Alsace
Localisation
Alsace : descriptif
- Alsace
L’Alsace (prononcé /al.zas/ ; en alsacien s'Elsà ss ; en allemand das Elsass) est une région historique et une collectivité territoriale de l’Est de la France, à la frontière avec l'Allemagne et la Suisse
Ses habitants sont appelés les Alsaciens
Sa capitale est Strasbourg. L'histoire récente de l'Alsace est liée de près à celle du département voisin de la Moselle, tous les deux ayant en commun l'héritage du Second Empire allemand (droit local d'Alsace-Moselle) et une influence franco-germanique forte. De 1956 à 2015, l'Alsace est une région administrative, composée des deux départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin
Le 1er janvier 2016, elle fusionne avec les régions de Champagne-Ardenne et de Lorraine pour former la région Grand Est
Le 1er janvier 2021, une nouvelle collectivité territoriale — la collectivité européenne d'Alsace — reprenant exactement les mêmes limites géographiques et continuant à faire partie de la région Grand Est est créée. Géographiquement elle se trouve entre le massif des Vosges et le Rhin
Région de l'Europe rhénane, elle fait plus largement partie de l'espace culturel de l'Europe centrale et est historiquement une terre de langue germanique (alémanique et francique) avec des parties romanes (vallées welches, certaines communes du Sundgau)
La région historique sous l'Ancien Régime était subdivisée en trois entités : la Haute-Alsace, la Basse-Alsace et la république de Mulhouse
Cette dernière se lance dans l'aventure industrielle dès 1746 et vote sous la contrainte militaire sa réunion à la France en 1798. Française entre le milieu du XVIIe siècle et 1870, à la suite de son annexion par Louis XIV, l'Alsace accueille avec enthousiasme la Révolution française
Berceau de La Marseillaise, elle a vu naître des généraux révolutionnaires comme Kléber, Lefebvre, Westermann, Kellermann, Rapp ou encore Amey
L'implication des Alsaciens dans la Révolution, ainsi que plus tard dans l'affaire du capitaine Dreyfus, scella leur attachement à la République française,[Information douteuse]. Après la défaite lors de la guerre franco-allemande de 1870, l'Alsace (moins l'arrondissement de Belfort) et une partie de la Lorraine (actuel département de la Moselle) sont annexées à l'Empire allemand
Celles que l'on désigne alors comme les « provinces perdues » inspireront un revanchisme qui accompagnera toute la Troisième République
Terre d'Empire (« Reichsland » en allemand), l'Alsace-Lorraine est dotée d'une constitution en 1911 qui est suspendue dès le début de la Première Guerre mondiale
À l'issue de celle-ci, l'Alsace-Lorraine sera à nouveau rattachée à la République française en 1919
Puis en 1940, elle est une nouvelle fois annexée par l'Allemagne, lors de la Seconde Guerre mondiale (sous le nom administratif de « CdZ-Gebiet Elsass »), avant de redevenir française en 1945
Cette histoire houleuse est une clé essentielle à la compréhension de certains particularismes locaux
Ainsi dans le Haut-Rhin et le Bas-Rhin, de nombreux domaines sont régis par le droit local alsacien-mosellan qui se substitue au droit général français. Strasbourg est la plus importante des cinq grandes agglomérations alsaciennes devant Mulhouse, Colmar, Haguenau et Saint-Louis (banlieue française de la ville de Bâle en Suisse),
Les unités urbaines de Strasbourg et de Mulhouse dépassent chacune les 200 000 habitants
De tradition industrielle forte, Mulhouse est, avec Amiens, la grande ville de France métropolitaine qui a la plus forte proportion de jeunes de moins de 19 ans
Strasbourg est le siège de plusieurs institutions européennes, dont le Parlement européen et le Conseil de l'Europe.
Géographie
L'Alsace est un territoire restreint mais d'une grande diversité. Elle est pour l'essentiel constituée d'une vaste plaine entourée par deux frontières naturelles : le Rhin à l'Est et le massif des Vosges à l'Ouest.
Hydrographie
L'Alsace s'étend sur le bassin versant du Rhin. La gestion du Rhin (et de la Meuse) relève de l'Agence de l'eau Rhin-Meuse, sise à Metz. Dans le cadre du programme intégré du Rhin, la France et l'Allemagne ont aménagé des ouvrages pour écrêter les crues du Rhin. En France, il s'agit du polder d'Erstein (qui intéresse également les communes de Nordhouse et Plobsheim), ainsi que le polder de la Moder, à Fort-Louis. L'Ill constitue la plus grande rivière d'Alsace. À la hauteur du Petit Ried, trois rivières rejoignent le Rhin :
- l'Ill au droit d'Offendorf (depuis les aménagements hydroélectriques).
- la Moder au droit de Neuhaeusel.
- la Sauer, au droit de Munchhausen.
Deux rivières lorraines – la Plaine et la Sarre blanche – prennent leur source à Grandfontaine. En Alsace bossue, la Sarre est un affluent de la Moselle, qui se jette dans le Rhin à Coblence. La Zorn prend sa source en Lorraine.
La nappe phréatique rhénane dans la plaine d'Alsace, et plus généralement dans le fossé rhénan recèle la plus grande réserve d'eau douce d'Europe.
L'Alsace compte plusieurs sources minérales et thermales, dont les deux stations thermales dans les Vosges du Nord, à Morsbronn-les-Bains ainsi qu'à Niederbronn-les-Bains.
L'Eurométropole de Strasbourg et l'agglomération de Mulhouse sont considérés comme des territoires à risques importants d'inondation (TRI).
Topographie et régions naturelles
L'Alsace couvre une surface de 8 280 Rhin qui la borde à l'est. Depuis 1815, elle est limitée au nord par la rivière Lauter, où commence le Palatinat allemand, et à l'est par le Rhin, à l'est duquel s'étend le Bade-Wurtemberg, et au sud par la Suisse.
À proximité du col du Donon, la commune de Grandfontaine abrite l'un des vingt-trois . Le nivellement général de la France s'applique, et les altitudes sont données par rapport au niveau du marégraphe de Marseille. Pour des raisons liées à l'histoire, le niveau normal d'Amsterdam (Normalnull), a autrefois servi de référent altimétrique, ce que révèlent de vieilles plaques encore visibles.
Le climat, la nature du sol et le relief façonnent les paysages. Or, ces facteurs variant sensiblement d'une zone à l'autre, l’Alsace comporte une grande variété des milieux naturels qui font de cette région une véritable mosaïque de « pays » distincts. L'espace y est donc subdivisé en plusieurs régions naturelles :
Sundgau
- Les collines sundgauviennes : le Sundgau est un pays aux reliefs assez doux, dont les collines mulhousiennes du Rebberg et de l'Illberg forment l'extrémité nord. Ce territoire s'étend jusqu'à la frontière suisse et forme les contreforts du massif du Jura. La ville d'Altkirch est traditionnellement considérée comme sa « capitale ». Sundgau signifie comté du Sud en alémanique (« Sund Kau ») ;
- Le Jura alsacien : le sud du Sundgau appartient au massif du Jura. Les premières montagnes de ce Jura alsacien vont de la Suisse à la Franche-Comté.
Trouée de Belfort
La trouée de Belfort marque la limite entre l'Alsace et la Franche-Comté. Elle est située entre les massifs montagneux du Jura et des Vosges, qui laissent un passage d'une vingtaine de kilomètres de largeur, au pied du ballon d'Alsace entre la plaine d'Alsace et la partie la plus septentrionale du bassin du Doubs, puis les plaines franc-comtoises de l'Ognon.
Plaine d'Alsace
- L'Ochsenfeld : signifie « le champ des bœufs » en allemand. Le terme désigne la plaine qui s'étend de Thann à Mulhouse, jusqu'à la Hardt à l'est, au sud jusqu'au Sundgau et au nord jusqu'à Ensisheim. Relativement peu usité dans le langage courant, il désigne plus familièrement la zone de plaine située au nord-ouest de Mulhouse approximativement délimitée par le triangle Mulhouse-Thann-Guebwiller. Au cœur de l'Ochsenfeld se trouve la Forêt de Nonnenbruch située sur le cône de déjection de la Thur et morcelée par l'activité minière du Bassin potassique et qui est partiellement classée comme forêt de protection. La bataille de l'Ochsenfeld désigne la bataille qui opposa les Romains et les Germains dans le combat le plus acharné de l'époque près de Mulhouse. Selon la légende, cette bataille donna lieu à la fondation de Mulhouse ;
- Forêt de la Hardt : forêt de plaine caractérisée par une certaine sécheresse (600 millimètres de pluie par an dans la partie nord). Elle s'étend de Kembs jusqu'à Colmar en longeant l'unité urbaine de Mulhouse, entre l'Ill et le Rhin, sur l'ancien cône de déjection glaciaire du Rhin. C'est la seconde forêt d'Alsace avec ses 13 000 hectares, derrière la forêt de Haguenau. Propriété de l'État, elle est recensée comme zone de protection spéciale Natura 2000. Elle constitue la plus grande charmaie naturelle d'Europe et abrite également des pelouses steppiques très rares en Europe occidentale ;
- Ried : région de la plaine d'Alsace. Le Grand Ried s'étend du nord d'Ensisheim jusqu'à la périphérie de Strasbourg. Il a été modelé par les divagations du Rhin dans sa zone d'épandage avant sa canalisation. Une partie du territoire de Rhinau s'étend jusqu'en Allemagne, sous le nom de secteur non constitué en municipalité de Rhinau. Le Petit Ried est situé au nord de Strasbourg ;
- Kochersberg : une région aux terres lœssiques très fertiles, localisées entre les vallées de la Zorn, au nord, et de la Bruche au sud, le champ de failles de Saverne à l’ouest, et à l’est, le rebord de la terrasse rhénane ;
- Outre-Forêt : il s'agit de la zone située au nord de la forêt de Haguenau et au sud de la Lauter.
Hautes-Vosges
Le parc naturel régional des ballons des Vosges s'articule autour des Hautes-Vosges et regroupe 208 communes d'une population totale de 256 000 habitants. Il a pour but la protection de ce patrimoine naturel.
- Vallée de la Thur (Val de Saint-Amarin) : le bassin montagneux de la Thur, fréquemment surnommé Val de Saint-Amarin, s'enfonce profondément dans la partie la plus élevée du massif vosgien. Au centre de cette enclave, Saint-Amarin se situe à 410 mètres d'altitude. Au débouché de la vallée dans la plaine, Thann se situe à 340 mètres d'altitude. Le ban communal de ce chef-lieu de canton, sous-préfecture depuis la fin de la Première Guerre mondiale, déborde sur la plaine d'Alsace. Mise à part la viticulture (vignoble escarpé du grand cru Rangen, le plus méridional d'Alsace), l'agriculture ne joue aucun rôle depuis longtemps. L'industrie s'est développée à partir des années 1780, avec l'implantation, en premier lieu, de manufactures d'impression sur étoffe. Le textile a décliné après la crise des années 1930 et la Seconde Guerre mondiale. Le patrimoine forestier est important ;
- Vallée de la Lauch : le surnom de Florival a été donné à la vallée vosgienne de la Lauch, en amont de Guebwiller, et aux vallons afférents. C'est l'univers du romancier Jean Egen, le « Hans du Florival ». Courte (une quinzaine de kilomètres), enclavée, peu peuplée en dehors de Guebwiller mais verdoyante, cette vallée ne constitue pas vraiment un « pays », mais a une identité marquée, notamment sur le plan touristique avec l’abbaye de Murbach, le lac de la Lauch et l’accès à la station du Markstein et à la route des crêtes dans le Parc régional des ballons des Vosges. Le Bechenthal, vallon affluent de la Lauch, au nord-ouest de Guebwiller, est l'écrin de l'abbaye de Murbach, Saint-Léger ;
- Vallée de Munster : on dénomme communément « vallée de Munster » la haute et moyenne vallée de la Fecht, bassin-versant nettement circonscrit par les crêtes montagneuses. Cette vallée, qui fut très industrialisée au temps du textile, a une vocation agricole, forestière et touristique. Elle garde une identité marquée. Munster, à 380 mètres d'altitude, au confluent de la Petite-Fecht et de la Fecht, est une ville d'origine ancienne, commerçante, siège du parc régional des Ballons des Vosges ;
- Vallée de la Doller : cette vallée dont la plus grande ville est Masevaux (devenue Masevaux-Niederbruck à la suite de sa fusion avec Niederbruck le janvier 2016), abrite la rivière du même nom et est dominée par le Ballon d'Alsace à 1 247 m. Cette vallée a la particularité d'être un carrefour vers les autres régions et départements, car elle se situe à la frontière du Territoire de Belfort, en Franche-Comté, avec les communes de Petitefontaine ou Rougement-Le-Château ; et du département des Vosges, avec la commune de Saint-Maurice-sur-Moselle, de l'autre côté du Ballon d'Alsace.
Vosges centrales
La dénomination, floue en ce qui concerne l'Alsace, pourrait désigner la partie du massif située au sud-ouest du Bas-Rhin, frontalière de la Lorraine. En Lorraine en revanche, le territoire appelé « Pays des Vosges centrales » regroupe officiellement plusieurs communes, dont Épinal (syndicat mixte de pays, concernant environ 10 % de la région).
- Vallée de la Bruche : la dénomination vallée de la Bruche désigne le bassin de la Bruche, en amont de Wisches, et les vallées afférentes. Elle inclut le petit pays toujours dénommé Ban de la Roche, à peu près centré sur le cours de la Schirgoutte. Schirmeck et La Broque constituent l'agglomération principale. Leurs habitants se disent volontiers « Alsaciens et Vosgiens », non des « Vosges centrales » ;
- Vallée de Villé ;
- Vallée de Sainte-Marie-aux-Mines ou le val d'Argent.
Vosges du Nord
Cette région montagneuse est, dans sa majeure partie, occupée par le parc naturel régional des Vosges du Nord qui est né le et regroupe actuellement 113 communes. Il associe plusieurs milieux forestiers, tels que la hêtraie, la chênaie, l'aulnaie ou encore la pinède sur tourbe. Ces derniers abritent une foule d'animaux et de végétaux tels que le pic noir, l'aspérule odorante, le mélampyre des prés ou encore le populage des marais.
Alsace bossue
L'Alsace bossue (’s Krumme Elsass) fut peuplée dès le Néolithique. Elle regroupe les communes autrefois intégrées aux anciens comtés de Sarrewerden et de la Petite-Pierre et à la seigneurie de Diemeringen et d'Asswiller. De nos jours de nombreux vestiges archéologiques et châteaux sont encore visibles. Ancienne terre d'Empire, une des dernières à avoir été rattachée à la France en 1793, cette région, pendant les périodes d'Ancien Régime, vit s'installer des Hollandais, des Français, des Suisses, des Allemands et même des Autrichiens. Certains villages possèdent une église catholique, une église protestante et une synagogue.
