Montmartre
Localisation
Montmartre : descriptif
- Montmartre
Montmartre est un quartier du 18e arrondissement de Paris (France) dominé par la basilique du Sacré-Cœur
Depuis le XIXe siècle, il a accueilli de nombreux artistes tels que Picasso ou Modigliani et est devenu le symbole d'une vie rurale et autonome au sein même de la mégapole. Jusqu'en 1860, Montmartre est une commune du département de la Seine
Cette année-là , en vertu de la loi d'extension de la capitale, la commune est annexée par Paris à l’exception d’une petite partie qui est attribuée à la commune de Saint-Ouen. La majorité du territoire de l'ancien Montmartre est donc intégré dans ce qui devient le 18e arrondissement de Paris, baptisé « des Buttes-Montmartre » et constitué des quartiers administratifs des Grandes-Carrières, de Clignancourt, de la Goutte-d'Or et de la Chapelle
De même que le quartier du Marais, Montmartre n'a aujourd'hui aucune limite géographique précise : c'est un quartier parisien « historique » et non un « quartier administratif », délimité traditionnellement au nord par la rue Custine, à l'ouest par la rue Caulaincourt, au sud par les boulevards de Clichy et de Rochechouart, et à l'est par la rue de Clignancourt. Connu pour ses rues étroites et escarpées flanquées de longs escaliers, ce secteur très touristique du nord de Paris abrite le point culminant de la capitale sur la butte Montmartre, une des buttes-témoins gypseuses formées de part et d'autre de la Seine et dénommées les « collines de Paris »
À 130,53 mètres, altitude du sol naturel à l’intérieur du cimetière du Calvaire, il jouxte l’église Saint-Pierre de Montmartre, plus ancienne église du Paris actuel. Elle est reconnaissable à sa couleur blanche caractéristique qu'elle doit à ses pierres de Château-Landon qui ont la particularité de blanchir au contact de l'eau.
Toponymie
Une étymologie de Montmartre veut que ce toponyme (le nom désignant ce lieu) se rattache à un mons Martis — « mont de Mars » — car, à l'époque gallo-romaine, un temple dédié à Mars (dieu de la guerre) jouxtait un temple dédié à Mercure (dieu du commerce) à l'emplacement de l'actuelle église Saint-Pierre.
Une autre étymologie serait mons Martyrum, le « mont des Martyrs », une des rues historiques menant à Montmartre s'appelant d'ailleurs « rue des Martyrs » : victime des persécutions antichrétiennes, saint Denis y fut décapité avec deux autres coreligionnaires, Rustique et Éleuthère,,.
Le « mont de Mars » a donc pu être réinterprété vers le martyr venant du latin martus, « témoin » — et ensuite, par dérivation populaire, en mont de « martre », martre signifiant martyr en ancien français.
La substitution toponymique de la dénomination païenne par la dénomination chrétienne reste cependant hypothétique et la double étymologie (mont de Mars et mont des Martyrs) est encore actuellement proposée. Il faudrait, « pour pouvoir trancher la question, savoir comment le peuple, dans son langage parlé, appelait cette colline avant le .
- Caroline Hauer, « », sur parisladouce.com, (consulté le ).
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- Paul Lesourd, La Butte sacrée. Montmartre des origines au XXe siècle, Éditions Spes, , p. 432.
Histoire
Ancien Régime
L'église Saint-Pierre de Montmartre est fondée au siège de Paris en 885, les Normands pillent le village.
En 1133-1134, le roi Louis VI fonde l'abbaye royale des Dames de Montmartre située en haut de la butte près de l'église Saint-Pierre, « l'abbaye d'en haut ».
En 1686, l'abbaye d'en haut est abandonnée au profit de nouveaux bâtiments édifiés à mi pente autour de l'emplacement de l'actuelle rue Yvonne Le Tac, « l'abbaye d'en bas ». Le cloître de l'abbaye d'en haut qui jouxtait l'église Saint-Pierre est détruit et les autres bâtiments utilisés comme granges ou écuries.
Le territoire de la seigneurie de l'abbaye s'étend sur la partie ouest de l'actuel Batignolles. La limite de la paroisse de Montmartre avec la paroisse de Saint-Eustache était fixée au chemin du Roule à Saint-Lazare, c'est-à -dire à la rue des Porcherons actuelle rue Saint-Lazare, les rues Coquenard et Notre-Dame-de-Lorette, actuelle rue Lamartine et rue d'Enfer, actuelle rue Bleue.
