Molenbeek-Saint-Jean

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Molenbeek-Saint-Jean : descriptif

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Molenbeek-Saint-Jean

Molenbeek-Saint-Jean (prononcé [moː.lən.ˌbeːk sɛ̃ ˈʒɑ̃] ; en néerlandais Sint-Jans-Molenbeek ; en bruxellois Meulebeik), couramment appelée « Molenbeek », est une des dix-neuf communes bilingues de la Région de Bruxelles-Capitale en Belgique

Ses habitants sont appelés les Molenbeekois

Située dans l'ouest de la région, la commune est bordée par la Ville de Bruxelles, dont elle est séparée par le canal Charleroi-Bruxelles, ainsi que par les communes d'Anderlecht, Berchem-Sainte-Agathe, Dilbeek, Jette et Koekelberg

Le ruisseau Molenbeek, d'où elle tire son nom, traverse la commune

Comme dans toutes les communes bruxelloises, l'administration est officiellement bilingue (français-néerlandais). Depuis ses origines au Moyen Âge jusqu'au xviiie siècle, Molenbeek était un village rural à la périphérie de Bruxelles, mais au tournant du xixe siècle, il connut une croissance importante provoquée par l'essor du commerce et de l'industrie pendant la révolution industrielle

Sa prospérité déclina après la Seconde Guerre mondiale, en raison de la désindustrialisation, entraînant d'importants plans d'investissements et de régénération

Connaissant un fort mouvement d'immigration, principalement marocaine, à partir des années 1950 et 1960, Molenbeek est devenue progressivement multiculturelle avec une population musulmane minoritaire,

Dans les années 2010, Molenbeek a acquis une notoriété médiatique mondiale en tant que base pour les terroristes islamistes qui ont mené des attentats à Paris (2015) et à Bruxelles (2016). Molenbeek est une commune principalement résidentielle composée de plusieurs quartiers historiquement et architecturalement distincts

Au 1er janvier 2024, la commune comptait 98 365 habitants

La superficie totale est de 6,02 km2, ce qui donne une densité de population de 16 339,70 hab./km2, soit le double de la moyenne bruxelloise

Sa partie supérieure est plus verte et moins densément peuplée

Plus de la moitié de la population est d'origine étrangère

Molenbeek portera la candidature au titre de capitale européenne de la culture en 2030.

Étymologie

Le nom Molenbeek dérive de deux mots néerlandais : molen, signifiant « moulin », et beek, signifiant « ruisseau ». Il provient du nom du ruisseau homonyme aujourd'hui voûté, sur lequel se trouvaient des moulins à eau, et pourrait être littéralement traduit en français en « ruisseau du moulin » ou « ruisseau des moulins »,. C'est un nom très courant pour les ruisseaux aux Pays-Bas et en Belgique, comme le Molenbeek (Erpe-Mere Bovenschelde), ainsi que le Molenbeek-Ter Erpenbeek, tous deux dans le Denderstreek, en Flandre.

Le village de Molenbeek (orthographié « Meulebeeck ») sur la carte de Ferraris, xviiie siècle.

Bien qu'appliqué d'abord au ruisseau qui traversait le village, le nom Molenbeek (orthographié à l'origine Molembecca) finit par être utilisé pour désigner le village lui-même, vers l'an 985. Le suffixe Saint-Jean en français, ou Sint-Jans en néerlandais, fait référence au saint patron de la paroisse principale de la commune, Saint Jean-Baptiste. Ce suffixe est toutefois rarement utilisé dans le langage courant, les habitants d'aujourd'hui, qu'ils soient francophones ou néerlandophones, raccourcissant généralement le nom en simplement Molenbeek.

  1. a et b Anne-Cécile Wagner, Molenbeek entre moulins et ruisseau, Le Soir, 15 juillet 2005
  2. La Petite Senne au cœur de Molenbeek
  3. «  », sur www.molenbeek.irisnet.be (consulté le )
  4. Steffens 2007.

