Prénom : Thierry Nom : Martens Date de naissance : 29-01-1942
Thierry Martens (pseudonyme : Yves Varende), né le 29 janvier 1942, est un auteur de bande dessinée belge et ancien rédacteur en chef du Journal de Spirou. Il a signé sous plusieurs noms dans le Journal de Spirou (monsieur Archive, Térence, Al-Bomm). Sous le nom d'emprunt d'Yves Varende, il a publié des études érudites consacrées au roman policier du début du XXe siècle en introduction de diverses rééditions notamment des aventures de Lord Lister (Claude Lefrancq Éditeur, Bruxelles, 1995) et de Sherlock Holmes (Sherlock Holmes revient), réédition de six nouvelles allemandes anonymes publiées entre 1907 et 1911 (Fleuve Noir, 1996). Il est également auteur de pastiches « holmesiens » (Le Requin de la Tamise, Le Tueur dans le Fog, Le Secret de l'Île aux Chiens, Les Meurtres du Titanic, L'Otage de Fraulein Doktor) se situant à la veille de la Première Guerre mondiale au fil desquels le célèbre détective poursuit des espions du Kaizer alliés aux criminels des bas-fonds londoniens, traquant même un U-Boot corsaire «planqué» dans les égouts ! Thierry Martens est également l'auteur, toujours sous le pseudonyme d'Yves Varende, de romans de science-fiction : Les Gadgets de l'Apocalypse (1978), Les Tueurs de l'Ordre (1980), Tuez les tous (1980).
Archive), né le 29 janvier 1942 à Louvain (province du Brabant flamand) et mort le 27 juin 2011, est un scénariste de bande dessinée belge et ancien rédacteur en chef du journal Spirou.
Biographie
Jeunesse
Le mémoire de Thierry Martens présenté à l'Université catholique de Louvain en 1966
Thierry Martens naît le à Louvain dans une famille de la haute bourgeoisie, avec une grande différence d'âge entre les parents et ses frères et sa sœur. Il est inscrit à l'état civil avec le prénom Thierri pour que celui-ci ne soit pas traduit en Dirk. Enfant, il joue aux petits soldats, puis, il s'adonne assidûment à la lecture. Pendant sa scolarité, il doit changer de régime linguistique à la suite d'un décret interdisant l'enseignement francophone à Louvain. Il éprouve des difficultés dans l'apprentissage du néerlandais, il doit doubler sa sixième latine et commence l'écriture d'un roman qu'il abandonne à la douzième page. Il doublera cette année scolaire une deuxième fois. Entre ses 12 et 17 ans, il écrit l'équivalent de 80 cahiers de brouillon de 200 pages en s'essayant à tous les genres. Thierry Martens voue une passion à la littérature ainsi qu'au cinéma populaire. Depuis ses treize ans, il lit deux livres par jour. À l'âge de quinze ans, il entame l'inventaire de la bibliothèque familiale qui compte plus de 10 000 ouvrages, il réalise par ce fait un travail d'archiviste. Puis, il entame ce qu'il qualifie de période littéraire, il écrit des premiers romans autobiographiques et romantiques pour lesquels il essuie un nombre très élevé de refus de la part des éditeurs. Il publie ses premiers écrits au milieu des années 1950 dans Petits Belges et La Libre junior. Grand adolescent de 1,90 mètre et de grande raideur, il délaisse la cigarette pour fumer la pipe et fait grande consommation de bières. À 19 ans, il tape ses romans sur une machine à écrire. En 1961, il publie Glauques, neuf courts textes dans Ailleurs . Martens entre à l'université de sa ville natale et se rend coupable du piratage de cours et rédige les mémoires de fin d'études de ses condisciples. Il consacre ses deux dernières années universitaires à une gigantesque recherche sur la bande dessinée. En 1966 il est licencié en sciences politiques et sociales de l'Université catholique de Louvain, « section techniques de diffusion et relations publiques ». À 26 ans, il termine son service militaire à Düren et envoie une lettre de candidature spontanée chez Dupuis pour le poste vacant à la suite du licenciement de Delporte. Martens veut renforcer sa candidature en rencontrant des dessinateurs, comme Mazel et Sirius, mais se heurte à un écueil avec Macherot, qui alerte ses copains Peyo, Roba, Franquin : ceux-ci font bloc contre Martens. Lors de son entretien d’embauche avec Charles Dupuis, Martens lui propose de l’engager sous le titre de conseiller de rédaction à Spirou, c’est ainsi qu’il entre aux éditions Dupuis le .
