du Mont d'Or et à l'ouest par le Mont d'Orzeires. À l'est, l'Orbe et la Jougnena ont creusé des ouvertures vers le plateau suisse et la Franche-Comté.

Contrairement au relief jurassien classique, marqué par des espaces relativement grands et des enchaînements de synclinaux et d'anticlinaux, les régions de l'Orbe et du Nozon sont caractérisées par des territoires plus petits, de brusques changements de direction des rivières et des reliefs irréguliers. Ces caractéristiques sont dues au décrochement Vallorbe-Pontarlier, auquel on doit également le défilé Vallorbe-Jougne-Pontarlier dont l'importance en tant qu'axe de transit s'est affirmée dès le Moyen Âge. Le plissement du Jura, qui date de six ou sept millions d'années, allié à l'érosion, a permis aux Vallorbiers et aux habitants d'autres parties de ce massif d'exploiter des gisements qui se situent, ailleurs, à une profondeur beaucoup plus importante. À Vallorbe, il s'agit notamment de l'asphalte, présent dans des couches du Jurassique moyen affleurant au lieu-dit les Époisats de la chaux, présente dans la couche de l'Argovien supérieur et affleurant au lieu-dit les Grands-Crêts, ainsi que du minerai de fer, présent dans la couche géologique du Valanginien supérieur affleurant au Mont d'Orzeires. Le vallon lui-même est recouvert de moraines remontant à la glaciation de Würm et d'alluvions de la période quaternaire. Les terres cultivables se situent à une altitude de 750 à 800 mètres.

Après le retrait des glaciers, le vallon de Vallorbe a été recouvert par la forêt et il faudra attendre l'arrivée des colons, environ 10 000 ans plus tard, pour que de premiers défrichements aient lieu. Elle couvre désormais environ les deux tiers de son étendue d'origine. Les essences dominant actuellement les forêts vallorbières sont les épicéas et les sapins à l'étage des résineux, les hêtres, les érables et les frênes à l'étage des feuillus et les chênes dans les gorges de l'Orbe.

Hydrographie

Le village de Vallorbe est traversé par l'Orbe, une rivière du bassin rhénan, depuis sa résurgence à La Dernier jusqu'aux gorges en amont des Clées. L'Orbe effectue un parcours souterrain entre le lac de Joux et le lac Brenet d'une part et la résurgence de La Dernier d'autre part. Une autre rivière, la Jougnena, traverse la frontière franco-suisse au Creux et se jette dans l'Orbe au niveau du lac du Miroir, un lac artificiel formé par le barrage du Day. L'Orbe a d'autres affluents sur le territoire communal, notamment le ruisseau des Époisats, qui rejoint l'Orbe en amont de l'usine électrique de La Dernier, la Puaz, le Ru-du-Vivier ou encore La Diaz, également sur la rive droite de l'Orbe, mais également le Grand-ruisseau et le Ruisseau rouge, tous deux sur la rive gauche. La Jougnena a également un affluent, le ruisseau du Piquet, qui longe la frontière franco-suisse.

Climat

Le climat de la ville de Vallorbe peut être qualifié de tempéré froid ; la classification de Köppen le définit comme étant un climat continental humide. Les précipitations sont réparties sur toute l'année. Les mois d'avril et d'octobre sont les plus secs, tandis que décembre, janvier et novembre sont les plus humides, suivis des mois de juin et d'août notamment en raison des orages. Avec une température moyenne de 16,6 . Les températures peuvent être négatives jusqu'au mois de mai.

Relevé météorologique de Vallorbe
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −4,1 −3,3 −0,9 2,2 5,9 9,2 11,1 17 8,5 4,5 0,3 −2,7 4
Température moyenne (°C) −1,2 0 3,4 6,9 10,9 14,4 16,6 16 13,3 8,6 3,4 −0,1 7,7
Température maximale moyenne (°C) 1,8 3,4 7,8 11,7 16 19,7 22,1 21,4 18,2 12,7 6,6 2,6 12
Précipitations (mm) 109 98 82 80 94 107 87 107 98 86 108 110 1 166
Source : Climat: Vallorbe - Période 1982 - 2012


Au cours de son histoire, Vallorbe a été affectée par un certain nombre d’événements climatiques extrêmes, que ce soit des ouragans (par exemple en décembre 1736 ou en février 1860), des pluies torrentielles (par exemple en février 1730 ou en août 1868), des hivers très rigoureux (par exemple en 1547-1548, en 1708-1709 ou en 1784-1785), des périodes de sécheresse estivale (par exemple en 1746 ou en 1827) ou des inondations, fréquentes avant la correction de l'Orbe dans les années 1950.