Deux chapelles annexes avaient été fondées, Notre-Dame-de-Lorette avant 1646 pour desservir le quartier des Porcherons et Sainte-Anne en 1656 pour le quartier de la Nouvelle-France. Cette chapelle est à l'origine de l'église Saint-Vincent-de-Paul.
Lors du siège de Paris en 1590, Henri IV fit installer deux batteries d’artillerie : « […] l’une sur Montmartre l’autre sur le haut de Montfaucon vers le Mesnil qui commencèrent à tirer et battre en ruine, vers les rues Saint-Honoré, Saint-Denis et Saint-Martin et les environs ».
Au milieu du manufacture de porcelaine de Clignancourt, hameau dépendant de Montmartre, à laquelle est notamment destiné l’albâtre issu des carrières de Montmartre,.
1789-1860Â : commune de Montmartre
Lors de la formation des communes et des départements français (décret du de l'Assemblée nationale), Montmartre devint une commune du département de la Seine en . Celle-ci se constitua avec difficulté, le mur de l'octroi, ou mur des Fermiers généraux, ayant peu de temps avant coupé l'ancienne paroisse en deux.
Le Haut-Montmartre procéda à l'élection de son propre conseil, qui se déclara favorable à la séparation entérinée le , Paris annexant le Bas-Montmartre (dans l'actuel arrondissement). Son premier maire fut Félix Desportes, un bourgeois originaire de Rouen, qui s'installa place du Tertre en 1788. Il transforma son domicile en mairie et établit solidement cette municipalité jusqu'en . Patriote zélé, il donne les prénoms de Flore Pierrette Montmartre à sa fille née en .
Au cours de la Révolution française, la commune porte provisoirement le nom de « Mont-Marat ».
La commune était délimitée par :
- au nord, la commune de Saint-Ouen (y compris une partie des puces de Saint-Ouen et la partie sud-est du cimetière parisien de Saint-Ouen) ;
- Ã l'est, le chemin des Poissonniers (limite avec la commune de La Chapelle) ;
- au sud, le mur des Fermiers généraux (limite avec la commune de Paris) ;
- à l'ouest, la commune de Clichy, puis après 1830, celle des Batignolles-Monceau.
La commune était constituée de deux pôles principaux :
- le village de Montmartre proprement dit sur le sommet de la colline et son versant méridional où s'étendait le domaine de l'abbaye de Montmartre, de l'église Saint-Pierre qui jouxtait l'« abbaye d'en haut » abandonnée en 1685 jusqu'à l'« abbaye d'en bas » près de la rue des Abbesses avec ses jardins limités par un mur à l'emplacement de l'actuelle rue d'Orsel. Ce domaine est vendu en 1794 comme bien national après l'expulsion des religieuses en 1790. Les bâtiments de l'abbaye d'en bas autour de l'actuelle rue Yvonne Le Tac, les vestiges de ceux de l'abbaye d'en haut qui jouxtait l'église et la galerie couverte qui reliait ces deux pôles sont détruits et la plus grande partie de ces terrains est exploitée en carrières de gypse au début du rue Yvonne-le-Tac et le prolongement de la rue des Martyrs de la rue d'Orsel à la rue La Vieuville sont tracées sur ce terrain. Les carrières à mi-pente creusées à l'emplacement des anciens jardins de l'Abbaye sont remblayées vers 1840 pour créer un lotissement où sont ouvertes les rues des Trois-Frères, Berthe, André Barsacq, Gabrielle, Drevet et Chappe.
- dans la plaine plus au nord et à l'est, le village de Clignancourt qui formait une agglomération à part se développant le long du chemin des Bœufs (actuellement rue Marcadet).
- Au barrière de Rochechouart, le long de l'actuelle rue de Clignancourt, et la barrière Poissonnière (section de la rue des Poissonniers absorbée par le boulevard Barbès et grande rue Royale, actuellement rue de Sofia). Ce village se développa avec le lotissement du domaine du Château-Rouge à partir de 1844 : rues Poulet, Frédéric (actuelle rue Myrha), Charles-Henri (actuelle rue Doudeauville), du Château (actuellement rue de Clignancourt) et Neuve-Poissonnière (élargie en 1863 pour former l'actuel boulevard Barbès).
En 1840-1845, la construction de l'enceinte de Thiers laisse à l'extérieur de celle-ci une petite partie du territoire de la commune qui sera rattaché à Saint-Ouen en 1860.