Cette région a su conserver un patrimoine exceptionnel, Bonnefontaine (Bas-Rhin), une des plus riches stations néolithiques d'Alsace avec son château Empire, Mackwiller, qui possède un palais romain avec thermes et mausolée. On y a découvert un des plus grands sanctuaires du dieu Mithra du monde occidental. On peut également découvrir la Wasserburg de Lorentzen ou le château Renaissance de Diedendorf qui possède les plus belles peintures murales de l'Est de la France. De nombreuses églises gothiques, baroques et néoclassiques, des architectures bourgeoises, des oriels, des villages préservés de l'urbanisme ont su garder tout leur cachet.
L'Alsace bossue est en effet une zone rurale avec de nombreux vergers, des forêts ombragées, des rivières poissonneuses. À l'aube du musée régional de l'Alsace Bossue à Sarre-Union permet de découvrir le patrimoine de toute une région.
Avant la révolution de 1789 : à la suite du traité de Ryswick (1697), Louis XIV avait dû restituer aux comtes de Nassau dans le cadre de l'Empire (c'est-à -dire du royaume d'Allemagne) l'ancien comté de Sarrewerden, à l'exception de Bockenheim-Sarrewerden – aujourd'hui Sarre-Union – recouvrés par duc de Lorraine. En 1766, ces deux provinces revinrent avec la Lorraine à la couronne française. Entre-temps, pour compenser la perte de Sarrewerden, l'ancienne capitale du comté, les princes de Nassau avaient fondé en 1702 (sur le ban communal de Zollingen, actuelle « Ville neuve » (Neustadt) appelée Neusaarwerden. En 1794, Neusaarwerden et Bockenheim ou Boquenom furent réunies sous le nom de Sarre-Union. Les autres localités de l'ancien comté de Sarrewerden et de la prévôté de Herbitzeim furent réparties entre les Nassau-Sarrebrücken (bailliage de Harskirchen) et les Nassau-Weilburg (bailliage de Neusaarwerden). Ces terres formaient une enclave à majorité protestante entourée par les terres de la catholique Lorraine. En 1557, année de l'introduction de la réforme luthérienne dans le comté, la Kirchen-ordnung de Deux-Ponts réglementait la vie religieuse dans la plupart des paroisses des vallées de la Sarre, de l'Eichel et de l'Isch.
Ce fut Nicolas François Blaux, maire catholique de Sarreguemines et député, qui fut le véritable artisan du rattachement du comté de Saarwerden au Bas-Rhin. Le , la Convention ratifia la décision d'ériger Neusaarwerden en district et d'incorporer au département bas-rhinois les six cantons nouvellement créés : Bouquenom, Neuf-Saarwerden, Harskirchen, Wolfskirchen, Drulingen et Diemeringen. L'organisation du district incomba au député Philippe Rühl. Ainsi le Bas-Rhin allait franchir le col de Saverne et se prolonger sur le plateau lorrain pour s'enrichir de quarante-trois communes fortes de près de dix-huit mille habitants devenant Alsaciens.
Géologie
L'Alsace est avant tout connue pour le , du Buntsandstein, qui confère sa couleur à la cathédrale de Strasbourg. Le granite des crêtes vosgiennes et les gneiss de Sainte-Marie-aux-Mines, ainsi que le Dévonien-Carbonifère de la vallée de la Bruche présentent également un intérêt.
Bouxwiller est connu pour ses fossiles, et Achenheim pour ses lœssières. Selon le professeur Jean-Jacques Jaeger, paléontologue alsacien, découvreur de Bahinia pondaungensis au Myanmar, l'« origine et l'évolution de l'homme ne peuvent plus être considérées comme exclusivement africaines [...] Cela signifie que nos lointains ancêtres sont arrivés en Afrique il y a au moins 39 millions d'années, très probablement d'Asie »,.
Deux circuits géologiques sont aménagés pour le grand public. Il s'agit du sentier géologique du Bastberg à Bouxwiller, et du sentier géologique du Wolfloch à Sentheim.
Protérozoïque
C'est au fond de la vallée de Villé, au Climont qu'affleurent les roches les plus vieilles de la région. Il s'agit des gneiss du Climont, estimés à un milliard d'années,.
Paléozoïque
Dans la vallée de Villé affleurent les schistes de Villé, datés du Cambrien et de l'Ordovicien, ainsi que les schistes de Steige, datés de l'Ordovicien et du Silurien.
Des gneiss datés du Dévonien occupent une vaste zone dans la région de Sainte-Marie-aux-Mines. Ils témoignent de la collision varisque entre les deux domaines saxo-thuringien au nord et moldanubien, au sud. La suture continentale, qui se manifeste par une zone très broyée entre Lubine et Lalaye, se termine au milieu de Dévonien. La carrière du Bergenbach à Oderen conserve la trace de la collision qui se produit il y a 330 millions d'années. On y trouve des ophiolites, avec des péridotites serpentinisées et des gabbros. En fait, des écailles tectoniques dues à la suture de plaques après un phénomène de subduction s'observent non seulement à Bergenbach, mais aussi à Thalhorn, et au Treh.
Dans la vallée de la Bruche, les marbres de Russ correspondent à un ancien massif corallien.
À la faveur de l'orogenèse varisque, qui va du Dévonien au Permien en passant par le Carbonifère, les granites et les grauwackes se mettent en place. Ces derniers résultent de l'érosion de la chaîne de montagne. Les migmatites de Kayserberg montrent une roche encaissante imparfaitement digérée par la remontée du magma. Au Carbonifère se forme le bassin houiller de la vallée de Villé. On note la présence d'une ancienne mine d'uranium à Saint-Hippolyte.
Au Permien, le volcan du Nideck se révèle explosif. Avec les grès de Champenay, rapportés au Permien, s'achève le Paléozoïque en Alsace. Ils marquent la transition entre le socle et la couverture. Le Paléozoïque s'achève par l'extinction permienne.
Mésozoïque
Le Mésozoïque se compose du Trias (avec le Bundsandstein, le Muschelkalk et le Keuper), du Jurassique et du Crétacé.
Les grès à Voltzia fournissent de riches collections fossiles du Bundsandstein, mis en place dans un contexte fluviatil. La mer du Muschelkalk (ou mer des calcaires coquilliers), qui s'avance en Alsace depuis l'est de l'Europe, livre une des plus riches faunes aquatiques d'Alsace. Au Keuper, la mer évolue vers des lagunes, comparables à des marais salants. Le sel gemme de Lorraine et le gypse du Kochersberg précipitent.
Au Jurassique inférieur se mettent en place, les marnes grises (improprement appelées schistes gris), marquées par une alternance de bancs de calcaire et d'un mélange d'argile et de carbonate de calcium, en fonction de la profondeur des fonds marins, puis les schistes bitumineux (à l'appellation là encore impropre).
Au Jurassique moyen, la profondeur marine diminue, pour atteindre au maximum une dizaine de mètres. C'est dans ces conditions que se forment les calcaires oolithiques. Au tout début du Jurassique supérieur se développent les récifs coralliens de Ferrette. On ne trouve aucune trace du Crétacé en Alsace. La région est alors exondée, cependant que l'orogenèse alpine débute.
Cénozoïque
Géodynamique
L'Alsace occupe la partie sud-ouest du fossé rhénan, sur la rive gauche du Rhin. C'est un fossé d'effondrement d'âge oligocène, formant la plaine d'Alsace, et associé aux épaulements latéraux que sont les Vosges et la Forêt-Noire. Il appartient à un plus vaste ensemble, connu sous le nom de rift ouest-européen, qui court du sillon rhodanien jusqu'au rift d'Oslo, en Norvège. La plaine d'Alsace a tendance à s'abaisser et les reliefs bordiers s'élèvent, phénomène encore à l'œuvre. La faille vosgienne s'enfonce de plusieurs centaines de mètres, tandis que la faille rhénane s'enfonce de plusieurs milliers de mètres. Entre les deux s'établit une mosaïque de compartiments: les champs de fractures sous-vosgiens, (et sous-schwarzwaldiens en Forêt-Noire). Des remontées de lave donnent naissance à des volcans à Riquewihr, Ribeauvillé et Gundershoffen. Toutefois, le plus grand d'entre eux reste celui du Kaiserstuhl, en Allemagne, en face de Colmar.
La structure tectonique du sous-sol (fossé d'effondrement) explique une certaine activité sismique. La zone la plus active sur le plan sismique en Alsace est le Sundgau dans le Sud du Haut-Rhin, tant par le nombre que par l’intensité des séismes qui l’ont touché. Ce territoire a été frappé par plusieurs séismes d’intensité supérieure à VI. Le plus dévastateur fut celui de Bâle du 18 octobre 1356 (intensité épicentrale VIII-IX), d'une ampleur inédite en Europe de l’Ouest. Bien que moins soutenue, l’activité sismique du fossé rhénan est significative et apparaît plus forte que celle des régions voisines. Une dizaine de séismes d’intensité supérieure à VI sont à dénombrer, dont le plus récent date du 15 juillet 1980. Le massif vosgien ne montre qu’une activité sismique diffuse et peu intense. Le fort géotherme, conséquence de la remontée mantellique qui eut lieu à l'aplomb du rift, permet une exploitation géothermique expérimentale à Soultz-sous-Forêts. À Preuschdorf sourd une eau à plus de 70 ,, à la source des Hélions.
Le massif du Jura, formé par glissement (induit par la surrection alpine) de la couverture mésozoïque sur les formations triasiques (« couches savon ») recoupe la région de Belfort.
Géomorphologie
Le rehaussement des reliefs bordiers, plus marqué dans le sud que dans le nord de la région, se traduit par une intense érosion, s'attaquant d'abord aux terrains jurassiques, puis aux terrains triasiques, pour enfin mettre à nu le socle dans le sud. Au nord, le socle n'apparaît qu'exceptionnellement, comme à Windstein (où effleure le granite), et à Wissembourg au lieu-dit Weiler (où effleurent les grauwackes). En moins de 50 millions d'années, les reliefs sont érodés, et les sédiments arrachés viennent combler le fossé. C'est ainsi que les Vosges sont constituées au nord par des grès du Buntsandstein, et au sud par du granite; les granites sont des structures hercyniennes exhumées lors des soulèvements latéraux conjoints à l'effondrement du rift.
À l'Éocène se forme le lac de Bouxwiller, qui sera étudié par le grand paléontologue Georges Cuvier. À l'Oligocène, les eaux salées précipitent, le lessivage des formations salifères du Keuper ayant joué un rôle important dans ce processus. Ainsi sont apparues les potasses, jadis exploitées dans la région de Mulhouse.
Le fossé rhénan se forme à l'Éocène inférieur. À l'Éocène supérieur, la mer Thétys pénètre par le sud. À l'Oligocène, il y a 30 Millions d'années, la mer pénètre massivement dans le fossé également depuis le nord.
Au Quaternaire, des dépôts éoliens de lœss ont lieu, comme en témoignent les lœssières d'Achenheim et d'Hangenbieten.
Le Sundgau qui était alors un vaste plateau calcaire a été recouvert par les mers secondaires, au commencement de l'ère tertiaire. À la fin du Tertiaire et au début du Quaternaire la surélévation des Vosges et de la Forêt Noire entraîne la formation du Jura qui est le résultat de plusieurs phases de plissements, entrecoupées par des phases d'érosion. La nappe de cailloutis d'origine alpine que l'on trouve dans le Sundgau est due à l'érosion très intense du Jura par le Rhin qui, pris dans un couloir, rejoignait l'actuelle vallée du Doubs. Ce n'est que l'affaissement du fossé rhénan qui a modifié le cours du Rhin et le régime hydrographique par les phénomènes de capture (voir Aar-Doubs).
Le Jura, soulevé plus tardivement (au Miocène) est constitué de calcaires et de marnes d'âge le plus souvent jurassique, donc beaucoup plus anciens que les formations de la plaine alluviale du Rhin.
Climat
Le climat alsacien est semi-continental d'abri et montagnard sur les hauteurs. La continentalité est marquée dans le fossé rhénan par des précipitations estivales plus importantes qu’en hiver et une amplitude thermique annuelle extrême, c’est-à -dire l’écart entre la température maximale moyenne de juillet et la température minimale moyenne de janvier, qui dépasse les 27,5 hexagone et l’amplitude extrême thermique annuelle y est assez faible (14 Grand Ballon soit moins qu’à Paris). Plus l'altitude est faible, plus le climat semi-continental prend le dessus.
Une des caractéristiques de la plaine d'Alsace est l'effet de foehn, en effet le massif des Vosges protège l'Alsace des précipitations qui s'accumulent coté lorrain et rend ainsi la plaine d'Alsace sèche et ensolleillée, de Strasbourg à Mulhouse.
Données pour Meyenheim (limite Sud-Alsace/Centre-Alsace)
Température la plus basse | −24,8 °C |
Jour le plus froid | |
Année la plus froide | 1963 |
Température la plus élevée | 40,9 °C |
Jour le plus chaud | |
Année la plus chaude | 1994 |
Hauteur maximale de pluie en 24 h | 80,6 mm |
Jour le plus pluvieux | |
Année la plus sèche | 1962 |
Année la plus pluvieuse | 1999 |
- Record de chaleur : 40,9 Colmar le 13 août 2003.
- Record de froid : −30,2 °C au Grand-Ballon (1 424 mètres) le 10 février 1956.
Le climat connaît davantage d'influence océanique et est beaucoup plus humide dans le Sundgau, dans l'Alsace bossue ou l'Outre-Forêt.
Le relief de l’Alsace orienté perpendiculairement au flux d’ouest fœhn les perturbations océaniques, en particulier au Sud de la région. Ainsi le Grand Ballon fait partie des stations les plus arrosées de métropole et Colmar située à moins de 25 . La région de Colmar connaît en moyenne entre 95 et 100 jours de pluie par an contre 170 sur le relief. Ce climat, avec un été ensoleillé, est idéal pour le vignoble d'Alsace et les arbres fruitiers. L'importance de la nappe phréatique rhénane combinée à la proximité du Rhin et de rivières importantes évite toutefois à la région les conséquences d'éventuelles sécheresses.
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- ↑ « » Gouvernement du Land du Bade-Wurtemberg
- ↑ « », sur sigesrm.brgm.fr (consulté le )
- ↑ « » Grand Est
- ↑ INSEE - Subdivisions, superficie et population des régions et départements de France et d'outre-mer
- ↑ « » IGN.