Faune et flore

Préhistoire

La grotte aux Fées, située sur le territoire de la commune de Vallorbe, est le premier site du Jura vaudois dans lequel la présence d'Ours des cavernes a été prouvée.

Voies de communication et transports

Voies de communication

Vallorbe est reliée au réseau des routes nationales suisses par la A9 (Brigue-Lausanne-Vallorbe)  1 (Ballaigues).

Transports

La commune de Vallorbe compte deux gares - la gare de Vallorbe et la gare du Day. Elle est située à la jonction de trois lignes ferroviaires : la ligne de Dijon-Ville à Vallorbe, la ligne de Lausanne à Vallorbe et la ligne de Vallorbe au Brassus. Le trafic régional est assuré, sur la ligne Lausanne-Vallorbe, par les CFF et, sur la ligne Vallorbe-Le Brassus, par la compagnie Travys. Des TGV Lyria assurent par ailleurs la liaison Lausanne-Paris avec arrêt à Vallorbe. En 2015, la gare de Vallorbe compte 45 départs quotidiens et la gare du Day 71 départs quotidiens, toutes lignes confondues.

La commune dispose également de plusieurs lignes d'autobus : la ligne Vallorbe-Yverdon-les-Bains de la compagnie TRAVYS, la ligne Vallorbe-Ballaigues-Orbe exploitée par CarPostal et la ligne Vallorbe - Frasne exploitée par Monts-Jura. La ligne Vallorbe-Ballaigues-Orbe dessert huit arrêts sur le territoire communal : gare, place de la Liberté, poste, Éterpaz, Trésit, Les Jurats, Les Pontets, Le Creux, tandis que la ligne Vallorbe-Yverdon-les-Bains ne dessert que les arrêts de la gare, du Creux et, parfois, du Day.

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Toponymie

Vallorbe

Le nom du village est attesté dès le , avant d'être écrit Valorbes (. La signification est simplement Vallée de l'Orbe, du nom de la rivière le long de laquelle s'est développé le village. Le nom de la rivière elle-même est relatif à son cours disparaissant par endroits et aurait pour origine le terme latin orba signifiant « rivière obscure ».

Hameaux et lieux-dits

Le Day - l'un des hameaux de Vallorbe - doit son nom au mot patois daye signifiant « pin sylvestre », lui-même dérivé du mot gaulois dagla, signifiant « pin » ou « torche en bois de pin ». La Dernier signifie simplement derrière, en arrière de et vient, à l'origine, du bas latin deretro. Les Éterpaz - jadis un hameau séparé et désormais un quartier intégré au village - désignent un endroit défriché, où les souches ont été enlevées à la houe, le nom d'une série de mots de l'ancien français signifiant défrichement (estrepeure), arracher les mauvaises herbes (esterper, estirper, estraper, estreper, estrepier, estriper) ou encore abattis (estarpeis, estrapeis, estrepeis). Le Mont d'Orzeires, un alpage situé entre Vallorbe et la vallée de Joux, doit son nom aux ours qui le fréquentaient puisque le vieux français orsière signifie tanière à ours. Le nom de mont de Cire, qui lui a également été longtemps donné, serait en fait une simple déformation du patois vallorbier Mont d'Ortsîre, variante locale de Mont d'Orzeires. Le nom Poimboeuf tire son nom du métier de bouvier, dit aussi pique-bœuf, piquer se disant poindre en ancien français.

Noms des rues

La plupart des rues de Vallorbe sont nommées en fonction des lieux qu'elles relient ou dans la direction desquels elles mènent (rue de la Source, place du Pont, rue de Lausanne, rue de l'Ancienne-Poste, etc.).

