Türkische Republik Nordzypern - KKTC
Chypre du Nord, en forme longue la république turque de Chypre du Nord (en abrégé RTCN ; en turc Kuzey Kıbrıs et Kuzey Kıbrıs Türk Cumhuriyeti, en abrégé KKTC), est un État situé dans la partie nord-est de l'île de Chypre et reconnu uniquement par la Turquie et, un temps, par le Pakistan. Elle a proclamé son indépendance le , neuf ans après l'intervention militaire turque de 1974, alors en réaction à la tentative de rattachement de l'île à la Grèce par un groupe d'officiers putschistes de la garde nationale chypriote (l'EOKA B) mené par Níkos Sampsón après le renversement du président Makários III.
Statistiques, démographie
Türkische Republik Nordzypern couvre une superficie de 3,34 km2, dont 3,245 km2 de terre (97.3%), et 0,09 km2 d'eau (2.7%), avec une population de 382.836i habitants (2022), soit une densité de 117.977,2i habitants par Km2.
Le pays comporte actuellement 196i entités, ce qui représente moins de 1 % des localités (ville, village, lieu-dit) reprises sur ce site.
Le pays couvre actuellement moins de 1 % de la surface des pays repris sur ce site.
Region | Récurence |
Region | Récurence |
Kyrenia | 000047 47 localités |
Famagouste | 000046 46 localités |
İskele | 000045 45 localités |
Nicosie | 000030 30 localités |
Güzelyurt | 000028 28 localités |
2 localités en rapport avec Türkische Republik Nordzypern
Türkische Republik Nordzypern : descriptif
Reconnu uniquement par la Turquie, qui l'occupe militairement et le soutient économiquement, démographiquement et diplomatiquement, l'État de Chypre du Nord est considéré par l'Organisation des Nations unies (ONU) et par le Conseil de l'Europe comme une partie occupée de la république de Chypre. Les forces armées turques y maintiennent près de 40 000 hommes ainsi que des Drones de combat. La Turquie y a favorisé l'implantation de quelque 120 000 Turcs venant d'Anatolie depuis 1974. La population des Chypriotes turcs autochtones est désormais moins nombreuse que celle des immigrés venus de Turquie.
En 2004, en vue de l'adhésion de Chypre à l'Union européenne, un plan de réunification proposé par l'ONU, appelé plan Annan, a été soumis à un référendum. Le plan est accepté par 65 % des Chypriotes turcs, car il permet une reconnaissance légale de l'autonomie du territoire au sein de l'État chypriote, tout en ouvrant la ligne verte, mais rejeté par 75 % de l’électorat chypriote grec parce qu'il limite à 33 % le nombre de réfugiés autorisés à rentrer chez eux et à récupérer leurs biens. Ce résultat du référendum empêche la réunion de la partie turque avec la partie grecque reconnue au niveau international : de facto, la zone turque ne fait pas partie de l'Union européenne et est exclue des unions économique, monétaire, fiscale et douanière dont fait partie de jure la république de Chypre, ainsi que de l'espace Schengen (dont la république de Chypre ne fait pas non plus partie du fait de cette séparation).
Depuis 2004, l'Organisation de la coopération islamique accorde à l'État turc de Chypre du Nord le statut d'observateur sous le nom d'« État turc de Chypre ». La Gambie et le Pakistan sont les rares pays souhaitant que Chypre du Nord soit considérée comme un État à part entière.
Géographie
La zone occupée par la Turquie a une superficie de 3 355 km2, ce qui représente près de 36 % de la superficie de l'île. Située au nord-est du bassin méditerranéen, dans le bassin Levantin, l'île est à 65 km de la Turquie au nord, 100 km de la Syrie à l'est, 420 km de l'Égypte au sud et à 480 km de l'île grecque de Rhodes. Le littoral chypriote turc, qui compte 780 km de côtes sableuses et rocheuses, est un des lieux de ponte des tortues vertes et des caouannes entre le mois d'avril et le mois d'août.
Au sud du territoire, la ligne verte, une zone démilitarisée et contrôlée par les Casques bleus (UNFICYP) de l'ONU, constitue la ligne de démarcation avec la république de Chypre au sud.
Histoire
Création de la république indépendante de Chypre
En 1570, l'île de Chypre passe pour plus de trois siècles aux mains des Ottomans qui mettent en place leur système de millet permettant aux Chypriotes grecs, majoritaires sur l'île, de conserver leur identité. Par la suite, des turcs anatoliens peuplent peu à peu l'île. Les relations entre les deux communautés sont tout à fait pacifiques.
