Les 3 Formules du Professeur Satô - Tome 1
Album n°10 dans la série Blake et Mortimer
Ce simple fait suffirait à éveiller la curiosité de Mortimer, alors en tournée de conférence à Kyoto, mais voici qu'on tente successivement de l'enlever puis de le faire disparaître purement et simplement. Ces événements en apparence non liés ont en fait un dénominateur commun : le professeur Sato, cybernéticien fameux et ami de Mortimer, qui a mis au point un engin destiné à remplacer l'homme dans les phases les plus périlleuses du voyage cosmique. Il s'agit d'un androïde volant qu'il est possible de multiplier à l'infini par parthénogenèse électronique. Le ryu responsable de la catastrophe aérienne est en réalité une invention de Sato qui, pour une raison mystérieuse, a échappé à son contrôle. Désemparé, il demande à Mortimer de l'aider. Sato lui révèle que l'essentiel de son invention se résume à trois formules, inutilisables séparément, qu'il a pris la précaution de répartir dans trois banques différentes. Se sentant menacé, il remet à Mortimer les procurations qui lui permettront, le cas échéant, d'entrer en possession des fameux documents. Mais Kim, l'assistant du professeur Sato, surprend cette conversation capitale et en avertit… Olrik, l'éternel adversaire de Blake et Mortimer, qui a réussi à soudoyer le second sans scrupules de Sato. Mortimer, pressentant la trahison de Kim et l'implication d'Olrik dans tous ces événements, prévient son ami Blake de le rejoindre à Tokyo. Mais Olrik a décidé de le prendre de vitesse et fomenté un plan diabolique pour s'emparer sans coup férir des trois formules : utiliser un robot à l'image de Mortimer pour tromper les banques, après avoir mis le savant hors d'état de nuire…
Les Trois Formules du professeur Satō est la huitième aventure, en deux tomes, de la série de bande dessinée Blake et Mortimer, scénarisée par Edgar P. Jacobs et dessinée par Jacobs pour le premier tome et par Bob de Moor pour le second. Composée des onzième et douzième albums de la série, c'est la dernière aventure créée par Edgar P. Jacobs.
Edgar P. Jacobs écrit le scénario de sa nouvelle aventure et en dessine la première partie qui est publiée de son vivant, d'abord en planches hebdomadaires dans Le Journal de Tintin du au , puis en album en aux Éditions du Lombard. Mais ensuite, bien qu'ayant terminé le scénario, il abandonne le dessin par manque de motivation et à cause de problèmes de santé, et meurt le en laissant son œuvre inachevée. L'éditeur confie alors à Bob de Moor la réalisation de la seconde partie à partir du scénario et des crayonnés laissés par Jacobs. Elle est publiée en feuilleton du au dans Hello Bédé, et en album en aux Éditions Blake et Mortimer. Les lecteurs auront dû attendre 18 ans pour connaitre l'épilogue de l'aventure. L'histoire a été traduite dans une demi-douzaine de langues, et a été adaptée en dessin animé.
La bande dessinée raconte l'aventure du professeur Philip Mortimer, alors au Japon, qui est appelé à l'aide par son ami le professeur Satō, un spécialiste en cybernétique et en robots. Il se retrouve au cœur d'une histoire de vol de technologie, dans laquelle est impliqué son vieil ennemi le colonel Olrik. Il fait alors appel à son ami le capitaine Francis Blake du MI5 pour lui prêter main-forte.
Résumé
Tome 1 : Mortimer à Tokyo
À l'aéroport international de Tōkyō-Haneda, un « spot » apparait sur les écrans radar des contrôleurs aériens. Cet objet volant non identifié (UFO) menaçant le trafic aérien, deux avions de chasse F-104J Starfighter de la surveillance aérienne décollent pour l'intercepter. Ils se retrouvent alors face à un gigantesque Ryū, le dragon légendaire japonais, et l'un des pilotes a juste le temps d'en informer sa base avant que les deux appareils soient détruits. Alors que la nouvelle se répand dans tout le Japon, le professeur Akira Satō, spécialiste de la cybernétique et des robots, s'interroge sur les dérèglements qui ont animé sa créature volante. Avant de révéler son implication dans cet incident, il décide, contre l'avis de son assistant Kim, de consulter son ami le professeur Philip Mortimer, actuellement au Japon. Mais ses intentions sont immédiatement rapportées à un mystérieux sous-marin où se trouve nul autre que le colonel Olrik.