Deux rues font référence à des personnalités liées à la commune : la rue Louis Ruchonnet est dédiée au Conseiller fédéral Antoine Louis John Ruchonnet, originaire de Vallorbe et en poste de 1881 à 1893 ; la rue P.-F. Vallotton doit, elle, son nom à Pierre-François Vallotton, originaire de Vallorbe, enseignant et auteur de drames populaires dans la seconde moitié du XIXe siècle.

Le nom de la rue des Jurats tire son nom de la racine celtique juris signifiant hauteur boisée, forêt de montagne.

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Histoire

Néolithique et antiquité

Il n'y aucune preuve d'occupation permanente du territoire actuel de la commune de Vallorbe avant le . En revanche, quelques objets plus anciens ont été retrouvés, signes que le vallon a probablement au moins été traversé : une hache du Néolithique, une hache celte et une monnaie en or de l'empereur romain Flavius Honorius.

Moyen Âge

Vallorbe apparaît pour la première fois dans un document historique en 1139, dans une bulle du pape Innocent II adressée au prieur de l'abbatiale de Romainmôtier,. Les premiers habitants s'établissent autour de la Fontaine de St-Pancrace, dans l'actuelle rue du Moutier. Un prieuré bénédictin est créé à Vallorbe en 1148, mais il est annexé au couvent de Romainmôtier en 1321 et disparaît,, l'établissement de Vallorbe ne pouvant apparemment pas subvenir à l'entretien du prieur et du curé qui y résidaient. Les noms de seulement trois prieurs de Vallorbe sont connus : Willerme (de Brussin), Willerme (dit Charpil) et Jaques de Dizy. Entre-temps, au comtes de Savoie, mais Vallorbe reste placée sous l'autorité directe du prieuré de Romainmôtier. Celui-ci est représenté à Vallorbe par un mayor et un mestral, chargés de rendre justice et d'administrer les biens du prieuré.

La sidérurgie, dont l'histoire est présentée plus en détail dans un chapitre ci-dessous, commence dès la fin du . Une scie est également installée à cette époque à l'instigation du prieur de Romainmôtiers.

En 1349, environ la moitié population de Vallorbe est décimée par l'épidémie de peste noire qui déferle sur toute l'Europe. En 1475, le village est pillé par les troupes confédérées pendant la Guerre de Bourgogne, même si les destructions sont moins importantes que celles qui affectent le village voisin des Clées. Le nombre de chefs de famille passe de 80 à 140 avant la peste noire, à 55-60 en 1397, puis à 28 en 1434-1437 et à 16 en 1499. La population a donc diminué d'au moins deux tiers en un siècle et demi et il faut attendre 1500 pour que la population du village recommence à croître. La peste reviendra souvent à Vallorbe, des épidémies étant confirmés pour les années 1505, 1545, 1550, 1572, 1597, 1613, 1628 et 1713.

En 1403, les habitants de Vallorbe sont exemptés de la taille à miséricorde par le prieur de Romainmôtier Jean de Seyssel. Elle est remplacée par une taxe fixe de vingt livres qui doit être payée par les propriétaires terriens en proportion des surfaces cultivées. Les autorités communales ont donc intérêt à accroître la taille des surfaces cultivées, notamment grâce au défrichage, pour répartir les vingt livres entre un nombre plus grand de contribuables. En 1487, les Vallorbiers sont exemptés d'une série d'autres impôts (dîme des grains, du bétail et de la moisson, terrage, corvées, charrois de vins, redevance pour le four et le moulin) par le prieuré et ne doivent plus payer, en plus des vingt livres pré-mentionnées, que la dîme simple et une somme de six deniers par pose. C'est également au .

En 1414, la Confrérie du Saint-Esprit est fondée. Après la Réforme, ses biens permettront la création de la Bourse des pauvres.