En 1878, l'Empire ottoman cède Chypre au Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande sous la forme d'un bail d'une somme de 500 000 dollars par an en échange de son soutien à la guerre russo-turque de 1877-1878. Motivés par cette nouvelle situation, les Chypriotes grecs demandent aux Britanniques le rattachement de l'île à la Grèce (Énosis), ce que ces derniers refusent catégoriquement rappelant que l'île appartient toujours juridiquement à l'Empire ottoman ; mais la Sublime Porte se rangeant aux côtés de l'Allemagne durant la Première Guerre mondiale, les Britanniques annexent l'île dès 1914, annulant ainsi le traité de 1878. Après la défaite turque, le traité de Lausanne en 1923 fait de l'île une colonie britannique.
Une révolte des Chypriotes grecs en faveur de l'Énosis éclate dans les années 1930, et sera durement réprimée par les Britanniques qui promulgueront l'état d'exception jusqu'en 1941.
En 1950, Michael Christodoulou Mouskos est nommé archevêque orthodoxe de Nicosie, et prend le nom de Makários III. À cette époque, 96 % des chypriotes grecs sont en faveur de l'Énosis ; s'appuyant sur ce soutien, Makarios III utilise la voie diplomatique avec la Grèce puis, avec les Nations unies, pour rattacher l'île à la Grèce. Mais le contexte de la Guerre froide empêche cette tentative.
À partir de 1955, les nationalistes chypriotes grecs se radicalisent et commencent la lutte armée contre les autorités britanniques, réticentes vis-à-vis de l'indépendance de l'île. C'est dans ce contexte que l'EOKA (Organisation nationale des combattants chypriotes) est fondée par Georges Grivas, et soutenu par Makarios III.
Les Chypriotes turcs, qui participent également à la « lutte antiterroriste » menée par les Britanniques contre l'EOKA, demandent le Taksim, c'est-à-dire le partage de l'île entre la Grèce et la Turquie. En utilisant les Chypriotes turcs pour contrer les nationalistes chypriotes grecs, les Britanniques transforment un conflit anticolonial en conflit intercommunautaire. Les Chypriotes turcs, qui étaient également visés par les attaques de l'EOKA, ont fondé leur propre mouvement de guérilla, le Türk Mukavemet Teşkilatı (Organisation de résistance turque). Leur chef était Rauf Denktaş.
Débordés, les Britanniques décrètent l'état d'urgence en 1956, condamnent à la pendaison un certain nombre d'activistes de l'EOKA et déportent Makarios III aux Seychelles.
La lutte anticoloniale prend fin avec les accords de Zurich et de Londres en 1959 : la république indépendante de Chypre est proclamée le ; la Grèce, la Turquie et le Royaume-Uni deviennent les garants de cette nouvelle république : le Royaume-Uni conserve les deux bases militaires à Akrotiri et Dhekelia, la Grèce et la Turquie maintiennent respectivement 900 et 650 soldats sur place.
Le coup d'État de 1974
Makários III rentre d'exil et devient le premier président de la jeune république de Chypre, le chypriote turc Fazıl Küçük devient vice-président. En 1963, Makarios III demande la révision de la Constitution chypriote, visant à diminuer la surreprésentation des Chypriotes turcs au pouvoir législatif. Cet événement va engendrer le départ des politiciens chypriotes turcs du gouvernement et du parlement chypriote.
Les violences intercommunautaires reprennent : en décembre 1963, elles atteignent une intensité majeure avec la « semaine noire » : 134 morts, dont 108 Chypriotes turcs, sont massacrés. Outre les efforts américains pour apaiser la situation, l'Organisation des Nations unies envoie 2 500 casques bleus en mars 1964 pour former une force d'interposition. Ceci n'empêche pas la Turquie d'envoyer des avions, qui vont bombarder certaines zones de l'île, et la Grèce de fournir en armes, en troupes et en conseillers militaires les Chypriotes grecs.
En 1967, les militaires prennent les rênes de la Grèce. Ce régime des colonels est hostile à Makarios III et soutient les activités de l'EOKA afin de déstabiliser le président chypriote grec. Celui-ci est réélu deux fois (en 1968 et 1973). Le , il est démis de ses fonctions par le coup d'État de la garde nationale, aidée par les colonels grecs. Makarios III est remplacé par Níkos Sampsón, un ancien membre de l'EOKA.