- ↑ , de Jean-Frédéric Aufschlager, publié par J.-H. Heitz, 1826
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- ↑ Dernières nouvelles d'Alsace en date du dimanche 3 novembre 2019; voir page 17 article intitulé « Jean-Jacques Jaeger, sur les traces asiatiques de l'humanité ».
- ↑ « », sur sciencedirect.com,
- Jean-Claude Gall, Alsace, des fossiles et des hommes (une histoire géologique de la plaine rhénane et du massif vosgien) Edition La nuée bleue 2005 (ISBN )
- Ibid.
- ↑ Vosges. Guides géologiques. Cyrille Delangle. ISBN )
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- ↑
- ↑ Source des Hélions sur lithotheque.site.ac-strasbourg.fr
- ↑ L'origine des anomalies thermiques en Alsace sur geothermie-perspectives.fr
- ↑ Deutschlands Süden de Joachim Eberle, Bernhard Eitel, Wolf Dieter Blümel et Peter Wittmann. Editions Springer, ISBN )
- ↑ Atlas et géographie de l’Alsace et de la Lorraine par Étienne Juillard aux éditions Famot 1977 p. 29
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- ↑ http://climat.meteofrance.com/chgt_climat2/climat_france?89461.path=climatnormales%252FREG22
Toponymie
L'étymologie du nom d’Alsace n'est pas établie et continue à faire l'objet de recherches. Plusieurs théories existent, mais aucune n'est satisfaisante d'un point de vue scientifique. La région étant une zone de contact linguistique, une raison à ces difficultés étymologiques pourrait être que le nom est le résultat de transformations successives apportées par chacune des langues celtiques, latines, franques et alémaniques.
L'étymologie fondée sur l'hypothèse alémanique est séduisante du fait de sa simplicité : dans cette acception, « Alsace » serait issu directement d'Elsass, anciennement écrit Elsaß.
- El- viendrait de l'alémanique Ell qui désignerait l'Ill, la principale rivière alsacienne qui traverse la région du sud au nord.
- saß viendrait du verbe sitzen (se trouver, être assis) (prétérit de l'allemand : saß – prétérit du vieil anglais : sæt), donc signifiant « résident ».
Dans cette logique, Elsass signifierait « le pays au bord de l'Ill » ou le « pays de l'Ill », le substantif « pays » étant dérivé de « saß » (« l'assise »),.
Toutefois, selon Michel Paul Urban, auteur en 2003 d'un dictionnaire étymologique des toponymes alsaciens, le nom de l'Alsace proviendrait de la racine paléo-européenne AL-(i)S qui indique le « mouvement d'une eau qui dépasse » en référence au phénomène des sources et résurgences qui apparaissent en maints endroits dans les marécages du Ried. Ainsi, il y aurait bien une origine hydronomique au nom « Alsace », mais plutôt pour désigner ce qui était une étendue de petits cours d'eau et de marécages.
- ↑ Urban 2003 ou Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, Éditions Errance, 2003.
- ↑ « » (consulté le )
- ↑ L'étymologie est expliquée dans l'introduction de ce document officiel - Un SIG alsacien
- ↑ Pierre Deslais, L'Alsace, géographie curieuse et insolite, Rennes, Éditions Ouest France, , 116 ISBN ), p. 6
- ↑ Urban 2003, p. 86-87
Histoire
À la différence de ses provinces et régions voisines, l'Alsace n'a jamais connu de période d'indépendance ou d'autonomie de forme centralisatrice. L'Alsace a longtemps été caractérisée par le confédéralisme. La région doit sa culture et son dialecte aux Alamans (à ne pas confondre avec les Allemands), qui s'établirent dans la région en 378, l'alsacien d'aujourd'hui est un dialecte alémanique.
La région fut sous l'autorité du Saint-Empire romain germanique de 962, date de sa création, jusqu'en 1648, puis elle perdit son autonomie en passant sous contrôle de la France après son annexion progressive au siècle.
C'est en Alsace que sont nés les ancêtres de la puissante dynastie des Habsbourg qui régnèrent en maîtres, plusieurs siècles durant, sur toute l'Europe centrale.
La plaine d'Alsace, subissant l'effet de foehn et étant naturellement irriguée, a toujours été une terre fertile et propice à l'agriculture céréalière, les collines sous-vosgiennes, le piémont, était le domaine réservé de la vigne tandis que les vallées vosgiennes et l'Ochsenfeld (champs des bœufs) abritaient d'immense troupeaux de bovins, on y cultivait également du chanvre. Les forêts et le ried (régions de prés inondables et/ou de forêts tunnels) étaient fort riches en gibier. Le tout, réparti le long du Rhin, l'axe fluvial majeur européen, qui permettait ainsi un commerce soutenu et des revenus réguliers. L'Alsace a donc de tout temps été une région riche qui a suscité les convoitises des grandes puissances européennes. L'histoire de l'Alsace fut donc rythmée par les guerres et les annexions.
Quelques repères :
Période pré-alémanique
- Les traces de peuplement humain les plus anciennes (outils en silex découverts à Achenheim) remontent au Paléolithique.
- Les premiers « villages » apparaissent au cours du Néolithique, à la suite d'une migration de peuples venant de l'est.
- millénaire avant l'ère commune : les Celtes arrivent dans le territoire qui forme aujourd'hui l'Alsace.
- siècle - : l'Alsace était divisée entre deux tribus celtes : les Séquanes dans le sud et les Médiomatriques dans le nord.
- 72 av. J.-C. : les peuples germaniques (composés majoritairement des Suèves et des Triboques) traversent le Rhin et s'installent en Alsace (estimés entre 137 000 et 275 000 selon l'historien August Meitzen).
- 58 av. J.-C. : bataille de l'Ochsenfeld. Elle vit la victoire des Romains commandés par Jules César, général et proconsul des Gaules, sur le chef suève Arioviste dans le Sud de l'Alsace. Arioviste réussit à s'enfuir de l'autre côté du Rhin, ceux qui ne réussirent pas à faire de même furent massacrés par les romains, le reste de la population fut mélangé aux peuples celtes. C'est une bataille majeure de la guerre des Gaules, victoire à partir de laquelle les Romains vont décider de rester en Gaule et conquérir le pays. Une version de la fondation légendaire de Mulhouse est associée à cette bataille. L'Alsace est annexée par la république romaine à l'issue de la bataille de l'Ochsenfeld puis devient une province de l'empire romain en -27. La langue latine supplante progressivement et remplace les langues celtes[réf. nécessaire].
- 12 av. J.-C. : création du camp fortifié romain d'Argentoratum, anciennement Argentorata en Celte. Naissance de la ville de Strasbourg.
- À la fin du Vespasien et Domitien, les Romains occupent le saillant entre Rhin, Neckar et Danube (les Champs Décumates) et fondent plusieurs colonies romaines dont Sumolecenna (l'actuelle Rottenburg am Neckar), Civitas Aurelia Aquensis (Baden-Baden), Lopodunum (Ladenburg) et Aræ Flaviæ (Rottweil).
- À partir de la seconde moitié du Germains, notamment des Alamans s'installèrent progressivement dans l'Alsace romaine.
Établissement des Alamans
- 298 : l'empereur Constance Chlore repousse au-delà du Rhin d'importantes bandes d'Alamans (plus de vingt mille hommes) qui avaient pénétré dans l'Est de la Gaule après les avoir battues devant Langres.
- 357 : le futur empereur romain Julien bat sévèrement les Alamans qui essayaient d'envahir l'Alsace à la bataille d'Argentoratum (Strasbourg).
- 378 : l'empereur Gratien repousse de nouveau les Alamans qui pénétraient en Alsace.
- 406 : profitant du gel du Rhin, les Alamans et d'autres peuples barbares pénètrent à nouveau en Alsace. Les Romains et leurs alliés fédérés francs ont de plus en plus de mal à les contenir. L'évêque Flodoard qui vit au Jérome de Stridon qui écrit que de nombreuses villes dont Reims et Strasbourg sont passées en Germanie. La progression des Alamans s'étend rapidement.
- Vers le milieu du Alamans s'installent pour y répandre leur culture, leur langue (l'alsacien, alémanique) et construire des villes. Ils mettent en place une confédération de petits royaumes appelée royaume d'Alémanie. Alamanni signifie « tous les hommes » en germanique (cf. allemand alle « tous » et Mann « homme »).
- Vers 496 : les Francs de Clovis battent les Alamans à Tolbiac mais ces derniers restent les plus nombreux en Alsace bien qu'en théorie inféodés aux Francs.
- 511 : l'Alsace est rattachée au royaume franc d'Austrasie. Ce royaume, qui peut être considéré comme le berceau de la dynastie carolingienne, couvrait le nord-est de la France actuelle, les bassins de la Meuse et de la Moselle, jusqu’aux bassins moyen et inférieur du Rhin.
- siècle : Christianisation de l'Alémanie.
- 709-712 : nouvelle guerre entre les Francs et les Alamans.
- 746 : procès de Cannstatt. Exécution d'une partie des nobles du peuple alaman. Cannstatt, ancien castrum romain, était l'une des principales localités du duché d'Alémanie. Le fils de Charles Martel, Carloman, maire du palais d'Austrasie, y convoqua une assemblée de justice, ou plaid, et accusa de trahison les princes alémaniques qui avaient participé au soulèvement du duc Theudebald de Bavière et du duc Odilon de Bavière. Le jugement étant sans appel, il fit exécuter une partie de la noblesse, et déposséda l'autre partie, au profit de la noblesse franque. Ce coup de force mit fin à la rébellion des Alamans et permit l'intégration du duché d'Alémanie au domaine austrasien, qui fera peu après partie intégrante de l’empire carolingien. Si à partir de ce moment, il n'y aura plus d'unité alémanique et les pays alémaniques seront définitivement divisés en plusieurs États, la langue et la culture alémaniques subsisteront toutefois jusqu'à nos jours.
- 843 : le traité de Verdun, conclu par trois fils de Louis le Pieux, lui-même fils de Charlemagne, après une querelle d'héritage (voir les Serments de Strasbourg de 842), divise le royaume de Charlemagne en trois. L'Alsace fait désormais partie de la Francie médiane (domaine de l'empereur Lothaire).
- 855 : l'Alsace revient à et fait partie de la Lotharingie.
- 870 : la Lotharingie est partagée entre Charles le Chauve et Louis le Germanique. L'Alsace est rattachée à la Francie orientale (domaine de Louis le Germanique agrandi au traité de Meerssen). Elle fera ensuite partie du Saint-Empire romain germanique.
- siècle : les Hongrois pillent l'Alsace à plusieurs reprises.
- 917 : naissance en Alsace de Gontran le Riche, plus vieil ancêtre confirmé de la dynastie des Habsbourg.
L'Alsace dans le Saint-Empire - l'âge d'or des cités alsaciennes
- 962 : l'Alsace fait partie du Saint-Empire romain germanique.
- En 1161, Frédéric Barberousse élève Mulhouse au rang de ville libre de l'Empire, lui conférant ainsi une autonomie quasi totale. Il en fait ainsi une véritable cité, qui ne doit rendre de comptes qu'à l'empereur lui-même.
- En 1197, Philippe de Souabe, fils de Frédéric Barberousse est désigné empereur à Mulhouse.
- 1273 : le comte Rodolphe IV de Habsbourg, un seigneur politique, allié des bourgeois des villes de Strasbourg et de Zurich, accède, de manière inattendue, au trône impérial sous le nom de de Habsbourg.
- 1347 : les Mulhousiens adoptent un fonctionnement républicain par l'élection de Jean de Dornach (Hans Guterolf Von Dornach) à la tête de la cité, la république de Mulhouse (Stadtrepublik Mülhausen) est née.
- 1354 : fondation de la Décapole, l'Alsace s'organise en une confédération de villes libres qui rassemble dix villes impériales. La Décapole possède pour les historiens et les économistes une particularité extrêmement rare, qui plus est pour l'époque : outre l'alliance militaire, l'entraide est également financière en cas de banqueroute. Cela permet aux cités alsaciennes de peser économiquement sur l'espace rhénan.
- 1386 (9 juillet) : bataille de Sempach
De nombreux nobles alsaciens qui combattent sous la bannière des Habsbourg sont tués lors de cette bataille. On chiffre ce nombre de tués à 15 % de la noblesse alsacienne.
- 1434 : premiers travaux de Gutenberg sur l'impression, Ã Strasbourg.
- 1444-1445 : invasion des Armagnacs, appelés par l'empereur du Saint-Empire pour mettre à mal l'autonomie des cités impériales ; après avoir écrasé les cités suisses, ils décident de s'attaquer aux cités alsaciennes. La noblesse alsacienne se joint à eux. Seules les villes fortifiées résistent. À la fin du siège, les Mulhousiens décident de dissoudre la corporation de la noblesse et expulsent les récalcitrants qui quittent la ville avec un profond ressentiment.
- 1466-1468 : guerre des Six Deniers, la noblesse de Haute-Alsace tente de se venger des Mulhousiens et déclare la guerre à la cité pour un motif futile. Les Mulhousiens sont abandonnés par la Décapole et doivent leur survie à une alliance militaire avec Berne et Soleure appuyée par Schwytz, Uri, Lucerne, Zurich, Zug et Glaris. Le conflit gagne rapidement en intensité et l'empereur Frédéric Mulhouse, ce qui provoque l'entrée de troupes de la Confédération en Haute-Alsace. Les Mulhousiens et les Confédérés écrasent la noblesse et ravagent toute la Haute-Alsace, rasant plus d'une centaine de villages sur les terres seigneuriales.
- 1515 : la république de Mulhouse se retire de la Décapole pour s'allier aux cantons suisses auxquels elle était déjà fortement liée depuis la guerre des Six Deniers. Son destin sera ainsi distinct du reste de l'Alsace pendant plusieurs siècles. Les Mulhousiens ne feront ainsi jamais partie du royaume de France et connaîtront un fonctionnement républicain quasiment ininterrompu jusqu'à nos jours.
- 1523 : Mulhouse adhère à la Réforme, qui aboutit en 1529 à l'établissement complet et exclusif du culte protestant calviniste. Les catholiques et les juifs ne peuvent plus résider à l'intérieur de la Stadtrepublik et s'installent dans les villages alentour. Les Habsbourg dont les territoires entourent la cité restent fidèles à l'église catholique romaine, cette dernière devient donc une enclave réformée.
- 1526 : guerre des paysans. 25 000 « rustauds » massacrés à Saverne.