Pendant la fin du Moyen Âge, alors même que la population connaît un fort déclin, des surfaces importantes sont défrichées sur le territoire communal et le nombre de petites industries augmente. Dans le domaine agricole, si l'élevage conserve sa prééminence, la proportion de terres dédiées aux cultures augmente et les prés sont relégués dans les surfaces moins ensoleillées. Baisse de la population et augmentation des défrichements conduisent, entre 1397 et 1434-1437, à un accroissement des domaines des propriétaires. En 1499, le domaine moyen a une superficie de treize hectares et le plus grand propriétaire, Claude de Franquefort-Matthey, en détient environ 26. Environ 4 % des terres sont mises en gage par leurs propriétaires.

En 1499 également, le village compte sept industries : une scie, une tannerie, deux moulins, deux ferrières (à La Dernier depuis la fin du martinet. C'est en effet cette année-là que sont inaugurées les Grandes Forges, installations qui ne fermeront qu'en 1967 et qui abritent désormais le Musée du fer et du chemin de fer. La boissellerie est également pratiquée grâce aux forêts qui, comme quelques rares terres agricoles, font partie des communs.

Période bernoise (1536-1798)

Une grande partie du canton de Vaud actuel est annexée par le canton de Berne en 1536, marquant la fin de la domination non seulement des ducs de Savoie, mais également des prieurs de Romainmôtier. Vallorbe passe alors en effet à la Réforme, comme la plus grande partie du canton de Vaud. Le français remplace le latin comme langue liturgique, mais les habitants de la commune continuent à parler leur patois franco-provençal, un fait qui ne changera pas avant le . Le moulin, qui appartenait jusque-là au couvent de Romainmôtier, et le four banal, possession du curé, sont cédés à la commune de Vallorbe. Administrativement, Vallorbe est incluse dans le bailliage de Romainmôtier dès 1543.

À la fin du . Trois ans plus tard, la dîme est remplacée par une somme fixe. En 1589, la "Cense des Clées" est divisée par deux, peut-être en raison des difficultés financières que connaît la commune à la suite de la faillite du maître de forges Etienne Matthey en 1586-1587. En 1591, la mainmorte est supprimée. En 1613, le mayor et le mestral sont remplacés par un châtelain qui représente le bailli à Vallorbe. En 1634, Bernois et Francs-Comtois parviennent à se mettre d'accord sur le tracé exact de la frontière entre les deux États, mettant fin à de longues années de tensions.

En 1708, Vallorbe se dote d'un règlement communal organisant son fonctionnement. Un certain nombre d'institutions sont formalisées : la Généralité, qui regroupe tous les bourgeois de la commune et nomme conseillers, gouverneurs et d'autres officiels, le Conseil des Vingt-Quatre, qui fait office d'organe délibérant, le Conseil des Douze, qui joue le rôle d'exécutif, un Grand gouverneur qui dirige les conseils, l'administration et les finances, un Petit gouverneur responsable de la police et de la bourse des pauvres, ainsi qu'un Secrétaire communal, des attaverneurs (collecte de certaines taxes, poids et mesures), des messeillers (tâches de police) et des forestiers. La Généralité nomme également les membres du Consistoire, un conseil de paroisse doté de pouvoirs de contrôle des mœurs des citoyens.

La croissance démographique, qui a recommencé dès le début du . En 1614, la commune a retrouvé peu ou prou sa population d'avant la Grande Peste de 1349. Les défrichements n'augmentent que peu pendant la plus grande partie du . En 1579, 87% des paysans sont propriétaires de domaines trop petits pour survivre et doivent recourir à divers expédients (boissellerie, charbonnage, travail dans une forge, service mercenaire, etc.). À partir de 1579, les défrichements reprennent et la proportion des terres dédiées aux cultures plutôt qu'à l'élevage augmente encore.

Le temple protestant qui existe encore actuellement est inauguré en 1712.

Les incendies sont fréquents au .

Au . En 1635, elle achète ainsi l'alpage du mont d'Orzeires à Gédéon de Hennezel. Samuel de Watteville vend ensuite la montagne des Époisats, imité en 1703 par Samuel de Watteville qui cède le Pré-à-la-Fée. La commune acquiert encore le chalet d'Essert en 1709 (vendeur: Albert-Daniel de Hennezel), la Combe-à-Barathoux en 1815 (François et Jean-François Vallotton), le Chalet-des-Plans en 1832 et la montagne des deux Pralioux en 1842 (descendants de Jean-Samuel et Abraham Vallotton).