Opération Attila
En 1974, l’intervention militaire de la Turquie, redoutant l’Énosis, est officiellement menée en réaction au coup d'État mené le 15 juillet par la garde nationale sous la direction d'officiers grecs. Le , les troupes turques débarquent 10 000 soldats au nord de l'île et occupent en deux jours 38 % du territoire chypriote. Dans le même temps, 200 000 Chypriotes grecs sont contraints de quitter le nord pour le sud de l'île. Pour Bülent Ecevit, premier ministre turc de l'époque, l'Opération Attila était une opération de maintien de la paix.
Dans le même temps, Níkos Sampsón est contraint de démissionner, le pouvoir en place des colonels en Grèce est renversé, et Makários III revient sur l'île pour accéder au poste de Président avec l'appui de nombreux Chypriotes grecs. Ce dernier ne devient président en fait que de la partie sud de l'île après la proclamation unilatérale, le , de l'État fédéré turc de Chypre par le chef des Chypriotes turcs, Rauf Denktaş. À ce moment-là, cette zone nord de l'île ne se considère pas en tant qu'État indépendant.
Naissance de la république turque de Chypre du Nord
Le , à la suite de plusieurs tentatives de négociations infructueuses avec la partie chypriote grecque, Rauf Denktaş proclame l'indépendance de la république turque de Chypre du Nord
et ne considère plus ce territoire comme un État de Chypre, mais comme une république à part entière, reconnue immédiatement par la Turquie. L'Organisation des Nations unies désapprouve cette proclamation d'indépendance et la considère juridiquement nulle.
Projet de réunification : le plan Annan
En vue de l'adhésion de Chypre à l'Union européenne, un plan de réunification proposé par l'ONU, appelé le plan Annan, a été soumis à un référendum le .
Le taux de participation avoisine 90 % dans les deux parties de l'île. Le plan est accepté par 65 % des Chypriotes turcs mais rejeté par les trois quarts de l’électorat chypriote grec. Les résultats du référendum empêchent de fait le rattachement de la partie turque au reste de l'île (seule partie reconnue au niveau international).
Communauté | Oui | Non | Participation; |
---|---|---|---|
Chypriote grecque | 24,17 % | 75,83 % | 88 % |
Chypriote turque | 64,90 % | 35,09 % | 87 % |
Les responsables politiques chypriotes grecs motivent le « non » de la partie sud à cause d'un plan trop déséquilibré et qui ne prévoyait pas le retour de tous les réfugiés chypriotes grecs dans la partie nord, mais seulement de 40 000 ; ni l'expulsion de tous les colons de Turquie, ni une démilitarisation intégrale de la partie nord.
Par conséquent, la zone turque ne fait partie que juridiquement de l'Union européenne et est exclue de toute union (économique, monétaire, douanière…) et de l’espace Schengen.
Une autre conséquence de ce vote se retrouve dans le fait que la partie sud n'a pas pu adhérer, elle non plus, à l'espace Schengen : en effet, la partie nord de l'île voit arriver un afflux massif de réfugiés qui n'ont qu'à passer la ligne verte pour se retrouver dans l'Union européenne ; or la république de Chypre refuse de contrôler cette frontière de facto entre le nord et le sud, car elle considère que cela équivaudrait à reconnaître les frontières et par conséquent la république turque de Chypre du Nord.
Aujourd'hui
L’absence d’avancées politiques concrètes a perduré et le ont eu lieu, de façon anticipée, les huitièmes élections législatives de Chypre du Nord : c'est le Parti de l'unité nationale (UBP, nationaliste), dirigé aujourd'hui par Derviş Eroğlu, qui remporte les élections.
Le , lors d'une entrevue entre le nouveau président de la république de Chypre, Dimítris Khristófias, et le président de Chypre du Nord, Mehmet Ali Talat, il est annoncé l'ouverture d'un point de passage dans la rue Ledra, grande rue commerçante de Nicosie. Ce nouveau point de contrôle s'ajoute aux cinq autres ouverts depuis 2003 sur plusieurs points de la ligne verte. Un autre point de passage est ouvert en 2010 à Limnítis dans la partie nord-ouest de l'île coupée en deux depuis 1974. Le , malgré l'opposition de l'armée turque qui a dû reculer ses soldats de 50 m, la rue Ledra est donc rouverte et devient le premier point de passage du centre de la ville. Environ 30 000 Chypriotes turcs passent quotidiennement la ligne de démarcation à Nicosie pour se rendre en zone grecque.