- 1618-1648 : la guerre de Trente Ans frappe lourdement la région, l'Alsace est pillée à de nombreuses reprises, les massacres s'enchaînent, les villages sont rasés et brûlés, la famine se répand et la peste touche la région, la population fuit les villes et villages pour se réfugier dans les Vosges et dans les grandes forêts alsaciennes, environ 60 % de la population alsacienne est décimée. L'économie est anéantie. La république de Mulhouse, qui comprend également Illzach et Modenheim, est épargnée grâce à son statut de cité-État. Elle accueille massivement des réfugiés alsaciens dont le nombre est alors bien supérieur à celui des Mulhousiens. Le repeuplement sera conforté par l'arrivée de migrants suisses dont l'anthroponymie garde le souvenir : Schweitz.
L'Alsace dans le royaume de France
Une difficile et longue conquête française
À partir de 1365, la convoitise française pour une Alsace « riche, opulente et dans le chemin de l'humanisme » éclate au grand jour. Le désir d'y installer une principauté est très fort. De nombreuses incursions françaises militaires et mercenaires sont à noter jusqu'en 1648. En 1444, Louis XI organisa en Haute-Alsace des pillages et laissa derrière lui la misère et la destruction. Ce roi demanda de plus à la ville de Strasbourg si elle voulait devenir française. La réponse alsacienne d'un peuple qui encourageait des villes libres selon l'esprit germanique fut directe : « Niemals… » (jamais).
En 1552, lorsqu'il voulut s'emparer de la ville impériale libre de Strasbourg, Henri II dit à ce propos : « Venez avec moi, je ferai boire vos chevaux dans l'eau du Rhin en signe de triomphe. » Bernard Vogler écrit : « En 1580, fort de l'expérience des invasions françaises, un traité conclu entre plusieurs seigneurs et villes de Haute-Alsace proscrit aux veuves et filles de bourgeois d'épouser des Welches compte tenu des risques d'invasion des Français. »
Les difficultés des Français à conquérir l'Alsace font dire au général de Breisach : « Je ne puis m'empêcher de dire que l'autorité du roi va se perdant absolument en Alsace. Les dix villes, bien loin d'être soumises au roi, sont presque ennemies. Il m'a paru de leur part une grande affection pour l'indépendance et un grand désir de demeurer membres de l'Empire. La noblesse de la Haute-Alsace va presque le même chemin. Haguenau a fermé insolemment la porte au nez de M. Mazarin et la petite ville de Münster l'a chassé honteusement il y a quelque temps. Je crois que le roi devrait prendre le temps qu'il jugerait à propos de Colmar et Haguenau à la raison. »
Durant les guerres de la Fronde en France, le cardinal Jules Mazarin voulut se réfugier en Alsace mais il dit en ces termes : « Aucune ville d'Alsace ne pouvait me recevoir, soit parce qu'elles sont protestantes, soit parce qu'elles sont autrichiennes de cœur, soit parce qu'elles ont trop souffert des troupes françaises. »
Dans un mémorandum de 1790, les princes vaincus écrivent : « Les Princes ne se sont soumis à la souveraineté de la France que pour se soustraire aux violences continuelles qu'ils n'avaient cessé d'essuyer de la part de cette puissance et contre laquelle le corps germanique n'avait pu les défendre avec succès et dont les territoires n'ont pour la plupart été enclavés dans cette province que par l'extension usurpatoire que la France a su donner à ses limites originaires. »
- 1648 : achèvement des incursions françaises. À la suite du traité de Westphalie, l'Autriche cède au royaume de France une partie de l'Alsace, principalement le sud de la région. La république de Mulhouse conserve son statut de ville indépendante. La noblesse française éprouvera au début des difficultés à asseoir son autorité sur le territoire alsacien.
- 1681 : la ville libre impériale de Strasbourg est assiégée par les troupes du roi de France, Louis XIV, et doit se rendre. La ville de Strasbourg ne doit être occupée par les Français que jusqu'en 1704. Strasbourg n'est annexée par la France qu'en 1697 par le traité de Ryswick. L’Alsace, à l'exclusion de la Stadtrepublik Mülhausen Mulhouse et de l'Alsace bossue, sera alors à partir de 1697 gouvernée par un intendant siégeant à Strasbourg et par le conseil souverain à Colmar. La région conservera largement son autonomie.
- 1716 : la Compagnie du Mississippi récupère le monopole de la Compagnie de la Louisiane d'Antoine Crozat, première fortune de France, et décide de faire un vaste appel à l'importante émigration alsacienne. Des publicités attirent en Louisiane des Alsaciens, qui fondent la ville Des Allemands à côté du bayou Des Allemands, près du lac Des Allemands dans un secteur situé au sud-ouest de La Nouvelle-Orléans et surnommé la « Côte des Allemands ».
- 1746 : en parallèle, la république de Mulhouse se lance de manière précoce dans l'ère industrielle avec l'ouverture de la première manufacture d'indienne. La république libre connaîtra alors une croissance exponentielle et deviendra l'un des principaux pôles industriels d'Europe.
- : naissance à Mulhouse du mathématicien, physicien et astronome Jean-Henri Lambert.
- 1772 : le Mulhousien Jean-Henri Lambert invente plusieurs systèmes de projection cartographique dont la Projection conique conforme de Lambert et la Projection azimutale équivalente de Lambert.
De la Révolution française à Napoléon III
L'Alsace participe activement à la révolution contre la monarchie.
- 1789 : la Révolution est accueillie avec enthousiasme par les Alsaciens qui se soulèvent contre la noblesse locale.
- 1790 : l'Alsace est partagée en deux départements : le Bas-Rhin et le Haut-Rhin. Strasbourg devient la préfecture du Bas-Rhin et Colmar celle du Haut-Rhin.
- 1793 : un certain nombre de territoires étrangers enclavés dans ces départements, appartenant à la noblesse germanique (les « princes possessionnés »), sont annexés à la France par la Convention nationale. L'Alsace bossue, territoire historiquement lorrain, est intégrée au Bas-Rhin. Le comté de Dabo est rattaché au département de la Meurthe, à l'exception de la commune d'Engenthal qui rejoint le Bas-Rhin.
- 1798 : Mulhouse, alors alliée à la Confédération suisse, vote sa Réunion à la République française, qui a lieu le , à l'époque du Directoire. La Stadtrepublik Mülhausen devient la commune de Mulhausen. L'Alsace est à présent intégralement française. La même année, la communauté juive de Dornach rédige le Memorbuch du même nom. Il contient des prières en mémoire des victimes des persécutions en Allemagne, en Autriche, en Bohème, en Espagne, en Pologne et en Hollande.
- Période napoléonienne : l’Alsace fournit 70 généraux à la Grande Armée de l’Empire français dont les Strasbourgeois Kléber et Kellermann ou le Rouffachois François Joseph Lefebvre, maréchal d'Empire.
- 1800 : les communes de l'ancienne principauté de Montbéliard ainsi que la commune de Mandeure sont intégrées au département du Haut-Rhin.
- 1803 : les catholiques et les juifs peuvent à nouveau s'installer dans Mulhouse.
- 1815 : Landau est annexée par le royaume de Bavière.
- 1816 : les communes d'Abbévillers, Aibre, Allenjoie, Allondans, Arbouans, Audincourt, Badevel, Bart, Bavans, Bethoncourt, Bretigney, Brognard, Courcelles-lès-Montbéliard, Couthenans, Dambenois, Dampierre-les-Bois, Dasle, Désandans, Dung, Étouvans, Étupes, Exincourt, Fesches-le-Châtel, Grand-Charmont, Issans, Laire, Mandeure, Montbéliard, Nommay, Présentevillers, Raynans, Sainte-Marie, Sainte-Suzanne, Saint-Julien-lès-Montbéliard, Semondans, Sochaux, Taillecourt, Valentigney, Le Vernoy, Vieux-Charmont et Voujeaucourt sont détachées du Haut-Rhin pour être rattachées au département du Doubs.
- 1826 : André Koechlin monte une fonderie et se lance dans la construction mécanique en créant André Koechlin & Cie (AKC) cette société est l'ancêtre de la SACM et d'Alsthom (devenue Alstom).
- 1848 : Victor Schœlcher, homme de gauche d'origine alsacienne, est nommé président de la commission d'abolition de l'esclavage, il est l'initiateur du décret du 27 avril 1848 abolissant définitivement l'esclavage dans l'empire colonial français. La même année la commune de Mulhausen est rebaptisée commune de Mulhouse.
- 1852 : l’Alsace vote massivement en faveur du plébiscite sur l’Empire de Napoléon III.
- : Naissance à Mulhouse du futur prix Nobel de chimie Alfred Werner
- 19 juillet 1870 : déclenchement de la guerre franco-prussienne de 1870
- Bataille de Wissembourg () et bataille de Frœschwiller-Wœrth, également appelée bataille de Reichshoffen () : la France subit ses premières défaites.
- Dès le 23 août 1870, Strasbourg essuie des bombardements- plus de 200 000 obus tombent sur la ville au cours du siège. La destruction de la bibliothèque et de ses 300 000 ouvrages hérités des collections du gymnase Jean-Sturm (Jean-Daniel Schoepflin (1694-1771) a un large retentissement au sein de la communauté des savants et des universitaires. Strasbourg se rend le 27 septembre 1870.
- Le siège de Belfort (novembre 1870 - février 1871) se poursuit jusqu'à l'armistice du 15 février 1871 et à la reddition de la place forte, le 18 février 1871, sur ordre du gouvernement de la Défense nationale, présidé par Louis Adolphe Thiers
- L'Alsace (hors arrondissement de Belfort qui restera français) et une partie de la Lorraine sont annexées à l'Empire allemand. Le met fin aux combats entre la France et l'Allemagne. Le traité de Francfort du fixe les conditions de la paix.
- 18 avril 1871 : le comte Friedrich Alexander von Bismarck-Bohlen, gouverneur général d'Alsace-Lorraine, institue l'obligation scolaire en Alsace.
Guerre contre l'Allemagne et siège de Belfort
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Le colonel Denfert-Rochereau défendant Belfort pendant le siège de Belfort de 1870-1871 d'Albert Maignan 1880.
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Vue générale après le siège de Belfort en 1871.
La République est proclamée deux jours après la défaite de l'empereur Napoléon III à Sedan le 2 septembre 1870. Le colonel Pierre Philippe Denfert-Rochereau est alors nommé par le ministre de la Guerre Léon Gambetta, commandant de Belfort, le 17 octobre 1870. Les deux hommes croient en une possible victoire face à la Prusse et poussent la résistance à outrance. Les armées du général Von Treskow encerclent la ville dès le 4 novembre et le 3 décembre tirent les premiers obus. Le 28 janvier 1871, Paris capitule et l'armistice est signé entre la France et la Prusse. Cependant Denfert-Rochereau poursuit la résistance malgré les morts, le manque de ravitaillement et les maladies, telle le typhus. Il rend les armes après 103 jours de siège le 13 février 1871. Plus de 100 000 projectiles ont été lancés, laissant la ville dévastée. Avec le traité de Francfort négocié entre Otto von Bismarck, alors chancelier de l'empereur d'Allemagne et Adolphe Thiers, chef du pouvoir exécutif français (il devient président de la République française fin août 1871), le , l'Alsace et une partie de la Lorraine sont annexées à l'Empire allemand. Seul l'arrondissement de Belfort du Haut-Rhin reste français. Un préfet est nommé dès le 14 mai, faisant du Territoire de Belfort, alors nommé « arrondissement subsistant du Haut-Rhin », un département de facto.
L'Alsace-Lorraine dans l'Empire allemand
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L'Alsace-Lorraine dans l'Empire allemand.
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L'Alsace-Lorraine en 1871.
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Le Souvenir, statue à Nancy, commémore la perte de l'Alsace-Moselle lors de la guerre franco-allemande de 1870.
- 1871 (10 mai) : par le traité de Francfort, l'Empire allemand annexe l'Alsace, sauf les environs de Belfort ainsi qu'une partie de la Lorraine. Une politique visant à éliminer la francisation menée depuis l'annexion française est mise en place. Une partie du canton de Saales et le canton de Schirmeck, qui faisaient partie du département des Vosges, sont rattachés au district de Basse-Alsace.
- 1872 (28 avril) : un rescrit impérial institue l'université allemande de Strasbourg.
- 1874 (2 février) : élection au Reichstag des premiers élus de la terre d'empire. Jusqu'en 1890, date de la disparition de Bismarck, seuls les députés protestataires contestant l'annexion de la région par l'empire allemand seront élus.
- 1874 (29 octobre) : un décret institue une Assemblée régionale d'Alsace-Lorraine.
- 1902 : libéralisation du régime allemand et forte croissance économique : reflux de la contestation anti-allemande
- La découverte de gisements de potasse en 1904 par Amélie Zurcher et Joseph Vogt amena un nouvel essor dans le sud de la région en propulsant tout le nord de l'agglomération mulhousienne dans l'exploitation minière. La société minière Gewerkschaft Amélie est créée le . Le , le premier puits est foré et l'exploitation industrielle commence en 1910.
- 1911 (31 mai) : adoption de la Constitution de l'Alsace-Lorraine dans le cadre de l'autonomie alsacienne décidée par l'empire allemand. L'unique élection à la diète (Landtag) d'Alsace Lorraine se déroule les 22 et . Le Zentrum (parti catholique) est le premier parti du Reichsland avec 31 % des voix, le SPD (social démocrate) le deuxième avec 23,8 % des voix. L’Elsass-Lothringischer Nationalbund (parti autonomiste francophile) de Wetterlé n’obtient que 3 % des voix et aucun élu.
- 1913 : l'affaire de Saverne montre les tensions grandissantes entre les Alsaciens-Lorrains et l'Empire.
La Première Guerre mondiale
- 1914 : incursions de l'armée française dans le sud de l'Alsace annexée, combats autour de Mulhouse. Thann devient capitale de l'Alsace française. La majorité des soldats alsaciens font partie de l'armée allemande, hormis quelques milliers de déserteurs qui viennent s'enrôler en France,.
- 1915 : combats au collet du Linge et autour de l'éperon rocheux du Hartmannswillerkopf (aussi appelé le vieil Armand) à 17 km de Mulhouse, devenu monument national.
- Pour le restant de la guerre, stabilisation du front sur une ligne Pfetterhouse - Altkirch - Thann - Hartmannswillerkopf - Munster - Collet du Linge - Col du Bonhomme.
- 1918 : entrée des troupes françaises en Alsace après l’armistice du . Des conseils de soldats et d’ouvriers se constituent dans l'espoir de lancer une révolution socialiste, à l'image de la révolution allemande de 1918-1919.