Le soir même, en sortant d'un spectacle de kabuki au théâtre Minami-za à Kyōto, Mortimer est agressé par un groupe d'individus armés qui l'emmène dans les coulisses à l'écart. Il parvient toutefois à leur échapper et à rejoindre son hôtel, où il reçoit le message du Pr Satō lui demandant de venir de toute urgence à Tōkyō. Aucun train Hikari ne partant avant le lendemain, Mortimer accepte la proposition d'un dirigeant du Mainichi Daily News de profiter de son avion d'affaires Piper pour rejoindre la capitale. Mais en embarquant, Mortimer reconnait sur le tarmac un des hommes qui l'a agressé au théâtre, ce qui l'amène à se méfier des occupants de l'avion et à feindre de perdre connaissance après avoir s'être débarrassé discrètement de son saké. Alors que les hommes s'apprêtent à le jeter par-dessus bord, le professeur les surprend en se défendant et une lutte s'engage, se terminant par le crash de l'avion. Seul survivant, Mortimer ayant sauté dans la mer parvient finalement à rejoindre Tokyo par la ligne de bus Kobe-Nagoya puis par le train Shinkansen.
Arrivé à l'hôtel New Ōtani, Mortimer est accueilli par Kim, l'assistant du Pr Satō, qui l'emmène à la villa de son maître surplombant la baie de Sagami près de Miura. Satō annonce à Mortimer qu'il a réussi à créer des androïdes autonomes volants, tels que Samuraï, son robot serviteur, le Ryū détruit à l'aéroport et Ozu, un sosie du cybernéticien. Il lui explique également douter que le dragon se soit échappé accidentellement de son laboratoire et soupçonne son assistant Kim. Par sécurité, il donne à Mortimer procuration pour accéder aux trois banques où il a mis à l'abri le résultat de ses recherches : les Trois formules. De son côté, Mortimer lui conseille de faire appel à son ami le capitaine Francis Blake du MI5 qui se trouve à Hong Kong. Mais Kim, qui a espionné toute leur conversation, en rend compte à Olrik qui décide d'intervenir immédiatement.
Le lendemain, après avoir appris par télégramme que Blake est occupé à Hong-Kong encore pour cinq jours, le Pr Satō presse au téléphone Mortimer de revenir le voir dans sa villa. Cependant, une fois arrivé, Mortimer est immobilisé par Satō, qui s'avère être Ozu son double robotique, puis est neutralisé par le robot Samuraï commandé par Kim et Olrik. Celui-ci presse Kim a construire un double robotique de Mortimer en quelques jours au lieu de semaines. Trois jours plus tard, l'assistant Kim parvient à créer un androïde à l'image de Mortimer pour aller récupérer les Trois formules de Satō dans chaque banque. Olrik explique à Mortimer qu'il fait partie désormais du « Groupe Scorpio » qui cherche à s'approprier les recherches du Pr Satō. L'opération fonctionne pour la première banque mais dès la deuxième le robot surchauffe anormalement puis subit une grave défaillance au moment d'entrer dans la troisième. Olrik doit attendre que Kim le répare et apprend que Blake va arriver un jour plus tôt que prévu, compliquant ses plans.
Lieux et personnages
Personnages
Les Trois Formules du professeur Satō met en scène les trois personnages principaux de la série : les deux héros, le capitaine Francis Blake et le professeur Philip Mortimer, et le principal antagoniste, le colonel Olrik. Il ne met en scène qu'un seul autre personnage récurrent de la série : Sharkey, le lieutenant d'Olrik.
- Professeur Philip Mortimer : physicien britannique, ami du capitaine Blake et du Pr Satō
- Capitaine Francis Blake : chef du MI5, les services secrets britanniques
- Colonel Olrik : criminel, chef des services opérationnels du « Groupe Scorpio »
- Koni : contrôleur aérien à l'aéroport international de Tōkyō-Haneda
- Niki : contrôleur aérien à l'aéroport international de Tōkyō-Haneda
- Professeur Akira Satō : cybernéticien, directeur de l'Institute of Space and Astronautical Science
- Kim : assistant du Pr Satō. Il est d'origine coréenne, comme le montre son nom (il est aussi appelé le Coréen à plusieurs reprises, notamment par Olrik planche 9). En effet, ce patronyme est le plus répandu en Corée, étant avec Soo porté par plus de la moitié de la population. Cela pourrait expliquer en partie sa trahison auprès du professeur Satō, important scientifique japonais. En effet, lors de la publication de l'histoire, la Corée est sortie depuis peu du joug du Japon qui l'avait envahie et qui fut responsable de nombreuses persécutions sur les habitants. Sa trahison pourrait être pour lui un moyen de venger son pays.