Diplomatie
La zone nord de Chypre n'est reconnue en tant que république turque de Chypre du Nord que par la Turquie. Lors du 25e anniversaire de l'indépendance de Chypre du Nord, Rauf Denktaş, ancien et premier dirigeant chypriote turc, affirme lors d'une interview que le Pakistan et le Bangladesh avaient reconnu Chypre du Nord dès l'annonce de leur indépendance, mais ces deux pays ont dû faire machine arrière sous la pression internationale. Le Pakistan fut également le seul pays à voter contre la résolution 541 des Nations unies qui considèrent la proclamation unilatérale d'indépendance de Chypre du Nord comme juridiquement nulle.
En 1992, la république autonome du Nakhitchevan a reconnu la république turque de Chypre du Nord, mais cette reconnaissance n'a rien d'officiel, puisque l'Azerbaïdjan, même s'il a exprimé une volonté de traiter à maintes reprises Chypre du Nord comme un État, ne reconnaît pas l'indépendance du nord de l'île.
En juin 2004, l’Organisation de la coopération islamique accorde à cette entité de facto, le statut d’observateur sous le nom de l’État turc de Chypre (terme employé dans le plan Annan).
En 2005, selon la presse turque, le ministre des affaires étrangères chypriote turc Serdar Denktaş aurait déclaré à la presse, après une visite effectuée en Gambie, que son homologue gambien n'aurait pas vu d'inconvénient à créer des liens diplomatiques avec Chypre du Nord ; rien n'a été fait en ce sens à ce jour. En 2008, la république turque de Chypre du Nord ouvre un office de tourisme et de commerce au Qatar.
En 2007, en visite à Denizli en Turquie, le dirigeant chypriote turc Mehmet Ali Talat déclare : Nous avons besoin de l'aide du monde turc, car nous venons avant tout de la même ethnie. Jusqu'à maintenant, nous n'avons pas reçu l'aide que nous attendions de la part des pays turcophones. À part bien sûr la Turquie, nous recevons une aide assez limitée de la part de l'Azerbaïdjan et du Kirghizistan. Et en dehors du monde turc, nous recevons également l'aide du Pakistan.
La fédération chypriote turque de billard fait partie de l'Union Mondiale de Billard (fédération internationale du Billard français).
Représentations étrangères en Chypre du Nord
Seule la Turquie possède une ambassade dans la république de Chypre du Nord. L'Union européenne a ouvert un Office d'aide, situé également à Lefkoşa.
Représentations chypriotes turques à l'étranger
La Turquie est le seul pays dans lequel Chypre du Nord possède des ambassades et des consulats : l'ambassade de Chypre du Nord en Turquie se trouve à Ankara ; c'est à Istanbul, Mersin et Izmir que l'on peut trouver les consulats chypriotes turcs.
N'étant reconnue par aucun autre État, Chypre du Nord peut cependant ouvrir des bureaux de représentation à l'étranger dans le but de garder un contact avec la diaspora chypriote turque, mais également de nouer des liens avec les pays tiers. Ces bureaux sont gérés par les instances chypriotes turques et par des bénévoles : « Officiel » :
- Royaume-Uni : Londres
- Belgique : Bruxelles
- États-Unis : Washington, New York,
- Azerbaïdjan : Bakou
- Pakistan : Islamabad
- Émirats arabes unis : Abou Dabi
- Qatar : Doha
Bénévole :
- Turquie : Antalya, Bursa
- Allemagne : Munich, Cologne, Bavière, Berlin
- États-Unis : Los Angeles
- Autriche : Salzbourg
- Australie : Sydney, Melbourne
- Chine : Haikou
- Ghana : Accra
- Afrique du Sud : Vereeniging
- France : Paris
- Italie : Rome
- Canada : Ontario, Vancouver
- Arabie saoudite : Djeddah
- Hongrie : Budapest
- Malaisie : Shah Alam
- Jordanie : Amman
Office de tourisme :
- Turquie : Izmir, Antalya, Istanbul
- Suède : Göteborg
- Kirghizistan : Bichkek
- Royaume-Uni : Londres
- Allemagne : Francfort-sur-le-Main
Source: Wikipedia ()
Türkische Republik Nordzypern dans la littérature
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Türkische Republik Nordzypern est composé de 196 localités1 sur 6 entités
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Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 30/10/2024
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