Le retour dans la République française
- 1919 : Les territoires alsaciens annexés redeviennent français, à la suite de la ratification du traité de Versailles. Landau, cependant, demeurera définitivement allemand, seul reliquat de l'Alsace allemande depuis 1815.
Politique d'assimilation
Le retour des territoires alsaciens perdus dans le giron de la France ne s'est pas fait sans douleur ni maladresse de la part de l'administration française.
Sur le plan culturel, l'administration tenta de développer l'usage du français : l'alsacien est limité à l'école dans les communes à majorité francophone, même si l'enseignement religieux se fait en allemand ou en dialecte et que quatre ou cinq heures hebdomadaires d'allemand sont incluses dans les programmes ; les fonctionnaires s'expriment généralement en français. L'ordre est donné d'utiliser la méthode d'enseignement directe dans les écoles, qui consistait à utiliser le français sans transition. Les habitants de l'Alsace-Lorraine en 1918 furent divisés en quatre classes de citoyens, marquées par les inscriptions A-B-C-D sur leurs cartes d'identité. Ce classement des citoyens fut établi en fonction de l'ascendance et d'enquêtes, plus ou moins fiables dans un climat de délation, sur le degré de francophilie. Chaque classe correspond à des droits civiques différents
Les autorités françaises mettent en place une politique d'épuration. 112 000 personnes seront également expulsées. Au printemps 1919 des commissions de triage sont chargées de l'examen individuel des Alsaciens selon les propos, les positions prises ou leur attitude supposée.
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- Le , le gouvernement français ordonne l'évacuation de 375 000 Alsaciens et 210 000 Mosellans. L'opération nommée « Exécutez Pas-de-Calais » avait été planifiée dès 1935. Quelque 179 trains emmènent les réfugiés vers le Gers, les Landes, la Dordogne (Périgord), les Charentes, la Corrèze, les Hautes-Pyrénées, le Lot-et-Garonne, la Vienne, la Haute-Vienne, l’Indre et le Limousin,,.
- 1940-1944 : pendant l'occupation nazie, les territoires restitués furent à nouveau annexés de fait au Troisième Reich et forment avec le pays de Bade le Gau Baden-Elsaß également appelé Gau Oberrhein dont la capitale administrative est Strasbourg. Il est alors formellement interdit de parler alsacien ou français. L'apprentissage et l'usage de l'allemand sont obligatoires sous peine de sanction.
- 1944 (novembre) : la Leclerc libère Strasbourg le 23 novembre, la de Lattre de Tassigny libère Mulhouse le 21 novembre tandis que les Américains tentent de repousser plus au nord la contre-offensive allemande (dite « opération Nordwind »).
- 1945 : les forces françaises bloquent l'attaque allemande sur Strasbourg, au moment de l'offensive des Ardennes, en janvier, puis jouent un rôle majeur dans la prise de Colmar, le 2 février.
Les Malgré-nous, la Main noire et l'incorporation de force
Quand fut signé l'armistice du 22 juin 1940, le cas de l'Alsace-Lorraine n'était pas évoqué. Ce territoire restait donc juridiquement français. Le régime nazi l'annexa de fait en juillet suivant sans en faire la proclamation officielle. Il mit alors en place une propagande active pour inciter les jeunes Alsaciens à s'engager dans la Wehrmacht. Beaucoup de jeunes Alsaciens refusaient de s'engager dans l'Armée allemande et de soutenir le régime. Les nazis proclamaient alors à ce moment qu'on n'avait pas besoin des Alsaciens pour gagner la guerre qui devait être rapide. Alfred Wahl, professeur d'histoire contemporaine à l'université de Metz, écrit : « Seuls les fils des fonctionnaires allemands présents semblent avoir répondu à l'appel : ils furent moins d'un millier pour les deux départements ».
Le Gauleiter responsable du Reichsgau Baden-Elsaß, Robert Wagner, était lui persuadé que les « frères de race » nouvellement reconquis entendraient vite l'« appel de leur sang » et se sentiraient rapidement allemands mais constatant le nombre limité d'engagés volontaires, il conclut — non sans cynisme — que les jeunes hésitaient à entrer dans l'armée allemande « par peur de leur famille » et qu'ils seraient heureux de s'y voir forcés. Seulement, dès , Marcel Weinum, âgé de 16 ans, organise un réseau de résistance constitué de 25 garçons de 14 à 16 ans et spécialisé dans la propagande, le sabotage et le renseignement appelé La main noire. À la suite d'un attentat contre le Gauleiter Robert Wagner, les membres du groupe sont tous arrêtés et dix d'entre eux sont jugés par un tribunal spécial. Marcel Weinum est condamné à mort et décapité à Stuttgart le 14 avril 1942.
Au printemps 1942, à Vinnytsia, Robert Wagner persuada Adolf Hitler, au début fort réticent, d'instaurer l'incorporation de force en Alsace, ce qui fut fait officiellement le . 100 000 jeunes Alsaciens seront ôtés à leurs familles et envoyés de force, principalement sur le front de l'Est, pour combattre l'armée de Joseph Staline. 30 % furent tués ou portés disparus. Beaucoup choisirent de déserter la Wehrmacht pour se rendre délibérément à l'Armée rouge et ainsi, en tant que Français, rejoindre le général de Gaulle et la France libre, mais les Soviétiques n'avaient, dans leur grande majorité, pas connaissance du drame de ces Alsaciens. Beaucoup furent donc considérés comme des déserteurs ou des espions, et donc fusillés, victimes d'une double méprise. Les autres ont été faits prisonniers par les Soviétiques et déportés au camp de Tambov après un passage dans les mines de charbon de Karaganda. Dans un compte rendu du colloque de Hambourg sur le retour des prisonniers de guerre après 1945 on peut lire :
« Les Alsaciens en uniforme allemand furent concentrés dans le camp de Tambov et subirent le sort de tous les prisonniers de la Wehrmacht, avec des conditions de vie très dures, un taux de mortalité élevé et des campagnes de rééducation antifasciste. Libérés en grande majorité durant l'automne 1945, une partie des « malgré-nous » passe pourtant plusieurs années supplémentaires en captivité. Accusés de crimes de guerre par les Soviétiques, ils se sentent trahis par la France libre, et utilisés comme monnaie d'échange dans les négociations diplomatiques. »
L'Alsace de l'après-guerre
L'Alsace se relève rapidement de ses ruines, poussée essentiellement par sa position géographique. L'amitié franco-allemande instaure pour la première fois de l'histoire une paix durable dans la région. Une fois la guerre terminée, les malgré-nous qui avaient servi de monnaie d'échange dans ce qui était devenu la guerre froide furent considérés par une partie de l'opinion comme des traîtres. Le dernier malgré-nous libéré est Jean-Jacques Remetter, retourné chez lui en 1955. Ils ont également été fortement attaqués par les militants du Parti communiste français pour leurs dénonciations de la situation dans les camps d'internement soviétiques.
L'alternance de la domination franco-allemande, le fait pour la région d'être toujours en première ligne de l'affrontement de ces deux grandes puissances européennes, la crainte permanente de la guerre, les mesures prises par les Français et les Allemands pour « assimiler » la population alsacienne, les répressions, épurations, incorporations de force, déportations, pénuries en temps de guerre, ayant rythmé l'histoire de la région, ont laissé des traces profondes, encore perceptibles chez une partie de la population. La quasi-totalité de la population compte dans sa famille des victimes de la dernière guerre. Le sujet est souvent tabou, surtout en ce qui concerne les incorporés de force : les malgré-nous. La réintégration de l'Alsace dans la République ne s'est pas faite sans difficulté. La perception du dialecte alsacien, très proche de l'allemand, a entraîné de nombreuses maladresses, mal acceptées par la population alsacienne. Les Alsaciens, qualifiés de « Français de l'extérieur » durant l'annexion allemande, ne désirent eux surtout pas être confondus avec leurs voisins d'outre-Rhin, mais continuent par habitude d'appeler leurs compatriotes « Français de l'intérieur ». Une petite partie de la population a également adopté une attitude de rejet, aussi bien envers leurs concitoyens qu'envers les Allemands sans pour autant être indépendantiste. L'usage du dialecte est comme dans de nombreuses régions françaises le moyen de préserver son histoire régionale, en Alsace, les annexions successives de relative courte durée expliquent le maintien de son usage.
Une région française (1956-2015)
En 1948, les départements du Haut et du Bas-Rhin sont rattachés à l'Igamie de Metz, il s'agit d'un regroupement de départements qui est identique à celui de l'actuelle région Grand Est, cette Igamie disparait en 1964. La « région de programme d'Alsace » est créée en 1956, le statut de ce territoire va évoluer jusqu'en 1982, date à laquelle il devient une collectivité territoriale via la loi Defferre. L'Alsace est administrée par un préfet à partir de 1964, en l'occurrence celui du Bas-Rhin. La région dispose de son propre conseil régional à partir de 1974.
De nombreux hommes politiques alsaciens de droite comme de gauche ont soutenu l'idée d'un Conseil d'Alsace unique. Les décideurs économiques sont également plutôt favorables à cette évolution. La proposition fut soumise initialement par le Conseil économique et social d'Alsace (CESA) qui jugeait mal adaptée l'organisation territoriale alsacienne (région de petite taille et seulement deux départements qui pouvaient aisément être supprimés pour réduire les échelons administratifs) et voulait donc transférer davantage de compétences aux communes et intercommunalités, chapeautées par une assemblée alsacienne unique. Ce projet a trouvé un écho national favorable car il était en accord avec les conclusions du rapport Attali. Le président de la république, Nicolas Sarkozy, avait annoncé qu'il souhaitait une réforme des collectivités territoriales durant l'année 2009. Il désire parvenir à la suppression d'un échelon administratif. À partir de 2008, les élus de tous bords se rencontrent pour élaborer un projet commun,, aboutissant le
La loi relative à la délimitation des régions, aux élections régionales et départementales et modifiant le calendrier électoral du 16 janvier 2015 rattache finalement la région Alsace à la région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine à partir de 2016.
Compte tenu de l'opposition franche et claire de la majorité des élus et des habitants à la disparition de la région Alsace,,, des initiatives se font régulièrement jour pour ressusciter l'Alsace sur un plan administratif et politique, notamment par une fusion des deux départements. Le président de la république Emmanuel Macron, pour qui il est inenvisageable de remettre en cause le Grand Est, verrait d'un bon œil la fusion des départements du Haut-Rhin et du Bas-Rhin dans l'objectif de former un département d'Alsace.
Une collectivité européenne (depuis 2021)
Depuis la fusion des régions, plusieurs personnalités politiques militent pour un retour à l'existence administrative de l'Alsace en créant une nouvelle collectivité territoriale d'Alsace. Début 2018, le préfet de la région Grand Est et du département du Bas-Rhin, Jean-Luc Marx, a été chargé par le premier ministre Édouard Philippe d'imaginer l'avenir institutionnel de l'Alsace. Le gouvernement ne souhaite cependant pas remettre en cause la région Grand Est. La nouvelle collectivité alsacienne pourrait ainsi prendre la forme d'un département unique d'Alsace ou d'une entente interdépartementale entre le Bas-Rhin et le Haut-Rhin.
Un sondage Ifop réalisé en février 2018 révèle que 82 % des personnes interrogées seraient favorables à l'organisation d'un nouveau référendum sur la fusion des deux départements, et 67 % favorables à la sortie de la région Grand Est.
Le , les deux départements alsaciens lancent une consultation afin de recueillir les avis des habitants sur le projet d'une nouvelle collectivité territoriale d'Alsace.
Le 5 mai 2018, Brigitte Klinkert, présidente du conseil départemental du Haut-Rhin, et Frédéric Bierry, président du conseil départemental du Bas-Rhin, publient une tribune appelant à la création d'une « eurocollectivité » d'Alsace.
Le 29 mai 2018, Brigitte Klinkert et Frédéric Bierry remettent au préfet Jean-Luc Marx un rapport circonstancié sur le projet « eurocollectivité » d'Alsace. Cette nouvelle collectivité, tout en restant dans la région administrative Grand Est, remplacerait les deux conseils départementaux. Les départements administratifs du Bas-Rhin et du Haut-Rhin ainsi que leurs préfectures à Strasbourg et Colmar seraient néanmoins maintenus. La collectivité disposerait d'une assemblée, d'un exécutif et d'une commission permanente. En plus de reprendre les compétences des conseils départementaux, elle souhaite également en obtenir de nouvelles en provenance de l’État et de la région administrative. Par ailleurs, 92 % des 13 000 personnes s'étant exprimées lors de la consultation organisée par les deux départements soutiennent la création d'une nouvelle collectivité territoriale d'Alsace.
La disparition de l'Alsace n'étant de fait et de manière certaine pas du tout acceptée par une grande majorité de ses habitants et de ses élus,,,, au point que l'on parle couramment d'un « malaise Alsacien »,, des initiatives visant à ressusciter l'ancienne région Alsace se font jour régulièrement. Une fusion des départements du Haut-Rhin et du Bas-Rhin est à l'œuvre comme préalable à cette possible révision de la nouvelle région Grand Est, à l'initiative des Conseils départementaux des deux ensembles,.
Pour le président de la république Emmanuel Macron, il est hors de question de revenir sur le découpage régional. En revanche, il verrait d'un bon œil la fusion des départements du Haut-Rhin et du Bas-Rhin dans l'objectif de former une « entité » alsacienne, aux compétences élargies. Une mission en ce sens a été confiée au préfet Jean-Luc Marx. Ce dernier a rendu son rapport le 20 juin 2018, dont les conclusions ont été rendues publiques le 3 août 2018, celui-ci y indique :
« À l’issue de ces semaines d’échanges denses et de préparation assidue, je suis conduit à une double certitude :
- il existe un véritable « désir d’Alsace », une quête de connaissance et de reconnaissance dont le contenu n’est certes pas seulement institutionnel. L’Alsace culturelle, linguistique, historique, climatique… existe et nombre de ses habitants aspirent à être identifiés à ce territoire ;
- les territoires objets de mon rapport présentent des spécificités que l’État peut reconnaître, valoriser dans l’intérêt de ses habitants comme de la communauté nationale. (...) »
Ce rapport ouvre donc la voie à une concertation pour la création d'une collectivité à statut spécifique, au sein du Grand Est au moins dans un premier temps, débutant par la fusion des départements avec de nouvelles compétences.
La question de l'extension à la Moselle y est directement posée, au moins en matière d'extension des mêmes compétences.