- Mitsugoro : acteur de kabuki
- Tetsuro Tomihiro : responsable des relations publiques du Mainichi Daily News
- Mr Kamamura : directeur commercial du Mainichi Daily News
- Jun : pilote d'avion
- Nika : malfrat nippon
- Sharkey : malfrat américain, lieutenant d'Olrik
- Concierge de l'hôtel New Ōtani
- Commissaire Hasumi, de la police métropolitaine de Tokyo
- Colonel Mitsu, du Koan Chosa Kyoku (KCK), les services secrets japonais
- Docteur Shinohara : médecin de l'hôpital
Lieux
L'aventure se déroule entièrement au Japon, plus précisément à Tokyo et près de Miura, dans la baie de Sagami, au sud de la capitale.
- Tōkyō
- Aéroport international de Tōkyō-Haneda
- Hôtel New Ōtani
- Quartiers de Ginza, Marunouchi et Hongō
- Arrondissement de Shinagawa
- Saiseikai Hospital
- Siège de la Police métropolitaine de Tokyo
- Autoroute Tōmei-Kōsoku : autoroute reliant Tōkyō à la Péninsule de Miura
- Baie de Sagami
- Umino Ie : résidence du Pr Satō près de Miura
- Kyōto
- Théâtre de Minamiza
- Aérodrome dans un club privé aux environs de Kamigamo
- Nagoya
Les localités suivantes sont également citées dans l'histoire : Ōtsu, Yokkaichi, Kawai, Miura, Jōga-shima, Shinbashi, Yokohama, Kawasaki.
Historique
À la fin des années 1960, conscient de la déception de certains lecteurs qui reprochaient à l'album précédent, L'Affaire du collier (1967), de manquer de fantasmagorie, Edgar P. Jacobs écrit une histoire de science-fiction ayant pour cadre le Japon : Les Trois Formules du professeur Satō.
« Je désirais me dépayser, changer radicalement de décor, et comme j'ai toujours porté un vif intérêt à la culture et à l'art japonais, je souhaitais trouver dans cet univers, à la fois traditionaliste et moderniste, une ambiance particulièrement propice à une histoire de science-fiction. Mais j'ignorais dans quel guêpier j'allais me fourvoyer ! »
— Edgar P. Jacobs
Il dessine le premier tome qui est publié de 1971 à 1972 dans Le Journal de Tintin puis en 1977 en album. A la suite il interrompt son travail sur Sato car la direction lui propose une réédition du rayon U qui lui prendra un an de labeur. Après une opération de la hanche en 1975 il est prêt à reprendre Sato, le scénario et le découpage sont terminés mais il ne finira jamais le second tome, ayant perdu l'envie de dessiner pour plusieurs raisons : l'arrivée d'une nouvelle génération d'auteurs, la disparition de ses amis Jacques Van Melkebeke et Hergé, puis celle de sa seconde épouse Jeanne en 1977. De plus, il connait des problèmes avec les impôts et des soucis de santé (une arthrose des doigts). Gallimard publie en 1982 son autobiographie "Un opéra de papier" écrit par le journaliste Ledebel. Il meurt, seul, le , en laissant son œuvre inachevée.
Dans un reportage, Didier Pasamonik rapporte une conversation qu'il avait eue en avec Edgar P. Jacobs à propos du temps qu'il prenait pour réaliser le second tome.