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Sous la République helvétique (1798-1803), de nouvelles autorités communales sont mises en place, une Municipalité et une Régie, toutes deux élues au suffrage censitaire. Pendant les douze ans que dure l'Acte de Médiation (1803-1815), la Régie est supprimée et seule reste en place la Municipalité. C'est également en 1803 qu'est créé le Cercle de Vallorbe, dont Vallorbe est le chef-lieu, et qui constituera notamment, jusqu'en 1998, la circonscription électorale pour l'élection des députés au Grand Conseil vaudois.

La Constitution cantonale de 1814 apporte avec elle la création, à Vallorbe, d'un Conseil communal (législatif), en plus de la Municipalité déjà existante. En 1831, la nouvelle Constitution du canton de Vaud introduit le suffrage universel masculin, alors qu'il était censitaire jusque là, ainsi que l'élection des membres de la Municipalité par le Conseil communal.

À partir de 1712, un service régulier de messagerie à destination de Romainmôtier est mis sur pieds. Ballaigues suit en 1804 peu après la création du canton de Vaud,. Il faut attendre 1837 pour voir l'ouverture d'un dépôt postal cantonal, puis 1849 pour qu'il soit transformé en bureau de poste fédéral,. Le télégraphe arrive en 1862 et le téléphone en 1895. En 1806, l'usage du patois est par ailleurs interdit à l'école et le dialecte franco-provençal parlé jusque-là à Vallorbe disparaît progressivement. Un collège est construit à la Voête en 1825.

La métallurgie continue à dominer la vie économique vallorbière au ,. Outre ces activités liées au fer, qui sont évoquées plus en détail plus loin dans cet article (voir le chapitre Histoire de l'industrie du fer à Vallorbe), le . Elle restera ouverte jusqu'en 1933. En 1889, la troisième usine électrique du canton de Vaud ouvre au Saut-du-Day, permettant par la même occasion l'établissement d'une fabrique de chlorates qui fermera, finalement, en 1972.

La fin du . C'est également à cette période qu'est construite la route allant à Orbe et Yverdon via Ballaigues. La route de l'Échelle, à destination de la vallée de Joux, est bâtie en 1861. Le réseau de diligence se développe également à cette époque, d'abord entre Vallorbe et Ballaigues (1857), puis entre Vallorbe et Jougne (1863).

Les premières discussions concernant le rattachement de Vallorbe au réseau de chemin de fer ont lieu dès 1853. Le 28 mai, la Compagnie de l'ouest suisse s'engage à établir une liaison ferroviaire entre Jougne et Saint-Maurice. En 1856, au moment où cette entreprise signe une convention avec le canton de Vaud pour la construction de la ligne, un comité favorable à l'arrivée du chemin de fer se forme à Vallorbe sous la direction de Lucien Vallotton, le directeur des forges de la commune. Une année plus tard, la Compagnie de l'ouest suisse et la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée signent un accord visant à construire une ligne ferroviaire entre Vallorbe et Pontarlier. L'inauguration de la ligne internationale passant par Les Verrières, dans le canton de Neuchâtel, en 1860, ralentit la concrétisation des projets vallorbiers. Les piquets marquant le futur tracé de la ligne entre Vallorbe et Daillens sont finalement posés en 1865. Le projet ne fait pas l'unanimité à Vallorbe et ces piquets sont arrachés par endroit. Peu après, une souscription est organisée pour financer les travaux. La commune de Vallorbe verse 100'000 francs et 46 habitants y contribuent également. La ligne de chemin de fer entre Vallorbe et Daillens est finalement construite entre 1867 et 1870, le viaduc du Day réalisé entre 1867 à 1869 en étant l'un des ouvrages les plus marquants. Les travaux sont marqués par plusieurs morts et blessés, ainsi que par une grève qui éclate le sans amener de résultats notables.