Rédacteur en chef de Spirou (1969-1978)
Thierry Martens ne connaît rien au métier de rédacteur en chef mais l’apprend directement par la pratique : « Je partais à zéro. Ma connaissance de l’univers interne d’un journal (imprimerie, planning, problèmes rédactionnels) était purement livresque ou imaginative. Mais cela s’apprend assez vite pour autant que l’on ait de la méthode et qu’on n’hésite pas au départ à passer quelques soirées et week-ends pour approfondir le sujet et régulariser la situation. Le premier adversaire était le « retard » chronique de tout le matériel Spirou. Nous avions à l’époque, très mauvaise réputation à l’imprimerie car les délais n’étaient quasi jamais respectés […]. »
Thierry Martens pense que Spirou est un journal de détente comme pourrait l'être une certaine forme de cinéma, s'adressant à un public assez conservateur, et délaisse ainsi la vague pop, à la fin des années 1960. Avec la rédaction de Martens, la productivité devient l’atout majeur de la réussite. Martens cible la masse et non les minorités. Pour ce faire, il fait primer la persévérance sur le don, la banalité sur l’originalité. Fidélisé par la présence régulière de ses héros favoris, le lectorat suit. Raoul Cauvin multiplie les séries qui emplissent le catalogue Dupuis. L’ambition n'est pas de mise. Parmi les nouveaux auteurs, nombreux sont ceux qui sont des salariés qui font de la bande dessinée en dehors de leurs heures de travail, comme un extra à un salaire régulier. Les auteurs débutants permettent de remplir les pages du journal à peu de frais. Pour Jean-Marie Brouyère« La rédaction de Spirou n’était pas vraiment dans les bâtiments de Spirou mais elle se trouvait dans un petit bistrot, le Manderley. Là, il y avait une effervescence incroyable parce que c’était vraiment la salle d’attente des jeunes qui attendaient de tenter leur chance, l’endroit où les vétérans venaient se disputer et se saouler », ce que précise Bernard Hislaire : « Les dessinateurs défilaient au bistro pour rencontrer le rédacteur en chef qui leur offrait invariablement une bière, ou deux, ou trois ou quatre, à une allure effrénée ce qui fait que la plupart des dessinateurs sortaient à quatre pattes alors que lui restait debout. » Le , Spirou célèbre son décembre 1971, Thierry Martens contextualise le marché des périodiques de bande dessinée dans le troisième numéro de Falatoff : « Il existe une concurrence négative entre presse pour teen-agers et hebdomadaires de bande dessinée. Une nouvelle classe de consommateurs s’est créée. Vouée au culte des idoles, rejetant pour un temps ses petits mickeys qui semblent tellement enfantins à ces adultes d’occasion bercés par les trompettes de la publicité. » Dès 1972, il s'intéresse aux fanzines de bande dessinée et crée la rubrique Et les fanzines ?, illustrée par Franquin qui détaille le contenu des différentes parutions avec des synthèses parfois dures, apportant à ces petits tirages une visibilité sans égale,.
En 1975, il lance le concours Qui veut jouer au blabladoigt ?, illustré par Roba puis par Carlos Roque.
Cependant, Thierry Martens fait face à de l'opposition, ses choix éditoriaux sont critiqués à maintes reprises à tel point qu'une fronde est menée par Franquin et Delporte qui voit le jour en 1977 avec la création du journal Le Trombone illustré et ce en réaction aux bandes dessinées jugées trop musclées qu’il publie dans Spirou. Sa « mauvaise réputation » lui vaut de devenir un personnage de Ric Hochet : le Bourreau…
De son propre aveu, les Découvertes Dupuis sont condamnées par la proche apparition du Trombone illustré en seul supplément du journal.
Monsieur Album (1978-2004)
Thierry Martens est nommé responsable du département albums chez Dupuis en 1978, il instigue la politique éditoriale en publiant les nouvelles séries et valorise le fonds patrimonial en rééditant les classiques comme Jerry Spring dans une collection dédiée homonyme grand format en noir et blanc, Jean Valhardi, Les Timour, Marc Dacier et Félix, succédant à Michel Deligne ou encore Tarawa : Atoll sanglant. Il lance encore les collections « Péchés de Jeunesse », « Carte blanche », « Les Meilleurs Récits du journal de Spirou », « L'Histoire en bandes dessinées » réunissant par thème Les Belles Histoires de l'Oncle Paul, « Dupuis-Aventure », « Ensemble » un autre nom pour une intégrale de Stany Derval et L'Épervier bleu, « Spéciale Grand Format » qui met en valeur Jacques Le Gall et « Tout Buck Danny ». Il est chargé du « Planning Albums » créant les intégrales des grands auteurs Dupuis — qu'il préface le plus souvent — à la fin des années 1980 comme Tout Gil Jourdan, Tout Jijé, Tout Mitacq, Tout Roba, Tout Sammy, Les Tuniques bleues et Gaston Lagaffe, travail non crédité car réalisé pendant les heures de bureau, Peyo chez Rombaldi. Et finalement les intégrales Spirou et Fantasio et Yoko Tsuno.
Connu pour ses formules lapidaires, il prend sa retraite en 2004. Il est fréquent de rencontrer Thierry Martens en compagnie de ses amis Mythic et Franz Van Cauwenbergh dans les rues de Bruxelles où ils fréquentent les bouquinistes.
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↑ a et bBernard Coulange, « », sur bdoubliees.com (consulté le ).
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↑ Maël Rannou, « « Et les fanzines ? », quand un journal à grande diffusion nous parle des marges », Comicalités, .
↑ Didier Pasamonik, « », sur ActuaBD, 29 juin 2011 (consulté le 28 septembre 2022).
↑ Thierry Martens et Jean-Claude Servais, « Préface », dans Ronny Jackson, Bruxelles, Point Image, ISBN , lire en ligne).
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↑ 2010, p. 568.
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Document créé le 04/05/2020, dernière modification le 04/03/2025 Source du document imprimé : https://www.gaudry.be/bd/scenario/martens-thierry.html
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