« La conversation roula sur son dernier album, Les Trois Formules du Professeur Sato, dont le titre du deuxième volet annonçait un programme alléchant : Mortimer contre Mortimer. Cela faisait maintenant neuf ans que l'on attendait la suite. Arriverait-elle un jour ? La réponse fut dilatoire. On sentait que le vieil homme n'en pouvait plus de répondre à cet interrogatoire autrement que par cette évidence informulée : « Est-ce qu'à partir d'un certain âge, chacun n'aspire-t-il pas au repos et à la paix ? » Nous eûmes la pudeur de ne pas insister. Puis vint cette question inopinée : « Avez-vous vu Star Wars ? » Là, le vieillard eut un instant d'enthousiasme : « Quel film formidable, n'est-ce pas ! Et ces effets spéciaux, c'est incroyable ! » Ces compliments se conclurent soudain par ce glacial aveu : « Vous comprenez, moi, à côté de cela, je fais de la science-fiction de papa. » »
Deux ans après la mort de Jacobs, les Éditions Blake et Mortimer signent un contrat le 15 janvier 1989 confiant à Bob de Moor la réalisation du second tome à partir du scénario et des crayonnés laissés par Jacobs, ce contrat stipule que l'ensemble des planches soient terminées le 31 décembre 1989 sous peine d'astreinte de 2000 francs belges par jours de retard. Initialement le second tome devait être présenté fin janvier 1990 au festival d'Angoulême, mais seules 25 planches sont finies en décembre 1989. Bob de Moor ayant obtenu un sursis prend alors Geert de Sutter pour s'occuper des décors mais pressé par le temps ne peut fignoler le résultat. "Mortimer contre Mortimer" est publié au mois d'avril 1990 en feuilleton et en album, soit 18 ans après la publication de la première partie,.
Analyse
Contrairement aux autres albums écrits précédemment par Jacobs, dans celui-ci les cartouches sont moins descriptifs et plus concis, les bulles plus courtes. La priorité est donc donnée au dessin par rapport au texte. Chaque album ne compte que 48 planches au lieu des 64 que comptent les albums précédents.
Documentation sur le Japon
Une documentation difficile d'accès
Comme pour chaque aventure, Edgar P. Jacobs s'est abondamment documenté sur tous les sujets concernant son histoire, en particulier le Japon. Si actuellement, il est très aisé de se renseigner sur ce pays, tant la documentation accessible abonde, ce n'était pas le cas dans les années 1970. Malgré cela, l'auteur réunit tout ce qu'il avait à portée de main, que ce soit sur l'histoire, les arts, la religion, les coutumes, la vie quotidienne… Sa recherche acharnée du réalisme le conduit jusqu'à passer trois semaines à chercher à quoi ressemblent les poubelles japonaises. En effet, celles-ci devaient servir lors d'une séquence de l'affrontement suivant le spectacle de kabuki, à Kyōto. Cet événement amusa beaucoup ses collègues de travail, d'autant plus qu'il découvrit que finalement, ces fameuses poubelles sont semblables aux américaines. Cette anecdote démontre le professionnalisme du dessinateur,.
Pour représenter l'aéroport de Tōkyō-Haneda, Jacobs s'adressa au directeur de la Japan Air Lines. Cette tâche se révéla compliquée, mais, après un mois d'attente, il reçut de la compagnie une documentation complète de l’aéroport, avec pour seule restriction : « Pas d'accident avec les avions de la Jal. ».
Le professeur Satō et sa demeure
En dépit du manque d'information dont il disposait, il bénéficia d'un heureux hasard, venant de son collaborateur de longue date : Jacques Van Melkebeke (l'ami Jacques dont il parle dans ses mémoires). Sa fille Chantal était mariée à un Japonais, Shigehiko Hasumi. Professeur de langue et de littérature françaises à Tōda (abréviation de Tōkyō daigaku, c'est-à-dire, Université de Tokyo), il lui fournit beaucoup de précieux renseignements pour son histoire,.