Jacqueline Gourault, la ministre de la cohésion des territoires, a été mandatée par le premier Ministre pour mener les concertations qui devraient aboutir en octobre 2018,. L'intéressée affirme à l'occasion des discussions que « le gouvernement fera tout pour que cela aboutisse »,.
Le rapport fait donc sérieusement bouger les lignes dans le débat institutionnel au sein même de la nouvelle région puisque cette évolution probable interpelle et inquiète nombres d'élus des autres départements, qui y voient un risque sur le devenir même du Grand Est, à moins de bénéficier eux-mêmes des mêmes prérogatives.
Un projet de fusion des départements lorrains de la Moselle et de la Meurthe-et-Moselle au sein du Grand Est a ainsi été lancée par le Président de ce dernier département Mathieu Klein, mais a été aussitôt rejeté fermement par son homologue mosellan qui écarte toute idée de fusion avec quiconque,, quoique la question de l'extension des nouvelles compétences éventuellement délégués à l'Alsace au département de la Moselle soit directement posée dans le rapport.
Une association milite également pour la création d'une région Alsace-Moselle qui regrouperait les deux départements alsaciens et la Moselle.
Le 24 octobre 2018, la ministre Jacqueline Gourault annonce que « Le gouvernement est prêt à soutenir la création d’une collectivité alsacienne qui serait faite à partir des deux départements ». Cette collectivité resterait dans la région Grand Est mais bénéficierait - en plus des compétences des départements - de « compétences particulières qui sont dues au transfrontalier notamment et à l’identité alsacienne rhénane ».
Le 29 octobre 2018, le premier ministre Édouard Philippe, la ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales Jacqueline Gourault, le ministre de l’éducation nationale Jean-Michel Blanquer, la ministre chargée des transports Élisabeth Borne, le président du conseil régional du Grand Est Jean Rottner et les présidents des conseils départementaux du Bas-Rhin Frédéric Bierry et du Haut-Rhin Brigitte Klinkert signent un acte créant la « collectivité européenne d'Alsace ». Cette nouvelle collectivité voit le jour le
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Culture
Le folklore alsacien, contes, légendes, croyances populaires, etc., est un folklore germanique rhénan, légèrement teinté de latinité et de celtisme.
Symboles
La cigogne blanche
La cigogne blanche est attachée à de nombreuses légendes, en particulier celle d'apporter les bébés dans les familles.
Quasiment disparue dans les années 1970, elle a fait l'objet d'une stratégie associative de repeuplement. Celle-ci s'avère efficace, notamment grâce à la création de centres de réintroduction. Les cigognes sont désormais présentes sur de nombreux toits d'églises et autres édifices publics d'Alsace, et parfois sur le toit de maisons de particuliers. Contrairement aux cigognes qui, dans bien des pays (Hongrie, pays baltes par exemple), placent leurs nids sur des pylônes, les cigognes d'Alsace, aidées par les paniers posés par les habitants, les installent sur des bâtiments, généralement à une hauteur élevée.
Héraldique
Le blason de l'Alsace est en fait une juxtaposition de deux blasons historiques, celui du landgraviat de Haute-Alsace et celui de Basse-Alsace qui est représenté contourné. Ce blason a été reproposé par l'héraldiste Robert Louis et le conservateur des archives nationales de France Jacques Meurgey de Tupigny puis homologué par les deux préfets alsaciens le 5 mai 1948. Ce blason est le plus fréquemment utilisé notamment par la Gendarmerie nationale (porté sur les uniformes des gendarmes en Alsace).
Le blason utilisé par l'ancienne région administrative Alsace est le blason historique alsacien. Il a été créé au Saint-Empire et adopté ensuite sous le régime français par l'Intendance d'Alsace[réf. non conforme]. Il a été réhabilité par le Conseil régional d'Alsace en 1990 et apparait sur les plaques d'immatriculation des véhicules du Bas-Rhin et du Haut-Rhin. Il fusionne le blason historique de Basse-Alsace (De gueules à la bande d'argent côtoyée de deux cotices fleuronnées du même) symétrisé par Courtoisie héraldique et le blason historique de Haute-Alsace (De gueules à la bande d'or accompagnée de six couronnes du même, trois en chef et trois renversées en pointe). Il s'agit d'une fusion, et non d'une juxtaposition comme c'est le cas pour le blason précédent. Il se blasonne ainsi : de gueules à la bande d'argent accompagnée de deux cotices fleuronnées du même et accostée de six couronnes d'or ordonnées en orle, celles de la pointe opposées à celles du chef : les six couronnes du blason du Haut-Rhin sont ajoutées au blason du Bas-Rhin.
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Le blason proposé par Robert Louis et homologué par les préfets.
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Le blason historique notamment utilisé par la région Alsace.
Drapeaux de l'Alsace
Le drapeau administratif de l'Alsace est basé sur le blason adopté par les deux préfets le 5 mai 1948. À partir des années 1990, la région Alsace a décidé de reprendre le blason historique qui date lui du .
Il a la même signification historique que le blason régional et que les blasons départementaux fusionnées. Ce drapeau reprend les couleurs alémaniques traditionnelles rouge et blanc auxquelles il ajoute 6 couronnes jaunes qui symbolisent les aspirations de la dynastie des Habsbourg originaire d'Alsace. Les Habsbourg ont régné sur les différents peuples de l'Europe centrale durant plusieurs siècles. Le landgraviat de Haute-Alsace était une propriété originelle de la maison féodale dont la Stammburg Habichtsburg ou Habsburg se trouve dans la région, aujourd'hui du côté suisse du Rhin. La bande blanche en travers ornée de part et d'autre de dentelle blanche est le symbole des comtes de Werd qui régnèrent sur le nord de la région qu'on retrouve également le blason de ville de Strasbourg, les couleurs étant inversées. Le fond rouge est commun aux deux blasons départementaux.
Le drapeau Rot un Wiss est un drapeau alsacien historique qui n’a pas de reconnaissance officielle. Le drapeau du , adopté en 1912, s’inspire de ce drapeau en y ajoutant une croix de Lorraine d’or.
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Le drapeau administratif fusionnant les armes de l'Alsace.
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Le drapeau administratif juxtaposant les armes de l'Alsace.
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Le drapeau Rot un Wiss.
Les langues régionales en Alsace
D'après une étude réalisée dans les années 1970-80, l'Alsace comptait alors une centaine de dialectes dont la majeure partie appartenait à l'alémanique.
La langue régionale majoritaire : l'alsacien
L'alsacien fait quelques emprunts lexicaux au français et a été longtemps la langue maternelle de la plupart des habitants. La première mention du dialecte alsacien date de 1369. L'historien E. Tonnelat y évoque les dits de Nicolas de Bâle : « c'est la première fois à notre connaissance que le mot de langue est appliqué à un dialecte allemand, « Elsasser Sproche » (l'alsacien). » Il est un dialecte alémanique comme celui parlé en Suisse alémanique, dans le Bade-Wurtemberg, l'ouest de la Bavière et le Vorarlberg autrichien. Il est parlé dans les trois quarts du Bas-Rhin et tout le Haut-Rhin sauf ses parties romanes. Le Rhin ne constitue donc nullement une frontière linguistique en ce qui concerne les dialectes.
Bernard Wittmann écrit dans Une histoire de l'Alsace, autrement : « L'emploi de l'allemand à la place du latin vient renforcer la liberté conquise par les bourgeois en les affranchissant de la collaboration des ecclésiastiques pour la rédaction des chartes ou des correspondances officielles. L'emploi de l'allemand, langue du peuple, contribuera à l'émancipation des Alsaciens... Longtemps avant l'Allemagne, l'Alsace avait fait usage de l'allemand à la place du latin... À Strassburg, la première charte allemande du « Urkundenbuch » est datée du 25 juin 1261... Dans les territoires des évêques de Bâle comprenant une bonne partie de la Haute-Alsace, la première charte en allemand apparaît en 1255... En Allemagne, c'est seulement au XIVe que l'allemand fit timidement son entrée dans des documents officiels... Le mardi 16 février 1524, le vicaire Dieboldt Schwartz inaugurait la première messe en allemand dans la crypte de la cathédrale de Strassburg. »
Dans son Impossible Alsace : Histoire des idées autonomistes (Minorités), Jean-Clause Streicher écrit qu'après le traité de Wesphalie, la France a favorisé la venue en Alsace « de bourgeois natifs de France, par conséquent plus sujets et plus obéissants… toute l'Alsace serait accoutumée aux mœurs, affection et langue françaises ».
La politique linguistique de la France républicaine tendait à s'opposer à l'usage de l'alsacien ne lui attribuant aucune fonction officielle dans sa propre région. L’Alsace n'a néanmoins pas subi directement les lois et réformes de l'éducation nationale française de la Troisième République française jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale, car l'Alsace faisait alors partie de l’Allemagne. Les écoles enseignaient alors l'allemand standard, seule langue officielle, comme pendant la Seconde Guerre mondiale. Durant la période de 1871 à 1918, la langue française restait enseignée dans les enclaves romanes (situées au fond de quatre hautes vallées des Vosges et dans les villages francophones de l'actuel département de la Moselle).
Le français est l'unique langue officielle en vigueur pendant l'entre-deux-guerres et après la Seconde Guerre mondiale.
À la suite de la déconnexion progressive de l'alsacien d'autres parlers allemands, l'alsacien de nos jours ne suit plus l'évolution de l'allemand, gardant ainsi des formes linguistiques germanique-allemandes archaïques.
Dans le but de préserver l'alsacien, il existe depuis 1992 des sections bilingues paritaires en Alsace où l'enseignement est dispensé pour moitié en français et pour moitié en allemand standard, ayant l'avantage d'avoir une orthographe fixe et une forte présence dans les médias écrits ou audiovisuels. À l'heure actuelle, elles concernent environ 5 % des élèves. Au lycée, les élèves peuvent passer l'abibac. L'alsacien peut être parlé en maternelle et enseigné ou parlé en primaire. Cependant, l'écrit est en allemand, considérant que celui-ci est la version écrite commune de l'ensemble des dialectes alsaciens.
Une partie de la population alsacienne parle encore aujourd'hui couramment la langue locale, l'alsacien, qui est une langue alémanique. Le reste est essentiellement composé de quelques communes jouxtant le Territoire de Belfort et dans les pays welche autrefois de patois roman, comme les vallées de Saint-Albray, de la Weiss (Orbey) et de la Liepvrette (Sainte-Marie-aux-Mines), quelques enclaves dans le massif des Vosges traditionnellement de parlers oil lorrains, en Alsace bossue ou autour de Wissembourg, où les pratiques respectives des francique rhénan et francique méridional sud-occidental demeurent avérées, quoiqu'en déclin. L'alsacien est la deuxième langue autochtone de France après le français si on considère l'occitan comme un ensemble de parlers non-homogènes.
Le célèbre Barabli de Germain Muller est entré dans l'histoire de l'Alsace (un spectacle en dialecte critique et drôle, qu'actualisait en permanence un comédien-auteur-metteur en scène à forte personnalité). Des pièces de théâtre en alsacien sont toujours représentées et parfois retransmises sur la chaîne de télévision France 3 Alsace.
Voilà un aperçu de l'alsacien à travers une comparaison avec le français et trois autres langues germaniques (l'allemand, le néerlandais et l'anglais) :
français | allemand | alsacien | néerlandais | anglais |
---|---|---|---|---|
terre | Erde | arde | aarde | earth |
ciel | Himmel | hemmel | hemel | heaven, sky |
eau | Wasser | wà sser | water | water |
feu | Feuer | fiir | vuur | fire |
homme | Mann | mà nn | man | man |
femme | Frau | frà i/frau | vrouw | woman |
manger | essen | assa | eten | eat (to) |
boire | trinken | trenga/trenke | drinken | drink (to) |
grand | groß | groos | groot | great |
petit | klein | klain/glen | klein | little, small |
gros/gras | dick/fett | déck/fat | dik/vet | thick/fat |
nuit | Nacht | nà à cht | nacht | night |
jour | Tag | däi/dag | dag | day |
aujourd'hui | heute | hit/héta | vandaag/heden | today |
hier | gestern | gecht | gisteren | yesterday |
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matin | Morgen | morjia/morga | morgen | morning |
midi | Mittag | médeu/médag | middag | noon, midday |
soir | Abend | oowe/ova | avond | evening |
être | sein (du bist) | sén (du béch) | zijn | be (to) |
avoir | haben | hove/hà n | hebben | have (to) |
ceci/cela | dies/das | dess/tsal | dit/dat | this/that |
oui | ja | jà | ja | yes |
non | nein | nee/naij | nee | no |
Les parlers diffèrent d'un secteur à l'autre. Exemples : une tarte s'appelle weiha à Mulhouse, mais kueche dans le Nord ; une pomme de terre se dit ardapfel à Mulhouse, et grùmber à Strasbourg.
Beaucoup de mots courants (bonjour, merci, au revoir) sont prononcés en français (bouchour, merssi, aurevoar), ce qui était interdit pendant l'occupation allemande. Dans le Haut-Rhin, on dit defanture et ce n'est que dans le Nord que l'on utilise schoaeufanster.
Voir aussi la liste établissant la correspondance des toponymies alsaciennes en français et en allemand.
Le welche
Welsch, en allemand, est un mot qui signifie « étranger parlant une langue romane ». La même racine proto-germanique *walha explique le mot Gaule en français et son dérivé gaulois. En anglais, le terme de la même origine est welsh et désigne les Gallois. On le retrouve dans la toponymie aussi comme Welschensteinbach, nom allemand d'Éteimbes ou Welschoth pour Audun-le-Roman. Il sonnait et sonne encore de façon assez péjorative. Les Alsaciens de langue alémanique ont appelé ainsi les Alsaciens de langue romane qui habitaient les hautes vallées vosgiennes mais aussi toutes les autres populations de langue romane que ce soit en Lorraine ou dans le reste de la France. Ce terme, francisé en « welche », fut introduit par Voltaire dans le français littéraire. Curieusement, les intéressés ont adopté le terme pour se désigner eux-mêmes.
Le welche est la forme prise localement par le dialecte lorrain roman. Il est presque éteint. Diverses initiatives tentent de garder vie à ce patois. À Orbey, le welche est enseigné au collège et utilisé pour la messe ; le hameau de Tannach a monté un spectacle comique dans cette langue. Dans le Bas-Rhin, Neuviller-la-Roche organise les rencontres des « tables de patois ».
Les vallées welches le sont vraisemblablement depuis très longtemps. Deux hypothèses existent :
- Des peuplades gallo-romaines venues de la plaine alsacienne auraient fui les invasions germaniques au siècle et au siècle pour se réfugier dans ces vallées isolées. Des toponymes romans datant de l'époque carolingienne semblent confirmer cette hypothèse.
