Dominion

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Dominion : descriptif

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Un dominion est un État membre autonome de l'Empire britannique puis du Commonwealth

Avant la Première Guerre mondiale, les dominions ne sont pas pleinement indépendants, le Royaume-Uni gardant la souveraineté sur les relations internationales, la diplomatie, la guerre, la citoyenneté, la plus haute instance judiciaire et la Constitution. Après la Première Guerre mondiale, les dominions sont les premières anciennes colonies à devenir indépendantes grâce au Statut de Westminster de 1931

Après la Seconde Guerre mondiale, la plupart des anciennes colonies obtiennent l'autonomie

Certains dominions deviennent des républiques et d'autres deviennent des royaumes du Commonwealth, les dominions obtiennent tous les pouvoirs relatifs à la souveraineté, et le terme dominion tombe en désuétude.

Histoire

Un dominion est un pays issu de la colonisation britannique pouvant gérer lui-même ses finances, sa politique intérieure (à part quelques « règles éthiques de base » imposées par l'entité dominante) et son commerce (à l'exception des exigences de la métropole, là encore). Néanmoins, initialement, le gouvernement ne peut gérer les affaires étrangères, cette fonction étant assurée par le gouvernement du Royaume-Uni. Il a droit à une force armée se rapportant en dernier lieu à l'entité dominante, donc, par exemple, l'armée canadienne fait partie intégrante de l'armée britannique jusqu'en 1917.

Antécédents

Le Canada est le premier pays de l'Empire britannique à acquérir le statut de « dominion » le

Conférence impériale de 1907

Proclamation royale d'Édouard VII, , renommant la Colony of New Zealand (« colonie de Nouvelle-Zélande ») en le Dominion of New Zealand (« dominion de Nouvelle-Zélande »), publiée dans la New Zealand Gazette  le .

De la Conférence impériale de 1907 a émergé la notion de « dominion » en tant qu'entité dont le statut était intermédiaire entre un statut colonial et un statut indépendant. À cette époque, diverses étiquettes ont été proposées : le premier ministre de Nouvelle-Zélande, Joseph Ward, a suggéré des self-governing colonies (« colonies autonomes ») mais le premier ministre du Canada, Wilfrid Laurier, a proposé des self-governing dominions beyond the seas (« dominions autonomes au-delà des mers »). Alfred Deakin, premier ministre d'Australie, a proposé des British Dominions possessing responsible government (« dominions britanniques possédant un gouvernement responsable ») et les self-governing dominions (« dominions autonomes ») ont été jugés acceptables et, sur l'insistance de Laurier, un seul mot, « dominion », a été préféré à « commonwealth » (le nom sous laquelle l'Australie était devenue une fédération), puisque, comme Deakin l'a convenu, la désignation de « dominion » (Canada, unifié en 1867) était plus ancienne que « commonwealth » (Australie, unifiée en 1901).

À la demande de Joseph Ward, qui écrivit au secrétaire d'État aux Colonies, comte d'Elgin en , le nom officiel de la Nouvelle-Zélande fut changé par proclamation royale : de « Colony of New Zealand » (« Colonie de Nouvelle-Zélande ») en « Dominion of New Zealand » (« Dominion de Nouvelle-Zélande »). Ward cherchait ainsi à imiter les titres existants de « Dominion of Canada » et « Commonwealth of Australia ». Ward espérait ainsi dissiper l'idée que la Nouvelle-Zélande faisait partie de l'Australie,. Le changement était d'une importance minime. Les parlementaires néo-zélandais ont cessé d'être connus sous le nom de Members of the House of Representatives (« membres de la Chambre des représentants ») et sont devenus à la place des Members of Parliament (« membres du Parlement »). Le chef du gouvernement, connu comme « premier », est devenu « prime minister ». L'attribution du statut de Dominion n'a pas rendu la Nouvelle-Zélande plus indépendante.

Au sein du bureau des Colonies britannique (en anglais : Colonial Office), un nouveau département des Dominions est créé en décembre 1907, l'une des trois branches dans lesquelles le Colonial Office fut réorganisé. Ce nouveau département était responsable des relations britanniques avec les Dominions.

En 1907, les Dominions étaient ainsi : le Canada, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, Terre-Neuve, la colonie du Cap, le Natal et le Transvaal. En 1910, les quatre colonies autonomes d'Afrique du Sud, comprenant alors l'ancien État libre d'Orange, se sont unifiées pour devenir l'Union d'Afrique du Sud fédérale. Ainsi la liste des Dominions fut réduite à cinq : Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Terre-Neuve, et Afrique du Sud.

Première Guerre mondiale

Imperial War Cabinet (« cabinet de guerre impérial »), au 10 Downing Street, le

Au début de la Première Guerre mondiale, le roi britannique déclare la guerre au nom de tout l'empire. Les cinq Dominions déterminaient leur propre niveau d'implication dans l'effort de guerre, mais ils ne jouaient initialement aucun rôle dans la détermination de la politique ou de la stratégie de la guerre. Peu à peu, les gouvernements des Dominions se sont davantage impliqués dans la direction de l'effort de guerre de l'Empire britannique. David Lloyd George, arrivé au pouvoir à Westminster à la fin de 1916, a établi la Imperial War Conference  qui s'est réunie en 1917, et le Imperial War Cabinet (« cabinet de guerre impérial »), qui s'est réuni en 1918. (L'Inde, bien que n'étant pas un Dominion, était également représentée.).

La neuvième résolution de la Imperial War Conference déclara que les Dominions étaient « autonomous nations of an Imperial Commonwealth » (« les nations autonomes d'un Commonwealth impérial ») et qu'ils possédaient un « right ... to an adequate voice in foreign policy and in foreign relations » (« droit […] à une voix satisfaisante sur le plan des politiques étrangères et des relations externes »).