La première gare de Vallorbe est inaugurée le et il faut alors deux heures pour se rendre de Vallorbe à Lausanne. Jean-Marius François Chaulmontet (1841-1915) devient le premier chef de gare. Il fait construire en 1874 l'hôtel de Genève sur des terrains qu'il a achetés à proximité immédiate de la gare et y ouvre le premier buffet de la gare. La ligne ferroviaire Pontarlier - Vallorbe, construite entre 1870 et 1875 et dont les travaux sont retardés par la Guerre franco-allemande de 1870, est ouverte au trafic le

Les Vallorbiers bénéficient également de la construction d'un réseau d'eau potable dès 1895, de la pose de l'éclairage public deux ans plus tard, puis du début de la construction d'un réseau d’égouts durant la première décennie du . Des banques s'implantent également à Vallorbe pendant cette période : la Banque Vaudoise de Crédit en 1872, la Banque Cantonale Vaudoise en 1881 et le Crédit Foncier Vaudois en 1886. La Société de banque suisse reprend, en 1917, l'agence de la Banque de Nyon ouverte, elle aussi, durant la seconde moitié du XIXe siècle.

Sur le plan religieux, une Assemblée des frères est fondée en 1850, suivie par l'Armée du Salut en 1887. Il faut attendre 1894 pour qu'une église catholique ouvre à nouveau à Vallorbe (l'église catholique actuelle date toutefois de 1974, consacrée le 9 juin). Enfin, c'est l'Église évangélique du réveil qui fait son arrivée en 1938.

Plusieurs incendies importants frappent Vallorbe pendant la deuxième partie du . Le , seize bâtiments sont détruits. Le , un incendie détruit 93 maisons à Vallorbe sur la rive gauche de l'Orbe et fait une victime. Le canton, qui avait puisé dans les réserves de la Caisse cantonale d'assurance incendie, est incapable d'indemniser les victimes, ce qui conduira à une modification de la Constitution cantonale en mars 1885 pour empêcher de tels prélèvements. Les détenus des Établissements pénitentiaires de la plaine de l'Orbe sont mis à contribution pour aider à la reconstruction. Les travaux avancent rapidement - quarante-cinq bâtiments sont mis sous toit à la fin de l'année 1883 - mais trois ouvriers y laissent leur vie. La rive droite sera ravagée à son tour, douze maisons brûlant le ,.

En 1885, Vallorbe accueille la Fête cantonale de gymnastique.

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Le développement de Vallorbe se poursuit à un rythme rapide au début du ,. La gare du Day est inaugurée en 1907, suivie par le casino une année plus tard et par l'infirmerie en 1911. En 1914, les diligences sont remplacées par les Autotransports de la vallée de l'Orbe (AVO), tandis qu'un second bureau de poste ouvre à la gare. Le collège de la rue Louis-Ruchonnet ouvre en 1915, tout comme la nouvelle gare et le tunnel du Mont-d'Or . Ces infrastructures sont réalisées à la suite du percement du tunnel du Simplon et de la décision d'y faire passer le prestigieux Simplon-Orient-Express. D'autres projets ferroviaires ne seront toutefois pas réalisés : la ligne Vallorbe-Yverdon est ainsi abandonnée en 1911, tandis que le tramway Ballaigues-Vallorbe-Le Day l'est en 1914.

Lors du recensement fédéral de 1920, la commune compte 4 621 habitants, le nombre le plus élevé jamais atteint lors d'un recensement fédéral (effectués tous les dix ans). Le développement des infrastructures continue pendant les années 1920 et 1930 avec la canalisation du cours de l'Orbe en 1922, puis le voûtage du viaduc du Day entre 1923 et 1925 et le début des travaux d'électrification de la ligne ferroviaire Lausanne-Vallorbe à partir de 1925. En 1934, la route cantonale menant à la vallée de Joux (RC 152 d) est achevée. Une halle des fêtes est bâtie par la société de tir de l'Abbaye en 1938. Elle brûlera en 1984, mais sera reconstruite trois ans plus tard. Le bâtiment communal de la place du Pont est inauguré, lui, peu après la Seconde guerre mondiale, en 1949.