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Canons de Paris portés à Montmartre (1789)
Jean-Louis Prieur, musée de la Révolution française, Vizille, France. -
Montmartre sous la neige par Georges Michel (v. 1800)
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La Plaine vue de Montmartre
(vers 1848), Théodore Rousseau,
musée Thyssen-Bornemisza, Madrid, Espagne. -
Vue de Montmartre (1850)
Johan Barthold Jongkind,
musée Boijmans Van Beuningen, Rotterdam, Pays-Bas. -
Le sommet de la butte Montmartre, avec la tour Solférino vers 1870
Liste des maires
Depuis le rattachement à Paris en 1860
Lors de l'extension de Paris du mur des Fermiers généraux à l'enceinte de Thiers, la commune de Montmartre est supprimée par la loi du et son territoire est réparti comme suit :
- la plus grande partie, située à l'intérieur de l'enceinte de Thiers, est rattachée à Paris au sein du arrondissement, appelée « Butte-Montmartre » et répartie entre les quartiers des Grandes-Carrières, de Clignancourt, de la Goutte-d'Or et de la Chapelle ;
- la petite partie restante, située hors des fortifications de l'enceinte de Thiers, est rattachée à la commune de Saint-Ouen.
C'est à Montmartre que se déclenche la Commune de Paris en 1871, après la volonté d'Adolphe Thiers et de son gouvernement de récupérer les canons de la Garde nationale qui étaient alors stationnés dans le quartier. Après l'arrestation et l'exécution de deux généraux dont l'un commandant une brigade chargée de les récupérer, plusieurs quartiers, dont celui de Montmartre se révoltent : c'est le début de la Commune qui durera du jusqu'à la Semaine sanglante à la fin du mois de .
Le Montmartre actuel
Aujourd'hui, en 2024, Montmartre n'a aucune limite géographique précise : de même que le quartier du Marais, c'est un quartier parisien « historique » et non un « quartier administratif ». Il est délimité traditionnellement au nord par la rue Custine, à l'ouest par la rue Caulaincourt, au sud par les boulevards de Clichy et de Rochechouart, et à l'est par la rue de Clignancourt.
Image externe | |
Plan du Montmartre actuel. |
Population
Habitants du maquis et des carrières
Entre le . Le Haut-Montmartre est appelé le « maquis de Montmartre » sis dans la zone comprise entre les actuelles rues Lepic et Caulaincourt, dont on peut voir un vestige de nos jours aux allures de petit parc tranquille autour du boulodrome ou encore à l'endroit du dit passage de la Sorcière. Ce terrain vague était construit de petits cabanons de bois hétéroclites et insalubres, dans lesquels s’agglomérait une population sans le sou composée d'ouvriers, de paysans déracinés ou d'artistes bohémiens : les rebuts de la société parisienne d'alors,.
Si par ailleurs, la population de Montmartre est majoritairement composée de vignerons, de laboureurs et de meuniers tenant d'ailleurs cabarets ou guinguettes les dimanches et jours fériés, y habitent également les carriers, et les carrières de Montmartre ouvertes où ils travaillent offrent longtemps un refuge aux voleurs et aux vagabonds de la grande ville, jusqu'à ce qu'elles ferment.
Au milieu du siècle, cette population se transforme majoritairement en cabaretiers, propriétaires de guinguettes et de tables d'hôtes, avec une minorité se composant généralement d'employés, d'ouvriers, de petits rentiers chassés par les démolitions haussmanniennes de Paris et attirés par des loyers et certains produits de consommation (sans droits d'octroi à payer) moins chers qu'à Paris. Cette gentrification lui fait gagner en sécurité.
Artistes de Montmartre
Aux Bateau-Lavoir ou la place du Tertre accueillent des artistes comme Camille Pissarro, Henri de Toulouse-Lautrec, Théophile Alexandre Steinlen, Vincent van Gogh, Maurice Utrillo, Amedeo Modigliani, Pablo Picasso, Carles Casagemas, La Goulue… Plus tard, les artistes peintres abandonnent peu à peu l'endroit, préférant se réunir désormais dans le quartier du Montparnasse situé sur la Rive gauche.
En 1930 cependant, est conçue la cité Montmartre-aux-artistes.
- .
- Histoire du siège de Paris sous Henri IV en 1590 d'après un manuscrit par M.-A. Dufour, 1881, p. 31.
- « », (D'après Les environs de Paris illustrés, par Adolphe Joanne paru en 1856), sur paris-pittoresque.com (consulté le ), p. 4.
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- Cadastre napoléonien des communes annexées (1808-1825), Montmartre, Clichy, La Villette, Montmartre, tableau d'assemblage, cote PLANS/3394.
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- Nicolas Bonnell, « », sur Paris Unplugged, (consulté le ).
- « Montmartre aux artistes », montmartre-aux-artistes.org.
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Montmartre dans la littérature
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Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 30/10/2024
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