- Des monastères et abbayes lorrains possédant des terres sur le versant alsacien les auraient fait défricher par des paysans venus de Lorraine. Ces possessions sont attestées dès le siècle.
Les deux hypothèses ne semblent d'ailleurs pas contradictoires dans la mesure où la première expliquerait pourquoi ces terres alsaciennes auraient intéressé des Lorrains : on y parlait déjà un patois roman, on pouvait donc y envoyer des Lorrains sans craindre une trop grande hostilité de la part de la population locale.
- Autre hypothèse : l'Alsace est conquise par Louis traité de Westphalie (1648) et de Nimègue. Pour cela, il s'est allié aux Suédois qui ont massacré du nord au sud 66 % de la population. Ils pillaient les vallées « intéressantes », c'est-à -dire avec château ou couvent et prieuré ; ainsi, du nord au sud, ce sont les vallées de Sainte-Marie (château et prieuré), de Kaysersberg (couvent de Pairis à Orbey) ainsi que la vallée plus au Sud (Muhlbach) qui sont détruites totalement. Ce sont ces vallées qui vont garder un patois roman car, vidées de leurs habitants, les terres vont être offertes à ceux qui les prendront. Ce sont les Vosgiens voisins de la région de Gérardmer, Cornimont et Saint-Dié qui vont venir avec leur patois roman. Ainsi de nos jours, en terre alémanique, les noms des villages restent romans (Lapoutroie, Hachimette, Orbey…) contrastant avec les communes voisines (de Kaysersberg, Alspach, Ammerschwihr…) de même les noms de famille d'origine vosgiennes (Petitdemange, Didierjean, Batot…) contrastant avec les Muller, Meyer et autres Schmidt de la plaine.
Le francique
Historiquement le terme francique désigne la langue des Francs ou des régions peuplées par les Francs. Ce terme a été repris par les germanistes pour désigner certains dialectes de la langue allemande.
Deux dialectes franciques sont parlés en Alsace :
- le francique rhénan lorrain en Alsace bossue ;
- le francique méridional dans l'Outre-Forêt.
Le Jéddischdaitsch
Le judéo-alsacien ou Jéddischdaitsch est le parler des Juifs alsaciens. Il fait partie de l'ensemble yiddish dont il représente la variante occidentale. À l'instar des langues juives, il est composé d'un important substrat de mots et d'expressions en hébreu et en araméen. La syntaxe ainsi que la morphologie est celle des langues germaniques. Le lexique comprend environ 70 % d'allemand. À la différence du yiddish oriental, il ne comporte pas de substrat slave. En revanche, il contient un important substrat issu des langues romanes, ainsi que des mots français. Actuellement, il ne reste que très peu de locuteurs.
Vie intellectuelle et artistique en Alsace
Une terre d'humanisme
- Honoré de Balzac célèbre la générosité de l'Alsace dans Le Cousin Pons : « Fritz alla de pied à Strasbourg, et il y rencontra ce que l'enfant prodigue de la Bible n'a pas trouvé dans la patrie de la Sainte Écriture. En ceci se révèle la supériorité de l'Alsace, où battent tant de cœurs généreux pour montrer la beauté de la combinaison de l'esprit français et de la solidité germanique »
Les influences religieuses
- Le catholicisme
- Le judaïsme
- Le protestantisme
Une culture de la table
L'Alsace, l'une des régions les plus « étoilées » par les guides,, valorise au mieux et galvaude parfois son important répertoire gastronomique. Malgré l'afflux des touristes et une banalisation certaine, sensible à Strasbourg et dans plusieurs cités historiques situées sur la Route des Vins[non neutre], bon nombre de restaurants se révèlent de qualité et, assez souvent, fort conviviaux[évasif]. Les familles alsaciennes continuent de les fréquenter avec assiduité et les repas d'amis sont beaucoup plus habituels qu'ailleurs. Il y a foule[évasif] le dimanche midi dans les restaurants et les fermes-auberges de bonne réputation, même à bonne distance des grands centres (vallée de Munster, Haute-Bruche, « Pays des choux », Ried, région de Brumath, Outre-Forêt, Florival, Sundgau).
Parmi les recettes et plats traditionnels d'Alsace figurent notamment la tarte à l'oignon (Zewelkueche), le cervelas vinaigrette, les asperges (Sparichle) accompagnées de trois sauces, cette potée typique qu'est le Baeckeoffe, la tarte flambée (Flamekuche ou Flammekueche) autrefois spécialité d'une partie du Bas-Rhin proche de Strasbourg, la choucroute, le Schiffala ou Schiffele, la pâte roulée au porc et au veau Fleischschnacka. Le gibier — le droit de la chasse est particulier dans la région — et les cochonnailles, malgré la faible production porcine locale, ont la part belle.[non neutre]
Les carpes frites sont une spécialité du Sundgau.
Le pâté de foie gras d'oie, produit depuis le XVIIe siècle, est une spécialité alsacienne autant que landaise ou périgourdine. Une version de ce pâté, sous une croûte de pâte ronde, fut présentée en 1780 à la table du gouverneur militaire de Strasbourg. L'Alsace n'élève pas beaucoup plus d'oies que de porcs, dont elle fait pourtant une abondante consommation charcutière. En revanche, elle élève de plus en plus de canards pour la production de foie gras.
Les desserts traditionnels sont nombreux : kugelhopf ou kougelhopf, dont le nom est souvent francisé en kouglof, tartes aux fruits, notamment aux quetsches et au fromage blanc, grande variété de biscuits et de petits gâteaux, appelés Bredele, Bredala ou autres bredle (les spécialités de l'Avent), pain d'épices.
Les dénominations de produits et de plats, en dialecte, varient beaucoup d'une région à l'autre : les transcriptions hasardeuses, parfois les francisations assez abusives[non neutre], comme « tarte flambée », sont pléthore. Ainsi, que l'on transcrive Baeckeoffe, Bäckkeoffe, Bækoffa, Bækenoffa, Bækaoffe, il s'agit toujours d'un mélange de viandes, de pommes de terre, d'oignons, arrosé de vin blanc, très longuement cuit au four dans une terrine hermétiquement fermée. Bien que les termes dialectaux plus ou moins francisés puissent s'écrire entièrement en lettres minuscules, l'usage de la majuscule initiale, à l'allemande, se pratique aussi.
De grands cuisiniers
La famille Haeberlin, implantée dans le Ried, a acquis une réputation mondiale : L'Auberge de l'Ill, entreprise familiale devenue une institution au milieu du Illhaeusern, 15 Colmar ; elle se voit constamment décerner trois étoiles au Guide Michelin de 1967 à 2019. Serge Dubs, élu meilleur sommelier du monde, et Pascal Léonetti, meilleur sommelier de France, exercent à l'Auberge respectivement depuis 1972 et 1998.
Une demi-douzaine de chefs est considérée comme de haut niveau par les guides et la presse gastronomiques. Émile Jung, longtemps en vedette et connu hors de l'Alsace, a conservé une notoriété, comme conseiller et en participant à de nombreuses manifestations culinaires, après la vente du Crocodile tenu pendant une trentaine d'années pour une institution strasbourgeoise. Une quarantaine de cuisiniers des deux départements sont mis en avant par les ouvrages gastronomiques nationaux (Guide rouge Michelin, Guide GaultMillau, Guide Pudlo) souhaitée].
L'association des Maîtres Cuisiniers de France, qui compte de nombreux membres dans le Bas et le Haut-Rhin, doit son renouveau à l'Alsacien Fernand Mischler qui avait fait de son restaurant de Lembach, Le Cheval Blanc, une véritable institution.
Les cuisiniers hôteliers alsaciens sont majoritaires parmi les lauréats Mariannes et les membres de l'association Saveurs de France-Saveurs d'Europe. Ils valorisent les produits et recettes traditionnels lors de manifestations se déroulant souvent dans leur région.
Affirmant généralement leur attachement à leur province, à leur vallée ou à leur Ried, sans s'interdire le suivre les tendances, modernisant tant que faire se peut le répertoire culinaire local, ils innovent parfois avec audace (Georges Klein, l'Arnsbourg, à la lisière lorraine - nord de l'Alsace, se montre particulièrement inventif).
Ils font fréquemment des démonstrations à l'étranger, en Chine, au Japon, aux États-Unis, en Russie, dans les Émirats. Marc Haeberlin gère également un restaurant de haute gastronomie à Tokyo. Émile Jung participe à de nombreuses manifestations en France et hors de France. Michel Husser, qui maintient à haut niveau le Cerf familial de Marlenheim, a fait le tour du monde et joue volontiers des saveurs méditerranéennes. Jean-Yves Schillinger à Colmar, étoilé Michelin, fils d'un grand chef alsacien, associe différentes saveurs parfois insolites.
Antoine Westermann avait laissé le strasbourgeois Buerehiesel, où il avait obtenu trois macarons Michelin, à son fils, pour prendre en mains les destinées de Drouant à Paris.
Le pâtissier Pierre Hermé, devenu une personnalité parisienne, installé aussi à Tokyo, revendique son origine alsacienne. Il a installé une unité de fabrication dans le Haut-Rhin.
Vins d'Alsace, bière, eaux
L'Alsace est la première région brassicole de France assurant près de 60 % de la production nationale de bière (environ 11 millions d'hectolitres).
La région produit aussi des eaux de sources et minérales : (Carola, Wattwiller, Celtic, Lisbeth).
Même si le processus n'est pas encore bien compris, on sait que le sol et la géologie exercent une influence sur le vin.
Architecture alsacienne
« Ville et campagne, Koêt, Sundgau, vignoble, vallées vosgiennes… L'image à la Hansi de la maison à colombage est symbolique de l'Alsace, mais il existe d'autres architectures alsaciennes que les constructions à pans de bois tant pastichées (voire caricaturées dans de nombreux lotissements). Celles-ci sont d'ailleurs fort différentes les unes des autres, en raison de leur implantation, de l'aisance de ceux qui les construisirent, des usages locaux, de leur destination première. Il suffit, pour se rendre compte de la diversité, de comparer trois édifices historiques de Strasbourg logeant actuellement des restaurants connus : la Maison Kammerzell, la Maison des Tanneurs, et le Buerehiesel, ancienne ferme démontée dans la région de Molsheim et établie dans le parc de l'Orangerie. »
L'habitat traditionnel de la plaine alsacienne est constitué, comme dans le Ried, de maisons construites avec des murs en pans de bois, poutrages décoratifs (colombage) et torchis, protégées par des toitures en tuiles plates « queues de castor ». Colombage et torchis se rencontrent, certes, dans d'autres maisons de plusieurs régions de France, notamment la Normandie, mais leur abondance particulière en Alsace est due à plusieurs raisons :
- la proximité des Vosges rendait le bois bon marché et facile à trouver ;
- du fait du risque sismique le bois était plus adapté que la pierre car, plus souple, il résistait mieux ;
- dans les périodes de guerre et d'invasion les villages étaient souvent incendiés, ce qui entraînait l'effondrement des étages supérieurs.
C'est pourquoi on avait pris l'habitude de bâtir en pierre les rez-de-chaussées sur lesquels on reconstruisait le haut en colombages une fois la tourmente passée. C'est ce qui explique que certaines communes se soient relevées si vite dès que la paix était revenue. L'importance accordée à la pierre dépendait pour une bonne part de la proximité de carrières, donc du piémont vosgien.
Les pans de bois et les éléments de menuiserie apparents aggravaient les risques d'incendie. Afin de pallier cette situation, ils ont été peu à peu recouverts de crépi à partir du siècle. Ce n'est que dans la seconde moitié du siècle dernier qu'on a entrepris de les dégager systématiquement ; plus récemment encore les Beaux-Arts ont exigé, pour accorder une subvention, que le crépi restant ne fût pas peint en blanc, comme il était d'habitude de le faire, mais dans des couleurs variées, afin de revenir à l'usage plus ancien. Les habitants ont suivi, plus pour des raisons financières que par conviction. En tout cas, on est aujourd'hui frappé par la différence entre les villages alsaciens maintenant badigeonnés, parfois avec bonheur, parfois avec excès, et les villages badois qui leur font face outre-Rhin, où le blanc règne toujours en maître.
Patrimoine
Château du Haut-Koenigsbourg
Le château du Haut-Koenigsbourg se situe dans la commune d'Orschwiller à une altitude de 757 mètres d'où il domine la plaine d'Alsace et le débouché du val de Villé, en face de Sélestat.
Construit par Frédéric de Hohenstaufen en toute illégalité et détruit à plusieurs reprises, il fut reconstruit de 1901 à 1908 sous les ordres et au goût de l'empereur d'Allemagne plus ou moins à l'identique de ce qu'il avait été.
C'est le château médiéval le plus visité de France et l'un des sites touristiques français les plus courus.
Par ailleurs l'Alsace compte 80 châteaux et ruines de châteaux significatives qui peuplent le versant vosgien de son territoire. Ce qui en fait la plus grande concentration de châteaux d'Europe. Ces châteaux se situent dans le Bas-Rhin et le Haut-Rhin. Ces châteaux sont l'héritage de l'histoire médiévale de l'Alsace. Appartenant aux grandes familles de la région ces châteaux servaient à la défense du commerce rhénan. Ces châteaux ont majoritairement été détruits lors de la guerre de trente ans et sous le règne de Louis XIV. Les châteaux alsaciens sont reliés par le Chemin des châteaux forts d'Alsace et sont pour la plupart ouverts au public.
Cathédrale Notre-Dame de Strasbourg
La cathédrale Notre-Dame de Strasbourg est une cathédrale catholique romaine représentative de l'architecture gothique. Sa construction a commencé en 1176 et a été achevée en 1439.
Elle mesure 142 mètres du parvis au sommet de sa flèche et a été l'édifice le plus haut du monde de 1625 à 1847.
C'est actuellement la deuxième plus haute cathédrale de France après celle de Rouen (151 m).
La cathédrale de Strasbourg est reconnaissable par son unique clocher surmonté d'une flèche qui peut être vu à des dizaines de kilomètres à la ronde. Bien qu'il ne soit pas certain qu'on ait jamais prévu sa construction, l'idée d'un second clocher a été abandonnée du fait de l'instabilité du sol qui ne pouvait en supporter la charge.
Elle abrite une horloge astronomique construite au sept merveilles de l'Allemagne ».
Mont Sainte-Odile
Le mont Sainte-Odile est un mont vosgien culminant à 764 mètres sur le ban de la commune d’Ottrott.