Histoire

Débuts ruraux

Dès le Saint Jean-Baptiste. Les limites paroissiales de l'église Saint-Jean sont beaucoup plus étendues qu'aujourd'hui, s'étendant jusqu'à la Senne, et à partir de la fin du Sainte Catherine. Cette chapelle est séparée du reste de la paroisse à la suite de la construction des murs de la Ville de Bruxelles et devient progressivement l'actuelle église Sainte-Catherine dans le centre de Bruxelles. La première mention documentée de Molenbeek date du 9 avril 1174 dans une bulle pontificale du pape Alexandre III répertoriant les biens du chapitre de la collégiale Saints-Michel-et-Gudule (aujourd'hui cathédrale) à Bruxelles, qui comprenait l'église Saint-Jean, ainsi que d'autres biens. Le béguinage de Bruxelles, fondé avant 1247 hors des murs de la ville, dépend à cette époque également de Molenbeek.

Les danseurs de la Saint-Jean (1592) de Pieter Brueghel le Jeune.

Au début du Moyen Âge, le village rural fournit Bruxelles en produits agricoles. Il est pendant des siècles un lieu de pèlerinage dû à la présence d'une source de sainte Gertrude de Nivelles, la mythique fondatrice de l'abbaye de Nivelles, considérée comme miraculeuse. Selon la légende, elle a visité Molenbeek, offrant le terrain sur lequel la première église du village a été construite, et aurait fait jaillir cette source sacrée en enfonçant sa crosse d'abbesse dans le sol près de l'église. Plus tard, la tradition d'un pèlerinage pour les patients souffrant d'épilepsie se développe autour de l'église Saint-Jean. Le jour de la Saint-Jean (24 juin), une procession dansante a lieu, au cours de laquelle les épileptiques peuvent être libérés de leur maladie pendant un an s'ils franchissent un pont enjambant le ruisseau Molenbeek en direction de l'église sans que leurs pieds ne touchent le sol. Un tableau de Pieter Brueghel le Jeune, datant de 1592, illustre cette procession.

Molenbeek est annexée par Bruxelles au calviniste à Bruxelles, entraînant un nouveau déclin, bien qu'elle soit ensuite reconstruite au même endroit. Son caractère demeure essentiellement rural jusqu'au xviiie siècle.

Industrialisation

À la fin du révolution industrielle apporte la prospérité à Molenbeek à travers le commerce et l'industrie. En 1785, la commune retrouve son statut de commune indépendante. À cette époque, Molenbeek connaît une première vague d'urbanisation avec l'apparition de rues dans les quartiers à l'ouest immédiat de la Ville de Bruxelles, telles que la rue de la Borne, la rue de la Colonne, la rue Fin, et l’actuelle rue Brunfaut.

Vue de Bruxelles depuis Molenbeek le long du canal Charleroi-Bruxelles, v. 1855.

Durant le premier quart du . Au total, il existe cinquante entreprises à Molenbeek en 1829. L’ouverture du premier canal entre Bruxelles et Charleroi en 1832 fait largement augmenter le trafic de charbon à Molenbeek, et donc la mécanisation de l'industrie, ce qui entraîne le développement de fonderies, d'entreprises d'ingénierie et de métallurgie dans la commune.

De voddenrapers [Les ramasseurs d'ordures], Eugène Laermans (1914), avec Molenbeek comme décor.

La croissance démographique se poursuit tout au long du ) et de France, puis d'Europe du Sud, et plus récemment des pays d'Europe de l'Est et d'Afrique. Elle acquiert alors le surnom de « Petit Manchester » ou « Manchester belge » en référence à la ville du nord de l'Angleterre qui a mené l'histoire de l'industrialisation. En 1835, Molenbeek est le point de départ du premier train pour passagers sur le continent européen. À la fin du nouveau port, qui est ainsi perdu au profit de Molenbeek.

En 1897, la ville de Bruxelles annexe la zone portuaire de Tour et Taxis ; Molenbeek perd à ce moment une partie de son territoire, de même que Laeken. Cette dernière sera définitivement rattachée à la capitale belge quelques années plus tard.

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Jusqu'au début du cités-jardins tels que la Cité Diongre sont construits à cette époque pour accueillir l'afflux de nouveaux arrivants. L'église Saint-Jean-Baptiste est également reconstruite entre 1930 et 1932 dans le style Art déco pour accueillir cette population croissante. Le déclin industriel, cependant, qui débute déjà avant la Première Guerre mondiale, s'accélère après la Grande Dépression et la Seconde Guerre mondiale.