En 1925, les élections communales sont marquées par l'alliance formée par les "minoritaires": libéraux, jeunes-radicaux, ainsi que les populaires indépendants de Gustave Jaillet-Combe. Devancé à l'issue du premier tour, le Parti radical-démocratique ne présente pas de candidats au second tour, si bien qu'il n'y aura pas un seul radical au conseil communal entre 1926 et 1929 et que Gustave Jaillet-Combe deviendra le syndic de la commune. La vie politique reprend son cours "normal" en 1929, mais des indépendants, à nouveau regroupés autour de l'ancien syndic Gustave Jaillet-Combe, obtiennent six sièges en 1933 sur une liste commune avec les radicaux et les libéraux.

Entre 1937 et 1941, le Fort de Pré-Giroud est construit pour interdire le passage du col de Jougne et soutenir la défense de la frontière pendant la Seconde Guerre mondiale. La ligne ferroviaire Vallorbe-Pontarlier est fermée en 1939 et ne sera jamais rouverte, les voies étant démontées pendant la guerre, d'abord côté suisse, puis côté allemand,. En mai 1940, l'armée française fait sauter le tunnel du Mont-d'Or. L'armée allemande fait procéder, en juin de la même année, à la remise en état du tunnel, mais le mure à l'emplacement de la frontière afin d'éviter tout passage clandestin. Il ne rouvrira que le 24 janvier 1945. En juin 1940, plusieurs centaines de réfugiés militaires et civils venant de France sont accueillis temporairement à Vallorbe, au Day et à Ballaigues. Le 25 septembre 1944, des officiers de la débarquée en Provence se présentent au poste de frontière de Vallorbe.

En avril 1945, après avoir obtenu des Allemands qu'ils le conduisent en Suisse, et du gouvernement suisse qu'il l'accepte sur son territoire, le maréchal Pétain demande à regagner la France. Le 24 avril, les autorités suisses lui font rejoindre la frontière, puis il est remis aux autorités françaises le 26 avril au poste-frontière de Vallorbe où le général Kœnig le prend en charge. Le maréchal Pétain est alors conduit en convoi automobile jusqu'à la gare des Hôpitaux-Neufs - Jougne, distante de quelques kilomètres, où un train spécial le ramène de nuit à Paris. Il est condamné à la peine de mort. Sa peine est commuée en emprisonnement à perpétuité par le général de Gaulle.

En 1950, le Parti socialiste obtient la majorité absolue des sièges au conseil communal, le législatif de la commune et la conserve pendant deux législatures, jusqu'en 1957. Il s'agit à ce jour de la seule période où la gauche a été majoritaire à Vallorbe.

Les années 1950 sont également marquées dans le canton de Vaud par l'octroi, en 1959, du droit de vote aux femmes, droit qui est effectif pour la première fois au niveau communal lors des élections communales de 1961. Bien des années s'écouleront toutefois avant que les Vallorbières n'accèdent à des postes à responsabilité. En 1975, la libérale Françoise Banse-Bachofen est la première à accéder à la présidence du conseil communal. Lors des élections communales de 1993, Nicole Lorenzini est élue à la Municipalité, devenant ainsi la première femme à siéger à l'exécutif de la commune de Vallorbe.

Plusieurs industries connaissent des difficultés à partir des années 1950, conduisant à la fermeture des forges du Creux en 1956, de celles des Éterpaz en 1959, puis de l'usine d'électrochimie du Day en 1972. Les années 1970 et le début des années 1980 sont marquées, comme dans bien d'autres communes de l'arc jurassien, par une importante chute démographique, Vallorbe perdant environ 900 habitants entre le milieu des années 1970 et le milieu des années 1980. Le déclin démographique n'empêche pas l'offre touristique et notamment muséale de se développer rapidement à partir du milieu des années 1970. Les Grottes de Vallorbe peuvent être visitées par le grand public dès 1974, le Musée du fer ouvre ses portes en 1980, une auberge de jeunesse est inaugurée en 1983, des bisons sont installés au Mont d'Orzeires en 1987, le Fort de Pré-Giroud est accessible au public depuis 1988 et, enfin, le Musée du chemin de fer vient compléter l'offre en 1990. Un incendie détruit la salle des fêtes de Vallorbe le 16 juillet 1984, mais une nouvelle salle des fêtes est reconstruite dans les années qui suivent.