Cette montagne est surmontée par un couvent, lieu de pèlerinage très fréquenté consacré à sainte Odile, sainte patronne de l'Alsace.
Le monastère a été créé vers 700 quand le père de sainte Odile lui légua le château de Hohenbourg. Sainte Odile le transforma en couvent. Depuis, il a été transformé en hôtel.
On peut y voir le tombeau de sainte Odile ainsi que ceux de ses parents dans des caveaux ornés de mosaïques remarquables.
Mur païen
Le Mur païen, dénommé ainsi par Léon IX à cause de sa supposée antériorité au Christ, désigne en fait trois ensembles mégalithiques distincts éloignés les uns des autres de plusieurs kilomètres.
- Le Mur païen du mont Sainte-Odile
C'est une enceinte mégalithique d'une longueur totale d'une dizaine de kilomètres faisant le tour du plateau du mont Sainte-Odile pour former une enceinte. Formé d'environ 300 000 blocs cyclopéens, il mesure entre 1,60 m et 1,80 m de large et peut atteindre 3 m de hauteur.
- Le Mur païen entourant le château du Frankenbourg
Ayant une certaine ressemblance avec celui du mont Sainte-Odile, il entoure le château sur trois côtés, la portion sur le versant Est ayant disparu. Son épaisseur est de 1,80 m, sa largeur de 0,60 à 0,90 m et sa hauteur de 0,50 à 0,70 m.
- Le Mur païen courant sur la crête du Taennchel
Très différent des deux autres, ce mur longe la crête de la montagne en direction du sud-est / nord-ouest sur une longueur de 2 300 mètres. Ce mur est construit en pierres plus ou moins uniformes superposées les unes sur les autres, sans aucune trace de maçonnerie. La plus grande hauteur actuelle de la muraille est d'environ de 1,80 mètre et sa plus grande épaisseur ou largeur à la base de 1,70 mètre. C'est sans doute la partie la plus remarquable de toutes.
Ses origines, restant obscures et controversées, sont source de fantasmes. Certaines origines que l'on attribue au mur tiennent en effet plus des contes et légendes que de faits historiques incontestables.
Cité de l'Automobile
La Cité de l'automobile (Musée national de l’automobile - collection Schlumpf) à Mulhouse, est le plus grand musée d'automobiles du monde, avec 500 véhicules dont 464 automobiles de 98 marques, parmi lesquelles la célèbre collection de Fritz Schlumpf — la plus importante collection de Bugatti au monde avec trois des sept (6+1) fameuses Bugatti Royales (mais l'une d'elles est une réplique) ; dont la Bugatti Royale Coupé Napoléon ainsi qu'une importante collection de Rolls Royce. L'initiative de la collection revient à deux industriels du textile alsaciens du siècle, les frères Schlumpf, Hans Schlumpf (1904-1989) et Fritz Schlumpf (1906-1992). En 1977, Fritz Schlumpf est à deux doigts d'ouvrir son musée au public. Les billets, les cadeaux souvenirs sont déjà en place. Mais les deux frères sombrent dans la faillite consécutive à la crise du pétrole et du textile de 1976. Le les ouvriers licenciés économiques de l'empire textile des frères Schlumpf découvrent le stupéfiant musée en même temps que le monde entier par les médias, l'envahissent et en ouvrent l'accès au public. Le syndicat CFDT organise les visites gratuites du musée et le nomme « musée des travailleurs ». Jean Panhard fonde L'association du musée national de l'Automobile avec la commune de Mulhouse, le département du Haut-Rhin, la région Alsace, la chambre de commerce Sud-Alsace, la société Panhard et l'Automobile Club de France pour sauver cet exceptionnel patrimoine national et le maintenir en Alsace. 422 modèles sur 560 de la collection sont classés monuments historiques. En 1989, le musée est baptisé « Musée national de l'automobile — collection Schlumpf ». En 2006 le musée est agrandi, restructuré, rénové et renommé Cité de l'Automobile, il rouvre ses portes le .
Cité du Train
La Cité du train à Mulhouse également appelée Musée français du Chemin de fer est le plus grand musée ferroviaire d'Europe. Il comporte la seule collection globale de l'histoire des chemins de fer français. Il s'étend sur 15 000 patrimoine historique de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF). Le musée présente différents types de matériels ferroviaires : on y trouve des locomotives utilisant la vapeur, l'électricité ou diesels. Des wagons et voitures de prestige sont également présentés. Toutes les heures la locomotive 232 U1, dernière locomotive à vapeur, se met en marche. Un plateau de cinéma de 6 000 histoire des chemins de fer à travers six thèmes : le chemin de fer des vacances, le chemin de fer et la montagne, les trains officiels, le chemin de fer et la guerre, les cheminots et le voyage. On y trouve également une locomotive à vapeur Baltic Nord (train de luxe qui longeait la Mer Baltique écorchée qui permet au public de se rendre compte du fonctionnement interne d'une locomotive de la vapeur.
Électropolis
Depuis 1981, l'entreprise publique EDF s'est associé à l'Association pour le Musée de l'énergie électrique afin de conserver, d'étudier et de mettre en valeur le patrimoine historique de l'électricité. Le musée Electropolis a ouvert ses portes à Mulhouse en 1987 et a pour objet de présenter « L'aventure de l'électricité ». C'est le plus important musée d'Europe consacré à l'énergie électrique. On y retrace l'histoire de l'électricité depuis sa découverte jusqu'à aujourd'hui à travers environ 4 000 électricité aussi bien d'un point de vue scientifique, historique qu'à travers les applications concrètes qui en découlent. Il a pour ambition de véhiculer une véritable information scientifique et technique de manière récréative et ludique. Le musée propose une multitude d'expériences pour tout âge afin de découvrir les propriétés de l'électricité. De nombreux médias ponctuent la visite. La pièce centrale du musée est l'ensemble constitué d'une machine à vapeur Sulzer et d'un alternateur Brown-Boveri datant de 1901 et qui est présenté au public en mouvement. Cette pièce est un ensemble original provenant de l'entreprise textile Dollfus-Mieg et Compagnie (DMC) fondée à Mulhouse en 1756.
Écomusée d'Alsace
L’écomusée d’Alsace a pour mission la valorisation des arts et traditions populaires d'Alsace par la présentation des savoirs et savoir-faire tant matériels qu'immatériels. C’est le plus important musée à ciel ouvert de France.
L'écomusée est un village alsacien traditionnel reconstitué de toutes pièces sur une friche industrielle du Bassin potassique sur le ban communal d’Ungersheim, à 14 km au nord de Mulhouse. Il regroupe soixante-dix constructions alsaciennes anciennes traditionnelles à colombages qui ont été démontées de leur lieu d'origine et remontées sur le site. On y trouve des maisons et fermes traditionnelles, un moulin, des ateliers d’artisans, une chapelle, une gare, une scierie et de nombreux autres bâtiments essentiels à la vie courante d'un village alsacien.
Des bénévoles costumés présentent les travaux traditionnels de la région au moyen de machines et d’outils d’antan. La mission de l'écomusée d’Alsace dépasse le simple fait de présenter des bâtiments et les us et coutumes de l'Alsace d'antan, mais vise la transmission d'un patrimoine vivant par la formation d'artisans et la sensibilisation des plus jeunes par l'intermédiaire de classes d'environnement et de séjours en été.
Autres sites
- Les marchés de Noël (dans les grandes villes Strasbourg, Mulhouse et Colmar et villages d'Eguisheim, Ribeauvillé, Kaysersberg et Riquewihr)
- La route des Crêtes
- La Route des vins d'Alsace
- La Route de la Choucroute
- La Route de la Carpe frite
- La route romane d'Alsace
- La Petite France de Strasbourg
- La Petite Venise de Colmar
- La maison des Têtes, la maison Pfister et l'ancienne douane ou Koïfus de Colmar
- Le village de Riquewihr
- Les superbes maisons à pans de bois de Kaysersberg
- Les rues et ruelles d'Eguisheim
- L'hôtel de ville de Mulhouse
- Le musée de l'Œuvre Notre-Dame Arts du Moyen Âge de Strasbourg
- Les musées du Palais Rohan de Strasbourg
- Le musée d'Art moderne et contemporain (MAMCS) de Strasbourg
- Le musée alsacien de Strasbourg
- Le musée historique de la Ville de Strasbourg
- Le musée zoologique de Strasbourg
- Le Musée Lalique à Wingen-sur-Moder
- Le Musée historique de Haguenau
- La Bibliothèque Humaniste de Sélestat
- Le musée Unterlinden de Colmar
- Le Parc du Petit Prince
- Le musée de l'Impression sur étoffes de Mulhouse
- Le parc de Wesserling-Musée textile d'Husseren-Wesserling
- L’ abbaye Saint Etienne de Marmoutier
- L'église des Dominicains de Colmar
- L'église Sainte-Croix de Kaysersberg
- La Collégiale Saint-Thiébaut de Thann
- Plus de mille orgues historiques dont ceux de la famille Silberman (abbaye Saint Etienne de Marmoutier, église St Thomas à Strasbourg, église protestante de Wasselonne…)
- Le Château des Rohan de Saverne
- Le Château de Lichtenberg
- Le Château de Fleckenstein
- Le Camp de concentration de Natzweiler-Struthof et le Centre européen du résistant déporté (CERD)
- L'ouvrage de Schœnenbourg, fort de la Ligne Maginot à Hunspach
- Le mémorial de l'Alsace-Moselle à Schirmeck
- Le musée mémorial des combats de la Poche de Colmar à Turckheim
- La Maison de la Manufacture d'armes blanches du Klingenthal
- Les ateliers de la Seigneurie à Andlau
Archéologie
Les départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin ont décidé de coopérer sur le plan archéologique, et ont fondé le pôle archéologique interdépartemental Archéologie Alsace.
- ↑ Contes et légendes d'Alsace, Éditions Place-Stanislas.
- ↑ Site mentionnant l'origine et quelques-unes des légendes sur les cigognes.
- ↑ entre autres à Kintzheim, Betschdorf et Hunawihr.
- ↑ Armoiries de l'Alsace sur le site Les emblèmes de France (consulté le 28 mars 2018)
- ↑ Logo de la Région Alsace
- ↑ Drapeaux de l’Alsace, article de Jean Stouff du 18 septembre 2017 sur le site Biblioweb.
- ↑ Histoire Alsace, « », (consulté le )
- ↑ archives de l'INA, Vous_avez_dit_Alsacien
- ↑ Le nom a été choisi en référence à un test en vigueur au cours de la Première Guerre mondiale qui permettait – plus ou moins – de distinguer les prisonniers alsaciens des allemands. Quand on leur présentait un parapluie, un Alsacien disait barabli (déformation de parapluie) tandis qu'un Allemand disait raejecherm (déformation de Regenschirm)
- ↑ Le Cousin Pons, édition Furne, vol. VII, p.536.
- ↑ « », sur jds.fr (consulté le )
- ↑ « », sur www.lalsace.fr (consulté le )
- ↑ « », sur www.lalsace.fr (consulté le )
- ↑ Carte gastronomique de l’Alsace, tirée du Larousse Gastronomique de Prosper Montagné Carto-mondo.fr
- ↑ Bredele, Bredala et autres Bredle, dna, 25 décembre 2013
- ↑ « », sur www.lalsace.fr (consulté le )
- ↑ « », sur France 3 Grand Est (consulté le )
- ↑ Les Saisons d'Alsace, DNA, « La bière une passion alsacienne », juin 2014, page 70.
- ↑ et l’Elsass Cola (cola d'Alsace).
- ↑ « », sur École normale supérieure de Lyon, .
- ↑ Revue Belles Régions de France, no 11, sept-oct. 2012, p. 31
- ↑ La cathédrale de Strasbourg a servi plusieurs fois de comparaison entre les plus grands édifices.
- ↑ Musée national de l'automobile, située à Mulhouse en Alsace, la Cité de l’automobile - Musée national — collection Schlumpf — est le plus grand musée automobile du monde.
- ↑ PM68000249, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
- ↑ La cité du train, située à Mulhouse en Alsace, la Cité du Train est le plus grand musée européen du chemin de fer.
- ↑ Mulhouseum - Université de Haute-Alsace - Le Musée français du chemin de fer
- ↑ Site officiel de la Cité du Train
- ↑
- ↑ Mulhouseum - Université de Haute-Alsace - Le Musée EDF Electropolis, le spectaculaire et la rigueur scientifique
- ↑ Ecomusee-alsace.fr - L'écomusée d'Alsace en quelques mots
- ↑ « », sur decouverte.orgue.free.fr (consulté le )
- ↑ Archéologie Alsace
Héraldique
Le blason de l'Alsace est en fait une juxtaposition de deux blasons historiques, celui du landgraviat de Haute-Alsace et celui de Basse-Alsace qui est représenté contourné. Ce blason a été reproposé par l'héraldiste Robert Louis et le conservateur des archives nationales de France Jacques Meurgey de Tupigny puis homologué par les deux préfets alsaciens le 5 mai 1948. Ce blason est le plus fréquemment utilisé notamment par la Gendarmerie nationale (porté sur les uniformes des gendarmes en Alsace).
Le blason utilisé par l'ancienne région administrative Alsace est le blason historique alsacien. Il a été créé au Saint-Empire et adopté ensuite sous le régime français par l'Intendance d'Alsace[réf. non conforme]. Il a été réhabilité par le Conseil régional d'Alsace en 1990 et apparait sur les plaques d'immatriculation des véhicules du Bas-Rhin et du Haut-Rhin. Il fusionne le blason historique de Basse-Alsace (De gueules à la bande d'argent côtoyée de deux cotices fleuronnées du même) symétrisé par Courtoisie héraldique et le blason historique de Haute-Alsace (De gueules à la bande d'or accompagnée de six couronnes du même, trois en chef et trois renversées en pointe). Il s'agit d'une fusion, et non d'une juxtaposition comme c'est le cas pour le blason précédent. Il se blasonne ainsi : de gueules à la bande d'argent accompagnée de deux cotices fleuronnées du même et accostée de six couronnes d'or ordonnées en orle, celles de la pointe opposées à celles du chef : les six couronnes du blason du Haut-Rhin sont ajoutées au blason du Bas-Rhin.
-
Le blason proposé par Robert Louis et homologué par les préfets.
-
Le blason historique notamment utilisé par la région Alsace.
- ↑ Armoiries de l'Alsace sur le site Les emblèmes de France (consulté le 28 mars 2018)
- ↑ Logo de la Région Alsace
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Dokument erstellt 03/01/2018, zuletzt geändert 21/01/2025
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