Entre-deux-guerres

Traité anglo-irlandais

L'État libre d'Irlande (anciennement l'éphémère Irlande du Sud) a acquis le statut de Dominion à sa création en 1922. L'état irlandais était donc le sixième Dominion.

Conférence impériale de 1926
Le roi et ses premiers ministres lors de la conférence impériale de 1926. Assis de gauche à droite : Stanley Baldwin (Royaume-Uni), George William Lyon Mackenzie King (Canada) ; debout de gauche à droite : Walter Stanley Monroe  (Terre-Neuve), Gordon Coates (Nouvelle-Zélande), Stanley Bruce (Australie), James B. Hertzog (Afrique du Sud), William T. Cosgrave (État libre d'Irlande).

En 1925, un nouveau Dominions Office en français : « bureau des Dominions » fut créé au sein du gouvernement britannique, éliminant la responsabilité ministérielle des Dominions du bureau des Colonies et du secrétaire d'État aux Colonies. Un secrétaire d'État aux Dominions a été nommé en conséquence. Le département des Dominions au sein du Colonial Office devint ainsi un ministère distinct, le bureau des Dominions. Entre et , Leo Amery était secrétaire d'État au Dominions Office parallèlement à son mandat au Colonial Office. Nommé secrétaire aux Colonies par Stanley Baldwin en 1924, Amery avait auparavant promu l'idée d'un ministère britannique distinct pour les Dominions, avec un statut quasi-diplomatique.

Ruiné par des dettes aggravées par la Grande Dépression, le gouvernement de Terre-Neuve s'effondre et est contraint d'acquérir le statut colonial sous le règne de la Commission de gouvernement.

Statut de Westminster de 1931

Après-guerre

L'Inde et le Pakistan ont acquis le statut de dominion le , et Ceylan (rebaptisé Sri Lanka en 1972) le .

Deux référendums en 1948  ont déterminé le statut de Terre-Neuve. Le premier n'a pas été concluant, montrant le mécontentement à l'égard de la Commission de gouvernement. Lors du deuxième référendum sur l'opportunité de revenir au statut de dominion, 48 % des électeurs étaient en faveur du rétablissement du dominion de Terre-Neuve, mais 52 % ont voté pour la fédération avec le Canada. Terre-Neuve a été absorbée par le Canada à minuit le .

Décolonisation

Plusieurs colonies nouvellement indépendantes du Royaume-Uni sont formellement des dominions pendant la période allant de la fin des années 1950 au début des années 1990. Leurs Constitutions, avec un régime parlementaire de type Westminster et le monarque britannique comme chef d'État, sont pour la plupart remplacées en moins d'une génération par des Constitutions républicaines. Toutefois, ces pays n'ont de dominions que le nom et constituent dans les faits des royaumes du Commonwealth.

En Afrique, le dominion du Ghana (ancienne Côte-de-l'Or) existe de 1957 à 1960, date à laquelle il devient la république du Ghana. La Fédération du Nigeria est établie en tant que dominion en 1960, puis devient la république fédérale du Nigeria en 1963. Le dominion de Sierra Leone, indépendant en 1961, devient une république dix ans plus tard. Le Kenya est érigé en dominion lors de son indépendance en 1963, mais la république est proclamée l'année suivante. En Océanie, le dominion des Fidji, fondé en 1970, est remplacé par la république des Fidji en 1987 à la suite de deux coups d'État militaires.

Au monarchies constitutionnelles avec pour chef d'État le roi , qui est également à la tête du Commonwealth des Nations. Cependant, être membre du Commonwealth n'implique pas avoir conservé la monarchie : par exemple, l'Inde est devenue une république en restant dans le Commonwealth.

En outre, « Dominion du Canada » reste le nom officiel du Canada, selon les termes de la loi constitutionnelle de 1867. Cette appellation est cependant abandonnée dès le début des années 1960 et le terme « dominion » n'apparaît ni dans la loi de 1982 organisant le rapatriement de la Constitution ni dans la Charte canadienne des droits et libertés. De nos jours, l'expression est encore utilisée occasionnellement dans des documents juridiques.

  1. ISBN , lire en ligne) « … A country in the British empire that, between 1867 and 1947, had achieved a degree of autonomy but still owed allegiance to the British crown. The first country to call itself a dominion was Canada (1867), followed in 1907 by New Zealand. Australia called itself a Commonwealth (1901), South Africa a Union (1910). After World War II the concept became obsolete as the Commonwealth of Nations included countries that were republics and did not owe allegiance to the crown, … »
  2. a b et c ISBN , lire en ligne) « The title conferred on Canada by the preamble to the Constitution Act, 1867, whereby the provinces declare 'their desire to be federally united into one Dominion under the Crown of the United Kingdom'. The title was chosen over the founding fathers' preference for 'Kingdom', allegedly to mollify Canada's republican neighbour but still represent the founding monarchical principle. Beginning in the 1950s, as an affirmation of independent status and to make a break with the colonial past, a homegrown governor general was appointed, a national flag adopted, and 'dominion' gradually dropped from official and popular usage. … the Constitution Act, 1982, retains the title and requires a constitutional amendment to alter it. »
  3. lire en ligne) « … From the formation of the Dominion of Canada (1867) the word also came to be applied to the self-governing units of the British Empire as they were formed and their relations with the mother country were handled by the Dominions Office. As the word 'empire' came to be replaced by that of commonwealth, the Dominions Office became the Commonwealth Relations Office in 1947 and the Commonwealth Office in … »
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Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 23/12/2024
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