Jacobs, dans sa représentation des Japonais (que ce soit dans le dessin ou dans le caractère des personnages), voulait éviter de tomber dans la caricature, ce qu'il déclarait comme très difficile. La création du personnage du professeur Akira Satō l'était particulièrement, puisque c'était celui qui était le plus poussé. Il devait incarner la synthèse du Japon moderne et de l'ancien. Le jour, c'est un éminent scientifique en blouse blanche, directeur d'un important institut de recherche, qui œuvre dans les techniques de pointe pour l'avenir de son pays. Le soir, chez lui, il perpétue les traditions japonaises dans la tranquillité, loin de la métropole agitée, à une heure de route de celle-ci. Pour le représenter physiquement, Jacobs réalisa plusieurs croquis infructueux, sur lesquels il n'arrivait pas à représenter correctement certaines caractéristiques du visage, notamment les paupières tombantes (typique des Japonais, selon le bédéiste). Il se résolut donc à le modeler sous forme de buste, chose qu'il n'avait jamais faite auparavant. Cela lui permit enfin de créer ce personnage idéal qu'il recherchait. Satō semble être un fervent bouddhiste, comme l'attestent ses paroles. Elles démontrent aussi l'importance qu'il accorde à son sens de l'honneur et sa forte modestie, au point qu'il considère ses géniales créations comme n'ayant rien d'extraordinaire. Si ces traits de personnalité peuvent paraître désuets actuellement, ils sont rendus crédibles chez le professeur, dans le fait qu'il devait être né au début du xxe siècle, à une époque où ils étaient plus courants,.
Ce côté traditionaliste se retrouve dans sa villa, Umino Ie (la maison du bord de la mer). Afin de la dessiner, le bédéiste s'est inspiré de plusieurs maisons existantes, comme la maison Yoshimura et la villa impériale de Katsura de Kyoto, datant toutes deux du xviie siècle (époque d'Edo) et de style Shoin-zukuri. Pour s'y retrouver dans les déplacements de ses personnages, il en a dessiné un plan détaillé et complet. On voit dans la représentation de la demeure différents éléments de la culture japonaise traditionnelle, notamment ce qui relève du Zen. Le jardin reprend le principe des jardins japonais, devant évoquer les terres pures du paradis bouddhiste et inciter au repos et à la méditation. Le mur qui l'entoure, bas pour éviter une coupure panoramique entre la maison et le jardin, sert à séparer symboliquement l'antre de son habitant de l'extérieur. Ainsi, Satō tient à ce que les voitures restent en dehors du jardin, garées juste à l'entrée, à côté du pavillon de Kim. Dans ce jardin, on remarque des éléments typiques : lanterne en pierre, pas japonais (chemins de pierres plates, permettant de franchir le jardin sans se salir), torii…
Chez lui, après s'être détendu dans son furo (type de bain japonais), le professeur se vêt de son yukata noir (sûrement réalisé selon la technique de teinture du tsutsugaki (en)). Les motifs figurant dessus sont des mon, insignes héraldiques, équivalents de nos blasons européens. Cela laisse à supposer que le professeur est issu de la noblesse japonaise (abolie dans les années 1940). La maison est légèrement surélevée par rapport au sol, avec un étage sous les toits. L'intérieur est séparé de l'extérieur par des shōji, des parois de papier de riz. Dedans, le visiteur doit se déchausser avant d'entrer dans le genkan et de fouler les sols couverts de tatamis. On y trouve un tokonoma, alcôve d'honneur au sein de laquelle est accroché un kakemono, juste à côté d'un ikebana. Comme on le voit lorsque son sosie androïde Ozu est utilisé pour tendre un piège à Mortimer, Akira Satō aime s'y retrouver pour méditer, allumant un encensoir à côté de lui. Il est à noter qu'Ozu récite des vers de Li T'ai Po, poète chinois du viiie siècle. Cette niche, symbole traditionnel japonais, cache l'accès à un ascenseur menant, non pas à l'antre de Fu Manchu (comme le croit Mortimer), mais au laboratoire du professeur.
Jacobs a aussi beaucoup travaillé à la représentation de son laboratoire, pour lequel il a réalisé bon nombre de plans, maquettes et épures. Rien que pour le fameux robot Samuraï, il esquissa 50 projets. Il opta finalement pour une allure épurée, comme d'autres de ses créations (telles que le Chronoscaphe), le coiffant d'un casque de samouraï stylisé. Mais finalement, son aspect est plutôt humoristique par rapport à ce qu'il réalise d'habitude, avec ses gros yeux ronds, étant très japonais, ayant un côté un peu kawaii.
Vocabulaire japonais
Pour réaliser son aventure, l'auteur a couramment employé des mots ou expressions japonais, essentiellement lors des dialogues entre Nippons.
Publications
En français
La première partie des Trois Formules du professeur Satō est publiée dans l'hebdomadaire belge Le Journal de Tintin du (no 40/71) au (no 22/72),. Elle est ensuite publiée en album en par les Éditions du Lombard. Par la suite, l'album est réédité et réimprimé près d'une demi-douzaine de fois entre 1977 et 1982 aux Éditions du Lombard en Belgique et aux éditions Dargaud en France.