Tour L'Écluse sur le boulevard Louis Mettewie.

À la suite du déclin industriel d'après-guerre, commence alors le dépeuplement des quartiers limitrophes de la Ville de Bruxelles. Une grande partie de la population ouvrière belge d'origine, lorsque ses moyens financiers le lui permettent, quitte le bas-Molenbeek pour la seconde couronne bruxelloise en plein développement. Dans cette partie basse de la ville, de nouvelles populations immigrées s'installent, créant le tissu urbain actuel formé de quartiers industrieux aux échoppes colorées, souvent animées par une population essentiellement allochtone. Le dépeuplement n'est compensé qu'à partir des années 1960 par la construction de nouvelles zones résidentielles dans l'ouest rural de la commune. En 1990, cette expansion est arrêtée, laissant quelques bois et prairies à Molenbeek tels que le site semi-naturel du Scheutbos,. Dans cette partie haute, la commune offre de ce fait un paysage urbanistique plus résidentiel et bordé d'espaces verts.

Projet Bonne-Mariemont sur le Quai de Mariemont.

Là où Molenbeek était autrefois un centre d'activité industrielle intense, concentrée autour du canal et du chemin de fer, la plupart de ces industries ont disparu pour faire place à un renouvellement urbain à grande échelle basé sur la Charte moderniste d'Athènes, tels que la tour L'Écluse le long du boulevard Louis Mettewie dans la partie haute de la commune et la tour Brunfaut près du canal. De plus, les travaux de dégagement pour l'extension du métro dans les années 1970 et 1980 ont entraîné de nouvelles destructions. Malgré cela, Molenbeek a conservé son caractère jusqu'à ce jour. Ce passé industriel est encore commémoré au Musée bruxellois de l'industrie et du travail La Fonderie, construit sur le site de l'ancienne fonderie de la Compagnie des Bronzes de Bruxelles.

Terrorisme

Molenbeek connait une notoriété médiatique mondiale depuis les attentats de Paris du 13 novembre 2015 suivis de ceux du 22 mars 2016 à Bruxelles, comme un vivier du terrorisme islamiste en Europe et un foyer de l'islamisme radical en Belgique. Les médias décrivent Molenbeek comme « un repaire de djihadistes ». C'est notamment de ce faubourg de Bruxelles que sont originaires Abdelhamid Abaaoud, Chakib Akrouh, Mohamed Abrini, Salah Abdeslam et son frère Brahim Abdeslam.

  1. Verbesselt 1965, p. 159–199.
  2. Patrimoine monumental de la Belgique: Bruxelles 1981, p. 104
  3. a b et c « Molenbeek, de sainte Gertrude au djihadisme », Thierry Buron, Conflits, no 9, avril - mai - <, p.80-82
  4. Paulo Charruadas, « La formation de Molenbeek : industrialisation et Urbanisation », Les Cahiers de la fonderie n°33,‎
  5. Paulo Charruadas, « La formation de Molenbeek : industrialisation et Urbanisation », Les Cahiers de la fonderie n°33,‎
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  7. Steffens 2007.
  8. Gemeentelijk Ontwikkelplan
  9. «  », sur monument.heritage.brussels (consulté le )
  10. «  », sur www.scheutbos.be (consulté le )
  11. «  », sur www.molenbeek.irisnet.be (consulté le )
  12. Margo D'Heygere (st.), «  », sur Alter Echos, (consulté le )
  13. Agences, 30 novembre 2015, «  », sur Le Temps (consulté le )

Héraldique

La commune possède des armoiries qui lui ont été octroyées en 1818 et confirmées le 16 mai 1839. Elles montrent Saint Jean, le saint-patron local. Comme aucune couleur originelle n'était connue, on lui a attribué les couleurs hollandaises. Elles ont été continuées après l'indépendance de la Belgique en 1830.
Blasonnement : D'azur à un Saint Jean d'or.
  • Délibération communale : 26 mars 1838
  • Arrêté de l'exécutif de la communauté : 16 mai 1839
  • Moniteur belge : N° 378 de 1839
Source du blasonnement : Heraldy of the World.



  1.  », sur heraldry-wiki.com, Heraldry of the World, (consulté le ).

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Molenbeek-Saint-Jean dans la littérature

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Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 30/10/2024
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