L'armée s'implante également à Vallorbe, rachetant, en 1959, l'ancien Grand-Hôtel pour y établir une caserne, puis, dans les années 1970, les bâtiments de l'usine d'électrochimie du Day. Le deuxième bureau de poste, situé à la gare, ferme en revanche en 1968 en raison de son manque de rentabilité.

La ligne de chemin de fer Dôle-Vallorbe est électrifiée en 1958. De plus, si Vallorbe voit s'arrêter le dernier train Simplon-Orient-Express le 19 mai 1977, une liaison TGV, exploitée conjointement par la SNCF et les CFF, est mise en place entre Paris et Lausanne le 22 janvier 1984. À la fin de l'année 1989, la construction de la semi-autoroute A9 reliant Orbe à Vallorbe est achevée.

Le radical André Jaillet succède, en 1968, à son camarade de parti Jean Glardon à la syndicature de la ville. Il détiendra ce poste sans interruption pendant près de vingt ans. C'est un autre radical, Philippe Mamie, qui est élu pour lui succéder le 24 novembre 1985. Après la révision de la loi fédérale sur l'asile acceptée en votation populaire en 1987, la douane de Vallorbe devient l'un des postes-frontières autorisés auxquels les requérants doivent se présenter en arrivant en Suisse.

En 1988, un référendum est lancé contre l'instauration d'une taxe annuelle pour l'élimination des déchets. La taxe a été refusée le 13 mars 1988 par 470 voix contre 168.

Le 28 juillet 1992, le pirate de l'air libanais Hussein Hariri, qui s'était échappé des établissements pénitentiaires de la plaine de l'Orbe, est arrêté à Vallorbe.

Diverses manifestations d'importance rythment le . En 1966, Vallorbe accueille la Fête cantonale de gymnastique. Les 100 ans de la ligne de chemin de fer Lausanne-Paris sont célébrés en septembre 1970. La première édition des 200 kilomètres de Vallorbe est organisée en 1977. En 1979, le Concours cantonal des musiques vaudoises est organisé à Vallorbe, attirant près de 2000 musiciens dans la commune. En septembre 1986, Vallorbe accueille le premier Swiss raid commando. Début novembre 1986, des festivités sont organisées pour le centième anniversaire de la ligne de chemin de fer Vallorbe-Le Pont. En juillet 1988, une étape du Tour de France passe par Vallorbe. En juin 1989, la fête de gymnastique du Nord Vaudois est organisée à Vallorbe, réunissant 600 gymnastes. Les 30 septembre et Jean-Pascal Delamuraz.

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Le début du XXIe siècle est marqué par un retour de la croissance démographique, la commune passant de 3 096 habitants en 2001 à 3 667 en 2014.

Le 13 novembre 2000 est inauguré le Centre d’enregistrement de Vallorbe dans d'anciens locaux de l'armée. Toute personne déposant une demande d’asile sur le territoire suisse est automatiquement dirigée vers ce type de centre où elle sera prise en charge pour une durée maximale de deux mois. Le centre a une capacité de 280 places. En mars 2008, un accord est conclu entre la commune de Vallorbe et l'Office fédéral des migrations pour réduire le nombre de requérants d'asile de 20 %. C'est également en 2008 que le réalisateur Fernand Melgar obtient un Léopard d'or dans la catégorie « Cinéaste du présent » au Festival international du film de Locarno pour son film La Forteresse décrivant le quotidien des requérants d'asile résidant à Vallorbe.

Le 3 décembre 2001, le libéral Laurent Francfort est élu à la syndicature, battant la candidate radicale Nicole Lorenzini de sept voix, et devient ainsi le premier syndic non radical depuis le socialiste Ernest Truan (1954-1957). Son collègue de parti, Stéphane Costantini, lui succède en 2009.

En 2010, les Chemins de fer fédéraux (CFF) procèdent à l'assainissement du viaduc et retirent les 1500 kilos d'explosifs qui s'y trouvaient depuis les années 1970.

Le 5 juin 2016, la population de Vallorbe se prononce en faveur de la création d'un parc de six éoliennes au lieu-dit « Sur Grati » par 770 oui contre 569 non.

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