La seconde partie est publiée du au dans Hello Bédé.
En , les Éditions Blake et Mortimer rééditent le premier album avec des couleurs et un lettrage nouveaux, et publient pour la première fois en album la seconde partie. Depuis, les deux tomes ont été réédités et réimprimés près d'une dizaine de fois,.
En , les éditions Blake et Mortimer regroupent l’intégrale des deux tomes des 3 Formules du Professeur Satō, accompagnée en préface d’un dossier sur la création de l’histoire.
Traductions
L'aventure a été traduite dans plusieurs langues.
- Allemand : Die drei Formeln des Professor Sato, publié aux éditions Carlsen Comics ;
- Anglais : Professor Sato's Three Formulae, publié aux éditions Cinebook ;
- Danois : Professor Satos 3 formler, publié aux éditions Carlsen Comics ;
- Espagnol : Las 3 Fórmulas del Profesor Sato, publié aux éditions Norma Editorial ;
- Italien : Le 3 Formule del Professor Sato, publié aux éditions Alessandro Editore ;
- Néerlandais : De 3 formules van prof. Sato (Le Signe jaune), publié aux éditions Blake et Mortimer ;
- Portugais : As Três Fórmulas do Professor Sato.
Adaptation
En 1997, l'aventure est adaptée en dessin animé par Éric Rondeaux comme épisode de la série d'animation Blake et Mortimer. L'épisode est diffusé le avec Michel Papineschi doublant le professeur Mortimer, Robert Guilmard le capitaine Blake et Mario Santini le colonel Olrik.
Source: Wikipedia ()
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Les 16 personnages de l'album
Ligne du temps pour Les 3 Formules du Professeur Satô - Tome 1
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Informations de publication
Dépôt légal: 01-08-1977
Date de parution: 01-08-1977
Nombre de pages: 48
Dessin: Jacobs, Edgar Pierre
Scénario: Jacobs, Edgar Pierre
Couleurs: Jacobs, Edgar Pierre
Éditeur: Le Lombard
Type: album simple
EAN : 978-2-8709-7175-8
ISBN : 2-870-97175-3
Blake et Mortimer : les albums
Liste des ouvrages sous forme de couvertures
- n°1 - Le Secret de l'Espadon - Tome 1 (infos)
- n°2 - Le Secret de l'Espadon - Tome 2 (infos)
- n°3 - Le Mystère de la Grande Pyramide - Tome 1 (infos)
- n°4 - Le Mystère de la Grande Pyramide - Tome 2 (infos)
- n°5 - La Marque Jaune (infos)
- n°6 - L'Enigme de l'Atlantide (infos)
- n°7 - S.O.S Météores (infos)
- n°8 - Le Piège Diabolique (infos)
- n°9 - L'Affaire du Collier (infos)
- n°10 - Les 3 Formules du Professeur Satô - Tome 1 (infos)
- n°12 - Les 3 Formules du Professeur Satô - Tome 2 (infos)
- n°13 - L'Affaire Francis Blake (infos)
- n°14 - La Machination Voronov (infos)
- n°15 - L'Etrange Rendez-vous (infos)
- n°16 - Les Sarcophages du 6e Continent - Tome 1 (infos)
- n°17 - Les Sarcophages du 6e Continent - Tome 2 (infos)
- n°18 - Le Sanctuaire de Gondwana (infos)
- n°19 - La Malédiction des Trente Deniers - Tome 1 (infos)
- n°20 - La Malédiction des Trente Deniers - Tome 2 (infos)
- n°21 - Le Serment des cinq lords (infos)
- n°22 - L'Onde Septimus (infos)
- n°23 - Le Bâton de Plutarque (infos)
- n°24 - Le Testament de William S. (infos)
- n°25 - La Vallée des Immortels - Tome 1 (infos)
- n°26 - La Vallée des Immortels - Tome 2 (infos)
- n°27 - Le cri du Moloch (infos)
- n°28 - Le Dernier Espadon (infos)
- n°29 - Huit heures à Berlin (infos)
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Dokument erstellt 01/05/2020, zuletzt geändert 21/11/2024
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